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JOURNAL
DE
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PHARMACIE
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PARIS. —IMPRIMEEIE DE FAIN , RUE RACmE, N*. 4 1
PLACE DB L^ODÉOH.
DE PHARMACIE "
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DES SCIENCES ACCESSOIRES^
RÉDIGÉ ^AR MESSIEURS
P.-J. BOUILLON- LÀIGRANGE, L.-A. PLANCHE,
P.-F.-G. BOULLAY, J.-P. BOUDET, J.-J. VIREt,
J. PELLETIER;
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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS,
Rédigé par Ifw HmT, et par une Commission spéciale.
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Major collectis yiribus exit.
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TOME ONZIÈME.
PARIS,
CHEZ LOtlS COLAS FtiLS , LIBRAIRE ,
■trz DAUPHIBB , S*. 3a.
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
I
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N^ I®*". — II®. Année. — Jaj^vier 182^.
EXAMEN ANALYTIQUE
De îajeye dfe pec^nm ^ Laurus Pichurim (Richard) ,
Ocotea pichurim ( de Humboldt ) ( i^) Nov, gen. et spec.
plant, ani. Famille des Laurinées ( Juss. ) \
Pa.1l m. Bonastke.
( Lu à rAcadëmie royale de médecine, le a3 octobre 1834* )
La fève de péchurim Mlle fruit ou ruiculaire (a) d'un
!irbre encore peu conniJHr Amérique méridionale. L'ar*
bre qui le produit croit naturellement le long des ruisseaux
qui affluent vers FOrénoque , dans les missions d'Ariba ,
proche deCumana, où ce végétal a été observé paj: M. Alex,
de Humboldt.-
On distingui^ dans le commerce deux espèces de fèves
pichurim^ la grande et la petite. On désigne communément
(i) Le genre Ocotea d*Aublet est a peine distinct de celui des véritables
lauriers , dont il diffère seulement par ses fleurs hermaphrodites.
(a) JYucutarium ( Decandolle ) est un fruit charnu , non couronné par
le calice , auquel Tovaire n'adhère pas , et qui renferme plusieurs noyalix
distincts , nommés plus spécialement osselets.
XI*. Année. ^^ Janvier iSaS. î
la première sous ^e nom de noix de sassaîras (i) , parce
qu^en effet lorsqu'on la râpe elle a Fodeur du sassafras.
Celle-ci est ordioairçpieiit de la grosseur d'un petit œuf de
poule, mais plus allongée. Elle s'ouvre en deu& lobe»
égaux 5 ces lobes sont convexes extérieurement et recou-
verts d'une coque ou pellicule rugueuse, d'un brun foncé*
Intérieurement ils sont concaves , lisses ^ le ton général de
leur couleur est marron clair.
On aperçoit quelquefois parmi ces derniers des fissures ,
au milieu desquelles se trouvent de petites cristallisations
très-blanches , très^brillantes et ressemblant à Taçide ben-
soïque , mais ce n'en est point ^ car , séparée et dissoute ,
cette substance ne rougit point le tournesol. C'est la partie
concrète de l'huile essentielle « ainsi que j'aurai occasion de
le faire rem^rquçr pli^s loin.
^a dei;^ième espèce est plus petite que Tautre, son
odeur est pipéraçée ; on remarque, en, outre quelque diffé-
rence dans sa couleur qui est plus brune , sa forme plus
ronde ^ du reste elle a beaucoup de rapport avec la pre-
mière doftt elle n'est peut-être qu'une variété , ou bien est-
ce la même , mais non encore parvenue à sa maturité.
On sait que l'inspection sûafe de ce. fruit a conduit
M. Richard à le placer dians la flPUe des Laurinées , genre
Laurus. C'est ce qui m'a eng^S , de mon c6té 9 à entre-
prendre quelques expériences analytiques pour m assurer
jusqu'à quel point pouvaient sç rapprocher les divers prin-
cipes consiituans des baies de laurier, sur lesquelles j'avais
déjà opéré (2) , et ceux de la deuxième espèce de fôve pi-
churim qui fait le sujet àe. ce fôavaij:.
(î) Les haies de sassafras sont tout-à-fait difiJérenteâ ; et , qupûj^e pro-
•venant cl'arbres assez élevés, elles sont petites comme des grai»s de poivr<^
rugueuses et d'une couleur bkue-noîrâtre.
(a) Bull, des inw, dp la Société de ph. Journal de p^. , janvier x«*4.
'
I
■
Dfe t^HARMACtË. 3
Par la distillation.
J'ai soumis à la distillation , dans suffisante quantité
d*eau , 25o grammes de fèves péchurim. Cette opération ^
semblable à celle des baies de laurier, n'est pas sans éprou-
ver quelque difficulté à cause des matières visqueuses , gras-*
ses et féculentes dont elles sont formées. Le liquide qui avait
passé dans le récipient , était surnagé par upe substance lé-^
gère et figée , qui était Thuile essentielle ^
De rimUe essentielle.
Cette substance est d'un blanc sale ^ elle brunit un peu
par son exposition à Tair , surtout si elle a été trop chauffée;
sa saveur est acre , amère ^ elle est concrète à la tempéra*
ture moyenne et par petites parcelles planes ou granulées ,
comme détachées les unes des autres , d'une odeur forte ,
approchant plutôt de celle des baies de laurier et de. sassa-*
fras que de celle de muscade , et en dififérant en outre en
ce que celle de muscade est fluide y tandis que. celle des
deux autres substances est concrète (i). La quantité de cette
huile était de 7 ^ P.
L'huile essentielle de fève péchurim m'a paru formée de
deux substances. L'une , plus odorante et volatile , se dis*
solvant complètement dans l'alcohol ; Tautre , presque inor
dore , moins volatile ^ insoluble dans l'alcohol froid et y
résistant sous forme de petites paillettes blanches, brillantes
■■ «^
(i) Ayant répéta la distillation des baies de laarier et de îèveA pëchu-
rim,j*en ai parfois obtenu les huiles essentîieUes à Téta t. liquide, san^
pouvoir trop me rendre compte de cette circoostance , qui paraît pour-
tant dépendre de la chaleur employée { mais en ajoutant dans la cornue
un peu d'acide sulfurique pour détruire la fécule et le mucilage» j^en ai
constamment retiré Phuile essentielle liquide; elle est alors d^une coulem^
jaune^claire , transparente et plus légère que Veau ; son odeur n'est plus
aoisi agréable efr tient un peu de l'empyreume. En général , d'tme manière
comme de l'autre, cette huile essentiellnÉft assez difficile à obtenir.
4 JOURNAL
et micacées. Cest k cette dernière , je pensé, qu'il faut attri-
buer ces efflorescences blanchâtres qui altèrent la transpa-
rence des bocaux de verre où sont renfermées les fèves
pichurim. Cette deuxième substance se vaporise à la faveur
de la parde la plus volatile de Thuile essentielle et ensuite
reste adhérente^aux vases , ce qui les rend opaques.
Le résidu de la distillation est épais , raucilagineux ^ fort
chargé en couleur , presque rouge , et d'une amertjime très-
prononcée. Il "se forme aussi par le refroidissement une
couche graisseuse , mais plus solide que celle des baies de
laurier et dans de plus fortes proportions.
L'iode démontra de même dans le véhicule aqueux la
présence deFainidon. Je passai ce résidu à travers un linge,
je le fis rapprocher , j'y versai de l'alcohol qui forma de
suite un précipité brun-rougeâtre ^ je filtrai , et quand le
résidu fnt sec , je le lavai à l'alcohol et à l'éther , qui ne se
colorèrent nullement. Je mis en contact avec l'eau froide ,
pendant quarante-huit heures , le précipité ; celui-ci aug-
menta de volume et forma des flocons comme la gomme
adraganthe ; j'ajoutai de l'iode, qui produisit sur-le-champ
une couleur bleue très-intense : c'était donc une matière
amylacée , unie avec la gomme , mais salie par une matière
colorante étrangère.
L'alcohol qui avait servi à précipiter la fécule et la gomme
avait dissout un peu de matière grasse ; en le faisant éva-
porer aux deux tiers il laissa déposer des flocons fort
légers , doux au toucher , qui étaient de la stéarine. Les
dernières portions d'alcohol affaibli , et évaporées presque
en totalité , donnèrent du sucre incristalli sable coloré qui ,
soumis à l'action de^l'acide nitrique bouillant , fut converti
en acide oxalique.
Si l'on fait une pâte avec six grammes de fèves péchu-
ri m j qu'on l'étende de suffi^nte quantité d'eau , qu'on
exprime bien et qu'on filtre , le liquide passera légèrement
coloré et précipitera à Mme par la gélatine. Si on fait
DE PHARMACIE. 5
évaporer , on obtiendra une substance gommo-extractive
très-sbluble dansTeau, d'une saveur douceâtre et insoluble
dans Talcohol et Féther.
Action de ValcoJioL
Deux cent cin^ante parties de nouvelles fèves péchurim,
râpées et traitées â divises reprises parTalcohol froid, ont
donn^ une teinture colorée en rouge-brun : en rapprochant
cette teinture aux quatre cinquièmes , elle se divise d'une
part en une huile visqueuse , et de Tautre en une substance
plus foncée , tenace et glutineuse. Cette dernière est une
résine de même nature que celle que Ton rencontre dans
les baies de laurier , et remarquable surtout pi^r son odetir
désagréable d'empyreume. Cette odeur ne lui vient pas de
l'effet de son rapprochement sur le feu , mais lui est natu-
relle. Elle se fait surtout bien sentir lorsqu après avoir exr
primé le marc avec ses doigts ces derniers en restent im-?
prégnés.
L'alcohol afifaîbli qui tient le milieu est aussi très^-coloré)
il rougit le papier de tournesol , précipite le deutoxide de
fer en vert noirâtre et le trîtoxide en noir foncé. La liqueur
du précipité filtrée passe d'un beau vert émeraude , et plus
foncé que celui qu'on obtient dans le même cas des baies
de laurier. Il est naturel de penser que cet effet est produit
par un acide de même nature, mais qui dans la fève péchu-r
rim seraijt uni ou à une très-petite quantité de tannin , ou
bien à une autre matière étrangère. Enfin l'alcohol restant,
évaporé en consistance d'extrait , laissa de même que ci*
dessus un sucre incristallisable , qui , traité.par l'acide ni?
trique bouillant, donna une nouvelle quantité d'acide
oxalique.
Je repris par l'alcohol chaud la portion de fèves pichu^
rim qui avait subi l'action de l'alcohol froid , et après cinq
à six ébuUitions prolongées et filtrées bouillantes , j'en re^
lirai une assez grande quantité de substance grasse con^rèjLç
6 JOiJIlNAl
qui se^ formait chaque fois par le refroidissement. Cet!»
8ttl>stauce , mise sur le filtre et séchée , pesait 55 : c'était
la stéarine.
La stéarine de fève péchurim est primitivement d'un
blanc sale , douce au toucl^r y très*soluble dans Téther ,
qui en évaporant lentement la dépoj^ en Cristaux sembla-
bles à ceux de la stéarine de muscade et de baies de lau*-
rier. On peut lui enlever sa partie colorante par plusieurs
cristallisations; alors elle devient très-blanche.
Action de tétker.
Remploi de Téther seul sur les fèves péchurim ne donna
pas à mçs recherches une solution bien satisfaisante , ce
véhicule dissolvant à la fois ^ et avec la plus grande facilité,
l'huile volatile , la résine et les corps gras qu'il est .presque
impossible d'isoler ensuite.
Par suite des divers traitemens alcoholiques et éthéré&
la portion restante de fèves péchurim ne pesait plus que
i33 ^ P. Cette portion, reprise par Feau bouillante , forma
une gelée très-épaisse et sans saveur. Il est inutile de dire
qu'eu y versant de la teintut'e d'iode , cette gelée passa au
bleu foncé. Si on exprime dans un linge fin cette gelée ,
elle laisse pour résidu la plus forte partie du parenchyme
roûgeâtre.
Matière colorante^
Les fruits que nous examinons contiennent ^i outre une
matière colorante particulière ; pour l'obtenir ^ il suffit de
prendreJe résidu épuisé par l'alcohol et de le traiter par
de l'eau légèrement alcaline ; au bout de vingt-quatre heures
on filtre , puis on précipite la matière colorante par un
acide ^ on filtre de nouveau , on jette de l'eau pour laver
le précipité et on le fait dessécher lentement. Quand il est
bien sec on Tenlève de dessus le filtre , on le pèse , et Ton
_ j
DE Pfi^AMACiE* 7
clro«iTe que 8 grammes de ce résidu ont donne 4 décif ram-*
mes de matière colorante.
Cette mtitière se présente sous forme non crîstâllipe ,
d^une couleur rouge*brun^ tirant sur Thyacinte ; losaqu'ellé
est réunie telle parait si foncée^ iqu on la croirait tout-'à-fait
noire. £ilè est compièletnent solubte dans les alcalis^ $oude);
potasse et aininôiiiaK|u)3» Ces Tilcalis avivent singulièrement
da couleur ^ les acides acétique et «ulfurique affaibli n'ont
au contraire aucune action sur elle. Cette sub&tancie est
inodore, SaUli Saveur liiarquée, et brûle sur les charbons
en répandant des vapeti^s noir^ d'une odeur animtfisée.
ChooolcU péchurim.
J'ai voulu vérifief sî les fèves péchùrimt6rré6écs,'broyées
et réduites en pâte aveb la quantité convenable de sucre,
pourraient imiter le véritable chocolat ; mais il est facile
de prévoir , d'après cet examt^n , cotnbien ce prétendu cho-
colat doit è'trè désagréable aU goût et l'est en câèt *, la saveur
amère , piquante et emp^r'eumatique de Ik résilie ^ l'arôme
camphré de l'huilé essentielle , le peti de liant de la pâte
quand on veut l'unir avec le sucre, formetit dû tout iih cho-
colat très-imparfait et d'une saveur détestable. Laissons
donc aux habitans dû Paraguay et dt3s bords de l'OréDoque
le chocolat péchùrim, si toutefois ils l'emploient à cet usage,
comme plusieurs auteurs de voyages nous l'assurent , et
contentons-nous dé celui' dU Theobroma Cacao , aromatisé
avec la cannelle et la vanille.
Incinération,
Cent parties de fèves péchùrim incinérées ont laissé un
et demi pour cent de cendres qui , lavées dans, Veau distillée
et filtrée , ont fourni un liquide trè8*alcalin% Le liquide
neutralisé a précipité par le nitrate de baryte *, le précipité
formé était insoluble dans l'acide nitrique.
8 ioURNAL
Le QÎtrate d'argent donna nn précipité blanc soliible dans
rammoniaqne.
L'acide tartrique en excès un précipité qui n'était que
du tartrate acide de potasse.
La portion de cendres restée sur le filtre $e dissolvit
avec effervescence dans un très-léger excès d'acide hydro-
chlorique étendu d'eai\ ] en y versant de Foxalate d'ammo-
niaque il se forma un précipité blanc qui n'était que de
l'oxalate de chaux.
On peut déduire de tous les faits que nous avons rap-
porté^lus haut que 5oo parties de fèves péchurim sont dans
les proportions ci-après :
Huile volatile concrète. • / i5 «
Jd. fixe Atyreuse « 5o ^^
Stéarine iio «
Résine glutineuse i5 •«
Matière colorante brune • 4^ (c
Fécule 55 ((
Gomme soluble. 6o «
Jd. qui a quelque rapport avec Tadraganthe. , 6 (c
Acide uni à une substance étrangère 2 «
Sucre incristallisable 4 <^
Késidu salin 7 i
Parenchyme loo «
Humidité 3o «
Perte . . • 6 a
5oo «
Jtésumé.
Nous voyons , par ce qui précède , que si les principes
constituans des baies de laurier et ceux des fèves de péchu-
rim ne sont pas tout-*à-fait identiques , ils se rapprochent
pourtant sur plusieurs points principaux , comme : huile
essentielle concrète ^ acide jouissant de propriétés particu-
lières , fécule , gomme , huile grasse , stéarine , et sucre
DB PHARMACIE. Q
incristallisable. La différence la plus marquante est dans
la matière cristalline ( Laurine ) qui se forme dans Thuile
de baies de laurier , tandis que je n'ai pu la rencontrer dans
celle de fèves péchurim. U est vrai que Thuile grasse étant
plus épaisse dans ces dernières peut bien s'opposer à la
formation de la matière cristalline \ car , comme je crois
l'avoir reniarqué dans le temps , le .véhicule où s'opère la
cristallisation de la Laurine contribue pour beaucoup ,
tout en lui donnant naissance , à la produire sous les for-
mes bien déterminées que nous lui connaissons.
Une autre substance , la matière colorante (i) , ^e fait
au contraire remarquer en plus dans les fèves de péchurim.
Peut-être en existe-t-il une de même nature dans les baies
de laurier , mais d'un autre ton de couleur ^ par exemple
beaucoup plus pâle. C'est ce que je n'ai pas examiné,
n'ayant pas soumis ces dernières à l'action d'une eau alca-
line. L'huile grasse de ces deux fruits est aussi colorée de
deux manières , l'une en vert et l'autre en rouge \ mais
nous remarquerons que le ton d'une couleur , et cela plus
spécialement encore dans les végétaux , ne peut pas toujours
servir de caractère particulier assez distinctif.
Telles sont les, considérations auxquelles nous devons
nous arrêter pour 1$ comparaison et le rapprochement des
deux analyses ; nous ne les pousserons pas plus loin , mais
nou^ ferons néanmoins observer que, si parmi les végétaux
qui font par^e soit d'une même classe ou d'un même genre,
les principes constituans de ces mêmes végétaux se rap-
portaient autant entre eux que dans les deux fruits qui ont
été le sujet de nos examens , il ne faudrait pas désespérer
d'arriver un jour à des résultats les plus importans pour
l'analyse végétale; car ne perdons pas de vue que les baies de
laurier croissent sous nos yeux et sont par conséquent in-
digènes aux climats tempérés de l'Europe , tandis que les
— ■■■ ■ - ' . I ■ ■ III I ., 1 r ■ I.. I- - I. M^
(l) Cette matière colorante a quelques-unes des4iropriëtes de Taluminc.
10 JOURNAL
fèves péchurim , découvertes à plus de trois mille lieaed
de notre pays , sont originaires des contrées les plus chaudes
de l'Amérique éqùîûoxîale. Cependant les principes immé-
diats qui constituent Tuhe et l'autre de ces deux nuculaires
oflFrent entre eux la^Ius gràiîd^ analogie. *
Nota, Pour obtenir l'acide , j'ai neutralisé le liquide par
le sous-acétate de plomb, qui forma de suite un précipité.
Ce précipité , lavé et délayé dans l'eau distillée , fut sou-
mis au courant du gaz hydrogène $ulfuré \ mais en évapo-
rant la capsule se rompit et tout fut perdu. Je le regrettai
d'autant plus que d^à je n'avais pu me procurer celui des
baies de laurier.
NOTE
Sur la i^érkàble oiigîne et la nature de tkuile de Crotou
tîglium 5 par M. Càventou , membre titulaire de TAca-^
demie royale de médecine , etc. , etc.
Quoique connue depuis longues années par sa propriété
drastique et même corrosive , l'huile de croton était en
quelque sorte perdue dans notre souvenir : on ne la citait
plus que comme objet histori({ue , et aucun traité de théra-
peutique moderne n'en fait nlention d'une manière *spé*
ciale. C'est aux Anglais et surtout au docteur Conwell, que
Ton devra désormais d'avoir rappelé l'attention sur un
médicament doué d'une telle énergie , qu'il produirait la
mort s'il n'était administré avec une exbessive prudence.
Faisons des vœux donc pour que ce produit exotique ne
tombe pas au pouvoir d'ignorans toujours en extase sur
ce qui frappe fort , et qui se feraient indubitablement
de l'huile de croton tigUum une arme aussi meurtrière ,
qu'elle peut être utile et rendre d'émincDS services étant
inaniée par des mains habiles et expérimentées.
DE PHARMACIE. Il
Si ce qui va suivre présente quelque incérôt , j'en devrai
l'hommage à M. Recamier ; c'est à ses bonnes id^es que
je dois d'avoir déjà , dans d'autres circonstances , perfe**-»
tiotané et ct^é même d^ nouvelles armies thérapeutiques ,
employées aujoufd'liui av^c succès dans plusieurs mala-^
dies : c'est ainsi que par le concours raisontié des efforts
du médecin et du pharmacien , là. médecine verra toujours,
étendre ses ressources. M. Recattiier me demanda derniè-
rement s'il n'y. aurait point quelque possibilité de diminuer
l'extrôme âcreté de l'huile de crotan tiglium, afin d'en»
rendre l'usage médical moins désagréable et plus doux :
ne pouvant répondre à 6ette question qu'à l'aide de l'ex*
pértence, j'entrepris dès lors de faire une série d'essais
chimiques qui ne tardèrent pas à nie convaincra qu'en éli-
minant Vkctelé on enlevait à l'huile sa propriété purga-^
tive ^ et je conois dès lors la possibilité d'arriver à un
résultat tel , que tout en conservant à> l'huile de croton sa
propriété purgative, à un degré toutefois moins violent , oa
pourra diminuer beaucoup son excessive âcreté. Ce qui me
, frappa surtout dan^ les expériences chimiques que je fis à
ce sujet , fut la saveur acre et persistante de cette huile ;
elle me rappela celle du pignon d'Inde , dont M. Pelletier
et moi avions publié l'analyse en 1818. Je présumai qu'il
pourrait bien y avoir une grande analogie de composition
entre ces deux corps , et Texpérience ne tarda pas à me
convaincre de leur identité : en effet , même saveur , même
odeur, et même couleur , même manière enfin de se corn-*
porter avec les réactifs chimiques.
Diaprés ce résultat , auquel je ne m'attendais pas puis-
que c'est à Londres seulement qu'on se procure l'huile de
croton tigUuni , je doutai de la vérité du nom botaniqua
que M. Pelletier et moi avions donné au pignon d'Inde ,
et je fis des recherches qui réalisèrent bientôt mes doutes.
On trouve dans le Dictionnaire des Sciences naturelles ,
publié par Levrault , des descriptions qui établissent une
la JOURNAL
grande différence entre le pignon d'Inde , ou croton tî"
glium , et le latropha curcas , ou médicinicr cathartlque.
Le premier nous vient des Moluques , où on le regarde
avec raison comme un violent drastique ^ Tautre croît en
Amérique et dans les Antilles , où il est si commun qu on
en forme des haies vives : les fruits de ces arbrisseaux,
jouissent des mêqies propriétés , il est vrai ; mais combien
le pignon dinde Fcmporte sur l'autre par son activité!
Le Crotontîglium ^ vulgairement appelé Grame^faTï/^»
ou des Moluques , Pignon dinde , appartient à un genre
de plantes dicotylédones , de la famille des euphorbiacées
de la Monœcie monadelphie de Linnaeus : à la vérité le
latropha curcas appartient aux mênies geiire et famille
botaniques , mais il existe cette différence entre eux : le
principe actif du croton tigUum réside dans toute la se-
mence , tandis qu^au rapport des naturalistes on ne trouve
ce même principe que dsns Tembryon de la graine da
latropha curcas.
Le commerce abonde de graines de croton tiglium , ou
pignon d'Inde , qui nous arrivent du Levant , où l'arbris-
seau qui les produit est indigène , tandis que nous ne
pouvons nous procurer des graines de médicinicr cathar-
tique , ou latropha curcas.
J'ai eu l'heureuse occasion de m'entretenir récemment
avec M. Dariste, riche médecin, qui habita les Antilles
pendant plus de 3o ans ^ je me suis informé avec beaucoup
de soin, de ce qu'on y entendait par graines de pignon
d'Inde et graines de médicinier caûiartique : il s'est trouvé
que dans la vaste habitation que possédait M. Dariste , à
la Martinique , les deux arbrisseaux qui fournissent ces
graines y sont cultivés pour l'agrén^ent et la beauté de leur
végétation -, je ne pouvais donc puiser à meilleure source
les reuseignemens dont j'avais besoin pour éclairer mon
opinion. J'appris et je fus convaincu que ce que nous ap-
DE PHARMACIE. l3
pelons ici pignon cTInde est bien la véritable graine de
Tilly, ou semence de croton tiglium ,èt que Farbrisseau
qui la produit, et que l'on cultive pour agrément dans les
jardins de la Martinique , 31. avait été apporté du Levant.
Je montrai de ces graines k M. Darîste , qui les reconnut
parfaitement pour être différentes de celles du médicinier
cathartique ou latropha curcas : ainsi c^est donc à tort que
nous avons donné ce dernier nom , M. Pelletier et moi , à
la graine du pignon d'Inde que nous possédons en France
€t qui est bien celle du croton tiglium.
On cherchera peut-être à contester la vérité de ce fait ,
parce qu'il ne présente pas cette authenticité voulue par les
botanistes^ mais si on le rapproche ici du résultat chimi-
que, on trouvera une concordance qui me parait bien
propre à en prouver l'évidence. Quoi qu'il en soit , si
l'identité de notre pignon d'Inde avec les semences de
croton tiglium n'est pas suffisamment prouvée par ce qui
précède, je ne* pense pas que l'on pui^e révoquer en
doute celle de leur composition chimique, d'après les
expériences que j'ai faites. Nous verrons bientôt , si la thé-
rapeutique peut offrir des moyens de résoudre complète*
ment la question.
Lorsque M. Pelletier et moi avons opéré sur le pignon
d'Inde , ce ne fut que sur de faibles doses de cette semence ;
aussi ne pûmes-nous bien remarquer les accidens qui ré-
sultent d'un travail cKimique , sur une quantité notable de.
cette substance. Deux de mes élèves , MM. Sum et Dupont ,
que j'avais chargés d'écorcer i kilogrampoie de' graines ,
éprouvèrent une irritation très-forte ]0t toute la figure ,
Tintérieur du nez et la gorge à tel point même que le len-
demain, à leur réveil, ils purent à peine ouvrir les yeux:
les paupières paraissaient infiltrées , le nez et toute la fi-
gure étaient dans un état d'inflammation, qui n*a cessé
qu'à des lotions adoucissantes , et continuées plusieurs
jours.
\
X4 iOURNAL
Un kilogV2^ixiine de semeaceâ de pignoa dinde , séparées
de leurs écorces , a dotmé un peu plus de 20 qnces de
semences ou amandes mondées ; résultat qui met la se-
mence et son éeorce dans le T^p6rt en poids^de a à i , à
très-peu près.
On sait 5 d'après l'analyse chimique des graines du cro-»-
tonliglium du docteur Nimmo de GlascoW et rapporté par
le docteur Conwell , que le rapport en poids de l'amande
est à celui de l'enveloppe ou éeorce, comme 64 à 36; sî
l'on réfléchit que la détérioration de quelques graines peut
causer quelque petite diflerence dans les rapports en poids
de l'amande à Fecorce , on ne se refusera pas à trouver
une grande analogie entre les résultats du docteur Nimmo
et les miens. Quant à la quantité d'huile contenue dans
l'amande , il l'a trouvée de 60 pour cent , tandis que je ne
l'évalue qu'à 5o pour cent. ,
L'huile a été extraite , au moyen de l'action de l'alcohol
à 38* sur Vamande réduite en pâte. Les liqueurs alcoholî-
ques ont été évaporées dans une terrine à la chaleur d'une
étuve ; lorsque Talcohol a paru complètement vaporisé , il
suffisait de s'exposer au-dessuà de la terrine pour éprouver
une forte irritation dans le nez et les yeux. Cette huile fil-
trée est toute semblable à celle du croton tiglium ; elle a la
même couleur ambrée foncée, la même odeur, la même
âcreté ; enfin toutes deux agissent de même manière sur le
tournesol. L'un de mes amis, le docteur Kapeler, mé-
decin en chef de l'hôpital Saint-Antoine , en a employé ,
et il a vu plusieur^ois qu'une goutte ou deux administrées
chez des malades suffisaient pour produire •! 2 à i5 selles.
Il se propose de publier ses observations à ce sujet.
Maintenant , si d'après tout ce qui précède on n'est pas
convaincu que notre pignon d'Inde n'est pas la graine de
Tilly ou celle de crotoi* tiglium, on ne contestera pas que
les huiles qu'on en retire sont identiques ou jouissent au
DE PHABMACIE. 1^
moii^ dps mêmes propriétés médicales çt. au même degré
surtout. On peut doue les employer daus Içj^ mêmes cir-
coustauces et aux mêmes, doses, et obtenir dés effets sem-
blables : il est iuutile alors de nous rendre tributaires des
Anglais pour un médicament que nous pouvons nous pro-
curer nous-mêmes et avec beaucoup plus*d'avantagç et de
sûreté. Quant aux effets thérapeutiques, nous ne tarder-
rans pas à être éclairés à ce sujet ] nous savons que
MM. Rec^mier et Kapeler ont déjà fait et font encore des
expériences qui mettront Uors de doute Fidentité d'ac-
tion de rhuile de çroton tiglium avec celle du pignon
d^Inde, semences que je n'hésite pas à regarder comme
les mêmes , puisque nous n'avons point dans le commerce ,
de celles du vra,i médicinier catfaartique.
L'çxtrême activité de rhuiîe dont il est question , fait
vivement désirer qu'on parvienne à en isoler le principe
dans lequel cette énergie prend sa source ; je sais que des
mains habiles l'ont déjà tenté sans succès , et j'aurais été
loin d'espérer parvexiir à être plus heureux si je ne m'étais
rappelé l'analj^se de cette semence, publiée en 181B par
M. Pelletier et moi. Nous avons annoncé à cette époque
que l'acide iatrophique pourrait bien être la cause de la
vertu drastique , et quelques essaie physiologiques ont
appuyé cette manière de voir ; en effet, il est bien certain
qu'après la saponification de l'huile du pignon d'Inde ou
crolon tigliuju , si l'on retire l'huile par la décomposition
du savon préalablement dissous dans l'eau , on s'assure
facilement qu'elle a perdu cette excessive âcreté qui est le
principe de son activité : la propriété irritante se, trouve
au contraire y et pour la plus grande partie , dans la solu-
tion aqueuse concentrée d'acide iatrophique. Mais faut-il
rapporter la vertu drastique totalement à cet acide? c'est ce
que j'examine en ce moment. Je dois dire que j'ai fait
beaucoup d'expériences qui ne m'ont conduit encore à
aucun résultat satisfaisait ^ j'en fais d'autres, peut-être
ï6 JOURNAL
serai-je |>Ius heureux ; je l'espère du moins ; je ne man^
querai pas toutefois d^en faire part à Tacadémie (i).
Je ne terminerai pas cette note sans faire une observa-
tion qui me semble résoudre rincertitude sur la réalité
des dangers auxquels les colons sont exposés pendant la
préparation de Thuilcde ricin. M. Deyeux a rapporté,
il y a plus de vingt ans', que les naturels indiens font
bouillir Thuile de ricin sur Teau , afin d'en chasser une
substance acre , volatile , qui irrite les yeux et toute la fi-
gure à tel point qu'ils sont obligés de s'envelopper la tète
de linges mouillés : on a mis ce fait en doute , depuis que
l'on prépare en France l'huile de ricin , parce que cette
opération ne présente rien de semblable. M. Deyeux avait
cependant raison ; mais il jgnorait que les nègres ne se
font point scrupule , dans les mauvaises années où leur
ricin est mangé en grande partie par des milliers de pu--
cerons, de mélanger avec les débris de leurs semences une
assez bonne doaé de^graine de médicinier cathartiqué et
même du pignon d'Inde. Ils emploient aussi fréquem-
ment la graine de galba , fruit oléagineux d'un grand arbre
qui croît abondamment à Saint-Domingue et à la Marti-^-
nique , et que Jacquin a désigné sous le nom de Ca-
lophjllum calaba. L'huile qu'on retire d'un tel mé-
lange est très-acre, mais ils la purifient en partie par
l'ébullition prolongée , et alors il n'est pas étonnant qu'ils
se préservent de l'action irritante de la vapeur qui enlève
l'âcreté^ C'est ce que j'ai vérifié ntoi-même ici sur l'huile
de crotontiglium; l'ébullition prolongée sur l'eau fait dis-
paraître en partie son âcreté et la rend plus douce , tandis
que la vapeur qui se dégage enflamme le nez , les yeux et
(i) De nouvèfles expëriences, que je ne tarderai pas à publier, me
portent à croire que le principe irritant et volatil de Thuile de croton ,
principe qui irrite si fortement le nez et les yeux y n^est point un acide.
JVn feTai connattre incessamment la nature.
DE PB^aMilClE. 17
toute la figure. Dans les années productives, au contraire,
fes nègres n*emplèîenl que le ricin , et alors leur huile est
douce. Telles sont les causes auxquelles on peut naturel-
lement rapporter les différences qu'on observait dans les
huiles de ricin d^Amérique lorsqu'on les tirait de ce
pays 5 huiles qui étaient tantôt douces et tantôt acres sans
qu'on ait pu long-temps en connaître la véritable raison.
Des caractères distinctifi de la graine de Croton tiglium , L. 5
Par J,-J. ViREY.
Comme les semences des jatropha , dès croton employées
dans la matière médicale sont souvent confondues l'une
avec l'autre à cause de leur grande ressemblance , il nous
parait indispensable de signaler le caractère distinctif de
l'espèce la plus active surtout et dont l'usage est le plus
dangereux, quoique récemment recomrtiandée (le croton
tiglium). On sait que jadis ces graines , dîtes de Tilly ou
des Moluques , ont été usitées sous le nom de pignons
d'Inde véritables , et remplacées quelquefois par le pignon
de Barbarie , ou la noix des Barbades dont les qualités ac-
tives , par haut et par bas y leur sont fort analogues. Néan-
moins le pignon de Barbarie, ou la noix des Barbades, est ,
comme le médicinier d'Espagne , ou la noisette purgative ,
la graine de quelques espèces de jatron^a (les jatropha
curcas , gossypifolia , glandulosa , sont les pignons ^ faux ;
\e jatropha muhifida , la noisette purgative , etc. ).
Sans entrer dans la description détaillée de ces graines
de jatropha , qui ne diffèrent guère que par la grosseur
entre elles , leur forme allongée ovale de sept à huit lignes
XI*. Année. — Janvier 1825. %
l8 JOURNAL
*
de long aur euviroti quatre d'épaisseur , présente une sorte
de dos convexe et un càté légèrement concave , qui leur
donne une apparence un peu triangulaire.
La graine de Tillj ( Croton tiglium ) , plus petite que les
précédentes et à peu près comme celle d^ ricin ordinaire ,
offre au contraire pour caractère essentiel quatre légères
arêtes longitudinales en croix sur Venveloppe qui entoure
Tamande huileuse^ Elle présente auâsi une forme oblongue
ou ovale , convexe d'un côté , un peu concave sur le côté
interne ^ une saveur excessivement acre , saisissant à la
gorge y et excitant des nausées. La couleur de ces graines
à l'extérieur est ou fauve parsemie de taches noires , ou
d'un brun presque uniforme. L'intérieur de Tamande offre
à son centre une concavité partagée par une membrane
double , ce qui se voit surtout dans les vieilles graines.
Les Asiatiques font , sous le nom de pomme rcycJe
purgative , nne préparation qui purge , dit-on , les enfans
et les femmes délicates par la seule odeur. Ils mettent
macérer pendant un mois une orange ou un citron dans
rhuile de croton tiglium , puis ils en retirent ce fruit. Si
on le tient dans les mains jusqu à ce qu'il y jA'enne la
chaleur du corps , en le frottant et en respirant son odeur
avec force , l'on est bientôt purgé. Le principe actif de
toutcj^ ces graines d'euphorbiacées est essentiellement
volatiL
j
DE PHÀRHiAGiE* - tg
REMARQUES
Sur la lettre de M. Caventou à Ht. feouiLAY j t'etoUifé-^
ment à la priorité dé la découverte de V acidification deé
corps gras par t acide suljurique ;
Par M. Chetrbul; *
1. M. Caventoa a mis de Thuile d'amandes doiiceS| avec la moitié
de son poids diacide sulfufique \ il a délayé la matière dans l'eau , a
traité â froid par la craie ; a ëvapôrë à sicciié et a soumis le résidu à
Taction de Palcohol bouillant :4i2 a obtenu une liqueur alcobolique sen-^^
sibUment acide et qui par Tévaporation a laissé un corps gras dans
lequel il lui a été impossible de découvrir aucune ttàce d'acide sul-
furique.
a. Pans une seconde expérience» après avoir saturé à froid par la
craie la liqueur acide savonneuse , il a filtré et a obtenu , i*. un résida
qui» ayant été traité pari'alcobol^ a cédé à ce liquide , encore un corps
gras acide dans lequel il n'a pu distinjgue^ aucune trace d'acide sulfu-
rique, et en tout semblable au précédent^ 3°. un liquide aqueux , qui,
ayant été évaporé à siccité, a laissé un résidu salin quû développait avec
l'acide sulfurique une belle couleur rouge de sang.
3. Tels sojdt les faits que M. Caventou. découvrit lorsqu'il prit posses'^
sion de son établissement actuel , ainsi qu^il nous l'apprend dans sa
lettre à M. Boullay. Il en conclut, contre son attente et à son grand
^tonpement , que l'acide sulfurique concentré agit sur l'buile d'amandes
douces et probablement sur tous les corps gras d'une manière anal<fké
à celle des alcalis ; et il lui parut très-curieux d'avoir observé un même
résultat par des moyens aussi opposés , c'est ce qui l'engagea à prendre
date de cette découverte en avril ou mai ïBai.
4* En 1833 je publiai mes recherches sur les cqrps grés d'origine aru"
maie. Je fis voir que l'oléine et la stéarime se réduisent,, Sous l'iniQ,aencd
de l'acide sulfurique concentré, i*^. en une nkatière soluble dans l'eau ^
£or||iée d'un acide que j'appelle su^oadipique , et d'une substance qui
me parait être de la glycérine ^ 2^ en une matière insoluble dans l'eau >
iMrmée $ acides oléi^ue , itéarique ^ margariquc et d^une substance dont
^ I
20 iO XkK» A L
la composition m^ paraît analogue à^oelle de l'acide Mulfradipique , en ce
-qu^elle donne des produits sulfurées à la distillation : tels sont les faits
qui résultent de mes analyses , e^ dont la découverte suppose la con*
naissance des principaux phénomènes de la saponification ; mais parce
qu'ils se trouvent dans des notes qui terminent mon ourrage, M, Caven-
tou en est fort étonné , et suivant lui il paraît que ce n'est qu^â la fin
de mon travail que ;'ai eu l'idée de la possibilité du nouveau moyen
d'acidification dont il revendique la découverte. D'après cet étonne-
ment , il me paraît que M. Caventou pourrait bien croire que les com-
munications quHl a faites de sa décùuuerm^ plusieurs sa vans , me seraient
parvenues bien à propos avant la publication de mon livre, pour me
donner Tidée d'exploiter a mon propre compte, le nouveau moyen
d'acidification^
5. Voyons ce qui appartient réellement à M. Caventou ^ dans la dé-
couverte qu'il réclamer
6. Pour que Ton soit fondé à conclure qae l'acide sulfuriqne agit sur
lès corps gra& comme le font les alcalis , parce qu'on a observa qu'il
résulte de cette action , une matière' grasse acide , il faut avoir prouvé
préalablement, i^ qu'il se manifeste de la glycérine , en même temps
que cette matière grasse acide; or y a-t-il un mot dans ce que dit
M. Caventou qni puisse le faire supposer? ai^. que la matière grasse
acide est formée d'acides oléique, margariqne et stéarique; or, M. Ca-
ventou a-t-il fait le moindre essai pour réduire ce qu'il a appelé un
corps gras acide (a) en tr^)is espèces de corps ? à la vérité il termine sa
réclamation en ces termes : « Quoi qu'il en soit, si j'ai découvert en 1821
» la conversion possible en corps gras acides des huiles d'amandes
» douces , par l'acide sulfuvique concentré , il n'en est pas moins con-
» âtant que M. Chevreul a fait la même découverte, mais deux ans plus
» ^d; il a trouvé de plus, que ces corps gras acides étaient identiques
3» avec ceux des savons alcalins , tandis que je ne les avais regardés que
» comme analogues à ces derniers. »
On voit dans cette dernière conclusion , comment ce qni était d'abord:
pour M. Caventou , un corps gras acide (a) , finit sous sa plume par se
convertir en plusieurs corps gras acides , qu'il ne compte pas , qu'il
ne nomme pas, mais qu'il dit étreanalogues aux trois acides des savons
alcalins.
7. M. Caventou, pour soutenir cette proposition, répondra sans
doute : k Lorsqu^on avance que l'acide sulfurique agit sur les corps
» gras d'une manière analogue aux alcalis , c'est dire implicitement
/
i t
DE PHARMACIE. 21
» que cet acide donne naissance â des corps analogues à ceux qui se
» manifessent sous Pinfluence des alcalis. » A mon tour, je ferai obser-
ver à M. Cayentou qu'il ne sait pas plus que moi comment agit Tacide
sulfurique , qu'en conséquence , il ne peut établir d'analogie entre ce
qu'il appelle la saponification opérée par cet agent , et la saponification
opérée par les alcalis , qu'après avoir prouvé que Tes produits des deux
saponifications sont identiques ,• et j'ajoute que tant qu'on 'se borne à
avancer qu^ils sont analogues, on ne dit rien de positif, c'est ce que je
vais démontrer par des exemj^s. Que M. Caventou eut appliqué ses
moyens d'analyse à des corps gras préalablement soumis à l'action de
l'acide nitrique, il aurait pu trouver des résultats tout-à-fait semblables
a ceux qu'il a obtenus , de l'action de l'acide sulfurique sur les mêmes
corps j c'est-à-dire qu'après avoir neutralisé l'acide nitrique par la craie
à froid, avoir filtré et traité la matière restée sur le filtre par l'alcohol ,
il aurait dissous un ou plusieurs corps gras acides f or dans ce cas,
M. Caventou , en'râ^^nnant comme il l'a fait pour l'acide sulfurique ,
ne se serait-il pas trompé? Bien plus , qand ce dernier acide agit sur
l'oléine et la stéarine , j'ai démontré qu'une portion de ses élémens ,
probablement à l'état d'acide hyposulfurique, forme avec une portion
des élémens des corps gras un acide que fai appelle sulfoadipique qui
est soluble dans l'alcohol ; M. Caventou n'ayant pas recherché l'acide
sulfoadipique dans ses produits , il n'était pas fondé à conclure que
l'acidité des corps gras qu'il a obtenus dans ses deux expériences , était
absolument indépendante des, élémens de l'acide sulfurique , par cela
seul quel n'y avait pas reconnu la présence de ce dernier.
l8. La discussion précédente réduit /a décout^erie de M. Cacentou à
ce fait : Vhuile d'amandes douces traitée par l'acide sulfurique , donne
une matière grasse qui est acide et dans laquelle M. Caventou ri a pas
trompé d'acide sulfurique.
9. Ce fait est-il aussi étonnant qu'il l'a> paru à M. Caventou? Non cer-
tainement , car on sait qu'il y a un grand nombre de principes immé-
diats organiques formés d'oxigène , de carbone et d'hydrogène , qui sous
l'influence des acides énergiques se changent en des matières acides. Ovt
sait combien l'acide sulfurique est disposé à produire ce résultat , sur-
tout par la disposition qu'il a de se changer, en acide hyposulfurique
qui s'unit avec une portion de matière organique : par conséquent lors-
qu'on traite une matière organique par l'acide sulfurique , il y a plus
de probabilités pour croire qu'on obtiendra des produits acides plutôfe
que des produits qui ne le sont pas. Mais M. Caventou me répondra:
. 1
-#— »J
afk JQUH»A|.
% Diaprés lés nofnbreux travaux de M. CheT^eiiI sur la saponifiràfîort
}> des corps gras par les alcalis , 0 m*^Cait impossible de itte satisfaire
^ par une explication conyenable à Pëgard de U saponification pai'
2t l*acide sulfnrique. » ( Voyex sa lettre , page 553. ) Je Tais niaiotenani
^(îmontrer â M. Caventou , que si je n^ài pas cite sa déeouuerte de Vaei-
dificalion des corps gras par l'acide sulfurique concentré , qui n*était
pas imprimée quand mon ouvrage parut , je suis plus excusable à son
j^gard qu*il ne Pest au mien , d'avoir ëcrit le passage précédent : qu'il
ouvre le 9$^. volume des Annales de chimie, A la page 24^) ^^t 'verra
pne note asse^ longue qui fut présentée à l'Académie des sciences , le
6 mai 181 5, 'avec mon quatrième mémoire sur les corps gras^ on y lit
les phrase^ suivantes..... « Nous sommes loin de croire que les iuppoÉi*
f tions que nous venons de faire , puissent absolument se réaliser ; mais
^ nous pensons qu'en les ihodifîant plus ou moins elles conduisent k
^ faire concevoir la possibilité ^ que des corps tels que Voxigène et eer^
» tains acides très-différens des alcalis , produisent cependant sur les
P graisses des changement analogues , et nous pensons que ces supposi-
)) tions étaient ne'cessaîres pour prévenir des objections qu'on aurait
»'pu opposer à notre théorie de la saponification* » Si M. Caventou avait
|u cette note, il est probable qu'il aurait été moins étonné de sa décôU'*
verte et moins frappé de ce qu'il paraît que je n'ai eu l'idée de la pûssi^
hilité de son nouveau moyen et acidification , qu'a la fin de mon ou^^
y rage (4)' Enfin le dernier alinéa de la troisième note de mon livre ,
qui est conçu en ces termes : <c M. Braconnot , avant moi , avait observa
I» que le suif traité par la moitié 4e son poids d'acide sulfurique , est
}> changé en une matière qui a une grande aptitude k se combiner
i> auec les alcalis , » aurait dû faire penser à M. Caventou , que M* Un^
f onngt pourrait bien lui réclamer quelque chose dans sa découverte.
Paris, 30 décembre 183^.
DE PHARMACIE. ^3
NOUVELLES DES SCIENCES.
Extraà tCune lettre d'un cortespondaM.
ME55tBUa8^
Connaissez-vous la thndace P Cest Un extrait formé du
suc des tiges de la laitue ordinaire, pilées; ce suc est ré-
duit en extrait à Tétuve, par ienle évaporatîon , à moins
de 40"* de température. Cet extrait attire plus Thumiditë
que le lactucarium , obtenu du suc laiteux seul de cette
plante, fourni par Fincision. M. le docteur François a
fait déilver le nom de la tfaridace ( dont il se sert avec
succès comme un doux hypnotique à la dose d*un ou deux
grains) du nom grec de la laitue, 5pt^ag.
Les Allemands croient que Tacide hydro-cjanique foprni
naturellement par les végétaux , est plus avantageux dans
l'usage médical, que cet acide, formé par des procédés chi-
miques. Voici Vacide hydro-cyanique %^égétal selon la for«
mule de Schrader :
Prenez : Huile vofatile <\^aniandes améres rectifiée • ^ .^
Alcohol rectifié % / aa gj
E^M distillée. ..,!..«.; . 3 îx
MéHté.
lé eau hjrdro-eyanique végétale , qui peut remplacer, selon Schrader ,
Tean distillée de laurier-cerise , se prépare ainsi :
Prenes : Buile Volatile d^amandes amères rectifiée. . 3 j
Alcohol très-rectiâé %} û
Eau distillée Ibj Jiv fi
Il est difficile de se persuader que ces préparations aient
la même uniformité de composition que Taeide hydro-cya-
nique , obtenu par des moyens purement chimiques \ elles:
n'inspirent pas la même confiance.
Un nouveau journal vient de signaler son début par lin
''yr
a4 jourhal de pharmacie.
petit plagiat. Le travail botanique de M. Fée , sur les quin*
quiuas (/our/ia/^e chimie médicale ^ n^ i^'O? se troure
absolument extrait, en abrégé, de celui de M. Virey,
consigné dans le Bulletin de pharmacie de Tan i8ia
(tome IV, p. 4^1 et suiv. ) ; et c'est le seul écrit que
M. Fée ne cite pas sur ce sujet. Il était difficile cependant
que ces recherches de M. Yirey lui fussent inconnues ,
puisque le célèbre Decandolley renvoie (pag. 169 et 170)
dans sou Essai sur les Propriétés médicales des Plantes
(Paris , 18 16, in-8\, édit. 2*.), et que d'autres ouvrages
de MM. Guibourt, Baumes, Barbier, etc., les citent
avec éloge. Nous engageons les personnes qui douteraient
de ce fait, de s'en assurer par une comparaison détaillée»
Je vous réserve d'autres curiosités pour une ]yochaine
occasion. . Az^nnÉ.
BIBLIOGRAPHIE.
IirsTRUCTiov pour F usage de Tàlcohomètre centésimal , et
des tables qui l'accompagnent ; par M. Gay-Lussac , de
l'Académie royale des sciences , professeur, etc. In-i8«
Paris , chez CoUardeâu , rue de la Cerisaie , n®. 3.
Il suffit d'annoncer ce travail d'un des plus illustres
physiciens , pour être persuadé qu'il offre toute la préci-
sion et l'exactitude que l'auteur a coutume de mettre dan&
ses expériences. I.-J. V.
1
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS ;
JRédigé petr M. Heurt , secrétaire général , et par une
' Commission spéciale.
EXTRAlt DU PROCES VERBAL
De la séance du li janvier.
MM. Chevallier et Idt font hommage à la Société du
premier volume du Manuel du Pharmacien, — Des remer-
cimens sont adressés aux auteurs de cet ouvrage.
M*. Brossât y pharmacien à Bourgouin , adresse une ré-
clamation et revendique la priorité pour la découverte de
quelques phénomènes sur la vie et la reproduction des
sangsues , publiés dans un mémoire de M. Derheims ,
pharmacien à Saint-Omer. — Renvoyé à la commission
qui a été déjà chargée de cet objet.
M. Brandes , chimiste allemand , offre à la Société un
exemplaire de son Dictionnaire de chimie,
M. Opoix , pharmacien à Provins , adresse à la Société
un échantillon de beurre conservé, par un procédé qu il se
propose de publier. — Renvoyé à une commission.
On nomme une commission pour s'occuper , avec le bu-
reau, de la révision du règlement. La Société arrête que
la liste de ses membres résidans , honoraires , associés et
correspondant , sera publiée quand la commission aura
terminé son travail.
M. Boudet oncle , commissaire près FAcadémie des
sciçnces , rend le compte suivant : M. Magendie commu-
a6 BULLETirs DES TRAVAUX
Btque à rAcadéinie la découverte qu il vient de faire dm
liquide dans toute la longueur du canal vertébral de Tiiom^
me et des animaux \ il dit s'être assuré , par des injections,
d'une certaine quantité d'encre, que celîijuîdeestcooimuu
au cerveau, au cervelet, et à la moelle épinière.
On présente à 1 Académie un nouvel instrument d^arpen^
tage , qu'on dit plus propre que l'ancien à apprécier uu
terrain quelconque, et pouvant surtout être très-utile à ur^
général qui 9 prêt à livrer bataille à l'ennemi disposé à la
recevoir , veut connaître au juste sa position.
M, Flourens rend compte des expériences qu'il a faites
pour résoudre la question suivante ;
Quelle analj3gie peut-il y avoir entre les quatre rébâc-^
mens que présente le cerveau des poissons et les parties de
renccphale des autres animaux ?
Les effets qui résultent de la lésion de chacun de ces ren-
âemens donnent la solution de cette qustion^ Ils font con-
naître que le premier renflement correspond aux lobes cé-
rébraux , le second aux tubercules quadrijumeaux , le troi-
sième au cervelet ,, et le quatrième à la moelle allongée des.
autres animaux.
M. Duhamel attribue Fi nfluence, reconnue par M. Arago^
du cuivre sur les mouvemens de l'aiguille aimantée , à lîk
i'aculté qu'a ce métal de s'aimanter momentanément au
moyen du courant galvanique,
M. Magendie annonce avoir répété devant plusieurs mé-
decins Içs expériences dont il a précédemment rendi^
compte , et qui prouvent que dans le cerveau et la moelle
allongée de l'homme en santé , comme dans le cerveau et
la moelle allongée des animaux également sains , il exisli»
un fluide aqueux.
M. Poisson lit un mémoire dans lequel <» après avoir ap-^
pliqué le calcul à différeus points de la théorie du magné--
tisme , il cherche à apprécier à sa juste valeur un moyen
imaginé par un savant aurais , M* Barrow,, pour corrigeir
DE LA SOCliTé DE PHARMACIE. HJ
h% déviadon que raîguille de là boussole éprouve par Tih-
tluence des masses de fer contenues daûs les vaisseaux.
Ce moyen consiste à placer , dans une certaine direction
et à une certaine distance de la boussole, qui sont indiquées
])ar Texpérience ^ une plaqué de fer qui , agissant en senSi
contraire de Faction des autres fers du vaisseau , neutra-
lise celle-ci,
M. Hnmboldt communique dès observations qui lui ont
été envoyées de Santafc et Bogota.
La première détermine d'une manière exacte l'élévation
inconnue jusqu'à présent de divers lieux au-déssiis du ni*
veau de la mer.
La seconde fait connaître Tétat du ciel vu de points
d^ou il n'avait point encore été observé.
La troisième est relative à des ai br.es laiteux qui n'étaient
point 7 ou qui étaient mal connus , et dont les propriétés
«ont intéressantes.
La quatrième donne l'analyse d'un aréolithe prodigieux.
M. Humboldt présente en outre à l'Académie une écorce
qui , sans pouvoir être rangée parmi celles des kinkinas ,
possède des vertus analogues /et même trois fois plus éner-
giques, îl à invité M. Pelletier à en faire l'analyse.
M. Pelletan , professeur de cbimie à la faculté de lnéde-
decine , annonce avoir constaté , k l'aide du galvanomètre
de M. Becquerel , le dégagement constant mais extrême*-
ment faible dû fluide qu6 produit Tacupuncture , et avoir
ressenti ses effets en faisant conmiuniqùer avec sa bouche ,
ati moyen d'une plaque métallique, l'aiguille plongée. dans
les tissus affectés. Cependant , ayant obserVé qu'une ài*^
guille terminée par un corps non conducteur produisait le&
mêmes effets curatifs qu'une aiguille non terminée, M. Pel-
letan croît devoir attribuer le soulagement des malades „
non au galvanisme que développe l'acupuncture , mais à
d'autres causes.
M. Dilpuytren coitxmétice h lecture d'un mémoire sur
l*
28 BULLETIN DES tEÀVAUX
les anus accidentels et sur le moyen qu'il a imagine pour
guérir cette dégoûtante maladie , qu*il dit jusqu'à présent
incurable.
L'Académie approuve un rapport de M. Duméril sur un
mémoire de M. Férussac, tendant à prouver que Tar-
gonaute possède , comme Aristote et Pline Tavaient soup-
çonné , la faculté de faire, vojguer sa coquille àTaîde de ses
membres , les uns faisant l'office de voile et les autres de
rames.
L'Académie approuve également un autre rapport dans
lequel M. Duméril admet comme satisfaisantes les réponses
faites par MM. Pelletier et Huzard fils aux questions sui->
vantes :
D. Quelle est la cause qui détermine quelquefois les
plaies produites par les sangsues à s'envenimer?
R. Cet accident dépend du tempérament des malades
ou de la nature de leur maladie, x
D. Pourquoi les sangsues refusent-elles quelquefois de
mordre sur la peau ?
R. C'est que quelquefois au lieu d'employer des sangsues
qui ont des dents , on applique sur la peau les sangsues quî
en sont privées.
M. Robiquet annonce que M. Pouillct a donné connais-
sance à la Société philomatbique des faits suivans.
Ce cbimiste a établi , par des expériences exactes , que le
courant galvanique qui se développe par l'acupunctute est
indépendant de toute lésion organique , et il pense que ce
courant est le résultat de l'oxidation du métal employé
pour les aiguilles ; il se fonde sur ce qu'il ne se manifeste
aucune émission de l'électricité lorsque les aiguilles sont
faites de platine ou de tout autre métal non oxidable.
MM. Guiart et Martin- font un rapport sur le compte du
trésorier pour l'année 1824.
M. Lodibert fait un rapport sur la Notice adressée à la
DE LA SOGIETé DE PHARBIAGÎE. t^g
Société par M. Stratingh. Ce rapport et la traduction de la
Notice seront renvoyés à la commission de rédaction.
M. Planche faitun rapport pour l'admission de M. Boissel
comme membre résidant. La Société décide qu^elle ira au
scrutin à la fin de la séance.
M. Bussy fait un rapport sur Fouvrage de M. Le BouUan-
ger , SL^nt pour titre : Philosophie chimique et notions gé"
nêrales ^ur la physique et la chimie.
M. Soubeiran lit un mémoire sur la composition des
borates*
M. Robinet faitun rapport sur deux cahiers des jirclwes
des pharmaciens de F Allemagne septentrionale , et un autre
rapport sur la note communiquée à la Société par M. Bosson ^
phaimacien , relative à la trombe qui , en iS^S , a dévasté
plusieurs communes limitrophes des départemens d'Eure-
et-Loîre et de Seine-et-Oise. Les notices et les rapports sont
renvoyés à la commission de rédaction.
MM. Henry et Chevallier présentent M. Idt comme
meinbre correspondant.
M. Bussy est chargé du rapport d'admission.
M. Laugier annonce que M. Payen allait la veille autant
bien que le permettait sa position.
M. Boissel , pharmacien à Paris , est admis membre ré-
sidant.
MÉMOIRE
V
Sur la composition des borates ^lule i5 janvier^ à la séance
de la Société de pharmacie , par M. Soubeiran ^ phar-
macien en chef à la Pitié i
Plusieurs chimistes se sont occupés de déterminer les
proportions dans lesquelles Tacide borique se combine
avec les bases salifiables. Les premières recherches qui ont
été faîtes à ce sujet ont eu pour objet la composition du bo-
3o BJShh^TlV DES TRAVAUX
T«te de soude. Weazel (idtnit, d'iiprès ses axpérienfî<» , que
loo parties d'acide l;M>rique se pgnvbinciut avac 44 parties
de base. Bergman et GuLeliu portèrent à $o la quantité de
soude que loo parties dVcide borique ^eurent saturer.
Plus tard M. Berzélius voulut analyser le borax en préci-
pitant Tacide bdrique â Tét^t de sel iusoluble , au moyen
de doubles décompositions ^ mais Faction décomposante
que Peau exerce sur le borate de plomb, de baryte et de
chaux , le fit bientôt renoncer à ce procédé , et il établit
la quantité de base et d'acide dans les borates , d'après les
résultats analytiques d,u borate d'ammoiniaque. Weozel
livait déjà étudié ce sel^ il l'avait trouvé formé de lOO d'a-
cide et de 34 d'eau et de base. M. Berzélius porta à 78,88
Itf proportion d'ammoniaque , et se servit de cette analyse
pour calculer la composition du borate métallique.
Ces résultats sont tellement différens de ceux qu'avaient
publiés Wenzel ^ Bergman e% Gmelin , qu'ils auraient du
inspirer des doutes sur leur exactitude* Néanmoins ils fu-
rent adoptés par la presque généralité des dxinriistes*
Dans la série des recherches ?ur la crème dç tartre so-
luble qui m'onC occupé petndant quelque temps , je voulus
former le borate de soude de toutes pièces , en unissant
l'acide borique et le carbonate de soude dans les proportions
indiquées par la théorie. A mon grand étonnement . la li-
queur resta excessivement alcaline. Je remplaçai la soude
carbonatée par l'hydrate d^ soude , et les résultats furent
encore les mêmes. JTe nç pus douter alors de l'inexactitude
de la loi indiquée par M. Berzélius relativement aux bo-^
rates y et je remis à d'autres temps de l'examineri C'est le
résultat de ce travail que j^ai l'honneur de présenter au-
jourd'hui à la Société» J'ai cherché à combattre , autant
qu'il m'a été possible i la défaveur q>ue devait jej^r sur
tuou travail l'autorité d'un grand «om ^ en me servant de
modes analytiques tellement simples qu'ils pussent com-
penser Tinexpérience de l'apérateur j et si je n'étais pas
DE LA SOCIÉTÉ DE ?HARMA.CIE« St
at^z heureux 'ppur avoir découvert la vérité ^ je croirais
axLjiu>ii]» «voir rendu uu ^rvk>e à 1» «cieoce , eu appelant
sur i)e poi|it ratleotiou de chimistes plu&expérimeotér.
La solubilité partielle des borates de plomb , de chaux et
de baryte , avait , comme j'ai déjà eu Toccasion de le rap-
peler , fait renoncer M. Berzéiius à les employer comme
moyen analytique* Persuadé cependant qu'une auti% ma-^
nière d'opérer ne pouvait remplacer avec avantage Temploi
des doubles décompositions , et ne pouvant d'ailleurs vain-*
cre de froat la difficulté , je pris le parti de Téluder , et
j'y parvins delà manière suivante. Au lieu de précipiter le
borate de soude par le nitrate de plomb , et de recueillir
le précipité , ce qui m'aurait évidemment donné des ré-*
sultats inexacts, je déterminai la quantité de nitrate de
plomb qui était nécessaire pour précipiter un poids connu
de borate de soude. Cette première donnée étant une fois
obtenue , il me fut facile de calculer la composition du
borate. En effet la quantité de nitrate de plomb étant con-«
nue , il fut aisé de savoir quelle quantité de soude lui cor--
respondait dans le borate. La proportion diacide borique
se trouvait ^lors représentée parla diiférênce entre le poids
de la soude et celui du borate employée
Je décrirai une fois pour toutes celte expérience avec
quelques détails. Elle mettra la société à même déjuger
du degré de confiance qu'elle doit lui accorder.
Du borax purifié ilu commerce fut fondu dans un creu*-
set pour détruire la matière organique ; il fut ensuite re-
dissous dans Teau et purifié par des cristallisations répétées.
Dans cet état il ne cotitenait que de la soude eft de l'acide
borique. Ce sel purifié fut fondu de nouveau dans un creu-
set de platine et renfermé dans un flacon bien bouché.
Du nitrate tle frfomb octaèdre pur fut trituré dans une
capsule sur un bain de sable échauffé à iâo degrés centigra-
des environ. Quand il parut bien sec il fut p(M:té dans le
bai9 de sable même sous le récipient de la n^chine pneu-
32 BULLETIN DES THAVAÛX
matique. On Ten retirait chaque fois que le besoin rédi-
geait, et on le replaçait denouv^eau dans le vide sur du sa-
ble chaud. Ces précautions avaient pour but de s'assurer de
la dessiccation parfaite du nitrate de plomb.
I gramme de verre de borax fut dissout dans environ 4o
grammes d'eau distillée. D'autre part l'on fit sécher un petit
flacon ; l'on y adapta , au moyen d'un bouchon percé, une
pipette de verre. Le flacon , le bouchon et la pipette furent
tarés ensemble \ ils pesaient 77, io5 grammes. Le flacon fut
rempli d*eau distillée et pesé de nouveau; il contenait 66,4^
gr. d'eau. On y fit dissoudre 2 gr. de nitrate de plomb.
La dissolution de nitrate fut ajoutée peu à peu au moyen
de la pipette, dans la dissolution de borate de soude, jus-
qu'à ce qu'elle cessât d'y former un précipité. Après cha-
que addition de nitrate , dès que la liqueur était éclaircie,
on en séparait une goutte ou deux au bout d'un petit tube,
et on l'essayait sur un plan de verre avec une goutte de
nitrate : si elle se troublait on r.eversaît dans le verre la
partie qui avait servi à l'essai, et l'on ajoutait une nouvelle
quantité de nitrate de plomb. On avait la précaution d'a-
jouter goutte à goutte les dernières portions de nitrate pour
ne pas dépasser le point convenal>le.
Quand la précipitation fut achevée, le flacon fut pesé de
nouveau avec son bouchon et la pipette , pour connaître
la quantité de liqueur qai avait été employée. Elle se trou-
va être de 58,^65 gramm., correspondans à 1,718 gramm.
de nitrate de plomb.
Or, le poids de la soude contenue dans le borate est évi-
demment au poids de nitrate de plomb comme le poids
d'un atome de soude est au poids d'un atome de nitrate de
plomb , d'où il résulte qu'un gramme de borate de soude
contient 0,324*^ S^' ^® soude, et par conséquent 0,67684
d'acide borique ; ou bien 1.00 parties de ..borate de soude
sont formées de 32,4'^ ^^ soude et 67,684 d'acide borique^
PE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 33
oa bien encore loo parties d'acide borique sont saturées
par 47^9^4 ptti*ties de soudé.
Ces résultats sont la moyenne dé dix expériences sembla-
bles qui ne différaient entre elles que dansle 3*. chiffre. Et
si Ton s'étonnait que des différences , même aussi peu no-
tables, pussent se rencontrer avec un mode analytique aussi
simple, je répondrais qu'elles tiennent à ce que, vers la fin
deTe^j^érience, il est difficile d'arrêter Taddidon du nitrate
de plomb) au knoment exact oiIl la précipitation cesse de sW-
fectuer. Les dernières gouttes de nitrate donnent seulement
ajL liquide un aspect un peu chatoyant qui peut tromper
Foeil de Tèbserrateur. Pour éviter, autant que possible, les
erreurs , j'avais la précaution, dès que la précipitation pa-
raissait terminée , d'essayer la liqueur éclaircie par le bo-
rate de soude« Si <^elui-ci la précipitait à son tour, je consi-
dérais l'expérience comme manquée, et je n'en tenais plus
aucun compte.
Lorsque la liqueur cesse de précipiter par le nitrate de
plomb, elle ne contient aucune trace de ce métal, car l'hy-
drogène sulfuré ne la colore pas ; mais, eu lavant le préci-
pité par décantation à plusieurs reprises , au moment où
l'eau de lavage ne doit contenir que des proportions exces-
sivement petites de nitrate de soude , la liqueur ne s'éclair*
cit plus qu'avec une extrême lenteur. Il faut lo ou 12 jours
au précipité pour se déposer ^ et à cette époque la liqueur ,
éclaircie contient du plomb en dissolution. On voit d'après
cela qu'il n'existe de plomb dans la liqueur qu'après la ^é«
parationdu nitrate de soude, etqu'ainssi cette circonstance
ne peut influer sur les phénomènes de la préparation.
Au moment où le nitrate de plomb ne précipite plus la
liqueur, si Fou recueille le précipité sur uu filtre, et qu'a-
près ravoir lavé, on y mêle de la limaille fine de cuivre avec
de l'acide sulfurîque , il ne se fait pas de vapeurs nîtr^uses ,
ce qui prouve que lé borate n'a pas entraîné de nitrate de
plomb en combinaison au moment où il s'est précipité.
XP. Année. — Janvier iSaS. 3
1
34 BULLETIN DES TRAVAUX
Les deux.dernièresexpériencesque je viens de rappor-
ter démontrent que la précipitaljon par le nitrate de plomb
peut servir avec avantage à connaître la composition du
borate , en négligeant le précipité et en déterminant la
quantité de sel précipitant.
Tai dit que les différences dans les nombres repréien-
tans la proportion de soude n*avaient , dans un grand nom-
bre d^expériences , varié que dans le troisième chiffre. Je
ne pense pas que, dans Tétat actuel de la science, on puisse
arriver à des résultats plus satisfaisans. J'admettrai donc
que dans le borate de soude loo parties d'acide saturent
479964 parties de base. Or , 47^964 de soude contiennent
12,^69 d'oxigène. Ce nombre représente la capacité de sa-
turation de Tacide borique.
Je ferai observer en passant que, dans tous mes calculs,
je me suis servi des formules données dans les tables de
M. Berzélius.
Je n^ai pas essayé de déterminer la proportion d'eau de
cristallisation du borate de soude. En la rapportant aux
expériences de Bergman , ioq parties du borax contien-
draient 49 parties d'eau. Or si Foxigène de Feauest igfois
celui de la soude , 100 parties de borax en contiendraient
48,247 X ce qui diffère à. peine des résultats de Bergman.
Si le borate de soude contient véritablement 10 propor-^
tions d'eau , sa composition sera :
Acide. . \ 34,976
Soude 16,775
Eau 489^49
100,000
La composition du borate de soude étant connue , je
voulus examiner comparativement un autre sel du même
genre, et je préparai du borate d'ammoniaque en faisant
dissoudre de l'acide borique pur dans l'eau distillée/ bouil-
lante, en ajoutant un léger excès d'ammoniaque à la liqueur
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARDIAGIE. 35
etia laissant cristalliser. H se dépose dans ces circonstances
des cristaux transparens. Leur forme est un prisme hexago-
nal symétrique très-étroit, terminé par un sommet dièdre.
LWête du sommet repose sur Farète qui sépare les deux
Êices étroites du prisme. Dans quelques cristaux le sommet
était remplacé par deux facettes inclinées sur les faces
étroites du prisme. Ce sel est évidemment celui qui a été
décrit par Wenzel.
Les cristaux de borate d'ammoniaque furent pulvérisés
et séchés à la presse entre plusieurs doubles de papier sans
colle , qui furent renouvelés de trois en trois heures jus-
qu'à ce qu'ils ne parussent plus prendre d'humidité.
Un gramme de borate ainsi desséché fut précipité par le
nitsate de plomb. Il exigea 0,70 gram. de nitrate. Or le
poids de l'ammoniaque doit être à celui du nitrate de plomb
comme le poids de deux atomes d^ammoniaque est au poids
d'un atome de nitrate ^ c'est-à-dire 0,0724 grammes.
La quantité d'acide borique fut déterminée en mêlant
un grani' de borate et deux gram. de chaux vive récem*
ment calcinée , et les exposant pendant un quart d'heure à
la chaleur rouge dans un creusel; de platine taré.
La perte fut de o,44^ gram. Un gram. de borate con-
tient par conséquent o,558 d'acide borique. Eo^ rappro-
chant cette expérience de la précédente , et considérant la
perte qui. s'est produite comme le résultat de l'élimination
de l'eau , on trouve pour la composition du borate d'am-
moniaque :
Acide borique «. 55, 80 100
Amoniaque 7,24 i^yQ'ji '
Eau 36,96 66,236
. 100
Si la composition du borate d'ammoniaque était analogue
à celle du borate de soude ^ iqo parties d'acide auraient dû
prendre 26,3 1 3 d'ammoniaque ou sensiblement la moitié
36 BIÎÏ.LETIN DES TRAVAUX
ê
de €6 qi^'a donné l^ispérieDce. Le sel examiné contient
donc le double d'acide pour une même quantité de base ;
c'est un bi-borate d'ammoniaque.
' Je reviens à sa composition. En la calculant d'après celle
du borate de soude » il serait formé de :
Acide loo
Ammoniaque . . . . i3,i56
Eau 68,973
s'il coil tient 10 proportions d'eau : d*où il résulte que l'ex-
périence a donné un peu moins d'ammoniaque et un peu
moins d^eau. Mais, comme lious avons constaté l'exactitude
du mode analytique qui a servi à reconnaître la proportion
d'aBimonîaque , nous pouvons nous en servir pour calcu-
ler la composition de ce sel. Admettant donc , ainsi que
lexpérience l'a démontré, que 100 de bi-borate d'ammo-
niaque contiennent 7,24 de base , sa composition, calculée
d'après celle du borate de soude , serait :
Ammoniaque. . . .' 7^24
Acide * 55,o3i
Eau j 37^941
Si ce sel est formé d'après les mêmes lois que le borate
de soude , en tenant compte toutefois de son état de sel
acide , le calcuUdonnerait les nombres suivans qui en dif-
fèrent à peine :
Ammoniaque; . • . 7*224
Acide 54,904
Eau 87,872
wm
100
D'où l'on voit que la quantité d'acide déterminée par
l'expérience est un peu trop forte , ce qui doit tenir à la
difficulté de cba^ser complètement les dernières portions
d'eau ; ^t en effet, en opéraiit dans un tube de verre pour
pouvoir recueillir dircclement l'eau qui se produit dans
l'opération , je ne suis jamais parvemi à faire subir à la
DE Ï.A dOCIETÉ DE PllilRWAGIE. S^
masse toute la perte qu'elle a éproay«e dans un creuset de
platine, «
Quatre fois j'ai répété les expériences précédentes^ et
chaque fois) ai obtenu des résultats à peine diffiérens. J'ad-
mettrai donc que le borate priismaûque d'anunoniaque est
formé de ,
Acide. • . • • . ^ . . . • ïoo
Ammoniaque. ..'... 13,156
Çlau 68,973
Je ferai remarquer que par la double décampositioii du
bi-borate d'ammoniaque et du nitrate de plomb il se fait
du borate neutre de plomb insoluble et de l'acide borique
qui reste dans la liqueur. Celle-ci , après la pirécipitation j
rougit faiblement le tournesol* Elle tient en dissolution
quelques parcelles de plomb , et elle fournit par une éva-
poration ménagée des cristaux d'acide borique. Cette cir- ^
constance ne parait pas influer sur le phénomène de la
précipitation. Elle démontre seulement que le bi-bor^^^
de plomb n'existe pas. \
J'ai taché d^obtenir un borate neutre d'ammoniaque , et
j'y suis parvenu en faisant cri|lalliser le bi-borate au milieu
de l'ammoniaque caustique. Il se déposa des cristaux oc-
taèdres que je cherchai à atialyser par les mêmes moyens,
que le borate prismatique.
Après avoir été pulvérisé et séché , le nouveau sel ré-
pandait une odeiir d^ammoniaque bien prononcée. Je le
conservais à la presse entre plusieurs doubles de papier
brouillard, et j'en tirais une certaine quantité chaque foivS
que je voulais faire un essai. Je m'aperçus bientôt qu'à
chaque opération la proportion d'ammoniaque diminuait
sensiblement. Pour m'assurer jusqu'à quel point la décom-
position pouvait aller , j'exposai une portion de sel pulvé-
risé à l'action de l'air. Au bout de six semaines je l'exa-
dKnai de nouveau et je trouvfi qu'il s'était converti en
bi-borate d'ammoniaque.
38 BULLETIN DES TRAVAUX
Cette décomporidon lente da borate d'ammôniaqae
octaèdre me força de modifier mon procédé d'analyse. An
lien de dessécher le sel , j'essnyai senlement ses cristaux
dans dn papier brouillard. et je les étudiai en cet état.
Un gramme de borate octaèdre huinide exigea pour sa
précipitation i ,3o8 de nitrate de plomb , et contenait par
conséquent o,i3544 gi'am. d'ammoniaque.
Deux gram. du même sel, calciné avec un excès de chaux
vive, perdirent la moitié de leur poids. Un gram. de borate
contient par conséquent o,5 gram. d'acide borique ; et en
considérant la perte comme le résultat de l'élimination de
l'eau et de l'ammoniaque , le borate d'ammoniaque serait
composé de ,
Acide 5o, loo
Ammoniac^e i3,544 27,085
Eau 36,453 7^99^4
Si l'on recherche les causes qui ont pu influer sur l'exac-
titude des résultats , on voit que les cristaux imprégnés
d'eau ammoniacale ont du donner à l'analyse un peu plus
d'eau et d'ammoniaque que n'en aurait fourni le sel dessé-
ché ; or la composition calculée de ce sel serait ,
' Acide 100
Ammoniaque 26,3i3
et s'il contient 5 proportions d'eau > • • . 68,973 d'eau.
Ces nombres ne diffèrent de ceux que l'expérience a
fournis que par un peu moins d'ammom'aque et un peu
moins d'eau , ce qui démontre la concordance de l'analyse
ayec les résultats calculés. Ainsi le boraXe d'ammoniaque
octaèdre correspond par sa composition . au borate de
soude , et il contient pout une même quantité d'acide deux
fois autant d'ammoniaque que le borate prismatique.
L'analyse des deux borates d'ammoniaque n'a pas le même
degré de précision que celle du borate de soude ; la natui^
même de ces composés en est la cause évidente. Cependant
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 3g
les résiiltats sont eneoce as9ez aatisfaisans pour démonCrer
la concordance qui existe entre la composition de ces com-
posés et celle du borate de soude ; elle se trouve d^ailleurs
confirmée par Texistence de deux sels à des éttts de satu-
ration difierens dont Tun contient précisément deui^ fois
autant diacide que Tautre.
Il résulte des faits rapportés dans ce mémoire ,
i^. Que dans les borates Tacide esf; saturé par une quan-
tité de base telle qu^ Toxigène de la base est à la quantité
diacide comme 12,269 ^^^ ^ 100 ;
2'*. Que le borate de soude cristallisé contient 10 pro-
portioifs d'eau 5
3^. Que le borate d^ammoniaque octaèdre correspond
au borate de soude par sa composition , que ce sel cristal-
lisé contient 5 proportions d'eau , qu'il se transforme à l'air
en bi-borate en abandonnant la moitié de- sa base ;
4^. Que le bi-borate d'ammoniaque prismatique con-
tient moitié moins de base que lé borate neutre , que dans
ce sel cristallisé l'oxigène de l'eau est 10 fois celui que l'o^
pourrait supposer exister dans Tammohiaqu^.
J'ai considéré le borate de soude et lé borate d'ammo-
niaque comme des sels neutres , bien qu'ils, aient , à un
degré très-prononcé , la réaction alcaline ; mais il est bien
évident que dans une comlj^naison d'tme base puissante
comme la soude et l'ammoniaque avec un acide aussi peu
énergique que l'acide borique , la base est trop faiblement
retenir par l'acide pour que sa réaction alcaline né de-
vienne pas sensible en présence d'un troisième corps. Cette
manière de voir est d'ailleurs conforme à l'opinion presque
générale des chimistes.
^ I
4o BULLETIN DES TRAVAUX
m
ESSAI
Sur Jet C^jttogames utiles ; par MM. L. DEqciiAi'EVS et
Â. CasutAu , pharmaciens.
Ne nostro. contemne o,«a. . p.rTUmqué labor em ,
Quidquid id 9ȕ .' (FtACAstoR ^ IW. I*'. )
(PRSMIJBEE BARTIE. )
' .
L*ëtude des plantes cryptogames est en général «tiloin»
suivie que celle des autres classes : beaucoup de personnes
qui y occupent de la botanique ne se livrent pas»à.cçtte
partie de la science » parce qu^ils la regardent comme futile
et ne dcivant intéresser que les savans de profession* Nou«
convenons que dans la quantité prodigieuse de végétaux
qui composent cette classe , la majeure partie n est qu'un
objet de pure curiosité. On ne se douterait pas même en
^'adonnant à Tétude de la jcryptogamie qu elle .contint un
aussi grand nombre de plantes utiles dans les arts , dans
ïa médecine et dans l'économie domestique.Ce n est qu'après
avoir examiné séparément celles dont on rapporte les pro-
jpriétés que nous avoua vu que le nombre des plantes
V3uelles de cette ctasâ^e est beaucoup plus considérable
qu'on ne le croit communémpat. Nous avons du penser
qu'un travail qui traiterait seulement des cryptogames utiles
pourrait présenter quelque intérêté H a fallu compulser les
auteurs. €omxne l'abeille qui , voltigeant de fleur e^fleur^
ne s'arrête que sur celles qui fournissent des parties ce-*
reuses ou sucrées ^ et s'empresse dé porter dans sa ruche
le tribut de ses utiles recherches ; ainsi, après avoir lu avec
attention les ouvrages qui traitent des plantes cryptogames,
nous n'avons fait choix que de celles dont on peut se servir
avec avantage pour les besoins de la société. Munis d'un
assez grand nombre de matériaux , nous nous sommes dé-
cidés à former l'ébauche d'un travail qui n\ pas encore
DE LA SOCIETE DE PHÂAMACIE. 4^,
paru. Persoon (i) a éci;it sur les chaix4)igQoi]ft en général ;
]VI« Palisot de Beauvoir s'est occupé des seuls reconnus
bons , qui croissent en France ^ son traité n^est.pas impri-
mé. M. Villemet , professeur de botanique à Mancy , a
publié une histoire des lichens utiles : mais nous ne con-
naissons pas dWvrages qui comprennent Tensemble de
toutes les plantes cryptogames réputées pour avoir des pro«-
priétés remarquables.
^ous pensons donc que, dans l'état actuel, de la science ,
les phannaciens verront avec plaisir cet extrait qui , sous
un petit cadre , leur offrira tout ce qu'il leur importe de
connaître des plantes cryptogames.
CQrptogamie (2).
Cette classe , établie par Linnée , comprend les plantes
dont les organes de la fructification sont difficiles à con-
naître. Linnée n'avait établi que quatre sections , les fou-
gères , les mousses ; les algues , les champignons ^ ftissieu
. y avaî^ ajouté une section , celle des hépatiques , qui fait
partie des algues de Linnée.
M. DecandoUe , qui a fait un beau travail sur la crypio-
gamie dans sa Flore française , a divisé les cryptogames en
dix familles : 1**. les algues ^ a^. les champignons j 3**. les
hypoxilons , qui sont composés d'une partie des algues et
des champignons de Linnée et de Jussieu ; 4^. la famille
des lichens , que le premier considérait comme un seul
genre ; mais la multiplicité des espèces a engagé les bota-
nistes modernes à le diviser en plusieurs ^ 5^. la famille
des hépatiques ; 6®. les mousses ; 7^. les fougères ; 8?. les
lycopodiennes ; 9**. les rhizospermes (cette famille con-
tient trois genres^ pîlularîa^ marsilea et sahinia -, 10°. là fa-
(i) Depuis que ce travail est commencé, M. Persoon a publie' une prc*
miére partie de son ouvrage sur les champignons comestibles.
{7) De XfUfr*rt» , je cache , et ya/xoç , noce.
4^ BULLETIN DES TRAVAUX
mille des .prèles. Cette famille ne contient que le genre
equisetum.' Ces dix familles renferment une infinité de
de genres et d'espèces décrits avec beaucoup 'de soin par
M. DecandoUe : c'est l'objet du second volume de sa Flore
française.
Nous ne faisons mention que des plantes cryptogames
qui sont d'usage dans les arts , en médecine , bu employés
comme alimens. Nous indiquons le nom , la synonymie ,
le renvoi à des figures, et la propriété. Il faut s'en rappor-
ter, pour la descrîptibh, à l'ouvrage de M. DecandoUe (i).
Première famille , les algues^
Uli^a umbiUcaUs , ulve ombiliquée. Flore tv. , tom. 2 ,
page 9. Cette plante croit. d!ans l'Océan ; on la mange sur
les côtes d'Angleterre avec du poivre , du vinaigre et du
beurre -, on la sale , afin de la conserver l'hiver. DiUen. ,
tome 8 , figure 3.
cT/^p lactuca^ tremella lactuca. Samuel Gmelin , 21 5.
Ulve laitue , Flor. fr. , pag. 9. Cette espèce se mange sur
les côtes d'Ecosse, comme salade. Dillen. , t. 8, fig. i*
On lui attribue une vertu anodine ; on s'en sert appliquée
sur le front et les tempes pour calmer les douleurs.
Uhapalmata , ulve palmée , Flor. fr. , pag. 12. Ftihus
^ palmatus ^ L. Samuel Gmel. , tab. xxx , pag. 202. Cette
\ espèce sert à la nourriture des pauvres habitans du nord de
l'Ecosse et de l'Irlande ; d'un excellent usage comme en-
grais pour les champs et les arbres.
Uli^a edulis , ulve comestible, FI. fr. , pag. 12. Samuel
Gmel. , tab. xxi, fig. i , pag. 176. On mange cette plante .
[ sur les côtes des pays ci-dessus indiqués.
I Ulva cUiata ^ ulve ciliée , Flor. fr. , pag. i3. Fucus
I dUatus^ L. Samuel Gmel. Fuc. , p. 176. Les Irlandais la
(1) Et au Dictionnaire encyclopédique de Lamark. Pour les figures , à
^ • Dillenius , Historia muscorum ( Londoh , 1 768 ) , et à l'Histoire des fucus >
ps^r Samuel Gmelin , indiquée dans la note plus loin.
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 4^
^o^ogerxt Bieclejucus scoVcus. L'ulve ciliée se rencontre
près des huîtres. Ostreis adnascere amat.
UlvcL saccharina , ulve sucrée, Flor, fr. , p. i5. Samuel
Gmel. Fucus ^ t. 27 et 28 , pag. 194 et 197. Fucus saccha-
rinus , Li. Cette immense plante porte vulgairement le nom
de baudrier de Neptune. Elle sert à fumer lea terres -, on
peut la manger , dit-on , cuite dans du lait ; après l'avoir
la^e à Veau douce et desséchée , elle se couvre d'une efflo-
rescence qui est douce comme du sucre. Il est certain
que ce prétendu sucre n'est autre que du sel marin. Quand
on le goûte légèrement il imprime sur la langue une sen-
sation légère ,. mais il produit ensuite un effet purgatif. Sa
constitution chimique est très-compliquée , elle ne ren-
ferme pas moins de vingt-une substances. On y a trouvé
de la manne , de Thydriodatc de potasse , de la matière
mucilagineuse , etc. (selon Gauthier de Glaubry).
Z7/iM!a digitata , fucus dUgitatus^ L. Flor. danic. , t. 892.
Employée à fumeries terres ^ donne du sucre comme l'u/^a
ci-dessus.
Marchanîia polymorpha , Marchantia polymorpha , L.
Dill. , t. 76 et 77 , fig. 7.
Cette plante y nommée hépathique des fontaines , croît
entre les pavés humides qù elle forme des espèces de
parasols , et au-dessus de petits godets verdàtres ; vantée
pour les maladies du foie et du poumon. Les Écossais
l'emploient beaucoup comme engrais. Constitution chimi-
que à peu près semblable à la précédente , contenant moins
d'hydriodate de potasse. . .
Fucus çesiculosus, seu quercus marina^ L., Flor. fr., p. 8.
Ce varec se coupe deux fois l'été pour fumer les terres
et en Ëiire de la soude. Son nom lui vient d'un certain
nombre de vésicules pleines d'air , destinées à faire flotter
(1) Linnëe rapporte,/» Itinere œlandico, que les habilans s'en servent
pour couvrir le toit de leurs maison^.
*
44 BULLETIN DES TRAVAUX
la pknie (i). Réduit eu charbon , fl donne ïàthiops végé^
tal regardé comme antiscrophuleux. Analysé par lohn, qni
y trouva un acide parUculier , une matière glaireuse , une
résine , il contient moins d'iode que les précédens.
Fucus serratus, L., FI. fr., p. 20. Sam. Gmel. p., 57.0nle
coupe deux /ois Télé pour en fumeries terres et en faire de
la soude. 11 contient plus d'iode que les précédens et plus
de carbonate de soude ; croît presque toujours sous YAcu
Gunner (a) observe que, dans le Norland , le/iiai5 serratus
mêlé à la farine sert de fourrage aux boeufs. Les écrevîases
qu on transporte en Belgique sont toutes enveloppées avec
lefuùus serratus pour quelles cimservi^t leur humidité.
Fucus helminthocorton (La Tourette), Flor. f r. , p. 3; . Ce
fucus y connu sous le nom de mousse de Corse (3) , est em-
ployé avec succès contre les ascarides lombricoïdes.
ConfervOf helminthocorton , Gmel. SysU Nat. i394- Ana**
lysé par Bouvier. Schwilgué en a retiré de Textractif.
Fucus siliquosus , Gmel. Sysu Nat. i38i. — Tab, 2.
Samuel Gn^el. , fig. i , p. 81. Remarquable par ses fructi-
fications en forme de siliques aplaties* — Peu d'iode ^ rikais
desséché , il se recouvre d'une quantité notable de sucre-
manne.
Fucus fibim, ceramiumfilum , Decand., p.. 4?* l^or. fr.
Fucus Jilum , Lin. Flor. dan., t. 821. Ce fueus ressemble
à une corde à boyau \ les nxarins le nomment lacet. Beau*-
coup de mucilage* mais peu d'iode.
Ceramium catencaum^ ceramium chaînette, Flor. fr. 4^*
Dillen. 2, 5, fig. 7. Confen^a cqtenata , L. Cette conferve se
(i) Cite par Kussel. Sa propriété connue du temps de Pline.
(a) fféstoria fuoorum ^ auctore Samuel Goulieb Gmelin , page 5g-
Pëtersbourg , 1768. Pour distinguer ce naturaliste, de Gmelin , disciple et
continuateur de Linnée, nous faisons toujours précéder le nom du pre-
mier de son prénom Samuel *
(3) On sait qu*on y trouve un grand nombre àe fucus de conferves. U
faut ajouter les poils et les débris des feuilles de zosUria marina y L.
r
DE LA. SOCIETE DE PHARMACIE. 45
trouve mélangée en assez grande quantité avec la mousse
de Corse.
Chantransia TWuUms , conferva riimlaris , L. Flor. fr.
p. 5i. Flora dtmîca 2. 881. M. GoUadon est parvenu à
faire du papier avec cette plante , qu on trouve dans les
ruisseaux.
Conferva loureiro , Dillen, 2, 6, fig. 87. Cette conferve ,
dom; il est fait mention dans.la Flore de la Cochinchine
est employée à faire des tablettes portatives qui , Inêlées
avec du sucre , sont très-nourrissantes , a^éaÛes et utiles .
pour les voyageurs quelles rafraîchissent. On en fait un
grand commerce dans la Chine et dans la Cochinchine.
Fucus edulis Rumph. Arnb.G, t. 74, n^ 'i^Ce fucus ,
qu*<Hi nomme varec des cuisines , croît dans Flnde ; il sert
à la nourriture des hommes. Le commandeur Suffren de
glorieuse mémoire, en avait apporté une cargaison à Paris
pour son usage , et les faisait employer à la confection des
mets qu'on servait sur sa table. On lé lave dans l'eau on
Texprirae pour le débarrasse? de la plus grande partie de la
matière mucilagineuse et salée. On le mange ensuite avec
Vatsiar , ou une préparation de suc de limon et un peu de
gingembre. .
Fucus giganteus* Voyez le nouveau dictionnaire d'His-
toire Naturelle au mot i^arec. M. Bosc, rédacteur de la partie
botanique, fait mention à^nn fucus qui a une lieue de long.
Fucus natans , varec flottant , Samuel Gmel., pag, 02.
Fucus sargassoj Rumph. 76, fig. 2, Flor. fr., p, 26. Il se
trouve en quai^tité immense sur la mer Atlantique , près
du tropique , ijSntre les mers des Indes et du Sud. Sanmel
Gmelin rapporte que ces varecs forment quelquefois des
bancs si serrés qu'ils gênent la navigation. Bon à manger.
Les Allemands le font macérer dans l'eau et l'emploient
contre les rétentions d'urine (r).
(0 Au rapport de Kalmius, dans son Itinéraire, tome a, page iSn
les habitans de PAmërîque s'en servent contre les iiévres. ^ *
46 BULLETIN DES TRAVAUX
Fucus rosa marina , Samuel Gmel. , tab. 5, fig. 2, p.
106. P étala convoïuta pûlchrè reprœsenians flores poJy pé-
tales ut rosam anemonem. On trouve la rose marine dans
les ëpong^s près le Kamtschatka. Nous citons ce fucus en
raison de la beauté de sa prétendue fleur/
Tremella nostoch , nostoch commun , FI. fr. , pag. 3 ,
Samuel Qmel. , p. 222. liante ou Substance mucilagineuse
et cartilagineuse regardée par quelques naturalistes comme
un polypier, et.pard autres comme le frai de la grenouille.
Cette plante verte ou orangée disparaît presque dans les
temps secs , et reparait dans les temps humfdes» Elle pas-
sait pour mervAlleuse, guérissait les douleurs^ même
les cancers et fistules. Analysée par M. Braconnot qui y
trouva de la cérasine , du phosphate de chaux , d'autres
sels , du m^cus , etc.
Fucus tendoj Samuel Gmel., p. i33. Les soies de ce fu-
cus , longues de 6 à 7 pieds , sont tenaces. Les Chinois les
filent en trois , ou s'en sei^vent comme de petites cordes.
Linnée remarque qu'elles ont tant de force , que Thomme
le plus robuste ne saurait les rompre. Produit singulier de
la mer , qu'il semble que la nature ait elle-même placé là
pour servir de fil.
Fucus comeusy varec corné , Samuel Gmel. i449 ^^*
1465 fig. I. Fl.'fr. 2, p. 52. Propre à amender les terres,
les terrains maigres. Il croit dans la Méditerranée et sur les
côtes d'Angleterre.
Le genre fucus est figuré pi. 880 des Illustrations de
Lamark. Les plantes qu'il renferme végètent au fond de la
mer , ou sur la surface , ou attachées par un empâtement
radiciforme aux rochers qui bordent les côtes. Ils servent
de retraite à quantité de^ petits poissons , de coquillages ,
de crustacées et de vers de tout genre. Beaucoup peuvent
ser<rir à la nourriture de l'homme et des animaux ; quel-
ques-uns sont entrés dans sa matière médicale. Les vaches'
et les moutons recherchent cç genre de plantes sur les
bords de la mer. On en fume les terres ; c'est pour cet ob-
jet qu'on en brûle de grandes masses sur les côtes de l'E-
cosse et de l'Irlande. On en retire aussi en Normandie la
soude appelée i^arec , qui sert pour la verrerie , et dans
laquelle on a découvert l'iode à l'état de sel. M. Vauquelin
DE LA SOCliTÉ DE PHARMACIE. 4?
a constaté que la matière tucrée. de quelques-uns a les ca-
ractères de lamaune. M. Gaultier de Claubry en a analysé
6 espèces.
L!ordre des algues de Linnëe contient douze genres. —
(^Terrestres) : Marcliahtia , Jungermania , Targionia , An-
thocerosj Blasia, liiccia , Lichen , Byssus. (:/équaticœ): Tre~
mella, Ulva^FuxMS^ Confen^a.
Cet ordre est divisé en i5 genres par Lamark, comme il
suit : Jungermania , Marchanda , jinihoceros , Blasia ,
JTargionia , Riccîa , Lichen iSphœjia , Çfathus^ Hypoocy-
Ivan , Fucus , Uha , TremeUa , Confen^a , Bjrssus.
Les Algues forment aussi dans la nouvelle méthode de
M. Guiart , calquée sur celle de Tournefort , la ^'. famille,
ordre 2 des plantes acotyl^onées.-
NOTE SUR L'E«CULINE;
0 Par A. Gbereav.
La découverte dMne substance nouvelle dans le fruit du
maronnier devait éveiller rattention, et pouvait devenir le
sujet de travaux iutéressans ; mais les caractères que
M. Ganzoneri assignait à VescuUne et au sefde (sa base , fi-
rent concevoir des doutes sur leur, existence, ou du moins,
sur leur pureté. M. Robiquet s'en explique ainsi (Bulletin
de pharmacie , toiû. 9, page 546 ) : Je nai point répété ces
expériences, mais je crains fort qu'il n^y ait ici quelque er^
reur , car on sait qv!une subUance végétale ne résiste pas
à Taction du chalumeau. On a lu aussi l'observation de
M. Guibourt , qui préjugeait la question dans un sens
analogue.
Je résolus de vérifier le fait. Je ne pus me procurer de
suite qu'une petite quantité de raarroBs d'Inde (cinq hecto*
grammes). J'emploiai le fruit, et sa capsule ou samare , et
je suivis de point en point le procédé indiqué par M. Gan-
zoneri. J'eus lieu d'observer une partie des phénomènes
48 BULLETIN DES TRAVAUX, ETC.
décries par l'auteur, (i) ; maïs raicohol qui devait receler le
nouveau corps , ne m'offrit qu'une petite quantité de cire ,
de la matière grasse 9 et pour résidu une sorte d'extrait ré-
sineux (2) , d'un jaune rougeàtre , amer , déliquescent et
exhalaiit>une odeur aromatique assez forte (3). Préoccupe
* de la recherche du nouveau corps , je fis dessécher cette
matière au bain-marieet agir ensuite dessus. de l'acide sul-
furique dilué. Ce dernier en sépara un composé grisâtre
comparable a de Tamiantè et parsemé de cristaux. Je fis
dissoudre ce composé , qui paraissait impur , dans de l'eau
bouillante aiguisée, et il -donna par une légère évaporatioa
un sel très-blanc , satiné et insipide au goût.
Pour m'assurer de sa nature , j'en fis dissoudre une pe-
tite quantité dans de l'eau distillée. Cette solution préci-
pita abondamment par l'bxalate a ammoniaque , et les sels
barytiques dont je me servis successivement pour d'autres
parties de là solution y produisirent des précipités qui ne
.pouyaient se redissoudre dans de Tacide nitrigue pur.
Ainsi je dus regarder lé sel obtenu comme ou sulfate cal-
caire dont il avait en outre les caractères extérieurs. J'en
remis un peu à M. Robiquet, qui voulut4)ien l'essayer ; il
en porta le même jugement.
Je pense que ce sel aura été entraîné par la mdtière ex-
trac to^^résinéuse , dont j'ai fait mention.
Je n'ai donc nù trouver VescuUne, Je ne dois pas en con-
clure qu'il y ait eu méprise de la part de M. Canzoneri ^
mais je crois qu'il a pu omettre quelques circonstances
dans la description de son procédé, et qu'il était nécessaire
de les indiquer pour mettre à même de constater sa décou-
verte.
' • :__
(i) C^est*à-dire , les divers chaogemens de couleur qui ont lieu lors du
contact de la chaux avec les eaux acidulées, elFet dû , selon fiaumé , à
Taction de Palcali sur la matière résineuse. ( Baume y Mémoire sur les
marrons d'Inde, )
(a) Baume a séparé des marrons , par Takohol» \xne gonane résine qui
n*a pu se dessécher entiéreo^ent dans l'espace de plusieurs mois.
(5) Je comparai cette odeur à celle du fenugrec.
PARIS. — IMFRIMERIE DE FllN, RUE RACINE, H^. 4 » PI* ACE DE l'ODÉON»
l
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
N^ n. — II^ Année, r— Février iSaS.
EXTRAIT (0 ^
De tanaJyse chimique de Técorce de Solanum pseudû**
quiaa de M. Auguste de Saint-ffilaire ^
^ Par M. Vau QUEL m.
M. Auguste de Saînt-Hilaîre , célèbre botaniste voyageur ,
a rapporté dû Brésil une écorce employée en cr pays comme
succédanéi^ du quinquina , et qui paraît jouir de propriétés
fébrifuges très-marquées, M. Vauquelin Ta soumise à des
recherches pour en connaître les principes constituans.
Par Faction de Talcohol , celte écorce épaisse et solide ,
d*une couleur cendrée -jaunâtre, fournit une substance
brune très-amère qui laisse déposer avec Taddition de l'eau
une résine. Cette matière brune amère , soluble également
a l'eau et à Talcohol , se dessèche en plaques sur les parois
d*un vase évaporatoii^e. Elle est précipitée de sa solution
aqueuse par Tinfusum de noix de galles , en sorte que la
liqueur surnageante perd toute son amertume et prend au
t
(i) D'un mémoire inédit y par lé Rëdacteifr.
XP. Année, — Février i825, 4
5o JOURNAL
contraire une légère «aveur sucrée. Il paraît que ce principe
amer est de nature purement végétale, car il ne donne aucun
produit azoté par sa rombustion , mais laisse de la potasse.
M. Vauquelin compare ce principe amer à la colocîptliine,
qui se précipite également par Tinfusum de noix de galles,
et iln*est point affecté pareillement par l'acétate de plomb ,
ni par le nitrate d'argent. Ce principe amer doit être pourvu
surtout des propriétés fébrifuges.
La résine , qui retient aussi de Tamertume , est brune ,
solide , soluble dans Valcohol , dans les alcalis , cependant
elle ne ressemble pas aux véritf^bles résines pures, car elle
absorbe de Teau et se réunit en une masse ductile.
Il existe encore une matière grasse qui se sépare sponta-
nément de Tinfusum alcoholique 5 sa couleur ,est jaune-
verdâtre, sa consistance visqueuse ^ son odeur aromatique
et sa saveur acre sont analogues à celles du baume de co-
pahii. L^écorce de ce solanum n'en contient guère qu'un
millième.
Traitée par l'eau , après avoir été épuisée par l'action de
l'alcohol , cette écorce a fourni encore un peu du principe
amer , puis une substance de nature animalisée qui faisait
mousser Tea^^par Tagitation. L'infusum aqueux étant con-
centré à l'état sirupeux , on y versa^de l'alcohol à 38". ^ il
se sépara une matière visqueuse , nrune, demi-transpa-
rente. Par l'action du feu , elle donne du carbonate ammo-
niacal , une huile fétide , comme les matières animale^.
La décoction de l'écorce , essayée avec l'iode , décèle une
petite quantité d'amidon qui avait changé de nature pendant
Vévaporation du liquide.
Le caractère alcalin de la matière visqueuse animale de-
vait engager M. \auquelin à rechercher sa nature , et il
trouva qu'elle laissait par son ir^cinération de la potasse ;
il y existait aussi de la chaux , du fer et du manganèse. Il
parait que l'alcali se trouve dans cette matière combiné
soit à un acide, soit à la substance animale qu'il rend plus
>'
DE PHAHMACIE. 5l
•
soluble. D'après ces faits, notre savant chimiste craint
bien , dit*il , que les alcalis végétaux que F on a signâtes
dans plusieurs solanées ne soient des combinaisons de-ma-
tières organiques et dalcali , ou de sels avec excès de base.
M. Yauquelin recherche ensuite à quelle matière la chauft
se trouve combinée dans récorce dn pseudo quina : il a re«
connu que c'était Tacide malique qui sature également la
potasse contenue dans Técorce. hé traitement par Tàcide
muriatique présente , outre les autres sels , du muriate de
potasse, de Foxalate de chaux qui se précipite. D'autres
essais ont montré que la chaux se trouvait à Fétat de car-
bonate daiis cette écorce , fait encore ignoré. L^oxalate de
chaux se conforte absolument comme le calcul mural de
de la vessie , parce qu^il se trouve combiné à une matière
animale. Enfin M. Vauquelin ayant incinéré Técorce , en
a retiré difierens sels et oxides métalliques ; nous donnons
ici le résumé de ceUe intéressante analyse.
L'écorce de solanum pseudo-quina contient donc :
1**. Un principe amer de nature purement végétale >
formant environ les 8 cenlièmes ;
2°. Une matière résineuse , a centièmes ;
3^. Une petite quantité de matière grasse visqueuse ;
4^. Une substance animale très-abondante , combinée à
des sous-malates de potasse et.de chaux, et qui pré-
sente , à cause de cela , des caractères alcalins \
S*». Une petite quantité d'amidon , reconnue par la tein-
ture d'iode j ^
&. Oxalate de chaux , 5 ou 6 centièmes 5
•7°. Malate de chaux , î . , .
8°. d« potasse , / «° ^'''°'"« inconnue ;
9*". Carbonate de chaux, 5 centièmes au moins \
lo''. Oxide de manganèse en partie uni à l'acide malique ,
l'autre à l'oxalique , probablement ;
1 1"*. Oxide de fer combiné à l'acide malique \
l'j.''. Une très-petite quantité de magnésie ;
5l JOURNAL
iS"*. Un atome de phosphate calcaire ;
i4*** Enfin la matière ligneuse formant les deux tiers de
l'écorce.
M. Vauquelîn fait observer, au reste, qu'on peut juger
par la nature des substances minérales contenues dans les
v^gétaui^ exotiques , quelle est la nature du terrain sur
lequel ils ont vécu , ptivce qu'ils absorbent une partie des
élémeus qui constituent ce terrain.
tw%w%.%wv*mw^t^%t%m%wvt/^wil*\^^*^^w^^'vm%9m%%mmiv%^twt%vt\^*^>^^/k^^%itlWh%\^*.%'^^
ANALYSE CHIMIQUE DU POIVRE LONG 5
Par M. J. DuLONG, pharmacien , à Astafort.
M . Œrstaedt ayant annoiTcé , dans le journal de Physique
du mois de février 1820 , la découverte qu'il disait avoir
faîte , dans le poivre noir , d'une substance alcaline végé-
tale nouvelle , découverte que , comme l'on sait , n'ont
point confirmées les recherches ultérieures de MM. Pelle-
tier et Poutet ; et ces deux chimistes ayant , chacun de
son côté , trouvé dans cette même espèce de poivre une
matière crislallisable , non alcaline , qu'ils ont désignée
sous le nom de Pipérin , matière très-analogue , à la cris-
lallisation près , à la substance résineuse trouvée par
Vatiquelin dans les Cubèbes, j'ai pensé, d'après ces con-
sidérations, que l'analyse du poivre long pourrait présenter
quelque intérêt. C'est dans cette vue que j'ai entrepris les
recherches dont je vais parler.
— Le poivre long est un fruit agrégé ( sorose de Mirbel ),
produit par le Pïper longum , Lin. , de la famille des ur-
ticées de Jussîeu (Pipéracées, Humboldt , Bonpland et
Kunth , nov. gen* ) , plante qui croit abondamment dans
le Bengale. Ce frifit semblable , par son aspect , comme
l'on sait , au chaton du nois. tier ou du bouleau , et d'une
Bfi PHA.A1VEAGIE. 53
couleur gFÎsatre , est formé par la réunion , autour d'un
axe central, d'un grand nombre de petits fruits, que Lînné*
etDecaudoIle désignent sous le nom de baies monospermes.
Dans sa coupe transversale ,. ce fruit composé offre sept à.
huit de CCS petites baies, dont quelques-unes ont avorté ,
d*uae formé irrégulièremeat arrondie, et enchâssées autour
de Taxe dans une enveloppe , qui reste quelquefois adhé-
reiute au fruit ,. lorsqu'on en sépare la baie , laquelle pré->
sente , outre cette enveloppe extérieuite , une tunique pro<-
pre , brune , rougeMre, et , dans son intérieur, une sub-
stance blanchâtre qui , vue à la-loupe , offre une apparence-
cristalline. Ces petites baies , d'une saveur extrêmement
acre et piquante , présentent , 4 l'extérieur du fruit , cha*
cune une petite proéminence, et réunie», une série de^
lignes spirales très-régulières. En comparant chaque petite-
haie à celle du poivre noir et du poivreà queue , on trouve^
entre elles de l'analogie , soit dans leurs enveloppes , soit
dans leur substance intérieure ; en sorte que le poivre long'
qui , k la première vue , parait si différent du poivre cu-
bèbe et du poivre noir , n'en diffère que par l'agrégation.
en un seul fruit de petites haies qui , dans les deux autrôs,
-au lieu de se réunir , ont resté isolées : agrégation que l'on
remarque , comme l'on sait , dans, les fruits de plusieurs
autres plantes de la famille àes urticées, tels que les fruits
du mûrier , e% de la variété de Yariocarpus incisa , dési-
gnée vulgairement sous le nom d'arbre à pain.
— Une certaine quantité de poivre long , réduite en^
poudre grossière , a été traitée à plusieurs reprises, par de
Falcobol à 36® bouillant , qui a été laissé chaque fois en
contact avec le poivre assez long-temps , pour qu'il pût se
charger de toutes les parties qu'il pouvait dissoudre. Cet
alcohol avait contracté dans ses traîtemens une saveur
d'une acreté brûlante, et une couleur rouge brunâtre. Les
înfusiims aléoholiques réunis ont été distillés au bain-«
marie ^ dans une cornue de verre,, jusqu'à ce que presque
54 ' JOURNAL
toat Talcohol eût passé. Il est resté dans la comne un li-
quide brun qui a été évaporé à siccité au bain-marie : il a
laissé une matière brune grisâtre , visqueuse , se ramollis-
sant par l'action de la chaleur , d'une saveur extrêmement
acre et piquante.
L'alcohol , qni avait passé dans le récipient , n'avait pas
d^odeur particulière sensible \ mais sa saveur était légère-
ment acre : Teau versée dans cet alcohol le rendait un peu
louche ^ ce qui y annonçait la présence d'une petite quan-
tité d'huile volatile, dont j'ai ensuite constaté directement
Texistence dans le poivre long , comme on le verra plus
bas.
Désirant m'assurer si le poivre long ne contiendrait point
une matière alcaline y ainsi que M. OErstaedt , comme je
Fai dit plus haut, avait annoncé en avoir découvert dans
le poivre noir, j'ai versé dans une partie des infnsums al-
coholiques , avant de les distiller, quelques gouttes d'acide,
hydroohlortque , suivant le procédé de M. Œrstaedt pour
le poivre noir ; j'ai précipité la résine par l'eau , j'ai filtré^
j'ai fait évaporer l'alcohol , j'ai filtré de nouveau pour sé-
parer un peu de matière résineuse , et )'ai saturé l'acide par
la potasse» Il s'est formé dans la liqueur , au bout de quel-
ques instans , un très-léger précipité floconneux , qui n^é-
tait autre chose qu'une petite quantité de la matière tenue
en dissolution daAs l'alcohol que j'ai reconnue à son àcreté.
Au reste , ce jprécipité bien lavé, jusqu'à ce que les papiers
réactifs n'y annonçassent plus la présence delà potasse, et,
dissous dans l'alcohol , n'a présenté aucun caractère d'alca-
^linité. Après ce premier essai, j'ai traité une partie de
l'extrait alcoholique par de l'eau aiguisée d'acide hydro-
chiorique que j'ai tenue en ébuUition pendant long-temps*^
L'extrait n'a pas paru se dissoudre sensiblement , et il a
présenté la même acreté qu'auparavant. La liqueur filtrée
et saturée par la potasse , m'a offert le précipité floconneux
. dont j'ai parlé plus haut. Ainsi , ces expériences prouveiit
DE PHARMACIE» 55
que le poirre long ne contient pas plus que le poivre noir
de fibatière alcaline Tégëtale.
— Après ces essais, f ai traité' à plusieurs reprises, à
laide de la chaleur par de Teau disiillce , Textrait alcoho-»
lique : cette eau a acquis une sapeur légèrement acre. Elle
présentait avec les réactifs les phénomènes suivans : nulle
action sur le papfer de tournesol : l'infusion de noix de
galle y produisait un léger trouble; Tacétate de plomb
( sous- ) , un précipité* très- abondant ; le nitrate d^argeut y
un précipité abondant , insoluble ,. ou très-légèrement so-
lubie dans l'acide nitrique, entièrement soluble dansFam^
moniaque; Tacide nitrique produit un léger trouble.
J'ai versé dans cette eau un excès de sous-acétate de-
plomb ; )'ai délayé le précipité dans de Teau distillée , et
|e Tai décomposé par l'hydrogène sulfurée La liqueur ^•
après cette décomposition, évaporée k une douée chaleur^
a laissé un résidu )égèrement coloré , que j'ai reconnu
pour être de l'acide malique , mà\é de matière oolorlinte :
du moins il semblait avoir cristallisé en petits mamelcms
comme cet acide : dissous dans Peau , il rougissait le pa-»
pîer de toiiraesol , quoique je Teusse bien desséché ^ pour
en chasser tout Tacide aeétique séparé du sous-ac^tate de
plomb ; il ne précipitait point les sels de chaux ; il ne for*
mait point de sur-sel avee la potasse, comme l'acide tar<-
tarique , l'acide oxalique ; enfin il formait ,' avec le sons*
acétate de plomb , un précipité bbinc-jaunâtre , facilement
soluble dans nu excès d'acide acétique.
L'eau de laquelle j'avais séparé le précipité formé par
le sous*acétate de plomb , évaporée k une do<ice chaleur ^
a laissé tin résidu qui se dissolvait aisément dans Falcohol
à 3o* ; qui se précipitait abondamment par la noix de galle;
qui jouissniten un mot de toutes les propriétés de la-matîère
extractive , trouvée par M. Viiuquelin dans les Cubèbes ,
et que cet habile chimiste a comparée an principe extrao-
lîfdes^ plantes légumineuses.
56 JOUKNAl
— Après avoir traité par Feau l'extrait alçoholiqae , jo
Tai fait dissoudre dans l'alcohol k Taide de la chaleur : il
est resté une très-petite quantité de matière , de nature
sèche , insoluble , soit i froid , soit k chaud , dans Feau »
dans Talcohol , et dans les acides étendus , et brûlant à la
manière des substances végétales ; c'était évidenaunent du
ligneux. J'ai placé la dissolution alcoholique dans une
étuve légèrement chauffée , pour que l'alcohol s'évaporât
lentement, et que le pipérin cristallisât, s'il y était con-
tenu. Au bout de trois ou quatre jours , j'ai aperçu sur les
bords de. la capsule , qui renfermait la dissolution , plu-^
sieurs petits cristaux , qui , vus à la loupe , m'ont paru des
prismes quadrangulaires courts , présentant deux faces pa-
rallèles plus larges que les deux autres '; forme semblable
à celle que M. Pelletier a observée sur les cristaux de pi*
périn. Mais le petit nombre que j'en avais obtenu m'ayant
fait penser que tout le pipérin n'avait pas cristallisé , par-
ce que Tévaporation n'avait pas sans doute , été assez len-
te 9 j'ai fait redissoudre dans l'alcohol ces cristaux et le
reste de l'extrait alcoholique y et je l'ai laissé évaporer
spontanément , k la température de l'atmosphère. Au bout
de quelques jours , ayaut décanté la portion qui ne s'était
pas évaporée , j'ai trouvé dans la capsule un asse^ grand
nombre de cristaux \ mais, au lieu de se présenter sous la
forme que j'avais déjà observée , ils étaient réunis ça et là
en groupes , composés de petits cristaux , légèrement incli-
nés, divergens,' très- aigus , qui m'ont paru à la loupe
des pyramides quadrangulaires aiguës, présentant sur leurs
faces d'autres cristaux plus petits , implantés sous la forme
de barbes de plume , comme en l'observe sur les cristaux
d'hydrochlorate d'ammoniaque. Ils étaient presque inco-
lores , et jouissaient de toutes les propriétés que M. Pel-
letier a reconnues dans lé pipérin. En effet, ils n'avaient
qu'une légère saveur acre , qui était évidemment due à
une très -petite quantité de la matière grasse , dont je pac
DE PHARMACIE. S'J
lerai plas bas 9 et dont il est bien difficile de les priver en-
lièrement. Us étaient insolubles dans Teau , très-peu so-
lubles à froid dans Téther sulfurique , très-solubles dans
Talcobol ; ils se fondaient comme une résine , par Taction
de la chaleur. Mis en contact avec r«cide sulfurique con-
centré, ilt acquéraient promptement une belle couleur
rouge de sang qu^ils communiquaient à Tacide , daàs le-
quel ils paraissaient se dissoudre en partie ; car Teau en
séparait une foulé de flocon^ , en le décolorant. Avec Ta-
cîde tydrochlorique , ces cristaux devenaient d'une asstîz
belle couleur jaune , qu'ils communiquaient a usât à Tacide,
qui 9 mis en contact avec Veau , paraissait les avoir à peine
dissous. Uacide. nitrique leur faisait prendre une couleur
jaune verdâtro-, qui devenait orangée, et enfin rouge.
Tous ces acides étendus d^eau n'avaient aucune action sur
ces cristaux.
Entre les divers groupes , on voyait une matière jau-
nâtre 9 qui offrait des rudimens de cristaux analogues aux
prismes , que f avais déjà obtenus à la première éva-
poration , et qui jouissait de toutes les propriétés du pi-
périn< •
A chaque évaporation des solutums de l'extrait alcoho*
lique , on apercevait tout autour de la capsule , une ma-^
tière brune qui recueillie ,et privée , autant que po&sible ,
de pipérîn , à l'aide de plusieurs dissolutions et évapora-
tions successives, m'a présenté toutes les propriétés de la
matière grasse du poivre noir. Sa couleur était bruâe , s»
saveur d'une âcreté brûlante , semblable à celle du poivre
long , qui la tient de cette matière. Elle se solidifiait à
zéro, ou aune température voisine de zéro *, elle se fon-
dait à une douce chaleur , elle formait sur le papier, à la
manière des corps gras , une tache qu'une forle chaleur ne
faisait point disparaître* Soumise à l'action du feu dans un
tube de verre elle laissait dégager un peu d'huile volatile ,
reconnaiasable à Qon odeur , et dans, sa décomposition eilu
58 JOURNAL
ne produisait pas d'ammoniaque. Elle se dissolvait à chaud
dans la potasse, et en étaitséparée par un acide ^ enfin, mise
en contact avec Tacido sulfurique , hydrochlorique , etc. ,
elle ne présentait aucune des propriétés du pipérin.
Le poivre long, après avoir été soumis à Taction de
lalcohol , comme je viens de le décrire , a été traité à plu-»
sieurs reprises par de Teau distillée bouillante. J'ai re-*
marqué qu'il s'était gonflé , et qu'il avai( beaucoup aug-
menté de volume. Chacune de ses parties divisées pa-*
raissait entourée d'une matière gommeuse transparente 4
qui offrait les caractères extérieurs de la bassorine, et
toutes ses autres propriétés, comme on le verra plus bas..
Les infusums aqueux filtrés ^^ avaient une couleur fougeâ-
tre foncée , et une saveur légèrement amère. Us présen-
taient avec les réactifs les phénomènes suivans : nulle ac-
tion sur le papier de tournesol. L'infusion de noix de
galle y occasionait un léger trouble \ le sous-acétate de
plomb , un abondant précipité ; le nitrate d'argent , un
précipité floconneux assez abondant , soluble en partie dans^
l'acide nitrique ; le nitrate de baryte , un précipité flocon^
neux \ l'acide nitrique mi^me précipité , la teinture d'iode
Une couleur violàtre. On voit, par-là , que ces infusums
ressemblaient beaucoup à ceux de poivre cubèbe.
Les infusums aqueux, pendant qu'ils filtraient,, ont lai s^
se déposer une matière grisâtre , qui a présenté toutes le»
propriétés de l'amidon. Évaporés au bain-marie, ils ont
laissé un résidu , fortement coloré en brun , d'une savduff
légèrement poivrée, qui traité par l'alcohol à 32**. l'a co-
loré. Cet alcobol évaporé à une douce chaleur , a laissé une
matière extractivé , précipitable par la noix de galle , ana-
logue à la i^atière extractivé des cubèbes , dont j'ai parlé
ci-dessus \ mais en différant cependant en ce qu'elle conte-
nait de l'azote , comme je m'en suis assuré, en la décom-
posant au feu dans ua tube de verre, à l'orifice duquel ,
était placé un papier de tournesol rougi , qui a été ramené
DE PHAHMàCIE. 59
an bleu ttès-promptetnent. Cette expérience a été répétée'
deux fois , et a toujours donné les mêmes résultats.
La portion du résidu desinfusums, qui n^avait pas été
attaquée par l'alcohol , a été traitée par l'eau froide, qui
en a séparé de Famidon , et en a dissous une matière gom-
mense fortement colorée.
>
— Le poivre épuisé par Talcohol et par Teau , a été
soumis à 1 ebullition dans de Teau aiguisée d'acide hydro- '
cklorique , dans Tintention d'en dissoudre la bassorine. La
masse a paru diminuer de volume ; et de l'alcohol , versé
dans la liqueur filtrée , en a séparé des flocons blancs 9
assezi volumineux, qui se dissolvaient aisément dans Teau/
froide : c'était évidemment de la bassoûïe.
Désirant m'assurer si , comme l'alfWlol séparé par. la
di3tiUation des infusums alcoholiqugs l'avait démontré , le
poivre long contient de Thuile volatile , j'en ai distillé après
l'avoir pulvérisée grossièrement , une certaine quantité
avec de l'eau , dans une cornue de verre , et , au bout de
quelques instans , ayant examiné le liquide qui avait passé
dans le récipient , il a paru opaque , et a préjenté , à sa sur-
face , quelques gouttes d'huile volatile , incolore , d'une
saveur acre, et d'une odeur désagréable , qu'elle avait com-
muniquée à l'eau. Le poivre s'était tellement gonflé 9 que
le résidu de la distillation , contenant environ .*à5o gram-
mes d'eau et 3o grammes de poivre , versé dans une capsule,»
avait l'apparence d'un mucilage de gomme adragant , ou
plutôt d'une gelée , dont il offrait la consistance tremblante.
Mais, il différait du mucilage de gomme adragant, en ce
qu'il n'avait point de ténacité , propriété dont la bassorine
est dépourvue , comme l'on sait. Il me semble que cette
grande quantité de bassorine contenue dans le poivre long
est remarquable. On sait que M. Pelletier a trouvé aussi
cette matière dans le poivre noir , mais pas en aussi grande
quantité. Le résidu de la distillation, filtré et évaporé, m'a
6o jaUANilL
offert le$ substances que j'avais dëjà obtenues des inftisums
aqueux.
— - Une certaine quantité de poivre long , décomposée
dans une petite cornue de verre , a fourni du carbonate
d'ammoniaque y sel que M.Poutet a aussi obtenu de la dé-
composition du poivre noir. C'est le sel volatil que Lémery
dit être contenu dans le poivre long.
Cette même quantité de poivre long , incinérée , m*a
donne des sels insolubles composés d& carbonate et pbos- s
phate de chaux, de quelques atomes de fer et de magnésie,,
et des sels solubles composés de carbonate , de sulfate et
d'hydrpchlorate de potasse.
— En résumé , il résulte de l'analyse chimique du poi-
vre long , que c^^Éf^ est composé :
1*. D'une matière résineuse cristallî sable (pipérin) ;
a^. D'une matière grasse , concrète , d'une âcreté brû-
lante , à laquelle le poivre long doit sa saveur ;
3". D'une petite quantité d'huile volatile ; .
4**. D'une matière extractive, presqu'analogue à celle que
M. Yauquelin a trouvée dans les cubèbes , et dont elle dif^
fère , parce qu*elle contient de l'azote ;
5®. D'une matière gommeuse colorée ;
6^ D'amidon ;
7^. D'une grande quantité de bassorine ;
S". D'un malate , et de quelques autres substances
salines.
Aussi cette analyse du poivre long , qui offre les plus
grands rapports avec celle du poivre cubèbe, par M. Vau-
quelin, et qui est presque entièrement identique avec celle
du poivre noir , par MM. Pelletier et Poulet , est une nou-
velle preuve ajoutée à celles qu'ont données jusqu'ici
toutes les analyses végétales , de la vérité de ce principe
remarquable, que Linné a si bien exprimé dans sa dis-
sertation sur les propriétés des |>lantes ( Amœn. Acad. ),
en disant ; Plantœ quœ génère conveniunt , etiam virtutit
\
DE PHARMACIE. 6l
tionueniunt > elc. ; principe , que notre savant botaniste De-
candolle a surtout développé , avec un si grand talent ,
dans son important Essai sur les propriétés médSccAes des
plantes y comparées avec leurs foinie s extérieures^ etc. , ou-
vrage digne de son auteur , et que ne sauraient trop étudier
les jeunes pharmaciens , dans leur cours de matière médi*
cale et de botanique , ainsi que tous ceux qui se livrent à
l'étude de la médecine , ou de quelqu'une des branches de
cette science immense.
ANALYSE
Des deux sources de la pêcherie à Enghien Montmorency ;
Par M. Frehy, membre de l'Académie de médecine^
ATépoque où Fourcroy publia sou travail sur l'eau sul*
fureuse d'Enghien , on ne connaissait qu'une seule source
de cette nature dans le canton, elle fut l'objet de ses re-
cherches; cependant le rapport des garde-chasses du
pays qu'il consigne dans son ouvrage , et l'odeur sulfureuse*
qui émane de^lusieurs endroits de l'étang de Saint-Gra-
tien lorsqu'on plonge une perche dans le sol qu'il recouvre,
semblaient faire présager que plusieurs autres sources sul*
fureuses devaient exister dans cette partie du village. De-
puis quelques années cette présomption s'est vérifiée , et
maintenant , indépendament des sources sur les quelles
M. Peligôt a formé son bel établissement, il en existe deux
autres qui alimentent les bains établis par M. le colonel
de Trobriant.
D'après l'ordonnance royale du 18 juin 1828, aucun
établissement d'eaux minérales ne peut être autorisé que
d'après une analyse faite par un homme de Fart ; M. de
Trobriant s'éiant pourvu à cet effet près de l'autorité , M. le
préfet de Scine-et-Oise m'a confié ce travail au mois de
6a JOURNAL
juillet 18^3 ; je lui ai fait , au mois de février suivant , un
rapport d'après lequel Fantorisatioa demandée par M. de
Trobriant lui a été accordée par son excellence le ministre
de riiitérieur ; je prie TÂcddémie de me permettre de lui
présenter les recherches et les résultats sur les quels j'ai
basé ce rapport.
Les deux sources sont situées sur une partie du village
d'Enghi en-Montmorency qui est connue sous le nom de la
Pêcherie , à quelques centaines de pas de rétablissement
Peligot. Elleà sont séparées de Tétang de Saint-Gratien par
la chaussée qui mène d^Argenteuil à Enghien ; a Tune
d'elles on puise Teau destinée aux buveurs , l'autre alimente
les bains ^ nous désignerons la première par ÏEaupourbois^
son et la seconde par TE au des bains.
La source de l'eau pour boisson existe dans un bassin
dépendant du jardin de Tétablissetnent qui sert de décharge
â l'étang, ce bassin contient presque toujours de l'eau qui
filtre probablement de l'étang. La source est couverte par
une cage en pierre de taille , et l'eau qu'elle donne est ame-
née au moyen d'un <2P>^<ltiit en plomb de trois mètres de
longueur , dans un petit bâtiment qui renferme un puisard
où l'on remplit les bouteilles.
L'eau des bains résulte de plusieurs petites sources qui
sourdent près de la chaussée sous le bâtiment ou est logé
le directeur de rétablissement \ on a adapté à chacune d'elles
des tuyaux en fonte qui se réunissent dans un centre com-
mun , et Teau qui en résulte est dirigée par un conduit en
maçonnerie de trente-quatre mètres de longueur dans l'in-
térieur de l'établissement; là, elle est reçue dans une
grande cuve en bois fermée par un couvercle également en
bois 5 une pompe la puise dans celle-ci pour l'élever dans
une autre cuve , où elle est chauffée par la vapeur , et di-
rigée ensuite suivant les besoins de l'établissement.
D'après un examen préliminaire fait sur les lieux, le 29
1>E PHARMACIE. 63
juillet i8îi3^ l'eau (Je ces deux sources présente les proprié-
tés suivanteis.
Elles ont Tune et l'autre une saveur et une odeur sulfu-
reuse extrêmement prononcées*^ l'eati pour boisson est tout-
à-^fait limpide au puisard , celle pour bains est légèrement
nébuleuse k la surfaee de la cuve couverte qui la reçoit \
Teau pour boisson exposée à l'air pendant une heure n'é-
prouve aucun changement sensible , tandis que celle des
bains ne tarde pas à se troubler.
On a pris sur les lieux même la température et la densité
de Tune et l'autre source.
Eau des bains.
Densité 100075.
Température , celle
de l'atmosphère étaiit
à 19° i5<»
Eau à boire.
Densité 10006
Température , celle de
l'atmosphère étant
à ..... • ij* i3.5
L'eau pour boison rougît faiblement la teinture de tour-
nesol , cette propriété est beaucoup plus sensible avec celle
des bains.
L'une et Tautre sont sans action sur le sirop de violettes,
sur la noix de galles , sur l'hydrocyanate de chaux et sur
l'acide hydroohlorique ; l'acide nitrique, détermine seule-
ment un très-léger précipité dans l'eau des bains.
L'une et l'autre forment avec l'hydrochlorate de baryte un
précipité insoluble dans l'acide nitrique; avec l'eau de
chaux un précipité qui se redissout dans un excès du réac-
tif ou de l'eau minérale ; avec l'acétate de plomb un préci-
pité noir abondant ; avec l'oxalate d'ammoniaque un préci-
pité insoluble dans l'acide nitrique en excès ; avec l'am*
moniaque , la potasse et les sous-carbonates de ces deux
bases , des précipités plus abondans dans l'eau des bains que
dans l'eau pour boisson.
Lorsqu'on fait bouillir ces eaux, celle des bains seule-
ment prend une couleur verdâtre très«^sensible *, par une
64 JOURK AL .
(âbolliiion prolongée, elles perdeni leur odeur, elles ces-»
sent de noircir racëtate de plomb, elles ne rougissent plus
la teinturie de tournesol , elles ne précipitent plus par Teau
de chaux , elles abandonnent un précipité qui ne se redis-
sout qu'en partie /dans les acides , et le nitrate d'argent y
détermine un léger précipité soluble dans Tammoniaque.
Ces essais indiquent donc que les eaux de la Pêcherie
contiennent des acides carbonique , hydrosulfurique ,
sulfurique et hydrochlorique , de la chaux , de la magné-
sie, et une substance qui se précipite avec Iqs carbonates
lors de VébuUi tion de Teau .
Après cet examen, on a puisé à Tune et l'autre source des
quantités suffisantes d'eau pour servir à des recherches plus
précise des substances qu'elles contiennent et de leur quan-
tité , au moyen des expériences de laboratoire suivantes.
Un volume déterminé d'eau a été introduit dans une cor-
nue munie d'un tube engagé sous une cuve hydro-pneuma-
tique , cette eau portée à l'ébullition a été maintenue dans
cet étatjusqu'à ce qu'elle ne fournisse plus aucun gaz, ce qui
a duré près d'une heure; celle des bains seulement a pris
cette couleur verte qu'on avait déjà observée à Enghien (i),
qui n disparu avec l'ébullition ; en même temps il s'est dé-
posé dans la cornue un précipité gris blanc qui ne s'est ma-
nifesté que lorsque l'eau a commencé à bouillir. Après le
dégagement du gaz , l'eau a été décantée, le précipité a été
recueilli et son poids déterminé. On a reconnu qu'il ne se
dissolv9it pas en entier dans l'acide hydrochlorique , que
la dissolution s'opérait avec eflFervescence 5 qu'elle était lé-
gèrement colorée , qu'elle contenaitdufer , delà magnésie
et de la chaux , dont les quantités ont été successivement
appréciées par l'ammoniaque, le sous-carbonate et l'ôxalate
de cette base \ on a a0ecté à chacun d'eux la quantité né-
cessaire d'acide carbonique pour les convertir en carbonates.
• * ■v
(1; Que M. Vauquelin attribue â du sulfure de fer.
t)E PHARMÀCTE. ()5
Quant à la substance insoluble dans Tacide hydroclilorique^
elle présente tous les carRClèrés d'une substance végétale lé-
gèrement azotée ; sa quantité, qui est presque impondérable
dans cette circonstance peut cependant être évaluée dans
ces eaux ainsi que nous le démontrerons plus tard.
Le mélange gazeux recueilli dans cette expérience se
compose d'azote , d'acide carbonique et d'acide hydrosul-
furique ; on a^déterminé le voïiime deVazote, en $bsbrbant
les deux acides par une dissolution de potasse ^ et on s'est
réservé d'apprécier le volume de ces derniers par des te-
cberches ultériieures.
On a continué l'évaporation de Teau décantée à l'air li-
bre , on a remarqué que, pendant cette évaporation , elle
manifestait toujours une odeur légèrement sulfureuse et en
mêiiie temps une odeur de légumes bouillis qui avait déjà
frappé les chimistes qui ont analysé les eaux d'Efigliîeu.
Le résidu séc de l'évaporation a été traité à cbâud par Tal-
cobol ; la dissolution colorée en jaune a laissé déposer, par le
refroidissement quelque? traces de soufre en aiguilles ;. lors-
qu'elle provient du résidu de l'eau pour boissop, elle con-r
tient de l'bydrochlorate de magnésie; celle de Vç^w des
bains contient en'outre des hydrochloratés de soude et de
chaux ^ et l'une et l'autre quelques traces d'hypo sulfites.
Le résidu insoluble dans l'àlcohol a été traité à froid par une
petite quantité d'eau qtii a fourni^par l'évaporation des cris-
taux de sulfate de magnésie ; enfin ce que l'alcoliol et l'eau
n^ont pas dissout est formé de $u,lfote de chaux et de siljçp.
qu'on a séparés par l]acide hydrochloriqué , qui dissout le
sulfate de çhaùx sans attaouer la silice.
Quelques recherches ont paru nécessaires pour recon-,
naître m les eaux d'Enghien contiennent des hjdrosulfates;
à cet effet on a évaporé A l'air libre jusqu'à siccité un volume
de ces eaux , on a remarqué qu'aloi;s le résida contenait
iiiie bien plus grande quantité d'hyposulfites que. lors de
Tévaporation sans le contact de l'air 5 on a vu ensuite que^
XI*. ^rmêe. -^■^ Février 18 2 5. 5
•66 JOURNAL
lorsqu'on fs^hsih bouillir ces eaux airec une petite portion
d*acidc sulfurique, l'acide hydrosulfurique se dégageait en
très-peu de temps ; qtie cette couleur verte remarquée dans
leau des bains ne se manifestait pas ; que sur la fin de l'é-
vaporation ilnese.d<*gageait aucune trace d'acide sulfureux ;
que le résidu sec n'était pas coloré fen jaune 5 qu'il ne con-
tenait pas de soufre V et qu'on y trouvait une plus grande
quantilé de sulfate de magnésie ; enfin l'exîstencfc des hv-
drosulfates, complètement démontrée par ton tes Ces obser-
vations , B été confirmée de nouveau eu employant comme
l'a fait M. Henry, le protosulfate de/er', qui détermine dans
les eaux d'Engbîcn un précipité noir très-abondant.
Tous les sels qui existent dans ces eaux ayani çté recon-
nus, on a déterminé leurs quantités en appréciant celle des
bases et des acides dans la dissolution alcoholique et a-
queuse , et en «les composant d'après leurs proportions
connues. '
L'évaluation des bases et celle des acides sulfurîqùe et
tydrochlorique ne présente rien qui ne soit parfailerpent
^connu , mais nous avons pensé que les moyens que nous
avons employés pour déterminer les gaz acide carbonique
€t bydrosulfurîque devaient être préseules d'une manière
particulière. * . ^
Les auteurs recommandent de recevoir le gaz acide car-
bonique dans une dissolution d'ammoniaque et d'hydro-
chlorate de chaux ; M. Vogel a déjà signalé les inconvéniens
de ce procédé, qui ne donne qu'au bout de quelques jours
le précipité de carbonate de chaux ^ •nous ajouterons aux
observations de ce savant chimiste que c'est en vain qu'on
voudrait rectifier ce procédé en faisant bouillir la li-
queur pour déterminer une plus prompte et line plus cer-
taine précipitation du carbonate calcaire : ce niode d'opé-
rer sera toujours défectueux , parce qun dans cette circon-
stance , il se volatilise une certaine quantité de carbonate
d'atDtaomaque. Cest donc dans une dissolution de baryte
l
a
DE PHA^RMACtE. ^'J
que nous ayons reçu Tacide carbonique ; mais nâus ne
nous sommes par bornés à le faire passer daus un seul yaser,
car nous ayons remarqué que lorsque l'appareil ^ i^oqiipQ-v
sait de quatre éprouvettes, il sd précipitait encore de$
quantités notables de carbonate dç baryte dans la troisièn^e,
bien que les deux premières présentassent une pression de
60 centimètres et que les liqueurs fussent encore ftlcalines
après la précipitation du carbonate.
Le poids de raci de carbonique a été déduit poupTu^? et
Fautre source , de plusieurs expériences difTérant très^'peu
entre elles y représentées pour Feou pour boisson, par une
moyennede ig^'^i^S de carbonate de baryte et poufT^iau des
bains par sgr-^og dumémeael. .
Si on dissout ce carbonate danslacide hydrocfalorique,
on remarque que la dissolution ruVst pas complète , qu'elle
contient des flocons de celte substance organique qui a
déjà été indiquée lors de la précipitation des carbooj»te^ par
Tébullition de Teau; cette matière jouit donc de la pro-
priété de se yolatiliscr avec TacSdQe/trbonlque 4^14 avec Teau
en japenij ; quoi qu'on en obtienne que très-peu , on a ce-*
pendant pu, en dissolvant leearbdiiate de baryte d# pliH
sieurs expériences , en recueillir uue quantité assez pon-
dérable pour y en la joignant è ce qu'on a rcçucilii de i^cau
portée à rébuUicion 9 déiermioer celle que cJtiaqup litc^c
peut contenir^
Nous nous sommes également attachés à évaluer aVçc le
plus grand soin Tacide kydro&ulfnrique contenu dans ces
eaux. Avant d'adopter le pr<^cédé indiqué plus bias, nous
avons remarqtié qu'il était impossible dedéiterminej;' oxac*
tement la quantité d'acide hydros.uifurique, en se contentant
de faire bouillir l'eau et d'en i^cevoir les produits gazeux
dans unfi dissolution métallique 9 lés eau^t d'Ej<(^bieU , comme
nous l'avons établi plus haut, contiennent des hydivDsulfriles ,
L'acide de ces sels ne se dégage pas totalement par Tébul-
litiou ; et , soit en raison de l'air qu'elles peuvent coulenir ,
€8 V JOURNAL
comme semble l'indiquer Tazote qu elles abandonnent par
rëbullition , soit encore parce qu'on est obligé de laisser
une certaine quantité d'air dans la cornue dans laquelle
on opère , en raison de la dilatation de Teau , il est certain
que les résidas, provenant d'une eau dégazée par la simple
ébuUition, contiennent des traces d'iiyposulfites qui pro-
viennent probablement de la décomposition des hydro-
sulfates.
L'acétate de cuivre, indiqué par M. Desfosses pour L'a-
nalyse des eaux sulinreuses, ne peut être employé toutes les
fois que ces eaux contiennent du carbonate acide de chaux,
car on a remarqué que le sulfure qui en résulte contient
toujours du carbonate de cuivre , et il suffit de verser de
l'acétate de enivre dans une dissolution de sur-carbonate
de chaux pour obtenir un précipité de carbonate cuivreux ;
on pourrait peut-être s'opposer à cette décomposition en
employant , comme l'indique M. Desfosses , de l'acétate
acide de cuivre ;'ïnais alors on peut craindre la réaction de
Tacide sur le sulfure ^ car il est certain que l'eau acidulée
laissée pendant quelque temps en contact dans un vase
clos avec du sulfure de cuivre contient de l'acétate de
cuivre.
On a pensé , d'après l'insuffisance de ces procédés , qu'on
arriverait à un meilleur moyen d'évaluation de l'acide
hydrosulfurique des hydrosUlfates , en décomposant ces
derniers par un acide plus puissant ajouté à l'eau sulfu-
reuse ; on a donc femployé l'acide sulfurique concentré dans
le rapport de cinq grammes par litre d'eau ; on a opéré
dans une cornue à laquelle était adapté un appareil com-
posé de trois éprouvettes , ce qui est indispensable pour
recueillir tout lacide hydrosulfurique dégagé, et on a reçu
celui-ci dans une dissolution de sulfate de cuivrç , qui a été
préférée k celle de l'acétate de plomb , dans la crainte que
quelques traces d'aride sulfurique volatilisé avec l'eau ne
fussent une cause d'erreur.
PE PHABMA6IE. 69
Mous avons toujours opéré sur deuxilues^^ chaque
espèce d^eati ; quatre expériences out ' donn^ les propor-*
tions suivantes de deuto-sulfure de cuivre :
Eau pour boisson.
gram.
0,
22
0,
21
0,
22
0,
20
I
Eau des bains»
gram.
O, 34
o, 34
o, 3o
o, 33
On a conclu de la moyenne de ces quatre résultats , qui
diffèrent si peu entre eux , les quantités diacide hydro*
sulfurique énoncées au tableau ci -joint , pour un litre de
chaque espèce d'eau ; on a pris pour la composition du sul-
fure de cuivre les nombre cuivre 100 , soufre 54*
De tout ce que nous avon» énoncé , il résulte donc que
les eaux de la Pêcherie contiennent par litre.
Eau pour boisson.
SOBSTANCES GAZEUSES.
Gaz azote. .......... o>o3o
-— Acide carbonique. .^ . . o,a6o
— Hjdrosulfurique 0,039
SUBSlAirCBS FIXES.
Hydrocblorate de magnésie. o,oq8
Ujdrosulfate de chaux. . • . 0,104
Sulfate de magnésie. . o, i3
de chaux. . . . o,ag
Sou»-carbonate de magnésie. 0,06
de chaux. . • 0,34
de fer. . . . o,oo3
Silice. 0,06
Matière régétd- animale. . . o,o3
1,045
Eau des bains.
SUBSTANCES GAZEUSES.
grammw.
Gaz azote o,oa6
— Acide carbonique. . . . 0,463
— • Hydrosulfurique o,o57
SUBSTANCES FIXES.
Hydrochlorate de soude. . .
de magnésie.
Hydrosulfate de magnésie. .
de chaux. . . .
Sulfate de magnésie
de chaux. •
Sous-carbonate de magnésie.
de chaux. • .
de fer. . . .
Silice
Matière végéto-animale. . . •
0,017
0,10
o[ie5
o,dp9
0,0^4
i,a8
0,169
o,3aa
o,o35
o,o3
0,045
a,3o6
On pourrait être étonné de ce que deux sources voisines
70 JOÛltHàt
Fuae de Tftntre diffèrent si sensiblement par les propor-
tîonstl'acidecak'boniqtie et d'scidehydrosblfuriqae qu'elles
contiennent , niais on concevra facilement cette différence
s^on se rappelle la position de la source pour boisson au
milieu d'un bassin qui contient presque toujours de Teau
non sulfureuse dont quelques portions filtrent probable-
ment dans la source qu'elles entourent.
Là quantité de sulfate de chaux contenue dans Teau des
bains peut aussi pavai tre extraordinaire , mais il n'y a pas
de doute que cette quantité n'est produite que par le con-
duit en maçonnerie que cette eau doit traverser pour arri-
ver dans Tîntérieur de rétablissement. D'après nos obser-
vations , le propriétaire a dû y faire substituer un conduit
en zinc , et faire réparer la cage en pierre de taille qui
entoure la source^^oar boisson.
Nous n'indiquons pas , dans ces recherches , si une' cer-
taine portion de l'acide hydrosuif urique trouvée dans ces
leaux est libre ; nous supposons , dans l'exposé des résultats ,
qu'il est combiné toqt entier avec les bases , parce qu'après
avoir apprécié la quantité de ces dernières, nous avons trouvé
qu'elles saturaient exactement tous les acides , excepté l'a-
cide carbonique; cependant, comme il a pu se glisser
dans l'évaluation des sels destinés à les constater quelque
erreur provenant dé ce qu'ils n'auraient pas été suffisam-
ment desséchés , nous pensons qu'il existe dans les eaux
d'Ënghien une certaine quantité d'acide hydrosulfurique
libie ou formant des sur-^els \ notre, opinion à cet égard
est bas«^e sur l'odeur extrêmement sulfureuse de ces eaux ,
sur ce que le proto-sulfate de fer ne leur enlève qu'en
]>ariîe cette odeur , et sur ce que la liqueur, d'où s'est pré-
cipité le siilfure de fer, précipite encore en noir par l'acétate
de plomb*
DE P» A. A 91 A CI E.
7*
i'%'Mij%'xw%'%^ % Bi^mfcwmj%%^^^%%. ttWfcift%/ÉV%iv
VÉSICATOIRE A BORDS ADHÉREÎ^S;
• • •
La diâicuUé qu'on éprouve dan» certains cas de con-
tenir, au moyen de bandages , .les emplâtres vésicans, soît
à cause de la dîreclion des parties siar. lesquelles on les
applique , ou à cause de l'état des màUdès qui ne permet '
pas de leur faire prendre les attitudes convenables , et les
accidens connns qui résultent du déplacement de ces sorte»
de topiques , pi'ont fourni Tidée de couvrir la peau d'un^
préparation agglutinative avant d'y étendre le mélange
épispastique , et de conserver aux' bords des emplâtres une
assez grande étendue pour qu'ils puissent servir à fixer
eux-mêmes les yésicatoires , çans le secours des appareils
propres à ce genre de pansement.
Indépendamment des circonstances particulières qui
peuvent engager à faire usage des êmplàires à bords adhé-
rens , leur fixité peut encore les rendre préférables dans
tous les cas ordinaires , parce qu'en maintenant le vésica-
toire sur le lieu où il a été placé , il n'arrive pas que l'é-
piderme soulevé se déchire et permette à la sérosité de
s'écouler : on sait qu'après cet accident l'épiderme affaissé
se ««attache à la plaie , et qu'il est alors bien plus difficile et
plus douloureux de l'enlever.
P réparation é '
Le choix de peaux bien préparées ,| fit doni la surface
interne ne soit pas recouvçrte dViU3 trop grande, quantité
de duvet , est une condition nécessaire pour que l'applica-
tion de la coi^che agglutin^tivç soit exacte \ pour qu'elle aie
trouve plus rigoureusement remplie , je fais passer les
peaux au cyli»^re et je les coiipe par bandes dont la lar-
geur est proportionnelle à celle d'un sparadrapîer. A Paide
T7> jouhwÂl
de cel instrument je couvre les bandes du mélange suivaal
C[ue je fais foudre au bain-marie :
Diachjlon gommé '. 4 psii'lies.
Poix blanche a
Térébenthine 2
Cest sur la peau ainsi disposée d'avance que Ton étçnd ,
^ la manière accoutumée , le mélange vésicant , en se con-
formant à toutes les grandeurs et à toutes les formes
prescrites , ne donnant que peu d'épaisseur à la couche
emplastfque , et conservant aux bords une largeur relative
' à la grandeur de l'emplâtre.
Comme tous les mélanges épispastîques destinés à for-
mer vésiçatoîre dilTèrent entre eux selon les modifications
que chaque pharmacien trouve convenable de leur fairç
subir , malgré l'importance qu'il y aurait pour, l'uniformité
d'action à suivre une formule unique, celle du Codex , par
-^.exemple, si elle donnait un produit qui eut les qualités
désirables , je joins ici la composition du mélange empla-
stique dont je me sers , parce que je crois qu'il présente les
avantages qui doivent se trouver réunis dans un médica-
luent de cette nature , savoir :
I**. D'ôtre malléable ;
2°. De prendre en peu de temps , ce qui prévient les
^ccidens dont l'absorption peut être la cause , Iç séjour du
principe vésicant sur là peau étant trop prolongé ;
3^. De ne pas s'amollir ni s'étendre sur la partie ou il
est fixé ;
4**. De ne pas contracter d'adhérence avec l'épideriine y
5^. Enfin , de pouvoir être appliqué plusieurs fois.
M. le D'. Louyei* Villarmay , dans un travail où il a eu
pour objet dé considérer les vésicaioires dans leur emploi
et dans leur préparation , a donné un grand nombre de
formulespbur obtenir des mélanges vésicans , ay^nt en vue
toujours de rassembler en eiix Içs caractères ci-desstis
inondés.
DE PHARMACIE. 73
M: Boullay , dont le jugement éclairé dans tout ce qui
a rapport à la pharmacie se trouve fortifié par Thabitude
constante de bien faire , a consigné dans le Journal de
pharmacie des observations et des réflexions très-intéres-
santes sur le mémoire de M. Villermay ; il a aussi ajouté
les recettes de plusieurs pharmaciens , en indiquant les
propriétés respectives les plus recommandables de leurs
produits , et a terminé sa notice en proposant dé nouvelles
formules mieux en rapport avec les connaissances fournies
par les analyses de MM. Thouret , Beaupoil et Robiquet
sur le principe actif des cantharides.
Toutes ces préparations ayant un même principe , doi-
vent avoir ensemble une analogie plus ou moins grande :
c*est l'expérience seule qui les recommande.
Mélange emplasiique pour uésicatoire. .
Poix noire. ..... .^ 1
Résine. ..,....,.,..... r 4 oi^^^^
Onguent basilicum. • . • J
Cire jaune '. . 3 onces
Cantharides (poudre impalpable). . . . 8 onces .
Huile essentielle de lavande q*s*,s,j
Faites selon Fart.
De t origine de la salsepareille rouge (fimsse salsepareille);
Par J.-J. Vire Y.
Depuis jquelque temps les droguistes ont reçu soit par
TAngleterre , soit de quelques contrées d'Amérique uiie
racine longue et traçante comme la salsepareille ; mais avec
un épidermerougeâtre, foliacé, et dont le bois ne présente pas
cette partie médullaire ni la féculence si remarquable dan&
74 jaURNAL
la vraie salsepareille (i)« La mènie racine tortueuse, roûde,
a été adressée de la Martinique à notre confrère Pelletier.
D'après Tindication quelle était la racine de Y agtwe .tnexi-
cana ^nous avons fait plusieurs recherches à ce sujet* Noua
avons vu en effet que y il y a des agaves à racines tubéreuses,
d'autres ont des racines traçantes, l^emaguey des Mexicains^
surtout (^furcrœa odoraUi de Ventenat), a fleurs jaunes «
d'agréable odeur, présente de longues racines tenaces , res*
semblant très-bien à celte fausse salsepareille, et employées
même a fair^ des qordes , selon divers voyageurs. CeXta
plante est d'ailleurs trp&-estimée par ses feuilles qui, rouies,
fournissent une filasse très-forte , et par la sève sucrée qu'on
retire de la tige. Cette sève, susceptible de fermentation
vineuse, donne une boi^on enivrante, très-usitée au Mexi-
que sous le nom de pukjue.
L'usage médical n'a point encore montré les propriétés
de cette prétendue salsepareille qui , appartenant à la fa^
mille des asphodèles ,' ainsi que les aloës , doit offrir de
tout autres qualités que les racines de smUax donnant la
vraie salsepareille et la squine. Cette nouvelle espèce est
d'ailleurs très«facilé à distinguer , même de la salsepareille
glaise qui vient de plusieurs espèces Haralia , et d'une salse-^
pareille fauve quefoui'nîtla bîgnqnia echinata , L. Plusieurs
racines traçantes sont ainsi mêlées mal à propos dans le com-
merce, et, plus que jamais , le pharmacien a besoin de se
livrer à l'étude de la matière médicale pour les reconnaître.
Sans cela le médecin est trompé nécessairement dans les-
effets thérapeutiques qu'il attend du médicament ordonné
à un malade.
(i) M. Sl^bane Robinet annonce qaUl a fait dés. essais sulr nn^ salse-
pareille rouge jelleparattdilT^rentej^ celle-ci, au rapport de M. Pelletier^
et n''étre qu'une varie'te' de IVspéce ordinaire du sniilax sarioparilla.
s
/
*
BB l'flARMAGlE. ' yS
Pommade: stibiée d'EnouARD j£K»£& (i).
^ Émétique en poudre âne 3 ij
Cérat de blanc de baleine non lavé. . . • six
Sucre blanc pulvérisé • • . • 3 j
Cinabre, ou sulfure rouge de mercure , gr. v
iVIèlez exactement pour former un onguent.
U Remploie de la même manière que la pommada stibiée
d'Autenri^th , en frictions y pour exciter des éruptions ar-
tificielles à la peau. L^addition du sucre empêche ce cérat
de devenir rance , sdpa le dopteur Parry. J.*J. Y.
\
. • . ■ - /
Emplâtre émétîsé du docteur dé Lespotassb.
% Emplâtre de résine de pin (de la pharmaeo*
pée prussienne) • ............ ^ j
Késine de pin. .••..•..* 5 It
Térébenthine de Venise* .•••..••• 3 ii}
Ces substances étant liquéfiées ensemble sur un feu doux,
on y mêlera :
Tartre émétique. .*••..• 8 j â
Cette composition s'applique dans les cas de congestic^s
soit au cerveau , soit sur diverses régions du corps , dans
les affections de la poitrine , les rhumatismes articulaires ^
elle excite aussi des éruptions artificielles â la peau.
J.-J. V.
■<■
(i) Célèbre aiiteui: de la decouTerte de la vacciae.
V.
\
^6 JOURNAL
BIBLIOGRAPHIE.
Ëlémehs des sciehges hàturelles, par A. M. Constant
Dumerilj de rAcàdénue royale des sciences de Tinstitut
de France ; professeur de physiologie à la faculté de mé-
decine ; des sociétés pbitomalhique , d^hisloire naturelle
de Paris, etc. , etc. , ouvrage prescrit par arrêté et statut
de rUniversité pour renseignement dans les collèges
royaux; primitivement composé^ d'après Tinvitation du
' gourernement, pour servir à renseignement dans les
Lycées *, augmenté et refait en grande partie en faveur
des jeunes gens qui se destinent à Fétude des sciences
d'observation , et surtout à celle de la médecine.
Troisième éditiou, considérablement augmentée.Deux
vol. iu-S"*. , avec 33 planches eu taille-douce , brochés.
Prix 9 i6 francs. A Paris , chez Déterville , libraire , rue
Hautefeniile , n^. 8.
Dans les éditions précédentes connues sous la titre de
Traité éléhtèntaire â^ histoire naturelle , M. Duméril avait
déjà très-bien' développé les principes, de cette science,
pour le règne animal surtout. On devait attendre d'excel-
lentes choses du savant ami de M. Cuvier. Il avait suivi ,
pour la classification des végétaut , la méthode naturelle de
M. de Jussieu , et pour tous les êtres organisés la progres-
sion ascendante , ou des plus simples aux plus composés.
Cette troisième édition ajoute aux avantages précédens des
notions de physique, de chimie, pour le règne minéral ,^
et d*anatomie , de physiologie pour les animaux et les vé-
gétaux. Cest dire que Touvrage est complet et forme les.
meilleurs élémens des^ sciences naturelles qu'on ait eu
France , et peut-être à l'étranger. Nous ne doutons pas de
leur succès , et c'est ce que les élèves en médecine ou en
pharmacie peuvent consulter avec le plus de fruit. J. -J. V..
DE J>HÀRMACIE» ^-J
Nouvelle womenclatuhe chimique , d'après la classifi-
cation adoptée par M. Thériard , ouvrage spécialement
destiné aux personnes qui commencent Tétude de la
chimie, et à celles qui ne sont pas au courant des nou-
veaux noms ; par J.^B^ Caventou^ pharmacien , membre
titulaire de Tacadémie royale de médecine, des sciences
de médecine et de phafrmacie , du département de la
Seine , correspondant djs l'académie royale des sciences
de Bordeaux , de la société des pharmaciens de l'Aile*
magne septentrionale , et de plusieurs autres aicadémies
et sociétés savantes , nationales et étrangères ; seconde
édition', revue, corrigée et augmentée; un vol. în-8".
Prix , broché , 6 fr. ; et port franc par la poste , 7 fr.
5o cent. A Paris , chez Méqurgnon-Marvis , libraire-édi-
teur, rue du Jardinet, n**. i3, quartier de l'Ecole de
Médecine.
Traité élémentaire de physique , par C. Dêtpretz , pro-
fesseur'de physique au collège rpyal de Henri IV, répé-
titeur de chimie à l'École royale polytechnique , membre
de plusieurs sociétés savantes. Un très-fort vol. ia-8**. ,
avec i4 planches. Prix , broché, 10 fr. 5o c. ; et port
franc par la poste , i3 fr. A Paris, chez Méquîgnon-
Marvis, libraire - éditeur , rue du Jardinet, n**. i3,
quartier de l'Ecole, de Médecine.
EXTRAIT. '
L'aateur «''est partie ulit^rem en t propose de donner un tableau de toutes
les parties de la physique. En négligeant tout ce qui à la rigueur peut
^tre considéré comme étrnnger à la sci^ce , en sacrifiant les omemens
a la concision du style, il a pu insérer, dans un volume d^ail leurs assez
fort, tout ce qu'il importe le plus de connaître dans la the'orie et dans
les applications. Pour mettre son ouvrage à la portée d^un plus grand
nombre de personne» , M. Desprctz â été fort sobre de mathématiques :
quelques formules algébriques étaient in4i8pen8ables pour concevoir 'la
7»
«OVllTAI.
/
construction des machines d^oplîque , la loi de la dilatation des gaz, etc. ,
M. Despretz les a placées dans des. notes â la soile du text«4
Ce traité renferme beauccMip de matières qu'on ne rencontre pas dans
les autres ouvrages «Hémentaires de phjsiqire , et pour lesquels il fallait
recourir à des recueils de mémoires. L'autedr j a inséré plusieurs ex-
traits dee traraux qui loi ««nt ]|ropres , sur la coaductibiHté des corps
pour la chaleur , les forces élastiques , la chaleur latente et la densité
des Tapeurs , la respiration , les causes de la chaleur dans les animaux ,
travaux couronnés il y a deux ans par F Académie des sciences.
Des détails sur la météorologie , la tempo'ature du globe , la produc-
tion du Iroid artificiel ^ etc. , donnent un n^uvc;^ intérêt à cet ouvrage.
J. P,
DlCTIOfflTAlRB DE CHIMIE GÉIIÉBALE ET MÉDICALE , par P. Pellctaià (lls , prO-
fesseur de phjsique a la Faculté de- médecine de Paris , médecin du
roi , ehevàlier de Tordre rojal dt la liégion-d'Hannenr , membre de
plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères, -r- Chez Gabon ,
libraire , rue dç l*École de Médecine , n®. lo.
Le Dictionnaire de Chimie f^énéraUs et médicale que vient de publier
M. Pelletan fils, est un livre utile ; il est composé de deiix volumes de
près de iftoo pages. La grande justification , la i^etitesse dn caractère et
la concision du style ont piermis à Fauteur de réunir dans ce petit espace
plus de deux mille huit cents mots qui présentent toute la synonymie
chimique et les faits principaux qui se rattachent à cette science.
L'ouvrage se éîstingae par sa ntétbode. Indépendamment de IWdne
alpluLbétiqne général ^ on trouve tous Içs composés d'un métal â la suite
du nom de ce métal, ce qui facilite beaucoup l'étude et les recherchés;
Fauteur a aussi traité avec étendue les mots généraux, comme sets, sul"
/ures f sulfatés , etc.
La préparation , les , usages ph^ritiaceutiques , les doses et les efiets
médicamenteux ou vénéneux de chaque substance sont indiquas.
Les articles sont principalement rédigés dans le sens médical , et les
médeoins liront avec intérêt les mots Air^ Atmosphère ^ Calorique,
Chaleur animale ; enfin l'ouvrage contient «n grand nombre de tableaux
d'une utilité reconnue.
Dans ce travail, déjà fort étendu, quelques mots ont été oubliés et
quelques renvois omis ; il ne tardera pas an reste a ne plus se trouver,
au niveau de la science , mais l'auteur doit pnbliér en temps convenable
un petit supplément, et le Traité de physique médicale qu'il vient de
puUier tend à compléter l'ensemble des connaissances de cet ordre qui
sont nécessaires aux médecins.
Dans Fétat actuel, le Dictionnaire de Chimie de M. Pelletan nous paraît
un ouvrage que les pharmaciens peuvent colnsulter avec fruit. Les élèves
peuvent aussi en faire un livre d'étude en suivant l'ordre de lecture qui
ae trouve à la fin du second volume.
RE PflXRMAGIE. 79
«
RÉPOBSE A M. CHEVREUL, PAR M, CAVENTOU,
«
LoAsQUE j^aî publié la lettre^ on je réclamais la priorké
de la découverte de racidificatioii des corpus gras fttir Tacide
sulfurique concentré, j^étais loin de m'dttemlre à la réfu-
tation que M. de Chevreul vient d'en fcûre et de rendre pu-
blique : ce chimiste poavait^ ce nous semble ^ avoir pbis
de ménagemens vis-à-vis de quelqu'un qui ^e croyait de
bonne foi dans sbu droit, en le défendant, et qui s'y croit
encore plus fermement aujourd'hui ; serait-c0 uue compen-
sation qu'aurait voulu m'offrir , dans sa réponse , ce savant
estimable d'ailleurs sous tant de rapports ?
M, Chevreul parait avoir été blessé de ceUe expression
dont je me suis servi a son égard :. Qu^ cesi à lajîn de son
travail quil a eu Vidée ae la possibilité du nouveau moyen
if acidification^ il semble avoir vu dans cette phrase une at-
taque à ^ délicatesse. Telle n'a pas été cependant mon in-
tention. Personne ne repd plus de justice que mof^ sous
ce rapport, à M. Chevreul , mais est-ce ma faute si l'arran-
gement des matières dans son livre fait naître cette pensée ?
Je p'ai point accusé M. Chevreul d'^ivolr omis à dessein
de me citer *, je n'avais communiqué verbalement mon ob-
servation qu'à l'académie royale»de Médecine , à la société
de pharmacie , oit il ne vient point 4 il ne pouvait donc en
avoir eu connaissance. Mon seul but a été de rappeler, que
ma découi^erte (pour me servir de l'expression atfeeiée qu'il
me prête ) datait avant la pubIica|ioil de son onvxage. . '
M. Chevreul cite , à la vérité, que., le 8 mai iSiS , il a
présenté une note à l'Institut , où il dit : a Qu'en les modi'
n fiant plus ou moins (les suppositions qu'il vient de faire
» sur la saponification ordinaire) , elles conduisent à faire
» concevoir la possibilité que des corps tels que l'oxigène
» et certains acides très - difierens des alcalis , produisent
8o JOURNAL DE PHAnMACtEi
» cependant sur les graisses des changemens analogues; ))
et il ajoute : « Que ces suppoàitions étaient nécessaires pour
» prévenir les objections , etc. , etc.... » On aperçoit bien
dans ces restrictions le coup d^œil étendu du chimiste pro-
fond et exercé ; mais on ne remarque aussi que des suppo^
sitionsy qui ne peuvent marcher avant les faits dont j*ai
donné connaissance en 182 1.
M. Chevreul croit devoir auàsi prendre fait et cause pour
M* Braconnot ; il rappelle que ce chimiste avait remarqué :
a Que le suif traité par la moitié de son poids d'acide sul-
» furique concentré , est changé en une matière qui a une
» grande aptitude à se combiner avec les alcalis ; » et il
conclut de la , que M. Braconnot pourrait bien réclamer
quelque chose dans ma décous^crte ; cela serait vrai , dans
le cas où M. Braconnot aurait dit que dans cette circon-
stance le suif était converti en matière acide , Ta-^t-il an-
noncé ? Si , à ce prix , on était en droit de revendiquer la
priorité de l'observation des faits, il faudrait contesteV à
Priestley la découverte de Toxigène • à Davy , celles des
oxides , des métaux , des tartres et alcalis ; à Serturner Id
morphine , etc. , etc.
Il me serait facile encore d'entrer, peut-être avec quel-
ques succès , dans la discussion établie par M. ChevreUl ,
pour restreindre la conclusion que j'ai tirée de mes obser-
vations , mais cela m'a' paru inutile sur un objet auquel
j'attachais moins d'importance que M. Chevreul ne lui en a
donné , et sur lequel je déclare ne plus revenir, quoi qu'il
arrive. Le public a les pièces sous les yeux , il jugera. Je
me permettrai cependant de faire observer que ces réfli^-
xions de M. de Chevreul auraient mieux figuré dans une
leçon de chimie que dans ses remarques sur ma lettre k
M* Boullay.
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS \
■
néaigé par M. Henrt , secrétaire général , e( par une
Commission spéciale.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
» • -
De la séance du iSjfeVrier.
M. le dociear Rayer fait hommage à la Sociélé d'un ou-
vrage ayant pour titre : Ifistoire de T épidémie de Suette-
MiUaire ^ cpii a régné en 1821 dans les ddpartemens de
rOîse e^ de Seine-fet-Ôise/ ^
M, Fé€^ dépose sur le bureau Ja seconde lîyraison de
son ouvrage sjar les Cryptogames. La Sociiké adresse des^^
remercîmena à TaUteur. ; ; . ;
M. Gbéi'eâu; réclame la mention dans le Bulletin de la
Société du rapport verEal qu'il a fait , en octobre dernier,
sur rouvï:aêe de M. le docteur Barbier, professeur à Aiiièiis'
et que la Société a entendu avec beaucoup tTin^térèt.
M. Bpudet oncle , commissaire près TAcadémie des
sciences , rend le compte suivant : : *.
L'Académie , sur l'invitation du ministre de la marine ,
nomme des.commissaires pour examiner un nouveaii moyen
qui doit mieux que ceux employés jusqu'à présent conser-
ver potal?le l'eau dont on approvisionne les vaisseaux^.
M. Gaymard.communique des observations sur les mol-
lusques du genre Bifore et Beroë. On savait que «es ani-
maux vivaient également sous le cercle polaire^ et sous
XI*. Année. — Féyrier i9ikS. 6
Sa BULLETIN DES TRAVAUX
Téquateur , qu'ils existaient en très-grande quantité dans
les différentes mers, et y fournissaient une nourriture abon*
dante k un grand nombcc de poissons. On savait que pres-
que invisibles pendant le jour à cause de leur transpafeQce,
ils rendaient quelquefois pendant la nuit , à raison de leur
phosphorescence , la surface de la mer toute lumineuse ;
mais la délicatesse de leur organisation et Timpossibilité
de conserver en vie ces animaux une journée entière ,
avaient empêché lès naturalistes de pousser aussi loin quMls
le désiraient leur examen ; c'est ce que M. Gaymard a pu
faire à bord d*un vaisseau qui Ta tran'sporté sur toutes les
mers.
M. Thenard lit un rapport fait par M. Yauquelin , sur
un procédé imaginé , après vingt ans de recherches , par
feu M. Garille , pour dessaler Teau de la mer, et sur lequel
stoyen leministre de la marine désirerait avoir l'opinion
deVÂcadémisv -. > v . : . ; : , '
Il fiât résulté de l'examen fait par des commissaires
BOmmés à cet effet, que M"**, vwve Garillé- â complète-
ment: échoué dans Texposition desoû procédé >* et^ quelle
n'a o&Ft aux èlèamiQatéurs,<a«i lieu d'eau de mér dessiirlée,
que l'eau douce qui avait servi à laver Ift teiYe doïit elle
ae servait pour opérer dans un long tube k fihration de
Vem lié merv, -o ",.'..': ■
, r Ai.; /Cblini communique les nouvelles lumières qtt'il s'est
procurées fiuir la fermentation-. En examinant les difféi*entes
substances qui ont pu lui servir de ferment, il a reconnu
que toutes les matières- azotées paraissaient jouir- dé cette
propriété. ' ' '
.. M jiHenry fils 'dépose sur lé bureau l'analyse d'un calcul
urinaive lue à l'Académie. Ce travail est renvoyé à la corn-
mission de rédaction, avec l'analyse d'une eau sulfureuse
des sources de la Pêcherie qu'il a également déposée.
- LaSoeiét^reçoitun mémoiredeM . Amblartdel'Ardèche,
sur un rédpient pour l'extraction par distillation des huiles
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 83
essentielles. — -MM. Delo&dre , Boudet et Bussy sont nom-
més commissaires pour rexamen de ce mémoire.
M. Soubeiran dépose également sur le bureau une note
sur la crème de tartre soluble.
M. Derosue , au nom d'une commission , lit un rapport
sur le règlement, et expose les motifs de divers change-
mens qui y après discussion, ont été adoptés par la Société.
ANALYSE
D*une eau sulfureuse des sources de la Pêcherie , à En-
ghien , près Montmorency j et quelques considérations à
ce sujet.
Par m. Hez^ry fils,
Pharmaoîen ; Membre adjoint de l'Académie royale de médecine ,
Aide à la pharmacie ceqtrale des hôpitaux civils de Paris*
■
Il existé à Engbien, outre Teau sulfureuse de la Source
du Roi, deux autres sources sulfureuses dites de la Pêcherie^
Fune servant à Tusage des bains^ et l'autre employée pour
boisson 5 c'pst l'eau de cette dernière que j'ai analysée.
Ces deux sources , situées à 3oo pas environ de l'éta-
blissement de M. Peligot , sont exploitées par M. le colonel
Trobriant^ elles sont placées le long de la cbaussée qui
conduit à Argenteuil et près de l'étang de Saint- Gratien.
La source d'eau employée pour boisson se trouve dans un
bassin dépendant du jardin de l'établissement d'où elle est
portée dans un petit bâtiment au moyen d'ukîe conduite
d'abord en maçonnerie , mais aujourd'hui en zinc , et là
on la conserve dans un puisard pour l'expédier comme il
convient , soit stu dehors , soit pour les besoins des malades
de l'établissement (i).
(i) M. Fremy, pharmacien à Versailles , sVtait occupe, quelque temps
avant moi , de l'analyse de Teau des deux sources de la Pêcherit, Après
/
84 BULLETIN DES TRAVAUX
En /:ommeDçant ce travail , il importait de s'assurer st
cette eau est semblable ou au moins analogue i celle prise
à la Source du Roi , et si les quantités d'hydrogène sulfuré
soit libre , soit combiné s'y trouvent dans une proportion
différente.
Nous devions aussi chercher à donner de nouvelles preu-
ves à l'appui d'une opinion émise au sujet de la Source du
Roi , celle de la production de l'acide hydrosulfurîque par
l'action de l'acide carbonique libre par les hydrosulfates
contenus dans cette eau minérale , bien assurés d'avance
que la nouvelle eau de la Pêcherie , remise entre nos mains,
renfermait un ou des bydrosulfates et de l'acide carbonique
libre.
Voici plusieurs caractères qui nous ont d'abord frappés
dès le commencement de nos essais.
L'eau de la Pêcherie est d'une limpidité parfaite , ainsi
que celle de la Source du Roi , tant qu'elle est privée du
contact de l'air , car la lumière n^ lui fait éprouver aucun
changement ; exposée au contraire à l'action de l'air , die
se trouble dé plus en plus , devient blanchâtre en laissant
déposer du soufre et des sous-carbonates terreux ; elle ver-
dit alors progressivement le sirop de violettes, et , après un
contact prolongé , elle le décolore sensiblement, effet qu'on
ne remarque point quand cette eau est dans un vase exac-
tement rempli et bien bouché. '
Soumise à l'action de la chaleur , elle dégage d'abord
quelques bulles d'acide hydrosulfurique , devient de plus
la terminaisod de mon travail , que des circonstances particulières m^a-
vaient force de ne point publier, je priai mon collègue de me commu-
niquer ses résultats, et je lui fis passer les miens; je dois à Tobligeance
de M. Frémir plusieurs observations très-justes sur mon travail, et j'au-
rais vivement dësirë de réunir nos deux mémoires comme nous Pavions
d'abord pensé, si la conduite de nos deux travaux, et si la manière de
les envisager ne nous eût point empêchés de les fondre ensemble con-
venablement.
DE LA SOCIÉTÉ DE PHAKlttAGIE. 85
en plus alcaliae , et ne laisse écliapper beaucoup de gaz
hydrogène sulfuré que lorsque rëbuUition est depuis
long- temps en «ictivité et qu'il se ' dégage aussi de Tacide
carbonique. On sait que le sous-carbonate de magnésie
verdit le sirop de violettes ; aussi nous pensons que ce sel
qui se forme alors est la cause du changement de couleur
dans ce réactif.
Après une longue ébullition , elle conserve upe odeur
de haricots bouillis ( comme Tcau de la Source du Roi ,
ainsi que lavait remarqué MM« Fourcroy et Vauquelin ,
dans leur belle analyse à ce sujet) et précipite sensible-
ment en noir par les sels métalliques de plomb , etc.
Nous observerons que dans beaucoup d'essais ayant
pour but de recueillir l'hydrogène sulfuré et l'acide carbo«»
nique , il s^est presque constamment présenté un phéno-
mène digne de remarque ; savoir que plus la quan|;ité
d'acide carbonique dégagé était grande , plus aussi celle
de l'acide hydrosulfurique produit était considérable; dans
le cas contraire , moins il se dégageait de gaz acide car-
bonique, plus l'eau retenait d'acide hydrosulfurique en
combinaison avec une base. C'est ce que nous démontrait
le protosulfate de fer neutre , n'ayant lui-même aucune
action sur de l'eau hydrosuif urée pure. Ce fait semblera
contradictoire avec notre hypothèse de la mise en liberté
de l'acide hydrosulfurique à l'état d'hydrosulfate , par
l'action de l'acide carbonique qpi le remplace eu s^ unis-
sant avec les bases de ces hydrosulfates ; nous devons l'a-
vouer , il nous embarrassa long- temps , et nous aurions
même encore de la difficulté k nous en rendre raison , si
Texpérience suivante ne nous en donnait pas une sorte
d'explication : c'est qu'en faisant passer dans une eau con-
tenant un liydrosulfate un grand courant d'acide carboni-
que, la décomposition bien sensible de cet hydrosulfatc
ne s^opère que lorsque le gaz carbonique se dégage en
{grande abondance.
^ ,
86 BULLETIN I>ES TRAVAUX
Disons aussi que Feau de la Pêcherie , pendant TéBuIli-
tion, n'a pas, comme celle de la Source du Roi, pris diverses
nuances yerdàtres plus ou moins tranchées , et qu'il ne s'en
est pas visiblement séparé de matière grisâtre, floconneuse,
organique nageant au milieu du liquide.
Exposée à Tair , Feau de la Pêcherie se décompose, et
Thydrosulfate qu'elle retient passe en partie à l'état d'hypo-
sulfite ; il se dépose aussi du soufre ; si on verse alors
quelques gouttes d'acide sulfurique ou hydroch1orique,il s'y
forme un autre dépôt de soufre provenant de l'hyposulfite.
En évaporant la liqueur a siccité, on obtient par Faddition
de l'un ou l'autre de ces acides , un dégagement de gaz
sulfureux. Celte décomposition à l'air, qui a lieu en quel-
ques jours pour un ou deux kilogrammes d'eau , est bien
plus lente , lorsqu'on a saturé par Feau de chaux , l'acide
carbonique libre , et la petite quantité d'acide hydrosul-
furique déjà mise en liberté. Il parait que la présence
de l'acide carbonique tend alors à réunir son action sur les
hydrosulfates à celle de Fair ; dans le second cas, l'air
opère seul , et la décomposition est bien moins rapide.
Ces premières données étant exposées , il nous restera
k prouver la présence d'hydrosulfates dans cette eau. Nous
rapporterons ensuite quelques essais qui peuvent appuyer
Fopinion que l'acide hydrosulfurique y est combiné avec
la magnésie , et se dégage par Faction continuelle de Facide
carbonique libre sur ce seh
Pour ce qui regarde les caractères physiques de Feau de
la Pêcherie , déjà noiis avons dit qu elle est limpide , privée
du contact de Fair, et qu'elle conserve son odeur sulfureuse
après une longue ébuliition.
Cette eau est donc transparente , sans couleur , d'une
odeur et d'une saveur sulfureuses très-prononcées 5 on y
retrouve aussi un peu d'amertume , quand la saveur d'hy-
drogène sulfure a disparu.
< DE LA. SOCIÉTÉ DE PHARUÀCIE. 87
Nous ajouterons que ., comparée à Téau distillée , elle
pèse i,o6o4à I à .i5<». tempéc» cepitigr; ' (• ^
£e papier et la teimute deîàitrnèsoHbtïi rougîfe. *
Le sirop de inolettes ii'é|)r6tt\re 3e changemeut qu'avec
le contact prolongé de l'air jîl ver(fit/ "' * '* ''
Le papier imprégné d^abéîate' tfé| 'pTomb noircît.
La teinture de noix c/e^ttffè n'éproaVe aucun' cbangement.
Le chhrureSquid&ftéèij^ite'nn^evL die sdufre ; mais' en
petite quantité, surtout quand il se forme dé Facide sulfu-
Ueau de chaux , VeaUi de. baryte produisent des préçi-
•. ^ . ' • /
pites. . ;•.:,:..' „. .. . 1 . . .
Le sapon en dissolution précipite en blanc*
Z^a/co&o/ rec^//!e donne un léger précipité. .
Le protosulfate defer^ n'ayant à .part aucune tclioxrsur
l'acide hydrosulfurique pur^ précipite de suite en noir
l'eau de la Pêcherie.
Le protosulfate de manganèse précipite en blanc ,sjalç ad
bout de quelque temps , et de suite à Taide de.1^, chaleur.
Le sulfate, le nitrate et F acétate de cuiVn? précipitent
en noir brun. . ,.:,.. ^
Le nitrate d! argent y donne un mélfingê dp sulfyj*e et 4e
traces de chlorure venant de k décompo§iiion,du|^hj4it>r
chlorate contenu dans cette eaU; car, au moyiçnd£;ramr
moniaque , on parvient facilement à séparer le çhloruj'e
du sulfure du même métal* ...
Le nitrate çt T acétate de baryte indiquent des .sp^lfates.
Z'â/umo/iia^utf annonce la magnésie» • • . t 1
Le phosphate neutre de soude décèle là chetiuxel la.jgia-
gnésie ;,car la liqueur, séparée du premier précipité par
le filtre , traitée par TammoDiaque» donne un défiôt llo-
conueux. ».
88 BULLETIN DES TBAVAUX
Le hi^carhofuAe de potcase décèle aussi la chaux et la
magnésie ; en effet la liqueur filtrée précipite beaucoup
' par r^bullition,
I^oxàUxte éC ammoniaque forme un précipité.
Le prussiate ferrugineux dépotasse n'indique pas de fer,
même dans le produit évaporé ; du moins nous n avons
pas obtenu de teinte bleuâtre,
V acide sulfurique ne précipite du soufre que lorsque
Teau a été exposée quelque temps à Fair.
Il se dégage par divers acides une odeur hydrosulfu-
reuse plus intense sans dépôt de soufre.
Les sels de mercure font un précipité noir dans cette eav.
. Vacide arséideux donne un précipité jaune léger , plus
sensible par Faddition d'un acide.
La potasse , la soude occasionent des précipités blancs
abondans.
Le sulfate de zinc donne lîeu à un trouble blanchâtre.
Dans le produit des sels obtenus par l'évaporation com-
plète de Teau , il s'est charbonné une matière organique
dont la trop petite quantité n^a pas permis d'examiner la
nature; seùlemenion observe qu'elle ne donne aucune
odeur sensiblement ammoniacale.
On voit déjà que cette eau contient de l'acide carboni-
que,' des > sous-carbonates , de l'acide hydrosulfurique
iîbre^' el 'surtout combiné , des acides sulfurique et hydrp-
chloriqué en combinaison , de la chaux , de la magnésie
et une matière organique.
Des expériences à part n'y ont point démontré l'exi-
. stence de phosphates ou de nitrates \ d'ailleurs ces der-
niers sels n'auraient pas pu exister avec les hydrosulfates.
^Nous avonâ d'abord évalué la proportion des gaz parles
moyens connus , en les recevant dans des solutions d'hy-
drochlorates de chaux et d'ammoniaque^ d'hydrochlorates
de baryte et d'ammoniaque 9 puis en faisant bouillir légè-
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 89
rement^ le sous-carbonald de chaux obtenu nous repré-
sentait la quantité d'aciiie carbonique libre ; Vacide hydro*
sulfnrique dégagé de sa combinaison fut évalué au moyen
d'un sulfure métallique formé » soit en faisant passer ce gaz
à travers une solution de plomb, de cuivre ou d'argent »
soit en versant dans Teau elle-même une solution de ce
genre ; et dans cette précipitation du sulfure parle nitrate
d'argent y nous avons traité celui-ci par l'ammoniaque en
excès, qui a enlevé très-bien les sulfates et chlorures d'ar-
gent sans attaquer le sulfure de ce métal, comme il a été
d^à indiqué plus haut.
Nous observerons que toutes les fois qu'on a expulsé le
gaz au moyen de la chaleur on a eu soin d'ajouter dans
Veau bouillie une dissolution métallique , pour achever de
séparer le$ parties d'acide hydrosulfurique échappées au
premier traitement, et qui existaient encore dans le liquide.
Plusieurs expériences nous ont donné des résultats
très-approximatifs ou semblables , dont on^ a déduit une
moyenne ; ainsi pour un kilogramme d'eau , par le sulfure
de plomb , on a eu :
Sulfure 0,5
BeprësentaDt '
Soufre. . . . .\ 5
Hydrogène . ../ ^»°^^-
Par une autre expérience :
Sulfure de plomb. . • . o',a56
Sulfure d'argent • ... 0,16
Représentant
i«. Soufre o,o34 1 .«, Soufre. • . -0,0571
a». Id. o,oa3 / *~ Hydrogène. . o'oo3/ — ^'^
Par une autre encore :
Sulfure de cuivre. .0,189
Représentant
Soufre . . . o,o63 ^
Hydrogène .. o,oo34/ =0'<>^4
Enfin par le nitrate d'argent, et Tammoniaque en excès, ayant séparé
les sulfates , chlorures , etc., on a eu :
Sulfure d'argent. . . o,5
D'où Soufre. • . . o,o64> "^h i ^ ir /?
„ , , ' ?> :i: Hydrogeue suif. 0,067
Hydrogène. . o,oo3i •' o '
90 BULLETIN DES THAVAUX
Nous ne rapporterons pas d^aiitres essais, qui tous se
•ont assez bien rapprochés, et dont on a eu pour moyenne :
Hydrogène sulfuré, o,o64 (i).
Le sous<^arbonate de chaux de plusieurs expériences
fut égal aussi à un terme moyen représenté par o,588 ,
donnant acide carbbuique, o,a54*
Enfin , en chaufTant Fean de la pêcherie danft un vase
Bien rempli ainsi que son tube , et absorbant par la pétasse
les gaz faydrosulfurique el carbonique dégagés , on obtient
un résidu gazeux reconnu par le phosphore et l'hydrogène
pour être seulement de l'azote , comme on Tavait remar^
que déjà dans la Source du Roi.
Il était pour un kilogramme d*eau deolî<:-,oi6 à zéro
temp., à 0,76 pr« atm., ce qui fait en poids og'-,oio.
Quant aux substances fixes , on* les a obtenues en éva-
porant à sîccité, par une chaleur ménagée, une quantité
assez considérable de l'eau qui nous occupe ; nclus en-avbns
retiré , pour 10 kilogrammes , 9 gr. 58, ou pour un kil. ,
ogr. 968.
Avant d'apprécier la proportion des matières qui com-
posent ce résidu , nous avons fait à part plusieurs essais.
D'abord, dans les sels enlevés par Talcohol rectifié, il s'est
trouvé une quantité notable de soufre reconnaîssable par
son insolubilité dans l'eau , et par la manière dont il brûlait
sur les charbons , en répandant l'odeur d'acide sulfureux
qui lui est propre 5 odeur qui s'était manifestée déjà vers
la fin de 1 evaporation. De plus, il existait dans ces matières
(i) M. Fremy annonce avoir trouve une bien moindre quantité d'a-
cide hydrosulfurique. Pignore si cela vient de la différence de nos pro-
cédés poor obtenir ce gaz, ou plutôt de l'époque ou nous avons opéré
■sur Peau sulfureuse; car je ne pense pas que les quantités d'acide hydro-
sulfurique y soient toujours constantes, surtout diaprés quelques essaie
nouveaux faits à diverses époques sur les eaux de la Source du Roi, eï
dans lesquels j'ai obtenu des résultats asse:^ différenSy sous le rapport de
la proportion de cet acide. '
* : DE rJL {SOCIETE DE PHAR^IAGIE. Qi;
salines UD peu d'acide hydrochlonque combiné a la soude
(car leur saveur ^tait sensiblement salée) , de la magnésie
et de Tacide hyposulfureux sans doute combiné avec cette
base (puisque lammoniaque liquide y formait un précipité
floconiieux , et que le bicarbonate de soude né produisait
rien à froid ) , de plus que Tacide sulfnrique ou l'acide hy*
drocblorique versés dans la solution deâ sels enlevés par
Talcoliol, en dégageaient de laci de sulfureux , en même
temps qu'il se déposait un peu de «oufre.
Nous dirons en outre que le soufre paraissait mêlé de
traces d'une matière orjganique grisâtre qu'il a été impos-
sible d'apprécier. , ' "
Lés substances sur lesquelles l'alcohol avait été sans ac-^
tion, furent traitées par l'eau qui, par l'évaporalion , se.
colora en bi^un jaunâtre , et laissa une asse^ grande quantité
de matière brune presque insipide , insoluble dans l'éthep
et Talcobol , se détruisant et se charbonnant par l'action
d'une chaleur plus forte , mais sans dégager d'odeur sensi-
ble, soit bitumineuse, soit ammoniacale. Cette matière
organique détruite ainsi , il fut alors plus facile d'essayer les
autres sels dissous par l'eau. Us étaient seulement composés
de sulfate de magnésie mêlé de quelques traces de sulfate
de chaux que l'alcohol très-afiaibli précipita promptement.,
Nous dirons tout à l'heure comment nous avons reconnu
les quantités de ces substances, soit eu les isolant directe-
ment, soit en les évaluant à l'aide d'autres composés' qu^
nous avons formés , et capables de donner les proportions
d'acide ou de base renfermées dans chaque liquide soumis
aux essais.
Le résidu tout*-à-fait insoluble contenait des sous-car-
bonates de chaux et dé magnésie , du sulfate de chaux et
de la silice sans ôxidè de fér, 6u du moins nous pensons
que les traces qui pouvaient y exister n'étalent qu'acciden-
telles , et provenaient des opérations accessoires à l'analyse.-
Au moyen de Facide acétique faible , on put enlever les
\
92 BULLETIN DES TBA.VAUX
sous-carbonates terreux ; puis les acétates ' dissous dans
Talcohol et évaporés a siccité , furent traités à Taide du
bi«-carbonate de soude ou de potasse, ou du phosphate
neutre de soude , ayant soin d'ajouter alors de Tammonia-
que dans la licpieur filtrée et privée de phosphate de
chaux.
On apprécia ainsi les deux spus-carbonates. Le sulfate
de chaux restant chaufifë un peu, fut traité par Tacide hy-*
drochlorique qui n'attaqua point la silice , puis à Taide d'un
sel de baryte, la quantité d'acide sulfurique fut évaluée,
et donna la composition du sulfate calcaire ; le reste lavé '
et séché fut pesé ^ il était d'un blanc grisâtre , soluble dans
la potasse caustique , et s'en précipitait sous la forme de
gelée par l'addition d'un acide étendu , ou bien par Té-
vâporation \ après avoir saturé Ik potasse , il donnait un
magma gélatineux. On ne parvint point avec du sulfate
acide de potasse à produire d'alun ^ ce n'était donc pas de
l'alumine , mais de la silice.
Pour connaître la quantité des matières fixes , on prit
d'abord une proportion donnée du résidu de l'évaporation
à l'air libre , soit 9,58 ; on enleva par l'alcohol les selsso-
lubies dont le poids fut déterminé. Le soufre séparé pen-
dant la concentration et Faddition de l'eau fut lavé , pesé et
séché. Le mélange d'hydrochlorate de soude et d'hypo*
sulfite magnésien bien reconnu , on évalua la quantité
d'aOide hydrochlorique par le nitrate d'argent, et on ar-
riva à là composion de lliydrochlorate ; le reste' était de
l'byposulfite.
Ainsi , sels solubles dans l'alcohol igi'*,645.
Soufre o,3o5
Sel marin V 0,22 ^
Hyposulfite de magnésie. . . .^ . 1,12
1,645
' DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE, €)5
Les sels enlevés par l'eau distillée pesaient i , 19,
Ils donnaient une perte de o,25 pour la matière organi-
que, et le reste contenait :
Sulfate de magnésie. ... 0,73
de chaux. . .... o,ai
Matière organique . » . . 0,^5
La quantité de magnésie donna la composition de son
sulfate.
n n'y avait dans les sels ni phosphates solubles , ni au^
cunes traces d'hydrochlorates.
Le résidu entièrement insoluble pesait 6,^4^*
Après avoir enlevé les sous*carbonates par les moyens
ii^diqués , il resta un poids de i , 1 35.
Les acétates de chaux et de magnésie , séparés des autres
substances par Falcohol, et évaporés pour chasser Talcôhol
et l'excès d'acide , donnèrent au moyen du bî-carbonate
de potasse ,
Sous-carbonate de chaux..... 4)000.
de magnésie. 1,61.
Après avoir fait bouillir la liqueur filtrée ou bien après
y avoir ajouté un peu de potasse caustique.
La silice séparée du sulfate de chaux , enlevé par Vacide
hydrochlorique , fut lavée et séchée avec soin 5 elle pe-
sait o,5i , et Vacide sulfurique , précipité par un sel bary-
tique donna un poids représentant ,
Sulfate de chaux o,4*
Il y avait donc eu une perte de o,2St5.
En résumé , Teau de la Pêcherie , évaporée à Vair y conte-
nait après la décomposiiioui de Thydrosulfate ^ comme
nous allons le dire; savoir : . ^
Q^ BULLETIN DES TRAVAUX
<
Pour 10 kilogrammes tPeau*
gr.
Soufre o»3o5
Hydrocblorate de soude 0,22
Uyposulfite de maG;nésie. i,»a
Sulfate de magnésie o,73
Sulfate de chaux o>6i
Sous-carbonate ^de /chaux ...h. ^,00
^-«— — ~> de magnésie ', 1,61
Matière organique '. o,a5
Silice »,5i
Perte o,2a5
9,580
Ou pour un kilogramme.
gr.
Soufre • o,o3o5 ' *
Hydrbcklorate de sonde 0^022
Hyposulfite de magnésie 0,112
Sulfate de magnésie 0,078 *
■— ^ de chaux. . . ; 0,061
Sous-carbonate de chaux • * «,• o,4oo
.— . — de magnésie 0,161
Matière organique o,025 '
Silice o,o5î
Perte .• • • • o.oaïS
0,9580
La présence de Thyposulfite de magnésie dans le résidu
de Tévaporation de Teau , était la suite de la décooiposi-
lion de Thydrosulfate de cette base ^ car , on se rappelle
que , dans Texamen de cette eau par les réactifs , on n'obtint
pas d^indice dliyposulfite , si ce n'est après une exposition
prolongée à Tair atmosphérique. Nous pensons d'après cela
que Teau de la Pêcherie renferme un hydrosulfate de ma*
gnésie.
Continuons à ce sujet de rapporter les expériences qui
nous portent à admettre la présence de ce seldans cette
«au , et sa décomposition par l'acide carbonique libre.
On sait d'abord que les proto-sulfates de fer et de man-
ganèse sont sans action sur l'eau hydro-sulfurée quand ils
ont été préparés avec soin, tandis qu'ils précipitent les
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. gS
hydrosulfates y e0et que nous avons remarqué pour Feaù
minérale de la Çource du Rq! . Âyan( ver$é diins im vase cod*«
tenant looo grammes de Teau à analyser, une quantité
suffisante de pirotosulfate. de manganèse bien pur et privé
de fer par le succinate d'ammoniaque 9 nous avons chauffé
Fappareil a une chaleur douce prolongée ; il ne s'est dégagé
que o g' 0095 d'acide hydrosulfnrique représenté par
. Sulfure de plomh formé 0,068
Le sulfure ëtant compose de.
Soufre 15,54
' Plomb 100
En chauffant Teau au bain-marie , sans aucune addition
de solution .métallique , nous avons eu ,
. Hydrogène sulfuré 0,0094
représenté par
Sulfure de plomb 0,068
et nous n'avons pas obtenu sensiblement d'acide carbo-
nique li))re.
. Pour constater si la quanûté d'hydrogène sufuré o,oog4
trouvée dans cette eau était, comme nous le pensions, com-*
binée avec la magnésie , et si la production de ce gaz pro-
venait de l'action de l'acide carbonique, sur l'hydrosulfate,
nous avons d'fibord, au moyen de l'eau de chaux, saturé tout
cet acide carbonique , et précipité les sous-carbonates de
chaux et de magnésie. La liqueur filtrée contenait beau-
coup de magnésie ] elle donna de plus par un sel d'argent
uneqnaiititédesulfure d'argent 0,5 contenant soufre 0,064
pour hydrogène o,oo3 ^ ce qui donne , Hydrogène sulfuré,
0,067. Les deux sous-carbonates recueillis et lavés pesaient,
après leuir dessiccation, i jgramme. Séparés à l'aide du mode
qui a été décrit plus haut , ils étaient composés de
Sous-carbonates de chaux 0,97
-^ i-r- — de magnésie o,o3.
Et les o,o3 de sous-carbonate de magnésie représentent ,
Magnésie 0,013
qui exigeraient , hydrogène sulfuré. . . • 0,01 3
pour leur saturation , nombre peu différent de celui donné
9(? BULLETIN DES THAVAUX
pour Tacide hydrosulfuriqae libre . . . 0,0095
ou •,'..• 0,0094
En retranchant ensuite de 0,97 la quantité de sous-carbo-
nate de chaux formé par Tacide carbonique libre o,i^54
(qui est de o,584); on a
0,97 — 0,584 = 0,386
peu différent du sous-carbonate de chaux trouvé.
Dans Teau évaporée à Tair , on a, eu au contraire,
Sous-carbonate ;le magnésie o, 161 ,
toujours pour 1000 gr. d'eau employée.
Nous pensons donc que cette petite quantité d'acide
hydrosulfurique libre 0,009 était. déjà produite par la
décomposition de Thydrosulfate magnésien.
Voyons maintenant s'il existe dans leau une quantité
de magnésie capable de saturer entièrement tout Facide
hydrosulfurique*
Après avoir évalué la quantité d'acide sulfurique en
combinaison au moyen de l'aoétate acide de baryte, qui ne
pouvait, comme le nitrate, transformer les hydrosulfates en
sulfates , on a eu pour kilogr. d'eau
Sulfate de baryte. 0,37
Pour acide sulfurique . 0,09
Nécessaire à la saturation de la chaux. . . . 0,024
Et de la magnésie. '• o,0!&5
Peu différent en effet de. o,o83
d'acide sulfurique des deux sulfates obtenus, eu observant
surtout la difficulté d'avoir des produits aussi privés 4*</£^u.
que le veut la théorie.
Nous avons, par un sous-carbonate alcalin^ précipité,
la magùésie et la chaux à l'état de sous-carbqnate , et le
précipité, lavé et séché, puis séparé comme ci-dessus, s'est
trouvé composé de sous-carbonate de chaux , 0,48 \ de
magnésie, o,-244* ^^^ 0,244 ^ous-carbonate contiennent,
magnésie , o, 1 1 : or , en déduisant la quantité o^025 unie
à l'acide sulfurique , on aura o, 11 — o,025 = o,o85 ma-
gnésie , qui demandent hydrogène sulfuré 0,07, pour leur
complète saturation. Or ce nombre est peu éloigné de 0,066
DE LA. SGGt£T£ DE PHARMiLClE« Q^
et 0,067, si Ton veut surtout songer à rimpossibilité d'ob-
tenir ]a magnésie calcinée assez sèche pour arriver i des
résultats très-exacts.
On peut donc admettre alors facilement que Tacidehy-
drosulfurique se trouve tout entier combiné avec la magné-*
sie , et que Facide carbonique libre tend à décomposer cet
hydrosulfate, puisque la quantité diacide hydrosulfurique
est en rapport avec celle de la magnésie du sous-carbonate
formé après Tévaporation de Teau à Tair.
En faisant passer dans 1000 grammes d*eau un grand
courant d'acide carbonique bien pur , et ayant par ce
moyeu chassé tout Tacide hydrosulfurique , Tcau éva-
piorée donna deux sous-carbonates terreux dont la pro-
portion fut presque la même que ci-dessus. Celui de
magnésie était un peu augmenté , o gr. 26 , parce que sans
doute il ne s'était pas fof iné 'd^hyposolfite comme dans Té*
vaporation à Fair , où cet agent avait réuni son action à
celle de Tacide carbonique sur Thydrosulfate.
Un kilogramme d'eau de la Pêcherie serait donc com-
posé ainsi :
Gaz azote :
Enyolume, o lit. 016 / J*""?' *" ^
V F. 0,70
En i>oîds o 010
Gaz acide carbonique libr-e :
En Tolume o lit. 198
En poids 1 . . . o a54
( Ce gaz aoide «arliontqae est représenté par o,584 de sous-carbonatc
calcaire. )
Il faudrait ajouter, je crois , en suivant nos idëes,
Acide carbonique -f ® ^''- *"< ^
to 080
venant du sous-carbonate magnésien , o^tCi, produit pendant Pévapo-
ration à Tair libre et par Faction de cet acide carbonique sur Thy*
drosulfate.
lie sottSHsarbonalie de magnésie existant prindtivement dans l'eau ,
kit , coiftiiM on «ait 1 de d,o3^ i^ de o, 1 6 i après cette <évapofatkn.
A1ot8> en tout, acide carboniqae. . . . <l^ ' \^,
logr.334 \
Gaz acide bydrosolfuriqne combiné i
En ToloevB. ............... o Ut. o^o
En poids o 064
XP. Année. — Février i8a5. *]
98 . BULLETIN DES TRAVAUX
Ou'doDC il ny aurait eu de libre que ,• ■ ,
En volume o lit.ooQ
En poids o 016 enriron.
Substances fixes ^
• * *
Hydrocblorate de soude '. o,oao5
_ Uydrosulfate de magnésie 0,119
Sulfate de magnésie. .': . 0,0780
———de chaux . . . é 0,0610 ♦
Sous'carbonate de chaux 0,4000
Silice 0to5io
Matière organique o,o35o
Perle • ". . . o,o2a5
0,7720
On voit quici la proportion des sels est un peu moins
considérable, et cela peut se concevoir, puisqu^il n'est pas
fait mention du sous-carbonate de magnésie , du soufre et
et de rbyposulfite que Faction de Tair et de Tacide carbo-
nique aurait formé dans le premier cas.
On trouvera sans doute une assez grande diiSTérence
dans lès quantités de matières salines que M. Fremy et
moi nous indiquons pour l'eau de la Pêcherie 5 je croîs
cependant pouvoir en rendre un peu raison, en observant
ici que , d'après ma manière de voir , je n^admets point
sensiblement de sous-carbonate de magnésie dans Teau en-
core intacte y comme j'ai cherché à le démontrer ; que de
plus la décomposition de l'hydrosulfate magnésien par
l'action de l'air et de l'acide carbonique libre ne doit pas
fournir des quantités constantes de sous-carbonate et d'hy-
posulfite , à moins que les circonstances de l'évaporation
ne soient bien* semblables j ce qui est presque impossible;
ajoutons que Thyposulfite de magnésie a pu former aussi
un peu de sulfate , et qu'enfin le sulfate de chaux trouvé
en très-grande proportion par M. Fremy, provient, comme
il l'a présumé lui-même , de la conduite en majçonnerie par
où s'écoulait l'eau sulfureuse lors de son analyse,. et que
depuis , sur ses observations , les administr^teuir& de l'éta-
blissement ont remplacée par un tuyati de zinc.
Je crois pouvoir ici revenir un moment sur Tanalyse de
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. OQ
l'eau de la source du Roi , que j'ai publiée au mois d*ôc-
tobref i8s^3 , Journal de Pharmacie y et devoir y faire une
légère observation . '
On se rappelîe , et on peut le voir page 4^^ ^^ 49^ ^^^
numéro^ d*octobre die ce journal , qu'en indiquant les. ca-
raclires chimiques des bases combinées^ avec Tacide hypo-
sutfureux , dans le produit de Févaporation de cçlte eau à
Tair, nous avions établi que la magnésie s'y trouvait très-
pjédQjninap te par rapport à la chaux, d'où nous avions
conclu la proportion d'hydrosulfate de magnésie plus
grande que celle de l'hydrosulfate cie chaux.. Nous, ayions
observé aussi que , dans^ la décomposition de cette eau
d'Enghien , au moyen d'un ^rand courant d'acide carbo-
nique bien pur , il ne s'était pas' fait d'augmentation sensi-^
ble dans la quantité de sous-carbônate de chaux , tàindis
que celle du sûus-carbonate de ^ magnésie était plus que
doublée 5 elle fut en effet de o §r. 082 , o gr^ 078 , o gr. 08
(p. 493), les hydrochlorate et sulfate de magnésie n'ayant
pu êtrç décomposés en carbonate^ Or, en calculant la com-»
position de ce sous-carbonate de niagi;iésie obtenu d'après
le mode ci-rdessus j^nnoncé ^ on trouve que la magnésie s'y
rencontre dans la proportion de o,o38 ( le sous-rGarbonai^e
se .compose de 27,665 d'acide, 25x84 magnésie d'après
M. Thenard) „ quantité presque nécessaire à la saturation
de l'acide hydroôulfuTique o])tenu , puisque ^ d'aprèsL
M.Thenard, L'acide hydrosulfurique 42,486 exige 25,84 ^^
magnésie pour être transformé en sel neutre : on aurait eu,
effet magnésie o,o38 , acide hydrosulfurique 0,062. Ne
serait-il pas probable alors que cette eau contint, comme
celle de la source de la Pêcherie , un hydrosulfate de ma-
gnésie, et seulement quelques traces d'hydrosulfate calcaire?
Nous penserions aussi que ces. deux eaux sulfureuses ont
une grande analogie , et si nous venons à comparer les ré-
sultats obtenus après l'évaporation de ces eaux à l'air et
ceux voulus par la théorie , on aurait :
■» 4
j ^
lOO BULLETIN DES TRAVAUX
Produits après févaporation de teau à Tair libre.
Eau iulfarûuâe de ià sçÊO^e du JSflU âulfiireuse J« la source de
' Moi. la Péclterie,
Soafr^ , . r . , . . . ^ Soufre ..... ^ o,o3o5
Hjposalfite de magnésie. . • l ^ ^i HjposuMite de 'magtiëtie; o.ira
■ I de chaux ( des | * ^ Hydroçhlorate de soude. ., o^oaa .
traces) J Sulfate de magnésie. . . . 0,073
Bydrochlorate de soqde. , . o,o5 Sulfate de chaux. . . i . . o^ooi
— — — ^ — de magnésie. . 0,1 Sons-carbonate de chaux. 0,400
Sous-carbonate de cnaux . . o,33 . - ■ ■■ .— ■■de magnésie. 0,10c
■ — '■ de magnésie. o,o38 Silice. . .- .* . . o,o5f
Salfate de chaux o,45 Matière ^égéto-animale . • o>o^5
' de magnésie o,io5 Perte. , , , . . . Q,oaa5
Silice ..• o,o4
Matière yégéto -^ animale et) s
perte. ...» .j'"»®4
Et d'après la ihéoriè ( r).
.Azote à o t. 0,76 p. 1° j; ^;? Asiote • * • "f «i: lit
ci»l ' '^ logr.014 ^ogr.oiq
1^ I Acide earbmiique. . {^g^ ^3 Acide carbanitpie. , . . {ogr.is^
S JPlas. acide carbon, L , ^,3^ Plnsracidecarb.dusoûs- fo 1. o^o
:< teT/^iâi;;^]....,, carb.magnésienformé.io6r.o8o
2.1 formés (ogr.o^a , ,^^^
'/aurait fol, oia Ou dont il n^ aurait de < ogr.oi6
1. 040 Acide hydrosnlfurique , iogr.064
fo I. 00^
c
|:l Acide hydrosuif ur. {^'oS
* I Ou dont il n'j aurait fol, oia ^ . ^
de libre que . . . (ogr. 018 libre que (^environ
Hjdrochlorate de sonde o,o5 jfy drochlorate de soude. . Q,oan5
■■■ * de magnésie o^io Hydrosulfate de magnésie. o,tif)
Hydrosuif, de ma- *} Sulfate de magnésie ..... 0,07^!
^ gnésie 0,101 f^ * ■■■ de chaux Q,o6i
^ I-.-...... de chaux t * ' Sous-carbonate de chaux. o,4oo
0 / (des traces) . . o,oi6j Silice . . , . o,o.5f
§ \ Salfate de magnésie. . . 0,1 oS Matière végéto-animale-. . o,oa5o
pj j- de diaux ..- • • o>45 Perte. ........... 0,0235
g fSous-carbon. de chaux. o,33
Silice .......... o,o4
Perte et matière végéto>
animale 0,04
<i) Nota, On doit faire attention que les erreurs typographiques des
câtcuts de la page 491* ont été rectifiées plus tard en janyier i8a4, page
48; qae de plus, la présence du sous-carbonate de magnésie dans le pra-
aatt des substances contenoes-primifivement dans cette eau , est une er«
renr d'après notre prçpre opinion \ aussi nous^ nous empresson» de^ la
signaler et de la rectiuer aujourd'hui* Nous ajouterons aussi à Pacide
carbonique libre celui qui résulte d^ la formation du sona-carbonate de
niagnésie par la décoqpipoaitioa de Vhydrosiilfate , d'aprèsi les raisons ci-^
dessns indiqiiées,
BE LA SOCXISTE DE PHAAIKIAGIE. 101
Sur la matière cristallfne dû gérofle ^ par M. Lodibert.
J'ai retiré du géro£|e une matière cristallisée que j'ai
riionneur de vous présenter dans Tétat où elle se trouve
au moment que Faction de Talcohol la sépare , et semble la
pousser à la surface du calice et des pétales non encore
développés de cette fleur, et sur laquelle il vous sera facile
de remarquer sa cristallisation irradiée. C'est au hasard que
je dois de l'avoir obseryée, car je n'ai lu dans les auteurs
de pharmacologie qui me sont connus rien qui pût mç
faire penser que, si elle a été vue , elle ait été bien indi-
quée. Trommsdorff, qui a fait, après Lewis, Cartheuser
et Neumann , l'analyse du gérofle , parle bien d'une résine
qui s'y trpuye à six centièmes \ mais la manière dont il Ta
obtenue, ses caractères physiques, je ne. parle pas des
caractères chimiques, ne les ayant pas étudiés, me font
penser qu'il n'y a pas identité entre la résine extraite par
Trommsdorff, et la matière cristallisée que vousiives sous
les yeux»
Un de mes collègues au Val-de-Grâce désirant appli*
quer une embrocation vivement excitante sur les membres
d'un officier depuis long-temps grabataire , par suite d'un
rhumatisme contre lequel divers moyens avaient été exé-
cutés sans succès , je lui proposai une solution alcoholique
de savon animée par les huiles volatiles dç gérofle, de sas-
safras, de sauge, de thym, et Fambre gris. L'usage qu'en
fit le malade fut suivi d'un mieux qui engagea à la conti-
nuer; mais l'huile de gérofle que je possédais étant épui-
sée , je crus pouvoir la remplacer en saturant des princiT
pes solubles du gérofle l'alcohol à 4o destiné à la solution
du savon. Je fis , en conséquence , une teinture très-char-
gée, je me servis du gérofle de Cayenne *, je n'y vis aucun
de ces points cristallisés qui attirèrent mon attention lors-
que , préparant de nouveau cette teinture , j'eraployai le
102 BULLETIN DES TRAVAUX
géroflé dît anglais , parce que la compagnie anglaise de»
Indes-Orientales, le fournit à TEurope. Ce géroile était
très-odorant et légèrement givré ; je crus même que cet
aspeôt était dû au taie dans ]equel il aurait été roulé pour
affaiblir la teinte brune du géroile de Guyenne. Je le mis
dans un entonnoir de verre , j'y versai par filet, comme
en arrosant , Talcohol à 4o avec lequel je devais le ineltre
en macération. Ce lavage en détacha des particules, mica-
cées gagnant le fond de Falcohol ; elles étaient en. si petite
quantité , qu^après les avoir séparées par le filtre , je dus
me contenter de reconnaître par le frottement entre le&
doigts si c'était du talc ; cet essai suffit pour me donner Tns-
surance que telle n était point la nature de ce léger dépôt..
Le gérofle fut introduit dans un vase avec Falcohol de la-
vage , et laissé à la température de Tatmosphère, 1 2^ Réau-
mur. Le lendemain , la surface de cette fleur présentait de
petits cristaux blancs , très-déliés et rayonnans. L'insolu-
bilité , ou du moins le peu de solubilité de cette matière
dans le liquide alcoholique et à la température où il se
trouvait-, s'indiquait par sa présence. Je ne risquais ri ei>
d'attendre pour la séparer, d'autant plus que la quantité en
augmentait chaque jour. Lorsque, après une quinzaine, je
je m'aperçus qu'elle restait la même, je la recueillis sur
un filtre. Elle était en quantité telle, qu'il devenait possible
de la soumettre à quelques essais pour en reconnaître la
nature, paraissant s'approcher de celle des substances aux-
quelles notre collègue , M. Bqnastre a donné le nom de
sous-résines.
La manière dont cet habile expérimentateur a traité ce
sujet, me faisait une loi de lui remettre cette matièi^
blanche cristallisée , et alors fortement imprégnée de l'o-
deur du gérofle ^ persuadé d'ailleurs qu'en tout élat de
choses, il la manierait mieux que je ne pourrais le faire.
Je désirais lui laisser le soin de vous en faire connaître
l'existence) et, après en avoir étudié la nature , de lui asv
tf
"DE LA SOCIÉTÉ DE PHAKMACIE. lo3
signer le nom qui lui convient \ je l'en avais prié , son ex-
trême délicatesse a exigé que du moins je vous entretinsse
de ce que le hasard m'a montré. J'ai donc remis en macé-
ration du gcrofle anglais dans l'alcohol à 36 et à 3i ; j*ai
encore obtenu de cette matière cristallisée 9 quoique le
dissolvant fui plus aqueur, et que lé gérôfle fût beaucoup
moins givré que celui employé la précédente fois. C'est de
cette simple opération que je vous offre le produit; mais
vous dire ce qu'il est, c'est une question dont la solution
est de droit réservée à M. Bonastre , et sur laquelle il ne
tjtrdera pas à vous satisfaire avec le talent que vous lui con^
naissez.
Note de M, Bonastre , swr cette substance.
Là substance particulière dont il vient d'être donné lec-
ture n'existait peut-être point dans le gérofle que M. Trom^
msdorff soumit à l'analyse. Il est vrai qu'à l'époque où il
fit cette analyse , on ne fecberchait pas avec autant d'inté-*
rct et une curiosité aussi suivie ces substances cristallisa-
blés des végétaux ^ soit qu'on veuille les ranger parmi les
alcalis organiques ou bien parmi les substances sous-rési-
neuses.
Quoi qu'il en soit , cette substance fut aperçue pour la
première fois , à ma connaissance , par M. Baget ^ qui
m en remit environ un décigramme. Je le retrouvai en-
suite dans le gérofle de Bourbon, mais en très-petite quan*'
tité. Les recherches que nous fîmes depuis ppur nous en
procurer de nouvelle furent tout-à-fait infructueuses. Je
le désignai provisoirement sous le nom de caryophyllin
ou caryophylline. '
>M. Lodibert, notre collègue, servi , compote il le dit,
par le hasard , et n'ayant aucune connaissance de l'essai de
M. Baget Y la découvrit de nouveau, et eut l'avantagé de
spécifier le gérofle qui la produisait plus particulièrement :
c'est le gérofle des Moluques , dit gérofle anglais. Celui
de Bourbon en contient beaucoup moins , et le gérofle de
Cayenne n'en contient point du tout»
I04 BULLETIN DES TRAVAUX ^ ETC.'
On pourrait inférer de là que la température dn paya
on croissent les géroffiersînfloe beancoop sur la formation
de cette subslance, puisque les pays où la température est
sèche et cliaude en donnent beaucoup , tandis que les gé*
rofiiers qui sont cultivés à Cayenne, où la température
est chaude , il est vrai , mais humide , n^en contiennent
point. Le gérofle de Bourbon tient le milieu entre les deux.
Nous avons obligation à M. Lodibert de nous avoir remi»
une nouvelle quantité de cette' substance cristalline pour
pouvoir l'examiner. Il nous annonce aussi qu'il a obtenu
du même gérofle une huile fixe , verte, acre, aromatique.
La caryophylline , ou matière cristalline du gercée, est
une substance blanche , brillante , satinée , et présentant
pour forme régulière des cristaux globulaires , radiés, di-
vergens ; elle est sans saveur et sans odeur, surtout quand
elle ne retient plus d'huile essentielle ; elle est un peu rude
au toucher, mais n'a point Tâpreté et la sécheresse des
sous-résines élémi , alouchi , etc. ; aussi n'est-elle point
phosphorescente par le frottement. Elle n'est soluble que
dans lalcohol bouillant et Téther. Les alcalis caustiques la
dissolvent en très-petite quantité à froid; encore est-il
probable qu'elle retenait un peu de résine soluble.
L'acide sulfurique concentré la fait passer à une couleur
rouge coquelicot qui noircit peu après. Mise sur le feu
dans une capsule en verre , elle fond à la manière des ré-
sines, et se volatilise sur les bords du vase , en formant un
bourrelet composé de petites aiguilles excessivement déliées
et très-blanches.
La caryophylline appajrtient par sa cristallisation, son
aspect , et ses autres propriétés chimiques a la classe des
sous-résines ; et effectivement., M. TrommsdorjflTa trouvé
sur i,ooo parties de gérofle 60 de résine soluble parti*
cuiière. Cinq cents grammes de gérofle des Moluques
ont donné environ quinze grammes de cette substance
cn^ftUine.
s=±
PABIS — IMPRIMERIE DE F^ , RUE RACINE , N«. 4 , PLACE nEL'ODEOK.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
' ■ ■ Il I I ■ I ■■ I ■ i I ■ I ■■ ■ ■ «^ n , I ■ I t ■ 'J n t ■
* 1 . ■ ' /
N". III. — 1 1*. Année. — Mars i8î5.
«M«w»Atfa
RECHERCHES SUR LE GENRE ffi/ÎZ7/)0;
Par MM. Pelletier et Huzakp fils (i).
On entend assez fréquemmentdes personnes se plaitidr^î
dWop acheté des saibgsiieS'qui n'ont poiâtimôrda, ou qui
ontoccasionë des bles^oresdouloureuseaiefidoiftgues à guë^-
rir« Des plaintes adi;ea6ëes. à Si^^le ppélef)de ^Ucc otit
engagé ce magistrat à> ccmisiiker Ae conseii ^de «aldhrité à cet
égard ,< et nous avons» iété lofalargés par leConseîij^M^^ette-
tier et.moi , de recherchejriquellesétaieiitie& sangsues qui
ne.fllardaieiit point ^^e^ qnslleB létaient lidles.cjiiiS' ocoasio-
naient'de» plaies doul^urensesiet longues èguédv; « • t
liEcms avons trouvé que dans les deux espèces jde^aiiigsuQS
employées ûrdinairement^ia ^rise et la verie (àirudo sa»^
guisuga medicinaUs et hirudo .,sa79ffH^uga pfficinaUs de
(i) ^ ti«àvaii , clû à M. VLtnxtA fits tiniqncmeiit , di<ët^'80Omi$ »a juge
ment ck TAcad^mie royale ^^m sciences de l'Institat ; les couôlttsioas de
MM. Latreille et Dume'ril, commissaires, proposant à ]'Acad«mie de
âécidef* que ee mémoire , (fwiintéret$e légalement les méàétpini et les natu-
ralistes^ soi^ inséré parmi cet^dÊ ées saPans étrangefn , ont-^të adaptées
et signées par M* Cuvier^ 0ecriét»iFe perpétuel : jaitrier rSaJI.
( iVdZe du^ Redaclenr. )
lA^. Année. — 'fWfetr* ï8a5. 8
^ 1
I06 JOURNAL
M. Sàviony (i); hirudo sanguisuga medicinalis eihirudo ,
provincialis de M. Cauena (2) ^ il y a des individus qui ne
mordent pas dans, des circonstances qu'il ne nous a pas
toujours clé possible <le deviner (3). Nous avons trouvé
nussi que quelques-uns produisaient des blessures doulou-
reuses 9 longues à guérir , dans les circonstances sui-*
Vantes :
1*. II est des personnes d*un tempérament faible Ou
d*une coustilulion telle que les plus petites plaies sont tou-
jours chez elles accompagnées d^accidens , de sorte qu'une
écorchure , une simple coupure sont toujours loag-temps
à guérir, et se compliquent souvent de phlegmons doulou-
reux et même considérables. Les personnes les plus ro-
bustes se trouvent aussi amenées momentanément au même
état par le fait d'une maladie sporadique , et dans ces deux
cas les morsures des sangsues déterminent quelquefois les
accidens dont on se plaint-; ^
a^. La cicatrisation de la petite plaie occasionéepar la
nlorsure s'accompagne souvent d*un prurit extrêmement
incommode ; quelques malades peu patiens se frottent , :se
grattent , les edfans surtout : la plaie eât irritée , elle s'en-
flamme , s'envenime ^ comme V<m dit ordinairement , et la
guérison en devient d'autant plus longue k obtenir ;
- 3^. Enfin , il est des personnes extrêmement sensibles ^
que la morsufe des sangsues fait souffrir si cruellÊsnent
qu'elles ne peuvent s'empêcher de* tourmenter ces animaux ,
(t) Système des sinneUdes , principalement de celles des côtes de
l'-£gypte et de- la Syrie , par Jules^César Safignjr. In-fol.
(3) Monographiedu genre hirudo, par le^professeur Hyaciathe Cafena.
JHemarie â&lla reale Academia délie scienxedi Torino, ln-4°.Tom. XXV*
Torino, i8ao. .
(3) On sait «{^^elles ne mordent pas géne'ralement quand elles sont
gorgée$ de sang et pendant les p/amier» temps qu'elles mettent à ea
dige'rer une p»rtie. Elles refusent encore' de mordre aux e'poques oà
elles sc^icpoûillent de leur ^piderme , époques où il en périt quelque»-
unes et où elles sont évidemment danê un état de iiouffrance..
DS PHÀRMAGIS. IO7
de les arracher des plaies qu'ils oot déjà faites, ou de les
en détacher au moyen d'eau salée , de vinaigre , d'huile ,
qu'elles yersent^ur eux. Or , lé médecin Vitet (i) a re-
marqué ^ et nous ayons vu après lui , que lorsqu'on tour-
mente les sangsues , surtout lorsqu'on les presse entre les
doigts ) ou lorsqu'on leur jette du sel, du vinaigre, ou
toute autre substance acide, alcaline ou spiritueusô sur I0
corps , elles epèrent une espèce de vomissement ; il a re-
marqué que les matières contenues dans leur canal ali«>
mentaire ont quelquefois une odeur de substance animale
en putréfaction. Le même phénomène s'est présenté une
fois à nous , à l'ouverture d'une sangsue verte. On sait que
des matières animales en putréfaction , mises en contact
' avec une plaie , en retardent au moiïis la^guérison. Nous
pensons donc qu'en tourmentant les sangsues en succion ,
on les force quelquefois à rejeter sur la plaie les matières
contenues dans leur estomac , et que leurs piqûres devien-
nent encore par cette autre cause plus longues et plus dif»
ficiles i guérir.
De ces données il résulte que les sangsues employées
communément à Paris ne mordent pas quelquefois , et
quelquefois aussi qu'il y a telle de leurs morsures dont la
cicatrisation est beaucoup plus longue qu'elle ne l'est
tMrdinairement.
Cela posé > il restait â examiner s'il y avait d'autres es-
pèces que l'on pût confondre avec celles qui sont ordibai-*
rement employées, et il fallait voir si ces espèces pou-
vaient occasioner plus particulièrement les accidens dont il
s'agit. Nous avons trouvé que l'espèce appelée en France
sangsue de che^^al se rencontrait quelc^uefois dans le com-
merce mêlée avec les espèces grise et verte j nous avons
trouvé quo c'était elle que l'on accusait surtout de pro-
■fe^
I I II <
(i) IVaité de la Mdgsue médicinale, par Louis Fitet , etc. In'8^ , fîg.
Paris f .Ï809.
JIO J0URKAL
elles nageaient d^ms Veau ou s'arrêtaient sur les parois du
seau, jamais sur la peau : quelques-unes ont été écrasées.
Nous en avons mis à sec dans le pli du paturon , elles ne
s'y soQt pas attachées davantage.
Nos expériences étaient bien propres à faire droire que
ces aunelides ne mordaient point. D'autres recherches nous
6nt prouvé que leur manière de se nourrir était différente
de celle des sangsues vertes et grises.
Nous avons mis des lombrics terrestres dans le bocal
des annelides, dits sangsues de cheval ; le simple contact
des lombrics avertit ces fausses sangsues que c'est une
proie ; elles se retournent sur eux avec une promptitude
surprenante , elles les saisissent avec leur disque ou leur
ouverture buccale, et elles les engloutissent, c'est l'ex-
pression propre, de manière à en faire disparaître jusqu'à
plus de deux pouces de longueur , s'ils ne sont pas trop
gros. Si elles les prennent par le milieu du corps , elles
ploient cette partie et avalent les deux côtés à la fois *, si
les vers sont trop gros , elles finissent par les couper à
l'endroit saisi , et elles n'en font disparaître qu'un côté.
Une fois nous avons trouvé dans le rectum d'une de ces
sangsues des corps durs qui paraissaient être de nature
osseuse ou cornée ^ une autre fois nous y avons trouvé une
vertèbre entière et des opercules de poissons. Nous pensons
que ces débris appartenaient à l'épinoche , qu'on trouve
communément dans les ruisseaux d'une eau peu courante.
Nous avons eu plusieurs fois l'exemple que ces aunelides
se dévorent entre eux : un de ceux qui furent blessés par
le pied de la jument sur laquelle nous essayions de les
faire mordre , présentait quelques lambeaux qui ont éié
saisis par un autre , quoique le blessé fût bien vivant ; un
de ces mêmes aunelides a été pris par la tète par un autre
dé même grosseur , et est resté avalé ainsi en partie plus
de vingt-quatre heures : il est mort sans pouvoir se débar-r
rasser ; l'aunclidc vainqueur n'r quitté prise que pour se
DE. PHARMACIE» III
jeter sur des ^ lombrics que nous venions de nnëttrc dans le
bocal. La ^rlie avalée de la sangsue vaincue n avait encore
subi aucune altération dans le corps de Tautre au bout de
Tingt-quatre heures : une autre fois nous avons mis le
groupe d'un annelide avalé ainsi en partie par un autre
dans un bocal à part. L'annelidé avalé est disparu entièfe-
ment. Une autre fois enfin nous avons vu un corps noi-
râtre sortir par Tanus d'un de ces annelides : ce corps , qui
est resté plus de trois jours à sortir entièrement , s'est trouvé
être le corps d'un autre annelide. La partie antérieure jus-
qu'aux organes génitaux manquait, mais ces derniers or*-
ganes et le reste du corps étaient bien reconnaissables.
Les sangsues médicinales au contraire n'ont pas touché
aux lombrics ; nous n'avons trouvé dans leur canal intes*
tinal que du saiig. Jusqu'à présent , nous ne nous sommes
pas aperçus qu'elles cherchassent à s'attaquer entre elles ^
nous avons vu quelquefois les plus petites attachées sur les
plus grosses par leur disque y mais nous ne les avons pas
vues s'attacher par Touverture buccale.
Mais ce qui confirme d'une manière péremptoire que les
espèces dont il s'agit sont destinées à se nourrir d'une ma-
nière diverse , c'est la difi*érence remarquable qu'on trouve
dans la conformation du canal intestinal.
Nous n'avons point remarqué de différence entre le canal
intestinal de la sangsue médicinale grise et celui de la
sangsue médicinale verte (i) ] nous allons le comparer à
celui: de l'annclide dit sangsue de cheval : nous ne croyons
pas que ce dernier ait encore été examiné (2).
(]) P^itet et Thomas ont décrit ce canal intestinal : le premier, dans
son ouTrafçe déjà cité; \t second , >]bins son Mémoire pour serrir à l'his-
toire naturelle des sangsues, în-8*., fig. Paris, i8t)6. Morand Arant eux
Tarait déjà écrit dans l'histoire de l'Acadéinie royale des seien«es, année
'7^9» page 189.
(3) Quand ceci fut écrit, nous ne connaissions pas la l^ote sur u/^
mnnelide ttun f^tni'û nom^eau, par M* Duirochet^ insérée dans le Bulle-
119 JOURNAL
1°. Dans'les sangsues médicinales on volt sdnvent , qaiatid
Fanimal est vivimt , au fond.de l'ouverture buccale , sur la
&ce qui correspond au dos , ou à la face ÎQterne de la lèvre
supérieure , deux espèces de mamelons séparés par u» sil-
lon. Nous n'avons point remarqué cette particularité dans
l-anneiide dit sangsue de cheval ;
a^. I^s formes des mâchoires et des dents sont très-
différentes »
Les mâchoires des sangsues médicinales sont très-sortes
en comparaison de cdies de l'autre annelide. Les individus
des premières espèces , longs de cinq centimètres dans leur
élat moyen de dilatation, présentent des mâchoires aussi
gro.'Ses que celles d'un annelide dit sangsue de cheval , de
quinze centimètres. M. Caréna , qui a si bien décrit ces
mâchoires , ne nous parait pas avoir insisté assez fortement
sur celte différence de grosseur très-^remarquable.
Dons les sangsues médicinales récemment mortes , les
mâchoires sont enfoncées en partie entre des plis de la
membrane qui tapisse la bouche ; elles sont rapprochées
par leur extrémité postérieure et divergent par l'antre , de
manière à se présenter presque en forme de fleurs de
lis. (Fig. I , A.)
Dans l'annelide dit sangsue de cheval , les mâchoires ne
sont point enfoncées dans des plis dé la membrane qui ta- ^
pisse la bouche ; elles paraissent portées sur des plis de la
membrane qui tapisse la seconde cavité intestinale , et au
Keu d'être convergentes par une esti^émité , elles sont dis**
posées régulièrement sur une ligné transversale sur' l^
sphincter qui ferme la cavité buccale. {Fig* 5 , A*)
tin de la Société phiijomatique , en mars i3i7 i page i3o , et que M. &u-:
meril sous a fait connaître^. C'est évidemment le même annelide : on
peQt voir dans le rapport de M. Dumeril en quoi sa description dijQTére
de la nôtre. Nous ne connaissions également pa» l'ouvrage de James
Rawl in s Johnson (A treatis^ ont hc médicinal, leech, etc. London, i8i6),
qui a décrit les mœurs de ce même annelide , et dit un mot de son
canal intestinal.
. DE PHARMACIE^ Il3
3^« . Les de&ts que Ton. remarque sur ces mâaehoûres y et
que Ton ne peut apercevoir qu'» la loupe et au microscope ,.
9oiit) xians Itô sangsues médicinales grises ou. vef tes, de
petites pointes très-aiguës disposées en une lîgiie courbe qui
ressemble assei& bien à une scie demi*cîrculaire ; peut-être
y tt-t-il soixante ou soixante-dix de ces dents sur chacune
des trois mâchoires,. ( Fig. a et 3. ).
Dans l'hirudo dite sangsue de cheval , au contraire , les
dents forment sur la mâchoire une petite bande saillante
divise dans sa lopgueur par un sillon unique , et dans sa
largeur par d'autres sillons qui nous ont paru être au
nombre de huit ou neuf , en sorte que cette bande ou por-
tion des mâchoires forme, sur. deux rangs, dix-huit ou vingt
mamelons qui sont beaucoup plus gros que les dents des
sangsues médicinales y mais qui ^ont obtus à leur sommet.
ÇFig. 6 et 7 -) M. Caréna dit qu'il y en a quatorze sur chaque
rang ou vingt-huit en tout. Sur quelques individus couser-'
rés dans une liqueur spiritueuse , ces mamelons avaient
pris une teinte noirâtre , en sorte qu'on les distinguait à
l'œil nu sur les mâchoires •, mais on était obligé d'avoir re-
cours à la loupe pour. les compter, et jamais nous ne les
avons trouvés bien distincts.
Dans quelques individus ils se sont séparés des mâchoires
par la macération dans de l'eau , ou de l'eau-de-vie éten-
dtie , et ils se présentaient en forme de petite bande.
(,Ffg. 5 , l.Xi).
.Après la mort, les mâchoires s'effacent bien plus promp-
tement que dans les sangsues médicinales.
Sur les annelides que nous comparons , les mâchoires
sont contenues dans une première partie du canal intestinal
qu'on peut ap|>eler la bouche , et qui nous a paru de même
(i) C'est , nous pensons , un semblable accident qui a porte' M. Savigny
à croire que dans quelques individus de son espèce Hœmopis nigra il y
avait , outre les trois mâchoires , un petit crochet mobile.
Il4 JOlïï^NAL
grandeur et de même forme à peu prés. Cette iBoadie est
terminée par un bourrelet ou sphincter.
^. Dans les sangsues médicinales , ce spkineter forme-
une ouverture très-étroite , à travers lacpeUe les instru-
mens les plus fins ne sont introduits qu avec difficulté et
qui , après la mort , ne laisse souvent pas écouler le sang'
contenu dans le canal intestinal. (^Fig, i , E. )
Dans l'espèce dite sangsue de cheval , cette ouverture est
fort large , le sphincter n'est pas rétréci ou du moins ne
Test que très-peu « et on ne l'apercevrait point si la mem^
brAoe ne changeait pas de couleur et ne devenait pas
épaisse et fortement plissée dans le sens de sa longueur.
(F/^.5,E.)
5**. Cette membrane , qui est très-forte et blanche , ta-
pisse une seconde cavité que Kitet appelle Tœsophage (i),
et qui est terminée postérieurement aussi par un sphincter
très-distinct. Dans les sangsues ^lédicinales , cet oesophage
est peu éteodu , et le sphincter forme encore une ouver-
ture assez étroite. {Fig: 8 , A. ) Dans l'autre espèce cette
cavité est très* grande , trois et même quatre fois plus que
dans les autres. {Fig* la, À. ) Le sphincter qui termine
cette cavité est bien marqué : quoique l'ouverture qu'il
entoure soit plus grande que dans les espèces médicinales ,
il en rétrécit un peu le passage. ( Fig. la , B.)
6"". Une troisième cavité , la plus considérable de toutes^
est la suite de la seconde. Dans les sangsues médicinales ,
elle s'étend de B en £ ^fig* 8 , où elle se divise en deux
cavités qui vo]|it se terminer vers le disque eu Z Z , sans,
ouverture visible , et que l'on a appelées des cœcum.
Cette grande cavité est interrompue par des brides
(Jig* 8 , n D d) qui forment des chambres dont on distingue,
toujours facilement sept ou huit , souvent davantage , et de
chaque côté desquelles on trouve une ouverture aboutis-*
(t) VoyQz son ouvrage déjà cité, page aa.
DE FHARMA.CIE. Il5
saM à une espèee de cul-de-sac disposé devant en arrière
(Jig* 8 , c c c ) : dans ces ctûs-de-sac , qui sont au moins au
nombre de quatorze à seize , on troure toujours, dans Tani*-
znal fraîchement tué, du sang noir , peu liquide et gluant ^
les derniers sont les plus profonds. Morand en a parlé ,
Thomas les décrit , f^itet les a appelés les estomacs de la
sangsue , et il en a compté treize de chaque c6té, ou vingt-
six en tout ; ils ont , dit-il , lafoime de panier à pigeon.
La membrane qui tapisse cette cavité oii estomac com*
plexe est fixe , transpareute.et ne change pas de^nature dans
les cœcums^ la cavité de ceux-ci est aussi interrompue par
quelques brides , mais ces brides sont moins fortes et n'ont
point de culs-de-sac comme la partie antérieure. .
Dans Tespèce dite sangsue de cheval, cette cavité est bien
différente : elle ne se divise point en deiùL conduits posté-
rieurs , elle se termine aux deux tiers postérieurs du corps ,
en 3 yfig* 12; elle n'offre point de culs-de-sac latéraux; la
membrane qui la tapisse est très-transparente , et elle offre
quelques plis sans direction fixe , longitudinaux le plus
fiouvent , qui semblent seulement destinés à lui donner la
facilité de céder aux divers mouvemens et extensions du
corps de Tannelide *, elle contient dans toute son étendue ,
au lieu de sang , une pulpe blanchâtre assez liquide.
^®. Nous venons de voir que la troisième cavité du canal
intestinal , celle que Ton appelle estomac , se divisait ^ dans
les sangsues médicinales , en deux cavités que Ton avait
nommées les cœcums : à Tendroit où cet estomac se divise
ainsi , supérieurement aux cœcuips , le long du dos , corn-*
mence une quatrième cavité longue , très-étroite , qui oc-
cupe plus dé la moitié de la longueur du tiers postérieur
du corps , et dont la membrane assez épaisse et d'un rouge
brun est striée obliquement d'une manière régulière très-
remarquable (Jig> 8, H). Une seule fois nous avons cru
trouver que cette cavité communiquait avec la précédente.
Nombre d'autres fois nous avons cherché cette communi-
Il6 JOU.KHilL
calion sans la trouver , et hous n'avons pas pu faire passer,
par injection, dé Teau dans cette cavité; nous, doutons
donc que celte communication existe. Nous avons regardé
long-temps cette cavité comme un organe creux particulier
dont Tusage nous était inconnu ; mais son analogie avec un
orgune qui se trouve dans lannelide dit sangsue de cheval ,
au même endroit , et qui fait évidemment partie du canal
intestinal , nous fait croire que la cavité dont il s*agiten fait
également partie dans les sangsues médicinales {t).
Dans Tespèce dite sangsue de cheval , une quatrième ea«*
vite fait suite aussi k l^estomac , mais elle communique avec
cet organe par une ouverture constante entourée d'nn
sphincter très-fort. Cette quatrième cavité est largtB , sa
membrane intixme est trè^rforte ^ jaune , et trè»-plis$ée y
mais d'une manière toute irrégulière (voyes^t^. la , H).
Elle contient presque toujours un liquide épais d'une coup-
leur jaune.
8^. Dans les deux genres d'annelides dont il s'agit on le*-
marque , sur le dos , à la partie postérieure près du disque,
luie petite ouverture. Cette ouverture communique dans
une cavité que Ton a con^parée au rectum. Dans les sang-
sues médicinales , ce rectum (^r- 8 et 1 1 ) est placé sur les
csecum à là suite de la cavité précédente , ayec laquelle nous
n'avons pas trouvé de communication apparente.
Dans l'annelide dit sangsue de cheval , au contraire , les
injections passent à travers toutes les cavités jusque dans
le rectum et sortent par l'ouverture extérieure. Quelque-
fois nous avons pu suivre la communication au moyen de
ciseaux très->pointus. Un sphincter sépare seulement le rec-
tum et la troisième cavité ^ il est souvent si étroit qi^'om
(ly Tbomas dit positivement ( page 44) <iu® Festotnao cle ces èaogsaes
fla« divisa eu trois oaviUa. Celle du. jnilieq serait la cayitë dô|it aoos par-
lons ici. Nous croyons que Vitet a appelé cet organe le grand canal
excrémentiel , tandis qull a appelé le rectum, dont nous parlerons plus /
loin y sac excrementiei.
pourrait croire qu'il n*y e^ a pas. Les dûiix faits rapportée
page iio nous font croire que les divers sphincters ou
ourertures qui sépareni les cavités. peuvent se dUater mo^
mentaaém^t , pour laisser passer les eorps qui n'ont pas
pu servir d'aliment à Fanuelide».. .
Telles, sont les différences que pnâseoate/ le canal in-o
testinal* . > . ' ^ , .
. Les sangsues mëdicinales'^tant propices à sucer le ^ng,
il ne nous paraît pas étonnant que l'autre annelide , dont
les organes de la digestimt sont si différens, me ^e nourrisse
pas de laméme manière. La fermetés dents en 'Scie courbe
dés premières est trés^^couvenable pour ineider' la pefati ,
tandis que les dents en mamelons obtus du second animal
paraissent bien peu propres à Un pareil usage.
Mais ^ dira-t-^n, il existe cependant un annelide qui
s'attache aux jambes des bœufs et des chevaux , qui sucé
lô sang de ces animaux et qui paraît àite atttre qu'ùtie des
sangsues médicinales ordinaires -, quelle e^t donc cellei-ci ? '
'Voici ce (|ue nous pouvons répondre a cet. égard.
n a appelé sangsue de, cheval un annelide noir sur le
dos et quelquefois sous le ventre , plus ordinair^oçkent ver^
dâtre dans cette partie et tacheté souvent alors de noir.
Or , nous trouvons une variété de la sangsue médicinale ^
laquelle cette descriptiou convient sou^ jloaa les rapport^
Ses mâchoires et son canal intestinal sonltol^aleiiient sem-
blables à ces mêmes ipj^ganes de la sangsue médicinalei
Quelquefois elle se trouve dans le comi^erçje* mêlée avec
la Variété commune^ à bandes.- £n l'examinant superâ-
ciellement^ elle parait toute noire en dessus; mais , en la
regardant bien attentivement , on remarque sur le dos de
quelques individus lés traces des bandes qui distinguent la
sangsue médicinale. .Lia macération fait apercevoir cesban*-
des dans quelques-uns de ceux où on ne les voyait point
tandis qu'ils vivaient pi y en a d'autre^ où l'on ne peut pas
/'
Il8 lOUBHAL
les distÎDgner quelque moyen qu'on emploie (Jig. i5 ) (i);
On sait que la couleur des aiiîhianx est très-variable , et
qu'elle change souyent avec les localités. Il ne serait donc
pas surprenant que la sangsue médicinale acquit cette cou-*
leur noire foncée dans quelques marais , mares ou ruis^
seaux Taseux ^ peut-être aussi les individus noirâtres dont
nous parlons appartiennent-ils à une variété de la sangsue
médicinale \ Thistoire de ces annelides est loin d-étre par^
faite.
n nous semble donc que la seule apparence extérieure a
fait confondre cette variété de la sangsue médicinale avec
une espèce toute différente qui ne suce point lé sang des*
animaux.
Les caractères anatomiques que nous venons d'exposeï*
, ne sont pas les seuls qui distinguent les espèces desangsues *
il en est quelques autres purement extérieurs que l'habitude
de voir apprend à saisir ; leur énumération terminera cette
description comparative.
Les sangsues médicinales et leurs variétés , quand elles
sont fortes et en santé (il) , se mettent , se contractent en
forme d'olive lorsqu'on les lire de l'eau , et présentent sou-
vent une résistance assez forte à la pression des doigts.
L'autre annelide est allongé et ordinairement flasque 5
quelques-uns présentent de la dureté , mais ils se retour-
nent seulement en anneau dé la tête au disque , sans se
mettre en forme d'olive. Ces annelides , vers le Second
quart environ de la partie antérieure du corps , «elle ou se
trouvent les organes génitaux , sont plus renflés et plus
(1) M. Henry, de la pharmacie centrale , eut la complaisance de noa$
faire donner de ces sangsues qu'on avait mises à part et qu'on regardait
comme des sangsues de cheval ; quand nous les reçûmes, sur heaucoup
il était impossible de distinguer ces bandes du dos. Au bout de deux
mois de séjour dans un bocal où l'eau était renouvelée souvent , on
voyait assez facilement ces bandes sur le plus grand nombre.
(a) Nous voulons dire par là toutes celles qui ont le canal intestinal
conformé de la même manière.
DE PHARMACIE. II9
^consislans. Ce renfleinenf est surtout marqué après la
iiil>rt par une espèce de pression au-dessus et. au-dessoui
(Ji§. 16 et 17).
Les sangsues médicinales adhèrent beaucoup plus for-
tement par leur ouverture buccale.
Par rapport à la couleur , le fond de la robe est très-
variable dans les sangsues médicinales et dans Tespèce dite
sangsue de cheval ^ .on en trouve depuis le vert clair et le
vert grisâtre jusqu'au noir foncé : le dos est généralement
beaucoup plus obscur que le ventre : celui-ci présente sou-
vent des taches brunes ^ très-irrégulières en grandeur et
variées e]i position. Le fond de la robe.n'ofire donc aucun
•caractère distinctif extérieur.
Mais il n en est pas de même des bandes qu'on remarque
sur le corps. Dans la sangsue médicinale grise (hirudo
jangmsuga medicinalis de M. Savigny , hintdo medicinalis
de M. Caréna), on trouve le plus ordinairement quatre
iNindes bien distinctes sur le dos , deux de chaque côté
(Jig* 19). Ces bandes sont quelquefois interrompues par
des renjQemieps réguliers distribués de cinq en cinq an-
neaux. Outre ces bandes on remarque , excepté dans la va-
riété presque noire dont nous avons parlé plus haut 9 une
autre bande d'une couleur moins fpncée que le reste de
la robe , et qui fait la séparation du dos d'avec le ventre.
Cette bande marginale est bordée elle-même' de deux lignes
assez ordinairement d'un brun foncé , l'une sur le dos j
l'autre sous le ventre (Jig» i^)* /
^ L'autre sangsue médicinale , vulgairement appelée sang-
sue verte ( hirudo sanguisuga officinaUs de M. Savigny »
hirudo provincioMs de M. Caréna) 9 ressemble beaucoup à
la précédente. Mais la seconde bande du dos est moins
tranchée , et elle se joint à la bande marginale par des
teintes transversales , en sorte que les c6tés ps^raissent por-
ter une séria de facettes qui s'étendent de la tête au dis-
que (^Jig* 20 ) ; nous avouerons que souvent il nous a été
©
^
X20 JOUBMAL
Crès-<l]fficîle de distinguer si une sangsue donnëe ëtâit de
la variéié verte ou de la variété grise-^ la. Couleur généta-
lement plus verte dans la première n'est pae constante ,
nous en avons eu de couleur jaun&tre-fauve (Jig> 120).
Enfin y dans une variété de la sangsue médioinale doiit
on n'a pas encore jpaiié , nous croyons , les bandes sont
remplacées par des ligues de points noirs régulièrement
disposés de cinq en cinq anneaux ; la rangée la plus au mi-
lieu du dos est parfois à peine distiBcte. Ces {>ointa sont
souvent réunis par une bande jaunâtre qui forçie alors les
deux lignes longitudinales du 4os« On trouve «fcsez eom-
munément cette variété m^lée , dans le commerce , a¥ec
les sangsues médicinales ordinaires ; elle est généralement
noire et n'est pas très*grosse. Nous en avons rencontré des
individus dW très-beau vert (fig. 18 ) , d autres d'un vert
très- foncé et de dimensions très-grandes. Ncrus n'avoue pu
connaître de quel piys venaient ces Sfingsues ; nous avons
eu tout lieu de croire qu'elles venaient de -New^Yorek , aux
-États-Unis. ^
- Dans Tannelide dit sangsue de cheval il n'y a «pas de
-bandes longitudinales continues -sur le dos (fi^> f^^) 9
•comme dans les sangsues médicinales ; ^n rett^arque seu-
lement dans les variétés peu fotic^ées en couleur de petites
mouckctures très-irrégulières , brunes , qui peuvent pre-
'Senter pai*fais , il est rtki , Tai^eet de bandes 'l'érs^ueTa^-
nélidesâraccourcit, mai s ces bandes sont toujours inter'>
rompues et assez irrégulièratuent disséminées Astns l'état
ifitoyen de dilatation de ranimai. La figure t^ reptésente
un individu où ces tacbes avaient le plus l'apparence de
bandes. Les points noir$ que l'on a appelé yêuit forment
encore une difTërence quand on peut les apercevoir. Dans
la sangsue médicinale , ces points sont placés comme on les
voit dans la figure i3 ; dans l'autre annelide ^ iU' oilt la dis-
tribution itiarciuée dans la figure i4 (i)* La loupe est le
i^*
(i) Voyez aussi le Mémoire déjà cité de M. Caréna. '
Saornal d^I^aarmaCL^-- mars zSaô
ANATOMIE DES SANGSUES.
Genre' ffù'iulo .
■■ V
■ \
r
^/eitmal de Pharmacie . mars tSaS ,
SAXGSrES .
Genre ffù'ii_<{o .
»^^ ■•■" ■— f^
Jimnial Je Phamuu.-ie
SANGSUES .
Genre" HiruJo ■
plus 30UTent indispensable pour les aperce?oir dans 1«
première ; dans le second , on les voit souvent à Tœil nu :
dans tous les deux la macération .les fait distinguer plus
facilemeât*
Le bal que nous nous ëtioiis propose était , comme on
Ta vtLj de rechercher quelles sangsues produisent des
morsures douloureuses et longues à guérir , et ensuite
quelles étaient celles qui ne mordaient pas et que Ton
pouvait confondre avec celles propres aux saignées. Le
travail que nous avons entrepris à ce sujet nous ii,pix>iivé
qu'une espèce qui passait pour faire des morsures doulou-
reuses était précisément celle qui ne mordait pas. Comme
on en trouve cependant quelquefois , dans le commerce ,
des individus mêlés avec ceux dé^ bonnes espèces , nous
avons donné les signes anatomi^ues et les signes extérieurs
les plus propres à les distinguer les uns des autres»
Peut-être trouvera-t-on plus tard que toutes les annelides
qui sucent le sang ont les ïnàchôirès et le canal intestinal
semblables à ceux des sangsues médicinales (i), tandis que
les autres ont ce canal conformé différemment*
En attendant nous proposons d'éter à Tannelide dite
sangsue de cheval le nom de sangsue et les épithètes^a/ig'ia*
sorba et sanguisuga^ et de l'appeler Azruéio 9orax\ ainsi
que Johnson Tavait déjà proposé àV^nt nous.
(i) Déjà na fait vient à Tappui de ceite conjectare. La petite hirudo
troarée en Amérique dans Tocil d'un, héron, qui paratt par conséquent
propre à sucer le sang , et qui a été remise à l'Académie de» sciences par
M. Percy, avait la partie postérieure du canal iotestinal- divisé en deux
cœcums comme la sangsue médicinale : les '' paroU de la fiartie anté-
rieure de ce canal s'étaient agglutinées» et il ne nous a pas été^ possible
de les examiner.
XI*. Année. — Mars iSaS. 9
l%% JOURNAL
• Î-. ' ' ' • ' • .
, \ . • . . ». .
ÈX'PLICATIO» DES FIGURES.
10^, I. Intértenr-de Ift bouche de. la, âai^yve nëdioiaaW , ooaâdërahlc-
' ment grossi , et tu , la paroi inférieure étant incisée et écartée»
^. Lefl-troi^ mâchoires.'
£\ Le splmuiter qutforaw la bôache et commence Foesophage.
Ç. L'œsopha^e^
JPi^. a. Mâchoire de la sangsue médicinale rua à la loupe arec aet deo-
' telures ou dents.
Fig\ 3; lAiSme mâchoire vue au microscope.
Fig. 4* Ooupe de la même mâchoire dans le sens de son épaisseur.
Fig\ 5. Intérieur de Ih bouche de l*annelide , que nous avons proposé
.d'apipeler hirudo porax aulieude «angsue de chèvftl , considéra-
blement grossi , et vu , Iji paroi .inférieure étant incisée et écartée.
A, Les trois m|!ichoires portées sur le sphincter £.
' È, Sphincter qui termine la bouche.
C CN&sophage.
i. Les dents ou mamelons ce séparant de la mâchoire..
Fig* 6. Mâchoire de Vhirudb thorax me à la loupe , dans un sens, et pré-
sentant ses dents ou mamelons.
Fig, 7. Même mâchoire Tue dans un autre sens , dans celui de Iskjig, 5.
Fig. 8. Sangsue médicinale de moyenne grandeur , ouyerte dans sa
longueur et dans le milieu de la face inférieure ou du rentre.
A. OEsophage.
B. Commencement de Testomac.
' . £. Endroit où Tesifàmac se divise en deux cœcnms.
Z Z. Gœcum qui ae termine en dbque iK.
D D D. Brides transversales qui divisent Pestomac en compar-
fimens ou chambres. ~
C Ç couvertures de» sacs de Pestomac qui se trouvent deux à
deux dans chaque compavtiment ou chambre.
^f. IL Cavité striée.emspiràle qui se trouve à la bifurcation de Tes- '
tomao » ou à Foii^ne der ocscums , entre ces mêmes cœcums
et au-dessus. >
0. Kectum dont Tourerture extérieure est sur le dos près le
disque.
K. Organes génitaux.
Fig» 9. Coupe transversale et grossie de la sangsue médicinale au milieu
de Pestomac.
A A. Parties de la membrane interne de Pestomac qui forment
les compartimens ou. chambres.
DE PHA.RMÀCIE. 1^3
JP'ig, 10. Autre section transversale e^ grossie du corps île, la.iangsae
médicinale, en H fjîg* 8»
Ab Vaisseai^ strié. « i i*';
Z^. «Le9 cœcums. . . ..
I^, II. Auti» seotion trans^eivale et grossie du oéfps dé la sâogtoe mé-
dicinale , en 0 , Jig. 8. * '- » ' \ ' «
o. Rectom. . -i .; .j >..;(•-. '>:'t . ..
J?^..'^scœqom«i.- / ". •. .. ..Wv-
i^V^. ». Atmeli^è y'hituào ^ùtéoè , â« ittd^irtie'grattdettf .^"bàtéffe dans
«a IttUgUetff' et à^ûêlé xttlUeh dtf'lréfit^ <AC1 dé ^fbdéii&féHkire.
• A.'OËsppliage. . ';'."'' '"."."'!!. ".;.''-
B.'CbrtQ^èncement de l'efstoMaé. ^' ' * . s: >. ii
Z; Tfermiilaisondérestonîâc.':' • ' * ' ' \ ; *'
H.' Ca^t^ à la suite de Vestôtnafc <iont elfe est séparée par un
* ' spEinctér assez étroit. ' ' , ' ' '
Dans cette figure , le rectum de l'annelide n'est point ouvert |
Jla,plju;9,p) est indiqua y:â lA.uiite.dAJft.cAiviU H^pardvwi^to*'
gées de points qui vont jusqu'au disque,
K K. Organes ^nkâàx: • ; . .'!
Fig, i3. Manière dont sont placés sur la lèvre supérieure, dans la sang-
sue médicmale ,'leâ poiofts nèi^'qti^bn appelle' yeux.
Fig, 14. Manière dont sont placés fur^iaièvre supérieure , dAnsPAinido
uoraxy les points noirs qû^on appelle yeux.
Fig.. i5. Sangsue xUiédioitiale.jiôkre.iOa vocfr ïeà tracer desibatude^' dor-
sales qui distinguent ezlérieurement cette ann/e^46,'deja éui*f
'^vàndé , ngdré i6l mais quelquefois ces bandes ne sont point aj^er-, ,
cevables. ' »> - ^
• Fig, 16. AnneUdequençm««ifo«W']^TopoaéiJ?i|lVtlér AifWot'or^
de sang^sue ^e cheval^ et qup Ton, confond souvent açec celle<re-
Fig.tf, Autre %k^do voraie ,'dlî cofuVenr Verte , avec i^ éaclièfs' irrégu-^ ,
4ièves, bntve», sur l»idQS/f!n.foi«ie 4ie Itgixdl 'KlAKîtudinâles , '
. mfdss in^çrrompue^ >^ce auitdUlingAe ce^r espèce^ àp^ lÛA^s.deift bain *
des. iQngituqjLna^les non intetrompues de la sangsue méduanale.
/'ï^.'TOi^SatijgSue ïttéaidnale ourûne dès lignes dorsale^^ longitudinales
estreotfittfc^îpàrdtfs'pftiftts^ilbiMS'-ètltf secV>nc(é^ Ugné pa# des'
points jaunâtres de cinq en cinq an;aeaux.'£lle est d'un beau vert
clair. On en trouVe de oruÀcs peu foncées en couleur : quelques-
• u^s^^to^a^eb^noir^ 'O^vletf jpoiqts^spnlt àprâevisib^', d'âbtres
_ T çnpnd'u» v,ert tr^:fowî^,,p^^quj5i^irt ily enia de^pt^jbuit .
' ' " I>6\ices âclonguéur dans leur état moyen d'extension .
laA JOURNAL
Ft^, ip. SangtQA m^dioiiule de i;rand«ur naturelle , o& les bandes qui
dittingtient la sangsue médicinale sont bieainarqaëes. Il se trouire
de ces sangsues qui ont jusqu^â neuf et dix pouces de longueur ,
dans un ëtat moyen d'extension. C'est probablement la Tarie'të
sanguisuga de Linnée , celle dont il disait : h JYorlandit medici-
màU$. inêtar adhihita , oruorU adeè éi^ida , ta not^ûm tanguime $t
uitd prifars equum dieuntur.
Fîg, ao. Petite sangsue médicinale de la yarie'të appelée hirudo iangut-
suga offUinaliê par M. Savignjr, hirudo prùwineialU par M. Caréna ,
•t qu'pn ^sigae dans lecoinnierce 40us le niom de 9angmi9 verte ,
]iarc.e^qi)'^lU est ordinaireiMnt plm ¥erte que la aangniiB méàicu
nale commune , appelée sangsue grise; elle est anssi ordinairement
beaucoup plus grosse, et aouyent de quatorze a quinze centimètres
de longueur dans un état mqyen d^extension. On Toit qu'elle
n'est pas toujours rerte. J'en ai possédé par le commerce quatre
ou cinq individus jaunâtres ou fauyes comme celui-ci « je ne sais
pas d'où ils Tenaient.
> ■ . , >
EXPÉRIENCES
Sûr Veau minérale ^ÏJEnghien^
•• ' ' • • Par M. VAtjQÛELiir. *" *'; ' " ' " ' ■
Dësitant avoir si dans Teau minérale d'Enghien ra(;îde
hydrosiilfuriqtfe est à Téiat d'hydrosulfate , j'ai fait les ex-
përiénces suivantes :
».- Première expérience. •' •
Tai m^té^Iané une solution di^; carbonate dç ^^iMMi^ii^el-
ques gouuea de protosujfate defeïr.,.l/B mélange jç^s^/^év^nn.^
laiteux , ensuite des flocons jaunâtres se sont mamfestés ;
ce qui confirme ce qu'on savait déjà , savoir , queié'dtfrbo-
natede <cliàux décompose le proto&iiliate.defer^/â^^^^ taet
alors de Peau hydrosulfurée dans <;a mélan^ge ,il deyi^i
noir ^ et il se forme un dépàt de la.méme couleu^i». /i u .
Deuxième expérience» . . -* •■
J'ai mêlé ensemble & peu près des quantités égk\és de
dissolutions de carbonate de chaux acide et d eau hvdro*
Dfi I^IIARMACIE. It5
lulfurëe très-forte » et j'y ai mis , ayant gii*eUe ne se tron-
blàt , quelques gouttes de proiesalfate de fer ; à Fittstant
même le mélange est devenu d*un noir très-intense ^ et il
s'est fait un dépôt abondant de la même couleur.
. Conclura-t-oh de cette expérience que Taeide hydrosul-^^
fbriqiie a décomposé le carbonate de chaux et a formé de
rhydrosulfete calcaire , lequet k aon' touF a décomposé le
protosùlfafte de fer ?
Mais Ton sait d'un autre côté que le earbonate de ferv
lorsqu'il est encore humide y est décomposé par l'acide hy-
drosulfurique. Or, Von peut dite que quand on met dan»
un mélange de carbonate dé chaux et de protosulfate de
fer de l^acide hydrosulfud^ue ,-)e sulfate de fer est décom<^
posé par le carbonate de chaux èl couvert! en carbonate
de fer, et que ce dernier est décomposé à son tour parFaeide-
hydrosulfurique.^
Troisième expérience.
J'ai fait un mélange de parties égales d'une dîssolatibnr
de carbonate de chaux très-forte et d'eau hydrosulfurée
aussi très-concentrée : je n'ai point obserréde diminution ,'
dans l'odeur , plus grande* que celle qui devait résulter de
l'extension de l'eau hydrosulfurée. J'ai mis ce mélange
dans une capsule , et aussitôt je l'ai placée sous le récipient
de la machine pneumatique oâril y avait une autre capsule
pleine d'acide sulfurique , et le vide a été fait le plus exac-"
temcnt qu^ a été possible. J'ai fait jouer la machine jusqu'à
ce que reffervescence, qui a eu lieu d'abord aveeviolenee,
eut cessé , et ensuite , comme le vide se conservait à trois
ou quatre lignes pendant long -temps, on ne pompait
plus que tous les quarts d^heure. Au bout de soixante heures
les quatre cinquièmes environ du liquide étant évaporés ,
nous avons retiré la capsule et examiné le résidu qu'elle
contenait. Nous avons remarqué i*. que sur \e& parois et
le fond de la capsule il y avait un sédiment de carbonate
fi6 jounwAi'
4e çbaox qtii*6>U dissous avec etkjcyjçsc^^ d^ns Fiiciâe
muri^tîqiie et 9$ns aucune odeur sulfureuse ; 2*^9 queTe^u
ii*a¥»it ni odeur ni saveur sulfureuse ^ i^. qu elle pré^ipi-*
tait le sulf^iU^ de fer 4*sJK>rd en blax^c , qui pfus^itl^ç^tàt
au J4^Rie*, ifu^flle ne poircis^it pullemeut r^éutç:4e
plomb ni (le nitrate d'argeut ^ mais lef précipitait e^ blai^c ;•
çepeqdâQt ce deriiier devient noir au bout d'uk^ certain
temps ^ 5^, Tacide oxalique y démontrait encore la préèen^ce.
du oarbonate.de chaux. . . . x "
Si J|:*4Qide.hy4^osulfuriqi|e.ppavait décomposer le carbo-
nate 4e ohfmx , nous auriot^ trouvé Une quantité notable
d'by^^^iuHMe de cette base i»ns la liqueur (c^r uou^ ne
pepBOii^pas qû$ ce sel so$t. décomposé dans I0 vide )% et
Viow r\y ei^ avops pas rex^^outcé* La couleur Doice qu'a
prisQ le précipité, d'ailleurs CQtt. petit , formé par cct^^ eau
dans la dissolution d'argent , peut provenir d'uu peu4'by'*
posulfite , formé par le contact de Tair \ car quoique nous
ayons entretenu le vide le mieux que nous avons pu , cepen-
dant il rentrait toujours |m.pe\i d'air pendant la nuit v j'ai
remarqua ça fSet q\ie le. mélange delà dissolut! pu de car-<*
bonate deçbaux. et d'acide bydrosulfuriquei se trouble,
beaucoup plus .promptemPAt p^r le contact de l'air que la
solution d!aci^eliyd|*osuIf\iiri<Iue seule \ cepejgidapt celle-ci
se trouble aussi , et j'ai observé fqu'il s'y forme n^pie de
Vaçîd^ sulfurique 9 et c'est ce qu'on observe à la source des
eauxsulfureuses, . * . .
Lu le «3 mars i8a5, à rAcadëraie d% médecine, section 4e pha.rmacie«
Sur un sel réfrigérant'^ par M. Vauqueeih.
J'ai ap^lysé. un sel apglais ;,;5u voici la comppsîtjion :
. Sur iQo parties j i"* ]\Iuriîite,de potasse*. . . 5j,
,. 3% Muriate d'ammoniaque,, ... . • .. ,, . , .3a.
, ; /S^ Nitrate de posasse» xo
. ve,pj8l^ mis. dans quatre, parties 4'eau et agité prompte-*
, V DE PlfAllHAiCIE. tùq
mçnt^ a fait descendre ic.thei^nfpn^i^tr^ d<i ]lé^uututd(3 20
à 5 au-dessus de zéro. . ,v ' ;
Pour savoir si notre ana^pe était e^cte., iito^â en avons
composé un d'après Jes proportiouÀ in4i^ué64 p^-^essns , et
Fayant mis avec la même quantité d'eau , nous av.ons obtenu
\xn résultat absolument semblable.
k « w»«*«w« *twy%/vww%iVtHMWv*t^tw/t^vm
œRRESPONDANCE.
On a récçQitnentfait des r6bhQrol\es sur la pu^ro^éketri"
cité ( ou celle que développe la cbaleur) dans des cristaux
de sels produits par Tart. Celle des minéraux était, comme
on sait ^ ançîe.njQeçQ,eDt connue ;.,,
Dans la Tourmaline , d'après les observations de Lémery •
Topaze. Cahton.
A'xinite. . . . . . . .v . • . ... . Brard.
Boracîte.
Mésôtype.
Prehnite y Hatiy.
. . Oxyde de zinc.
Sphène.
En 1817 , le docteur Brewster, d'Édimbourg^a recoaau
également, à Taide de la membrane interne de Yarimdo.
phragnûtes yla présence de la pyro-électricité dan« les mi-
néraux suivans : '
« . . •
La sco^ési^. . .) m^o^pe
La mésolite. . ) de Haûy,
La mésotype du Groenland ,
Le spatb calcaire ,
Le diamant ,
X'orpimen t j aune ,
L'analcimey •
L'amétbyste ,
Le béryl jaune ,
Le sulfate de baryte ,
Le sulfate de strootiane ,
Le carbonate de plomb ,
La diopside ,
Le spath fluor, rouge et bleu,
Le quartz,
L*îdocrase,
Le mellite ,
Le soufre natif,
Le grenat ,
La dicbroïtô.
L^ poudre de tourmaline est elle-même électrique.
I^S JOURIVAL
Votd les «utrefl tels qui ont offert des rignes de pjn
âectricité , à un degré considérable ,
Le lAitrate de potasse et de soude ,
L'ftcide tartriqne»
jé^ un degré plus faible ;
« L^oxftlate d^ammontaque , iLe prussiate de potasse f,
Le chlorate de potasse ,
Le sulfate de magnésie et de
soude y
Le sulfate d'ammoniaque,
de fer ,
de magnésie ,
Le sucre ,
L'acétate de plomb ^
Le carbonate de potasse ,
L*acide citrique ,
Le deutocblorure de mer-
cure%
Note sur la réponse de M. Fée à T article du Journal de
pharmacie ^ signé André.
Nous ne croyons pas devoir répondre aux personnalités-
dont Dous atons été Tobjet*, le Journal de pharmacie ne peut
s'ouvrir à ces basses plaisanteries; mais l'article de M. Fée
contenant des assertions scientifiques essentiellement fausses,
noue ne pouvons pas les passer sous silence. II nous accuse,
par -exemple , d'avoir compilé Wahl et Lambert , et d'avoir
fait entièremept , d'après les ouvrages de ces savans , nos
recherches sur les quinquinas ; nous nous permettrons d'as-
surer à M. Fée que , probablement , par ihadvertance , il
a dit la chose qui n'est pas exacte Il suffira , pour s'en
convaincre , de comparer notre article avec les travaux de
ces botanistes , et l'on verra que nos recherches sont véri-
tablement originales , eu sorte que nous prions M. Fée de
prouver le contraire par des citations. J.^J. Vihet. '
V^ PHABMÀCIEé lOiSbis
lwWMW^^^w(%^W^^(%^^%%^%É^^'^
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECmE.
SECTION DE PHARlMACIE.
i
- PRIX.
ti' Académie royale de médecine , section de pharmacie,
propose pour sujet du prix qui sera décerné en i8a6 , la
question suivante :
a Hecherclier par f expérience siks d^érentes substances
des sécrétions se troui^ent toutes fotniéeS dans h sang de
thommé et des animaux carnivores et herbivores^ >>
*
Les anciens regardaient le sang comme la source com^
mune où la nature puisait toutes les matières qui consti-
tuent lés éttes organisés.
Plus tard , on a pensé que le sang n'en contenait que
les élémens ^ qui ensuite étaient rassemblés et élaborés par
les divers organes.
Dans ces derniers temps , les belles expériences dé
M. Brande sur le principe colorant du sang, et de MM. Du-
mas et Le Royer sur Fexistence de Furée dans le sang des
imimaux auxquels lea reins avaient été enlevé^, semblât
donner quelque crédit aux opinions des anciens. '
L*Âcadémie pense : i^. Que c^est principale^oaient dans
le cas de maladie cheai Thomme où les fonctions des. or-
ganes sont suspendues , troublées ou ralenties , que Ton
parviendra plus aisément à résoudre la question ;
a®. Qu'à Fexemple de MM. Dumas et Le Royer , c'est
après avoir enlevé aux animaux certains organes dont la
privation n'entraîne pas une mort prompte , qu'il convient
d'examiner le sang ^
3**. Qu'une analyse préliminaire approfondie du chyle
tester JOURNAL DE PHARMACIE.
des animaax herbÎTores el carmyores /ponirait être d'un
grand secours pour arriver à une connaissance plus par-
faite 'j
4*". Enfin , qu'il serait t^ile 4*«xftniinér le sang lorsqu'a-
près avoir parcouru toutes les parties du corps , il revient
au cœur pour passer aux poumons , et après qu'il a reçu
Tinfluence de Tair , et rentre dans les artères. L'on pour-
rait voir alors si le premier contient de l'acide carbonique
ou de l'oxide de carbone , et si le dernier renferme de
Toxigène libre.
L'on pourrait aussi chercher les rapports qu'il y aurait
entre a nature du chyle et celle des alimens qu'on aurait
donnés aux animaux. Ce serait peut-ètce le cas de ré*
péter l'expérience de M. Magendie, en nourrissant les
animaux carnivores avec des substances privées d'azote.
Le prix sera une médaille d'or de la valeur de mSle
francs.
Les ^némpires relatifs a cette question seront écrits en
français ou en latin , et devront être remis au secrétariat ,
rue de Poitiers , n^, 8 , |^ Paris , en la forme ordinaire ,
avant le I''^ juillet 1826.
D'après Tartîcle gi du rè^ement, les membreà itono^
raireis et titulaires de T Académie sont seuls exclus des
concours,
(Oii'rendt'a compte plus tard de la séance jjûÈliquei
aiintielle dû îî^G mars 1825 , et des autres sëatnçlès dé 1î^
$ëctiod de phafrmacie. )
k %»**l4lW ■»»r»m%WlK*W%t >«»f> «WXWW %<■%»•«»% «%•
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMAOE
DE PARIS ;
Rédigé par M. Hebrt , secrétaire général ^ «t par un»
Commission spédaie.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance du iS, mars,
M. Limouzm Lamotbe adresse à^la Société des obser-
▼atioos sur le projet de loi relatif aux écoles secondaires ^
aux chambres de discipline , etc. , présenté à la Chambre
des Députés.
La Société ayant chargé une commission de lui sou-
mettre des observations sur ce projet , et le travail étant
terminé , la lettre de M. Limousin Lamotbe est renvoyée
% la commission du Bulletin. Le même adresse à la Société
un numéro du Journal Jt agriculture de son département.
M. Tassart , pharmacien en. chef de Phôpital Saint- An-
toine , présente à la Société des expériences pour évaluer
la quantité de nitrate de potasse rendue par les organes
sécréteurs après que ce sel a été introduit dans Testomac.
M. Recluz adresse des observations sur la préparation
des huiles fixes.
M. Boudet oncle ^ commissaire près l'Académie des
sciences , rend le compte suivant :
M. le comte de Lacépède fait un rapport très-honorable
sur V Histoire naturelle du genre humain , par M. . Yirey.
M. Geoffroy Saint-Hilaire , dans un mémoire sur le cro-
codile fossile trouvé dans les environs de Gién , examini?
l3o BULLETIN DES TRAVAUX
avec le plus grand soin les parties osseuses de cet animal ,
et reconnaît qii*elles di£G&rent sensiblement de celles des
crocodiles et des lézards qui existeàt mainlenant. Il en con-
clut que l'animal fossile, n'ayant que de l'analogie avec eux,^
doit être rangé parmi les animaux dont la race est éteinte y
et il le désigne sous le nom^e Téleosaurus.
M. Poisson lit , au nom de MM. Chaptal et d'Arcet , un
rapport dont les conclusions adoptées sont que le mémoire
de M* Chevreuse , sur le charbon , mérite l'approbation de
l'Académie.
Dans ce mémoire , M: Cbevreuse reconnaît que les pro-
priétés qu'on, voit varier dans les différens^ charbons dé-
pendent eu grande partie de la température à laquelle on
a opéré leur carbonisation , que , par exemple , les char-
bons faits à haute température sont très-bons conducteurs
de Félectricité et dç la chaleur j tandis que les charbops
faits à basse température sont très-mauvais conducteurs <le
ces deux agens naturels.
M. Arago rend compte d'expériences très-curieuses^ qui
ont pour but, i"". de faciliter les moyens d^évaluer beaucoup
mieux qu'qn ne l'a fait jusqu'à présent rinteo site magnétique
de la terre ; t!*, de mettre très-proiBptement au repos une
aiguille aimantée en mouven^entsans changersa direction ,
et pac-là de rendre possible des observations magnétiques
sur un vaisseau lors même que la mer est agitée.
La Société entend ensuite la lecture d'an mémoire de
M. Bonastre sur le piment de la Jamaïque.
M. Henry fils commence la lecture de l'analyse de la
racine d'une espèce de patate cultivée aux eijivirons de
Paris. L'abondance des travaux ne permettant pas de la
continuer , M. Henry indique les résultats de son ana-
lyse- , .
Mp Fée dépose sur le bureau un travail de M. Coville-
Baux , pjiarinacien à Vérsîiîlles , sur les champignoi?$ indi-
DE f.X 90CLETé DU PHARMACIE. |:3l
La Société, iavitç IVL Fée à Iai.rend.«^e çonxpte 4^ ce
travail. ,, ^
A|« Godefroy Ut des réflexions sur une mixture brési-
lienis,e, ( remède secret) , débitée par un pharmadea dr
Pari^u- ,.
., jyi. Marchand- fait connaitre les moyens qui sopiem*
ployés pçur reconnaître les sophistications 4^ baume de
copahu.
^ M. Plancbe annonce qu41 publiera dans la procliaine
féançe un travail sur cet objet.
M, Robjnet présente à la Sociétâ.la salsepareille envoyée
par M« Pope, négociant anglais y pour de la salsepareille
rouge. Cette racine n^est pas celle qu'il a analysée ; elle lest
d'una. qualité très-inférieure, et pourrait être cops}dfrée
con^no.^ ifline salsepareille çaraq^e. de médiocre qualité^
MM. Bqullay et Heni^'y présentent M* Tassart pour memr
bre résidant,
M* Idt est admis membre correspondant.
ANALYSE
• ■ » ■ ' . ■
Ifun ealaul très^volumiflcux^ estmit de la i^essie. d'une
femme d^^ngers , départenmat de Maineret-'Loirè ;
»
r '
, Par M^ Henry fils ,
Phaiiniacien *, membre adjoint de PAcadémie royale de mëdecioe , etc.
(Lue à l*Acadtoie , section d^ pharmacie , le 39 janvier i&aS. )
Il y a quelques mois , M. C. P, OUivîer , d'Angçrs , doc-
teur en médecine , mon anjii , me remit .environ 111? e pnce
ou six gros d^une poudre jaune provenant de la section
transversale d^un calcul extraordinairement yolumine^ix ,
extrait, par- M. le docteur. Jjâroche, de la vessie d'un^
femme habitant la Ville d'Angers. Il me confia qn m,ème
l3i BULLETin DES rRA.TAtrX
temps , pendant l'espace de quelques heures , ce calcul ,
doDt je pus prendre les caractères physiques.
Il ^taît d'un gris jaunitre à sa surface, d'une forme oToIde
légèrement déprimée sur trois faces , ce qui lui donnaît un
aspect cordiforme. Il pesait ta oncea a gros a grains. A
l'intérienr , il présentait peu de couches concentriques dis-
tinctes, et ^tait presque entièrement d'un jaune conge&tre
comme les calculs formés d'acide urique.
Sans entrer ici dans les détails pathologiques de la mala-
die , nous dirons que la personne qui avait sabî ropératîoii
était âgée de3i ans, qu'elle paraissait avoir îâté incommodée
depuislong-tempsparcecBlcul,puisquedè8ràgedeiSà i6
ans elle avait ressenti dans la vessie des douleurs atroces qni
n'araient fait que s'accroître jusqu'au moment oà elle fiH
opérée. L'extraction de ce monstrueux calcul fut faite avec
beaucoup de peine et k l'aide de teneties a;fant la ferme
d'un petit forceps. La malade a conservé depuis cette épo-
que une fistule qui parait l'incommoder beaucoup , et tout
fait craindre, d'après le dép6t abondant de ses urines, ^u'it
ne se forme par la suite un nouveau calcul dans la vessie , .
si cette fistule vient k «e fermer.
Cette malade , appelée Marie Leroy, est la même dont
M. Proust a analysé avec tant de soin et avec sa sagacité
ordinaire les urines avant l'extraction de la pierre. Nom
reviendrons tout à l'heure sur ce dernier sujet.
Désirant, pour ma propre satisfaction, de connaître la
composition de ce calcul, invité d'aillenrsà eu faire l'aioalyM
par M. OIlî"''*'' - îf^ fis A «4^ itiiii>t nn nMu>E arttid nomlire
d'essais que ,
que d'autres
du même tra
faire craindi
cherches ; je
bientôt, indi
s^élre occupa
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. l33
«n soin tout partkaliQr ]es urines de la malade opérée ,
«nrmc pensé que Texamen chimique du calcul qu'on venait
d'extraire lui serait confié à juste titre, mais qu'il avait été
troaipé dans son attente , soit par un malentendu , soit par
toute autre cause. On m'annonça de plus qu'il se plaignait
beaucoup de cette circonstance. L'arrivée de son intét*es*
saut mémoire i cette occasion me donna bientôt la confir-
mation de tout ce qu'on avait avancé. Dans ce mémoire ,
intitulé , Tissai sur une des causes qui peuvent amener la
formation du calcul , il rapportait une foule d^expériences
curieuses sur les urines de Marie Leroy , avant et après
Textraction de la pierre. Il se plaignait vivement qu'on lui
eût enlevé les moyens de compléter ses premiers travaux et
de faire l'analyse de ce calcul , à l'occasion duquel il s'était
déjà livrée dé si savantes reclierclxes. Je me crus alors très-
hedrèux t}é pxxsséder encore une certaine quantité de la
poudre qui m'avait été remise ; je la lui envoyai de suite en
presque totalité , en lui communiquaht à la fois le résultat
de mes faibles essais , le priant de l'etaminer et de m'éclai<»
rcr de ses sages avis , quoique mon intention ne f&t pas de
les faire connaître. Je tenais d'autant plus au jugement
d^un si habile maître que , diaprés la lecture de son mé-
moire sur les urines de Marie Leroy et les inductions qu'il
avaiit tirées de leur examen sur la formation du calcul,
j« ne pouvais me dissimuler que ines résultats offraient une
grafide concordance avec les idées qu'il avait émises. Je ne
tardai pas A renesiroir une répbtise de notre illustre compa-*
triote; il eut là bonté de m -adresser ses remercimens , et
j'-eua escore la douce satisfaction d'obtenir son approbation
sur moir travail ; il m'engagea beaucoup à le publier sous
moq nom, ne;Çomptant plus s'occuper de cet obje^ peur
sa party.et pji^onora.de quelque#.j^^3 avis, . > -
Encouragé' par cette approbatipp ,,et ayant encore a ma
dl||M>ÂipQn,une; petite qu^nt^té^d^ U pou:dre 9 je repris mes
es^is \ et après.avoir répjét^iq^ejqites en^périences. Isur dea
l34 BUI^LETÏW DES TRAVAUX *'
' ■ ■
points pen édàirèis , je me propôskî de hasarder la publi-
cation de mon travail. 1 ' *
Pendant que je ni*occupais de ces nouvelles recherclies ,
on m^antionçait que M. Chevreul S'Occupait alors de cette
analyse : aussi /mesurant là distance qui me séparait de
cet illustré chimiste , fàVais encore cetlé lois, renoncé à
mon projet de publication : mais depuis , n'ajant riejj;^. vix
paraître à ce sujet , je me aécidai de nouveau , et cest ce
travail que j ai l'honneur de présenter à la section de phar-
macie de r Académie royale dé médecine ; heureux si plus
taird mes résultats se trouvent confirmés par dés mains plus
habiles que lés miennes. . .
J'ai cru devoir recherchçr dans le calcul la préseitcç de
plusieurs substances qui se rencontrent rarenjent ,^ çdle de
Toxide cystique , par exemple ^ et bien que l'aspect dUrCal-*-
cul que j'avais eu entre les mains pendant quelques hçuce»
m'eut indiqué par sa couleur rouge-grisàtr^jetsa ^surface
lisse être plutôt un composé d'acide urique et de phqspl^ate
calcaire ou ammoniaco-magnésien y substances ^ssez cofoi-
munes dans ces sortes de concrétions de la yessie , savant de
suivre entièrement l'analyse )'ai fait plusie^ira ^gcpér^e^çes
préliminaires que je dois annoncer ici. , ;,.-:,:
D'abord y je traitai par U potftsae une pajrUe ' de kripoa^ve
et j'ajoutai dans la di5sol^t4iE>ii {dd^Une une «evtaino'qvan*
ti(é ^'aci4e. ^çétiqH6« he^d4^(^'(^vméi d'MÎdetttviq%M< et
d'oxi^e cysûq^e ( si.ce ex>rp6,eût,&i&is|:é) , Iden tavé àiTisaii
distillée, fut jçepria,p«^çJk'«çidQ.hydr4»îhl<5riijtt^> jét^ki-Irr
queur. acide, fîltr^^ •i^'jifldj.i^^ ^-^ft^^ l'adftitibB' ém «oas^
carbonatQ a'amjnpQiaque ^ aucune trace de cët.oxideu \.
i(5«f ,ï8do la poudre. dMéte câlcîttés fortëîiicnt-S P«r
dans un creuset de pltttikiéd4»à't*l|ltBi'épi^é^¥èéèoibfétair
deickgSf'^^dâ' éa y cotnpi^a^ fiussi la iriràèWâ décom-
poser irApfèffi. l'action, prolongée déjà chaleur v'ié ferètiset
c«meiiAiteaaf jfièfiidil biajËt^ y ât^à^ ^ tëUchét \ pesàiilf 6, t ,
Il
BE LA SOcrÉTé DE PHARMACIE. l35
«
carie creuset donnaun poids égal h 109; 1 5 (î). Celle tna-*
tière ne yerdissait point le sirop de violettes, né formait
point de précipité avec la dissolution d'hydrochlorate de
potasse ni de coloration rouge. Dissoute presque toute
. entière dans Tacide nitrique, elle indiqua par Toxalaté
d'ammoniaque la présence d'une grande quanti té* dé chaux ,
et la liqueur acide rendue nelitre donna avec llammoniàque
en excès des flocons blancs ; avec le nitrate de baryte, un
léger précipité blanc soluble dans un excès d'acide , et
avec le nitrate d^argënit un troublé jaunâtre* sale , soliible
aussi dans racide nitrique et 'dans rammoniaquje. Cétait
probablement un phosphate. Le vase dé platine avait été
aussi taché en brun , saiîs doute par un peu de phosphore,
mis à nu. ' ^
La portion non attaquée par Tacide nitrique était en
très-pètiie quantité 5 on peut l'évaluer à environ o,o3 5 on
la fit dissoudre dans l'acide sulfurique pur , et la dissolu-
tion concentrée convenablement fut rendue neutre par la
potasse ou l'ammoniaque \ on y versïwalors du bi-carbonate
de sonde, et par une légère ébuUitîon il se forma dans la
liqueut quelques flocons blanchâtres que nous pensons être
de la magnésie. D'après ce résultat nous la regardons com-
me provenant de quelques traces de phosphate ammoniacô-
magnésien , sel qui existe , comme on le sait , très-souvent
dans les calculs.
D'après le second essai , on pouvait déjà penser que
l'oxalate de chaux H^existe pas dans le calcul que nous
analysons. Pour nous en convaincre davantage ,.no'us avons
fait bouillir long-temps avec du sous-carbonate dé potasse la
poudre bien porphyrisée \ la liqueur étant filtrée fut traitée
par une certaine (^antité d'acétate de pfomb \ ' mais dau$
le précipité blahc obtenu , lavé à l'eau froide et décomposé
par un grand excès d'acide hydrosiilfurique , on ne trouva'
' ■ • » • • •
(1) La tase nette du creuset de platine ëtait log, 65.
N
\
t
l36 BULLETIIt DES TRAVAUX .
point diacide oxaliqae , car les eaux concentrées ne fi^m:-
nirent^iucane trace de cet acide*
Lorsqu*on traite la poudre par une eau alcaline à i aide
d^une douce chaleur, on dissooit presque tout* il reste seu-
lem^it une petite quaniité de aubstance grisâtre flocon-
neuse qui y après sa calcinatjon , contient Le phosidiate de
chaux et un peu de phosphate ammoniaco-magnésien d'a-
. près des essais semblables à ceux exposés plus haut* La
matière unie à ces sels , et que la chaleur avait d4compo-
^ée , ^tait probablement semblable à. celle que fournit le
mucus de la vessie et qui sert à lier entre eux les élémens
des calculs.
Enfin j en traitant la poudre par la potasse caustique ou
la ehaux , à Taide de la chaleur , et recevant dans Tacide
liydrochlorique les gaz dégagés , on a obtenu deThydro-
cUorate d'ammoniaque , d où ce dernier alcali ùii facile**
ment enlevé à Tétat de gaz au moyen d'une quantité conve-
nable de chaux ou de potasse. Il était très-senjsifcle d'abord
i Todorat et aux papiers réactifs.
La quantité de phosphate ammoniaco -magnésien n'ayant,
été déjà reconnue dans la poudre que <x>mme infinin^ent
petite , il était à supposer que Tammoniaque proy«naî€
plutôt d'une petitje quantité d'urate ammoniacal existant
dans la poudre et décomposé* Il s'agissait donc de recher*
cher ce sel dans son analyse entière.
4g>^-,5 de poudre bien pulvérisée dans un mortier d-agate
furent traités successivement par l'éthor sulfurique et laU
cphol rectifié bouillans. Ces deux dissolvans enlevèrent
des proportions très-faibles de substances de nature orga-
nique.
Par le premier , on obtint une certaine quantité de ma-
' tière brunâtre, onctueuse au toucher , répandant I!odeur.
de l'urine , et donnant , par la décomposition au feu , des
produits fétides ; elle fut évaluée à 0,02.
Par le second , on recueillit une matière à peu près sem*
V
DE hA. SOCIETE DE PHABBIACIE. l3f
blable , pesant 0,06. Elle était de couleur brune , ne don-
nait point, à l'aide d'un excès d'acide nitrique , des cristaux
de nitrate d'urée , mais se décomposait par l'action du feu
en laissant un résidu d'hydrocklorate de soude sensible au
goût et aux réactifs , et pesant environ o,o4.
Le résidu ne pesait plus que 494^' ^^ '^ fît bouillir
pendant long-temps dans l'eau , il devînt rougeâlre. La
liqueur était très-acide. Filtrée cbaude, et refroidie, elle
déposa des cristaux blancs micacés, bien reconi^s pour de
Tacide urique , au moyen surtout de l'acide nitrique et de
l'ammoniaque qui les trànsfortpa en purpurate ammoniacal
rouge. Le liquide restant toujours acide , évaporé à isiccité,
66 prit en masse composée de petites paillettes blanches
nacrées qui , triturées avec la chaux pure , dégagèrent
sensiblement de l'ammoniaque. tTne portion calcinée donna
quelques traces de chaux , mais la liqueur ne verdissait
point le sirop de violettes. Il est prpbable que cet effet te-'
nait à la présence d'un peu de phosphate calcaire dissous*
dans la liqueur que l'acide uriqûe rendait très-acide.
H serait , je pense , difficile d'apprécier exactement la
quantité d'uraie ammoniacal dans cette circonstance , à
cause de son mélange avec l'acide urique qui fay prisait sans
doute sa solubilité ; mais on peut le regarder comme un
sel acide , et comme tel lui donner le nom d'urate acide
d'ammoniaque J
En pesant la poudre ainsi traitée par l'eau , et cbnvenar
blement desséchée , elle donna 4» ïQ; elle avait donc per-
du OjtiS , et cette perte était sanis doute le poids de ruraie
acide d'ammoniaque que nous venons de signaler, en uégli-*
géant les traces de phosphate de ch^ux entraîné. ' ' ^
Ces 4>T9 de poudre furent mis à digérer dans Tâcîde'
hydrochlorique pur jusqu'à ce qu'il fût sans action sur elle- '
Il n'y eut aucune effervescence ; et après avoir rapproche
le liquide à siccîté , on obtint une 'Ratière briinâtre pè^'
sant 0,3 qui, calcinée , perdit environ 5 centièmes dé soii
XP. Année. — Mars 182 5. 10
l38 BULLETIN DES TRAVAUX
poids en se charbonnant visiblement. L*acide hydrochlo-
riqae avait donc enlevé anssi une sorte de substance orga-
nique brune.
Le sel blanc non décomposé , dissous dans Tacide niiri*
que , fut reconnu pour du pbospbate de chaux à Faide de
Toxalate dVmmonîaque , du nitrate de baryte et du nitrate
dWgent. Pour en déterminer la proportion , on le convertit
en oxalate de chaux après avoir neutralisé Tacide et en y
versant de l'oxalate d'ammoniaque. Le sel obtenu peinait 0,3;
et calculé à ^8 de base sur cent d'après Thomson, il repré-
senta o,a5 de phosphate calcaire, ce dernier sel formé
de 80 de chaux pour 100 d'acide. On trouva aussi quelques
traces d'oxide de fer dans les sels dissous par Tacide hydco-
chlorique , mais peut-être n'étaient-ils qu'accidentels et la
suite des diverses expériences.
Enfin le résidu sur lequel l'acide hydrochlorique avait
été sans action fut mis en contact avec la potasse en em-
ployant le concours, de la chaleur. Il pesait 3,8o ; il y
avait eu déjà une perte de 0,09. La potasse ne laissa que o» 1 5
de substance non dissoute qui , calcinée et décomposée , ne
fournit que^^quelques traces grisâtres de phosphate ammo-
niaco-magnésien. La présence de la magnésie dans ce ré-
sidu en a fait conclure cellç du phosphate double. Les 3^65
enlevés par la potasse étaient de l'acide urique pur que
l'on précipita en flocons blancs micacés , se décomposant
par la chaleur en produisant des produits Jeddes ammo-
niacaux , et formant avec l'ammoniaque et Fi^cide nitrique
un purpurate (caractère de l'apide urique). Çc^s flocons
blancs micacés recueillis , lavés et séchés , pesaient 3,2. U
y avait donc eu une nouvelle perte , ce qui n'est pas éton-
nant , puisque d'après les expériences de M, Pi^onst il est *
reconnu que l'acide urique traité par la potasse éJ^*o^ye..
une décomposition partielle, et par conséqueAtperd de spr|
poids au fur et à mesure qu'il est, n^is eu^ eo^Uqt .avec oct
agent. Il n'y avait pas de çilicç;diin9 Upoudre an^y/sdç.
• I »
DE LA^ SOCIETE DE PHAKAIAGIE. iSg
Eh résumant ce qtil vîenl d'être dit , on pçut .condupe
que Iqs^SI'-^S de la poudre dtt calcul eîlx'ait de la vessie
de Marie Leroy sont composés , savoir ! '
De matière organîqti6 brune, onctueuse au toucher ; gr.
dksoute par Téther sulfurique • î . • . 0,02
De mAtière bmne organique à peu pris semblable
- à la précédente , enlevée pat* Talcohol rectifié. • . ' 0,0a
De matière organique brune , assez analogue à la ré^
sine de Furme^ réparée par Tacide hydi'ôcMorîqae. o,()5
De ïii'atièk*e fibreuse provenant dti mucus dé la véssîe -,
insoluble "dans la potasse et servant de Kén.au^ ^
élément dm calcul. • '. . / / .-. .^' o,t
De pbospbate de cbatt^x:. . ; .4 . 1 . -i . .• .' . . • '■. ''d,25
Be pbosphateammonia^O^diagnédieai, de» traces; . • 0,63
DVirate acide d^ammoni«N}^Ci ^V : . ..V - d,ftS
• (L'acide nrique qui le tenait en dîss/eist compté". ) * '
D'kydrochlorate dc'-soudte, des trafeesi *.''/. . . ; o,<>4
Dé peroxîde de fer ? dès ti?a=cé$. . ;•.' î . '.'*•. r 0^,0^^'
Diacide ui^ique , y cottïpfîâ'la 'perte ëpt^ob^^e par Ta' - -
potassef. . .". . . . . ; . . . V v\3,65'
Pferte réelle. . . . .... .'. . . .'. \. 0,09
Et par r«xpérïaft€Oy perle , o-,64 ( l'acide ayant été dé-
composé et ne pesant plus que 3, a).
M. Proust a trouvé dans lés urines de Marie Leroy,
avant et aprè» Ipp^ration qu'elle a wb%t, , les« substances
suivantes :
Acide urique , et surtout
Urate d ammmooiaqfLe 9 'î*
Pbjqsj^ate da . chaux ,.
Pbospbi^te double dç soude et Aammonwiqug > .
Muriate» de sou^ ^t de potasse ^
Des traces de magnésie ,
i4p. BULLEïIW des TRAVAUXt
Uû peu de sous-carbonate de chaux formé par la. rëac-
tioa dvL^^ous-carboniite . d amiuoniîlque sur le pho9r
phate calcaire ,
Nul indice d*oxalate et de sulFaie de chaux.
. Or, il a prouvé dans Fintéressant mémoire que nous
avons cité p)us haut que l'urée et Tacidc urique 99 djéoom-
posent spontanément pour doiiuer naissance à du ^0U;S-
carbonate d!ammonîaque et à de rammoniaqdç qui préci-
pitent le phosphate de chaux tenu jeu di^solutio^^ pai! ut^.çxcés
d'acide, et saturent^ au moins en partîp , les acides uriqu^ çT
phosphorique ^e J'urine. Il n'est pas étrange. c^W^d^. prou-
ver dans le calcul , dés substance? que le^ expérie^çp^ de
M, Proust devaient y faire spupçonçe]?tX!a€&dQUnqu^ re-
connu dans r^rioe, presque entièi;eg^ç^ combmé,9^Yf^ l'i^n)€
iponiaque , provient du séjour ^aQs do^t^ plus^pt^o|ig4 dO!
l'acide etde l'uiçécqui se sppt décQû^j^sés ^n grande par-
tie , et ont fornié l'urate an).moniacal tenu en dissoluMou; à
l'aide de la chaleur naturelle .d^ l'itrinej. . . : •.
Je suis donc porté à croire ^ d^près le beau travail , de
notre illustre compatriote IMt. Proust , sur les urines de la
malade dont j'ai analysé le calcul , que si mes essais ne sont
pas. emièrement l'expression de la vérité, ils doivent en
être au moins une approximation assez probable.
ANALYSE
< Z)'im ' liquide retiré de T abdomen j
Par M. DuBLAHG jeune.
Un très-«grand nombre de recherches faites par des mé-
decins et par des chimistes habiles, sur la nature du liquide
des hydropiques , -prouve assez l'intérêt que cette étude
offre à la science , et le zèle qu'on a mis à bien s'instruire
dans cette partie de la chimie animale \ aussi resle-t-il peu
DE LA SOCliTiâ D£ PHARMACIE. 14^
de cho^e à apprendre sur 1a cpiôposition dé ces liqueurs
limpides qu on trouve en collections considérables dans de
grandes capacités. Tous les trait<^s écrits , ex professa , sur
rhydropisie , les livres de médecine , ceux de chimie , et
Spécialement les Tablieaux de John , dont on doit une ex-
cellente traduction à nôtre-laborieux collègue , M. Robinet,
en fournissent des exem^éâ à letlrè lecteurs;
Mais on n^est pas si avancé dans la connaissance des
principes constituans et, de leurs proportions àTégard de
certains liquides qui .s'accumulent dans les cavités . natu-
relles ou artificielles , qu^nci ces produits d'une exhalation
morbide s'éloignent par l.eurs propriétés de la nature de
ceux qui ont été si souveut étudiés , c'est-à-dire j quand
ils n'out plus les qualités apparentes de la sérosité; qu'ils
en diffèrent par leiir cpuleuit y par leur cfonsistance. Les
circonstances dans lesquelles; ces. liquides se présenteni
sont plus rares , et conséquemu;ieut plus rares aussi sont les
occasions de les étudier.
Ayant été chargé de faire Tânalyse d'une îîqiîeur retirée
de l'abdomen , dont l'aspect particulier parut fort remar-
quable aux médecins qui pratiquèrent la ponction , f ai cru
utile d'en publier les ré^t^tn^ fKirce <qpebeftueoup>d'ob-*
servations semblables, rapprochées de considérations tirées
de l'ensemble des sympt6mes pathologiques , conduiraient
peut-être à éclairer l'étiologie de Thydropisie, .-
Examen •
■ r *
^- . • • •
• • ' ! ' ,
Caractères physiques. -*- ]:iaf)iqiteti:r étai«t claire et 'lim-
pide ^ elle avait la consistan<;e du blanc d'œuf et moussait
par l'agitation. , ; .,. •' i
Propriétés chimiques. — Un papier de tournesol rougi ,'
plongé dans la liqueur , était ràméi^é au bleà ; la potasse
et la soude en dégageaient une légète odeur d'ammoniaque ^
la chaleur et l'alcohol la coagulaient en masse.
i4a BULf^BTIIf DEâ TIUVAUX
L'analyse y a démontre pour cinq cents parties :
Albumine^ .«•...•,.••• i4^ »
Chlorure de sodium*. •> x 4 *
Oxîdd do socjiiup. « » . <^ • • « • » 7
Gélatine ou alkuiame altérée^ • • i ^
Eau. * » , » * t • • • • 35e 9
Ammoniaque , à^$ iraçeà. - . . .
5oo »
On voTt, parce qid prëeéde , qtie.Ia qaandté d'albumine
tronvëe dans ce liquide' est beaucoup plus considérable
que celle qu'on rencontre dans le sang , dans le blanc
d'œuf, et même dans la liqueur dés phlictènes. On peut pen-
ser, d'après ropînîon de Fdurcroy et celle de Nysten , eu
égard à cette proportion ; que ie liquide devait se trouver
contenu dans un oiï plu^teurs kistés, et l'issue funeste de
la maladie pendant laqûeifé il s'e&t accumulé prouve qu'on
tel caractère doit donner^ dé grandes inquiétudes.
"NOTÉ"
t
I
M » , . .S
Sur T opium de Perse^iirë^ dw London médical Rèpository;
• jf t • I
La Perse eii le viéritktle pays des drogues médicinales.
Les pavots y croissent en abondance et sont toujours four-
nis d'un suc plein de force et abondant. C'est de là que
vient la supériorité de Toplum de Perse , que les naturels
du pays appdlcnt Afe^on^ ou Abe^oon, Il mûrit en juin.
On l'extrait en pratiquant des incisions aux tètes des pavots ;
il en découle un suc visqueux que Ton recueille avant que
le soIqII ^'ait donné sur. la plante% Ceux qui récoltent et
préparent l'opium deviennent maigres , pales et siy els à des
tremblemens» Les boulajAg^s répandent des semences de
DE LA SOCIÉTÉ I>Ë THAKMACIE* l43
patôts 6ur le pain pour exciter au sommeil, que les Persans
regardent comme salutaire après le repas. Ils trouvent que
l'extrait de pavots donne des songes agréables et plonge
dan« une espèce d*enchantement. L'effet s*en fait sentir «ne
heure après et dure pendant plusieurs heures , selon là
force de la dose qui a été prise 5 mais il s'ensuit après y
comme on sait , un engourdissement général.
RAPPORT
Sur plusieurs cahiers des Archives de ïa Société des phar^
maciens de T Allemagne septentrionale;.
Par M. H. Robiitet.
La Société m'a renvoyé plusieurs cahiers des Arthives^
de la Société des pharmaciens de V Allemagne septentrionale.
Elle verra par les extraits suivans que j'en ai traduits, quels^
avantages nous pourrons retirer d'une telle correspondance^
et combien il est à souhaiter qu'elle s'établisse d'une ma-
nière durable. Les articles contenus dans ces cahiers m'ont
offert une lecture agréable ou instructive ; mais vous sen-
tirez sans peine qu'il serait impossible de vous les trans-
mettre sans exception , j'ai dû faire un choix en m'attachant
de préférence à ceux qui contenaient des faits, et surtout
des faits d'un intérêt pratique. Tantôt j'ai traduit simple*
ment les textes originaux \ tantôt j'en ai fait des extraits
lorsqu'ils m'en ont paru susceptibles , j'aurai soin d'indi-
quer ces différens cas.
M. Brandes tire les conclusions suivantes d'un travail
qu'il a entrepris sur les semences du croton tiglium , se-
mences dont on extrait l'huile , connue en Angleterre ,
sous le nom de Croions oiL
1». Ces semences contiennent un acide particulier , très-
/
l44 BULLETIN DES TUA VAUX
volatil, prpbablemeut très-analogue à Tacide jntrophiique,
jouissant des propriétés les plus violentes et qu*on pour-
rait nommer acide crotonique ;
2\ Il résulte de plusieurs expériences contenues dans
ce mémoire , que la présence d\in alcaloïde dans la se-
mence de croton n'est pas invraisemblable : cependant ,
des recherches nouvelles seraient nécessaires , mais elles
offrent une difficulté notable dans le danger que court la
santé de Fopérateur , qui ne saurait les continuer un cer-
tain temps sans être gravement incommodé ;
3**. Les semences de croton contiennent , d'après Tana*-
lyse de M. Brandes ,
Une huile volatile ,
De l'acide crotonique ,
Un alcaloïde ,
Un principe colorant.
De la stéarine ^
De la icire ,
Une sous-résine ,
Une substance analogue à rinuHne ,
De la gomme ,
Du gluten ,
De l'adraganthine ,
De l'albumine ,
De l'albumine coagulée ,
De Tamidon ,
Dû phosphate de magnésie et quelques' autres sub-
stances insignifiantes ;
4*. Les propriétés actives de l'huile de croton paraissent
devoir être attribuées à l'acide que contient celle-ci.
DE LA. SOCIÉTÉ DE PHARMilCrE. 14^
Examen (Tune substance rouge extraite d'un carbonate
de magnésie du commerce , par M, Horst , de Cologne,
De la magndsîe fournie par un droguiste de cette ville ,
et ne laissant soupçonner par son aspect extérieur la pr^*-
sence d'aucune substance hétérogène , parut avec une cou-
leur rouge lorsqu'on vînt à la calciner. A cette vue , tout-
à-fait nouvelle pour moi , je soupçonnai que la magnésie
contenait de l'oxide de fer , mais il ne fut point possible
d*en découvrir. L'acide nitrique et l'acide sulfurique ajQTaî-
blîs formaient avec la magnésie calcinée une solution rosée
claire , qui devint blanche au bout de quelques jours ; mais
Vacide nitrique concentré de i,25 de pesanteur spécifique
étendu de partie égale d'eau , donna une solution qui
déposa une quantité de flocons ; ceux-ci répandaient une
odeur de raifort. L'acide muriatique de i,i3o de pes. spéc.
étendu de partie égale d'eau se comportait de même. Les
flocons furent recueillis ; deux gros de magnésie calcinés en
avaient fourni cinq grains. La liqueur dont on les avait sé-
parés n'était point altérée par l'acide hydro-sulfurique.
Les flocons eux-mêmes étaient insolubles dans l'acide mu-
riatique. Dans une partie non filtrée de la solution muria-
tique de la magnésie , contenant les flocons rougeàtres, on
fit passer un courant d'acide hydro-sulfurique ; les flocons
disparurent sur-le-champ et la liqueur devint claire. L'am-
moniaque et la solution de potasse n*avaient d'action sur
la substance rouge , ni à chaud ni à froid. Celle-ci , chauflee
dans une cuillère d'argent , a coloré une partie en rose.
Soixante grains de carbonate de magnésie furent calcinés
avec dix grains de salpêtre. Le résultat n'avait plus de
couleur rouge. La substance qui lui donnait lieu avait donc
été dissipée par l'action oxidante du nitre.
Les alcalis purs et les acides concentrés ne paraissant
îij6 UUMJÎTIN DES TRAVAUX
]in8 nvotr d^action sqp la substftnee wyugc , ja la tr.illaî par
]^acîde nitrique eoncentré , additionné de quelques gouttes
d'acide mu ria tique ; la dissolution eut lieu en quelques
minutes ; Tean faisait prendre à ta liqueur une couleur
jaunâtre , et la potasse en précipitait une certaii>e quan-*
tité de nuigncsic. Elle donnait un précipité blanc par Tadr
diiîon du nitrate de plomb. Une partie fut mêlée avec de
raride muriatique et du sulfate d^ammoniaque ; de Facide
sulfureux fut dégagé , et par des éyaporatioQS et additions
successives de sulfate d'ammoniaque j'obtins une substance
grUàtrequi, recueillie, répandait une odaur de raifort quand
ou la projetait sur des charbons ardens.
Les expériences que j'ai faites sur cette substance me
portent à la reconnaître pour du sélénium ; il est probable
qne la haute température à laquelle avait été soumfse la ma*
;;i>ésic avait désuni la combinaison du sélénium avec elle
k Tétat de séléniate , de séléniure d^oxide ou de séléniure
métallique.
Comme on nV point encore trouvé de séléniate de ma»
gnésie dans la magnésie , on se demandera naturellement
d'où le sélénium aura pu provenir. La chimie n'a encore
que des données vagues sur le gisement du sélénium ^
c'cpeudant il ne serait pas improbable que les eaux sa-
lines desquelles on extrait la magnésie eussent passé dans
leurs cours souterrains sur quelque fossile sélénifère , ou
bien qu'il provint de l'acide sulfurîque employé pour
<lîssoudre quelque magnésie brute.' Quoi qu il en soit ,
cotle apparition singulière et nouvelle , pour moi du moins>
du sélénium dans une magnésie du commerce , mérite
de fixer Tattention des médecins et des pharmaciens.
^ Parmi les articles qui sont contenus dans deux autres
iinniéros des mômes Archives de la Société des pharmaciens
de VAUemague septentrionale , j'ai cru devoir indiquer les
suivans comme ayant rapport à la pharmacie.
^ P£ JLK 80GIÉTB DE PHAEaiKGlE. l47
Dans le premier , M. BucfaoU anaonce avoir répète le
procédé du docleujr Zeive pour I9 ptirification de Taleoliol
de graia , au moyeu du chlorui'e de chaux* Ce procédé lui
a parfaitejuent réussi. L'alcofaol avait acquis uue qualité
très-supérieure à celle qu^il avait avant la puri6catioa ; ou
pouvait remployer pouf composer Teau de Cologne, ce
qui eut été impossible à cause de son odeur.
Le même pharmacien assure que le procédé indiqué par
feu notre collègue Cadet de Gassicourt , pour conserver
les œufs, lui a donné les résultats les plus avantageux.
M. Buchncr > frappé de tôu» les ineonvénens attachés à
remjdoi des eaux distillées dont la conservation est di£Eicile
«t le renouvellement souvent impossible , s'est efforcé de
trouver un mode de préparation qui pût y obvier •, celui qui
parait lui avoir réussi et dont les produits peuvent se cou- \
jerver , plusieurs années même , est le suivant : après
avoir distillé une eau quelconque avec tous les soins qu'exige
cette opération, il la reversé immédiatement dans le cucur-
hflte aprè^ avoir nettoyé celle-ci , et procède k une nou-
velle distillatîoik qui doit, s opérer lentement et sans ébul-
lition 5 lorsque l'eau qiii distille devient trop faible il arrête
l'opération et conserve seulement le premier produit dans
des flacons bien bouchés, hes eaux de fleurs d'orange , de
tilleul , hyssope , muguet , valériane 9 mélisse , menthe ,
ainsi préparées , sont restées en bon état pendant quatre
années.
Rapport sur une notice de M, Bosson , ayant pour objet
la relation des phénomènes qua offerts une trombe aé^
rienne.
Eu parcourant attentivement la notice de M. Bosson , on
ne peut se refuser à y trouver beaucoup d'intérêt , et mal-
gré la fi*cquence du phénomène dont il l'entrelieni , nous
en avons rarement des historiques aussi complets. Nous
\^
148 BULLETIN DES TRAVAUX
l'cgrettons beaucoup qu'il nous soit impossible à^én don-
ner un compte détaillé , mais nous pensons que ce serait
nous éloigner du but de ce journal , et nous nous bornerons
seulement à présenter les conclusions de Tauienr sur les
phénomènes qui ont accompagné la trombe dont il rap-
porte les effets avec tant de soin. Toutefois , j'ai cru devoir
signaler un des phénomènes singuliers du passage de cette
trombe et indiquer à ce sujet uue opinion de M. Bosson
qui me semble offrir un intérêt marqué. A la suite de
Tévénement , on a remarqué que parmi les arbres qui s'é-
taient trouvés dans la direction de la trombe plusieurs
offraient le phénomène d'une nouvelle floraison* En s'ap*
puyant sur l'opinion du savant Lamarck , M. Bosson attri**
bue ce fait à diverses causes qui se sont trouvées réunies :
la privation des feuilles , l'élévation de température ^ l'hu-
midité de Tatmosphère et leur coïncidence avec la sève
d'août.
Si nous passons maintenant aux conclusions de l'au-
teur , voici celles qui m'ont semblé les plus importantes :
i^. L'action de la trombe s^est manifestée dans un
vallon ;
2°. Sa direction a toujours été la même malgré les co^
teaux et les vallons qu'elle a franchis ;
3*^. L'élévation du terrain rendait ses effets plus re-
marquables j
4** Chaque fois qu'elle a rencontré des hauteurs de
forme conique elle an a fait le tour ;
5°. Elle a traversé la rivière de la Vcgre sans en suivre
le cours ;
6*^. Elle a développé de la chaleur à un très-haut degré y
k tel point que quelques personnes en ont éprouvé une
sensation analogue à celle de la brûlure ^
7®. Elle a manifesté tous les autres phénomènes qui
signalent une trombe terrestre ^ en présentant un amas de
Î)E L4 SOCIÉTÉ DE PHMIMACIE. 1.49
vapeurs semblable à une forte imée de forn^e conique ,
faisant entendre un bruit korrîble , lançant des éclairs,
répandant une odeur rappelant celle de la foudre et jetant
tout à Tentour une grande quantité d'eau.
Il n'escpas inutile, je crois, de remarquer quMl existe dans
ce rosnmë une complication de faits qui ne permettent pas do
saisir la. cause de ce phénomène ^ quelques-uns, qu'on ponr-*
rait attribuer à Télectricité , sont contredits par d'autres
qui paraissent dus à une action toute mécanique ; au^i^î
nous adopterons le sage principe de M. Bosson : F^ideant *
doctiores.
m;*»mn|rtwii%Tilvifi1lTir>mVll''n**i~mTi — ii — rn *Ammti% *«««•«« v«%%*^%««««a«a »«v««a ^m^mm
NOTE
' ■ •
»
Sur la crème de tartre soluhle; par M. S'oubeiran , phar-
macien en chef de Thàpital de la Pitié*
M. Lartigues a inséré dans le Journal médical de la
GiVowde., et a fait remettre à. plusieurs pharmaciens de?
JParis , un petit mémoire de quelques feuilles , dans lequel
il donne une analyse de la thèse que j'ai présentée l'annéo
dernière à TEcole de pharmacie. IVL Lartigues a bien voijla
présenter ce travail d'une manière favorable , ®' j<2 m'ho-
nore du suffrage d'un pharmacien aussi distingué. J'espère
qu'il voudra bien ne voie . dans les réponses' que je vais
faire à quelques observations critiques que le désir que j'ai
d'éclaîrcir les faits qui lui ont paru douteux.
Je pense t dif M. Lartigjies 9. que le procédé proposé par
M. Soubeiran est inadmissible en pharmacie. Si M. Lar-
tigues v«ut bien le répéter , il pourra s'assurer qu'il fournit
un produit très-soluble. Beaucoup de pharmaciens ont
adopté ma formule y et je puis affirmer à M. Lartigues que
depuis qu'elle est connue on n'en emploie pas d'autre k la
\JO BULI^ETIN DES TRAVAUX
phannack} centrade y et qu'elle a coQstamBieiit réussi. Oa
eo prépare k chacpie fois de boit à seize kilogrammes»
L opératian u est m faiigaote ni difficultueuse. Il suffit ,
vers la fio de l'évaporatîon , de remuer sur les côtés de la
bassine la pellicule c|ui se fàrme à la surface de la matière,
ce qjkki est beaucoup moins pénible que d'agiter la masse
tenace qui se produit lorsqu'on se sert du procédé du
Codex.
M. Lartigues parait croire que la transforo^atioa de la
crème de tarue soluble en matière insoluble est fréquente*
Qu'il se rassure. J*ai répété cinquante fois peut-être cette
opération , et ce singulier phénomène ne s'est présenté que
deux fois. Il était trop intéressant pour le passer sous si-*
lence : mais tout fait croire qu'il se renouvelle rarement ,
et d'ailleurs il est extrêmement facile de rendre au produit
sa solubilité en le tenant quelques inslans dans l'eau bouil*
lante.
« ■ * ■
Je devais à la vérité de' dire que k formule que je don-
nais pouvait ne pas réussir constamment. Il est aisé d'en
connaître la cause. La crème de tartre cristallisée est un
tartratç double dans lequel l'eau remplît les fonctions de
base par rapport à la moitié de l'acide tartriqué. L'élimina- .
tion de cette base est facile quand on présente a la crème
de tàrtré un alcali énergique. Il en est tout autrement avec
l'acide borique dont les propriétés électro-posîtivcs sont
plus faibles que celles de Teau* Il faut donc compenser par
la masse diacide bdriquc .là faiblesse de son affinité *, el
comme la cômbinaisou ne se fait que peu à peu, Févapo^
ration doit durer assez de temps pour que toute la crème
de tartre puisse être rendue ^ol'uble. En opérant sur de pe-
tites masses , le liquidé sera aînene plus t6t à celte consis-
tance épaisse où Tévaporation de lacide borique se fait, et
le produit pourra être mêlé de crème de tartre ordinaire.
Il est clair , d'après cela , que celai qui préparera une livre
de crème de tartre solubl'e devra augmenter la quantité
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. l5l
d^eau , taudis qu'en opérant sur plusieurs kilogrammes cm
pourra peut-être diminuer et la proportion d'eau et celle
d'acide bqrique. La difficulté lient ici à la nature même
des choses ^ qu'il n'est pas en notre pouvoir de, changer^
J'ai donc eu raison de dire que mon procédé devait ré^usûv
le plus constamment) et non pas qu'il réusâii^ait ioujourâ«
M. Lartigues se prononce contre la néeefisàtâ d'avoir* une
crème de tartre soluble, maischimiqueofeentoB ne pouvait
^tndîer cette matière sans l'avoir pure ^ ei il était indispen-
sable de l'obtenir a cet état« La question , sôus le point de
Tue médical, se réduit à ceci ; Est*il plus JtvRDtagemc de
Êûre boire à un malade une dissolution limpide, ou nne
Uqueur chargée de n^atières pulvérulentes en sutpensTo»?
Au reste ^ la petite note qi^e M. le doeÈetu- Ballj^ a bîeu
voulu me remettre doit rassurer toutes les personnes <jui
pcnrraicut craindre que la crème de tartre art perdu ses
propriétés purgatives à mesure qu'elle a acquis de la so-
lubilité.
JfTcfte sur les propriétés médîeales de la crème de tarlro
*
soluble ;par M. le docteur Bai-ly , médecin en chef de
l'hôpital de la Pitiés etic.
La crème de tartre , rendue soluble par le procédé de
M. Soubeîran , possède une propriété laxalive plus pro-
noncée que celle qui était autrefois employée. Pour obtenir
quelques effets de l'une et de l'autre il faut en administrer
une once dans les hôpitaux , où les organes résistent davan-
tage à l'action des médîcamens, A cette dose , celle de
M. Soubeiran procure de cinq à huit évacuations. J'ai
observé que cette quantité , prise dans un verre d'eau ,
jH*ovoquait quelquefois un effort »givi de vomissemcn r , ee
^-giii ne nuis.ail paa è ^efie^. purgatS^. Lès mafades ne s^^aui
^presque jamais plaints d^coHquesi^x'e^ alors un laxatif fort
iSa BULLETIN DES TRAVAUX, ETC.
commode et fort sûr* Il est beaucoup moins infidèle
que Tautre ; il est aussi moins dégoûtant , car la solution
est complète , et il ne reste rien au fond du verre. L'exa-
men comparatif m'a prouvé que la crème de tartre soluble,
préparée selon la formule du Codex , laissait constamment
un dépôt fort considérable , ce qui dievait nuire nécessai-
rement à l'effet purgatif. L'acidité de celle qui est rendue
totalement soluble se corrige facilement et sans îhconvé-
ni^it par un corps doux. Dès que le procédé de M. Sou-
beiran me fut connu , j'employai la crème de tartre ainsi
préparée â Tbôpital de la Pitié. Plusieurs centaines de ma-
lades , soumis d'une manière suivie à l'action de ce médi-
cament en 1824 9 donnèrent sur les résultats une certitude
qu'il serait difficile aujourd'hui de révoquer en doute.
ERRATA.
Page 96, ligne 87 , au lieu de complète saturation , lisez : simple sa-
turation.
Page 98 , ligne 6 , au lieu d'bydrosulfalte , lisez : sous^^hydrosuffate
de magnésie.
Page 100 , ligne 27 , a«. eolonne , Eau de ta Pêcherie , au lieu d'hy-
drosulfate de magnésie 0,119, m«£tes : 8ous-hydro6ulfat« de
magnésie.
T ■ ' '
'- ' I I I ■■..»■ I III I I . ■ I ' it ■ I » I I I I m I II I « ^ I I É I
PARIS.— IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACINE, n». i,
PLACE DE l'odÉOST.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N°. IV. — 11% jinnée. — Avril iSaS.
I»i wn—
ANALYSE
D^un calad urinaire^ de nature ferrugineuse (i);
Par J.-B. BoussiKOAULT. .
Un médecin distingué , le docteur Roalin , me remit der-
nièrement un calcul des reins qui avait été rendu , i Bogota ,
par M"*. G... , attaquée de la gravelle. G>mme les pro-
priétés physiques de ce calcul ne pouvaient être rapportées
à aucune de celles des concrétious urinaires connues , je
. crus devoir Texaminer avec soin.
Le calcul soumis à Tanalyse pesait ig'*,oi , il avait à peu
près le volume d'une noisette ; sa foriae , asse< irrégulière ,
présentait cependant sur quelques points une structure la-
melleuse ; sa couleur n'était pas uniforme et passait du
jaune d'ocre au l>rnn foncé \ enfin , par son faciès , il sm
rapprochait beaucoup de certaines variélib de mines de
fer limonefuses* Sa pesanteur spécifique fût trouvée égale
Chauffé au feu du chalumeau , il ne dégagea. pa3 d odeur 9
* ' ■ Il ■■! ■■ I ■ ■ ■ ■ I I «I ^1 ^ '1 I , , II. ,
(1) Adreuëe pw le célèbre M. de Humboldt, au Jfuraal da pharmacie*
.XI*. Année^ — * Avril 1825.
r #1 I i
' 4
>
«
l54 JOUKNA.L
, . . . • ;,•
expose k la flaf&me dësoxidante , il prit Un aspect un peu
mélalloïde et devint attirable à raimant*
A froid , le» aei.des n'eurent aucune action sur lui : ré-
dûit en poudre et traité par une dissolution de potasse caus-
tique , il ne sembla pas s'y dissoudre sensiblement ; Talcali
saturé par l'acide acétique laissa déposer quelques légers
flocons qu'on prit d'abord pour de i'acideurique., maia qui
examinés furent reconnus pour de l'alumine. "
Cent parties de ce calcul calciné au rouge , dans un creu-
set de platine , ont perdu 10,89. Le calcul calciné fut ré-
duit en poudre très-fine ,■ dans le mortier d'agatbe ; cette
poudre était rouge et très-rude au toucher ; le mortier dans
lequel on l'avait porphyrisée se trouva dépoli.
og'^-jGa^ calcul calciné et eh poudre furent traités par
la potasse caustique au creuset d^argent ; après le refroi-
dissement , on délaya la masse dans Teau , celle-ci ne se
colora pas ; après avoir ajouté de Tacide hydrocblorique
de manière à opérer une dissolution .çoftiplètç» on évapora
à siccité , puis on reprit par Tç^P. qui laissa la silice non
dissoute : cette silice bien layéepesa^jimmédiatepoient après
sa calcinatïon , oSE*>ii^. ^ ,'
On versa dans la liqueur privée de silice , de Fammo-
niaque qui occasiona un a1;H>ndant précipité d'oxide de
fer \ oa recuèiîUt ce précipité , et , après Tavoir bien lavé ,
on le fit bouillir dans une dissolution de potasse caustique,
on filtra pour séparer l'oxide de fer:;. bien lavé à Feau
cbaude et calciné , il pesa OnC*,!^:^. On ajouta jà la liqueur
filtrée, qui devait oontenir Talumine , nue disisolutiçii d'hy-
drocklorate d'ammoniaque; il se fix eu eSçt un précipité
de cette terre; bien lavée et calcinée ^ elle pesa oS^-, 16.
La liqueur de laquelle on avait précipité le fer etJVlja-
mine par l'ammoniaque fut concentrée ; /essayée par le phos-
phate d'ammoniaque, elle n'avait pas la propriété €crwant&^
ce qui îûdiquait l'absence de la magnésie. L'acide oxalique
y décela la présence de la chaux ; on précipita cette terre
DE PHARMACIE. x55
par le carbonate de potasse ; le carbonate calcaire hiet^ ^ayé
et bien privé d^eau par la dessiccatioD pesaoCiioéqurya-
lent à oS''-,56 dc.chaux.
Il restait à rechercher Tacide phosphorique , on pouvait
raisonnablement supposer qu'il existât dans une concrétion
de cette nature \ à cet effet on fit bouillir une certaiue por-
tion du calcul réduit en poudre avec de la potasse causti-
que dissoute dans de Feau , on cvapor^ à sec et Ton chauffa
au rouge ; après avoir ajputé de Teau au résidu on filtra, et
Talcali fut saturé par l'acide nitrique ; on versa alors dans
la liqueur de Teau de chaux qui , au bout de queUpii^ temps^ -
y fit naître un très-léger précipité qu'on reconnut pour un
mélange d'alumine et de chaux.
On^-fiik du calcul calciné ont donc donné A l'analyse :
Oxide rouge de fer* • • . . 0,^70
Alumine 0,160
Silice. . . « 0,120
Chaux .' . . . o,o56
. ' 0,606
Point de manganèse , poiut de magnésie ni acide
phosphorique.
En admettant que la perte au feu soit due au dégage-^
ment de Teau , le calcul soumis, à l'analyse aura la compo-
sition suivante :
Oxide rouge dç fer. , . - 0)388x .. ,
Alumine. .•...•••.....••'•.. o,a3oo
. Silice ' • • 0,1725
Chaux. ..••,.........•.... o,o|Bo2
Eau. 0,1089
Perte '. •.. p,o^o3, . .
I,Ô00O
Cette analyse n'était pas encore terminée qu'on m'ap-'
porta des graviers qui venaient d'être rendus par là malade;
le plus volumineux d'entre eux a la grosseur d'un pois ,
'
X5ô JOURNAL
tous ensemble pèsent 26 grammes. Quelques essais ont
indiqué qu ils ont à peu près la même composition que le
calcul analysé , ils ont d'ailleurs le même aspect , et on
pourrait facilement les confondre avec certaines mines de
fer en grains.
Bogota, dans la république de Colombîa , i*'. août iB^^.
Nous publions cette note , qui nous a été communiquée par H. de
Uumboldt, diaprés le désir de M. le docteur Boussingault. Kovs enga-
geons cependant le docteur Roulin d'examiner de nouveau si cet mati^res-
oiit'été véritablement rendues par les voies urinalres.
{JYou des Bédaeteurs.)
NOTE
Sur Thmle ess^tielle du Thuya occidentalisa
Pae m. Bon astee.
Au nombre des arbustes verts formant la pépinière d'essai
du bois de Boulogne , le thuya d'Occident se fait surtout
remarquer. Cet arbre forme plusieurs allées où il est alter-^
né tantôt par la sapinette noire , obieB nîgra , tantôt par la
sàpinette blanche , abies alba , Mich. Le reste de la pépi«
uière est principalement formé par le {Mn des Landes ^
pinus maritima ; le pin sylvestre ou de Riga , et le pin de
Corse , pinus Làricio.
Le Thuya d'Occident , qui fait le sujet de cette note y
est originaire du Canada et le plus anciennement connu \
c'est un arbre assez élevé : il donne dans le pays quelques
grains d'unie résine jaune qui a beaucoup de peine à dur-
cir j et qui par cette raison ne peut être employée pour
les vernis.
Ses feuilles sont très^aromatiques ; macérées dans Faxon-
ge j elles forment un onguent employé contre les douleurs
et contre la plique de Pologne.
Toutes le^ tentatives que j'ai faites pour me procurer la
résine de cet arbre ayant été infructueuses ^ et ses feuille»
répandant une odeur forte , j'ai pensé que la distillation
DE PHARIKACIE. l57
userait le lÂoyen cTen obtenir, le principe arjomaticpie si ^
comme il paraissait probable , ce principe était du a une
huile essentielle..
Je distillai , au mois de mars 1824 9 une livre de feuilles
dé Thuya occidentalis , coupées ïneniies et non contusées.
La distillation se fait facilement ; néanmoins il faut mettre
beaucoup d eau 9 car elles sont sujettes à s^attacher au fond
de la cucurbite et à donner au produit l'odeur d'empy*
reume. Le liquide qui passa, dans le récipient étaît^ surnagé
par de Thuile essentielle^ . . ;. ,
Cette huile essentielle a po^r t^racHèrerdtètre £iuide>^
transparente, plus légère ^jnéTe^; sa couleur est le jatrne
clair , tirant un peu sur le ivecL Une'seccmde dsstiUatioii
ne lui enleva pas sa couleur 9 elle la diminua aeulsment un
peu. Son odeur est forte saîis^ ètvè désagréable v d'nepent
mieux se rcôinparer qu'à celle idé la^tanaisie. Sa saveur est
forte 9 un peu camphrée et d'une 'certaine àcrété^^ellercse
dissout bien dans lalcohol et dafns ^éther ; Tàcidesulfu^
rique concentré la brunit et la charbonne ^ racidenîtri«[ue
du commerce ne l'enflamme pas, il fonce davantage sa conf-
ient ; l'acide mùriatic^ue la trouble et augmente son odeur;
Tacide acétique en dissout • enviroir le dixième, de son
poids. ' • ■ : :.: '.!'' : • ,-...•••
Depuis près d'un an que cette huile essentielle a éié
retirée elle n'a paa changé decoulsiur^eUe est restée par-
faitement claire. La totalité de cette huile a été de uu^ios
sur la livré de feuilles en^ployées^i).
(i) PlasieartfméiiieciQs^ à^Édimbonrj; » à^Berlin , M. Ihifelattd et d^-àu-
tres , ont fait usage de cette sorte d^haiie volatile contre les vers , à Tin-
teneur, avec beaucoup de succès , à la dose de quelques gouttes en
cleosaccharum. Elleneparatt pas contenir soit de Facide gallique , soit
tm piincipè astringent f celui-ci peut ^gdflment agir cbmtije vermine» ,
puisqjA^oa emploie en cet^e qualité, plusieurs toniques et astringens ,
Tecorce de la racine de grettadîer , la noix- -de galles > etc. D^ailleurs les
huiles volatiles deis arbres conifères , comme Tessence de tercbenthinq ,
sont très anthelmintiques. *- (Note del.-J« V.)
l58 iOVANAL
■*»#»<IWWHW* W»»»W»»%%«»1
OBSERVATIONS
\ • ...
. • k • •
Sur Femphit CQmmç réactifs ^ du bicarbonate de potasse
et du carbonaiA Janunomaque ;
Par M. DuLONG, pbarmacieù à Âstafort (Lot^t-Garonne).
La série de rediercfaes auxquelles je me suis livré pour
reconnaître et séparer les diverses sul^stanced contenues
dans une eaù minérale^ toIa mis à même de faire les obser-
vations suivantes 3ur remploi , comme réactifs , du bi-car-
bonalc de potasse et d» carbonate d'ammoniaque»
Ou indique > comme moyen propre à reconnaitre si une
eau minér^ie coudent' des • sels^^nagnési^is autres que le
oarbonat)ey>de.fàire.bon{mr cette eau, de la filtrer si elle
s'est troublée , de la- laisser refroidir , d'y verser du bî-*
carbonate de potasse, de laiUtrer de nouveau pour séparer
leearboBàtè de chattx.qéi se sera précipité, et de faire
bouillir uoe seconde' fois. Si elle se trouble, ce. sera un
^dice certain quelle ocoxàieut des sels magnésiçus autres
que le carboiiaite. Cependant, d'apr&s les expériences sui-
vantes , )e crois pouvoir assurer que ce procédé peut in-»
duire en erreur* '
.'Désirant me coutaincre si , comme ou le prétend, et
comme ciela doit être , le procédé que je viens (f indiquer
est exact, si le bi-carbonate de potasse préci)ptte toute la
-obaux d'une dissolution saline^, j'ai versé un excès de ce
bi-earbonate dans Une dissolution d'un sel calcaire, La
liqueur s^est troublée après quelques instans de contact et
le trouble a augmenté peu,a peu. Lorsque j'ai vu qu'elle
était redeveuue claire , par suite de la précipitation du car«
bonate de chaux , je l'ai filtrée , et Tayaut soumise à l'ébut*
lition elle s'est troi^)lée assez fortement , quoique je fusse
bien certaid f|ue le sel calcaire que j'avais employé ne cou*
D£. PHAaniACiE« iSg:
f(e;Balt,pâ$ :dê magnésie , po^isque ce sel était da chlorure
de calcium foadu. J'sii dit que j^ai filtré la liqueur lorsque
l'ai vu'qu elle était redjsveque claire, parce que dans* une
de ce8^.e:¥|xérieuces V^yaiQt filtj*ée quelques temps après avoir
été piise. en, contact avep le bi-carbonate , et lorsque j'ai cru
m'aperceyoir que le trouble u'augmentait phis, ^Me Vest
troublée de nouveau , ce qui, pf^ouye que raçtiqu du bi-
carbonate de potasse sur un sel calcaire, est très-lente , ce
que d'jiilleurs j*ayais rein|irqué dans d'autres circonstances»
J!ai obtenu les résultats qui font le sujet de cette obser'-
yation^ soit que .j'aie filtré la liqueur aussitôt qu'elle s^étaic
éclairçie « soit que j^aie attendu jusqu'au . lendemaifi ., et
quelle que fût la quantité de «el calcaire que je misse- en
contact .avec le bi-carbojiate. •
Il paraît donc , d'après ces expériences , que le bi-car-
bonate de potasse ne précipite pas touxe la chaux d'une
dissolution , sans doute parce qu'il s'y forme du bi-carbo-
uate de chaux 9 soluble,.^ l'exemple du .bi-carbonate de
magnésie. * *
Après avoir constaté ces résultats plusieurs fois » j*aî
voulu m'assurer si le carbouate d'ammgjaiaqoe (sous ) n'of*
frirait pas un réactif plus certain que le bi-carbonate de
potasse pour précipiter toute la chaux d'une dissolution ,
et ensuite pour séparer la chaux de la magnésie , ce dont
au reste je ne doutais presque pas j d'après les expériences
de M» Longchamp {Annak$ xh^chmiç e^ÂQ^hysique ,
tome lâ), d'après lesqu4&lleft il résulte que le carbonate
d'ammoniaque ( sous )'précîpîte toute la chaux d'une dis-
solution sans eu précipiter la Qiaglixésie. J'ai donc fait dis*
soudre dan« l'eau distillée du cWorure de calcium fondu ,
et j'ai versé dans la dissolution un excès de carbonate d'am-
moniaque. Il s'est, fait aussitôt un abondant précipité, et
lorsque la liqueur est davenae claîre je l'ai filtrée et je
l'ai fait chauffer jusqu'à ébullitiou ; elle ne s'est troublée
que d'une manière pre^e insensible. Même résultat , soi^.
\
N.
l6o JOURNAL
quej*aie filtré la liquènr dès qn*ellé s*ëtakëc1aircie, Mil
qiie j'aie attendu jusqu^aa letidemain. '
raî donc pensé, diaprés ces expériences, que le earboiiâte
d'ammoniaque serait plus propre que le binsarbcHiate de
potasse i faire reconnaître rexistèiicé', dans une csau inî-
ùérale , de sels magnésiens autres que le carbonate, et qu^il
devait être , comme Tavail annoncé M. Longchamp ,/ni^
réactif exact , propre i séparer la chaux de la magnésie.
Pour rii*en assurer , j*ai mêlé dans une certaine quantité
d*eau distillée de Thydrochlorate de chaux et du sulfate de
magnésie ; j'ai versé dans la dissolution un excès decarbo-^
nate d'ammoniaque , il s^est bientôt formé un précipité y
mais j^aî remarqué que Faction du sel ammoniacal sur le
mélange de sels de magnésie et de chaux n'a pas été aussi
prompte que stir le sel calcaire seul ; lorsque la liqueur a
commencé à s*éclaircîr , je l'ai filtrée , et , y apm versé de
Toxalate' d'ammoniaque , il s y est produit un fort trouble
qui y a démontré la présence de la chaux , quoique le pa-
pier de tournesol rougi et le sirop de violettes y annon-
çassent un' excès de carbonate ammoniacal. Je dis que l'oxa*
late d'ammoniaque "y a démontré la présence de la chaux y.
car on sait que ce réactif ne précipite la magnésie que très-
lentement , et qu'il n'occasîone point de trouble sensible
dans une dissolution magnésienne , même après plusieurs»
heures de contact , ainsi que je m'en suis convaincu (i).
'il I I II ■ —— — ^^^— I— 1^«^ I I maâmmmmmm^m^mmh^Êmm^mmm
(i) Je croit deyoir rapporter ici une observation que j*ai faite en pré-»
pftrant, avec du carbonate de magnésie du commerce, un sel magnésiea
pour constater Taction de Toxalate d^ammoniaqaesur'ce sel. Ayant dis-
sous ce earbonate dans racide.hj^rochlorique, et ayant Yersa dans la
dissolution de Toiialate d^ammoniaque , j^ai vu d^abord arec surprise s'y
produire sur-le-champ un trouble très-proconoë ; maisj^ai bientôt pensé^
-que ce trouble derait provenir d%jn peu de (carbonate de chaux, mêle' au
n'y a produit aucun trouble, Tai cru devoir faire cette obserration pojar
que ceux qui répéteraient ces expériences , en employant de Pacide hydro-
chloriqae , n'attribueat point à la magaésie im trouble qui n*eftt produit
^ue par la chaux»
DE phâhmacie. x6i
Tayoue que ce résultat nf a beaucoup ëtonné 9 d^abord
ps^rce qu^il ne s'accordait point avec celui que j'avais obtenu
avec le sél calcaire seul , et ensuite parce que je connais-
sais , comme je Tai déjà dit , les expériences de M. Long«
champ sur l'emploi du carbonate d'ammoniaque pour sé-
parer la chaux de la magnésie ; emploi récommandé , d^^
près ces mêmes expériences , dans le traité d'analyse de
Thenard. Aussi , craignant de ma part quelque inadver-
tehce qui m'eût conduit à un résultat différent de celui
déjà obtenu par un chimiste qui a donné tant de preuves
de talent et' de zèle, notamment dans son important travail
sur tîncertitude que présentent quelques f'ésultats de fana"
Ijrse chimique (^Annales de ch. et de physique j tome 23), je
me suis empre$sé de répéter avec le plus grand soin les
expériences que je viens de rapporter en employant les sels
de chaux et de magnésie en plus ou moins grande quantité ,
et parfaitement purs , de même que le carbonate d'ammo-
niaque. Tantôt j'ai filtré la liqueur dès qu'elle commençait
k s'éclaircir , tantôt je l'ai filtrée une ou plusieurs heures
après , l'oxalate d'ammoniaque y a toujours produit un fort
trouble ; taiitôt enfin je ne l'ai filtrée qu'au bout de vingt-
quatre heures , et alors le trouble ne m'a point paru tout-
à-fait aussi prononcé ; mais j'observe que si l'on voulait
négliger , ce qui ne serait pas tout-à-fait exact , la quantité
de chaux dénoncée par Toxalate après avoir attendu vingt-
quatre heures pour filtrer, il se présenterait une autre cause
d'erreur puisqu'il se précipite , au bout de ce temps , un
peu de carbonate de magnésie , comme M. Longchamp l'a
constaté. Au reste , je suis bien porté à croire que ce trou-
ble moins prononcé a pour cause l'action particulière du
carbonate d'ammoniaque sur la formation de l'oxalate de
chaux ,*action que j'ai observée dans le cours de ces expé-
riences , et qui explique , je pense , l'erreur dans laquelle
est tombé cet habile chimiste. Ayant filtré la liqueur envi-
ron une heure après -f avoir versé le cai1)onate d'ammo*
102 JOURMAL .
niaquOi Foxalate y a produit.ua fort troubla ^ quoique le
papier de tournesol rougi , ramené assez promptement au
J>leu par la liqueur, y annonçât un excès de carbonate
ammonmcâl. Ayant voulu verser dans cette même liqueur
filtrée un plus grand excès de carbcTnate , il ne s^y est point
produit de précipité , même après plusieurs heures de
contact 9 ainsi que je devais m'y attendre puisquelle en
contenait déjà plus qu il n'en avait fallu pour précipiter
toute la chaux qui avait pu être précipitée ; mais , chose
remarquable , Voxalate d^ammoniaque n'y a d'abord rien
produit, ce n est qu'un instant après qu il a commencé à la
trouble^ ; mais le trouble a été beaucoup, moins prononcé
qu'avant d'y avoir ajouté un grand excès de carbonate am-
moniatal, à tel point qu'on aurait pu presque sans erreur
négliger la petite quantité de chaux que l'oxalate y annon-
çait alors si on eût eu à la séparer. Il parait donc , d'après
cette expérience , que ce grand.excès de carbonate s'était
opposé en partie par une cause quelconque a Taetion dé-
composante de l'oxalate d'ammoniaque sur le sel calcaire.
C'est , je n'en doute point , avec ce g]rand excès de carbor
nate que M. Longchamp aura examiné la liqueu#. et qu'il
aura cru devoir négliger la petite quantité de chaux que
l'oxalate d'ammoniaque y aura démontrée.
Ce n'est qu'après avoir répété toutes ces expé|:iences plu-
sieurs fois j toujours avec le même soin , qUe je crois pou-
voir assurer que le* carbonate d'ammoniaque n'est point
^n réactif exact propre à séparer la chaux de la ma-
gnésie.
Ayant fait les mêmes essais avec le bi-carbonate d'am-
moniaque de potasse, la liqueur ne se troubla d'abord nul-
lement j ce ne fut qu'après quelques instans qu'il se mani-
festa un léger trouble , qui alla en augmentant jusqu'à un
certain points La liqueur filtrée contenait , comme je m'y
attendais , beaucoup de ohaux.
D'aprèa ces expériences , je pensai que Toxalate d'am-
BE PHAAMACIE.
siiolitaqDe serait plus propre & séparer exadem^t la diaux
de la magivésîe en raisqn de sa grande affinité pour la çfaanx^
de Fhisblubilité de Toxalate calcaire, et de la solubilité de
Toxalate de magnésie. Je mêlai donc ensemble, comme
ci-dessus , une certaine quantité de sels de chaux et de ma^
gnésie dissous dans l'eau ^ joTersai dan« la dissolution de
Toxalate d ammoniaque , jusqu'à ce que la liçpieur cessât
de se; troubler par ce réactif ;. je fiUrai , je^lavâi avec soin
le précipité d'oxalateicalçaire , ^9 pour m'assurens'il n'a-»
vait pas entraîné de la magnésie, je lé décomposai en. La
faisant bouillir assez, longîtémps avec un excès de :carbo^
nate de potasse 9 suivant le procédé de M. Dulong. Lepré-^
cipitérésiultant de celte décomposition se di^solvit entière*^
ment aV.ee efTervescence dans liacide hydrochloriqui^ :
quelque^ gouttes d'ammoniaque ou l'eau ée chaux , versées
dans là dissolution' , tlj annoncërept la présence :que ck
-quelqiiesatomesâe magnésie, présence à laquelle je devais
m'attendre d'après les expériences de M « Longcfaamp^ dont
-j'ai déjà parlé, sur Tincertitude de quehptes résultats de
î analyse chinùque^ expériences d'après lesquelles ce chi-»-
miste a reconnu que toutes . les fois quun sel insoluble se
forme au niùieu dun liquide U, entraîne une portion quel'
conque des substances *au milieu desquelles il s* est formé ^
inais la quantité de magnésie que j'y ai reconnue était si
petite qu'elle peut être négligée sans erreur bien sensible.
'Ayant versé du carbonate de potasse dans la liqueur sur-
nageant le précipité d'oxalate calcaire , j'ai vu avec quelque
surprise qu'elle ne se troublait point ou qu elle ne se trou-
blait qu'à peine \ mais l'ayant soumise à l'action de la cha-
leur elle s'est bientôt fortement troublée, et après l'avoir
portée à l'ébullition j'ai recueilli le précipité , et je l'ai fait
dissoudre dans l'acide hydrochlorique. L'oxalate d'ammo-
niaque , comme je devais m'y attendre , n'y annonça point
la présence de la chaux*
Toutes ces expériences ont été répétées plus d'une foi»,
l64 JOURNAL '
•t ont loiqoan produit les mêmes résultats. Je crois donc
pouvoir en conclure que Toxalate dVmmoniaque offre dans
8<^ emploi y comme réactif propre à séparer la chaux de
la magnésie , une exactitude que n^offre point le carbonate
d'ammoniaque proposé pour le même objet.
Ainsi , lorsqu'on youdra constater si une eau minérale
contient des §eU magnésiens autres que le carbonate , il ne
faudra point employer comme réactif , ainsi qu'on Fa pro*>
posé , le bi'-carbonate de potasse , qui induirait en erreur ,
parce que les expériences que je viens de rapporter , dé^
montrant que ce réactif ne précipite à froid qu'une partie
de la chaux d'une dissolution calcaire ou:magi|ésio*calcaire,
on attribuerait à une précipitation de carbonate magnésien
utk trouble qui serait du en entier ou en partie à du car-
bonate de chaux» L'oxalate d'ammoniaque sera , dans ce
cas , un réactif excellent. Il faudra donc , après avoir verse
l'oxalate dans Feau minérale , filtrer s'il s'est formé un pré-
cipité, verser ensuite dans l'eau filtrée dil carbonate de
potasse ( sous) et faire chauffer : si elle se trouble en pré-
sentant un précipité blanc , floconneux 9 ce sera un indice
certain qu'elle contient de la magnésie. On observera que
^ l'eau, si elle en contient, se troublera dès la première
impression de la chaleur , et presque toute la magnésie
sera précipitée avant que l'eau ne soit portée à l'ébuK .
lition.
Lorsqu'on aura de la chaux à séparer de la magnésie , il
sera convenable d'employer le même oxalate. On en ver-
sera dans la liqueur contenant ces bases jusqu'à ce qu'elle
cesse de se troubler par ce réactif ; on filtrera pour sépa-
rer l'oxalate calcaire sans attendre jusqu'au lendemain,
parce qu'il se précipiterait , au bout de ce temps ^ un peu
d oxalate magnésien , comme M. Longchamp l'a constaté;
ensuite on fera évaporer la liqueur .fikrée , et on calcinera
le résidu jusqu'au rouge pour obtenir la magnésie, ou bien
jon versera dans la. liqueur filtrée un excès de carbonate d^
DE PHARMACIE. z65
potasse (sons) ; on fera chauffer jusqu^à râmlKtion , et
Ton recueillera le carbonate de magnésie sur un filtrcé Je
crois devoir fai^e observer ici qu^il ne faut faire bouillir
la liqueur qu^un instant ; car j'ai observé que le précipité
formé d'abord paraissait se dissoudre ensuite en partie par
Une ébuUition un peu prolongée , par suite sans doute de
la tendance qu'a la magnésie à former^ av^e Tammoniaque
des sels doubles splublès. Mais je pense que lorsqu'on
n'aura dans la liqueur filtrée que de la magnésie , il sera
plus exact de la séparer parla calcînation , comme je vien»
de le dire , de peur qu'il ne reste un peu de magnésie en
dissolution. .
En résum^ > je crc»s pouvoir conclure de ees obser*-
Yations ;
Que le bi-carbonate de potasse ne précipite quHine pai^
tie de chaux d'une dissolution calcaire ou magnésiot-eair*
Caire y qu'ainsi il peut induire en erreur , dans tous ks ca»
où on Ta proposé , pour séparer la chaux de la magnésie ^
Que le carbonate d'ammoniaque (sous) n'est pas un
réactif exact propre à séparer ces bases l'une de l'autre ;
Que l'oxalate d'ammoniaque offre au contraire pour cette
séparation une grande exactitude.
A propos de ces observations , je croîs devoir' faire re-
marquer une erreur qui se trouve consignée par mégarde y.
comme je n'en doute nullement, dans Y Histoire des drogues
simples de M. Guibourt , et ailleurs , relativement à Faction
du sous-parbonate d'ammoniaque sur le sulfate de magné-
sie , erreur qui m'avait frappé il y a déjà long-temps aprè»
avoir lu les expériences de M. Leugcliamp ^ dont j'ai pari»
ci-dessus. Il est dit dans r0|ivrage de M. Guibourt (article
Sulfate de magnésie ) que : « pour êtve certain que le sal«
» fate de magnésie ne contient pas de sulfate de soude , il
» faut en faire dissoudre une certaine quantité dans l'eau ^
» versier dans la dissolution un excès 4® 80us-<carbônat&
» d'ammoniaque qui en précipite tonte la magnésie» filtrer^^
l66 JOUKICikL
» faire évaporer , etc. » On sent dans quelle erreur ce pro«
cédé pourrait jeter celui qui peu eicpérimenté le suivrait
exactement , puisqu'il ne remarquerait aucun précipité y
ce qui lui ferait penser que le sel qu'il examinerait serait
tout entier du sulfate de soude, vu qu'il est dit avec raison,
dans le même article , que ce sulfate ne précipite point
par le sous<H:arli»nate d'ammoniaque. Pour être entière*
ment certain , ce dont au reste je ne doutais nullement
d'après les expériences de M« Loûgdiamp , que le sulfate
de magttésien'est pqint précipité , du moins k froid , par le
sous-carbonate d'ammoniaque , fai çiis ces .deux sels en
contact l'un avec l'autre après les avoir fait dissoudre dans
l'eau, il ne s'y est point formé de précipité, ainsi que je m^y
attendais; mais , ayant fait bouillir la liqueur , il s'est bi«n-
tèt manifesté un précipité très-aboiadant. Je dois faire ob-
server qu'il est nécessaire de faire bouillir la liqueur ; car
si'on se contente de la faire évaporer à une douce chaleur
elle ne se trouble point , ainsi que je l'avais remarqué en
faisant l'analyse qui a donné sujet à ces observations , et
comme je m'en suis assuré directement ] et encore ^ ainsi
({ue je l'ai constaté , et comme M. Longchamp Tavait déjà
observé , quelque prolongée que soit rébullition , il reste
toujours en dissolution une cpiantité notable de magnésie.
. Ainsi il est facile de voir que le procédé indiqué par
M. Guibourtdoit être rectifié de la manièi^e suivante ^la
dissolution du sulfate de magnésie que l'on examine , mise
en contact avec le carbonate d'ammoniaque ( sou^ ) , doit
être évaporée jusqu'à siecité , et le résidu calciné jusqu'au
rouge , dans un creuset d'argent ou de platine , doit être
traité par l'eau distillée. S'il reste dans le creuset une ma-
tière blanche jouissant des propriétés connues de la magné-
sie , et si l'eau distillée mise en contact avec cette matière
donne p&r un sel ^e baryte un précipité insoluble dans
Facide nitrique, al ne précipite ni par l'hydrochlorate de
platine , ni par le carbonate de potasse on de soude (sous),
DE PHARMACIE. " 167
'on. sera certain que le sel que l'on examine eei mèlë de «ul--
4aie de soude.
Si j'ai fait cette remarque sur cet article de Touvr^ge de
M. Guibourt /à qui Terreur quil contient aura échappé
^ar mégarde, Çù nest uniquement que pour empêcher
qu'il ne trompe qeuxqui le consulteraient.
EXTRAIT
Ifune lettre adressée à M, Boudet , sur la matière yésicante
de îécorcè de garoU^ et ses diverses préparations; '.
Par M..C0JUDEFY-D0RLY , pharmacien à Crépy (Oise).
On prend 3 liv. d'écorce de garou; on la hache, on la pile
par portion dans lin mortier en fer , en l'humectant avec de
i'alcohol y jtisqu*à ce qu elle présente une masse soyeuse-
sans apparence d'écorce (i), on la met dans un bain-marie
avec 6 iitrêis et detni d*alcohol à 36 degrés. On élève la tem-'
pérature à un degj*é vôisfin da l'ébullîtion, et on laisse
presque refroidir, ce qui porte le temps de celte iiifusioi\
à environ 2 heures \ on exprime fortèiûent* On réitère une
'^'. et 3*. fois la même opération avec de nouvelles quantités
d'aloohol ^ en observant d'en mettre un litre de moins à
chacune de ces dernières. La première teinture est d'un
*brun verdâtre dont la masse parait rouge , la sieconde Yest
beaucoup moins, et la troisième paraît peu chargée .Çepen*
'dant elle est encore assez acre pour mériter qu'on l'ob-
tiedhe. Ces infusions réunies et filtrées sont disiillées au
bain-marié pour enretirer les trois quarts de Talcohol em-
ployé. On Ole le bàîn-imarîedu.feu , on laisse refroidir u^
instant , et lorsqu'on voit quela* matière verte est bien sépar
rée diiliquidg rouge , on verse le tout sur un filtre. Pqyi|i;*
' ■' ■ ' ■ I "■"■' ' ' «" ' ■■f"i il II ' •^f^'V'^j' '■■ I ] * ^
(t) Si on Teutj&iirf la pamin^de de garou par lé procéda ordinaire^
cette manière de diviser Pëcorce .facilite beaucoup la solution du prin*
cipe vésicant daûB là grfli»8e, et abrège l'opëlAtion.
i68 JotruMAL
qne cette filtration s'opère bien , il faut qu'il y ait encore
environ deux litres de liqueur. Ce qui reste sur le filtre est
de la résine verte presque pure qui est la partie active.
On continue l'évaporation du liquide filtré jusqu'à ce
qu'il n'en reste qu'environ un quart , et qu'en laissant re*
froidir un instant et soufflant dessus ^ on aperçoive une pel«-
licule se former à sa surface ; alors on laisse refroidir en-
tièrement. Au bout de quelques heures » il s'est formé un
précipité abondant d^ matière résineuse brune, un peu fria-
ble. On jette l'extrait liquide qui sttmage ^ cette partie ne
retient pas de principe acre ; elle a une saveur d'abord su-*
crée, puis un peu acerbe. La partie résineuse précipitée re-*
tient au contraire beaucoup de résine verte; elle est amère et
d'une saveur acide assez prononcée. On met cette résine
brune dans un flacon avec deux ou trois onces d'éther sulfu*
rique, qui acquiert, par l'agitation, unecouleur verte qui de-
vientde plus en plus intense. On traite de la mèmemanière,
mais avec un peu moins d'étber,la résine verte restée sur le
filtre ; elle se dissout presque toute entière. On réitère ces
opérations avec de nouvelles quantités d'éther jusqu'à ce qu'il
n'acquière qu'une faible couleui*« On réunit les teintures
éthérées et on évapore à une très-douce chaleur de bain-
marie , ou on distille , si l'éther qu'on a employé en mé-
rite la peine. On évapore jusqu'à ce qu'il ne reste qu'envi-
ron une once et demie de résine verte, c'est-à*-dire jusqu'à
l'instant où on ne sent plus d'éther.
Ce petit produit , d'«n beau vert foncé , retient encore
près d'un huitième de son poids de résine brune *, on les
sépare en délayant le tout dans un peu d'alcohol à 20 degrés
qui dissout la résine brime sans entraîner de résine verte.
On jette sur un filtre de papier fin , et lorsque l'opération
est terminée, on ^ève soigneusement avec une carte la ré-
sine verte que l'on chauffeiégèrement dans une cajpsule pour
la priver d'humidité. Les doses ci-dessus m'ont constam-
ment produit huit gros et demi à 9 gros de matière vésicante.
DE PHAK;nAClÊ. îGt)
Cette résine ainsi obtenue est rrnn tt*ès-*beau Vert fonce.
EHe a la consistance du beurre et l'odeur très-proncée de Té*
€orce degarôu. La moindre chaleur la fend fluide ; elle est
plus pesante que Teau \ elle n'éprouve aucune altération à
l'air ; j eh ai dans un pot découvert depuis près d'un au ,
et elle n'a rien perdu de ses propriétés. Elle, est soluble en
grande partie dansl'alcohol absolu froid ^ très-solubte dans
l'éther sulfurîque , les huiles fixes et volatiles , les grais-
ses, etc. Elle a une saveur extrêmement caustique, qui n'est
pas sensible d'abord, mais qui se communique bientôt de la
langue au palais et à la gorge, ainsi que 1 a observé M. Vau-
quèlin pour la daphnine. Cet effet , très-désagréable et te-
nace , peut être produit par moins d'un centième de grain.
Appliqtfée sur la peau, seule, ou en solution dans un vc-
hioule , elle l'irrite fortement au bout de six , huit ou dix
heures, selon les individus. Il se manifeste sur la partie
qu'elle a touchée et les environs , une multitude de petits
boutons accompagnés d'une forte démangeaison. Au bou,t
de 2^ heures, ordinairement ces boutons sécrètent 1^ sérosité
qu'ils contiennent. Cette propriété de la résine verte de ga-
rou peut la rendre très-utile dans certains cas où il est né-
cessaire d'employer des rubéfians pour produire des effets
qu'on n'oserait tenter d'obtenir avec la teinture de canllia-
rides. Un quart ou un sixième de grain , divisé dans un peu
d'axonge , peut produire l'effet ci-dessus sur une superficie
" de plus de dix-huit pouces de circonférence.
C'est sur cette propriété qu'ont été établies les doses des
diverses préparations suivantes , dont elle fait la base.
Quanta son application comme vésicatoire, elle ne peut
guère être employée seule, son action étant lente lorsqu'elle
est sous forme d'emplâtre^ mais, unie à une petite quantité
decaniharides, elle donne un vésicatoire dontrelfet est con-
stant et prompt. A cet effet je propose la préparation sui-
vante. .
Faites macérer pendant drux ou trois heures dans lui
XK Année. — Avi\l iS^S. la
\
170 JOURNAL
c|.uart de litre d*alcoUol k aa degrés « deux onces de cantha-
rides en poudre grossière *, exprimes^. Faites une daui^ième
macération avec la même quantité d'alcohol au même dé^
gré , exprimez , réunissez les teintures , et filtrez \ évapo-
rez jusqu^à réduction de moitié ; laissez refroidir pour que
la matière huileuse verte se sépare ; filtrez de nouveau et
évaporez jusqu'en consistance d^xtrait; traitez ce dernier
à èhaud avec deux onces et demie d^alcohol à 36 degrés, et
filtrez pour avoir dfim onççs de teinture.
Taffetas de résine dega/vu composée.
Prenez Teinture ci-dessus demi-once.
Sandaraqueen poudre demi-gros.
^ Huile essentielle de citron. .... 6 gouttes.
Dissolvez et ajoutez
Résine verte de garou. . • 1. . 4^ grafbs.
Etendez convenablement avec un pinceau y en quatre
couches , sur un morceau de toile^ cirée verte de | a aune
sur ^ de large.
Avant d^appliquer ce vésicatoire il faut frotter la partie
avec un peu d'alcohol ou d'eau-de-«vîe. Celte préparation
adhère bien à la peau , et produit son effet en 8 à la heures.
Pommade de résine inerte de garou.
Prenez Axonge récente 10 onces.
Cire blanche lavée à Teaubouil. • une once.
Résine verte de garou demi-gros.
On fait liquéfier Taxonge et la cire à une très-douce cha-
leur , ensuite on ajoute la résine de garou qui s^y dissout
promptemenU
Je propose délaver lacirea,veoâereau bouillante, parce
que Tacide qu elle contient jSajradt neutraliser l'action de la
matière vésicante*
Pommade pour le papier vésicant n^. x.
Prenez Axonge récente . . . 4 onces.
Cire blanche lavée 6 gros.
Blanc de baleine 4 g^^s*
Résine verte de garou 24 graine
Procédez comme ci-dessus.
f
DE PHA.RniiCIE. I^l
Pour le papier n^. 2, on«e mel que 18 grains de résîno
degarou.
Avec tin morceau de planche de liège d'environ 3 pouces
de long très -uni, coupé en forme de tranchant arrondi , et
enveloppa d^un peu de drap fin bien assigetti, on étend
cette pommade un peu chaude sur du papier serpente dont
on coupe chaque feuille en Aenx dans sa longueur , et que
Ton pose sur une planche bien unie. Après avoir mis la
première couche » on présente le papier iiu feu pour qu'il
a'imbibe de pommade : on le remet sur la planche pour y
étendre une deuxième couche, toujours du même cèté»
qu'on chauffe légèrement comme la précédente; enfih une
troisième opération termine Touvrage* Pouf donner du lu«
stre, il ne faut présenter cette dernière au feu qu'en glissant
pour ne fondre que la surface, Ca tour de mnin donne à ce
papier un aspect luisant, qui fait reconnaître le côté qui doit
être appliqué sur le vésicatoire.
Pommade de résine de garou pour factions.
Prenez Axonge récente . • • !i onces.
Cire blanche lavée. ....... 2 gros.
Résine de garou. ........ 24 gi*ains.
Liquéfiez S. L.
Cette pommade doit s'employer à la dose de 12 , 24 ^^^
36 grains, selon l'étendue des parties à frictionner.
Teinture de résine de garou pour frictions.
Prenez Alcohol à 36 degrés uneonce et demie.
Ether sulfurique demi-once.
Résine de garou 24 gniins.
Dissolvez.
Pour être employée seule ou associée à d'autres substan-
ces dans les linimens.
1^2 ' iOURBAL
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE,
Analyse dos séances da la section de pharmacie , du premier
tiimestre de iSaS.
' Plusieurs dfts méilioîrcs lusàrAcadémîc ayant succçssi-
venneiitparu dans ce journal, soît en entier, soît par ex-
Irait , nous ferons une revue succincte des principaux ob-
jet» qui ont fixé raitentioii de la section de Pharmacie.
.M. Guibourt a donné une note sur le beurre de Galam^
huile végétale concr.ète ^ blanche comme du suif en pain ,
mais plus onctueuse , venant d'Afrique. Son odeur et sa
saveur approchent de celle du beurre de cacao. Dissoluble
à froîd dans rjiuîle de térébenthine et dans Téther , elle
Test très-peu dans ralcohôl même chaud. .On croyait que
c'était le produit du palmier a voira (/?Zûi'5 gutno.ensis)^ selon le
Dict. dcsscicuc. nat.^maisM. Guibourt , d'après Fexamen
d'une pulpe sucrée qui accompagne ce beurre et les indica-
tions fournies par M. Mungo-Parck sur le beurre de Bam-
bouck, pense, avec M. Vircy, que ces deux beurres sont
les mcQies , pi produits p^r un {irbre de la famille des sapo-
tées, du genre bassia.
Dans une autre séance, M. Guibourt montre que le cala-
tuiis' vents des anciens , compare avec les liges de chirelta,
f^entiana chirayta de Roxburgh , plante de l'Inde , offre
une identité parfaite. Toutefois cet ancien calamus exhale
une légère odeur aromatique qu'on ne remarque nullement
dans lé cbirelta. M. Li'maire-Lisancourt appuie l'ofyinion
de Tidentité du cbirelta et. du calamus verus des anciens ,
par des détails botaniques exacts sur celte gcntianée- de
rinde , dont M. Yirey a donné le premier connaissance
dans ce journal. M. Lemaire ne trouvant que quatre étami-
nes et quatre divisions aux parties de la fleur du cbirelta,
croit qu'elle peut constituer un genre particulier Voisin des
sivertla. Enfin M. Boutrou, qui avait donné les échantil-
lo:)? du calamus vcrus, y a retrouvé , par l'analyse , les
\
DE. PHARMA.CIE. 17.^
mêmes principes que ceux inconnus iIriss h s^eniiana chi^
rjayta^ par MM« Boissel ei Laissaigne , dans le Jonrrial de
Phtirmàcie.
Divers acbanAilioi^s d'oliviers ay?int été adressés dé Mèzo,
départ, de rHécauIt ^ à ISf . Cheyallier, on a.efaargé M. Vi-
rey de les examiner. Ce sont 1". la variété dite desoliveapi*
choulines, si connues sous le nom de picbolines ou sarurkies,
qu'on fait macérer dans de la saumure; 20* Tolive royale où
triparde ^ .re€onnaiss,able pi^r le volupie de son fruit puU'
peux;; 3**. les olives amelau ou aioiellon fort ^ connues à*
Aix ; enfin quelques autres. A cet égard on rémarque que
les grosses variétés fourni^$esH; aiie huile inférieure à celle
de& fruits les m;Cnn3 pulpeux ou les plus acerhess , tels qu!cTi»
offre Tespèce sauvage, surtout .lorsque Tarbre croit dans
des terrains secs et pîerr^jux , et qu6 ses fruits deviennent-
pourpres , noirâtres. Les insectes a^ssi attaquent moins ces
derniers. 9 mais, leur âpreté et le peu de pulpe qu'ils con-
tiennent 1^ rendent in^pr^p^^^ à q^^nfire dans la sautn]are/
Le chlorure de chaux en liqueur 9 pourȎnlever l'odeur
infecte des fosses d'aisance,, k>rsqu'^,p tes Qiii'e;» a été em-
ployé avec beaucoup de succès par^^M. Payèn et Cheval-
lier ^ qui ont rCjni. utile avussi d^< j^^r dans la fosse :du lait
de chaux auparavani. M.yauquelin et M. Pelletier but
montré toutefois que cette prc^ tique > était nuissb.Ié , attendu
que la chaux vive fait dég/tger, du gaz ammoniacal sulfuré,.
qui était en partie comjDii;i,4à-'!'<^^^^^^^^^'^^^J*^^'^'*^^^*^'^
dans les matières. Il faut dotic se borner au * chlorure de^
chaux en liqueiir, A ce .suj>«t^. Labarraqùeà lu; une ob
servation îutt^ressànjte' sur Temploi du chlorure de soude,
liquide dorU il a fait respirçr lodeui- à un ouvrier asphyxié
par les émanations d'une 'fosse d'aié^nce ^que ^on curait. Il
a eulè bon)jeurde rappeler ce malheureiix à Une prompte
santé. Apparemment , le chlore dégagé de la combi-,
naison y détruisjri jusque daps lc;s /cellules pulmonaires le gaz
ammoniacal hy^rO'SulfuréT^ui avaitété inspiré. M. Vauque-
lin rappeja p£fi;çiUemei^t^i^.la vie trçis peç^^nesfrappqes
parle gdz hydrogène. sulfuré (dit.lep/o///i)4c^ fosses d'ai-
sance , mais au u^oyen du vii;ijajgr^ radical re&piré.
M. Jîraconnot atrçaYéun-npuveau moyen de conserva-
tion dcâi dubstAncc§ djaim4Lle$,.c;ti IjÇS plongeant daiïs une so-
174 JOUhNAL
lution ( chargée h 3o. de rârëomètre de Baume ) d^ sulfate
de fer préàlablem^it calciné au rouge. Ce procédé peti di-
spendieux raffermit et solidifie bien lés chairs , les pièces
anatomiques; il produit même un effet salutaire sur les ul-
cères de mauvais caractèrer; M. Vîrej observe que les lis-'
sus animaux en sont colorés»
Un nouveau moyen d'analyse végétale est proposé par
M. Robinet. Il emploie des dissolutions saturées de sels'
neutres très^solubles , tels que le sel marin , le sulfate de
soude, etc. Les extraits d^opium , ceux de quinquina, traitée
par ces solutions , déposent leur substance résineuse , et ih
reste dans la liqueur les sels de morphine ou quinine de ces
extraits. Il est facile de traiter alors par Talcohol rectifié*
ces liqueurs salines qu^on a concentrées. Ensuite , par Té-*
vaporation deTalcohol , les seltf végétaux cristallisent.
Un mémoire de M. Soubeyran , sur les borates , montra
que Tacide borique agit comme base dans la crème de tar-'
tre solûble et dans d'autres composés. MM. Yauqnelin et
Laugier examinei^nt ce mémoire.
Entre diverses substances de matière médicale présentées
parM. Lemaire-Lîsancourt , il relate comme cause des ex-«
sudations de la mànne àesfraxinus , les piqûres des psylles
et kermès ; mais ces insectes sont petits comme des puce-
rons , et M. Vîrey faît observer que c*esl plutôt à la cicadà
orni qu'on doîl ces exsudations, outre celles produites par
des entailles pratiquées afux frênes ornes dans les climats
chauds.
EnfiinM» R<^inet, poursuivant ses analyses végétalçs d'a-^
près sou procédé , à trouvé dans Tôpium la morphine
combinée à de l'acide hydrocyànique , d'après ce qu il lui
a paru, puisque les sels de fer sont précipités en bleu par ce
sel de toorphine : M. Pelletier le considère comme un cya-
nure de morphine.
La séance du 26 mars a été consacrée â une solemnité
publique, la première qu'ait offerte îa section de pharmacie»
C'était aussi pour la premièrefofs que les sciences pharma-
ceutiques obtenaient rhonneur de se présenter parmi les
dignités et le rang d'une acdr^nie royale. 11 fallaîr donc
y légitimer ses droits par le taMeatl des progrès de tiotre
art qût fottt élevé suc \k Itgiredei atKtres branches de la
DE PHARMACIE.
7
5^
■
médedue. Une chute en ce genre eûi porté sans âouté une
fâcheuse impression à la réputation scientifique dé la Phar-
macie , comme on a paru le craindre. Il n en a point été
ainsi heureusement, et désormais nous pouvons espérer de
marcher sans trop de désavantage à côté de la médecine ^t-
de la chirurgie. Les lectures £iîtes par M. Virey , secré-
taire de la section « et par M. Laugier, ont été entendues
avec autant d'intérêt que de plaisir. Le premier a peint
à grands traits , dans un discours orné dépensées élevées,
d^une érudition vaste, stibstantielle , et d'un style clair, ani-
mé d^images , les destinées des sciences pharmaceutiques ^
il a retracé les causes de leurs progrés dans les âges mo-
dernes par le concours de la chimie et de Thistoire ualu-
relle. Il à fini par une péroraison brillante , accueillie par
des applaudIssemens.'Le savant mémoire de M. Laugier ,
contenant des recherches chimiques extrêmement curieu-
ses sur les diverses concrétions du corps humain , mérite-
rait sans doute une analyse particulière. 11 a fait voir ,
par exemple , qu'une fréquente notirriture d'oseille pou-
vait contribuer à former des calculs muraux d'oxalate de
chaux, et il a présenté une sorte d'égagropile végétale feu-
trée dans les intestins d'un homme. Un nombreux audi-
toire a témoigné sa satisfaction aux auteurs. L'éloge de feu
Cadet de Gassicourt , prononcé par M. Pariset , a tei*miné
la séance et enlevé toits les suffrages par une foule de traits
chacmans. On ne peut peindre sous des couleurs plus ai-
mables un confrère dont nous sentons vivement la perte.
Sa vie littéraire , ses destinées politiques, sa carrière dans
les sciences , ont tour-à-tour fait briller le talent singulier
et la spirituelle éloquence de M. Pariset. La séance était
présidée par M. Portai , président d'honneur perpétuel ,
et par M. Vauquelin , président annuel de l'Académie de
médecine. Nousavons donné leprogramme du prix proposé.
^ V%^l»%^|ffK»l^»%%%^^%%»l^W<»%»MM»»»%^lr%%^>M»% »^^
NOUVELLES DES SCIENCES.
I
Singulier moyen de blanchir les perles , deuis TUe de Ce^lùn .
V
Les oiseaux obt appris le moyen de décolorer les perles
jaunies*, on place celles-ci parmi les graines mêlées de terre
l^fi JOURNAli OE PHAAMAGIE.
«|n'on jtîlte à la volaillr. La poule, qui avale vite OU gou-
luiui'tu sa nourriture, «vale aussi les perles qu'on veut faire
nianchi'r. On n'a pas besoin que celles-ci demeurent long-
temps dans Tesiomac de Taninial; une minute ou deux suf-
lu. Alors on ouvre Testomac delà poule et on en retire les
])erles aussi blanches qt aussi pures que lorsqu'on les a ,
Hçur la première fois , extraites de Thuitre perlière. Si oju
laissait trop long-tempç séjourner ces perles dans Testomac
crnuo poule, nul dôme qu'elles n'y fussent enfin dissoutesî.
(.Y^/Vzf, Journ.y January i8a5, p. 5i.)
.De la racuie de CUiococca angulfuga.
Le savant docteur de Martîus , botaniste envoyé'au Bré-
sil parle roi de Bavière , nous écrit que la racine de chio-
cocca anguîfuga , du Brésil , lui parait un médicament
doué de vertus très-ejçtraordînaires \ et je suis sûr , ajoute-
t-il , qu'on en pourra faire Tapplication à plusieurs mala-
dies les plus opiniâtres , comme par exemple l'amaurose ^
1 hydrophobîe, la démence mélancolique , etc., avec suc-
<îcs. Cette plante, de la famille dès rubiacées , division des
i).iccifères , est voisine des coffea , des psjchotrla. Elle se
trouve dans la capitainerie de Mînas Geraes et ailleurs. Sa
i^acine, traçante , fibreuse , est couverte d'une écorcç brune
anneléci ou se détachant par apneaux, qui recouvre un Ipoîs
blanchâtre d'une odeur faible de quinquina , d'une saveur
amarescente. Les sauvagos et les Brasilîens vantent celte
racine ("dont' rioiis avions depuis quelques années des échan-
tillons avec ce détail), comme un. remède excellent contre
les morsures des serpens. On fait une décoction avec deux
onces de ces ra^cines concassées , et on la boit. C'est un
fort sudorifique un* peu vomitif. Ce remède associé à de§
ioniques passe pour un remède très-efficace contre l'hydro-
])îsie, pour rétablir le ton et l'énergie du système aDsor-*
I^nt« ' ■
Une autre espèce, la chiocacca racemosa , est employée
à la Jamaïque, contre les rhumatismes et la syphilis, scIoa
l^atrik Brow^ne; On se sert de la racine également.
J.-LY.
BULLETIN
> •■ • ■ , ■ • • , , .
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS }
Rédigé par M. Heurt , secrétaire général , et par une
Conunission spédaJe.
"■n"^
• EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance du i5 avrïL
La'Socîëlé reçoit plusieurs journalix étrangers et natio-
naux relatifs à la pharmacie et aux sciences accessoires.
M. Dhereims ^adresse un mémoire contenant Tanalyse
de la fève tonka.
M. Piepln , élève en pharmacie , remet sur le bureau un
mémoire sur les sangsues.
M. R , ex -pharmacien des hôpitaux, dépose une
noie traduite de la Pharmacopée d'Edimbourg , sur la lai-
tue cultivée , et la formule d'un sirop de tridace.
Ces difTérens écrits sont renvoyés à des commissaires
pour en rendre compte.
M. Couverchel], que des occupations et l'état de sa santé
retiennent à la campagne , demande à ne plus faire partie
des membres résidens et désire rester correspondant.
M. Cadet de Gassicourt , associé de la Société , réclame
le titre de membre résident.
Lettre de M. Lepère , sur le remède intitulé mixture
brésilienne.
Note du même sur ITiuîle de VEuphorhia latyris^ et
plusieurs échantillons de cette huile. Renvoyé à des com-
missaires pour un rapport.
178 BULLETIN DES TEAVAUX
M. Bottckt (oncle), commissaire prè& F Académie des
sciences , rend le compte suirant :
M. Deyeux annonce qu'il a examiné le beurre de
M; 0|>oit ^ et tie Fa pas ttonvé aussi exempt de rancidité
qu'il devait l'être d'après éa note. M. Opoix sera invité à
faire de nouveaux efforts pour atteindre le but qu'il s'était
proposée
M. Humboldt prééetite el etpliqvié une carte sur laquelle
sont figurées les principales chaînes des montagnes du
gtobe ] elles y sont rangées sur trois plans diversement co-
loriés 9 d'après l'élévatiotk respective et rigoareus^ment cal-
culée de leurs crêtes , et de la plus considérable éminenc e
qui domine chacune de ces cf êtes.
M. Auzou soumet , a l'examen de l'Académie , le simu-^
lacre d^un corps humain écorché , fabriqué ave une pâte
de carton et colorié comme dans l'état natureL Cette pièce
peut être d'une grande utilité aux professeurs et aux élèves
qui étudient l'anatomie^
M. GuîUemin a communiqué à l'Académie des obser-
vations sur le pollen de différentes plantes. Il a accompa-
gné ce mémoire d'un tableau où chaque atome pollénique
est représenté avec la couleur et la figure qui lui est pro-
pre 9 mais avec le volume que le microscope a prêté pour
le rendre plus sensible à la vue.
M. de Humboldt annonce qu'une masse minérale » trou-
vée dans les environs de Santafé , de Bogota , est une véri-
table aérolithe, puisqu'elle estcomposéede nickel et de fer.
Cette masse, dont il présente un fragment, pesait 3,4<^o 1^^*
M. Thenard fait un rapport verbal et rend un compte
très-satisfaisant sur le mémoire de M. Collin , dans lequel
ce savant a fait connaître les diverses substances qui ont pu
opérer la fermentation du sucre.
M. Duméril lit un rapport favorable sur la pièce anato-
mique de M. Auzou ; il en démontre l'utilité pour les.
peintres , les sculpteurs , et termine en disant qu'à l'aide
DE LA SOCIÉTÉ VR PUAiV^ikGlE. t"^^
4« cette pièce ranaiomie pourni maintenant faire iwitie de.
Véducation de la jeunesse , puisque pouv rétudier on n'aura »
plus a vaincre la répugnance qu'inspire la dissection de&v
corps.
M* Arago donne lepture d'un m^nunre dans lequel IL
clierche a reconnaître si Ton peut admettre TexpUcationi
d<Minée par Mariette du jdiénomène atmosphérique aom*
mé halo , et il a .effeelÎTement reconnu que ces cercles ^
que dans cerlains temps .an aperçoit autoue du soleil , pro*
viennent éyidequaent. d'une lumière réfractée et. non ré-
fléchie.
QI« GrQoffroy Saint-Hilaire ^ dans un mémoire aùr les
croçodiks, soeciipe surtout de ceux du Gange » qur'on*
nomme^ai/iaZ^.
La Société entend la lecture .de ses tra^vaux*
AdM. Pellertn ei: Parra font un rapport sur un procédé ^<
piroposé par M. Jourdain « pour diilenir le. sirop d'orgeat*
Les conclusions sont adoptées»
M. Baget lit un rapport sur le heurre que M. Ofoi% àt
adressé à la Société , qu'il a examiné avec MM. Godefrqy
et Henry. Le procédé de M. Opoix n'ayant pas paru suffi-
sant pour conserver au beurre toute sa bonté , le secré-
taire général est invité à prier M. Opoix de revoir son
procédé.
M. Henry (£3s) rend un compte avantageuic des tableaux
synoptiques sur les acides , présentés a la Société par
M. Bacon , professeur à Caen , et démontre l'utilité d'un
pareil travail pour ceux des élèves qui , déjà au courant de
la science , ont besoin de reconnaître les caractères prin-
cipaux de ces corps,
M. Hottot fait un rapport sur le mémoire de M. Tas-
•art ^ renvoyé à la commission des travaux. .
M» Boisselfaitnn rapport sur des préparations de hic^n
et sur celle de la ^lée de n^ousse de Corsé , adressées k h»
Smiàté par wafmonyne. Ce lappor t, dans lequel &L Boisael
ïBo BULLETIN DES TRAVAUX
a intercalé plusieurs formules suivies chez M. Platicke et
dans son officine , est renvoyé à la- commission de rédaction
avee la note qut en fait l'objet.
M. Planche lit une note très-intcressante sur une com^
binaison d'ammoniaque et de copahu j et sur les moyens
de reconnaître les sophistications de cette résine liquidef
par Fkuile de ricin. L'ammoniaque et Tacide sulfurique
sont les deux réactifs que l'auteur emploie avec succès.
M. Bacon est présenté comme membre correspondant.
MlVf • Gidet de Gassicourt et Tassart sont .nommés mem-»
bres résidens.
On lit une lettre de M. Tessier , secrétaire de la Société
de Pharmacie de Lyon , et la copie d'une ^pétition prédeu^
téeàla Chambre des Députés.
L'écrit dont se plaint M* Tessier, dans'sa^lettre, n'étant
pas l'ouvrage de la Société, M. le président -est invité à
adressera MM. les membres de la Société de Lyon Il?s
observations sur le projet de loi relatif aux écoles secou*
daireSk
ANALYSE
Du piment de la Jamaïque , Myrtus pimenta , Icosandrie
monogjnieÇL). Dicotylédones poly pétales y ordre vir,^-
' mille des myrtes , de M. de Jussieu 5 .
Par M. BoHAsTRE,
Membre adjoint de rÀcadëmie royale de médecine, sectîoa de pharmacie,
«
Depuis quelque temps on examine avec un soin tout pàV'i'
ticulier les végétaux qui composent. plus spécialement une
même famille , et, àous ce point de vue, celle des myrtes
n'a pas été une des moins observéï^s. Au nombre des expé-
riences entreprises sur ces végétaux ou quelques^^uns . de
leurs produîu , on peut citeren^ première ligne, celâe^r la
DE JaX SOCIETE DE PliilKlklAClE. l8t
f^otnme Kino de VEucafyptus resinifera (ï) faîte pat
M. Vau4|ueUii ; car où rencontrer nne famille de plantes où
M. Vauquelin nait pas porté' ses savantes investigations?
2*. l'analyse des girofles (^) caTyophyllus arotnaticus^ paf
M. Trommsdorff, travail long et épineux , et qui laisse si
peu à désirer ; 3o« Tanalyse de Técorce de la racine de gre-
nadier-sauvage (3) punicagranaturrij par M. Mitouart, dsjns
laquelle notre collègue a eitaminé avec soin les divers
principes -consùtuans de l'écorce de cette racine. Cette ra«>
çioe. fournit Thuile de Cajeput , ^ dti Melaleuca leucoden*-
dron^ et Ton. sait aussi Tusage qu'on fait habituellement
dans nos provinces méridionales des feuilles et des écorces
du myrte ordinaire , mjr^u^commurazV^pOtir le tannage des
cuirsi En général on peut s'apercevoir que les végétant
qui .composent cette famille abondent principalement en
acide gallique , en tannin , en huiles essentielles dont quel**
quesrunes sont plus pesantes que Teau , ainsi qu'en d'au-
tres produits immédiiats, moinsimportans, il estvrai, mais
qui ne laissent. point que d'ai^oir entre eux la plus grande
analogie.
Histoire naturelle,
La plante qui fournit ces baies vient dans les Indes Occi-
dentales ,• les Antilles. Elle croît dans les. bois septentrio-
naux de la Jamaïque y et principalement sur le revers. des
collines. Lorsque la plante est fleurie et que ses fruits sont
parvenus àleur maturité , on en fait la récolte, puis on les
fait sécher au soleil. Par leur dessiccation, ils perdentla cou-
leur verte qu'ils avaient primitivement , pour en.preiidrc
une rouge claire ou brune , et comme ponctuée de gris.
Les fruits du piment de la Jamaïque , qui font le sujet
de ce mémoire, quoique déjà connus par l'huile essentielle
(i) Annales de chimie , lom. XLYI, page Sai.
(2) Journal de pharmacie , tom. I , page ^v-^.
(3.) Jmtrnal de pkarmtjcie , toïn. X , pu^e 3 Sa.
l8? BULLETIN DES TRAVAUX
qu^on en retire , n'ont point encore , je crois ^ été analy^
ses» Ce sont des baies dispermes reconyertes d'ane coque
rugueuse , séparées par une cloison à deux loges presque
égales et contenant chacune une amande.
■
jinàfyse»
Jç pris 5o grammes de piment entier que je fis macérer
pendant plusieurs jours dans l'alcohol à 36 àeg^ Je m'a-
perçus bientôt que les coques exsudaient nne matière
particulière blanchâtre , floconneuse qui , par Tagitation ^
tombait au fond du vase* Je réitérai trûis fois la macé*
ratioq.
Le même piment concassé fut soumis i de nouvdlea
macérations alcoholiques, mais aidées de la chaleur : je réu-
nis cellas-ci aux premières, et je les filtrai. Ces divers trai-
temens alcoholiques avaient une savcor extrêmement pi«-
qi:iante ; ils rougissaient le papier bleu de tournesol. Mis
à évaporer dans un alambic et le liquidé réduit à 64 gram*^
mes I il se déposa» par le refroidissement, i"*» une matière
verte d'une saveur Acre , chaude et piquante ; 2o. nne ma-*
tière rouge acerbe ; 3<>. une matière extractive colorante ,
recouverte d'une pellicule brune. lime fut facile d'aperce-
voir , par la différence de saveur , que f avais obtenu des
produits trop distincts, même pour les quantités relatives,
pour n'appartenir qu'à une seule partie de ces fruits , soit
des amandes on des coques. En conséquence je me proposai
de les traiter séparément ; je contusai 60 grammes de pi-
ment entier que je trouvai formé de 4o grammes d'écorces
et de coques , et de ao d'amandes proprement dites.
Les coques da myrtus pimenia sont dures, ligueuses, un
peu épaisses ; leur couleur extérieure est le gris brun , à
l'intérieur elle est d'un jaune faible; leur saveur est forte ,
piquante , plus aromatique que celle des amandes. C'est
DE I4*L SOCIETE I>K ?H4îiaïAClE. l
dans ces coques que Ton trouve en plus grande quantité
celte matière huileuse formant des stries ou des flaques
vertes, dam laquelle réside une partie de Vâcretë et de la
saveur piquante de ces fruits.
a5 grammes de ces coques contusëes,, ^passées h travers
un tamis de crin et infusées dans Talcohol au même degré
que ci-dessus renouvelé) .deux fois, ont été^spriméi dans
un linge, et le liquide filtré. L^infusum qui pu résulte est
d'un aspect vert pâle, tirant un peu sur le jaune» Sa liaveur
est infiniment piquante, comme giroflée ou cinuf^momée.
Cet infusum passe facilement à travers le filtre. Evaporé
à réduction de 4^ gram. ^ il rougit fortement le touraectol;
versé dans une dissolution de deuto-^sulfate de fer, il la fait
pa^er au brunverdâtre , différence essentielle, comme on
le verra plus loin, avec Tinfusum alcoholique des amaqdes,
qui lui donne une couleur bleue-noire comme de Fenere.
Néanmoins plus ralcôbol s'affîiiblit et laisse précipiter une
matière extractive qui lui est propre ^ plus aussi la çoule«ir
noire du deuto-sulfate de ier augmente d^intensi té.
Cet infusum» abandonné à l'air pendant^uelques jours,
dépose une matière blanche unie avec la substance huir
leuse.
Par son évaporation presque complète , on obtient une
nouvelle quantité de matière huileuse , toujours soua for-
me de stries vertes foncées, et encore mêlée avec la matière
extractive brune.
Les coques qui avaient été soumises a Taction de Talco*-
hol froid le furent ensuite à celle de Falcohol porté à Fébul-
litiou et filtré immédiatement. Parle refroidissement la li-
queur se troubla et laissa déposer des flocons jaunâtres ainsi
qu'une nouvelle quantité de stries vertes dont la quantité
s'éleva , pour tous ces traitenjiens , de un gramme et demi
à deux grammes sur les aS de coques employées.
l84 BULLETIN BES tRAVAÛlC
lïuile ou matière verte»
Cette matière est d'une coulettr re te très-belle et très*-
foncëe ; elle a une saveur brûlante , acre , très-piquante.
Elle ressemble beaucoup à celle qu'a trouvée notre collègue,
M. Lodibert , dans le girofle des Moluques. Cette huile
pourrait être considérée comme la partie active du piment,
surtout lorsqu'elle est jointe à Thuile essentielle y dont elle
n'est peut-être qu'une variété ^ parce que cette huile essen-
tielle augmente encore sa propriété brûlante déjà très*pro-
noncée. Son odeur est peuagré able, comme rancie, et lient
cependant un peu du girofle. Elle est plus pesante que
l'eau, tombe de suite au fond de ce liquide sous forme d'uu
globule ^ elle est très-soluble dans, l'alcohol et dansVéther ,
auxquels elle communique sur-le-champ une belle couleur
verte.
Pour la séparer d'avec l'autre substance brune flocon*^
neuse, on la presse dans un papier gris ^ l'huile s'y incor-
pore ety forme une tache d'un beau vert bouteille; exposée
sur des charbons ardens , elle se volatilise en partie , mais le
papier n'en reste pas moins tachée
On peut penser , d'après ce que nous venons d'observer,
que cette huile verte est presque identique avec Fhuile
essentielle du piment Jamaïque , mais que seulement sa
propriété volatile est moindre que celle de Thuile essen-
tielle proprement dite ; et que, ne pouvant s'élever dans la
distillation , soit par Fintermèdi! de l'eau ou par celle de
l'alcohol , cette huile reste au lond du vase évaporatoire
mélangée avec les autres substances dissoutes, et unie
principalement à une matière colorante très-verte qui a
beaucoup d'analogie avec la chlorophylle.
Substance floconneuse. .
C'est colto substance que f aperçus en premier lieu eu
f.iisjiit luaii'ror le piment entier dans Talcohol. Elle es-j
V
M lLk SOCllsrJS DE PHARMACIE. iS^
è^Mtï blanic sale , plus pesante que l*eaa ; elle ae rencontre ^
dans les coqaes et dan^ les amandes ^ mais les coques en
eontienneDt davantage que les amandes. Elle m'a paru de-^
voir se rapporter à la partie concrète de Thuile essentielle
ou de la résine du piment , et y tenir lieu de la stéarine
dans les corps gras, et de la sons*résine dans les substances,
résineuses. Elle sfe tedissôUt facilement dans l'aleoliol ftoid
et cbaud, s^en sépare difficilement ^ ce qui est la cause qu^
je n*ai pu Tobtenit* isolée^
TnùÉemen^ par téûier^
Les coques qui avaient été soumises à TaCtiôn de ralco-»
hol le furent ensuite à cfelle de Téther, qui he se"" colora que
fort peu. Le véhicule évaporé laissa encore précipiter un
peu d'huile verte. Cette solution éthérée fait passer le sitl^
fate de fer & une couleur verte peu foncée 5 versée dans ube
dissolutiop d^éméiique , elle forihe Un précipite blanchâ-
tre y floconneut^ qui est long-temps à se former*
Action de T ammoniaque.
L'ammoniaque mise en contact avec les coques pul véri« ,
sces et qai avaient subi Taclion de Talcohol froid et chaud
ainsi que celle de Féther , les augmenta à tel point de volu*^
me , qu'un vase qtiin*en contenaitque le. tiers de sa capa-
cité fut rempli auboutde dix minutes.Gette augmentation
de volume se répète assez souvent sur des substances de
cette nature , c'est-à-dire, sur celles qui ont quelque analo-
gie avec les résines, le tannin^ et ce qu'on appelle matières
colorantes ou extractives. Si, au moyen d'un acide ^ on nen-
tralise Tammoniaque , la substance tolorante se précipite
sous forme de flocdhs bruns.
Ces flocons lavés et desséchés n'ont point la saveur acre
Gt amère des coques ^ au contraire , ils ont une saveur Tai^
ble et douce \ ils §e dissolvent en partie dans Féther, qui s^
coloré" en jaune clair ou verdâtre* L'autre pertie, insoluble
XI'. Jnnée. — Jml i8'^5. i3
l86 BULLETIN DES TIHAVÀUX
/lans Féther^ est touge foncée* Celte seconde^ partie se dis*»
sont très-bien dans la sonde, lit potasse, et ces alcalis smg^
mentebt encore , comme nons Favons dit pour rammoni»**
que , 1-intensité de la couleur brune. '
Distillation des coques.
Je.distilUi dans un^ cornue de verre mille parties de co-
ques de piment Jamaïque , bien contu$ées et séparées de
leurs amandes , avec deux mille parties d'eau. Le iic^uide
résultant de cette opération était laiteux, très-chargé d'huile
essentielle. Celle-ci tombe en partie au fond du vase ;
néanmoins le liquide laiteux en est tellement surchai^gé
qu'il en retient toujours une certaine quantité. Ceti^' huile
y reste en suspension sous forme de globules transparens
qui, au bout d'un certain laps de temps, finissent par se réu-
ni r.îï la première.
■ On remarque encore dans le liquide une substance blan-
che , opaque , semi-concrète , qui se dépose sur Fhuile es-
sentielle. Cette substance se résout à dix degrés de Réau-
mirr, et, par la soustraction de l'eau au moyen d'une pipette,
en une huile essentielle moins fluidequela première, tout
aussi blanche , et qui , lorsqu'on la penche sur une assiette,
y forme des traînées comme du mercure impur.
L'eau distillée , Crès-aromatique , ne rougissait ni le pa«
pier bleu de tournesol, ni celui de curcuma. Je la remis
sur le marc et je recohobai. Le liquide passa trçublé comme
la première fois , et laissa déposée une nouvelle quantité
d'huile essentielle, moindre que dans le principe, mais tout
aussi belle.
Do thmte esser^ielle*
L'huile essentielle, filtrée à travers une mèche en coton^
de\^ieni parfaitement pure et blanche. Son poids était de
82 parties sur les 1000 de coques employées, et ce non
compris celle qui blanchissait l'eau distillée qui peut être
évaluée pour les deux distillations à dix-huit parties.
DE JLA JSOCIÊTB DE PHARUEACIE. l9^
Cette huile é83<inuclle eat transfMrente, presque «imscou-
leur oulëgèremçntatabréô) plus pesante que Téau, ainsi qm
plusieurs auteurs Vavaiem déjà observé. Sa saveur est ftcre,
brûlante , son odeur fragrante ^ giroflée , sans être aussi
agréable que celle du girofle^ dont elle se rapproche cepet^-
daut le plua -, elle est entièrement soluble dan& 1 âlcohol et
dans Tétber sulfurique. Si on ee imbibe un papier et qu'on
Texposç à la çkaleuri elle se volatilise complètement sans
laisser une marque apparente qui puisse di^diqueF qu'elle
retenail un corps gras ou colosé.
Décoclum^
•, , • . f " ■ >
Je passai à travers un linge serré le déeoctum aqueux' ^
il était bruxi , d'une odeur faible, d'une aarenr peqramére^
point piquante \ il rougissait la teinture de tcttrnesoL
Par la teinture d'idde , il prit ^ sa surface ane couleur
bleue légèâre ; ceUie couleur disparait sur^le^hamp.
Ledeùto-sulfate de fer y forme un précipité brun nor-
ràtre.
Le Sous'^aoétate de plomb un précipité griajaunâtrek
La gélatine dissoute le trouble au bout de quelques in^
sians.
Une iiissolulion d'émétique un précipité blancbàtiHî flo^
conneux.
L'hjdroclilorated'étain un précipité faune ébamoîs.
Extrait. j
•
En faisant ^vsporer le déeoctum, on obtient un extrait
brun formé de plusieurs produits distincts. Cet extrait esit
d'une saveur douceâtre légèrement astringente, attirant un
peu l'humidité de l'air. Si on le met en contact avec Falco-
hol , celui-ci se colore eh jaune brun. Ce solùtum alcoholi-
que précipite le deuto-sulfate deferen noir brun. L*alc6hol
évaporé laissa pour résidu ui^o masse brune , comme rési*
neuse , incristallisable.
l88 BULLETIN DES TKA\:AUX
La partie^xtracti^e sur laquelle l*^1cobol nayait pas eu
diction était d:'un brun tlair, se dissolvant bien dans Feau.
Si ou ajoute à cette dissolution, de Talcoliol concentré, elle
•e trouble sur-le-diamp et se sépare en flocons blanchâtres
qui viennent occuper la surface du liquide; c'était une sub-
stance gommeuse , mais encore unie à un pen de tannin.
Les débris fibreux des coques pesaient encore 55a par-
lies ; ils ne donnaient plus de matière colorante par Téau
seule; je les fis bouillir alors dans 384 grammes d'eau, addi*
tionnée de ^gr. de soude caustique : ces 384 gr. d*eau fu-
rent instantanément absorbés. Je doublai la quantité d'eau,
et, après quelques minutes d'ébuUition, je passai à travers
un lîoge fin que j'exprimai fortement.
Je recommençai sur ces débris l'actioÈi de l'eau alcaline
ainsi que l'ébullition , et j'obtins une nouvelle quantité de
liquide coloré ; je réunis ces deux produits en un seul ,
j*y versai assez d'acide sulfurique pour neutraliser l'alcali,
ce qui opéra sur-le-champ un précipité brun, caillebotéet
tr es -abondant.
Le précipité fut jeté sur un filtre pour égoutter ; je le re-
tirai le lendemain ; il était d'un rouge brun , ressemblant à
de la gélatine humectée. Lavé à plusieurs eaux^ il ne s'y
dissout point. L'alcohol le dissout ep partie , de même que
l'éther , en s'emparant d'abord du'ne substance jaune ver-
dàtre. Il reste ensuite un deuxième dépôt rouge plus diffi-
cile à dissoudre , même dans l'éther. Ce dépôt réuni en
masse a l'aspect rouge foncé de la gomme kino.
Ce dépôt desséché, mis sur des charbons ardens, brûle en
répandant beaucoup de fumée piquante d'une odeur de li-
gneux. La totalité du précipité était de Su parties.
Amandes. — Traitement par talcohoL
Les amandes du Myrtus pimenta sont formées d'une pul-
pe parenchymateuse rouge , très-acerbe ; celte pulpe a To-
deur et la saveur du gîtofle , maïs moins ferre que celle
PS LA. SOCléTé 0E PHARMACIE* 189
qu'on observée dans les çoqnos ^ qùoiqtiQ due aux mêmes
principes y c*est-à-dlre à Thuile essentielle et à Thuilc ver-
te (ï).
Api^l^s avoir bien séparé les coques je mis 5bo parties de
ces amandes en macération avec Talcohol. Elles donnèrent
k ce vébicule une couleur rouge £oncée et une saveur très •«
astringente. Je réitérai les affusions alcoholiques jusqu'à ce
qu'elles ne donnassent plus de matière colorante , ce qui
n'arrive qu'à la 5*. ou 6®. fôîs. Je les réunis toutes et je les
filtrai.
Cette dissolution passe difficilement. Évaporée aux ^j à
un feu modéré, elle se trouble^ se sépare : i**; enttn liquide
presque aqueux 9 rouge et acerbe^ a*, en une pellicule
comme gélatineuse ; 3**. en un précipité brun ; 4**. en une
fiubstancehuileuse colorée en vert et^semblable eii tout point
à celle qu'on retire des coques.
Le liquide dans lequel je versai une dissolution de deuto-
sulfate de fer 9 forma de suite un précipité noir comme de
l'encre ;
Par la gélatine dissoute un précipité aussi abondant que
celui qu'on observe dans le même cas àvecla teinture de noir
de gai les;
Par une dissolution d'émétique elle se sépare immédiate-
ment en âpcons colorés;
"•*■
(1) Les fruits du goyarier , psidium pyriferum et pomifierum , sont for-
mas d^une pulpe très-astiingeate, bianclie ou coulsur de-c^aàry dont on
fait arec du sucre et de l'eau une limonade trés-agréable,
La jaihrose , eugenia jamhos , des Grandes-Indes , sert aux mêmes
usages que les goyayes. Les babitans du Malabar en font une boissotf
rafratchissante.
La grenade est connue par ses propriétëf astringentes, son acidité et M
propriété de précipiter en noir les sels de fer.
11 n'y a plus que les fruits du Syringa , PhUadelphus cçronarius^ sirr
lesquels on n*a point de renseignemens positifs ^ ils pourraient devenir
le sujet djs recherches intéressantes qui compléteraient la série des faits
analytiques des plantes de la fandlle dei myries.
/
IQO BULLETW DES TIlAVAUX
. Par le spus-acéute <de plomb vn précipité jaune ver-«
datrQ ;
Et par Fhydrochlorate d'étainun précipité très-abondant
Ql bien plns.foncé que celui formé parie soiia-aeétêie de
de plomb.
a*. Êi^aporatiçndu traitement alcohoUque.
; Je relirai auriez bords de la capsule une pellicule qui s y
forma après la séparation des autres substances «Je filtrai ,
}e lavai le filtre avec un peu d*eau distillée froide ; jo rer
cueillis encore sur cefiltjre unpeud*buile verte«
Cette t!"^ filtration était d*un beau rouge et d*one astria-
gence très-marquée » agréable , sucrée et privée de toute
saveur |cre et piquan|ç« ^Ue rougissait le papier de tourne-
sol. Je là concentrai en consistance d'extrait presque aec \
son poids était de i ao parties,
JSx^raii.
' Cet extrait , composé de plusieurs substances , fut redis*
sout dansTeau distillée; il s*y dissolvait en grande partie , â
f ekceptfon d*une substance rouge briquetée. Je lavai cette
aubstancé k Peau bouillante ; je filtrai de suite. Le liquide
était encore coloré en rouge, moins foncé pourtant. Par le re-
froidissement il s'en sépara des nuages blanchâtres. Je cher-
chai à obtenir ces nuages sur un filtre , mais la plus légère
agkatien que je leur fis-éprourcr les redissolTit, Je concen-'
trai le liquide , et quoiqu'à un feu excessivement modéré
et appliqué à plusieurs reprises, je ne pus me les procurer,
comme je devais Tespérer.
Matière briquetée.
Cette matiè.re rouge {ito foncée j insoluble dans Teau
froide et bouillante pesait 22 parties ; elle n^était ni gom-
meuse ni résineuse 5, projetée^ sur des charbons atdens ,
elle répandait des vapeurs piquantes peu agréables , lais-*
sant un charbon volumineux d*tin aspect plombé.
DE LA SOÇIËTf: DE PUAHIUACIE. .IQl
L'extrait sucré de la %°. évapora lion et qui ue contomit
.plus d'huile essentielle ni d'huile verte' fine, redissout dans
.Teau distillée, était acide ^ bouilli avec Toxide de plomb.
< hydraté , il se décolora complètement. Je iîltrai, et , par
. le ra{)prochement du liquide , j'obtins une substance miel-
lée, ]iauséa))onde, douce et incristallisable^qui avait perdu
.la propriété de former des précipités par le deuto-sulf. de
f«r , la gélatine et l'émétique.
. Cette substance miellée, mise sur les charbons allumés,
brûle bien en répandant une odeur de caramel , mais aussi
en donne unç autre qui est beaucoup moins agréable.
acides*
Le précipité opéré par la combinaison de l'oxide de.
plomb avec la matière colorante et l'acide fut délayé dftns
l'eau distillée et soumis à un courrant de gaz hydrogène
sulfuré. Je fis bouillir, filtrai et évaporai ce liquide acide ^
mis à cristalliser , il resta sous forme d'une masse sirupeuse
non ersitallinequi, redi$soute dans l'eau distillée, pré-
' cipitait encore en yért noirâtre très-foncé le sulfate de fer,
- et par l'eau de chaux fotmait des nuages floconneux solu-
bles dafis Facide nitrique. Je eonsidérai cet acide comme
- de l'acide maliquéuni à une certaine quantité d'acide galli*
que. Spart.
Réflexions siir ces acides.
Je profiterai de Toccasion qui se présente ici pour avoir
rh^niMur de soumeureâ laSpciété quelques oliservatioud,
qui ne sont pas sans importance pour l'objet qui nous oc-
. oupe ; c'est surtout au sujet des acides végétaux qu'on ob«
tient, à l'aide de traitemensalcoholiques , dans les analyses
■ des substances végétales. On sait 9 à. n'en point douter, que
Talcohol dissout avec beaucoup de facilité les acides qui ap-
partiennent soit à des substances |rasses ou huileuses , à
des substances balsamiques ou résineuses, à des substances
lj)a BULLETIN DES TRAVAUX
exlraciives. ou bien à celles qui coti tiennent du taBnîn, tbus
produits immëdints qui peuvent se rencontrer dans le même
JfVuit qu'on analyse.OVst ce que ^expérience prouve chaque
jour. Il devient donc évident qu^on peut extraire, au moyen
;de cet alcohol , les acides <déique et margarique, les acides
acétique ou*benzoïque^ les acides gaHique , malique ou au-
tres, et même un miélange formé de tous ces acides e&sem,-
ble , mélange qu'il n'est pas* toujours facile désoler ensuite.
Si Ton ajoute à cela que , arrivé i cette époque^ de Topéra-
tîon , ^n n'opère plus que aur des quantités extrêmement
xninin^s , sur des quantités qui ont encore été altérées par
)a chaleur employée pour l'évaporation des liquides , l'on
se convaincra alors de la difficulté de donner une désigna-*
tron spécifique e\ convenable aux acides yégét{iux ajnsi oh^
lenus.. .
Résidu des amandes*
Ifi résidu des amandes était formé de pellicules. lég^-
i:es, couleur lie de vin^il pesait encprç ija p* Bouilli dat^a
l'eau, il donna un décociumpeucoloçé*) eu y ajoutant de U
teinture d'iode, il prit tme couleur bleuâtre qui disparut
presque aussitôt. Ledeuto-sulfate de fer précipitait en noii:,
et la géktihe en flocons, blanchâtre» et approchés \ pesait
36 parties, et le résidu 90*
On peut extraire des am,andes , au çioyen de l'éther ^
une petite quantité d'acide galliqueet de la matière huileuse
verte. Cotte dissolution éthérée forme avec l'eau émétisée
un précipité fibconneux , et avec }es sels ferrugineux un
précipité noir.
La dissolution éthérée des coques ne fait passer le dento^
^Ifate de fer qu'aune couleur verte foncée , et le précipité
formé par l'émétique est moins abondant et plus long à a(Q|^
forçier^
/
DE LA SOClÉTi DE PHARMACIE. igd
Distillation des amandes.
soo parties d'amandes distillées dans Teau n'ont rien of- .
fert de rcmarquable.Le liquide passa blanc et laiteux conune
celui des coques , mais la quantité d^huile essentielle ïut
moindre. Ces 25o p. ne fournirent que 8 p. d'huile essen-
tielle; une nouvelle cohobation n^en donna p9s davantage.
Du reste elle était posante , blanche , transparent et aro-
matique comme celle des coques. On peut évaluer de a à 4
punies la quantité dissoute dans Teau ., ce qui ferait de lo à
la parties pour les a5o p. d'amandes employées , au lieu
de ao à 25 sur la même quantité de coques. .
> Si Ton ajoute de la teinture d'iode au décoctujn » il lui
donne une petite teinte violacée qui passe de sujite. Du
reste , par Tévaporation du liquide y on retire un extrait
qui ntiire Thumidité de Tair; il est presque entièrement for^
mé de tannin uni à de la gomme ou du muci lage. Cet ex-^
trait donne, comme on le pense bien, une couleur noire au
sulfate de fer', et des précipités très-abondans par la géla-
tine et Témétique.
Incinération.
Cinq cents parties de coques incinérées ont donné uu
résidu cendré pesant i4 p« Ce résidu, dissout dans Fèau di-
lillée, rougissait lejpapiercurouma; il contenait en sels solu*
blcs du sous-carbonate de potasse , ainsi qu'un peu de sul-
fate et muriate de la même base , et en sels insolubles des
carbonate , sulfate , et un atome de. phosphate de chaux.
La même quantité d'amandes na d#nné que 9 pour pent
de salin^ composé en grandes partie des mêmes sels*
Conclusion.
On peut déduire' de tous les faits ra[>portés dans cette
analjse que mille parties du Myrius pimenta sont dans les
proportions suivantes :
\
^94 BULLETIN OKS TRAVAUX
Huile essenlielle (plus pesante que Veau) . . . • . loo
— — verte (id) 80
SnbstAtice flocooneuse blanchâtre (ûf) 9
Elirait composé de tannin ; ii4
Jd. gommeux encore uni au tannin. •• 3o
~ Matière colorante soluble dans les alcalis. . • < >. 4^
• Jd. Résineuse soluble dans l'alcohol etTéther ... 12
• Sucre ou miellat non cristallise • • . . , 3o
Acides malique et gallique .,..«. 6
Humidité 35
Résidu ligneux « ; \ • . 5oo
salin , • i . • a8
Pert&. .• , , . , .^ 17
Fécule ?
looa
r
Et mille parties d amandes du même fruit, dans les pro-
portions ci-après:
Huile essentielle (p&«5 /refonte fuereoa). ..... 5o
verte (/i.). . . , aS
Flocons bruns {14») 3a
Extrait composé de tannin, résidu de la distillation. SgB
• — -* mucilagineux ^ .••••««. . 7a
Matière rouge briquetée, insoluble dans l'eau. • . 89
■ floconneuse blanchâtre ^ • * • la
Miellal nauséabond nou cristallisé \ 80
Acides malique et gallique. • • • • • • i&
Humidité , « • • . •• 3o
; R-ésidu pdUUculem^ • ^ • • 160
— salin. • • • • . • « 19
Perte 18
Fécule?
lOOO
t.
• i
DE Isa SOCIÉTÉ l^£ PHARMACIE. IktjSi
QUELQUES OBSERVATIONS CHIMQUES;
Par S. StratiNgh , £*<?. />ocf . -Sferf. et phil. et professeur
à Groningue
CoQimuoiquées à la Seciete dç pharmacie de Paris.
Piatîne spongieux et camphre:
• • ' •«
La Société des sciences nati^relleç et de chimie a fait
i9^tion , dans le u^« 9 de sop journal de Faïuiée courante ,
des eifperiences curieuses du célèbre Dobereiner , sur Tin-
candescence du platine sous forme spon{;ieuse (platiini''
sponk , éponge de pleine) , produite par un courant de
gaz hydrogène. Les expériences que j'ai faites sont pn gé-»
néral d'accord, avec les observations que lui et d'autres ont
com^lu^iquces \ mais j*ai en outre encore remarqué que,,
lorsqu'on place un peu d'épongé de platine sur un morceau
de camphre et qu'on enflamme celui-ci jusqu'à ce que le
métal rougisse , si l'on éteint alors la flamme ^ non-seule-
ment l'incandescence du platine continue , mais la colonne
du (Camphre en est comme perforée et il se forme , pendant
^e cette perforation a lieu , des stalactites en groupes fort
beaux par les parties du camphre qui , se réduisant en va-
peur durant cette incandescence continuelle et lente , s'ac-
cumulent sous forme crinalline. Lorsque le camphre est
xnélé d'une substance plus compacte , telle que de la craie ,
alors ces phénomènes ne s'offrent pas ^ mais Tincandes-
cence du platine a toujours lieu quoique d'une manière
^lus faiUe et plus longue.
Inflammation de phosphore et et iodé.
D'après Dobereiner (A^/>e/t. du D^* Buchner et de M.
Kartner^ i8a3, t. XV, cah, III, p. 4^^)» on obtiendrait une>
* fort belle inflaçimation , accompagnée depbénonièues par-
196 BULLETIN DES TAAVAUX
ticalicrs, en arrosant dans one ëproaTette dix â Tingt grains
d'iode avec autant d'alcohol , et en y ajoutant cinq i dix
grains de phosphore. Il se produirait alors un dérelop-
pement de calorique , et le mélange écumant dégagerais
des vapeurs Manches d*alcohol hydriodique mêlées de va-
peurs violettes d'iode , pendant qu'en même temps Thydro-
gène phosphore s*élèverait parmi ces nuages ef s*enflam«
merait â son contact avec l'air. Le résidu serait formé
d'acide phosphoreux et d'alcohol hydriodique, qu'on pour-
rait séparer à l'aide de la chaleur.
Ayant plusieurs fois réitéré cette expérience , je n'en
fus pas entièrement satisfait , les phénomènes ne m'offraient
pas tout-à*fait ce que Dobereiner annonce ; mais, variant
le mélange des substances , je vis par hasard que cette
expérience était beaucoup plus facile , et non moins belle,
en mettant simplement dans une éprouvette , un peu éle»
vée , quelques grains d'iode et un petit morceau de phos«
phore suffisamment sec. Au moment du contact de ces
substances il se fait une inflammation violente très-belle ,
qui , par le dévelo|>pement d'abondantes vapeurs blanches
de phosphore et violettes d'iode , produit un phénomtee
extrêmement joli et curieux. L'éther sulfurique employé
au lieu d'alcohol ne m'a pas paru augmenter ou embelUr
cette inflammation.
' Oarijicqtion du sucre»
Je me suis convaincu , par quelques essais sur la clari-
fication da sucre brut , que la méthode vulgaire par solu-
tion dans l'eau , addition d'eau de chaux et de blanc d'œuf,'
évaporation jusqu'à ce qu il se prenne en masse, puis l'usage
de le recouvrir avec une terre argileuse , etc. , répondait
assez h Tintention qu'on se proposait , mais qu elle était
très-pénible et très-longue. Par l'évaporation du sirop , le
sucre s^altère et se colore toujours un peu , ce qui , suivant
. le procédé de Howard ( le conseiller de Hermsudt , tom III,
I
I
' /^
DE LA. SOCIETE DE PHARMACIE. I97
{lagé 9 )/peiit être évité, en évaporant le sirop clarifié dans
vne cornue dont je fais communiquer 4e col ^ à Faide d'un.
Cube de verre recourbé , avec la machine pneumatique.
En faisant le vide , f effectue TébuUition à Taide d'une
lampe d'Argand à un très-'bas degré de chaleur, Téva-
poration se fait très-promptement et sans aucune décom-
position seiasible. L'avantage de cette manière d'opérer la
réduction du sirop ost assez évidente , mais son application
en grand dans les raffineries exigerait quelques modifi-
cations (i).
Du sucre brut placé sous la cloche tubulée d'une ma-
chine pneumatique , dans un entonnoir de verre dont l'ou-
verture inférieure fut légèrement bouchée par un peu de
.linge , fut arro$é avec un peu d'eau , ou mieux encore avec
un peu de sirop de sucre bien clarifié , et soumis alterna-
tivement à l'action de la machine pneumatique et à un arro-
sement souvent iréitére , jusqu'à ce que le sirop en découlât
.incolore ^ il perdit par cette opération assez promptement
sa couleur brune , et devint d'un blanc légèrement jau-
nâtre.
Une sîmp'e ébullition de sucre brut avec du noir animal
m'a , sous tous les rijpports , le plus satisfait, et quoique la
propriété décolorante de ce. charbon ait été confirmée, de
nos jours , d'une manière évidente par un grand nombre
d'opérations chimiques et économiques , et qu'on l'ait sur-
tout trouvé efficace dans la purification du sucre , j'ai voulu
néanmoins m'en convaincre par moi-même en faisant quel-
ques expériences. Â cette fin j'ai mêlé ensemble cinq
parties de sucre brut , une partie de charbon animal et
douze à quinze parties d'eau ; le tout fut porté à une légère
ébullition. Si la liqueur donne des traces d'acidité , on y
ajoute une quantité suffisante d'eau de chaux pour la neu-
(1) r,n lait cfu*aujourd'i]Ut il existe des moyens a8?ez analogues d^on;'-
rcr en ^rand ceUe.evaporation du sucre.
/
I9B BULLS^lI^i I>£â TRAVAUX
traliser f et on eiiireii«nt rébmllitioh pendant une demi-
bcnre ou uu peu plu«. Alors on passe i trayers une éta-
mîne de laine , et on lave le résidu avec unp^n d'eau ^ oh
bat dans la li(|ueur uu blanc d*œuf, afin de séparer les
parties ténues du charbon qui y nagent ; on fait jeter cpiel-
ques bouillons et on paçse de nouveau» Le sirop «obtenu est
évaporé au bain-marie jusqu^au point de eristalKsation , et
alors versé dans un entonnoir de verre , préalablement
cliauffé , et dont Tôuverture inttrieure « été fermée ; on le
couvre de la pâte ordinaire d*argile aussitôt quil s^est pris
en masse. Après Fentîer écoi^dâment d'un pe«i de sirop
coloré , nous avons obtenu y de cejtte manière ^ un très*-
beau sucre, incompaiablementsupérieur à celui que donne
le procédé vulgaire , qui nécessiterait an moii>s deux ou
trois opérations avant d'être parvenu au même degré de
blancheur. Les entonnoirs employés dans ce hù% doivent
avoir une forme conique , afin qu'on puisse retirer avec
facilité la pyramide de sucre formée \ ils sont tràs-com*
modes pour. faire en petit des expériences comparatives
pour la purification de cette substance j et laissent aperce-
voir le changement de couleur qu'elle éprouve. La pnrifi*
cation par Tintermède du sidfate de xino ou d'alun, et par
l'addition d'un lait de chaux , ne me parait pm être avan*
tageuse. La première substance doit surtout être rejetée ,
car, si Ton ne travaille pas avec la plus grande précantiozl,
le sucre pourrait bien omtenir quelque peu de zinc:
InDiGO. — Sa solution dans t acide sulfuiique.
Quoique la solution de l'indigo dans l'acide sulfurique
paraisse bien simple et bien facile, elle offre pourtant quel-
ques difficultés, parce que l'acide sulfurique anglais est
aujourd'hui général^nent employé , et qu'on ne pent plus
se procurer l'acide fumant de Nordhausen , particulière-
ment recommandé à cette fin. Par la trituration de l'indigo
dans l'acide anglais il se fait plutôt un délayement de cette
DB I4A. SOCIETE DE P9ARBIACI&. }^j
substance qn une aolûtion ^ il ^n résulte u«e matière char-
bonnée qui colore très-peu Teau en bleu. 1} était dopc
très-important d^essayer «si ', ainsi que Bucholz l'avait an-
noncé , l'acide sulfuriquo devenait plus propre à cset eflFet
par son ébullition sur du soufre. Pour m'en convaincre ,
j'ai fortement chaujSe pendant quelques minutes un dixième
de soufre avec une partie du même acide sulfurîque , qui
m'avait donné cette solution cbarbonnée* L'acide devint
non-seulement plus concentré par le dégagement des par-
ties aquexises , mais il se fit encore une désoxidation par-
tielle par la formation d'un peu d'acide sulfureux, qui pa-
rait être essentiel pour la solution de l'indigo ; celui-ci ,
très-probablement désoxigéné en partie par I acide sulfu-
reux , devient plus soluble dans l'acide sulfurique non
décomposé. La trituration de l'indigo dans l'acide ainsi pré-
paré nous a donpé une belle solution complète et d'un bleu
très-foncé , qui se mêlait parfaitement à l'eau , et dont une
seule goutte colorait plusieurs livres de ce liquide.
Je présume qu'on ne trouvera point celte narration dé-
placée y car la solution acide d'indigo est d'un emploi très-
fréquent , soit pour la préparation de plusieurs substances,
soit pour celle du carmin bleu ou autres couleurs dont on
fait un fréquent usage.
Décoloration de t indigo^
L'hydrogène' sulfuré décolore la solution acide de l'in-
digo , on celle des cuves qui s'est bleuie par le contact de
l'air atmosphérique , mais il n'est pas Je seul corps qui pro-
duise cet effet ; la décoloration peut encore s'effectuer ,
d'une manière bien simple , en ajoutant à la solution un
peu de zinc lorsqu'elle est assez acide pour produire de
l'hydrogène , et , en cas que ce dégagement n'eût pas
lieu , on pourrait y ajouter un peu d'acide sulfurique. La
couleur disparait à mesure que le gaz se développç , ce
qui confirme que la désoxigénation de l'indigo favorise et
sa solution et sa décoloration.
aOO BULLETIN DES TRAVAUX 9 ETC.
Sublimation et belle combustion de T indigo é ;
La sublimation ; si belle de. cette substance , s^efiectué
toujours, dans des vases clos, de manière quVn ne peut
suffisamment Tobserver. Lorsqu'elle a Heu dans un matras
ou dans une cornue, les phénomènes et la couleur pourpre
dés vapeurs sont moins évidens que dans Aes vases ouverts,
parce que les parties aqueuses, et huileuses qui se dégagent
au commencement, ne trouvant point d'issue et se ^posant
sur les parois du vase , salissent Tindigo , qui se sublime
plus tard. — Cette opération se fait donc beaucoup mieux
en chauffant l'indigo sur une assiette pinte d'argent au-
dessus de la lampe à Tesprit-de-vin d'Argand. On couvre
ensuite l'assiette par un verre conique qu'on nettoie de
temps en temps , ou qu'on remplace par un autre jusqu à
ce que toutes les parties aqueuses et huileuses se soient dé-
gagées^ l'indigo se dépose alors , sur les parois propres du
verre , en vapeurs d'un pourpre foncé et sous forme de
groupes de cristaux bleus cuivrés ^ il reste un résidu noir
charbonné. Il est clair que les vapeurs dlndigo se montrent
dans toute leur beauté lorsqu'on enlève , pendant Topera-'
tionf le verre qui les couvre, et qui s'oppose à leur dé-
gagement.
Nous avons encore observé que l'indigo , réduit en pou-*
dre , mêlé avec un peu de chlorate de potasse (oxi-muriate
de potasse),. et porté en petite portions sur une assiette
d'argent chauffée préalablement au rouge au-dessus de la
lampe à esprit-de-vin , produit une détonation et une corn-
bus^on très-belle* Les flammes clftircs , blanches et étin-
celantes du chlorate de potasse Jouant à travers les vapeurs
violet-pourprées de l'indigo , produisent une inflammation
brillante 7 tempérée par la couleur foncée des vapeurs, que
rien ne saurait surpasser en beauté.
PaBIS. rMPRiMEPiI6DE)FAT]y«1ll}E RACINE^ PLACE DE l'odÏ^O.N*
JOURNAL
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DE PHARMAGIE
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DES SCIENCES Â'iCCESSbifiES,
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't /- » f ' '■'■'ni ;'f' ' T » • ! ♦ I ' ;
(;OMPl.E,]VLÇNT
De Tanalomie de la sangsiié ^^ficùiale et âèses^ organes
. < • • r > r ' '
•' •- ' ' •• Par m: J.-J.;YïkET, ' '■ ' ''
• , » • J I 1-1 • ' ». .J if . I< . , > , ^
Otï a déjà beaucoup entréteùii le publîc 4^ l*feîsl!oîriB des
saogsues, et il resterait ^eïï dW chose à dire si Ion avait
prësën té l'ensemble des of gàik^s iiït^Heurs 'dé cé$ {iriufëlides.
Ndtii allotis réparer cette lacune./ ' ' /îj? - •
Notts nous sommes occupée jadis de ranatomie'dë Vhtnido
niedicinab's , même avant dé connaître les travaux âè iledi ^
dcPbdpart, aé'Mlénîà's,"d»^BÏbrand, déISîfeîènà,: de
BèBgiïiatih', aé'Dtif'ondeau , 'de Mangîlï , iiii'^^Ts^t nos
feeK6riche^;'iious avons ^cobsulcë ensiiîtfe èpui^iîemftï^'Cû-
vîfer, '*e Thdmas^ dé^rei;'de Spix (i) ,' dé Câréiia ^et sî
( 1 ) A natomië dé Vhintdù medicinùiù; dtfoi lei Mitmoliei d^ V Acadëmie
royale de Bavière , atftnée i8i3. Iii>4^r^ P^'S* ift3 «tsec^. (,ea allemand).
Neiis de'i^UJiiiUèiibs pas rouvraîie'île Clesïvis , B^schrçibun^ des medi"
XI*. Année. — Mai i8a5. i4
I108 ôbwrmtioDftsefon^ tro!|Tées,cciDferiiiOià celles de ces
savans , néannioins nous ajouterons ici quelques parlicala-
rîtés nooTelles»
J ' Du!syttèrnflm$stufbir6 âe ta sangsue.
Il consiste en deux ordres de muscles , savoir .les muscles
circulaires , ou sphincters doubles , annulaires i chacune des
articulations du corp; | puis dçsx9ç$cle.sloi}gitudinau;)E qui
sorvent pour raccourcir -et uééokt le corps en tous le» aetu ,
tandis que les fibres annulaires , en se resserrant successive*
ment, font descendre les alimens dans le canal intestinal , et
sortir U$ ckicrémonis* Kou^ièrtmieD outre remarqué combien
ce mouvement contractile et souvent péristaltique contribua
k répartir le chyle dans tout le corps de Tanimal y comme
nous le dirons plus hû /et à ïaii'e circuler le sang à défaut
deccBur,çfiriltfenexi€t^paîj.^ ,. v \
De l'appareil intèstinal.de la sangsue.
«
L'œsophage , les dentS/, )e ^nal intestinal de diverses
sangsues ayant été fort bien décrits dans le mémoire de
M. 9agMVà"ûy y il est IttUtifi^ d*y revenir ; mâtià nous ferons
observer^ oe qui n'a point.^^é 90té encore ^. q[u^ la tunique
interne du canal alimei>|^i||reo,u. membrane muqueuç^ g/^^
tricjue; exaijaLiniJe à la:J|9\;pe^ est comme tapissée de pçtju
vaisseaux blancs qui sont de xérîtabjles vein^mésaraïquçs^
A mesw^i^u^ l'wijnal digère l^^^fng ou le^ 4^ii|jr^s.alim«ns
don^ ^ ^(^ wnv^U'ji}»: $af)gsu^ de aUev^al suce i par exemple,
les pUnorbes et le^ builimes.^ ou d'auti^est cpquillfges pour,
sa no|iirrUi^?, ordinaire) j l^ chyle est ensuiuç pompé pi^r
les osfutes fie ce^' yaissjç^u}^ blanc^ , puis tri^isqais par d&
petites ^yeinc^^ ijespiralfi^}rfs,de IV,
nimaî^
^^x^Qrganes r^sfiini^iri^ de la sangsue»
.,«•. ./•»r*r
l)?)!Hk'que^C&tédeTâ]linifl| il y a environ 4^fqf^6.9i)^TJ^]B^*
cryptes ou petites bouraea<muf|UQii0^iqfattt.lninA«i«ftai»
DE T^AHSIAGIE. ioS
oii tvachëepmque haperceptib^àVexI^eur» k la ounrga
du tetitre» d^l* sangsnew Grabaurseâ mmt niaëea.de ckaiio*
c6té> d«i cof don iienreUz t^ lequel est placé aousle ventcQ de
raifîmal. 6otg a bicii iiemarqiié que la «augsuie iie^fiieeen
effet l!eauehangée d^cxSgëue (i) , laquelle pénètre don^eeé
tracbées aquatiques , ei eu reebort/Ces tradhéaesôat tapîèt
sééa d^une metubrane où^ieuiMUt ae ramifiei lè&'Tatsaeaiuai
ohylifères l^leuei et laiteux , édiauësides paroâa du.eaiMlki*
testinal. Ccst ainsi , sans doute, que le chyle s'y tYauifoffim
ea^sâug par Faote de laTe^oatioui La sangsue peut néan-
moins vivre pcsHlaut une oui deux keuresious de Tb^e^
mais elle périt quaud on l'y laisse trop de telmps*
Du système sàngàir^ de la sangsue,
A' cbacuuc des trachées ou bourses respiratoires de la
aai^uQ, prend u^issance u^ v^sseau rougeât^e ramifié.
Ces vaisseaux sanguins :sQ ppi;l^i^t).fleich^){j^ côté de rani-
mai , à un tronc commun longitudinal , qui s'étend de là
tète vers Tanus. Ainsi là sangsue présenté deux troncs ar-
tériels i un de chaque. côt4 4v^ «corps ^ ay9^t46ift^a^^&cati9ns
et bifurcations, qui com^muniquent avec chAcuue des tra^*-
ehées.ou bourses mu^QiAs^. Çe&deux. artjèr^ offrent des
contractions lentes , . des mouvemens de systole , comme le
eœur d'autres am^maUK',, miJls.qui ue.6ont;.^i réguliers ni
isochreuea. La liqueur cotïtenuiedaiis.j^^ce^ vaisseau^
ett un aang d'une oettiievr,Qetidrée;pla|iA(.^e,^ouge ^ ijl p»*
rait être distribué dans tout le corps , de la tète vprs l'aims^
èc jréparé par le ikyk qui:^ subi l^acte de la. i;f$piratiQu.
Du système neiyèux de ta sarfgéue.
Mangili (2) avait déjà remarqué dans la sangsue , comme
dfips Iç ver de terrçi % V^n çor4p? ?3ippyeii;ç longitudinal , jor-
■ 11.. r" ^" .1.. • p I^BXV-SOp _^^i^_.-
(1) Diss, circa rtspifaiionem insector, et uermiuru, KodobUdt , 186 5'.
2to4 joubuai^
tam «QUim à^ Donids ou de ganglîoiifl que rattimtl.Qffbt de
segmeiis ; cet gânglsoiis, au nombre de a3 ^ d'après M. Cm^
Vier, se sont numtrës en pins grand nombre dans Bios xe-
eherches; car noosen aronscompcë josqu'à a8 etdautMS
fois- moins. Ce cordon qui paraît double, mais ittuoî , se
^fuè i' l'œsophage qu*il embrasse en forme de ciJUer , et
sur lequel il £sit un nœud ou ganglion célébrai avec plu*
sieurs-rameaux qui se distribuent k la lèrre supérieure de
la sangsue* .
- Je n'ai pu bien (d>serrer cette partie; mais chacun des
ganglions de Fabdomen distribue deux paires de nerfs , une
de chaque c6të j qui se rendent aux trachées resjMràtoires
et aux muscles de chaque segment \ leurs ramifications sont
si déliées qu*on ne peut pas les suivre loin \ cependant plu*
sieurs se distribuent manifestement aux pSrties sexuelles ;
ceux de la tète paraissent servit' à donner le sens du gofttet
peut-être Fodorat k la bouche et & Tœsophage.
Des organes de la génération des sangsues .
' Ces organes ayant. été les nK>ins étudiés jusqu'ici , nous
les décrirons avec quelques détails, d'autant plus que quel*-
ques auteurs ont pris leur utérus ou oviductus pour un
cœur.
Les sangsues sont toutes hermaphrodites , ou mâles ou
femelles en même temps r elles ont donc les deux sexes
réunis sur le 'même individu, comme l'avait déjà vu
Bergmann.
Au tiers antérieur de là sangsue , sous le ventre , sont si-
tuées ses pfirties sexuçUes. IjCs organes femelles ou ovaires
qui sont doubles , se trouvent placés plus haut que l'organe
mâle qui est unique.
Deux ovaires blanchâtres , ovales et comme grenus , con-
timant dans plusieurs petits œufs inous encore uue liqueur
blanche , épaisse , envoient chacun un vaisseau déférent , e^
pèee de trompé ito Fallope, k un canal vert replié qui se trouve
DE ^tLAl^niÂGIE. 2foS
placé entr^ ee. dé« <mire.. Ce.t lWâ.e«i. TH^o»»»-
nique ayéc un lacis compacte de Taîtseaoi; cm 00 orgaiM
glanduleux , presque sphériqiie> Celui-ci fonvnH cette ma-
tière yerte propre à enéaité et à recottviir'<liaqtt6«9ttf.oa
cocon de ta Ja^gsue, à mesure que ceux^i sortent des ovai--
res ec tieiinent se rendre dans{ceto?iducle ¥eif réceurilNf.
^'orifice extérieur de ce canail s'ouvre sov^^W Vtoire*: cW
une sorte de Tulve: *' * " '•
Uorsanemâle, placé plus bas^ présetite'tRi'bcb'<oo'pdH
qtier ^bulétix de vai»seaut'«û «f^lrale i^ï4Mi|ilteuMile
testibulè* à cette sorte de glkiide adhèi^ Hà èàuai e^^dH-
que i^ecôurbé , effilé, poîiÉttl»^ ri^kflé^à^U^qoe distaneeeii
forme de gland blandfaiti^;'€^est?lli«e^^plte«{'i(A0»péilihri|^
paraît susceptible d'extension. et d^ saillie, hors du corps»
L'accouplement ne peut ayop l](eu qu^eUtre oeux indi-
yidus j chacun est incapable de se féconder seul , non plus
que le ver de terre qont Iç^birg^^Q^VcxueU sopiWnàtô^ùei':
ainsi la fécondation est mutuelles Jcwsque ces awfiaMX>a^AP^
prpchent dç manière que la' tècé de l'un eérUôismée vers
Fanusde Tautre- Bîbîena èt'MJ' thbtailis ti'âùhiîélit' pW
pensé qu'ils pu$sent se féconder 4'çpx-!nLèn]^î,,s. ils. avaient
connu la vraie disposition de leurs or^ttfièe>jj;éfriia(US*
*rels sont les priacipaùx HMii'18^l\)rgïùîsatioti î^^
des sang^ue^ (i )«Oo saU qne 4<ss<eiipèaes sç]4;YJiyipajfeS| dVu,^
très ovipares. Chee celles-cif oo»ii»ela<san^atte>médioiâk]c,
I -, : . J
(t) Tout W noo^ eoaB«U4«laUe que Ut hiioadiillai — -^çacbêat ^a
liÎTer dans les marais, oous les eaux , loin d^e'migrer , comme tant il'au>
très otfQftQX , dans ks pajs çhaadff»
ITy aurait-il pas eu confusion parmi les anciens naturalistes qui , les
premiers^ ont avancé aBlte;|iiitftaiADe otuBcrTa^on » en .^«fondant içs
mots hirundo arec le terme kirudo ; hirundines et hirudînes ; car , eu
effet, les-^'nM^iAeif ou sangsues ae iaclicnt bien adus^ioiioaKL'èBisViii as-
saut Vuuê contre l'autre, en biver surtout {.mais les fUruuéi^f. ou hiron-
delles ne peuvent en aucune manière subsister sous. Teau » même en
supposant qu'elles s'engourdissent par le froid. L^expéiieàcft en ^ éié
répétée par Jeaner. .,,... . * :/' < * ,
3o6 jovmiiAi.
edledke de clnDriil, etc. , les ovales ooatfeno» dans le c<^
ees 40DI renplb'd'une mucosité <pM sert poilr U novrrilure
doîeane rer. Chcslés viripares , teUee ^m les Uru4^biO'
êuiaULetÉnù€tiUtm de MuUer ( genire çhpme de Savigiij ),
las endiryoQs se développent dans le» œufs <{oi séjduroent
da*srovîdmol«s« Chex ces espèces » sans doote » les aiuieaox
eursrooinBl' Iris^^sfanea sejLiiels soat exlen^iUes ; csir U j
a une dilatation , une sorte de grossesse, à mesare^ine 1^
fbslW's'aioctfQÎSswt» :.-.:. ^ .
' iLss'SMigsiiie^M c%A»èimtfKpînt^ à la manière» dn lomr
bnclérrcflireel d!aa|inB$ aipip^dfes^ lenrs parties amputées,
AuewMÀtoffrf.de y4HiaU9« yWKar.^aoiqoe AL Savigny ea
adpicltâ» ^; eC tenues ^«iMt? llo^amiilé.
Explication êes^ figures 4cs 'organes sexuels f mdte et fifneUe ^
4* (Jrifîfe dç l'ovidactas . canal vert par, lequel sortent les œuft pa oo-
' cons , eV par lequel âoit s*op^rer iSicte et ht féconêaXwA.
liyi^héàè^té^iis^iéê^tà kuAê>àêi «aè^uix^ secréUnt la OMtièfe'Tcrlt
' <qwf94»itil^4fQÔiis.ttlep;%s|)rt.^*pNB^^ .
Ç C. I^ deux.OTaires . doit^l'aii est JiaturelloBitiitTeleT^ en luiat . l'aa^
tre place plus bas , pour, Taire, moins de Tolnme, ;~~
i 1 tedrs tkûsint S^êi^ns , ailalbj^tie^liét itômp^ de Ftltopet ,
0. CouAmtiàèjianàmi^t—. a lit u uh n- . ^ )./.'• =
£. Extrémité 4 11 p<^i)i$, q«i,peat«prtir hors du corps p^ur Facto <U la
. , fécondation.
Dl' Lé' téstibrtle f^^m^ ^Pun ^aqni^de'T^j^nx rDoWs^eu ftpirslv:
,. I\aotli»t;ic»gt^*.todt;»fvvfm>4ilal9iip«^ea^ir4a oiiiq fî^is iear
grandeur ordinaire.
Appareil propre à la fabrioàlin^ dçs eatis^ jfaxeums »
^Pto'M. SMo«m,'phavBecîem>àJBfancy«> . —
# «. -»
Dans les départemèils où il n'existe pomt ^ de fabriqfne
d'eaùjt médi<îtiaW, et où dé semblables établisssemeiis ne
pourrirent niénie pas prospérer,' les pharmaciens sont obli-
gés de les préparer eux-mêmes selon la formulç q^ dji*G)*
J
"A
DE YHAXHiCCIE. 'i'O^
à^ 0U des Éiédédins ; quoique deTQiiVMS ^ éit>iftir i^Jtetiftt^^
tmt^éea^ d'ttD aittge plus f k^éipiënt ^ieiiv mm^f^ÉOtantAioii '«péà-
variable., suivant la po|ndttioniou)6s doèHifiiiett lebéd^àleà
soHveiit opposées dtos inéâA^itik des diffisPèlMés ^\hn ;>èât
oepejàdanc trop faîUe daos<çkaqtt8 officine potfeiiP, 4abS')^i$t^
aiiAiiél des ehose»t c9S*g^^ I^s pliaritiarîenft à BMtifclttr teui*
laborâioixe d^uh instrument dîsi^endicax st'^^rtamnë^
cossaire àla b<nme préparotibn de cea eaUic; ilvovif e^{l4)f«ià
lentenkeut, «î jamais- cela arriyait ^iles^YSwe^t «fli^illsmSt'à
cet égard. Ceux qui se décid<»u àks prépar^i^/ck <^e$t lé
petit! BombrO'^ suppléenitipccsqQe'tlKis awt 'niAnhtnés'de
com^Feasion par dîfféienk moyens oeDnttsVpUstsumonil
pecfeeiîonnës , selon le ^sni^ du préparateur <» tmiiB- touk
incomplets, fastidieux et ne donnaiitqào dbs>tûsodliits(fai^
blement acidulé», que d^s eaux à peinç chargées de leur
volume de gaz acide Carbonique quand ce sont des eaux
^téuséA , ei ne remplissant souvent que peu ou pofi^liiSn-
dîçation , le ,biat pour lequel elles Oint été fir^ç^\^%f,. „ . . ,.
Ces 'ÇètosidératToas, MèsskMMvVlv t^isir'd'èn^titîk & «es
tionfrôres ûei ii&ptivtemëhs''en\éai''f^ktc&t'W^ tik\^
lustruniant çqniuioa^^ peu 4i§pei)aieux,e)L|prqpre.a iata-
brioatîoii desicaux gafeeusés,;Ilt'engagen^àlv<>âs'CôB!Mal|lnl-
quèî* Faf^areîl iquî pouf *.céUe faSrîcàlîôh «rAi'^lî^èo A^k
depuis loùgrtemps, dans rptoii, Jatpratoîre , la maAîne -j^
compreasÂon de]VLPlaBQh«^iaquel^y quoiqttetrm-pitapiie à
cet u^ge', est j comme 3èraidSç,*tt*tïfrp¥&
beaucoup dé pliarmacîerisl|Ave(| î appareil dont'J^^aî riià'iî'-
neur dç yom eqyp^y^r ci-jaipt,U4ÇAÛ.«Lla d(5serî|^MP»^ pu
combine intimement le gax -avec i'eau qui^ plvsieîîkrs betn^es
après son exposition à Taîf , conserve encdre ùneWVteàr ai- '
grelette. On peut, selon Wbesoia^ fîn.pr4$pajrerpeu ou beau-
coup (jusqu a eent bouteilles oimi» jour ) , ar râlecyreproa-
di^ à volonté, et selon Té^fioniimtë , cène préparation
devenue très-facile et indépendante de ITiabfleté du ptë-
parateur , dont le seul soin est 4 ^changer cfi bpjacber, .les
{I^QJS . \t%ii'mm M m • r«
^QUKMAI.
♦ »
iMMiileîjyip» iiir îsiBSttjne qur«Ues «nui remplids. E« (xrificipd
niëisî|a(k'i3«t<lkp|Mr«il est id'èfrà partout d'une éK^ution
fabil^^li^ii ^oâneusc ^ son invenâoiO! i)&ih^appariieni; poin^
ellQ ea< due Wuie ântièi^i Mi-démemL Lès «cascades ab^
fiorlJanteà, .ojt^^^y que ce savant a proposées poqr la ieondensa*-
tipn daiohlofé i exécutées sur de plus {[randes dimensions,
avçc deia matières moins fragiles et moins obères , m'ayant
pa^Uit^ptroptës à la condensation du gaz acide carbonique,
je te^^: quelques expériences qui.' furent suivies de suo*-
cës(i)h Z^'appsreilquefai Tlionneur dé vous soumettreesi
cîslttirdôtttfla fovme et' la grandeuar m*ont semblé les meilr
leûresy et dôoLje me sers habitueilement. Si.elle vous parait
le mériter ^ je vous prie d'en insécer là description dans
"^otpeietcelleat journal.
I
:* ■ ' : ■ ■' ' DescHption.WrùfypaMr: : '
A>, ^gw^ 1**. Colonne ou tuoe cylindrique rertical d'enTirotn.s ipétres
de hauVeur«ur4 centimètres de diamètre, fait en'fer-blaijc, pu tôle.Yerniey
ou mémft ettKéié';-!^ partré shpërieure'ett ouTeHCfVMéneuth ferm'ëe;
de»% 'trokK wppiW^f de 5 , 0 «lUÎMéMa d\oa v/nture «oàt prolMiués , l^ua
afi niyef^ii^J!a,uti;e,^ 4ceBti^ètrj» du,fjE{p4;^i qes :troui{,^n^ et
'^soudés exactement a petits. tuyaux i.i* de mdme diamètre que les trous et
de quelques millimètres dè'lbffgubttr ; un diàpbra^ë à',' fig>*^» percé
' 4e qpotiits tro a sy soppôrtë pa^ arois : pieé» ^ > est placé i tsimëdiatMleat au -
3dei^ua,4^ ^^7^,u i .^(< poinft 1^ ^ fig^ 15% L^ cette yde ]a|«oloQu^ e^ i^mpli
de ces ^petites houles en marbre de 7 4 ^, millimètres de diaiiaètre ^ que
'l'ôiï'èrbiiVépi'i*tolii dans ré'c<iinnîércé 8<îùVTe Aôm'de cltiquésf^^' '.
BV'%- t^'iVS»<ejcrfUi][dv2<fiieiéi»ift0*Éb inhitU^àé 4(* ceèittmi^r^ àe
;]iumteiirt »yir$>^e diapiétre4}l iy^>*t¥t^U;<^^''9£n^(?s;de marbre Mane
aussi ipur ^e possible ; un entonnoir à robinet C , eu .verre ou en plomb ,
est âjusie^ et luté ^soigneusement sur lecbl de ce vase , qui est jîercé près
*Ôè fdà' *[jtiid'i porte ^ufn tiiyà«^ courbe' buJe ae 'centimètres de leti^ueur ,
. plnage. eniièrêwe'ïi J; danA un bâ^^in f : ritetipH d'ejafl ♦ . . .
djd' df%fig,,^J*, appareil de Wpwif» ÇQip^o^d, f^e- trois fla.co;>sbitu})ulds
réunis et communiquant avec le tîiHe A et le vase B par d^es tubes en
élain g g g é tïlac& cbmhàe là Agi !•*'/ iltidique. î . v ' . • i • •
i (1) La n^me application a 'peqtrlM'c» a e'té .probablemèijit i^eone faite
pat difterente» personnes; mais rien à cet égard n^ayant été rendu pu-
blic, du moins à ma connais'sancti elle n'^aura pu être connue' autant
qu'il âferàft ulite qu'elle le fût.
r
- ^
*,
\
1
i
II
■4 ♦
i
\
I>E HlARliAGlE. !10^
E,-fi|f. r*. IWserroir désttoé à édutenir et a fournir l'eau nëcostàire à
Tofémiéû, • : vi t. ....
' ^* Tabe.M^cdttrbë en ^taili Ventrant juste dans le tuyau i' et portant
«n petit tube-droit de M^me'in^tal g'', Og. i et fig. 6, entrante frotte-
ment on à baïonnette.
fâltWjf C''e« Yci're, 'fîgV'5, «onl la partie inférieure est fermée par
un piston en bois garni de chanvre ^^eut remplacer Tentonnoir â xobi-
net G'que' Ton' n'a pas. toujours issk disposition ; en soutenant plus ou
aaoins le piston , on peut faire o^iler pins ou moins vite le liquide con-
tenu dans fB«Mn aHoi^.. .;> i . 1 " ':
g'^' , iig. 4 ) représente un des tubes emplojës à la communication des
4âopnf ; ilest l^së dm saf cqufl»^rp ^ çBaoune des de^s- paijtki qui le
cpmposent ,• fixée solidement eti demeure daps une tubulure , est facile^
nient rèiinie à l'autre au moyen de la gorge pratiquée sur Vune des deux ;
quelles gouttes d'un mastic '( fdiit â^une partie de «ire et quatre de ré-
sine) a^pj^^i^^et unie» ^yto lin fer^ebaud sur la jonction en oompléteni
la réunion d'une manié^, i^ssi prPJ99pte que sOre.
Xa'ng., 3^ représente un tube en plomb, â double c6url»aréVy propre
a- remplacer le -tube B et le bassin f. ' '
)Latiwiiijo».4e toutes les. pièces «stezaotoment eti solidemcttt like a«
.m^fnx^.^ticdontj'aif^i;W, . ; ,. . . ;.j ,. , t. ,
Manière d'&pérer. -^ \
l'a^pafeil disposé comme t'i^^i^è là figi t***., on àiet dans' lé râer*
<Totv£.de Peau de ibnitainis tréf-|Mire, on mieux «ncol-è de Tean distillée;
on,o>i|Y^^Jeïrobinet de façon; à laisser couler dans lA colonne placéie
dessons, l'eau en un filet défié. On remplit en même temps Ventonnoir C
ou rallonge €' si elle le remplace, d'acide bydrochlorique, pumuriatique
( étebdù dé deux fois son poids d'ean }, qu'on laisse couler dan» le vase B
gouttes Jk gouttes plus ou moins ^précipitées , selon que l!onTeut obtenir
un dégagement de gaz plus ou moins rapide. On a eu soin auparavant
de mettre dans les flacons d d' un peu de lessive .^caline'fàible destinée
a retênir^Facide^ muriatique qui' pourrait être entraîné par le gaz J dans
lederoier.flaooQ d" on met dei'ean pure. Le gaa acide oarboinqae . dif-
.g9gé du, carbonate de chaut dans le. vase B traverse .les fUcotM * y eit
complètement lavé , parvient a la partie inférieure, de la colonne , où ,
ne poiivaQt s'échapper par le tube g" dont la courbure est reUiplie d'eau,
'il monte y parcourt toutes les sî^uosités que les x>etites bailles' loi pré-
, «entent «^st rencontré par Peau qui les mouille. continuellement, et
dans le contact multiplié â l'infini, est dissous et entraîné avec elle
dans lès bouteilles suocessivement placées sous le tube g'". L'hydrocLlo-
rate de chaux s'écoule d^ine maniihre continue du rase B dans le bas-
sin F* '•' . I
, 11 serait , je crois , superflu d'expliquer comment en fermant ,.ouvFaift
plus on moins les robinets , on p<ut suspendre» reprendre ropération à
axa jouAj^iiL
▼olfctd et saut ptrU , IWliver «t oUonir «o dinîfHUiil 041 MigipMiitiDt
le rapport du gaz dégtgë i FëconleiDeiit de l'eau , des eaux mniiw à
degrés da Mtoratidn. CetU iMHiipoUtioA att de U plu» {ra^pd*
et A la portée de toalt prapaialttitc ^ottl ^tt mU
S0R Li PBÉPARàTION DÉS FLEURS DE BEMJOIfT;
. ,*. • •* • •
X Par M. Faeiubs , pharmacien à Pcrpigami*
Aymat <m i préparer les fleurs de benjoiti', j*ai rouln
suivre le procédé décrit dans le Codex ^ qui consiste àmejl-
tre le benjpia concassé dans lUie terrine et la reeoatrir
d*uiie seocmde renversée , etc. Malgré toutes les ]^r£ca»timis
que jV. prises, je n*ai obtenu qu'une très* -petite qiisp^
Uté u acide benzoïque , etilm*a été impossible de VobtMir
bieablaBC. En 16 14 nous avions déji fait la iiiièaie<obaer-
▼ation au laboratoire de M. Bouriat^ k Paris, avec M.'Helr^-
nandez.
L'emploi d'iu cône en carton pour récipieçt^ quolcpie
.plua atvanligeiix ^e le procédé du* Codex , m'a itduîoàrs
eSert, pour résuhat, un mélange de cristaux ttrès-MkUc^'âvec
d'autres salis par une substance ôléeuse.
J'emploie aujourd'hui dans mon labonaloivo avec un
succès complet , le procédé suivant pourobtenir les fleurs
de benjbin.
Je prends une livre de benjoin XÂrmeny coocs^ssé qiie: je
naets dans un-vase de terre d'une. capacité dooble dm vo^
lume de benioin , je le recouvre d'un cane eu e^ti^n de
deux pouces dé hauteur , ayant à son extrémité unie ouver-
ture de deux pouces de diamètre* Sa base est unie ais vase
avec des bandesdepapier cbUé; je surmontcee cteé^ d^fin
second, de pareil diamètre' fermé i sa partie supérieure,
seuki^ent avec un papier fo^lé,, .aûu de dannçi; passage
aux vapeurs qui ne se condenseraient pas ; celui-ci repove
sur le premier à l'aide d'un plateau eu cartoû , ayaut au
;
DE .PflABMAClE. !itr
centre une ouverture qui coïncide avec celle du c6ne infé-
rieur* J assujettis le tout avec des bandes de papier colle,
je pose le vase sur un fotlivietil ét:|nets dessous quelques
^charbons incandescens ; lors(^ue je juge la matière en par-
faite fusion , te i^i s^anmcwoe par tme très^ôrte tDdeur i^
tueuse /^^ulanm^ je cesse k feu. L'apparril jtuotTéfeoî^i,
je le prends avec précauliott et^le place kcHi^iitkleinent
sur une table ; je dëlute la base du cône inférieur, et , le
tenant toujours dans la même position, je tais tomber avec
la barbe, d'une plume i^iksif^^istaiux d'aci^Q 4u]|iér^j|s i\^e8
parois, qui sont trè^UUécfi \:9^x» f^ déroule Textrétnité du
cône supérieur « j6i^uva|rs».l!^ppttrfil9,e^,d« la môoi^ mas
ntère» je détaihe^^ erisiaaK du? acfcosd cône ^ qui sont
bcttus, 1 jereioel» ceùs*eidén4 |e vase , Je renoote l'appa^
reil et rMOmAienceropéiatioAi que je réitère jusqn-àiioalni
fois. ■ j •; . ■ .H.-. . ,.' . . : ; -r
« J'-obtiena* icrdînairénienC pur ce ]^rocédé deux . onces
d'acide benxoïque tcès^blan&.et d'une exirèoiQ, légèreté, t
par livre de benjoin.
Tai. nbienu; L acide benjsolque; 4é))arras^ de toute sub-
stance oléagineuse, en mettant du bèuBJdin coni^aa^é,, but
flaeiDté d'eau, dans un Jiot de feïeKiQe miitai de. son.coavercle
et abandonné à lui-m&me p^dapt tout l'été» J'ai trouvé
les paroîê du vase tapissée en plusieurs endroitadegroupep
de cristaux d'acide benzoSque- d'une exirème bUiacbettr
et ayant trèar-peu d'odeur. Cçtte observa(tion, qui fut faite
en i8aa , je l'ai répétéeen iSadet i8!ft4:, avec le même
fluccèa : un va^e placé à «ôté contenant jdu- b^i^oin en
poudre non bumec^^ n'a produit aucune trace d'acide^ Le
maximum de la température à l'endroit où étaient placés
ces vases 4ii élé de + 3a' ^ omtîgrades.
/
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JOUKIfAI.
»m%l^*%% <■ ««<•«« %«A »«•
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RAPPORT
• ■ ■ *
Sur un nouvel emploi dà. chlorure JCoxide de. Sodium (i)
pour dérinfeder les halles db. Paris et, les p^erSyqai
, seru&U à la pente du posons
Far M. Hehet, chef de la pharmacie centrale.
Les liallea de Paris , eellfes surtout oà Ton tend lé pois-
son et les issues de porc , ethalaieilt à «ertaiaès époques
de l'année' une odeur telleméiit putride , que les habîtnns
du voisinage éprouvaient des cmintes p#ur leur santé/ On
avait également remarqué que lès paniers qui servent jouv^
neliement à la vente idiiipoissoa avaient à la longue , et
malgré le lavage journalier , contracté une fétidité tclleaient
pénétrafite-f que le^ poissoa>fra9s qui y séjoumaic dessus p
même -quélqûes^ instans , ^s'altérait très-prompt^neiot , et
que pendant les chaleurs, ces paniers, amonoelÀ dans un«
dès travées de la halle ^ répandaient au loin une odeur in-
fecte» insupportable.
> L'administraticm générale des h6pitauic de Paris Vqoi ne
néglige rien de ce qui peut concourir au bîen^^re des
habitans et à la salubrité publique , invita le chisfide ta
^pharmacie centrale k lui indiquer les moyens de désinfcc*
terces divers élfeiblissemen^, et principalement le^ ustcf&-
siles d'ésier qui y sont employés.
Le ehëf de cet établissement , eonvaincu par beaucoup
d'antécédeds que le moyen proposé par notre confrèro ,
M. Labarraque , remplirait ce but utile , pria Fadmiuia^
tration des hôpitaux de Tinviter à se réunir à lui et à essaj'er
(i) M. Labarraque ayant adopta , dans son mëmoire, la dénominalion
de chlorure d'oxide de Sodium au lieu de celle de chlorure de 80u<^ ,
BOUS ayons pense qu*il est jasta de la conserver dans oe rapport.
DE PHARMACIE. aiS
ri 1V>& pourrait parrenii' à désinticter les paniers .aux pois^
ions , première cause de Todeur qui se répandait au loin. *
Ces paniers sont des espèces de manettes plates*, de forme
fonde ; ils étaient enduits d'une' eonche de matière gélati-*
nense., tellement adhérente ftux mailles d*oaier.^ qne. les
layages rôccessifs ne pouvaient la détacher. Pour opérer
avec connaissance , on en fit apporter une certaine quan-
tité à la pharmacie centrale. La première opération se fit
dans-cet établissement par M. Labarraque et le pharmacien
en chef; sur vingt-quatre paniejrsiiifeccés \ on procéda; de la
manière suivante :
Ôouze pi^tiiers furent mis à trfsmper dans d® Teau ordinaire
pendant quatre heures, afin de séparer la matière gélatineuse
qui les couvrait de toute part. Cette macération dans Teau fit
gonfler tellement cette matière qu'elle s'est enlevée asse^
facilement par le frottement et à l'aide d'un balai de bou->
leau. Ce premier lavage opéré, on immergea les paniers
dans de f eau et on les fit sécher : malgré )e lavage exact ,
cç • moyen parut tout-à*fait insuffisant pour détruire les
miasmes putrides existant dans le tissu des paniers , et qui
semblaient avoir pénétré les pores de l'osier ^ en effet ils
continuaient d'exhaler la même odeur , même après leur
exposition et .dessiccation à l'air : on eut donc recours au
chlorure d'oxide de. sodium. Pour obtenir le résultat qu'on
désirait , on mit dans un baquet cent quarante litres d'eau et
un kilogramme cinq cents grammes ( trois livres ) de chlo-*
rurê à 12 degrés de densité , préparé suivant Je procédé
de M. Labarraque , puis on trempa les douze paniers , et,
au moyen d'une brosse de chiendent , on est parvenu à sé-
parer toute la matière fétide et à la détruire complètement.
Après un quart d'heure d'immersion les paniers sortirent
parfaitement sans odeur. C^èst le cas d'observer ici que,
dans cette circonstance , ce chlorure présentait dans son
emploi un avantage de plus , c'est qu'outre lé chlore il
contient assez d'alcali pour saponifier la matière huileuse
X ■ ■ - - -
àllf jaUR'NA:L
qui ttTtit péntoé Eoëier; U est ]^ceflq[M Mipcrfia d a^M^iv
qu'une seooode expérieoce tôt le mètaû nombre 4e panmpt
«btiac un auecès pareil* * ' ^
* On essaya de substituer le chlorure de cbaûx au chlorure
d'oxide de sodium , le vésuliat fut le même : cefMendane f
comme le chlorure de soude est liquide, qu^il est plus facSlé
à employer par le plas grand nombre d'ouvriers , et -■ qu'il
saponifie mieux que la chaux , nous avons pensé que sens
ces rapportsil était préférable pour œtte désinfection.
' On trempa un même nombre de paniers dans une eMT
alcaline ; la matière gélatineuse fut enlevée , mais Fôdimi^
ne fut pas détruite ; il fallut les tremper dans le chlorure
pour la faire disparaître.
Les premiers essais faits à la f^armacie céntrate ayant
produit des résultats avantageux, radministrations^stdé-'
terminée à entreprendre la désinfection de plus de six cents
paniers qui servent à la vente du poisson , et qui étaient
comme abandonnés à causé de leur odeur fétide. ' " '
En conséquence, le 17 août, M. Labarraque, le chef dé
la pharmacre centrale , deux pharmaciens aides et trois
garçons de laboratoire ont procédé en présence M. Duplay^
Administrateur des hôpitaux , de M. le commissaire de po-
lice de la.hajle, et de MM. les inspecteurs des marchés, â là
désinfection desdits paniers.
Cent paniers avaient été mis à tremper pendant âeux
heures, pans Tespace de trois heures on est parvenu à les
nettoyer complètement , à les immerger dans trois cents
litres ,d*ea.u changée de trois kilog^rammes de chloruré, â les
frotter avec une brosse de chiendent et k les passer ensuite
dans une ea,a ordinaire. Ce travail a été continué jusqu'au
26 du mpis avec un succès parfait.
Pendant le mois de septembre , on a trenipé tous les
jpucs les pf niera quf avaie?it «çrri |e matin , en e^iplog^ant
jnoilti; mQins.dc.chIorureeXPxoins 4eiemps, de sorte fP^.^on
DE l^HAIVBIACIE. 3l5
«tit esrmia aifi||mirâlitti de Tèfibt de ce inoyen de dë$1n-
fectroii'.
Plttsieur^^ puTtie» dé là halle cxfaakrieiit , surtout Tété ^
nae odeur fiécide <t ëtaleàt ébàndoRnëes dans cette saison.
. Bout remédier , auuint cfue possible, à cet accident, on
avait, il eét v^raî , ïaffé 43és placés désertes , cependant Todeur
persistait toujours; il fallût recourir à l'enipldi'â'un mojen
phu désinfectant y et On apprendra arec satisfaction qu'après
plusiears imtiMrsionS'd-eaû, tétllint ior cent parties une
paist^e de chlorure , im est parvenu k détruire là cause
des exhalaisoi|8 'putrides, et Ton pentaujourd'hur sans dan-
ger sëjonrner dans cftt difierentea parties dont Fàpproche
^Mttl redontaUe. ^
En pnUiant ce résumé des ^ftpériences faîteé pour dés-
infecter les halles et les usténailes de ta re^te du poisson ^
nous n'avons en d'avtre but «[ue d'appeler l'attention des
pharmaciens sur l'emploi du chlorure d^olide de sodium^
dont nous avons déjà eu l'occasion de signaler dans ce jour-"
nal l'heurense application à la désinfection des atefrers de
bojauderie (i). Ge procédé, si éminemment conservateiir
de t0U|be< espèce de salubrité atmosphérique , ne saurait ^tre
trojp répandaet apprécié', surfont par les persoiines que
leur profession appelle à propager et à diriger les* méthodes
laniflaires.
. •■> «
APERÇU
Sur f extinction du mercuro, adressé à J^. Planche ^ fiai'
> 0" M* JosEBB Roèx , pharmacien àiftmefs: ]
T^éndant long-tempS; lea chiniistes ont discuté. 49if )a man
niére d'éteindre le mercure ;. l'opinion la pln^ généjralemeM
admise était en faveur des corps qui recélaieot,le plus d'oxi«^
gène , Cels cjue la|ra|ss^ ?iigeaée ou^lp (}s'««5w4a4ft mer-.
( i) Journal de pharmacie , tonie g , page jd3. — ( 1 8^3 ) .
"\
cure ; qu^lques-muaYaient indiqué pofu* arrihr^ ait mâme
but y la térébenthine ou le styrax liquide , sans donner des
raisons suffisantes. pour ^é^ruti^p le' systènle de lears adver-
saires. Ainsi il restait convenu i^n chimie que Toiîgène jouait
le principal rôle dans cette opération » puisque les seuls
corps que Ton indiqtiait peut,. la rtfidffâ pianfaite. étaient
plus ou moins oxigénés.; • ; .; ,! >I •
M. Fontanes ;» chimiste distingué .,> membre da jury mé-
dical du Gard , avança dana k.derdière «éameique- ce jury
a tenue à.Nîm^^, que la. conserve, 4e. a^aes avait' la' pra^
priété d'éteindre le mercurç. Cette remarque me parut
intéressante, et me détermina k f^ircrquelques expériences
pour m'assurer si toutes les conserves n'avaient pas la même
pi^priéte , après avoir obtenu iiuit résultat satisfaisâcntmvec lé
moyen indiqué par mon estitnable collègue, remployai auc-
cessiyement laconserve d'aune* céllede cynoriiiodon, etc. ,
qui toutes me firent arrivier au même résultat; je mi&
ensuite en usage les sirops cuits à 36 degrés à rareevuètre
de Baumd , les extraits, les buiUM^f lés farines , les fécules^
les poudres végétales combi&éei^Mec L'eau , et j'obtins tou-
jours uii résultat plus ou moins satisfaisant , selon que. les
corps, que J^ayais fait agir avaient plus ou moins de ténacité.
Par exempjl^^ les extraits ont mieux réussi quelescotiserves ;
celles-ci mieux que les sirops, ces derniers mieux que lea
huiles, les farines mieux que les fécules, et enfin les. pou-
dres végétales moins bien que les fécules. Ces diverses ex-
périences me conduisirent à penser que la présence de
Toxigène n'éiji^t pas. nécessaire pour obtenir r.extîi^6Ai<m du
mercure ; pour nxen assurer i je fisag^ des corp? dépourvus
de cet élément ; je choisis des biti^mes tels que le pétrole
et le nialthe , ayant néanmoîtis réduit le pétrole a une con-
ijiétfince plus que sirupeuse^ Le résultat étant à ma parfaite
satiftfàttion , je fui alors autorisé à penser que ma conjecture
était j ûM ; mais poui^ m'en assurer d'itne manièrie positive ,
je voulus agir à Tabri du contact d^Tair atmosphérique. Je
DR PHARMA.CIE. 2in
plaçai le vase conteuant le mercure et le taalihe ( réduit à
Une consistance qui me permettait de faire jouer le pilon )
dans le récipient de '.la machine pneumatique-, et après
avoir fait le vide , je 0$ mouvoir au mbyeii d^une manivelle
un pilon «urmônté d'une tige en cuivre jaune un peu cour-
bée à sa partie inférieure, qui traversait ^ cloche et Ta-
justage en cuivre dont elle était surmontée* Cette expé rience
m^aTéussi tout aussi bien que les précédentes , ce qui cor-
robore mon opinion et me conduit à la conviction que Ton
peut éteindre le mercure satis le secours dé Foxigène*.
Note de M. PuLircaB^ sur le mémoîré de M. Rotix.
L'extinction dn mercure dail$ là . conservas de roses con-
stitue le procédé de la pharmacopée 4c Londres , le même
que les rédacteurs du Journal de pharmacie proposèrent , il '
y a quelques années ,'dans leurs remarques sur le Codex ,
au sujet de là formule dès piluîes de Béloste. Voyez Jour^ .
nalde Pharmticie^ tom. Y, pag; 2i4«
LHexpérience ingénieuse rapportée par notre jeune con«
frère , M. Roux , de la division du mercure dans lé vide au
moyen d'un corps non oxigénéf confirme ce qui n'est plus
aujourd'hui un sujet de doute pour le plus grand nombre ,
quç le mercure dans Tonguent mercuriel y est simplemei^t
divisé et non oxidé. Ce point de doctrine a été suffisamment
établi par feuBrugnatelli , par les expériences de MM. Boul-
layet Vogel , et semble se fortifier encore de ce qui se passe
dans la préparation de la pommade mercurielle au beurre
de cacao, d'après notre formule,. Journal de Pharmacie^
tom. I , p. 454* On observe eUeS^i que pendant la prépara-
lion de cette pommade , s'il arrive que le beurre de cacao
soit brusquement refroidi par une cause quelconque , le
mercure qui paraissait d'abord bien divisé se montre tout*'
à-coup en gros globules. Pour les faire disparaître , il ne
Xr. Année. — Mai 1 8i5, 1 5
2lb JOURNAL
s'agit que de chauffer légèrement un pilon et d'agiter la
pommade pendant quelques instans. Or, je ne pense pas
que Ton puisse raisonnabrletnent attribuer à 1 absorption
de Toxigène une division aussi subite du mercure, lorsque
huit jours de trituration ne suffisaient pas pa;* Taneien pro^
cédé. V
La ténacité , ou plutôt la visèosité de certaines substances
avec lesquelles on broie le mercure pour en opérer Tex-
tiuciion , peut bien la* faciliter , mais ce n'est pas une con^
dition. nécessaire. Ainsi', la portion la plus fluide de rhuilè
d'œufs ( Télaïne ) divise très-bien le mercure et plus promp-
tement que la térébenthine -, et l'huile de ricin , qui, est plus
lactescente que l'élauie d'œufs y n'est nullement propre à
oelte opération. Il est d'ailleurs d'autres préparations phar-
macciuiques tm le mercure n'est pas plus ôxidé qu'il ne
Vestdans Tongoent mercuriel , et pour lesquelles on se sert
comme rfiViVeur de substances sèches et pulvérulentes. Exem-
ples, *fe mercure saccharin et le mercure crayeux. Quelques
pharmacologistes continuent » considérer le métal dans ces
préparatiohs comme étant à l'état du protoxide ; mais il est
fadle de s'assurer par l'expérience suivante combien cette
opinion est peu fondée. Si l'on agite dans une bouteille avec
de r^àu froide du mercuf e crsLjenxÇfrydrargyrum cum cretdy
Pharm. Lond. ) , et que par des décantations successives
on sépare tout le sous-carbonate de cliaux , il reste, une
poudre grise noirâtre qui , par simple imbibition, aU moyen
du papier non collé, et sans aucune pression ni frottement,
nous montre le- mercure sous forme de globules. L'eau
froide appliquée au mercure sacchariu dissout le sucre et
laisse de même le mercure à l'état métallique. On peut
aussi , comme l'a fait M* Philîpps de Londres , traiter le
mercure crayeux par l'acide acétique : le sous-carbonate
de chaux seul sera dissous ; le mercure restera intact.
L. AvP.
I
I
*
DE PHAKI^AGIE. 0 ^IQ
OBSERVATIONS
Sur le procédé donné ^ par M. Morin, pour marquer le
* Unge par un moyen chimique.
»
< ParM. Thômassin, delVîétz.
« '
En lisant la recelt/e donnée dans le Jburnal de Pharma-
cie (1823) , j'ai pensé que la quantité de nitrate d'argent
était trop faible pour que les marques Faites sur le linge
restassent long-temps , et ensuite que celle du vert de
vessie devait épaissir cette encre de manière à ne pouvoir
pas écrire avec ,• ce qui fut justifié par Texpérience. ;
Ayant opéré comme il est dit, f ai obtenu une encre tel-
lement épaisse, qu'il était impossible de faire un> trait a vpc
une plume. 'Cependant , après avoir marqué du linge , je
12^1 le3sîvé plusieurs fois , et les cf^ractères ont disparu
presque entièrement. ^ ^j
Ces raisons m'ont engagé à donner un moyen qui n'a pas
été indiqué dans le Journal de Pharmacie. Les marques
que l'on fait sur le linge sont inaltérables , hors par les
agens qui détruiraient le tissu. Plus le linge est lavé , plus
les caractères deviennent poîrs j ils n'ont subi aucune alté-
ration après plus de deux cents lessives ordinafres. Un long
séjour dans l'eau de javelle pure les altère un peu 5 mais ,
exposés au soleil , ils reprennent presque autant de cou-
leur qu'avant; en les mettant en contact avec du chlore
gazeux , ils disparaissent entièrement , mais reparaissent
après leur exposition à l'air ou mieux au soleil.
Voici la manière dont on s'y prend :
Eau préparatoire,
/ *lf^ Sous-carbonate de soude desséché. . . g j
Gomme arabique S i j
au. 5 IV
Dissolvez S. L.
^
220 % JOURMAL
Encre»
^ Niirate d*argent fonda 3 ij
Eaa distillée.' • 3 yîj
Gamme arabique •. • S3
DissoWez et conservez dans an flacon bien boaché.
Comme cette solntion est incolore, on peut la colorer avec
nn pen d'encre de Chine , afin de voir les traits qne Ton
forâie snr le linge.
On écrit avec Tencre snr le linge, préalablement mouillé
ayec Peau préparatoire et séché , on on imprime avec un
cachet de buis ou d^autre boas dnr ; pour cela on mouille
le trait dn cachet avec un pîncean trempé légèrement dans
Tencre , et on Tappuie sur le linge que Ton met sur deux
ou trois feuilles de papier posées sur une surface unie.
Les caractères restent presque incolores ; il faut , pour les
aviver , les exposer au soleil pendant quelques minutes ,
alors ils deviennent très-noirs. On petit marquer , de cette
manière , tous les effets de laine , coton , fil ou peau.
Pour plus de commodité on emploie , au lieu de l'eau
préparatoire , une poudre composée avec »
Gomme arabique. f j
Sous-carbonate de soude desséché. . . f ir
On en met une pincée sur le linge , et on frotte avec un
corps poli ; on çiarque ensuite comme à l'ordinaire.
'*
^
r
D£ PHARMACIE. .
22 1
/
Teinture volatile de gajrac , de Dewbes.
¥ Résine de gayac pulvérisée. ...... Syrîj.
Carbonate de soude siij.
Vlmeni (myrtus pimehta) en pondre. . Sîj.
Âlcohol dilué (eau-de-vie à 20*"). ... ttij.
. . On ajoute .sar qiia tre onces de cette teinture alcol^olique :
.^ Ammoniaque liquide. *•«.••..• sj.
. Cette teinture se prend à la dose d'une cuillerée a café
dans un petit verre de vin de Madère , ou dans une infu-
sion aromatique , comme un renlède fort actif dans lé cas
de menstruation difficile. Toutefois , &*il y avait pléthore
inflammatoire , ce remède serait plus nuisible qu^utile , et
la saignée ou les sangsues seraient préférables. J.-J. Y.
Table des pression^ et des températures auxquelles diverses
■r substances gazeuses se liquéfient^ diaprés VLvupujsiY Dayy.
i et M. Faraday.
NOMS DES GAZ.
TEMPÉRATURE
cjsntigrade et pressions-
observées.
PESANTEUR.
spécifique du liquide,
celle de Peau e'taot i .
L
ProtojLide d^azoie.
Âcîde muriatique.
' Carbonique. |
Hydrogène sulfurdi
' Ammoniaque. . . .
Chlore '.
Cyanogène
Acide sulfureux. .
-h 7** ; 5o a(mospLèpes.
■+- lo; 4u ^ tua osph ères,
o ^ ^6 atmosphères,
-t- 10 ; 1 7 almospli^s. '
-♦- lo; 6,5 atmosphères.
H- i5;^ atmosphères.
-4- 7 ; 3,7 atmosphères,
-f- 7 ; 5 atmosphères.
• o,9
. 0,76
. 1 ,4'»
332 JOURKAL
^ BIBLIOGRAPHIE
TwkTTt éLtvEBTAïKCiiES sÉACTiFS , leoTS prépsialioiis , IcQ rs
emplois spéciaux et leur application à Tanalyse , par
A. Payen, chimisle-âianiiCictarî^ , — et A. CheYalIîer,
pharmacien-chimiste , ^c. — Deuxième édition, Paris ,
an f 8^5. Un Tolume in-S^. , a vec {danches. — -ChesTho-
mine , libraire , me «le la U^-pe , n*. ^8, et chex les
antenrs, â la pharmacie , place dn Pont Saint-Michel,
n*. 4^. — Prix, 8 francs.
Alalgré quelques obserrations faites à la première édition ,
cet ônrrage a été reconnu bon et utile , en sorte que les
auteurs, pour le rendre plus digne du public, ont pu faici-
lemeut en (aire disparaître les imperfections. Us j oui joint
beaucoupd^objetsnojiYeaux , ou des détails nécessaires, et
entre autres un tableau des substances vénéneuses avec les
secours nécessaires à donner dans le cas d'empoisounement,
et les réactifs propres à faire reconnaître la nature des poi-
sons. Il ne s^agit toutefois que des substances yénéneascs
du régne minéral* Les auteurs ont indiqué pareillement les
agens à employer comme cautérisans dans la morsure des
animaux enragés. Un appendice ajoute quelques nouveaux
faits aux procédés connus , et une table détaillée facilite les
recherches. En somme , ce travail , susceptible encore d*a^
mélioratiôns qu'une critique de détail pourrait signaler ,
sera recherché et consulté avec fruit. J.-J. Y.
Tàblcàu syhôftique des acides j par Louis Bacon , profes-
seur à Técole secondaire de médecine de Caen , membre
de TAcadémie royale des sciences , arts et belles- lettres,
* des sociétés de médecine etlinnéenne delà même ville, etc.
Trois feuilles in-fol. Prix, 3 |r. 6o c. Les mêmes, car-
tonnés , 4 ^^' 6o c. — A Paris , chez Louis Colas fils ,
libraire , rue Dauphine , n**. 32.
Il a été rendu un compte avantageux de ces tableaux à
la Société de pharmacie. J.-J. V.
J
BE. l»H^A.RWrACIE. r 2^3
L»»%M»»**^»t/^<M<fc%»*^<>«**»*«»fci
CORRESPONDANCE. .
A Messieurs les Rédacteurs du Journal de Pharmacie. '
Une omission sVtant glissée dans Totre rapport dei travaux Je î'Aca-
d^niie royale de médecine , j*ai Dmnnetir de v^ids adresser les'rcponses^
qHeyai faites à MM.Vauquelin et P^llejier. ■>
i*>. La quantité' de chlorure de chaux à employer sans Taddition pri-
mitive de lait\de chau-x eût ete'*Urop^grande , et la dépense devenue trop
coûteuse eût fait irejeter un moyen utile { < . s
a^. La quantité' de chaux ajoutée à Tétat de lait dans la fosae d\iisancc'
(le la maison de sainte de M. Dyvernois (i) n'a pas doiine' lieu , le fait est
constant, à un grand dégagement d'alcali volatil. Ce dégagement fut si
peu considérable , que, trcs-n^alade dans le moment , je restai au-d^ss.us
de Fouvertur^e de la fosse saûs être fatigué par l'odeur. Le vidangeur qui .
remuait les. matiçrejs pour les mélanger à la chaux;- et qui s'était ô|ipo8é
à l'emploi de notre moyen , n'eût pas /manqué de se.ptévâloir dq cet in-
convénient s'il eût été 'bien marqué. Les habitans de la maison , et par-
ticulièrement MM. Bricheteàa et Dyvernois, qui étaient près de ^ous ,
ne s'aperçurent nullement des grands^inconvénienscpi'on suppose à l'em-
ploi de la chaux , inconvéniens qui seraient toujours moindres que ceux
qui résultent de la présence de Phydrogènc sulfi^ré et des hydro-sul-
fates ( l'asphyxie, etc.; etc. ) -; *
3'ai cru devoir relever cette omission , qui peut détruire -«îe suite to\it
le bon effet qu'on doit attendre de remploi, de la chaux et du chlorure
de chaux , procédé que Vous n'avpns pubtié k^ue daiM Te bût -d'Arra-
cher, s'il est possible , quelques victimes auxaccidfens qui fr^ippent'Mne
classe d'hommesque le besoin seul peut conduire â exercer un état dans
lequel on renconti'e le dégoût et quelquefois une mort inattendue.
Agréez, etc. , A. ChevaLi.ier.
Le célèbre M. deHumboldtnous adresse une Instruction
sur Thjdro phobie (2), du docteur Scliallern , qui constate
^es guérisons fort curieuses au moyen de la racine de bel-
ladonne , du calooiel et d'autres substances. Nous en ren-
drons compte, ' J -J. V.
(i) Deux boisseaux.
(1) Anweisung der hunds-wuûi , etc. Von GoUlieb von Schallern. ^
Baireuth, 181 j. In-ia.
226 BULLETI^' DES tr%AVAUX
rabaissement de tempéraj:ure , surtout sous un ciel pur et
calme. M. de Httmboldt dit qn'îl doute 'que le rayonne-
ment seul ait pu produire le frbid , attendu qu^en Amé-
rique , en deçà du i4** degré de latitude, il ne se forme
jamais de glace qu^à une élévation dé i3oo toises. *
M. Dulau de Saint-Michel , qui a fait des recherches sur
la possibilité de rendre Touïe et la parole à des sourds-
muets placés dans certaine conditions favorables , fait con- .
naître à l'Académie ses moyens d'opérer et les succès qu'il
a déjà obtenus sur plusieurs individus^
L'Académie des sciences nomme un candidat pour la
chaire vacante de professeur d'histoire naturelle des médi-
camens à Técole de pharmacie. M, Virey obtient la grande
majorité des suffrages (i) ; il sera présienté en cette qualité
au ministre de l'intérieur.
M. de Humboldt présente à l'Académie un érhanlillon
de platine retiré des sables aurifères des. monts Ourals, et
assure qu'ôÀ trouve dans ces mêmes sables Y osmium , le
paltadium' élVirutium j et. que ces trois métaux ont pour
gangue dés substances volcaniques^
'M. Geoffroy Saînt-Hilaîre , chargé de faire un rapport
sur les découverte^ zoologiques faites pendant le voyage du
capitaine Ff-ecynet , fait connaître dans les plus grands
détails les services rendus à la zoologie par MM. Quoy et
Gaymar.d , jeunes médecins de la marine ; il annorxce que
M. Gaudichaud , qui les accompagnait eu qualité de phar-
inadcn et qui s'occupait de botanique, va bientôt faire
paraître son ouvrage.
• ïl ajoute que t'es trois jeûnes gens,' justement appréciés
par ÎHf. Kérà^dren', médecin en chef de la marine, ont
d'autant tnîeuîf nvérité la recpnnaissahce des savans qu'ils
se sont châi'gé^ , dans l'intérêt de la science , des fonctions
'.è,,/ (a .1..''
TT
t») Il a\ail déii. obtenu, ,celjjç des professçiirs^de l'École de pharmacie
de Farii.
^
«
^
DE LA SOCIETE DE PHAHMACIE. 2^7
de naturab'stes qii*ils ont su allier f^vec celles pénibles d'of-
ficiers de santé auxquelles ils étaient spécialement appelés.
La Société reprend la suite de ses travaux.
M- Bussy fait un rapport sut le récipient présenté par
M.' Amblard, de TArdèche, pôui; rec^^illir les bulles essen-
tielles ; ce mémoire , dontles conclusions sont adoptées ,
est renvoyé avec le dessin de M. Amblard et sa descrip-
tion a la commission de rédaction.
M. Virey lit un rapport verbal sur un mémoire relatif
è la chenille , nommée Couqne , nuisible aux vignobles ,
adressa par M;. Farines, pharmacien à Perpignan^, ei fait
connaître les ravagea de cet insecte' et l'avrfntage que Fau-
teur a. rendu en publiant sa notice. Ce rapport sera im-
primé. ^ ' -
MM. Bonastre et Chereau lisent iin rapport sur te mé-
moire de M. Recluz , relatif i l'extrâotion des bulles fiicea
concrètes. Le rapport et la note qui en fait Tobjet sont- ren-
voyés à la commission de rédaction.
MM. Hemandez et Yîrey piféséutent un rapportsur un
moyen de conservation et de reproduction de sangsues,
propose par M. Piépln , élève en pharmacie.
M. Hernandez^lit'des'obtorvatioi^s sur les préparations
de Tônguent mercuriel dcmble. Renvoyées à la commis-
sion de rédaction.
M. Cadet deGassicourt communique à la Société deâ
observations sur une espèce de caoutchouc , qui lui fut
remis , il y a plusieurs années , pai< un voyageur ineonnu*
Cette note, est renvoyée à la commlsrion des travaux.
M. Henry dépose sur le bureau les observations sur
Faction du^ sulfate de quinine sur di£Pérens vins , etc. , lues
à Tune des séances de rAcadémie royale de médecine.
MM. Virey et Blondeau présentent M. Farines comme
membre correspondant*
il » » • »
2a8 BULLETIN DES TRAYAUl.
NOTE
Sur une combinaison ^ammoniaque et de copahu , et jur
. les moyens de reconnaitre le copahu falsifié ai^ec thuile-
de ricin;
Par M. Plahche.
* • ■ *
Dans Tune des dernières séances de la Société de phar-
macie, a Foccasion d'un mémoire de notre confrère
M. Gnilbeft , tonchant Faetiôn de Tammoniaque sur les
résines et les banmes , j'annonçai qne j^ayais réussi , il y:
a plusieurs aifnées, à combiner cet alcali avec le copahu
de manière à en former un composé transparent , dans le-
quel Todeur ammoniacale n'était pas sensible. Je conserve
depuis environ huit ans ce produit renfermé dans un flacon
bouché. Il est beaucoup plijis coloré qu'il ne Tétait au mo^
ment de Texpérience ; mais il a retenu la propriété de se
dissoudre en petite quantité dans Teau qn^il rend légère*
ment mousseuse par Tàgitalion. La dissolution est décom-
posée par les aeides faibles ; lei flocons qui s'en séparent
sont complètement solnbles. dans ralcohoU E^fin il déga^
dé Fammoniaqué par la potasse. Les proportions d'ammo-
niaqneetde copahu que j'employai dans le temps, étaient
de sept parties en poids du premier , et d'une partie d'am-*
moniaque a ao degrés Baume. Je croîs pouvoir considérer-
ce produit comme un véritable savon de copahu» hydraté^
à base d'ammoniaque (i). Cette combinaison n a pas encore
été essayée comme agent thérapeutique.* Je ne la mentionné
ici que parce que le mémoire de M. Guilbert, où il n en-
est pas parlé « m'en a fourni Tocca^on ,. pdurce qu elle se
(i) l<€ copahu forme aossi avec la magaésie para an composé «aton*
naui, soluble daoa Teau par une longue triiaration.
^
I
DE LA SOCIETE B£ PHARMACIE. 2^9
rattacbe à Thistoire chimique, du copahu, et surtout quelle
vient de me fournir IMdée d'un des bons -réactif s pour dé-
couvrir dans cette oléorrésine Thuile de ricin avec laquelle
on la falsifie aujourd'hui dans le commerce. A une époque
où Phuile de ricin d-J^Bérique était presque exclusive-'
ment employée en .médecine,, et cru il était fort difficile de
5*en procureir ^ à cause de la rareté des communications ,
en 1807 , des 'oommerçans peu délicats imaginèrent de la
mélanger avec d'autres huiles^xes d^une moindre valeur.
J'examinai, plusieurs^ de «es huiles comparativement à
Fhuile de ricin , reçue directement de File de France , et
je reconnus que cette dernière était très-soluble dans Tal-
cohol ^ qu'au'con traire celles que je m'étais procurées dans
quelques maisons de Paris étaient composées de deux
huilesfixes-^ Tune très-soluble^ et Vautre insoluble. La
découverte de la solubilité de rkuile .de ricin cbins l'ai*
cohol , faite presque simultanément en Allemagne par £At
Rose, mit alors les fraudeurs en défaut. Mais depuis
quelque temps ils ont su ^ettre h profit cette propriété re-
marquable de l'huile de ricin, en sophistiquant avec celte
huile un mààijcenàeïxt également jtrès-soluble, dans l'esprit
devin,, je veux> parler du baume de copahu. Aujourd'hij^
que la culuitre dctmin, devenue très*-floris$ante dans* le
Midi de 'la ï'rancQ, nous permet de préparer son Jimle* h
moins de frais , que sa valeur vénale «st infjérieure' à celle
du copahu, plusieurs droguistes, jaloux sans doute d'ob-
tenir la préférence sur leurs confrères , en vendant celte
substance à un prix moins élevé , y ajoutent de l'huile de -
ricin dans la proportion d^un quart ou d'un tiers ^ et ils
le font avec d^autant plus de sécurité , que le copahu pur
agit dans quelques circonstances comme purgatif. Déjà le
docteur Ropp , dans ses Annales de médecine légale , avait^
indiqué Tacide sulfuriqué comme devant servir k faire re-
connaître le baume noir du Pérou, altéré par le copahu ; .
mais sans donner aucun détail sur la manière d'ngir de
!^3o BULLETIN DES TRAVAUX
cet acide (t)« M. Boallay (a) , dans ses notes sur le ta-
bleau du docteur Kopp , a suppléé en partie à cette lacune,
en annonçant que Tajcide ' sulfurique étendu de trois par-
ties d^eau n^a pas d'action sensible à froid sur ce baume ,
' mais qu'étant concentré à 66 dega^ , il répand une pde'ur
piquante et aromatique. M. Hatcbétt, chimiste anglais ,
dans ses recherches sur le tannin artificiel , insérées dans
les transactions philosophiques , a rangé le baume de co-
pahu au nombre des substances que Tacide sulfurique
convertie en tannin.
On voit par cet exposé qu'en proposant aujourd'hui
ce même acide sulfurique comine réactif pour le copahit ,
c'est moins un moyen.nouveau qu une manière d'appliquer
convenablement un agent très-^nergfque^ Il est ;fi|icile en
effet dé concevoir que Tac ti (m de 1 acide suif uriqUe doit
être extrêmement variable, suivant les propoiptions respec-
tives d'acide et de copahu qu'on veut essayer , et .qu'elle
doit l'être encore en liaison des masses sur lesquelles on
opère. Je dirai même que la forme des vases n'est pa&sahs
quelque influence sur les .résultats de l'expérience. Eu
effet , il m'est arrivé plujsieurs ^ois de &ire agir dans deux
verres à essais, dont l'iin était trèsK^oniquç, et l'autre^évasé
à sa base, des quantités respectivement égalés d'acide et de
baume , et d'obtenir , dans le premier , colomtion du co-
pahu sans . dégagement de vapeurs , ^t dans le second une
vapeur très-épaisse , parce que l'acide versé, opérait sur
une plus grande surface.
Ces détails pourront .paraître oiseux à quelques per-
sonnes ; mais je les prie de considérer qu'il s'agit de mettre
à la disposition du plus grand nombre de celles qui se pro-
posent d'essayer le copahu , un réactif qui n'exige auciins
tatonoemens , et assez facile à manier pour que les phé-
s
(i) Bulletin de Pharmacie , <ome If , pag^ uGa.
(i) Loc. cit.
/
/
PE LA SOCIETE DE PHAUJKÂCIE. a3l
çoniènes ^oient appréciables et les résultats toujotirsunî-^
Yoqaes. Pour atteindre ce but , j'ai cru (^yolr l'éduire à des
quantités minimes la matière à essayer et le réactif.
Voici donc comment je propose d'opérer. On mettra
dans une petite capsule de verre trois gouttes de baUme dé
copahu pur et une goutte d'acide sulfurique concentré -yOn
remarquera au point de conta(!it des. deux liquides une
teinte jaune, fajble d'aboyd, puis d'un jaune saïraûé (i);-
les deuii: substances étant ^immédiatement mélangées avec
un tube de verre, la masse acqgerraune certaine ténacité,
deviendra bientôt d'un jaune d'hyacinthe, et cons*ervera
cette, mènije couleur pendant q^elqu^ temps*
, y oyons comment se comporte a vee le même acide lé ^O'^
pafau altéré par l'huile de ricin. - n
Si l'on ajoute à trois gouttes d'ummélange déTdeuxpat»-
lies de copahu et d'une partie d'hùilë de ricin , une gouttef
d'acide sulfurique,* on observera, comme dans la première
expérience ; une* teinte jaune au point de contact des deux:
liquides ; mais aussitôt qu'ils sont mélangés, la couleur
s'afiaiblit de plus en plus , puis disparaît tôut-à-fait. La
masse , moins consistante que la précédente, présente l'as-
pect du plus beau miel blanc. ïl parait que l'huile de ricin
sur laquelle , prise isolément , l'acide sttifurique , à cette
dose, n'a pas d'action bien marquée , que l'huile de ricin,
dis-je , enveloppant en 'quelque sorte le copahu, Ic' défend
de l'action de Tacide , ou du moins qu'elle affaibli t consi-
dérablement l'énergie de celui-ci.
Disons maintenant deux mots des avantages relatifs que
présente l'ammoniaque employée dans le même but que
l'acide sulfuri que. Nous avons déjà fait remarquer que cet
^-i II- _ — i-'— — — ~ - .. - ^ . — . - — — ^ .
(i) Si Ton prolongeait le contact clé Tacicle du milieu du copahu pen-
dant trois ou (juatro minutes sans Fagiter , la couleur jaune passerait
au roqge sanguin. La niémc remarque est applicable au copahu fàlsiHe ^
par l'huile de ricin. i ,
1 ^
a32 XUUJEXIN DES TRAVAUX.
alcaK se cbmbii^e avec le copahu sans en troubler la trans<-
pareace. Il suffira donc d'ajbuter une goutte d'ammo-
niaque k trois gouttes de copahu et d'agUer ce mélange. Si
celui-oi ^ dans lequel on observe de prime abord quelques
stries blanchâtres , s'éclaircit bientôt ^ le copahu est pur.
Si , au contraire , en continuaîu de 1 agiter avec le tube ^
il blaucbit, le copahu contient de Thuile. de ricin ; car ceux
que leur dupidité'porle à fraudei; ainsi Içs médicamens ,
sont trop éclairés dans ce genre d^ndustrie pour employer
toute autre huile fixe qui ne serait pas soluble dans Tal-
cohol*
Je dois prévenir toutefois, que Tammoniaqùe exige dans
' son emploi. quelques précautions dont TomissioE) pourrait
- itiduiiHe en erreur* Ainsi » en. hiver par exemple., on peut
sans inconvénient faire l'essai dans une capsule , et à Tair
libre. En été , au contraire, ou seulement lorsque le ther-^
momètre marque lo degrés auT-dessustle glace ^ le copahu
le plus pur blancliit av^c Taihmoniaque , et l'opacité du
mélange persiste; à plus forte raisou.quand la tempéirature
est plus élevée : on conçoit qu'alors le gaz ammoniac se
dissipe promptement ; il ne reste que de l'eau très- faible-
ment alcalisée , laquelle a la propriété de fornier un mé-
lange blanc opaque^vec le copahu pur, comme avec celui
qui contient de l'huile de ricin. On devra doue de préfé-
rence , surtout en été , faire l'essai . dans une petite bon--
teille bouchée , en quintuplant, si l'on veut , les quantités,
mais conservant toujours les proportions que nous avon& *
indiquées.
\
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. ^33
ANALYSE
De la racine ê^ime espèce de patate , cultivée aux environs
de Paris , qui parait être ta patate rouge ^
Par M. Hbhiit fil» y
Pharmacien , membre adjoint de PAcadémie royale de médecine , etc.
La patate ou batate , convolvu^ batatas , ipomœd ha"
tatas j convoluubis^ radice tuberosa esculenta (^iàmWLe des
liserons), est une plante originaire de Tlade , qui croit
très'bien en Amérique , aux Antilles , à Saint-Domingue ,
et que Ton est parven^, avec de^ soins particuliers , à na-
turaliser en Espagne , en Portugal , et même dans les par-
ties méridionales de la France \ avec quelques succès. Les
caractèreS| de cette plante sont,
Tige herbacée , longue , rampante , de six à huit pieds ,
pouvant, comme les tiges traçantes, prendre racine de dis-
tance en distance ;
Feuilles pétiolées , glabres , orditiairement hastées ou à
Uois lobes , à cinq nervures 5
Fleurs en faisceau ou presque en ombelle , pédoncules
axillaires ;
Corolle monopétale blanche & Textérieur, purpurine
intérieurement ;
Racines fusiformes charnues, chair blanche , quelque-
fois jaunâtre , épiderme mince et rougeàtre comme celui
de certaines espèces de pommes-de-terre.
On trouve dans le Dictionnaire d'histoire naturelle,
tome 3 , page 59 , et dans celui des sciences naturelles ,
tome 37 , page 43 1 les moyens de cultiver cette plante et
les soins qu'elle exige poi^r être n^turidisée chez nous. On
y trouve aussi des documens curieux sur sa culture et son
emploi comme idiment. ^
XP. Année. ^Mai i8a5. 16
*z
!234 BULLeriM DÈS TBAVAUX
M. Parmentier avait déjà fait qnelcpies essais sur la mit
cîne de la patate , partie de cette plante la plus intéressante
pour Féconomie générale , puisque cVst elle qui est usitée
particulièrement comme substance alimentaire; mais, com-
me il s^était borné à annoncer. qu^elle renferme de rami-
don , du sucre et une matière eztractÎTe , ayant eu i ma
disposition une certaine quàntiM de racine de patate ré-
coltée aux environs de Paria par les soins.d'un cultivateof
habile et instruit y j*ai eu le désir de rechercher si elle ne
ccMitiendrait pas quelque autre substance, et j'ai tenté de
déterminer d'ailleurs lea quantités relatives des matériaux
qu'on y avait déjà rencontrés»
Lorsqu'on coupe trsnaversadement une racine fraîche dé
patate> on est frappé d'une odeur vireuse qui se dégage ;
odeur bien plus développée si on la mâche crue , malgré
la sayenr sucrée ^ mêlée d'un peu d'amertume qu'on peut
y distinguer facilement. Lorsque la racine a été cuite , au
contraire , on n^éptoaVé^ plus la- même sensation ; la saveur
sucrée , douceâtre , agréaMe et privée d'atnertume est la
seule qu'on puisse y remarquer. On sait que la pommè-de-
terre crue à quelque éhose d^analogue, et qu'elle offre les
mêmes caractères que celle^ lorsqu'elle est cuite. Pour
mTassui^ si la patate y toprès sa eiiisson , ne fournirait plus
les mêmes principes , j'ai fait quelques recherches que j'ai
rhonneur de coinmuniqtler k la Société. .
C'est au moyen de Talcohol , de l'éthôr siilfnrique y dé
l'eaii froide^ que j*ai ientévde' séparer les parties solubles de
cette racine :: • . . t . -
I*. Après avoir râpé une quantité déterminée de cetrie
racine; je l'ai tavée à jgfrande éau sur un tamis de soie Jus*
qu'à ce que la fibre blanchâtre qui restait sur le tamis
cessât dçtftmmir au liquide IVinidon qu'elle recelait. Cet
aiiiidon déposé , lavé , fut pesé après son entière dessicca-
^n à b' chaleur de Fécuve ^
a*. Le liquide qui surnageait la fléculè àmylatée , -sdd-
f
DE LA iiOGlÉTÉ BE PHAIIMACÏE. i3iï
mis à Tébiillition y donna beaucoup d^albumine coagulée ,
qui fut recueillie sur un filtre pour eu d^rminer le
poids.
Gelle-ci , comme Falbumine dont elle offriiit totU les ca«
ractères, donnait beaucoup de carbonate d'ammoniaque
par sa «décomposition au feu ;
3'. Le liquide d*où Falbumine avait été très-exactement
séparée, évaporé à la chaleur du bain-marie en consistance
d'extrait , fut traité par l'alcohol rectifié 5
, 4°' L'alcohol , chargé de tout ce que contenait de soluble
l'extrait ci -dessus, laissa pour résidu inattaquable une
petite quantité d'une substance brune presque sans saveur
rougissant la teinture d'iode , n'offrant par la potasse sili-
cée qu'un louche peu sensible et précipitant en blanc par
l'acétate de plomb. Cette matière , qui ne semble point
offrir d'intérêt , provenait sans doute de l'altération que
dut subir la fécule lors de sriii contact avec l'eau , qui fut
prolongé pendant un assez long espace de temps, car nous
ne pensons pas que ce soit , comme dans le macis , une ma-
tière de nature gommeuse.
L'alcohol qui avait refusé de dissoudre cette matière , et
à Vaide duquel on avait traité la substance extractive dont
il a été question précédemment , fut soumis à une douce
évaporation pour obtenir les parties solubles qu'il avait
enlevées. Le résidu aiait une saveur décidément sucrée :
il était coloré en brun. Cette . coloration était due à une
substance extractive que l'éther lui-même ne put enlever.
U fut impossible d'obtenir le sucre qu'il contenait à l'état
cristallin ou au moins pulvérulent , et parmi les divers
moyens tentés pour parvenir ji ce résultat, nous citerons
le suivai\t :
On l'a traité par l'acétate de plomb et l'hydrogène sul-
furé ^ on a saturé exactement l'ozcès d'acide acétique par
l'ammoniaque , puis év9poré à siccité et repremnl Ife tûut
a36 BULLETIN DES TRAVAUX
s
par l'aloofaol à 38^ , puis exposant à Pair libre } on n'a pn^
réussir à obtenir des cristaux desucre*
Mais cette matière décidément sucrée a été facilement
transformée en alcohol par la fermentation à Taide d'une'
petite quantité, de levure de bière , et cette alcoholisation si
facile n'a rien d'étonnant lorsqu'on s^ rappelle que , qpmme
l'a indiqué Parmentier (et comme je l'ai aussi moi-même
remarqué ) , la patate pilée , mise dans les mêmes circon-
stances , fournit directement de l'alcobol après quelques
jours de fermentation. C'est pour cela que quelques peu-
plades d'Amérique ^ qui connaissent très-bien cette pro-
priété, savent en retirer ainsi une sorte d'eati-de-yie qu'elles
aiment beaucoup.
Au surplus , le sucre obtenu de la patate avait une très-
légère ameirtume dont l'éther sulfurique me parut le dé-
pouiller en se colorant lui-même légèrement en jaune.
Il est incristallisable et rappelle assez la saveur de la ca-
rotte. Mis sur les charbons ardens, il se décompose et brûle
en répandant une odeur de caramel.
La partie parenchymateuse de la patate , dépouillée d'eau,
de la fécule , du sucre , etc. , fut pesée après son entière
dessiccation ; elle contenait quelques sels à base de chaux
insolubles. , mais eu petite proportion.
Par ce premier mode d'analyse , presque entièrement
mécanique , on voit que la racine dé patate se compose
d'eau , de parenchyme , d'amidon , d'une matière sucrée ,
de quelques substances salines.
Pour évaluer la quantité d'eau contenue dans la patate
fraîche , un poids donné de cette racine coupée par tran-
ches minces fut exposé à une chaleur d'étuve à 3o degrés.
Après la dessiccation complète , on a trouvé que l'eau exis-
tait dans la racine fraîche dans la proportion de 73,121
pour 100.
Jusqu'ici rien ne m'avut indi()ué la nature de la malière
particttUèreàlaqadle me parait due l'odeur YÛreuaè qu'ex- .
DE LÀ SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 237
hàle la patate fraîche coupée transversalement. Je repris
donc un autre mode d'analyse qui pouvait m'éclairer à
ce sujet.
Une quantité donnée de racine fraîche ,pilée fortement
dans un mortier de marbre, a été soumise à Taclion de
r^ther sulfuriqueà froid. Après plusieurs jours de contact,
le liquide s'est coloré en jaune et a fourni par Tévaporatioa
«pontanée , comme aussi par une douce chaleur , une cer-
taine quanti téxle matière jaunâtre , grasse au toucher ^ sans
saveur sensible ou très-légèrement amère , d'une odeur
faiblement maïs manifestement vireuse, brunissant à l'air ^
tachant le papier à peu près à la manière des corps gras ,
et se fondant très-^facilemcnt au feu. L'éther bouillant avait
/«nlevé cette même ma tière«
L'alcohol , mis de la même manière en Contact avec la
patate , a donné le même réâiuUat -, seulement , à mesuré
que l'évaporation du liquide alcoholique avait lieu , cette
matière en se séparant venait nager à la surface sous la
forme de flocons jaunâtres insolubles dans l'eau, facile qoent
fusibles et d'une odeur sensiblement vireuse, et formant sur
' le papier une tache comme les corps huileux.
La propriété la plus remarquable de cette substance^
«nlevée par l'alcohol et Téther , est de se colorer en brun-
rougeàtre par Ja potasse , la soude et l'ammoniaque , et de
prendre soit avant, soit après ce traitement, un^ teinte vert-
bleuâtre par les acides sulfurique , nitrique et hydrochlo-
rique particulièrement. M. Cadet de Gassicourt (Félix )
n'a pas indiqué , dans son analyse du jalap et du mechoacan,
plantes de la même famille que la patate ,. de substance
•semblable a celle que je viens de décrire^ peut-être exis-
terait-elle dans ces racines fraîches (i). Au' reste, cette «ùb-
(i) Je crois devoir rappeler à ce sujet la matière brune que j^ai trouvée
-dans le tanguin de Madagascar {Journal depharriacie /janvier i8^4)> ^^
à laquelle j'ai improprement donnii^ le nom d« tanguine , puiscfu^elle e&t
238 BULLETIN DES TBAVAUX
stanœ colorantt àoit ètie ooqibinée ayec le paraichjiiiis ,
et c*est elle qui loi donne la ooolear jaane après la caissoa
de la patate sans eau. Cependant elle ne semble plus alors
être solnble daqs l'éther ; j'ignore poarqnoî , mais la patate
coîle n'efl ofTre plqs de traces par laciion de ce menstme.'
L'alcohol j après la séparalîon de la matière jaune colo-
rante , donne par révapontion au> bain-marîe la matière
sucrée , poisseuse , incristallisable , mâlëe d*un peu d*amei>>
tnme.On la trouve aussi dansle suc de la patate piléeayec une
petite quantité d'eau et exprimëe.Ce suc , dont la couleur est
d'un brun verdâtre , est très-a<âde. U laisse déposer de la fe*
cule, et par l'ébullition fournit de l'albumine qui se coagule;
puis, à l'aide du filtre , les deux substances étant séparées, si
l'on fait évaporer le liquide à une douce duleur , on obtient
i part la maûérosuerée , mais l'étber ne lui enlève rien de
la substance colorante jaune* Elle reste unie au parenchyme
exprimé , et on l'y retrouve facilement. Ce même liquide,
séparé de Talbumine , précipite encore en blanc par Faco-
hol , effet dû non à de la gomme , mais à quelques traces
d'albumine échappées , ou peut«6tre aussi à quelques sels à
base de chaux (surmalaie), par exemple, dissous par un
excès d'acide , mais insolubles dans l'alcobol..
Au surplus ^ l'eau froide n'attaque point assez sensible-
à peine Tën^neuse, et que Tod pourrait encore , comme on me Fa observe
arec raison , attribuer le peu d'énergie qu'elle possède à la j>réaeiice de
quelques traoes de la substance ç|if falUsable à laquelle la dénomi^lioa
de tanipuioe serait sinon propre , dit moins plus convenable.
Cette matière brune y comme nous Tavons dit , possédait â un haut
degré la propriété de brunir par les alcalis et de verdir par un grand
nombre diacides , mais elle n*était pas sol'uble dans Féther comme «telle
delapatdte. Qq stit qu'elle a été depuis trouvée par M3ff. Pelleter et
Caventou dans les upas, et qu'ils l'ont regardée comme une substance
colorante proprê^au genre strycbhôs. lé pense qu'ils ont grandement
raison de croire que cette substance n'est qu'une matière colt^antQ ^ et
je crois qu'elle pçutse reoceotror aussi, daps beaucoup d'autres yégétaux
avec des pDopriété» «s«es àiialogpes q|i|(|»qu« pourtant un peu varia hle&«
DE bA SOCIETE DE PHÀRBIACIE. iSg
pmol ce {Précipité pour laisser croire que ee soit de la gom- /
me,ou du moÎAs cette sukstanee ne s*y trouverait qu*en très*
petite quantité.
. Par la distillation avec Veau , la patate ne donne dans le
produit que quelques petits globules jaunâtres huileux qui
aurnagait le liqbide , lui communiquent momentanément
pne odeur Tireuse qui se dissipé par rëbulHtiôn. Il est pro-
bable c{ue c^est à une sorte dé matière huileuse Ttolatile que
la patate ^ic son odeur Tireuse, puisqu'elle la perd par la
cuisson, et que le produit de la' distillation semble aussi
par son éTaposution appuyer eetfé assertion. J-ai été arrêté
dans mes recherches par la trop petite proportion de ma-
tière obtenue. 8erait*ce u^ espèce d'huile volatile qui
eervirait epi quelque sorte de dissolvant à la parde qui co-
lore en jaune la, patate après sa euisson , et qui s'en sépare
par ractiohi de la chaleur', et alors rend celle-ci insoluble
dans rétheretTalcohol comme il a été dit plus haut? c'est
ce que je ne saurais affirmer.
. U est ^ essentiel d'dbsérver que là etdsson n^à ^pas déve-
loppé dans la patate la formation d'une plus grài!iflé^ùantité
4e si^^re- încristallîsable .; eMè l'a seulement tetaâïà d'une sa-
Yeuf pluapronôncéeetplusagréablé. Gë phénomène établit
etncoreqndque analogie entre é\Uf et la ponime^dé*tefrre , qui
perd par la cuisson toute son odeur vireuse ,' èfc'dàbt la sa-
Teuf âeriect laussi bienpiil^ agi^éàble. Ces faits n'ont rien
qui puisse surprendre ou arrêter beaucoup rattention des
hMenn. "''' ' *• ^.'
U résulterait donc d^à dé cés'esfeais, ^ ' ; '' ' ^^
. i»"*. Que la patate confient bôàûcotip dé sùère incHstaîTi-
sable, delafécnle^amylaDée , douce au touc1ier,'ptus (le
73:pour leo d^eau, une-lftatièi^'cdloramc jaune, soluble
dans ïétfaer et l'alcohol reetifié ^tinie sans doute a une nia-
Hèrè huileusedfune odê^r' viréûse assez désagréable ,' qui
peutf se TolàtiHser par l'actioïi de la chaleur,; de ^lus uh pa-
i^endiy]he%bt«ut entre 'léënifâilles dttqucl^stot répandus
s4o BUtLETIff^ DES TRAVAUX
tous les.priocipes iipnt nous parlons. ; un acide libre et ded
sels dont je déterminerai plus tard la nature ;
7>^* Que la matière qui se colore en jaune par la cuisson
devient alors insoluble dans Téther et Talcoholv <iue dans
son état primitif , elle jouit de la propriété de faire une-taché
grasse sur le papier , de se précipiter en bleu yerdàtre par
de certains acides , et de devenir soluble et brune par la
soude , la potasse et l'ammoniaque ;
3^. Que par la cuisson , on prive la patate de Todeut* Vi-
reuse dont elle est empreinte , lorsqu'elle est crue , et que
cette odeur parait due à une sorte d'huile xolatile, in8<^uble
.dans Feau ;
4''« Enfin que la proportion de matière sucrée n'est point
augmentée par la cuisson , que seulement el}e dévient plus
agréable. L'eau seule de la pi|tatese dissipant en majeure
partie , comme elle en faisait avant la.cuisson le& ~9 ^^
matière sucrée, plus condensée sous le même volume de^
racine , doit offrir une saveur plus prononcée.
Je passe à l'examen de l'acide libre et dès sels que cou-
dent la patate.
C'est dans Içs liqueurs alcoholiques et aqueuses qui ont
servi à séparer les substances que je viens d'indiquer , c'est
dans le jMtrenchyme épuiaé que j'ai du chercher aies trouver
et à les reconnaître.
Le suc frais de la patate , très^adde , a été soumis aux
expériences suivantes ;
La liqueur provenant de Févaporation de l'alcohol qui
avait enlevé l'acide libre et les sels solubles a été traitée
par Thydrate de plomb* Le précipité formé , recueilli et
lavé a été décomposé par \in grand excès d'hydrogène
sulfuré, puis le tout évaporé au baio-marie donna un
liquide très-acide, non cristallisahle, se desséchant comme
un vernis sous la lorme d'un enduit brunâtre ^ zie précipi-^
tant pas sensiblement par Vacétate neutre de plomb , mais
beaucoup par le soua-ac^tate de c& même niétà} > formant
/
DE tk SOCIETE DE PHikUMACIC. ^4^
avfc l'eau de chaux un louche i peine YisîUe.6t un préci-
pité blanc ityec le nitrate de baryte, lorsque cet acide végétal
eut été saiuré exactement par la potasse.
II. avait' manifestement une grande ressemblance avec
Tacîde malique, et je pense que c'était bien ce même
iicide(i)*
De tous les sels solubles que Talcohol avait enlevés , aur
tun ne donna signe de la préfteiiëe de Tacide acétiqne en les
décomposant par Facide sulfurique , ni de Tacide nitrique
par le cui\^re et Taeide sulfurique , ni enfin d'odeur de
tartre brûlé lorsqu'on, vint à calciner une partie de ces seb
non altérés^ Le résidu charbonné était très'-alcaKn , ver-
dissant le sirop de violettes et conienaut beaucoup de po^
tlisse indiquée par le muriate de platine, plus un peu d'acide
hydrochlorique aussi uni k la potasse; mais Toxalate d'am-
4Bontaque n'y démontra point l'existence d'un sel à base de
chaux. Je pense que le sel formé par l'union de tapotasse
a un acide organique était du malaie dépotasse dissous par
un excès d'acide , ou du malate acide de potasse. '
J'avais aussi obtenu un sel de plomb soluble dans la
liqueur traitée par Thydrate de ce métal dont le précipité
avait été séparé. Quelques essais ont fait reconnaître encore
IVcide malique. On sait en efiet que cet acide forme avec
lie plomb un sous-^1 insoluble et un sel acide soluble.
Quant à l'existence de Tâcide acétique , qu'il a été im-
possible de démontrer , il pourrait se faire que cela tint
aux très-petites quantités de résidus salins sur lesquels j'ai
répété les expériences.
En examinant ensuite les matières enlevées par l'eau dis-
tillée, froide ou chaude, mise en contact avec la racine
déjà traitée par l'alcohol et l'éther , j'ai trouvé,
(i) Ou sait d^ailleurt rinsaffisancc des moyens chinbl^ues pour prou-
ver bien rigoareiiscment TexisteDce de cet acide et de quelques autres
semblables dans lès analyses végëtales.
1% Qoelqqet traces noaTell^ àe inurinie de pouslepur
rhvdrçchloriite de platine et le nitra^te d'argent v
2^. Une quantité notable de phosphate de potaase ;
3®. . Queltiiaea traces même peii pro^noocées d*im 9ul&te \
. 4^* Xe n'ai rencontré aucun sel à ba^e de diaus.
Voici le procédé que j'ai suivi pour reconnaître la pré-
sence du phosphate : ^
Le produit de VévaporaUon calcitié, n'indiquant point d«
^sfonnés arec un acide végétal, fut traité par Veau ;le
nitrate d'argent versé dans la liqueur donna un prédpité
blanc de chipjriure et du phosphate présumé. Ce damier a
ëçé enlevé par Tacide nitrique j et.ea saturant trèss-exacie-
:ment la dissolution acide par rammotniaque, on fit pat«ilre
le précipité blanc jaunâtre qui le représentait. Le nitrate
de baryte donna aussi quelques traces de phosphate , car
il troubla trëa*sensiblemeat le liquide , et le précipité était
•soluble dans un excès d*acide«
' Il restait k examiner la satute des matières insolubles^
Une certaine quantité de patate râpée > épuisée par l'eau
et fiéchée, fut traitée par raeide-hydrochlori que ; elle
xlonua une liqueur acide jauile dont.la coloralioa était due
i uiie portion d'oxide de fer.
Par FanHuoniaque en excès , elle .précipitait dc8:£Looons
blanchâtres et -légèrement^PQUgi^atrcrs^ Le précipité ofit^t&f
pant Toxide de fer fut calciné for.len^ent ^ il se décoipppsa
en partie et laissa de la chaux viye r.ççonuue par lesréapùfs
et provena,nt 4^un sel végétal diépomposé p^^ Taction diu
feu ; une autre partie fut traitée par Tacide nitrique pur)
puis la liquçur saturée presque «xactemçot par raiQ.ii|0-
niaque, donna avec la baryte quelques trace^ de précipité i
avec le nitrate d'argent, un troublç jaunâtre sen^jbIe^,Mais
cette même liqueur avec un grand excès d'ammoniaque
donna un précipité floconneux offrant , à après tous ces ca-
ractères, et au moyeu des réacûfs ,;uu phosphate a base de
chaux.
\
DE LA SOCIETE DE PRABJtfA€I£. ^43
Dans la première liqueur nâtrique saturée ^*i'ai rersé de
la dissolution d'acétate neutre de plomb. Le précipité ob*
tenu lavé et fondu au chalumeau donna un globule Léger »
vitreux, jaunâtre , en refroidissant semblable à celui que
pnésentele phosphate de plomb : seulement il ne me parut
pas avoir pris la forme d'un dodécaèdre \ mais ce caractère
ïïk\&t pas toujours facile à obtepir , surtout si Ton n'a pas
la main bien exercée k te genre de manipulation as3ez dé-
licate. Je n*en regarde pas moiAs , d'apr^ tons ces carac-
tères , le résidu comme composé ^ '
i^, D'oxide de fer et peut-'ètre d'oxide de manganèse
{ qu'il importait trop peu de rechercher ) \
a"*. D'un sel végétal à base de.chaux ( peut-être la base
était-elle combinée à deux sortes d'acides composés ) ^
3^. De sous-phosphate de chaux i'
4**. Je n'ai trouvé que des traces d'acide sulfurique.
Après avoir calciné très*fortement la patate ,, avoir enlevé
par l'eau les sous-carbonate , muriate et phosphate de po-
tasse ,-et à l'aide de l'acide hydrochlorique les sous-phos-
phate de chaux , l'oxide de fer et la chaux provenant des
sels végétaux décomposés, j'ai obtenu, à l'aide de la potasse
caustique et par l'addition d'un acide , quelques traces de
silice.
Il ne me restait plus enfin qu'à rechercher la nature de
l'acide végétal ou des deux acides composés (la chose ne
me paraissant pas impossible ) , unis à la chaux. J'ai opéré
de la manière suivante.
»
La patate épuisée par l'alcohol et l'eau fut soumise, à l'aide
d'une douce chaleur , àl'àclïon de l'acide nitrique elèndu..
La liqueur a pris uile couleur jaune due à la réaction de«
l'acide sur l'çxide de fer , d'une part, et sur la mâtiëre vé-
gétale qu'il altère toujours. Filtrée, concentrée et traitée
par l'ammoniaque en excès , elle a donné un dépôt jafunà-
tre abondant qui a été recueilli et lavé suruii filtre. .La
liqueur filtrée , évaporée i uUe douce chaleur , presqu à
s
^44 BULLETIN DES TRAVAUX
mâtê , ne donna qn^nne substance Tégëtale bnnie prove-
nant sans doute de Faltération de la patate par Facide. EUê
■e fonçait en brun par les alcalis , se décolorait un peu par
les acides , ne contenait ni fer ni chaux , donnait seule*
ment un précipité grisâtre par Tacélate de plomb. Comme
elle ne m'offrait rien autre cbose de particulier , je repris
le précipité formé par Tammoniaque ; et négligeant Toxide
de fer et les sous»phosphates de chaux précédemment re-
connus, je dirigeai mes recherches dans Tintention d'obtenir
les acides végétaux isolés.
Le précipité fut dissous dans l'eau aiguisée d*acide acé-
tique : c'était lé moyen d'attaquer le moins possible le
phosphate ; je yersai dans cette liqueur saturée par Fammo-
niaque de Facétate de plomb. Le précipité blanchâtre ré*
sultant de la décomposition des sels, bien lavé à l'eau froide ,
fut soumise un courant d'acide hjdrosulfurique pur. Après
avoir séparé, par le filtre, le sulfure de plomb, et dégagé par
la chaleur l'excès de soufre et d'hydrogène sulfuré, il resta
une liqueur fortement acide qui , évaporée en consistance
sirupeuse , refusa de cristalliser , se décomposa au feu , sans
dégager d'odeur pyro-tartarique , mais laissant beaucoup
de charbon. Elle ne fut pas altérée par le nitrate de plomb
et le nitrate dVrgent ; elle ne se troubla ni par l'eau de
chaux ni par l'eau de baryte ; mais , saturée par la potasse ,
elle précipita plus ou moins sensiblement les réactifs sui-
vans.
Nitrate de baryte précipité^
d'argent ( à peine ) ,
de chaux , lentement et en petite quantité ,
Acétate de plomb , précipité blanc , en partie soluble
à chaud.
Je pense que c'est encore de Facide malique.
D'après tous ces essais qui , pour être nombreux , laisse-
root peut-être encore quelque chose à désirer, je crois
DE LA SOCIÉTÉ P£ PHARMACIE. ^4^ .
pouvoir établir amsi la composition de la racine de cette
patate cultivée aux environs de Paris.
Sur loo parties , elle contenait :
Amidon. .••... i3,3
Eau. ^ 73,1»
Albumine • • 0,9a
Matière sucrée incristallisable • 3,3
Matière vireuse volatile , évaluée à. • • • . o,o5
Substance soluble dans Téther , se fondant
facilement comme une matière grasse, se
colorant en vert bleuâtre par les acides
nitrique , sulfurique et hydrocblorique. 1^12
Parencbyine sec. . 6)79
Acide malique. . , •
Malate et acide de potasse. •
Phosphate de potasse.
Muriate de potasse
Sulfate de potasse 9 des traces .
Sous-phosphate de cbaux. i, ••..... ^ z, 4
Malate de chaux
Silice • P '
, Oxide de fer et peut-être de manganèse, des
traces. ,
Perte
/
100,00
Je ne doute pas que la patate cultivée dans les pays mé-
ridionaux ne contienne une bien plus grande quantité de
matière sucrée et moins d'eau ; aussi je me propose d'en
examiner plus tard différentes espèces récoltées dans lès
pays chauds , et j'en rendrai compte à la Société si les ré-
sultats méritent d'attirer son attention.
^^ • mnxiRnv des tkataux
NOTE
Sur UM . nouveau composé de ty amure de mercure et de
potasse^
Par MM. CAnxor et Eugèhe PoDBvnr,
Nous avons Thonn^nr d^exposer sommairement à la So-
ciété de pharmacie les propriétés d'an composé nouveau
que nous avops obtenu en concentrant convenaolement une
dissolution faite , à parties égales en poids , de chromate de
potasse et de cyanure de mercure. Ce composé est jaune ,
il cristallise en aiguilles lamelleuses, est inaltérable à l'air ,
soluble dans Teau , plus à chaud qu^à froid. Sa saveur est
styptique , mercurielle. Versées dans la dissolution , la
potasse , la soude , Tammoniaque ne lui font éprouver au-
cune altération ; mais il est décomposé par les sels des
espèces de chaux , baryte , strontiane , fer et plomb , etc. ,
et par ceux des genres hydrosulfate , hydriodate , et peut-
être Mssi par les.sulfoTcyanates alcalins.
Les acides minéraux ^ concentrés , en dégagent de la va- -
peur hydro-cyanique*
Soumis, à 1 état anhydre , à Taction du feu dans un tube
fermé par Funé de ses extrémités , il se décompose avec
flamme , en' donnant pour produits de Tacide carbonique,
de Toxlde de carbone, du cyanogène et de Tazote qui se
dégagent , et du mercure qui se volatilise. Il reste dans le
tube , avec quelques globules de mercure , une masse noire
spongieuse , formée de charbou non consumé , d'oxide de
chrome et d^oxi-cyanure de potassium.
Si Vo9 chaufib cette masse noire dans un creuset , au
contact de l'air, on obtient du chromate de potasse, Toxide
de chromer Tacidifiant aux dépens de Foxygène de Tair , en
vertu de la tendance plus forte de la potasse pour Tacide
chromique que pour le cyanogène auquel elle est unie*
De tous les chromâtes alcalins , celui de potasse est' te
seul que nous soyons parvenus à combiner au cyanure
de mercure.
nS l'A SOCÏ&TE BB PHABlIACtË. ^4^ •
^ •
NOTE
Sur un récipient pour Textraction par distillation des huiles
plus légères que teau ;
I^ar M. Amblàrd , de FArdêcKe.
Ce récipient est représenté parla figare i'*. de la planche
et* devant.
n doit être en verre.
Il se compose de deux pièces , préaentées fig. i et a*
La première de ces pièces , fig. i ^ est un tube droit c$
cylindrique dont Tun de <:es bouts  est resserré de ma*
nière k présenter un cane raccourci et tronqué ,«t une petite
ouverture , pour donner passage à l'eau fournie par la dis-
tillation. Ce tube porte une embase ou couvert à sa partie B.
La deuxième pièce , fig. a , est un vase étroit dans fa
forme d'une éprouvette à pied. Le fond  en est coneoïde
ou parabolique ; à sa partie supérieure B on a pratiqué un
hee recourbé pour donner issue à Teau , qui dans l'opéra-
tion accompagne l'huile.
Cette dernière pièce reçoit , comme on le voit fig. iT*. ^
le tube premièrement décrit. Ce tube s'y enfonce sans tou-
cher le fond , afin de ne point intercepter l'écoulement de
l'eau de distillation, et s'y trouve comme suspendu par l'em-
bafie B , fig. a , ^ui sert de couvert à ce vase.
Cet instrument ainsi disposé se place , comme les autres
récipiens , sous le bec de l'alambic ou du serpentin. Le li-
quide qui distille tombe dans le tube » l'huile s'y arrête et
1 eau s'évacue.
On pourait encore y ajouteb un entonnoir également en
verre , dont la douille serait recourbée. Cet entonnoir, pré-
senté fig. 3 , aurait l'avantage d'écarter une des causes de
la division de l'huile en adoucissant la chute du produit de
là distillation.
' L^auteur de cette faible production ne cherchera point, par
948 BlTLI«EtlN DES TRAVAUX , ETC.'
une comparaison , a déprécier le récipient florendn dmit
on s^est servi jas«mlci ; c*est k tous , Messieurs , et à Tex-
périenee i jager de celai qui doit être préféré ; mais si Ton
doit se proposer dans une distillation le moins de perte
possible , cette condition semUe être mieox remplie dans
celai qnHl a llionneur de voas présenter : la forme resser*
rée , pen spacieuse et droite de la partie destinée à receroîr
le produit de l'opération , met les particoles huileuses dans
les circonstances les plus farorabies pour être en contact
les unes arec les autres, et par suite se réonir. Cette mteae
partie pouvant s^enlever, donne le moyen de transvaser
très-facilement Thuile sans avoir besoin de pipette : pour
cela on boache son orifice avec le pouce , et s*il était trop
grand, on le diminuerait avec un bouchon percé; alors Tair
ne pesant plus sur le liquide , on la retire en ayant soin de
la tenir dans une position verticale , parce que, comme on
le sait très-bien , en le penchant Fair s'introduirait et dé-
terminerait le liquide à tomber ; on place ce tube sur le
flacon ou vase destiné à contenir le produit , on lève le
pouce , et rhuile coule ; mais comme il y a un peu d'eaa
dans le fond , selon que la distillation a été plus ou moins
prolongée avant de placer le tube sur le vase , on laisse
tomber l'eau en levant le pouce et le baissant promptement
k la dernière goutte ; ensuite , au moyen d*un petit instru-
ment en forme de piston , fig. 4» composé d^un bouchon
de liège dans lequel est plantée tme tige en bois , on fait
couler jusqu'à la moindre particule qui aurait pu rester
attachée aux parois du vase*
Ce petit instrument peut être employé non-seulement à
la distillation des huiles légères , mais en général dans tous
les cas où il s'agit de la séparation de liquides de densités
différentes.
Paris. — iuprimeaie de faui, rue racine, place de l'odéon*
JOURNAL
DE PHARMACIE
■ •s
Et
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N". Vl. — lis Année. — Jum i8aô
NOTE
Sur la crislalîisation ■de ta qtùniae et sur sa présence dans'
les décoctions et les extraits aqueux de quinquina > lue à
la section de pliafmàcie ^Académie royale de médecine)^
Par M. J. PELLsriERk
A la,tête des caractères qui doivent servir et établir l'exi-
stence d'un principe immédiat des végétaux où d'une com-
binaison définie qu'ils auraientcontractéc, se trouvent placé»
la cristallisation et les caractères physiques qui en dépen-
dent. On ne peut suppléer à l'absence de ces propriétés que
par des considérations fondées sur une foule d'expériences
et sur les procédés les plus délicats de l'analyse. Toutefois
si la propriété de cristalliser n'avait pas été reconuue jiis-
qu'ici dans la quinine , du moins plusieurs de ses comJ;^!::
naisons avec les acides avaient offert un système constant
de cristallisation et même des fermes déterminées. Eh, cela
la conscience du chimiste se trouvait çn repos ^ mais so^
esprit pouvait n'être pas encore pleinemem satisfiiît : aussi
dans bien des circonstances avais-je cherché à obtenir U
XI*. Année. '">' Juin iSaS. ij
2B0 JOURNAL
qttinine cristallisée. Enfin , après avoir reconnu les causes
qui , dans la plupart des ca&, s'opposent à sa cristallisa*
tion, suis-je parvenu à l'obtenir en cet état. Ces causes
sont le peu de solubilité .d^ la quinine dansTeau «, sa solu-
bilité au contraire fort grande dans Talcohol ; Textrême
solubilité de la quinine quand. elle retient de Talcoholf , et
la propriété qu'a l'eau de la précipiAr de sa solution alco-
hoUque sous forme d'une matière résinoïde^ de telle sorte
qu^en abandonnant à *elle-mème une solution de quinine
dans de l'alcohol , même à 38 degrés , il arrive un iaoment
où l'alcoholest trop aqueux pour retenir la quinine ^ui
se précipite avec r aspect résineux. Pour obtenir la quinine
cristallisée , il faut donc éviter ces inconvéniéns *, on y par-
viendra en la dissolvant dans de l'alcohol à 4o ou 4^ degrés,
et en abandonnant la dissolution dans un endroit froid
sans être Immide , tel qu'une chambre haute ou un grenier
dans l'hiver. C'est jJar ce moyen que j'ai obtenu la quinine
cristallisée en houppes soyeuses , formées de filets qui , au
microscope , pai?aissent être des prismes allongés dont je
n'ai pu exactement reconnaître la forme (i). La propriété
de cristalliser , loin de rapprocher la quinine de la ciucho-
nine^ tend' au 'Contraire à faîre^dîstingùer ces deux sub-
stances, puisque, si l'on avait pii supposer que la qui-^
Aine était dé la cinchonine encore impure , et par ceja même
non cristallisable , on serait maintenant privé de cet argu-
ment pour être forcé de comparer les deux crisialiisatrons
U€[ueur filtrée passe limpide , mais pai« le refroicTissèment la qulbinè se
«ép^pe, eij laçief pu feuillets noir*, et foriie dep rsnttfiaal&tta au desivoûtés
a*un tel etfet j c'est une véritable cristallisatijoii aqueqse. Ce pl^tfnomâp^
metè ôbécrVë- Sabord liâr M^ Roblquet, mon collègue, qui ntfn-seuiement
me n^péll^ <Jette? b)«tt>fation; dont ÎV m'avait parie'', mais veut bien
ê
*•-*--
€t acquérir par là une. nouvelle preuve de la iitoQ->îdeiitité
deceç deux bases sali^ables, dont Içjs sels d'ailleurs prér-
sentent tant de difTérencè dans leur système respectif de
cfistallîsa^on. k . .
Coptinuapt de nou^ occuper de la quinipe^ il est un autf e
objet sur lequel je me permettrai d'appeler Fattentiou de
VAcadémie ^ c'est sur l'état dans lequel la quinine se trouve
dans le quinquina > et sur sa présj^nce danjs^ les décoctions
et les extraits aqueux de cette écorçe.
Après tous.les détails qui se trouvent sur ce point.dans le
Mémoire que, conjointement avec M. Cayentou , j'ai publié
en 1820 sur ce sujet, je croyais n'^ivo^r plus à revenir sûr
ce point ; mais la publication d'un Mémoire 4^ M, Gue-
rette, pharmacien en chef de l'hôpital militaire deToulouse,
m'impose l'obligation de revenir sul* cette nKiti^rè.
Dans les b^pitaux , et surtout dans les hôpitaux mili-
taires, on emploi es^beaucoup de. quinquina à faire des dé^
coclions employées non-seulement poui; Tusage interne ^
mais encore pour laver les plaies« Jadis ces résidujs du quin«-
quina qui avait subi l'action de l'eau bouillante étaient
jetés comme inutiles., M. Guerette , phariuaci^n en chef d^
Vhôpital de Toulouse, crut pouvoir en tirer parti , et pensa
avec raison que ces résidus , traités par les méthodes ordi-
naires, pourraient encore donner du sulfate de quinine.
L'expé^^ience le confirma^ bientôt dans son idé^ , et il eut le
plaisir d'obtenir ainsi des masses assez considérables de
sulfate de quiniile au profit de l'administration dont il pre*
nait les intérêts d'une manière aussi judicieuse. L'exposé
de ses expériences iai^ la base d'un niémoire qu'il vient de
publier. Lorsque nous n'avions encore qu'une idée vagiie
de son mémoire ,. nous avons donné à M« Guerette tôud
les éloges que ce travail noiis paraissait et nous parait
encore, souâ uïi céçlain point de vue, devoir mériter-
et bien que , page 120 , tom. 7 du JoumJt de Pharmacie
nous en ayons dit assise (i) pour qa*on èii (lut eonclure quo
le ({uina épuisé par T^au froide retenait presque toute la'
quinine , nous neu. déclarons pas moins que^nous aurions
cru qqe par des décoction^ , c'est-à-dire par l'action pro--
longée de l'eau bouillante sctr ces écorces., on aurait pu
leur enlever beaucoup plus de quinine- que réellement on
-en retire d'après lés expériehces de M. Guerette. Mais ce
pharmacien noqs parait aller trop loin lorsqu'il assure ,
l*^. Que l'extrait de quinquipa obtenii par l'évappralion
des décoctions aqueuses ne contient pas de quinine ;
a^. Que le quinquina épiiisé par L'eau contient autant de
quinine , et peut ^produire sensiblement autant de sulfaXe;
que celui qui n'a pas été soumis k l'actiou de l'eau.
Pour établir sa première assertion, M. Guerette se fonde
sur ^ne expérience consignée page 6 de son mémoii*e *, elle
consister traiter la matière extractive des décoctions de
quinquina par l'acide sulfuriqae très-étendu et par le char<-
bon animal , comme pour avoir du^ sulfate de quinine.
M. Guerette n'a obtenu qu'une matière visqueuse qui n'a
pas cristallisé. Ayant répété cette exjpérience , je n'ai pas
obtenu de résultat plus heureux , pas de cristaux de sulfate
de quinine; mais je me suis bien gardé d'en tirer les mêmes ^
conclusions : l^âi pensé que la quinine pouvait être mas-
quée et comme enveloppée par la matière gômmeuse et
Texcès d'acide quiuique mis à nu par l'acide sulfuriqite ç
je n'ai point dès lors désespéré d'en obtenir du sulfate en
isolant pour ainsi dire la gomme à l'aide d'un procédé plus
analytique. J'ai préparé avec une livre de kina calissaya un
extrait aqueux à l'éjlat niou ; je l'ai traité par l'alcohol à 36"*,
Jk;..
(i) « Quant au sel de Lagaraie , préparé par mace'rStioti à froid^^eloii
la me'thodede Tinveoteur , il est formé de qùinat&de chaux , de gomme,
de matières colorantes , et coatleat très-peu de sel cincbonique ; car ,
bien que ce^dernier sel soit par lui-même assez soluble dans l'eau froide,
il est tellement déf^du dans le quinquina , par la matière rouge inso-
luble et par la raatfêregraèse insoluble, que IVau TatU^uê â peine, etc. »
^
DE PU A î\ M ACTE. à*53
d*al;>ord a froid, puis à chaud *, apiris cinq bu six traitetnens,
Textr^it avait perdu toute son amertume et partie de sa cou-
leur ; C'était alors un mélange de gomme et de quitiate de
chaux. Les liqueurs alcoholiques colorées et très-amères
ont doUné par Févaporation une matière brune grumeleuse
qui , reprise par4 eau bouillante, n*3 laissé qu'une matière
insipide et résinoïde. La lixjuet^r aqueuse a été versée sur
de la magnésie caustique , et exposée quelques instaos à une
température de iqo degrés. Filtrée ; elle contenait d» qui-
nate de m^gujésie^ et le précipité magnésien , repris par
Talcohol bouillant , a donné une quantité de quinine qjui a
fourni quatorze grains de sulfafe de quinine par la méthode
ordinaire. .
Il est donc'démorttfé, par celte expérience, que l'eau
bouillante entève au quinquina une certaine quantité de
quintne à l'état deqiiinate àcMe. La quinibe qui reste dans
l'écorce nous paraît y être alors à Tétat de soiis-sel , peu so-
luble dans Teau , m^is trèsrsoluble dans les liqueurs acides.
C'est i la présence de la quinine qui se trouve , quoiqu'en
petite quantité, dan&les extraits de quinquina que l'on doit, ^
selon nous , rapporter les propriétésTébrifuges de ces mé*
dic^mens.
M. Guerette ,;n'admettant point de quinine dans les jap-
traits aqueux de quinquina , a du être porté à {>enser qtie
Le quina épnisQ pa^ Feau devait produire autant de sulfate ,
de quinine que le quina i^ier^é. Quelques expériences l'ont
de plos confirmé dans cette opinion. Nous croyons cepen-
dant avoir trouvé ce qui a pu en cela l'induire ed erreur :
le quina épuisé par l'eau , traité par la^méthode ordinaire ,
donne, ainsi que Je démontre M. Guerette, un sulfate de
quinine beaucoup plus beau et blanc dès la première cris*-
tallisation ; celui obtenu par le procédé ordinaire est pfus
coloré. Pour le purifier , il faut le redissoudre-, et aloi's on
en perd beaucoup quand on opère en petit* H y a donc en
quelque sorte balwice'eijtrc le» résukatii obtenus par Ifis
a54 , JOURNAL ^
deux méthodes ; mais en opérant en grand Tavantage res-
terait à l'ancien procédé. Du reste, MM. les commissaires
de la Spciété de médecine de Toulouse, dans un tableau
annexé à leur rapport sur le mémoire de M. Gùeriette, ont
consigné des faits qui démontrent évidemmelfit que les dé-
coctions aqueuses enlèvent au quinquina une portion de sa
quinine. En effet^, nos honorables confrères, MM; Duprat ,
Ricart , Tarbe^ et Magnes Labeur nous donnent les ré-
sultats suivans :
Un kilogr. , ou. deux liv. quina vierge a fourni ,
Sulfate de quinine pur. ..... a gros demi.
Sulfate de quinine et cinchonin. . demi-gros.
. • •
r^ , Total. . . .... 3 gros.
tin kilôgr. quina épuisé par 3 décoctions a fourni :
Sulfate de quinine. • i gros demi.
Sulfate de quinine et cinchonin. • demi^gros,
^ Total 2 gros.
Différence d'un gros, un tiers entre les deux produits.
On voit par la que ,, contre Tàssertion de M. Guerette y
le quina épuisé par des décoctions donne moins de sulfate
de quinine que le quina vierge ; sa méthode ne peut donc
n^heureusement pas contribuer à la diminution du prix
de cemi^dicàment, puisque d'une part l'extrait obtenu serait
aux dépens d'une partie du sulfate , et que de l'autre les
fabricans de sulfate de quinine n'auraient pas le débouché
de la dixième partie de l'extrait de quinquina qu'ils obtien-
draient par cette méthode.
Le mémoire de M. Guerette contient encore quelques
assertions qui. né nous paraissent pas mieux fondées; par
exemple , il croit que la quinine n'est pas tottte formée dans
le quinquina , qu'elle est le résultat de l'union de principes
acides et alcalins ; k l'appui de cette opinion il cite des
phrases isolées extraites de savans mémoires , mais il nous
semble faire une fausseapplication ou tirer dés conséquences
/
'r
DE PHARMtÂcCIE^ bâtS
/
forcées. Quant à ses propres, expécietices ^ nous croyons
quW n en peut rien conclure : par exemple, ayant des eaux
mères incristallîsables proyenant de cinq opérations, de sul-
fate de quinineainsique des substana^s insqufiuses , produits
de décoctions aqueuses et d^ extrait alcoholique y M. Guère tte
réunit toutes ces tnatières, y mit de Peau acidulée et du
charbon animal, et en obtint du su;Ifate ^ il en conclut que
là il s*est formé de U quinine , parce que^d'uii côté il y & i
dit-rl ,, des principes analogues aux acides et de Tàutre des
principes analogues aux alcalis dont , selon luî,, la réunion
constitue la quinine...... Mais il fallait d'abord clémontrer
la composition de la quinine , isoler ces principes alcalins
et acides , faire voir que leur réunion produisait l,a quinine^
et , pour des choses si délicates , éviter surtout rem|>loi des
eaux mères. Pu reste , on sait que leé eaux m^res du sul-
fate de quinine , après avoir séjourné des tnois entiers dans
un vase sans donner dé cristaux, en fournissent quelquefois
presque sur-le-champ par Fagitation ou le changement de
vases. D'autres fois on détermine la cristallisation en y jetapt
une pincée de sulfate déjà cristallisé ,.etc. , etc, . . .
En' résumé , il suit de ces observations :
1^. Que la quinine est cristallisable^ et qu^ la cristalli-
sation ne dépend que de certaines circonstances ; . . ,
2**. Que cette base, salifiable wdM5 parait toujours exister
dans les quinquma à Tétat de combinaison avec l'acide
quinique ; ...
3^. Qu'on la retrouve dans les décoctions et les extraits
aqueux de quina ^ .
4*. Enfin que le quina épuisé par l'eau bouillante con-
tient moins de quinine que le quinquina vierge,' et que cette
méthode n est pas avantageuse en raison de la moîn^dre quan*
tité de sulfate de quinine qu'elle produit.
q56 joueval
«•■••«■««««•■•••«MM !««>•»••— <X*H|i«««il««««««l»i ——w—t*! I» I ■■ ••» fcfcMiMi»— •n «I» «•••«•
■ •
ESSAI D'AXÎALYSE
De Feaudela fontaine salée deSaSes (Basses-Pjrénées)(i);
Par H. Pomsm ^ pkamiacieii.
En donnant la notice snr cette eaa salée , j^aorais.du faire
la description des coaches des terrains qni environnent de
plus près cette fontaine ; mais cela parait d^antaot pins dif-
ficile qoe personne ne connaît positivement jusqu'à présent
la direction des filets d'eau qui sourdent de toutes parts dans
le bassin , et que cette source jaillit au centre d*unc ville
dont la population s'élève à environ huit mille habitans*
n sera facile de reconnaître qu'elle sort d'un terrain ax-'
gilo-mameux, par la petite géologie que je fais dts environs
de la ville.
JLe territoire de Salies est généralement composé d'argile
et de marne : tantôt ces deux terres sont confondues et
mêlées ensemble» tantôt elles forment des couches distinctes
et séparées \ aussi il est peu de propriétaires à Salies qui
n'aient leur marni^re.
A l'est , et tout près de la ville , on trouve quelques car-
rières de plâtre au nord ; on en voit encore avec des cris-
taux de gypse , au pied d'ui^ côté , et pour ainsi dire dans
la ville.
Dans le temps de sécheresse , et lorsque Teau de Salies
qui traverse la ville est arrêtée pour l'utilité des usines , on
{i) Le baron de Diétrich a donn^ , dans sa Dcterip- dts gUcs de
merai , desjorges et saUae» des Pyrénéen > Paris 1781 , iii-4*. Seopnde
partie , p. 4^9^ > saiv. , des dêTeloppemens plus dètaillés^sor TextractioB
da sel de cette source ^ il cb désirait oDe analyse chimi(|oe. II &it obcer-
▼er qu*îl existe aossi -à Gaajac , non loin d'Oiiès , one source salée et drs
couches d*a$plialte, d^oà Ton extrait le bitume dit de Caapenne. I>ès 16C7
le JçmmÊl desSavmms avait parlé de la footaûie de Salies, sur laqiielle
il BUDMiuait beaucoup de rcnscigncmcns. J.-J. V.
D« PHABlttÂClE. 257
aperçoit dàsa le lit de ce ruisseau et clans son trajet vers *
le N.-0« , des sources d'eau salée qui sourdent à.trayers le
plâtre , Targite et la marne. En suivant la rive droite de ce
ràisseau , on trouve de la tourbe à un quart de lieue de la
ville. Plus loin , et sûus la même direction , sont deux
sources.d'eau'a|lée , quoique faibles , et deux (barrières de
plaire considérables. Â Castagnède , -village à environ trois
quarts de lieue et à* la gauche de ces dernières , existe une
superbe carrière de plâtre , remarquable par une crevasse
qui la sépare , et dont les parois sont eiftièrement couvertes
de gramds cristaux de gypse qui ont pour gangue du plâtre
plus comittun. Enfin il 7 a encore k Test une autre sourcç
d'eau salée marquant neuf degrés au pèse^sel : celle-ci est
située dans la commtlne d-Oras, au delà des collines qui
séparent le territoire de deux communes. Elle fournit envi*
ron quatre tonneaux d'eau salée tous les jours , de la conte-
nance de trois cents litres chacun , que le propriétaire vend
cinq ou six francs chacun. Â Saint^-Jean-Pied -de-Port , â
l'est de Salies , et à six myriamètres de distance se trouve
encore la fontaine salée dH^mcille (i), dont j'ignore le de-
gré. On trouve aussi dans les environs de Salies plusieurs ,
carrières de sable , parmi lesquelles il y en a une qui le
fournit très-blanc et qui pourrait être employé avec avan-
tage pour la fabrication du verre.
L'époque de la découverte de cette source si abondante
et si riche se perd dans la nuit des temps : elle est due ,
suivant la tradition , à un sanglier qui aurait été poursuivi
'' , ■'. ■ ■ ' ' — ^ '
r (1) . CeUe»fontaine d^Aincille est dituëe vers Test, sur je» montagnes des
Pyrénées, â trois lieues de Saint-Jean-Pied-de-Port, qaoique cependant
elle ne soit pas sur la plus élevée. Le sel qu'^elle fournit est pareil à celui
de Salies, mais elle est peu abondante. Sur la même ligne , et au delà des
fiantet- Pyrénées qui séparent la France et TEspagne , on trouve dans la
partie espagnole une mine de sel gemme qu'ion exploite avec beaucoup
de succès , dont le sel introduit en France par contrebande est vendu ^^
vi) prix. Cette Concui^rence avec celui de Salies est très-nuisible aux io^
ttirèts d» gouvernrment et à la vente de celui de Salies.
a58 JOURNAL
et blessé mortellemeoL par des. chas^eard dans le.bois qai
couvrait jadis lé sol sur lequel la ville de Sali(^ est bâtie.
Il ne resta cepepdant pas sur le coup , il continua sa.n^rchç*
Parvenu au crepx où se. trouve Teau salée , il s'y. vautra jel
mourut peu après sur le bord de ce creux. Les chasseurs
ayant suivi sa piste retrouvèrent le sanglier couvert d'un
sel .blanc cristallisé sur lui par levaporation de son dis-
solvant.
D'dprès la même tradition (i) , cette découverte aurait
amené la fondation de la ville : cela paraît encore très^.vrai'^
semblable. Une source d'eau salée pouvant devenir une
brsinche de commerce, dut engager lès hommes à coustruii'e
des maisons .dans lés environs , et les fabriques nécessaires
à l'exploitation et à la confeqtion de leur seL
La réussite des premières personnes qui s'établirent dut
en engager d'autres à, former de nouveaux établissemens.
Le nombre des habi tans dut augmenter , et de^là la forma-i-
tion de la commune.qui sans doute tire son nom (SaUes)
du sel auquel elle doit son origine.
Les part -prenans ont des rcglemeiMi entre eux qu'il
serait trop long de décrire, ce qui in'éloignerait de mon
sujet. . .^ ,
Je passerai aussi sous silence la distribution de l'ean et la
contenance des mesures employées, ainsi que la mainière
d'épurer Teàu' avant de la délivrer aUx fabricans. Il tue
suffira de dire que ce(te fontaine est peut-être la plus pré*
cieuse qui existe sur le globe , soit par la qualité du sel
qu'elle fournit , soit par la quantité qu'on en retire , et
qu'elle donne environ trois ou quatre cent mille francs de
revenu par an au gouvernement , suivant le nombre d'ex-
tractions qui se font. , ' ,
■ II»**
' , (i) Cette tradition parait avoir quelque probabilité' en ce qae la ville
«Salies avait un sanglier pour armoiries , avec cettç devise béarnaise :
jrou fCy eri mourt-, arres ny bibere (c'est-à-dire ) Si je' n'y étais pas
mort 4 personne n'y vivrait.
DE 'PHAKMACIE. ^Sq
Au rapport des habkans de Salies, cette fomainè'na
dimjniié eh rien yqupîqû'oxploitée depuis plusieurs sièqles,
nip'ar la quantité , ni par là qualité de son sel, ce qili fait
présumer , avec ce que nous avons dit plus fa^ut^' que la
mine de sél gemme qui lui donne naissance doit être iné^
puisable et d'une étendue considérable. * <
. Cette fontahie constitue un superbe bassin, de forme irré^
gulière , situé au. centre de la ville , près la -placée publique
dite dû Baya. L'eau y est rieteuùe d'une part par le mù|:
de celte place % de l'autre côté et vis'i-^vîs par la muraille
de deux maisons qui se trouvent en £^ce ; des degrés d^
pierre cpii prennent naissance au nireatt du sol de la place,
et qui conduisent jusqu'au fond du bassin , en fdrmeiit les
extrémités. Le sol de ce réservoir est garni des planches
qui y sont plaëées j3epuis|un temps immémorial , et elles
sont aussi saines que dans le uiomént qu'elles y furent
mises. Une très-haute barrière de fer en fér^le les extré-
mités ^ et empêche qu'on ne puisse s'y introduire pour
prendre de Teau que les jours indiqués par un des'ntô*
gistrats. '^ . ' . . -
Plusieurs sources d'ciau salée jaillissent dans le réservoir,
mais qui n'ont pas le mén^ degré. On remarque que la
squrce principale 9 qui est séparée des, autres par toute l'é-
tendue d'un des côtés du bassin , marque de 23' l à ^4 de-
grés au pèse-sel de Baume. Cette eau est presque saturée ,
et la source qui la fournit, est peut-être une dés plus Satu-
rées qui soient au monde. Le mélange de ces sources con-
stitue upe eau de 19 à 2k> degrés, et c'est dans cet état qu^on
la délivre aux fabricans. '
Ceux-ci font leur sel d'une manière très'^simple , mais
pas aussi étonomique ; cependatit si l'on remarque que la
chaleur qu'ils perdent d'une part est employée à sécher
le sel en passant par-dessous l'endroit qui le contient , on
ne blâmera pas autant qu*on a coutume de le faire leur
manière de travaillera
a6p jov^y ki^
Poûi^ faille le tel ^ ils font évaporer Feaa dans' des poètes
de plomb doat la eonstruction serait très-bien entendue si
elles* étaient assez grandes ; mais elles n'offrent qu*enYi«
ron g^ centimètres de longueur sur 87 de largeur, et 1 1 cen-
timètres de profondeur ou 4 ponces. Ils les placent sur la
même ligne au nombre de trois ou quatre dans" le foyer ^
soutenues a cinq ou six pouces au-dessus du sol par dé grôs^
ses pierres ou par un peu de maçonnerie placée aux quatre
coins de la poêle. Les poêles étant remplies d'eau , on les
fait bouillir jusqu'à ce que (d'après leur expression ) elle
se caille. Parvenue k ce point , on enlève le sel avec une
pelle de bois » faite n la manière d'un râteau , et on le jette
sur UQ pldn incliné du c6te des poêles , qui occupe tonte
l'étendue de la cheminée «et par-dessous lequel la chaleur
et Ja fumée s'échappent en séchant le sel. Le bord inférieur
de ce plan avance vers la partie postérieure des poêles ,'et
à ces bords qui se trouvent à peu près k un mètre de hau^
teur , sont pratiquées des échancrures auxquelles sont sus-
pendues des bandes de" vieux Ti'ngë , terminées en pointe
vers la partie inférieure ,,«t tombant perpendiculairement
sur les poêles. C'est le long de ces linges qu^un'e partie des
eaui s'écoule en retombant dans les poêles , et que les
sels déliquescent, m,èléis au muriate de soude , cristallisent
en forme dé stalactites.
C'est ce sel qu'an appelle tarràcq dans le pays, et qui
est d'une qualité bienJnférieure à Faulre, quoique quelques
personnes pensent qu'il est meilleur k cause de son' goût
piquant et de son amertume , qui soui dâs à la présence des
sels déliquescens. C'est avec ce sel que l'on fait de mau-
vaises salaisons,. . : ^
On croit communément à Salies que cette fontaine four-
nit par jour ^4 comptes d'eau salée, chaque compte ou part,
36 sacs de sel du poids de â5 kilogr'^ chacun , etc.
L'eau vue en masse dans le bassin parait d'utie couleur
safranée , rouss&tre , qu'elle doit à une substance f^xtrac^*
DE PHARMACIE. l6t
tÎYje et à une terre oçràcée qu elte charrie. Ces substances
se précipitent par le repos au fond du bassin , et dans les
rési^rvoirs des fabricans : c'est là quelle. subit encore une*-
altération sensible par Taction simultanée de Voxide de fer
et de cette substance, qu'elle forme un dépôt d'une couleur
trè$^noire, que' les fabricans ont bien spin de ne pas re-'
muer lorsqu'ils puisent Teau dans leurs réservoii's pour la
mettre dans les chaudières à évapôratipn.
Un litre d'eaa a passé très-clàir à travers un âltre. , en j
abandonnant o, lo- de celte substance ocracée.
La pesanteur spécifique de cette eau marquant^o degrés
à Varéomètre de Baunié, est de 1 164^ celle de Teau distillée
* étant looo,
. Cette eau , mise en contaqt avec un peu de sirop de vio-
lettes, devient légèrement verdàtre, phénomène qui Ilii est
commun avec toutes les eaux chargées des principes salins
et terreux.
Un litre de cette eau évaporée à siccité , avec leaména-
gemens convenables., a laissé un résidu d'un sel très-blanc .
qui, bien desséché jusqu'à ce qu'il n'adhérât plusauk mains,
a pesé a, 35 v mais lorsqu'on travaille en grand, on peut bien
en retirer davantage. '
Lprsqu'oafait-évaporer cet|e eau pour se procuTer Feau-
mère, et quon la précipite par du sous-carbonate de po-*
tasse , on obtient une terre blanche au magnésie. Si l'on
fait évaporeir cette liqueur ainsi précipitée , avec les pré-
cautions nécessaires , on obtient up hydrochlorate de po-
tasse foriçé par l'acide qui était uni à la magnésie avec la
potasse.
Voulant savoir combien cette eau pouvait contenir de -
magnésie , j'en ai précipité i,5qo avec du sous-carbonate
de soude pur \ le précipité que j'ai obtenu étant bien lavé
et bien séché a pesé 2,00 qui me représentent 3, 00 d'hy-
drochlora^te de magnésie , ou un peu plus seulement que
cette quantité d'eau contient,
)
Cette' terré, dissoute par Tacide sulfuriij^e très-étendu
d'eau i forme du sulfate de magnésie en évaporant cette
dissolution avec ]es précautions requises.
r Lorsqu'on' fracture les cristallisatîona , d'une certaine
quantité d'eau , on<^serve que les dernières conûennent
toujours une petite quantité de sulfate de soude» •
Enfin oette même quantité d'eau ayant été précipitée par
le muriate de baryte , a donné un dépôt du poids de 6,95
de sulfate de baryte., ce qui représente environ 4)00 de
sulfate de soude ; mais comme Tacïide' oxalique et l'oxalate
d'ammoniaque la louchissent un peu , cette eau peut con-
tenir encore du sulfate dfr chaux que je porte par esti-
mation à 0,^5.
Il résulte des expériences ci* dessus que l'eau salée de
Salies tient' eit dissolution les sels snivans dans les propor-
tions ci-^'après indiquées :
Cblorure de soude. ....«••. Q^^oS
Chlorure de magnésie.* i^oo
Sulfate de soude ( 3cc ) • 4»^^
Sulfate de chaux. . • • o,q5
Total. ........ 100,00
' D'apr& cettç analyse , on voit que la ville de Salies peut
s'enorgueillir de posséder un seL des plus purs que Ton
connaisse ^ jodoisajoutek* qu'ilest d'une blancheur éblouis-
sante, d'un grain extrèmemetit sec et très*fin , ne laissant
rien dans la bouche de l'amettume et de Tàcreté des sels
déliquescens après la dégustation. C'est ce qui le rend trèfr*
propre pour être servi sur nos tables , et ce qui lui douue
la supériorité sur tout autre, sel pour les salaisons ( dites de
Bayonne) , quoiqu'on les prépare à Salies.
^ Du schlot.
On appelle schlot dans les salines Ce dépôt de crasse sa-
lée qui se dépose au fond des chaudières par Tévaporation
y^
DE PHARMACIE. 203
des eaux chfirgéês dS sel marin. A S^Hes/ou rni'lui a donné
le nom kéàri}aîs;é/V^arnu/ur&^/ il se foi^me à la manière
d'une iacrustation iqui adhère au fond 'des ch^udièk'es, et
do^t on la détacbe à coups de petits itiaillcts^ , sous la forme
des plaques blanchâtreâ* Ce' dépôt est un des premiers pro-
duits , qui se présentent lorsquVu fait évaporer, le^ eaux'
pourien rei^îrer le sel marin^ • •
Dans les grandes salines de la Lorraine, on sépare cia dé-*
pôt avec le plus grand. soiu , afin que la pureté du sel sôit
portée à un plus ^ut degré de perfection : c'est ce quW
appelle. sçhljOier. • •
A Salies cette précaution devient inutile, soit que le
principe s'y trouve en-pélite^quàntité, soit parée que toutes
les yingt-quatro heures on enlève les poêles pour eii dé-
tacher le scblol et y remettre de nouvelle eau salée.
Pour connaître l«s parties constituantes du schlxyt de Sa-
lies , j'en ai pris une certaine quantité^ duquel j'ai séparé
le mujfiaie. de soude qui s'y trouvait en état de mélange eu
Tagitant sur un crible. Ofeux cents grammes de schlot ainsi
prépai^és ontété. dcsséehés à la température de 8b degrés.
Le schlotB perdupar ce traitement 4 pour loo : cette périé
doit être attribuée en plus grande partie à deTeau ihter-
post^e , et à Veau' de cristallisation du' sel marifi qui s'y
trouve encocre à l'état do« mélange , parce qu'il décrépite
tin>pmi( àriU manièiie du sel marin qui n'y est pas dans l'é^ât
^anbjjfdrev '
Cçnt grammes de schlot ainsi desséché, et réduit eta pou-
diie fiae^ ;.OA;t:étémis à bouillir pendant trois fois dans de
l'alcohol s P^*s lessivés avec le nièmeThenstrûé pour lùî
^idèVf9rles:se,ls'déliqu€flfÊens. Lés liqueurs réunies ont été
distillées jusqu'à sîccité dans une cornue de verre. Le ré-
sidu d^pbé dé la cornue s'est trouvé du poïdâ de 7 ,6o ;
cçl.uircv» soumis de nouveau à l'action d'une petite quan-
tité d'aleohol froid ,.luia abandoniré !i,5o d'un sél piquant
qui a été .reconnu pour de riiydrôchlorate de magnésie
a64 JOURNAL
pur à son inaltération par Taclion de foxalate de potasse ,
par sa déliquescence, par le précipité lanugineux que
Tammoniaque y formait, et par Taction du nitrate d^argent.
Pendant Tévaporation de l'alcohol qui tenait ce sel en
dissolution, il sV.$t présenté une quantité de flocons jau-
nâtres qui voltigeaient à là surface du liquide , et qui ont
acqiiis une couleur «plus foncée et plus volumineuse, à îne*
sure que l'alcohol se volatilisait.
L'évaporation a été continuée jusqu'à siccité, avec les
ménageniens et les précautions convenables , dans un p^ tit
évaporatoire de verre d«m le poids tn'ëtait connu. Cett^*
opération finie, Tévaporatoire a été retiré du feu , bien net-*
toyé et pesé de nouveau : son poids s'est trouvé augmenté
de 2,5o. Exposé aux influences deTair atmosphérique, ce
résidu en attirait fortement rhumidité et se résolvait en*
liqueur , à l'exception d'une substance noiràtra , poisseuse,
prise aux parois du verre , et insoluble dans Teau , la blan*
chissant à la manière des gommer-résines, et s'attachant aux
doigts. Cette substance qui avait un goût très-piquant (que
Ton doit attribuer à la présence momentanée de Thydro-'
chloi^ate dé magnésie ) , mise sur les charbons ardens, iais^
sait dégager une fumée olan châtre accompagnée d'une
odeur de cire brûlée, approchant de celle du succin. Enfin,
d'après toutes les propriétés qui la caractérisent , elle doit
être considérée comme une substance végéto-bitumineùse
dont son insolubilité dans Teati m'a procuré le moyen de^
la séparer par Iç lavage k l'eau distillée de toujt le sel avec
lequel elle se trouvait mêlée. Le^poiâs de mon évaporatoire
m'a fait connaître que qelui de cette substance était de o,35.
L'alcohol qui la tenait en dissolution était d'une couleur
très-foncée d'eau-'de^-vie vieille.
Le schlot, traité par l'alcohol auquel ila abandonné a,5o,
A élé desséché et brassé à plusieurs reprises avec une égale
quantité d'eau distillée froide dans un flacon de verre. Cette
eau était versée chaque fois sur un filtre , et cette opération
DE PHARMACIE. l65
ft étéconlinûée juscpi'à ce que le schlot n^ait plus rièot fourni
a Veau. Cette eçu filtréâ a été un peuirOubiée par rammo-
nîaque(i) j ce qui m'iodiquerait qu'elle tient un peu de
sulfate de magnésie en dissolution.
Cette eau^yant fourni un précipité considérable par
l'action du murîate de baryte , a été trailée.par cristallisa-
tion pour en retirer le sulfate de soude^ Quoique cette
manière de procéder ne soit, pas la plus exacte à cause du
peu de sel marin qui peut. se trouver mêlé avec le sulfatd
de soude ou sel de Glauber , elle 'est né>inmoins la,^ plus
méthodique* En conséquence j'ai fait évaporer plusieurs
fois et cristalliser , ayant la précaution de séparer avec soin
le muriate de soude qui se précipitait par Tévaporation à
chaque cristaliisatfon. C'est de, cette manière que j'ai ob^
tenu 35,90 de sulfate de soudé bien cristallisé et bien sec.
J'avoue qu'on peut en retirer davantage en travaillant sur
de plus grandes quantités à cause des pertes qui sont infi-
niment pi u$ sensibles qu'en traitant de petites masses.
Après avoir réuni le muriate de soude que j'ai retiré, de
ces divers traitemens , et Tavoir bien séché ^ je l'ai trouvé
du poids de 5 1, 00.
t£n fracturant (2) les .cristallisations de ce sel dans un
tonnoir de verre pour en dégager, autant que possible ,
au dé saturation et le sulfate de. soude , j'ai obtenu un
petit cône de sel très-dur et très-compacte, dont la\ saveur
paraissait plus franche , et ,ne laissait après elle rien de
l'amertume des sels étrangers au muriate de soude pur ;
en ùu mot , ce sel est de la plus grande pureté ; on remarque
(1) Je pense que la iQ'igoë^iQ c(ui se trouve dans cette dissolatibn a
échappé à Taction de Talcoho), puisqqe par la cristallisalion oa ne troure
pas de su Ifate de magnésie. ,
(3) Ce moyen pourrait être rais en usage par les liàflirchands de sel ^
ils épargneraient la dépense de leurs sacs , qui ipst considérable : ils ob-
tiendraient un autre avantage bien pluji prëcieux encore , c'est qne le sel
n'attirerait pas rbumidite et supporterait miemle transport.
XI*. yinnée, -^ Juin i8î5. ' 18
}à66 JOURffAL
même qae le sel qui forme la base du cène a quelque cliose
de plus fiu et de plus frtoc que celui de la poiate.
Enfin le schlot épuisé par Talcofaol et par Teau , et qui
ne pesait plus que 27,80 , s'est présemé sous la forme d'une
poudre blanche , accompagnée de quelques traces d'oxide
de fer ; mais ce résidu n^est pas du sulfate de chaux pur ;
Tacide mumtique faible eu a dissous une partie avec dé-^
gagement d'acide carbonique^ et lui a enlevé ^<,oo de son
poids. La chaux et la magnésie qui étaiefit unies à l'acide
carbonique ont donc été dissoutes par l'acide muriatique ,
ainsi que le peu d'oxide de fer. Il reste donc a3,3o de sul*
fate de chaux.
' La solution par l'acide hydrochloriqne , filtrée et préci<^
pîtée par l'oxalate de potasse nentre , a donné lieu à un
dépôt pesant 1,20, qui doit représenter 2,4^ de carbonate
chaux et 1,60 de carbonate de magnésie.
Le résidu du schlot , insoluble dans Talcohol et dans
l'eau , est donc composé de sulfate de chaux , des carbo-
nates dechaux et de magnésie, a?eQ quelques traces d'oxide
de fer.
- Il résulte des expériences qui ont éié faites pfécédem^
ûient , que 100 grammes de schlot de Salies contiennent^^
i^. Dans la solution afcoholique : ^B
Hydrochlorate de magnésie 2,1 5
Substance végéto-bitumineuse. . . . o,35
2®. Solution aqueuse :
Hydroéhlorate de soude 5r,oo
Sulfate de soude cristallisé (35,9o). . i7>^ sec
3*. Résidu ; «
Sulfate de' chaux*. . . . • 23,30
Carbonate de chaux ' 2,4o
■ ■ ■ - de magnésie. . . ^ . . • • 1^60
Perte et oxide de fer. . i^25
Total,
100,00
V
DE PHARMACIE. ^67
Ce zBbéinoîi^e fat feit en f 8*5 ^ quelque tetfaps îtprès là
découverte fie 4'i©de par CdurK)!»^ L'atialogî^<iui me
■cmbldt derWr etmer ett»« les* éàw* mé^^^ *$ soudes
dofit ce i^hÂrnÎMe le iretvrait et celles dtjk sél dé Salles , me
donna l'idée èe le chercter dail^cés dei^îèreâ. Depiiis lors
nous aTons'Vu que celle subâtatïce a été trouvée danà les
eaux mères* dfi«, salines de Halle , en Tyrol" et dâiîié c^les
ée Salua « en, Pf émont.
Cette déocniverte dÊfvaît nécessairement réveiller mon
attention et mâ^fairb reprendre quelques è^tpetreiicés pdtiK
eherèher le« bydriédates daws le^'ewux mèrëà de là éalîne^
de Salies. Je vais remdre ooinple d'ùlie ôénle qui nie donne
queique espoir de trouver ce principe daÉts les eaux mères
de Sftltesy remette nt-à tin* autre «ïoûient dfem'assurer si la
csooleur vi<rf)ett© qae j'aî oblentie dépend bien posTtiyement
de Taciidn qui existe etiifeTiodéjet l'amidoii , ou bien $î
eîle doit être attribuée â un tô^nôfmencémerirdé carbonisa-
tion de l'amidon par les'vajpèurs'dte^racjîde sulfurîque.
Du sel retiré des eaiix mères évaporées jusqu'à siccité
fut niis'da'iis'unè'fiolè à médecine avec 3e l'acide sulfiirique,
il se dégagpîy aussitôt des vap&urs.blancbes, appartenant aux
liydrochioratcs , mais en même temps j'observai quelques
gouttes d'eau de belle couleui: violètte'<gui tombaient d'un
morceau, de bois couvert de pâte d'amidon que j'avais placé
dans l^^nt^rîeoflr du. goulot devfa fiole^'^t kjui- donnèrent
au m^iàniger une belle couleur v'iplette. Cette expérience
ne serait poînt/flouteuse si nous ne savions pas que l'acide
snlforique' produit un effet ptesqae analogue sur ra^midoii
et les substances végétales^ • . «
• Je vais i^endre carnpte datis- ce moment de la dfécoui^erle
d'un- sutfv prinaipe ignoré jiiagu'^à présent datis nos eaîY^
mères de Salies. Dans mon analyse , j'avais cru inutile de
signaler les réactifs qui avaient été sans action sur l'eau sa-
lée; c'est pourquoi je n'avais pa^. parlé du chlorure de pla-
tine qui n'avait pà^ produit Ift plus petite altération snr l'eau
l6H JOURNAL
salée ; mai» je fas surpris bien agréablement lorsqu*après
avoir bien concentré les eaux mères , les avoir laissées re-
froidir SL^tai de les filtrer, l'immersion de quelques gouttes
de ce cblorure y produisit un précipité abondant d^nn
jaune citron qui gagna le (bnd.du verre« Enfin cette eau
mère , après en avoir encore séparé par la concentration
du sel marin , mise à cristalliser , fournit par refroidisse-
ment une crislallisation de forme cubique très-brillante
d'hydrochlorate de potasse. Nul doute que ce ne soit ce sel,
puisque ces cristaux , essayés par Tacide sufrarique , don-
nent des vapeurs qui blanchissent à Tapproche d^un bou-
chon trempé auparavant dans Fammoniaipiey et que dissous
dans Teau ils précipitent en jaune par le chlorure de pla-
tine, et qu'ils laissent <ilans la bouche un goul amer et désa-
gréable. Cette expérience nous avertit que la potasse existe
vraisemblablement dans plusieurs corps qui ont été analy-
sés , et dans lesquels elle n*a pas été indiquée pour avoir
négligé les précautions nécessaires.
DU BAUME ÀRACOUGHINI DE LA GUTANE;
Par M. J.-J. ViiiEY.
M. Guilbert , pharmacien de Paris , nommé professeur
adjoint d'histoire naturelle des médîcamens à Técçle de
pharmacie (i), ayant besoin de connaître plusieurs, drogues
qui lui sont peu familières, telles que la substance vulgai-
rement désignée sous le nom d^aracouchini , ou apacow*
chini ^ à Cayeitne et parmi les sauvages Galibis de la
Guyane, il m*a paru convenable d'ajouter aux renscigne-
(i) Snr \<\ désignation de S. Ex. le ministre des affaires ecclésiastiques,
S. Ex. le ministre de rioténear l'a préféré aux candidats pre'sentés par
l'École et piir l'Académie des scieQces de l'institut.
DE f»HVl\ MAGIE. l6g
mens que je lui ai. donnés, d'après les échantillons qu'il
mV remis , le^ détails suivans : .
L'arbre qui pr<edult ce baume appartient à la famille des
térébinthacées , de ta division des balsamiers ou amyrîdées.^
c'est l'iciqui^: balsamlfère , icéca aracuchini , déqfit par
A|ibiet *( jPfaw/. de la Guyane -, p. 343, 6g. 1 33 ), a feuilles
ternées efpinnées. IF croît surtout près dje la rivïère de
Gourou* Son écorce entamée laisse découler une sorte de
térébenthine Limpide , balsamique , d'une teinte rougeàtre ,
regardée comme ûu puissant vulnéraire ^ on l'a reçoit dans /
de petites calebasses ou.couis (du creseentia cujete)\ où
elle se solidifie. Les sauvages mêlent ce baume avec Thuile
amère du caràpa guyanensîs , et y délaient aussi du rocou
(fécule ccdorante du bixa orellana) o\x an çbica , ^cule
de Hgnonia chica » également rouge , pour se peindre la
peau et se parfumer le corps, même les cheveux. Cette
onction les garantit de la piqûre des moustiques et de la
trop grande humidité du climat. M. Gu)4bcrt nous ayant
fait encore d'autres demandes sur des .objets de la matière
nlédicale , .nous pourrons en entretenir également le public
si le sujet en vaut la peine.
1 •
è BIBLIOGRAÏ>HIE.
4
«
Spécimen matériœ medicœ BrasUienàù , exhibens plantas
médicinales quasin itinere per Brasiliamannis i8 17-1 820,
jussu et auspicils Maximiliani Josephi I , Bdvatiœ régis
augustissimi ^ suscepto observav^it Dr, C. F. P. de Mar-
Tius , etc. Fascic. I. Cum tob, IX. — In-4^. i8a4'
Municb.
Quoique ce sujet que traite le savant docteur de Marti us
se rencontre eu beaucoup dé points , nécessairement , avec
celui de notre honorable botaniste Auguste de Saint-Hi-
laire, chacun d*eux présente néanmoins des faits intéres-
370 JOURNAL
sans qui leur $oot propres. Donnons une idée du fasci-
cule du docteur Mardus, qui traite spécialement des racines
vomitives que présente Le Brésil.
S. M. le roi de Bavière ,>en envoyant dans cette contrée
MM. Spix et de Martius , leur avait dit qu'i/ serait iusez
satisfait poun^u que leurs reclierches devinsse^ utiles ^
genre humain. Ils ont rempli ce noUe désir. M. de Mar-
tius donne , avec une très-bonne figure , la descriptîoD
exacte du véritable ipéçacuanha de. Pison et &'Jbrcgrave ,
connu d'abord par le dessii^ et les caractères spécifiques
de Brotero dans les Transactions de la Société linnéenne
de Londres, tome YI, page iSj , §ous le nom de Callicocca
ipecacuanha. Bern. Ant, Gomez a revendiqué ses droits à
la découverte de cette plante précieuse, c^mme nous l'a-
vons dit , en citant son M^moria so^re a ipecacuanliafusca
(loBrasil\, ou Cip6 dos nossas boticas» Lisbonne y i8oi.
Polit iii-4°- C'est le Cephœli^ ipecacuanha de& botanistes
actuels , et nous çn avons donné , d'api^ès Tauteur , la des-^
cription dans \eJournc4complémentfuredu Dictionnaire des
Sciences médicales, toxu, YI , p. 33.5. Cette racinç açqUiept
chaque jour plus de valeur par sa rareté cr^is^ajiile;. AuJQUi:^
d'hui les sauvages Purîs et les Coroados (ainsi nommés à
cause de leurs cheveux tondus en couronne) vont recueil-
lir ces racines dans les forêts éloignées ^ près du^^uveXipo-
10, dans la province de Minas. On raconte que les chiens
sauvages , nommés Guaras, ont les premiers fait connaître
là propriété vomitive de celle plante , que les Brasiliens
emploient comme panacée contre presque toutes leurs ma-
ladies. Un habitant des rives du fleuve de Saint-François ,
aj;>t*ès avoir donné 4o doses de ce remède à sa femme ma-
lade , s'étonnait de n'avoir pu la guérir ; et les doses s*éiè-
vent dopuiis 24 jusqu'à 60 grains .ça. nou4ffç- îM^ yai;i[6tés
d'ipécacuanha gri3-rouge se. trouveat avec \^ brun cj^uis les
mêmes bottes de ces racine^ recueillies, enaenible^ il n'est
donc pas vrai , con\me Ta imaginé M, JVIérat, quela pi:emîèrc
DE BHABMA.CIE. T^'Jl
croisse au Pérou et l'autre au Brésil. Rarement on y mêle
les racines de richardsonïa scab^ra yX>\x celles d^ionidium , et
de quelques fougères \ les sauvages même ne se. irompçnt
jamais sur ce point.
M. de Martius iraiie ensuite de la richordsoma scahra^
o\x brasiliensîs de Gomcîz., dont nous avions, donné d'après
ce dernier la description et une figure faîte sur nature.
M. de Martius cite une autre espèce, richardsonïa emetica ,
puis le po/^ça/apoaj'a, aussi émé tique, les ionidlurn ipecà-
cuanha , et breuicaute et iirticœfoîium , dont il ôfTre les
figures et les descriptions. Des plantes non moins intéres-
santes sont le chiocôcca anguifuga et le densifolia \, d& la
farnille des rubîacées baccifères , voisines des coffra et des
psychotrîa ; leurs racines très - vomitives passent pour
un remède fort efficace contre la morsure des serpeiis véni-
"loieux et cotrlre^d'autres maladies graves : nous en avops
déjà parlé dans le Journal de Pharmacie d'avril iSaS. Les
caractères du genre sont coilnus et décrits dans la PentQn-
driç monogynie de Linné. Voici ceux dés espèces : ^
Sp. I. Chiococca anguifuga y foliis ovalis , acuminatîs ,
glabris 5 racemis pauiculatis , axillaribus , foliosis.
, Martius, fascic. J , p. X7. Icott.5 et riidiçis.tab. 9,
fig. 20, 2U , ^ .
Sp. 2. Chiococca dentsifqlia, <, ioliisfiubcprdatis , ovaijs ,
Acutis, glabris; raçemi* sia?plicibug,.axillaribu5 ,
♦filamentis dense barbatis. Martius, ibid. Tab. 6.
Ces racines causent des vouiissemens très-violens^a/C'-
compagnie» de spasmes effrayans et dje suev^rsf abondantes
avec des purgations fortes ; mais ces effets , -qui paraisseçit
dangereux , sont suivis du calme de 1§ santé après les pre-
mières secousses.
Lesmédecins duBrésilontfoui^nià M. de Martiu$la racii[ie
d'une autre rubiacée qui jouit de propriétés analogues ;
c'est la Maneitia cordifolia ( foliis cord^^p^ovatis açutis y
peduuculis axillaribus uniiloris , caule vol^bili herbaceo),
tX'J2 JOURNAL
figurée planche 7 par rautcur. Mutîsa étdbli ce genre, déjà
décrit par Aublet. sous le nom de Nacibea*
On ne rencontre pas de Psychotria emetica^ ni à^Ionidium
parviflorum aux lieux parcourus par M. de Martin s.
Les figures très-bien lithographiécs , dans la patrie de la
lithographie y représentent aussi les diverses racines vomi-
tives du Brésil. avec leurs couleurs naturelles. On peut
dire que cette dissertation du docteur de M artius est extrê-
mement intéressante et sera recherchée par tous les amateurs
de la botanique médicale. J.-J. Viuey.
4«« ^ .«%««« Wtk«%t<%ft4«««»«M
Familles hatueelles nu récite avimal ^ exposées succinc-
tement et dans un ordre analytique , avec T indication de
leurs genres; par M. Latreille , membre d« Tlnstitut ^
Académie royale des scienées , etc. Un vol. in-S"*. Paris ,
1825. Prix , 9 fr. Chez J.-B. Bailtière, libraire , rue de
TEcoIe de Médecine, n"*. i\^ ^i chez Baudouin frères ,
rue de Vaugîrard , n*. 36.
De jour en jour la méthode naturelle , c'est»-à-dîre la dis-
tribution classique des étrés diaprés leurs plus grands rapr
ports d\'inalogie entre eux, reçoit de brillans perfection-
nemens : elle nous dévoile surtout Tadmirable harmonie
qui préside à leur organisation et manifeste leurs proprié-
lés , leurs habitudes physiques ou morales mieux que tant
de systèmes arbitraires ou artificiels dé classification. M. La-
treille , le premier entomologiste actuel de PEurope , sans
contredit , était en position, par ses fonctions de professeur
suppléant de M. Lamarck au Jardin des Plantes , et par sa
coopération au savant ouvrage de M Cuvier ( le Règne
animal , distribué diaprés son organisation ) , de traiter ce
sujet avec toute la profondeur qu^il exige. Nous croyons
surtout que ses travaux. sur la grande division des iiisectes
«t autres animaux articulés seront désormais classiques. Tl
DE PHARMACIE. i^S
a dùproGter des dëcouvertes modernes des zoologistes, et
il les cite avec honneur, car il est trop riche de son propre
fonds pour s'approprier les oeuvres d'autrui. ^ous aimons
irendre justice à ces savans véritables qui enrichissent je
domaine de l'histoire naturelle, et nous nous glorifions
d'une amitié qui n'a pas besoin de la flatterie pour témoi-
gner nos hommages à de grands talens. Les médecins et
pharmaciens , jaloux de se tenir à la hauteur de la science ,
ne sauraient suivre un meilleur guide que celui-ci.
J.-J. V.
CORRESPONDANCE.
Lettre dm docteur Louis Frank (i), médecin de S, M.
l'Archiduchesse Marie-Louise , à Parme , à M, J.-B.
Cawentou , à Paris,
Parme ^ iSaS.
Tandis que vous tous étiez livr^, sur ta véritable, origine et la nature
de V huile de croton tiglium,^ à des recherches si intéressantes et si utiles ,
j'ai pensé i[ue Vous pourriez apprendre avec un égal intérêt que M. )e
docteur Charles Caldérini , à Milan , déterminé par des motifs ^nalogut^s
aux Totres , a Touiù rechercher si Phuite des graines de Veuphorbia
lathjrris ne pourrait pas être substituée â celle du croton ùgl^um. Après
Tavoir essayée sur lui-même, ensuite, sur quatorze malades à Thôpital
civil y aflectés de fièvres gastriques, et sur un grand nombre, d'autres
personnes , il s*est cru autorisé à tirer les déductions suivantes :
i^. Que Tiisage de Phuile de Veuphorbia lathyrii est d'une grande im-
portance , puisque son action purgative est sûre , héroïque et prompte :
en considération de la petite dose à laquelle on Fadmini^tre, elle pe:it
tenir le premier rang dans la classe des purgatifs les pi us efficaces : elle
fie laisse cependant pas d'être un remède agréable, puisqu'elle ne pro-
duit ni vomissement , ni colique , ni douleur, ni tenesme , et dans \e%
dysenteries même accompagnées d'irritation intestinaèk elle purge aussi
opportunément que la pulpe de tamarin.
1^, Que son action purgative» eu égard à la petite doseâ laquelle elïe
{i) Ce Mv«nt médecin vient ,dc mourir d'aa squirrhe an pylore, convoie «OM l'apprend
\m |»o(effs«ur Bréra.
374
JOURNAL
agit, nVst pas bien iafërieure à celle de riiuile de croton t^/ûun, quelle
mérite au contraire de lui être [ircfere'e ^ poisque son usage ne produit
aucun symptôme désagréable ^ tandis que rhùile de croton est acre et
irritante.
3«. Que k dose de cette huile à administrer a»x adultes peut ^trê^^
terminée de quatre à huit gouttes » 8ui#tnt les circonstances et la nature
de la maladie, qu^un médecin prudent sait très-bien apprécier. Aux
enfans de deux à trois ans, je leur faisais prendre avec succès des ta-
blettes coD tenant trois gouttes d'huile. Quant aux sujets trés-irritables ,
je leur prescrivais jusqu^à huit gouttes sous forme d'émulsion rendue
agréable au palais des malades , par Taddition de quelque once d^eau de
citron et de sirop dVcorces d'oranges. ""
4°. Qu'il e«t facile de radministrer même aux malades qui prennent
difficilement des remèdes, comme aussi à ceux qui sont attaqués de con-
vulsions , du tétano. d'apoplexie et de détire. Un phafmacien pourra
facilement donner le chano^ à un malade , d'une manière quelconque ,
pour six ou huit gouttes de cette huile , puisqu'elle n'a ni odeur ni s-i-
Teur. En la faisant prendre ayec du sucre , du sirop , ou même avec un
morceau de mie de pain , on sera plus certain de son eire|% car s'il faiU
la combiner avec d'autres substances pour eu faire d6s pilules , des
émulsions , etc. , on ne peut pas préciser exactement quelle quantité
d'huile se perd dans la préparation ; ce qui doit cependant être pris en
considération lorsqu'il s'agit d'un remède a prendre en peu de gouttes.
D'ailleurs , j c pense que dans le mélange c^tains médicamens perdent
un peu de leur propriété particulière. Tout le monde sait que l'huile de
ricin , administrée en forme d'émolsion est moins active que prise dans
sa pureté. Les maniaques peuvent la prendre dans la nouititureou la
boisson , et peut-être qu'ail serait facile de leur en humecter la langue
avec un pinceau.
Pour purger les enfatis , je serais d'avis qu'on fît des dragées qui con-
tiendraient quelques gouttes de cette huile.
Les onctions faites au nombidl «lanquèrent leur eflet.
5®. 11 importe beaucoup que l'huile de Yeuphorhia soit fraîche, et on
doit recommander sérieusement au pharmacien de ne pas expédier de
l'huile qui soit passée à l'état de rancidité , même à un léger degré , ce
dont on peut s'apercevoir aussitôt par l'altération de la couleur et par
le goût piquant qu'elle a pris ; dans ce cas, elle a une action drastique
et acre qui détermine des coliques au bas ventre. Au reste , administrée
dans sa fraîcheur^ elle a la propriété .de produire sans douleur le mou-
vement péristalt^lie du canal intcstisal. Jusqu'à présent je ne lui. ai
pas reconnu d'autre action que la purgative.
6*\ Qu'enfin l'emploi de cette huile surpasse les limites de la plus stricte
économie recherchée par nu directeur d'hôpital; car, avec une once
( 576 gouttes ) , a raison de six goutte? par dose , on peut purger 96 ma-
DE PHARMACIE. ^ S'^S
lades. Le maximunK du prix de Fonce pouvant être un f^aç|c,, p<^iit^Q|i
mieux que de purger un malice av^ec un remède qui im coûte. pjK ^a
tfbntime? Toutefois., saiis s^arréter ^ Teconomie , il faut tj^ioisir le meil-
leur moyen j or , si Tamouf-propre ne me trorajie pji», il me semble que
Fhuile de Veuphorhia lathyris possède des qualités partiouIièi;ci9 qai lui
méritent, dans plusieur» circonstances , la pre'ference sur les aqtres pur-
gatifâ. Il ne me resie qu^à me flatter de Tespoir que cet arguqaeot puis&e
mériter l'attention des mc'decins , et qu'à de'sirer qu0 d'autrM s'ep occu-
pent avec impartialité pour y faire des additions , des corrections , et
remplir \e vide que mon insuffisance n''a pas manqué de laisser.
Un tel médicament peut être. .fort utile p<)ur U tœnia , les aiTeç.tions
hypocondriaques, bystéralgiques et mé^e d«i^s les coliques' sî^buF-
rales. , . ^
T^Q conviendrait-il pas anssi^ans^les ascits^, g de,<) doses répétées , par
préférence aux^ solutions salines { c^r > daiKr f^e eas , les m«ilWui« pralir
ciens recommandent d^introduire.dana la inapbin« le .moins- de fluides
possibles ?
Agréée, Monsieur et estirliable coHègae , é\x;. , etc. ,
Signé, LoDis Faank.,
V
mf^^Ê^^ I I m^^i^mmm^i^f^mmÊÊmm^mmm^Ê^Êmmt
Nouvelles obsen^ations sur tadwité purgative de rhuih de
Gataputia ; par M. Louis Frdnh.
Ma lettre , adressée à M. Caventou , était déjà cachetée lorsqu^il me
parvint le Journal de chirurgie pratique de'M. Cannella , de Trente , ddns
lequel j'at trouvé des'dutres notions «ur l'usage de l'huile'de Veuphorhia
lathyris , desquelles voici le principal abrégé , qui fera suite â celle»
contenues dans la lettre.
MM. les médecins Lupis et Cannella , connaissait l'habitude de la plu-
part des babitans des Alpes septentrionales , que dans les embarras d'es-
tomac ils sont dans l'usage de prendre avec succès , en raison de Tâge,
de dix à quinze grains êCeuphorbia lathyris ou de sa racine desséchée ,
aÛQ de procurer au besoin le vomissement, ils lurent avec empressement
les expériences du docteur Calderini, sur l'huile de cette plante , dont
on présenta un aperçu dans le premier cahier de ce journal , pages 6)
et 63.
Ces médecins réitérèrent de stiite ces expériences dans l'hôpital civil
et militaire de Sainte-Claire, ce Trento, dont ils avaient la direction/
Après quelques recherches, la saison étant propice, ils se procurèrent
une petite quantité de graines de ces plantes , desquelles graines ils ob-
tinrent deux espèces d'huiles , Tune grossièrement dépouillée de sa pre-
mière enveloppe sans être filtrée , l'autre après en avoir été débarrassée
H'JÔ
JOVfkHkL DE PHA.KMACIE.
passée par le filtre, ctcherclicrent ainsi à duoncr plus dVtendae à leurs
tf pciiCBces.
Apres «Toir administré la première qualité de cette huile à aS indivi-
dus « atteints de différentes maladies hypersthéniques et fa jpostbéniques ,
qui se présentaient sons diiRîrentes formes , et compliquées dVmbarras
gastriques, de constipation et^e Ters, dont il serait trop long de rap-
porter ici-lliistoire , ils condorent qu'on pooTait la donner depuis deux
jusqu'à cinq gouttes.
Ils firent usage de la seconde qualité de cette huile sur 17 individus
qui se trouyaient dans les mêmes dispositions maladives que ceux ci-
dessus indiqués , hoi» la complication fermineuae. Les effrts qulls en
obtinrent furent en grande partie les mêmes quVn eut le docteur Caldé-
linî. Us observèrent seulement que le vomissement ae manifesta sans
aucnne angoisse ehe» six des malades exppsés â leurs expériences, et que
non-seulement les gardes-robes étaient proroqnées par cette huile à la
dose de qnatm à huit gouttes ; mais qu'elles pouvaient l'être surtout dsns
les diathèses hypostbéniques de deux jusqu'à cinq gouttes.
On l'administra dans cet hôpital sous différentes formes : tantôt o» la
preserivit sous forme de pilules unies »la mie de pain et à la gomme ara-
bique , tantôt édoleorée simplement avec du sucre , tantôt combinée â
une émnlsion arabiqao ou en jnlep , enfin versée sur nn morceau de
sucre. An moment des visites , elle fut plus souvent donnée mêlée à du
bouîBon gras et même à l'eau simple j on remarqua que, prise ainsi-, die
agissait d'une manière plus prompte et décisive.
On d<Ht remarquer aussi que dans des cas on ne peut pas la donner à Fin-
térienr. On l'appliqua è l'anus à la dose de .sept gouttes, incorporée dans
vn gros et demi de beurre de cacao, ce qni procura , dans le <»vt in-
tervalle d'une benre, deux gardes-robes qni ne laiaèrmt pas d^être
^OGOVpagnéçs de quelque chaleur.
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS ;
I
Jtédigé par M. Henry , secrétaire généraF^ et par une
Commission spéciale.
7=
■ I «
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance flaiS, juin.
La Socî<^té reçoit plusieurs journaux nationaux et
étrangers*
M. Lartigoes adresse une réplique aux obserrations de
M. Sôubeâran sur la crcme de tartre soluble.
IVL Dulong remet sur le bureau l'analyse de la racine de
bryone , et des observations sur celle d'arum.
M. Boodet oncle , commissaire près Tlnstitut ^ rend le
compte suivant : ^
M. le docteur Gondret. indique la cautérisation de la
partie occipitale du crâne faite par le cuivre incandescent
ou rammoniaque , comme moyen curatif de la cataracte et
de la goutte sereine.
M. de Mirbel décrit les découvertes botaniques faites par
M. Gaudicbaud , pbarmacien , aux iles Malouines.
M. Frey^net communj^^ue les observations qu'il a faites
sur le pendule pendanV^on voyage autour du monde.
M. Pouillcl lit un mémoire sur l'électricité des gaz ; il
démontre que Yolta a'est trompé en attribuant réiectricité
de l'atmosphère aux vapeurs qui s'élèvent de la terre. Ce
278 BULLETIN DES TRAVAUX
savant a trouvé dans Faction chimique que les plantes exer-
cent sur Foxigène de Tair une source d électricité....
M. Arago fait part du changement *isubit dVne couleur
d'un brun foncé en jaune très-clair, qu'il a vu s'opérer chez
des cailiéïéôns actuelle menl à Paris,
La Société reprend la suite de ses travaux.
MM. Marim, BlondeauetDauzel font un rapport sur la
préparation dun sirop de thridaee , proposé par M. H;... ,
ex-pharmacien des hôpitaux civils. — - Renvoyé à la com-
mission de rédaction.
MM. Boullay, DuretetBoulron-Charlard font un rapport
sur l'analyse de la fève topka^ présenté^ par M. d'Héreims,
pharmacien à Saint-Ômer.
M. Robiquct observe que ^stns un travail adressé à M. Biot
par un chimiste américain , toutes les propriétés cristallines
djB l^.fè^T^tookar sont 'décrites/ «
MM. Henry , Virey et Heller lisent un rappon mt la
Jletire de M. Brossât, T^^^tire au mémoire sur lésrsangsues,
par M. d'Héreims. -r Renvoyé à la . caoftmiisauMai - àé ré-
daction.'
Rapport de M^M. Duret, Guibourt et Dublanc^ sur les
moyens d'obtenir- Thuile d'euphorbia latli/ris^y présentés
par M. Lepère.
M. Fée fait un rapport verbal sur leè champignons de
M. Covilbeaux. . . • .
M. Blondeau lit iine note sur la décoloration des sucres
par le charbon animât pour la préparation des siropsv —
Le même , rappelant un fait sur lequel M, Robinet avait
fixé ratteftilîon de là Société dans une séance précédénde,
insiste sur l'incertitude qui existe dans la préparation du
sirop diacbde, et 'prouve par plusieurs exemple que', d'une
part j beaucoup de médecins entendent par sirop dîacode le
sirop d'opium.^ que , d'une autre , peu de pharmaciens pré-
^ffentcemédica'aienl suivant la form4^i!edu Codex ^ c'est-à-
'dh*c , avec le* tèce» de pavots* M» Blondeau manifeste le
DE ÎA SOCIÉTÉ DE l^HARMACIE. 1ï*jg
dësîr de donnet la plus grande publîrftë à ces observations^, ♦
pour que MM. les médecins désigneïit par la suite , d'une
mantère précise , le siropjju'ils désirent presôrij^e..
M, Robinet andonce qu'il présentera sous peu untrarâil
sur Vextrait de pavots.
M. Boudet oncle fait un rapport vferbal sur quelques *
numéros du Journal dt Agriculture de M. Limouzin-*
Lamothe.
MM* Durosîer et Soubeiran communiquent leurs obser-
vations sur le travail de M. Dulmy , relatif à l'analyse de
l'eau de Lassère. — Reb voyé à la commission de rédactîoii .
M. Guîbburt communique une lettre de M. Brandes .
relative à la présence de Tacidé muriatîque libre dans Tal-
mosphère des salines.
M. Bussy lit une observation sur le dépôt qùî se formé
pendant la concentration de l'acide sulfurique ; il le regarde
comme un pur sulfate anhydre.
Après iayoir entendu les rapports de MM. Henry fils ,
Soubeiran et Fée , la Société admet à runânimitë membres
correspoiidans MM. Lfecaùu fils; Diilong et Covilbeaux.
M. Henry fils dépose sur le bureau utie note relative ait
moyen de reconnaître les aliéi'ations du baume de copahu.
— Renvoyé à la cotnmîssîon de rédatîtîon.
M. Lecanu remet lîanalyse de la racine d'bermodacte.
M. Laubert demande , eu raison de sa santé et à cause
de son séjour à la campagne , d'être porté sur la liste des
membres honoraires.
Faits pour servir à Vhistoire de riTrane^
Par M. L. R. LEcijïu.
Les expériences dont je vais avoir l'hoilheur. de faire
connaître k la Société les principaux résultats , sont loin
de présenter un ensemble aussi satisfaisant que je l'aurais
a80 BULLETIN DES TRAVAUX
»
. désiré. Mais j'ai cra devoir ne pas les prolonger davan*
Uge en apprenant par Ja lettre de M. Berzelius à M. Du-
long , que M. Arswedson se disposait à publier Thistoire
complète de Turane , et ce motif, du moins jeTespère,
pourra servir d'excuse' à Vimperfîection démon travail.
Mes premiers essais ont eu pour objet de chercher à me
procurer Turane k Tétat métallique , et la facilité avec la-
quelle on obtient les oxides dans un grand état de pureté
n dû nécessairement me faire tenter leur réduction, elle
lavait été par divers chimistes , entre autres par Klaprothy
au moyen du charbon \ mais, comme ce corps a Tînconvé-*
nient de fournir souvent au lieu de métal pur un véritable
carbure , j'ai pensé â me servir d'hydrogène^
M. Thcnard, en parlant de l'extraction des métaulc san?^
usages , conseille d'employer plus souvent qu'on ne le fait ,
ce moyen de réduction , et j'ai plusieurs fois eu l'occasion
d'en recônnaitre les avantages ; c'est ainsi que les plus gros
cristaux de sel oligiste dont la réduction ne pourrait être
opérée par le charbon dans un fourneau ordinaire où la
température n'est pas assez élevée pour les faire entrer en
fusion , sont complètement réduits, et jusqu'au centre par
un courant d'hydrogène. On pourrait même dans quelques
circonstances tirer parti de la forme demi-spongieuse qu'ils
présentent alors.
J'ai donc placé davis l'intérieur d'un tube de porcelaine
chaufl'é AU rouge et communiquant par l'une de ses extré-*
mités avec un appareil d'où se dégageait iin courant de
gaz hydrogène une certaine quantité d'oxide d'urane ob-
tenu de la calcination du nitrate \ il s'est formé de Teau ,
preuve^idente de désoxigénation ; et le courant de gaz
ayant eœ entretenu jusqu'à l'entier refroidissement de
l'appareil , pour éviter la rentrée de l'air, on a fini par ob-
tenir une matière pulvérulente entièrement difierente de
Voxîde employé , et que je crois pouvoir considérer
comme de Turanc à Tétat métalliqne. En eOet , les acides
t 9
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. a8l
muriatiqueet sulfurique, qui, dans un état moyen de con-
centration, dissolvent ses oxides avec une extrême faci-
lité , paraissent même à Taide de la chaleur sans action sur
celte matière ;, d'autre part , On ne peut supposer qu'elle ,
soit un sous-oxidé , pùîsqu alors, une portion aurait dû se
dissoudre dans Tacide , en sô suroxigénant aux dépens 4e
l'autre portion , ainsi que cela a lieu pour le prx)tox]de de
cuivre par rapport à l'acide sulfurique , pour les sous-
oxides de zinc et de. plomb résidus des oxalàtes calcinés :
et nous avons dit qu^elIe ne se dissolvait nullement. Le
réactif le plus sensible en pareille cîrcobstance , le prus-
siate ferrugineux de potasse , n'indique tpême en aucune
manière la présence de ce métal dans la llqiieur acide.
Ççst ici Ib cas d'observer que si Klaproth prétend que le
prussiate d'urane n'a pas l'aspecjL floconneux du prussiate
de cuiyre , c'est que sans doute il se sera servi pour Tob**
tenir d'une dissolution acide, du nitrate ou du sulfate qu'on
ne^peut guère amener à un état parfait de neutralité ; car,
en les remplaçant par le muriale , Je prussiate est très-flo-
con o eux , et cesse de l'être par l'additiot^ d'une goutte
d'acide,
L'urane , ainsi obtenu dans un grand état de division ,
né jouit pas de l'éclat métallique , il ne paraît pas même
susceptible de l'acquérir parle frottement comme l'argent
réduit de l'oxide \ mais il a cela de commun avec le co-
balt réduit de l'oxalate , le cérium* réduit, par le charbon ,
et plusieurs autres métaux qu'on n'obtient guère qu'à l'état
pulvérulent* Il serait aisé de le lui faire'prendre en le fon-
dant dans un bon creuset à une haute température, il serait
même bien plus facile alors de l'obtenir en culot , qu'en se
servant de charbon, entre lequel les molécules métalliques
disséminées, ne peuvent se réunir que ^ifficilenient.
L'acide nitrique concentré , à la température ordinaire ,
dissout l'urane avec la plus grande facilité \ il se dégage
d'abondantes vapeurs rutilantes , ett Ton obtient un deuto-
XP. Année, — Juin i8a5. 19
r^Sa BULLETIN DES TRAYAUX
nitrate ; il est probable qu*on obtiendrait un proto en se
servant d*acide étendu ^ et s'opposant à la production de
chaleur que détermine la combinaison*
L*açide muriatique, Facide sulfurique pur, ainsi qi^e
nous Tavons dit ci-dessus , sont sans action sur lui ; mais
Tacide sulfurique du commerce en exerce une très-^en-
sible , sans doute , à raison de Tacide nitrique que Ton y
ajoute quelquefois pour le blanchir.
. Ce métal ne parait pas, ainsi qu^on Ta déjà observé, avoir
une grande affinité pour le soufre; j'ai vainement essayé de
Ty com))iner ; en traitant par ce combustible Foxide ou le
métal lui-même^ Ie,produk de la calcination du mélange'
opéré sans le contact de Tair, pour ne pas brûler le soufre^
chauffé de manière à chasser Texcès de soufre , traite par
racine nitrique pur, indique bien au moyen des sels solu-
bles de baryte , la présence de Tacide sulfurique , mais
d'une manière si faible, quon doit Tattribuer à la présence
de quelque peu de soufre interposé.
Cest une preuve de plus que Tordre d^affinité des mé-
taux pour le soufre , n'est pas toujours le même que leur
ordre d'affinité pour Toxigène , puisque cç métal , si faci-
lement ôxidable, ne peut, dans lescirconstances ordinaires,
se combiner avec le soufre. Le ziac est dans le même cas;
bien que son sulfure naturel soit des plus abondans , on ne.
peut qu avec peine le former artificiellement, si bien quon
obtient du métal sensiblement pur en calcinant son sulfate
avec du charbon , et non pas un sulfure , comme cela a lieu
pour la plupart des auti^es métaux. Si Temploi duzinc
était moins borné , si les calamines ne pouvaient plus suf-
fire à son extraction, il serait sans doute possible de tirer
parti de son sulfure , car la séparation du soufre offrirait
bien x^oins de difficulté qu'on n'en rencontre dans le trai-
tement des sulfures, de cuivre et de plomb.
L'urane absorbe rapidement Toxigène à l'aide de la cha-
leur , et donne naissance à un oxide d'un vert assez in-
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. * 283
teiise. Dans Toxigène la combustion a lieu avec un çrand
dégagement de calori(|ue et de lumière , mais même dans
ce cas il reste vert , et ne passe, pas à Tétat d'oxigënation
pins avancé qui constitue Toxide jaune ; cet oxide est très-
soluble dans les acides, et lorsqu'on Ten précipite au moyen
d'un alcali, il paraît à l'état d'hydrate d'un blanc verdâtre ;
mais bientôt il absorbe l'oxigène de l'air, devient jaune ^ çt
se convertit complètement en peroxide.
Ainsi , sous ce rapport, l'urane offre de l'analogie avec
le fer qui ,' brûlé au sei^ de l'oxigène , passe seulement à
Tétat de deutoxide , tandis que son protoxide , par l'inter-
mède de FeaU , passe à l'état de peroxide.
Le deutoxide , qu'on obtient pab la calcination du ni-
trate est jaune orangé , inaltéra(ble par la chaleur, bien que
quelques chimistes aient avancé le contraire. Je l'ai pen-
dant long-temps tenu exposé à la chaleur d'un fourneau à
réverbère surmonté d'un long cône , sans qu'il ait paru
changer d'aspect , sans .qu'il ait diminué de poids; cette
propriété permet de l'employer avec quelque avantage dans
la peinture sur pbrcelairle. Il ne parait pas, comme on l'a
prétendu, jouer le rôle d'acide par rapport aux bases salî-
fiables énergiques. Du moins , lorsqu'on le calcine avec la
potasse et la soude , et qu'on vient a traiter par l'eau le
produit de la calcination , on dissout tout l'alcali , et
l'oxide reste sous forme de poudre de couleur jaune serin,
dont le poids est égal à celui de l'oxide primitivement em-
ployé ; la liqueur n'indiqua pas non plus la présence de la
plus petite quantité d'oxide. Diverses expériences, plus bu
moins analogues, ont conduit au même résultat.
La couleur jaune serin, qu'il a présentée dans l'expé-
rience précédente, celle qu'il présente lorsqu'on le précipite
au moyen d'un alcali de ses dissolutions acides, paraissent
d'ailleurs dépendre de son extrême division , et non d'une
véritable combinaison ^puisque , s'il formait alors uti vé-
ritable hydrate , le vide sec , à plus forte raison une tem-
^84 BULLETIN DES TRAVAUX
përalure de i€o^, devrait en séparer Teau, et lui rendre sa
teinte orangée qu'il présente lorsqu'il est obtenu par la cal-
eination du nitrate , ce qui n'a pas lieu.
Le deutoxide $e dissout avec facilité dans Tacide nitri-
que 9 mais le sel qui en résulte, probablement neutre par
sa composition lorsqu'il a été convenablement préparé ,
rougit toujours le papier de tournesol; le deuto-nîtrate
très-acide refuse de cristalliser, et par Tévaporation com-
plète de sa dissolution, on l'obtient en masse amorphe d'un
beau v^rt , que l'air ne tarde point à faire tomber en déli-
quescence.
Le deulo-nitrate , le plus neutre possible , est au con-
traire susceptible de cristalliser : par une évâporation con-
venable il laisse déposer sous forme de prismes à 4 pans ,
aplatis, et terminés par un sommet dièdre, de gros cristaux
d un très- beau jaune *, le plus ordinairement cependant il
cristallise en lames qu'on ne peut mieux comparer qu'à
celles, du nitrate acide d'argent.
Ces cristaux dans l'air ordinaire , le thermomètre mar*
qufvnt de i5 à 20**^, ne paraissent pas s'altérer.
Projetés sur^es charbons ardens, ils se fondent , puis se
décomposent en activant la combustion presqu'à l'égal du
nitre.
Le deuto-sulfate , ainsi que le deuto- nitrate , n*est ja-
mais neutre au tournesol *, il cristallise difficilement , mais,
sans présenter de formes déterminables ; ses cristaux sont
tantôt verdâires , tantôt jaunes, et le passage du vert au
jaune dans le même solide , sans que le cuivre y soit pour
quelque chose , vient à l'appui de ce que dit M. Haûy, dans
son traité de minéralogie, de l'urane d'Autun, a que ce pas-
sage du jaune au vert , dépend d'un léger changement
dans le degré de ténuité des particules réfléchissantes , et
noii,<îômme le pensait Klaproth, delà présence du cuivre. »
D'ailleurs, l'analyse de l'urane d'Autun, par M. Laugier ,
a constaté l'absence du cuivre, autant du moins que je puis
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 285
me le rappeler , car je n*ai pu trouver dans les Annales de
chimie son ijitéressant mémoire.
Le deuto-murîate peut s'obtenir sensiblement neutre par
Tévaporation complète de sa dissolution. Par une évapo*
ration convenable , il fournit quelques petits cristaux ai-
guilles et irès-déliquescens.
Le deuto-carbonate , comparable sous le rapport de la
couleur au plus beau chromate de plomb jaune, peuts'ob-
tenir par la voie des doubles compositions y en ajant soin
cependant de ne pas ajouter ^un excès de sous-^carbonate
qui lé redissoudrait. Le sous-carbonate d'ammoniaque sur-
tout le dissout avec une grande facilité. Cette dissolution
ammoniacale ^ lorsqu oîi la soumet à Faction de la chaleur ^
ne tarde pas à laisser précijpiter le carbonate d^urane sous
forme de poudre, mais lorsqu'on rabandonne à elle-même,
elle fournit des cristaux jaunes, transparens, de carbonate
ammoniaco d*urane. .
Tels sont les résultats de^es expériences •, j'aurais vi-
vement désiré d'étudier mieux que je ne Taifaitces divers
composés, de déterminer la composition des oxides, de re-
chercher s'il en existe réellement six parfaitement distincts»
ainsi que Fadmet Bucholz , ou si quelques-uns d'entre eux
ne doivent pas être considérés comme de simple^ mé-
langes , ainsi que la théorie des proportions définies peut
le faire supposer^ mais, il m'a fallu, ainsi que j'ai eu
l'honneur de le dire ci-dessus , renoncer k ce dessein \ et
il me reste à faire observer que j'ai cru ne pas devoir
passer sous silence diverses expériences déjà faites j)ar
Richter , Bucholz etKlaproth , en raison du peu d'accord
qu'offrent entré eux les travaux de ces divers chimistes.
\
3i86 BULLETIN DES TRAVAUX
EXTRAIT
D*un mémoire de MM. Laugibr et Boudet jeuncy sur le
mémoire précédent*
La société se rappellera peut-être que M. Lecanu , an-
cien préparateur du cours de M. Thenard , a adressé Tan
dernier une note contenant des expériences sur Turane.
Elle chargea M. Boudet jeune et moi de lui en faire un
rapport. M. Lecanu fils proposait l'emploi du carbonate
d'ammoniaque pour séparer Turane des corps étrangers
avec lesquels il se trouve mêlé dans la mine nommée par
les minéralogistes pech-blende. Nous répétâmes ses expé-
riences , et nous annonçâmes à la société que ce procédé
pouvait être employé avec avantage.
M. Lecanu a continué ses recherches sur Turane > et le
résultat de son travail est l'objet de la nouvelle note qu'il a
récemment communiquée à la société , qui nous a chargés
M. Boudet et moi de lui en rendre compte.
LVxpérience qui a particulièrement fixé notre attention
est celle qui a pour objet d^opérer la réduction de Toxide
d'urane au moyen du gaz hydrogène. Nous l'avons répétée
en employant l'appareil dont M. Lecanu fait usage , et
nous avons obtenu les mêmes résultats , avec cette diffé-
rence que la portion de métal réduite était tout au plus la
sixième partie de Toxide soumis à l'expérience. M. Lecanu
ne spécifie pas la quantité dont il a obtenu la réduction.
Sa portion réduite était une poudre noire qui n'avait pas
l'aspect métallique comme l'observe M. Lecanu ; cepen-
dant il y a lieu de croire que cette poudr^ n'était autre
chose que le métal lui-^même. On sait , d'après le mémoire
publié par M. Yauquelinen 1808 sur l'urane, qu'il n'en
existe que deux oxides , le peroxide qui est jaune , et le
protoxide qui aune couleur verdâtre. Cela posé > la poudre
noire est le métal lui-même , ou bien il fiiudrait admettre
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 287
Texistence d'un troisième oxide , que les chimistes ii*ont
poiut encore positivement signalé. Les oxides jaune et
verdàtre sont solubles sur-le-champ dans les acides, aux-
quels ils communiquent leur couleur ^ la poudre noire
provenant de la réduction par l'hydrogène , n^est pas dis-
soute par les acides hydro-chlorique et sulfurique. Dans
Tétat où elle^st , il faut qu'elle s'oxide peur y devenir so-
lubie : c'est un motif de plus pour présumer qu'elle est à
l'état métallique. D'ailleurs la réduction de l'oxide d'urane
par l'hydrogène , à l'aide de la chaleur , n'a rien que de
très-conforme à la théorie et aux expériences tentées par
les chimistes sur la réduction des métaux..
C'est faire beaucoup sans doute que de réduire un métal
à l'état pulvérulent ; mais cç n'est pas tout , il faut s'assurer
encore si , à l'aide de quelque fondant et d'une chaleur plus
forte , on ne réussirait pa& à réunir ses molécules divisées
en une masse homogène ou culot ^ et nous invitons M. Le*
canu à le faire pour compléter son expérience.
L'auteur a fait de vains efforts pour xinir par la voie
sèche la poudre métallique d'urane avec le soufre : le pro-
duit de la calcination chauffé de manière à chasser l'excès
de soufre et traité par l'acide nitrique , fournit à peine des
traces d'acide sulfurique ; l'auteur s'occupe ensuite des oxi*
des d'urane \ il en distingue deux , le vert et le jaune : en
cela il est d'accord avec M. Vauquelin. U établit entre ces
oxides d'urane et ceux de fer une analogie qu'il prouve par
des faits : ce rapprochement n'est pas sans intérêt.
L'expérience suivante prouve que le deutoxide jaune
d'urane, très-soluble dans les acides , inaltérable par la cha-
leur rouge , n'est nullement propre à jouer le rôle d'acide
par rapport aux alcalis , quoique quelques chimistes l'aient
prétendu. Si l'on calcine cet oxide avec la potasse ou la
soude , et qu'on délaie la masse obtenue dans l'eau , l'bxide
se sépare entièrement de la dissolution alcaline qui n'in-*
dique point par les réactifs la présence de l'oxide.
a88 SinXETIN BES TRAYA.UX
L^sintear termine la soie par rexamen des seb d*iRaiie
^a^il a formés de tontes pièces, oa qall aobiennspar dovfcie
décomposition; mais il ne donne qne qndqoes caractères
dgà connus , comme il en convient Ini-mème.
Néanmoins les faits qu^il expose rdatiFement i ces sek ,
et surtout cenx qui- précèdent Tezamen de ces compiMés
et qui ne laissent pas que d*ètre nombreux, pourront serrir
utilement à Thistoire de Turane*
Nous croyons devoir proposer i la société de faire des
remercdmens à fauteur de la communication qn*il a bien
▼oulu lui en donner , et de FinTÎter a continuer de loi faire
part dn résultat de ses travaux.
RAPPORT
Sur 101 mémoire relatif à la chenille nommée Conque, imr-
sible aux vignobles, adressé par M. Fabihes , pharmacien
à Perpignan , fait par M* J.-J. Yir£t jàla Société de
pharmaciede Paris,
On doit des éloges aux pharmaciens qui , trop éloignés
des secours offerts par les grandes villes , manquent de fa'*
cilités pour les rechercbes chimiques , mais qui se livrent
à des observations d'histoire naturelle non moins utiles à
la vie sociale. Tel est M. Farines, qui s'est occupé de Tes*
pèce d'insecte la plus nuisible peut-être h la vigne ; il évalue
en eflTet la perle et le dégât causés dans Tes vignobles pré*
cienx de Rivesaltes et Ses environs , par cet insecte , pour
la seule année 18249 ^ i3,ooo hectolitres de vin.
D'après une note fournie par IVI. Godard , le natura*
liste de France le plus instruit peut-être sur la classe des
papillons , l'insecte serait la pyralis piUerana de Fabricius»
tortrix pUleriana de Hnbner. Toutefois , on voit que *la
description de M. Farines donne trois bandes brunes sur
DE^ LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 289
les ailes ^ sur un fond jaune , à sa pyrâ1e> tandis que la
figure d'Hubner que j'ai consultée ne présente que deux
bandés brunes sur tin fond verdâtre ; il se pourrait donc
que la conque se rapprochât plutôt de l'espèce dite Pyralis
vitana décrite par M. Bo^c , en 1786 , dans les Mémoires
de la Société d'agriculture de Paris (i). De plus , là pilh'
rana se rencontre sur le stachys sylyaticq , plante labiée
d'odeur fétide, tandis que selon M. Farines sa pyrale refuse
toute autre feuille que celle de vigne ou celle du houblon»
Quant aux habitudes de ces deux pyfales^^ elles sont les
mêmes ; toutes deux appartîôpnent à l'ortte des torlriees y
ou rouleuses de feuilles , de là rient probabletnent le nom
de couque , parce qu'elles forment une sorte de coque avec
la feuille de la vigne.
Au reste , que la couque soit la pyralis pillerana , ou la
ffitana, les manœuvres de Tune et de l'autre n'en sont pas
moins nuisibles : elles enlacent de leur soie les feuilles et
les grappes naissantes de la vigne , de manière à les étran-
gler, pour ainsi dire , ou d'intercepter le libre cours de la
sève , ce qui empêche le développement du raisin. M. Fa-
rines pense touieCpis que la liqueur visqueuse dégorgée
par cette chenille sur les feuilles est caustique et produit
leur dessèchement ; il a expérimenté sur lui-inéme que
cette liqueur , insérée dans une plaie qu'il s'est faite , y dé-
termine une vive douleur et de l'inflammation.
lia description qu'il donne du développement de la cou-
que , des mues.de cette chenille , de la mai^jère, dont elle
se transforme en chysalide , puis en papillon nocturne , et
dont les œufs sont déposés , soit sur les ceps de vigne , soit
dans la terre pour j passer l'hiver , enfin comment ces oetifs
éclosent au printemps , tous ces faits se rapportent fort
bien à ceux du ^er-cO(^{ii/i Ç pyralis uUana) ^ si connu dans
(i) Bosc (l'Antic, dans les "^Ménu Soc» d^ûgric,^ part. 2» pag. la,
piancht IV.
agO BULLETIN DES TRAYAUX
le5 vignobles du'Màconoais et du Beaujolais ; on les trouTe
aussi relatés dans le compte rendu des travaux de la société
des sciences de MacQn, pour Tan 1810 , d'après les mé*
moires de M. Bertrand et de M. Benon. Ces auteurs avaient
recommandé contre cet insecte , outre Téclienillage et la
taille au printemps , des lotions d'eau de chaux ou de savon
sur les ceps. M. Farines a fait plusieurs autres expériences
desquelles il résulte que les fumigations de soufre brûlant ,
usitées aux environs de Toulouse , ne peuvent guère as-
phyxier l'insettte renfermé dans sa feuille ^ que la pluie
fait périr beauVup de ces qpufs de py raies , que plus on
travaiUe la terre des vignes , plus on découvre à Tair de
ces œuk qui périssent desséchés du soleil , que la chaux
éteinte en fait mourir plus du tiers , que le sel marin semé
sur la terre en détruit aussi beaucoup , sans nuire sensible-
ment à la vigne , mais que le mélange de cendres et de
soufre sublimé produit surtout la destruction de tous ces
insectes : il est vrai que ce dernier procédé cause aussi quel^
que inconvénient aux ceps de vigne. M. Farines, en con-
séquence , préfère l'emploi du sel marin qui , à dose mé-
nagée , ne nuit pas à la végétation , comme le prouvent ,
dit-il , les tierras salobres des environs de Barcelonne , puis-
que la salanque , par exemple , fournit de plus belles ré-
coltes que d'autres terrains exempts de sel. Enfin on peut
aussi faire un emploi avantageux de la chaux éteinte , qui
a beaucoup moins dlnconvénient pour les plantes que la
chaux vive.
Tout en recommandant le mémoire de M. Farines ,
comme important , nous pensons qu'il convient d'attirer
l'attention publique sur cet objet qui réclame encore des
recherches ultérieures et des moyens plus efficaces. D'ail-
leurs beaucoup d'autres insectes causent à la vigne des
dommages non moins considérables , comme les becmares
ou gribouris y des chrysomèles ^ des ciyptocéphales , divers
scarabéides , des' cochenilles ^ les sphinx celerio , \fitis ,
DK LA SOGI^Té DE PHARMACIE, / 29I
elpenor, porcelkis , labruscœ j etc. •, le ptèrophoms penta-
dactylos , Fabr. ; la phcdcena omphaciella , Vhemerobius
uitis^ L. ; le lepisma botrys de Geoffroy , des apMs , des
thrips , des acarus , etc. Il semble que plus un* yçgétal est
riche en sucs et, en fruits nourrissans, plus il attire d'in-
sectes , en rivalité avec les besoins de Thomme. Cest à
Thistoire naturelle à nous montrer les moyens de nous
défendre de ces races parasites et de leur funeste in-
dustrie (i)..
J'ai Thonneur de demander àla Société d'inscrire M. Fa-
rines au nombre de ises correspondans et de lui décerner
des remercîmens., en l'engageant à poursuivre ses recher-
ches sur cet utile objet*
RÉFLEXIONS
«Sur la mixture brésilienne de M, Lepère , et résultat de
quelques essais sur le baume de Copahu,
EXTRAIT.
« La Gazette de santé ^ du 5 février présente année, publie
la formule ^communiquée par M. Lepère, pharmacien à
Paris, d'un médicament qu'il débitait depuis quelque temps
chez lui comme reïnède secret , sous le nom de mix,ture bré-
silienne» Ce médicament est annoncé comme la seule prépa^
ration qui offre l'avantage de mas,querr odeur et de changer le
^goût désagréable du baume decopahu.Ce\^enàantM. Lepère
donne une seconde formule intitulée ; Mixture brésiiieiine
en pâte, dontTusage est destiné aux gens délicats dont l'es-
tomac ou le palais ne peut se prêter à la. déglutition de la
première composition^ que M. Lepère avoue , dans un pa-
ragraphe suivant , être assez désagréable à prendre. Ces
préparations sont indiquées comme spécifiques pout la
guérisou des gonorrhées récentes ou invétérées, M. Lepère
(1) Ainsi la pomme et d'autres fruits sont dëvore's 4)ar les larves de
pjrales , de teignes et d'autres insectes analogues.
ags BULLETIN DES TRAVAUX
signale comme cause de Tinssccis de radmhiîstrtflioii da
baume de copahu dans ces maladies , sa sophistication par
les huiles de ricin ou de pieds de bœufs, par la térében*
thine ou son huile essentielle. M. Lepère annonce qu'il
n'achète du baume de copahu qu'à des personnes qui le
reçoivent directement du Brésil et insinue , sans pourtant
l'assurer positivement, que tout le baume de copahu .da
commerce est falsifié. Gela donne la ressource de conclure
que si Id mixture brésilienne préparée chez un autre phar-
macien n'est pas exactement pareille .i celle qui se débite
chez M. Lepère, on ne pourra attribuer cette différence
qu'à la sophistication du baume de copahu. »
Mixture brésilienne liquide.
« V Baume de la Mecque , dû commerce ,
réduit en consistance de manne. • . 120 parties.
Baume de copahu très-pur 36o parties. ,
Ext. pilulaire de safran. ..•.•.. i partie.
Faites selon l'art.
Mixture brésilienne en pdte.
» '^> Mixture brésilienne liquide lia parties.
Baume de U Mecque en consistance
de manne ^ ..... . 226 parties.
Faites selon l'art.
» La dose de ces médicamens est d'une once par jour
prise en deux , ou quatre ou huit doses , à des intervalles
de temps égaux ; il en faut ordinairement six onces pour
chaque traitement. Ces formules , exactement copiées sur
la Gazette de santé , laissent quelque choses à désirer.
Quelque confiance que M. Lepère ait dans les lumières de
ses confrères , il aurait pu entrer dans plus de détails \ il
aurait même peut-être du spécifier ce qu il entend par la
consistance de manne , et indiquer le moyen qu il emploie
pour amener le baume de la Mecque à cette consistance.
>) Une second^ difficulté se présente pour Vexécution des
formules de M. Lepère , quil prescrit dans sa mixture li-
quide de l'extrait pilulaire de safran. Cet extrait n'est pas
#oluble dans lc& résines , et pour qu'il puisse faire partie
• -»
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 2^gB
éd^ la mîxtnrc , il faut iiécessaireiÉiéiit qu'il sôît dissous dans
ua véhicule, aqueux ou aleôholiqne. M. Lepère aurait dû
indiquer k nature et la qualité de ce véhicule. Je ne doute
pas que M. Lepére né s'empresse de réparer au plus tôt
ces omissions.
» M. Godefroy, ayant eu occasion de remarquer que des
pihiles dans lesquelles il entrait du baume de copahu et du
savon médical se faisaient avec facilité et ne ressuaient
jamais, crut devoir examiner l'action des alcalis sur le
baume de copahu 3 jl fit les essais suivans :
Premier essai.
^)) Deux parties de baume de Copahu ei une partie de les-
sive des savonniers furent mêlées ensemble dans un vase de
faïence. Le mélange , remue avec une spatule , devint d'un
blanc laiteux . prit promptemént de la consistance , et au
bout de deux heures était assez solide.
Deuxième essai.
» Cette facilité desaponificïition m'engagea à essayer, avec
une proportion plus faible d'alcali , quel résultat j'obtien-
drais , mon but étant d*altérer le moins possible le baume
de copahu ; je mêlai ensemble cinq parties de baume et
une de lessive des savonniers , j'agitai le mélange , il ne de-
viA pas aussi laiteux que le premier , et ne'prit pas aussi
promptemént de la consistance \ cependant , au bout de
trente-six heures , il fut assez ferme pour pouvoir être ré-
duit en pilules. Cette masse conserve une demi-transpa-
rence , et n'est pas aussi opaqiv^.que le savon médicinal.
Troisième essai.
u'Enfin je mêlai sept parties de baume de copahu avec
une partie de lessive des savonniers ; ce mélange , agité
souvent dt exposé pendant plus de dix jours à l'action de
l'air , éprouva une teinte de saponification , il prit la con-
sistance de miel éjpais , mais il ne devint pas assez solide
pour être réduit é^ pilules. Il pourrait servir d'excipient
pour incorporer des poudres.
» Ces différens savons conservent toujours l'odeur du
baume de copahu, mais elle est moins forte -, les pilules
faites avec le deuxième essai ne se ressuient pas , et elles
/
^94 ' BULLETIN DES TRAVAUX
peuvent s^aromatiser avec des essences telles que celles de
fenouil , de meuthe , d'anis , etc.. J'ai préparé avec un gros
du mélange et une goutte d'huile de fenouil douze pilules ,
qui , depuis huit jours qu elles sont préparées, ont conservé
leur odeur et n'ont pas humecté le lycopode qui a servi à
les envelopper.
Quatrième essaù
)) D'après l'assurance que M. Lepère a donnée de la so-
phistication du baume de copahu par l'essence de terében-
thine^j^ai voulu savoir si , dans le cas où l'odeur n'aurait pas
décelé ce mélange, l'action de la saponiBcation pourrait le
déceler. Â cet effet, je mêlai quatre parties de baume Ae
copahu , une partie d'essence de térébenthine et une de
lessive des savonniers. J'agitai le mélange qui répandait
une forte odeur de térébenthine. Ce mélange n'eut. pas
l'apparence laiteuse des essais n^. 2 ; cependant il y eut
bientôt un commencement de saponification , le mélange
était un peugrumel^, et il parait que la saponification com-
mença à s'opérer sur le baume de copahu au milieu de l'es-
sence , sans pour ainsi dire que cette dernière y prit part.
Cependant , après vingt-quatre heures , pendant lesquelles
le mélange fut souvent agité , j'obtins une masse assez fer-
me , mais cependant moins consistante qu'avec le baume
pur. L'odeur de térébenthine était un peu affaiblie , Ait
que Talcali eût réagi sur l'essence , soit que l'air en eut
dissipé un peu.
Cinquième essai.
y> L'action que la soude exerce sur le baume de co-
pahu et la modification qu elle apporte à sou odeur me
firent penser que le baume de la Mecque en consistance
de manne de M. Lepère , ^ pourrait être un savon rési-
neux. Comme le baump dé la Mecque pur est assez rare
et que la térébenthine a beaucoup d'analogie avec ce bau-
me , à la pureté duquel M. Lepère ne semble pas d'ail-
leurs attacher une aussi grande importance qu*à celle du
baume de copahu , je mêlai ensemble deux parties de téré-
benthine et une de lessive des savonniers. La consistance
de la térébenthine fait que le mélange est difficile à opé-
rer , et on ne pourrait en venir à bout si l'on n'avait soin
9 f
DE LA SOCIETE DE PHÂKMAGIE. 2g5
de remuer la térébenthine dans le vase où. doit se faire le
mélange de manière à ce que toute la surface du verre en
soit enduite. Le mélange uDcfpis opéré, la masse devient
blanche et le mélange devient plus liquide queia térében-
thine ne Tétait. Il ne tarde pas à reprendre de la consistance
au bout de vingt-quatre heures , il est plus consistant et a
la ténacité de la glu.
Sixième essai.
)) Quatre parties de térébenthine et une de lessive des
savonniers , mêlées ensemble avec la précaution ci-dessus
indiquée , se sont saponifiées et ont acquis la même cou-
leur et consistance que le précédent mélange*
» Ces savons conservent Todeur de la térébenthine , mais
modifiée. On peut , en ajoutant peu à peu de Teaù et agi-
tant vivement , faire absorber à ces mélanges plus du dou-
ble de leur poids. La liasse qui en résulte est plus ductile;
mais, par le repos , Teau se sépare , entraînant avec elle une
grande partie de Talcali. Cette liqueur séparée du savon ,
saturée par un acide , lîe donne pas de précipité j ce qui
prouve qu'elle n*a pas dissout de la masse savonneuse. ^
» Le savon de copahu au contraire se dissout entièrement
dans Teau facilement , et presque aussitôt que la combi-
naison est opérée. Cette solubilité pourrait , au besoin , faire
reconnaître la sophistication du baume de copahu par la
térébenthine , parce que le savon de térébenthine étant in-
soluble, on aurait un résidu qui ne pourrait se dissoudre.
DjÉprès ces faits , il est constant que le baume de copahu
d^Pommerce peut être pur , et que Ton peut s'assurer de
sa pureté par i'alcohol d'une part , et d'un autre côté par
son mode de saponification et la dissolution du savon dans
l'eau. Il n est même pas nécessaire que le savon soit solide
pour le dissoudre ; on peut le dissoudre dans l'eau un
quart d'heure après. avoir mêlé le baume avec la lessive ,
si l'on a soin de remuer continuellement le mélange.
)) En attendant que M. Lépère indique les moyens d'exé-
cuter ses formules qu'il a rendues publiques , les prati-
ciens pourraient essayer l'emploi du mélange n^.'a , feit
avec cinq parties de baume et. une d'alcali ^ on pourrait
d'ailleur-s ajouter à ce savonule de l'extrait de safran , des
essences , etc. , selon qu'on le jugerait convenable. »
agô
BULLETIN HZS TRAVAUX
NOTICE
Sur la sangsue (officinale , sa reproduction aux AntiHes^ etc. ;
V
Par M.-J. AcHÀno, pharmacien du roi à la Martinique ,
Communiquée à la Socié^' de.pharmaicie de Paris, par M. Gauthier, phar-
macien de S. A, R. Madame.
On trouve à la Martinique , et sûrement dans les autres
lies de cet archipel , une petite sangsue qui n*a rien de
commun avec celle dont la thérapeutique retire partout de
si grands avantages-, il y a aussi plusieurs espèces de ces pe-
tites sangsues indigènes dont la principale se rencontre
fréquemment sous les paupières et dans les fosses nasales
du crabier des montagnes (^ardea^i^irescens) ^ et dont
M. Guyon, chirurgien-major des troupes de la lV|artini-
que , a donné la description (i).
On avait paru croire que ces sangsues indigènes pour-
raient remplacer pour l'usage de la médecine, celles qu'on
fait venir de France à si grands frais. Mais les essais qu'on
en a fait à diverses époques , et notamment ceux que
M. le docteur Le Fort, médecin du roi, a vainement tentés
dans ces derniers temps , ne laissent désormais aucun es-
poir à cet égard ^ et mettent hors d^ doute que ces sortes
de vers ne mordent point sur la peau de l'homme. Jj^
Venu à la Martinique en i8l4, je ne tardai point à W^
percevoir combien il était difficile de conserver dans ce
pays les sangsues que nous apportons d^Europe. Jen'ima-
ginais alors d'autres moyens pour cçla que de les garder
dans de l'eau , de changer de teinps en temps cette eau, et
d'y mêler du chien-dent , de là paille sèche , de la mie de
pain , etc. , etc. Tout était inutile ; elles mouraient quel-
quefois par centaines en peu d'instants, cela surtout dans
les temps orageux et lorsque les ven^s étaient au sud. Le
temps n'a fait que me confirmer ces premières observa-
tions ;, et j'ai , en outre , remarqué que ces animaux sont
(i) VoyeK le cahier de là Revue encyclopédique^ mois de janvier i8aa«
PE LA SOCIETE. DE PHÀHiUACIE. a^J
niQÏns^ujeU a périr au bout de huit à dix mois de colonje \
que lorsqu'ils y arrivent. ... :, l
Enfin , après bien des essais et des tàlonnemens înfruç-,
tueux , je m'arrêtai aux moyens qui ont le plus de rapport
et d^analogîe avec les lieux et milieux danslesquels lès sang-
imes naissent , croissent et se multiplient en Europe , et je
com.men€ai. vers la fin de iSaa, de concert avec M. le doc-
teur Le Fort,\une série d'expériences dont je me contente-
rai dé relater dans ce motneiitles. pHiKnpalës^
Je plaçai au fond d'un grand vase de terre vernissé , de.
la contenance de 5o à 60 litrçs^ iJne quantité 4'argil^ decé
pays , en consistance de pâte molle , de manière à ce qu^il
y en eut environ dix centimètres d'épaisseur. Je choisis
parmi les sangsues que je venais de recevoir deux cents drs
plus grosses, ayant soin qu'il s'en trouvât de grises et de .
5irertea( celte dernière variété en plus grand nombre ) , et
après les avoir mises dans le vase , Je couvris ce dernier '
d'tine forte toile , ayant soin d y verser un. peu, d'eau tons
les deux ou trois jours afin d'entretenir Targile dans^ le
même élat d'humidité. M'étant aperçu au bout deqiiielque
temps que ce moyen réussissait parfaitement à la conserva-
tion des sangsues , puisque je n'en perdais que quelques-
unes par-ci par-là, je divisai dans des vases garnis d'argile
les autres sangsues que j'avais jusqu'alors tenues dans l'eau,'
et plusieurs mois s'écouièrcbt sans que j'éprouvasse de
pertes sensibles. En visitant mes vases ^bus .les trois jours,
j'y trouvai tantôt une, tantôt deux et quelquefois trois sang-
sues qui étaient venues mourir à la surface de Targîle , et
presque jamais je n'en ai trouvé dans riniérîeur où je fouil-
lais de temps en temps.
Il pàrattque lorsque les sangsues sont malades elles vîen-
k la surface de l'argile pour y respirer plus à l'aise, et c'est
H qu'elles, meurent le plus ordinairement , ee dont je ne
cesse de me convaincre jo^rneUement.
Mais un objet qui m'était échappé , et dont la lecture du
Journ. desscienc. nicd.x du moîs.d'ayril dernier, par M. le
Noble , médecin en chef de l'hospice de Versailles , m'a
fait apercevoir , c'est celui de cocons en tout conformes à
ceux décrîls par ce médecin , que je trouvais quelquefois
XP. Année, — Juin i89.5. î40
«.
398 BULLETIN DES TAAVAirX
aa miliew et même à la snrfaca de Targile , et que Reje-
tais , crovant qii^ils étaient formés par qaelqnes insectes qui
s'étaient introduits dans mes réservoirs; et comme j'en ayai^
onvert plusieurs dans Fintérienr desquels je n^avais troavé
qu*uiie matière gélalineuse et line eau sanguinolente « il B9
mVtait jamais venu à Tidée qœ ces œufs (1) fusseni pjro«^
duits et travaillés parlessaB^ues, quej*avaiatodijoars cvoei
vi vi pares, d'après ce qm'en ost dit les aolenra même lies pku
mîôdemes.
' Jen'ens donc rien deplos pressé, après avoir lu Farticle
de J^I, Koble , que d'aller visiter mes réservoirs , et j'eus I4
satisfaction de trouver trois œufs dans l'ar^le.du premier
vase qui m'avait servi d'essai prioiitîf. M. le docteur Le Fort
vint les examiner» et , en sa présmce, ces œufs fureBt pli»
ces avec soin dans un bocal & demi->p)ein d'eau, et tomb^
rent an fond au bout de quelques minutes (■ c'était le aq
juillet dernier). Je m'aperçus , au bout de x5 jours , que
rcxtrcmité d un de ces œufs s'allongeait en forme de ma--
meloa , et le surlendemain je vis en sortir par cet endroit
un filament qui paraissait se mouvoir, Je retirai l'œttf de
l'eau , et Tayaut ouvert avtsc soin par le DM>yen de eicesMix
très-pointtts, j'en retirai trois sangsues trèè-}»etites de
couleur de chair, transparentes, ayant dans lenr plos
2;rand allongement trois centimètres de longueur et grosses
à peu près comme une forte corde de violon \ la matière
^ adhérente à rcxtérieur de l'œuf ressemblait à de la gélatine^ il
s'y trovvaitde plus une eau de consistanGe sirupeuse , ayant
une légère odeur ammoniacale. Les deux autres ceols fureat
ouverts , et je n'y vis qu'une matière, à l'odeur prës^ en
tout semblsble à celle que j'avais trouvée dans les œuft
que Rejetais en premier lieu-
Ces trois sangsues furent immédiatement après mises
dans l'eau , où elles nagèrent eu s'allongeant et en se rac-
(1) CVït ainsi qur je nomtnrnii «lêMNrmûs les rocoB9.
J
€Oi;ircîssam à leur manière. Deux, vivent encore ci n'ont
pris qu'un faible accroiseçmetit; ell^ ont cepeiidaut aeqaM
lu, couleur verte de leur espèce* Je coasérve dans ralcohol
celle qui «At marie lin mois; après<, , ,
Depuis lors ^. j^ai.fait consiraif^ iftne très-grande cuve ea
tioi&y. autour et ^u-dessuy de laquelle ^*ai, pratiqué des ou-
verture;» grillée^ où >ae trouvant céuuied juftqu4 près tte>
deux mille sangsues^ el jç vois av^o plakir qu^elles y multi-'
plient considérableiSientk II e3t à dbsecver quenelles qui^
après leur sortie de Toetif^ demeurât dans Targile^ gros«
sisseui beaucoup: plus vite q^e celles que je conserve dans
l'eau. Cela tient peut-être à ce <ju elles y trotjivent une
DQurntu^je plus, abondante , mfris plus prabableoient un
abri efficace conlte Tinâttence nuisible de climat^ mais
eela n empècbe pas quil àe faille au moins ujû^ an avant de
poqvoir les faire servir. le fixe appiroximativement ce ter^
me par Taccroissemeat de celles qui ont d^à près de trois
mois 9 ei qui .41'ont acquis que la' moitié de la grosseur
qu'elles avaiept eu naissant.^ Quoiqu'elles coinmenceat à
piquer lapeau^ ell^ ne souit pas asséai fortes pour remplir
rindication qu'oa $e propose en le» eobplojaal.
Mainteuaut que la reproductieiâ des sangsues par les
QSufB est connue , 1^ question est de savoir cotomeut se.
trouvent formés danslargite ces mènies œufs. Lé voîeî.. .
. La sangsue reiïd d'abord un corps ovoïde.dê lai g^s^eac
d'tin noyau d'olive » ayant la couleur d» ti^s.u mftiseulftîre ^
recouvert d'unop^licule ai mince que le mpiudt^ touebec
la détruit (&):.
. Ce oorps.se tf 0uve, îm)xi)édiatéi»eni après «a sortie^ recoun
vert d'une bave d'un blanc de neig^ que la sangsue répand
tout autour, et. qui , en se desséchant, prend la consistance
et l'aspect de l'épcftge fine.
'■' "T
(i) Ten conserve un pareil dan» Talcohol, qui a été relire de moxi
i^e'^erroir, en présence de M. le cheyalier de Moncroii^, et etaminc par
MM. Le Fort, hcpey, Guyon , etc. , etc.
f '
3oO BULLETIN DES TKAVAUX
Celle bave , avant d'être entièreqaeut desséchée , pfé*
sente à la loupe des mailles de forme bexagone , s'entrela-»
çant plus ou moins régulièrement. Ces œufs , ainsi recoa<«
vertSy mettent le germe de Fanimal â l'abri de touf danger^
et ce n'est qu'au bout de vingt à vingt*cinq jours que les
sangsues en sortent par les petits trous pratiqués aux deux
extrémités , que Iji nature semble avoir plus amincis que
le reste du corps de Tœuf , et qui se détruisent naturelle-s
ment lorsque l'époque de Tédosion arrive.
M. Repey, chirurgien-rmajor de la Vesiàle j qui est
venu plusieurs fois visiter mon vivier (i), a vu extraire six
sangsues d'un œuf qui était déjà percé à une de ses éxtré-
miles, ce qui porterait à croire qu'une ou plusieurs en
étaient déjà sorties. •
Le désir de mieux observer le travafl des sangsues et
d'en suivre le développement , m'avait suggéré l'idée d'en
placer une douzaine dans un boeail de verre avec une cer-*
taine quantité d'argile \ mais au bout de quatre jours la pa-
roi du vase était tellement enduite de cette matière , qu'il
était devenu impossible d'apercevoir ces animaux , comme
si l'instinct aussi leur imposait l'obligation de dérc^r a la
lumière tous les actes^qui ont trait à la reproduction. Quoi
qu'il en soit, maintenant que les résultats de mes expérien-
ces sont bien certains , que j'ai trouvé le moyen de conser-
ver aux Antilles les sangsues d*Europe, que ce moyen de
conservatibn est en même temps un moyen infaillible de
reproduction pour ces animaux préeieux, je me fais un de*
voir d'en publier le procédé pour l'utilité publique, et pour
mettre les savans'à même de vérifier ausâ un point d'hi-
stoire naturelle qui n'est plus douteux pour moi.
Fort-Rdjal^ le a npvaiJire i8s3.
(t) (Te»! ainsi que plnsienn persomies «lat U boatê de nommtr fliom
rmserroir.
DE LA SOCIETE DE PHARMACIE.
3oî
m%»%»»>%%W»»»»%%»»t»%» «Mm »%%%%1^%%»%%<
USTE DES MEMBRES COMPOSANT LA SOCIÉTÉ p£ PHARMACIE
DE PARIS. ^ Année i8a5.
Membres résidons.
MM.
Baget.
Blondeau.
Bo^SSEX..
BoNÀ$TaE.
BouDET , oncle.
BouDET , neveu.
Bouii^'On-Làgeangs»
BOULLAT.
BouRikf.
Bouthon-Gharlaild. '
BussY.
Caillot*
Cadet db Gassigourt.
Cavektou.
Cheheau.
CHEYALLISa.
Clarioh.
Dakzel.
Delokdrs j aîné.
Derosite , atné.
DdBLAiTG , jeune,
Dorey.
dubx>zier.
Faguier.
Fée.
GODEFROY,
GuiART,
MM.
GuiBOURT.
t
GuiLBERT.
Henry.
Henry , fils.
Hernasdez. )
HaiKQUE DB FAULQinE0<
HOTTOT.
Labarraqve,
Lauqie#.
LeMAIRE - LiZ AUCOIJ^*
lodibbrt.
Marchand.
Martin.
moringlane.
moutillard.
Para.
Pellerin.
Pelletier.
Petroz.
Planche é
Raymond.
Robinet.
robiquet.
Séguin.
soubeiran. >
ITassart.
Vire Y.
I* «# ^
3oà
BULLETIN D^ TBAVAUX
Mtntbres honoraires.
MM.
MM.
Cadet-De-Vaux.
Caubet.
Deluhel.
Dktsux.
1
>
Laubeet^
Mabgueron..
Vauqueli».
2anetti.
Membres associés honoraires^
MM.
1
MM.
Ajjbbbt , médecin du roi. *
O. Chaptal, de ftnslitut.
Chaussier , Id.
Dabcbt ) Id.
Desfontaihes ^ Id.
Gat-Lus5Ac, /rf.
DE JUSSIBU y Trf.
Jadelot, médecin desen&ns^
O^ DE Laci^edb, de rinsdtuU
Proust , Id.
RlFTAUT.
Thekari^, de l*Instîmu
Welther.
9
Membres
associés.
MM.
MM>
Dumas.
Fl*VÉE.
FoUBNSBET.
Gates.
Hetlbr.
Lassaigve.
MlQTIEL.
Patrix.
Payen.
Roter.
Membres correspondons nationaux.
MM.
jibrahoMn , r GhRumont.
jiccarie , iî Valence.
Astier^ & Toulouse.
Bocon , à Caen.
Barbier^ à Amiens.
Bergeron , à Issoudun.
Bertrand y i Strasbourg.
Bertucal , à Dugny.
Bezu « à Bouibonnc.
MM.
BouJbgrtfy à fvrettx^
Braconnoly à Nancy*
Cap y k Lyon.
Ctemandoty à Arras.
Courdemanche , à Caen.
CouuenAelj k Groslay.
Corrioly k Clichy.
Covi&eaux.
Ddaroehe , à Bergerac.
HB LA, . SOtuÉTK DB PHARMÀCIB. 3o^
Suite ies cùIfTespondant nationaux*
MM.
J^kif^u^j à Evreux*.
Delpech , à Bourg-^Ia-Reine.
Deschamps , à Lyon.
DiP€ , à Mont-de- Marsan.
DubUc aine ^ à Rouen .
Dulong , à Astafort.
Duportal, à Montpellier.
JOuprajr , au Havre.
Ferrary y à SaînvBrieux.
Fougeron , à Orléans.
Frémy^ à Versailles,
Gàvinety à Lyon.
Germûm , à Fdcamp.
Gessardy à Rouen.
Godefroy , à Caen.
Guillemain , à Rennes.
Guillérmond y à Lyon.
Hecht , à Strasbourg.
Hectot y à Nantes.
Houton - Labillardière , a
Rouen,
/iit , à Lyon.
' MM.
Lecustàn jeune» à Tàrbes,
Idmousm-Lamothè\, à Alby,
Lwréy au Mans.
-Co^e , à Bordeaux.
Magnes , à Toulouse.
Massonfour , à Naney,
Melurson , à .
Mérat'Guillot » à Auxerre.
Mercier y au Puy.
Moulïllard\ à Commercy.
Oppermann , â Strasbourg.
Opoix ,. à Provins.
Pûyssé\ à
Pefif , à Corbefl.
Poutei y à Marseille.
Prempain , à Argentan.
Ragon,
Reynard , à Amiens.
Rezat\ à Rémi remont»
Robert , à Harfleur.
Salaignac \ à Rayonne.
5ai^e , à Saint-Pianc^rt*
«/uZÊia - Fontenelle » à Nar- ^SeruUas , à Metz.
bonne.
Lapostolle , à Amiens.
Lartiguà y à Bordeaux.
fjaudfii , à Bordeaux.
Lecantus ,.à Orléans.
Leçanu , fils.
Spielmann , à Strasbourg.
jtessier , à Lyon.
Fergne , à Martel (Lot).
FUiajan , à Marner s.
Willetj à Nancy.
r
Membres correspondons étr^gers.
MM.
JBaap , à Vevay , en Suisse.
Benhoff\h Rureroonde.
Branacs , à Saizuften.
Gi/ifii , à Turin.
MM.
CoUadon , à Genève.
Dandolo , à Véré , pr. Milan.
Fernandès ^ à Madrid.
Fodera , à Palerme.
i .
3o4
BULLETIN DES TRAVAUX y ETCé
Suàe des correspondons éirangers.
MM.
Garriga^ i Madrid.
Geiger , à Heidelberg.
Hermstœdt , à Berlin.
Kimhoff^ à St.-Péiersbourg.
Lamveremberg , à Amstcr*
dam.
Lansbergj à Aix-la-Chapelle.
Laifiniy à Tarin;
Lerojer , à Genève.
Lewenaa , à Vienne.
LowitZj à Sain^Pétersbourg.
'^Madon , à Genève.
Monheim^ à Aix-la-Chapelle.
Moretd , à Milan.
iVcffj d*Esenbeck^ à Bonn.
Ortéga , à Madrid.
P/fl/î , à Kiel.
Peschier^ à Genève.
Person , en. Allemagne.
MM.
Picpenbnngj k CartitrarJC ^
en Hes^.
P repetit , an Sénégal.
Prescot y à Londres. .
PuUy , à Naples.
Schaub, à Hesse-Caasel.
Schurery à ^Berlin.
Strating^ à Groningne.
Schumaclier ^ âCoblentz.
Taddey , à Florence,
Trommsdorff y à Erfart.
f^an^Mons , à Bruxelles.
Verhert , à Anvers.
yesirumb , à Hameln.
^. f^ogel , à Munich.
yogel y à Rosiock.
TVormaer , à La Haye.
Tf^urtzery à Bonn.
ARTICLE tg DU TITUE a DU RÈGLEMENT.
Les associés libres et correspondans sont invités à en-
voyer à la Société leurs observations pai*ticulières , des
extraits d^ouvrages nouveaux , des rapports des séances
des sociétés savantes auxcjuelles ils peuvent assister , enfin
à mettre la Société au courâat des progrès de Tart phar-
maceutique.
H ERRATA.
Page 318, ligne i3 , au lieu de lactescente , lisez : Hntescente.
Ligne ao de la même page ; du protozide, lijtez : de protosyde.
Page 336 , ligne 6 , S. tMichel , Usez : S. Mibe).
PARIS. —^IMPraMERIE Dfe. FAIW, RUE RACINE, PLACE DE L*0Dé0^.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
N". VII. — iv: Année. — Juillet iSaS. ^
as
ANALYSE
Des racines de dompte-uenin ;
Par H. FENEtrLi.E| pharmacien à Cambrai^.'
La. découverte âe rëmétine dans Fipécacuanha par
M. Pelletier > celle plus récente du même principe dans
plusieurs violettes par M. BouUay , m'ont déterminé à faire
des recherches sur les racines de dompte-venin , ancienne-
ment employées comme vomitif et dans Fljiydropisié.
M. Pelletier , sous le nom d'ipécacuanha Liane , a déjà
analysé les racines du cynanchum ipécacuanha , apparte-
nant comme le dompte-venin à la famille des apocynées •
îl y a rencontré , entre autres substances , un corps qu'il a
regardé comme identique avec la matière active de Tipéca-
cuanha 5 mais , à cette époque , ce célèbre chimiste avait
décrit > sous le nom d'émétine , un principe coloré qu'il
reconnut ensuite ( voyez Ann. de ch. et de pky. , tom. 24 \
pag. 180 et suw. ) pour une combinaison d'un corps pré-
sentant à un haut degré les réactians alcdines d'un acide
et d'une matière colorante»
XP, Année. — Juillet i8a5. ar
3o6 JOURNAL
Depuis ranàlysedont nous venons de parler, aucunes ex-
périences, que je sache du moins , n'ont été faites sur ce vé-
gétal. Dans le travail dont je vais rendre compte Recherche
à prouver^ qu'il n^ a pas similitude eiitre la matière vomî-
trice de l'ipécacuanha et celle de Tasclépias.
* Analyse.
f
Les racines de dompte-venin qui ont servi à mes essais
étaient sèches ; elles ont été lavées avec soin , pour enlever
un^e portion de terre qui adhérait è ses fibres , et ensuite
contusées dans an çiortier.
i*. On a fait bouillir pendant quelque temps , à plusieurs
reprises , une certaine quantité de racines avec de l'eau dis*
tillée : la liqueur filtrée bouillante s'est troublée par le
refroidissement *, elle a laissé déposer une substance d'une
teinte jaune sale, que nous avons trouvée formée xi'amidon,
autre corps sur lequel nous aurons occasion de revenir.
La liqueur essayée par les réactifs se comporta comme
il suit : elle rougissait le papier de tournesol , précipitait
abondamment l'acétate et le sous-acétate de plomb , donnait
des dépôts avec l'oxalate d'ammoniaque et le nitrate d'ar*
gent , ainsi que des précipités floconneux avec l'alcohol et
l'infusion de nois de galles^ La potasse caustique avivait la
couleur de cette décoction , l'acide nitrique la troublait; la
solution de gélatine n'indiquait rien , enfin l'acide annonçait
la présence de Tamidon , et l'action était plus sensible dans
celle qui n'avait point été filtrée.
%^. Pour isoler les divers principes , nous avons com-
mencé à précipiter de suite par l'acétate de plomb \ le
précipité pris sur un filtre fut ensuite décomposé par
l'hydrogène aulfaré , et nous nous assurâmes que nous
avions a faire à de l'acide malique et i du malate de chaux.
Le liquide, d'où le dépôt précédent avait été extrait,
fut privé de son excès d'acétate de plomb par un nouveau
«
DE ÏRARMACIE. ^qh
courant d'acide, hydroiulfuriqae , et évaporé à une dopco
chalepr. On traita cet extrait par de l'alcohol d'une densité
4e o,8a4 ; celui-ci laissa indissouie une matière brunâtre
insipide , inodore , soluble dans l'eau , se transformant ei
acide oxalique par l'acide nitrique , et dont la nature ert
celle du mnqueux.
La solution alcoholique fut distUlée et ensuite mise à sic-
cité ; reprise par l'eau , elle abandonna une espèce de ma-
tière résineuse , dont l'existence avait été reconnue dans le
précipité da la décoction citée plus haut , combinée avec
1 amidon. Ce corps qui isolé est peu soluble dans l'eau
le devient au contraire à l'acide des autres prindpea • et
comme il est fusible , il se sépare pendant l'évaporation 'et
paraît à la surface du liquide avec un aspect incisé. Pour
étudier ses propriétés , je le traiterai par là magnésie cal*
qinée, et le dépôt par l'alcohol ; mais la liqueur n'offrit pa.
d mdice d alcalinité ; desséchée , cette substance recouvrait
la capsule à la manière des vernis. Sa couleur est brune •
elle est insipide , inodore , translucide , fuisible à environ
65' du thermomètre centigrade ; mise sur les charbons rou-
ges, elle se détruit avec flammes , en répandant une odeur
assez agréable , sans laisser de résidu. Chauffée en vase
clos , elle donna Jes mênïes produits que les matières végé-
tales. Elle se dissout dans l'alcohol , l'éther et les huiles
volatiles; l'eau en prend environ rfr- Xes réactifs , comm»
1 acétate et le sous-acétate de plomb , l'infusion de noix de
galles, le sulfate d'alumine neutre , le pcotochlorure d'é-
tain , ne précipitent pas sa dissolution aqueuse. U potassa
caustique et le souj-carbonale de soude ne paraissant pas
la dissoudre. L'acide nitriqrie la change partie en matière
jaune , partie en^cide oxalique»
La solution aqueuse de l'extrait alcoholique , évaporée et
reprise par l'eao k plusieurs fois , pour isoler cette espèce
dé corps résinoïde , était foncée en couleinr j elle avait une
saveur amère très-prononcée, et une odeur nauséabonde :
/
3oii' . JOURNAL
elle fui traitée, comme Tindique M. Pelletîer^ouvrage'cîté) ,
pour obtenir Fémétine pure ; le produit de |la dissolution
alcobolique, qui était peu considérable , offrit une réaction
alcaUne^il ne précipitait qu'à peine Tinfusion 'de noix
de galles , mais bien Foxalate d'ammoniaque. Jugeant que
la propriété alcaline était due à de la potasse , j'en fils cal-^'
ciner dans un petit creuset de platine , à la chaleur d'une
lampe à esprît-de-vin *, la substance s'incinéra difficilement y-
et j 'obtins dies traces évidentes de potasse et de chaux.
D'après ce qui précède , voyant que la matière vomitive
de l'asclepias n'était pas analogue à celle de l'ipécacuanha ,
j.e pris tous mes produits , c est- à-dire' les eaux dô lavage
de la magnésie qui élafent colorées et amères \ et le corps
obtenu par l'alcohol (qui se trouvait de même nature) , que
je mis en digestion avec de l'acide sulfurique faible \ je sa*
turai ensuite par la magnésie ajoutée en excès , et je traitai
par le charbon animal ; la liqueur filtrée , desséchée à la
ohaleur. du bain-marie ^ fut réfpfrise par l'alcohol à 96"* aréo-
mètre centigrade , qui laissa les sulfates de magnésie ,
de cotasse et de chaux ; enfin , en abandonnant la solution
alcoholiqucàFévaporation spontanée,/obtinsune substance
saline, sans rudiment cristallin , d'une saveur amère , d'une
couleur jaune pâle qui attirait l'hqmidité de l'air. Dan$
cet état 9 prise à la dose de trois grains , elle occasiona
bientôt un makise général , suivi de nausées et de voniis-
^raens \ à une dose moindre , on éprouva une légère irri-
tation à l'estomac , qui fut suivie de sueurs et , au bout de
duelque temps, d'une évacuation alvine*
Ses propriétés chimiques ne sont pas très-saillantes ; elle
neparaît pas renfermer d'azote; elle est parfaitement soluble
daiis l'eau , l'alcohol et l'éther alcoholisé ; elle ne présente
aucun signe d'alcalinité. Sa solution aqueuse ne précipite
pas l'acélalç de plomb neutre , mais le perchlorure de mer-
cure , l'infusion de noix de galles et le sous-acétate de
plomb y occasîonent des dépôts ; le précipité par Tinfu-
i, . j
^DE PHA.RMACÎE. 809
sîon de noix de galles ne se fait poîiit instamanémczit ^îl m'a
semblé que les solutions de perstilfate de fer et de cuivre
prenaient par son contact une teinte plus foncée. L^acide
nitrique transforme ce principe en acide oxalique avec un
peu de matière jaune. L'acide sulfurique le cbarbonne.
3**. Les racines épuisées par l'eau le furent successi-
vement par Téiher et l'alcoliol ; ceux-ci dissolvaient de la
matière résinoïde , un peu de substance vomitive ., da
malate acide de potasse et un corps gras de consistance
presque cireuse , de couleur jaunâtre , qui par la potasse se
saponifiait avec facilité, l^n décomposant le jsavon par un
acide , les acides gras qu'on obtint étaient incolores , tandis
que la liqueur séparée par le filtre contenait du principe
amer ;
4°* J® fis distiller une portiop: d'^sclepias avec 4e l'eau ,
le produit était odorant et un peu louche ; il précipitait le
spu«-acide de plomb, il imprégnait la bouche d'une saveur
acre, il contenait certainement de Thuile volatile, indi-*
quée à l'avance par Todeur de la racine.
5^. On a fait macérei* des n^mes racines , non encore
soumises à l'action d'aucun agent , dans de l'eau distillée ;
la liqueur filtrée était brune, et elle présenta cela dé sin-
gulier de se troubler par l'ébuUition et de reprendre sa
transparence par le refroidissement , fait que j'ai constaté
sur le même liquide à plu^urs reprises et a des jours dif-
férena* Il fut évaporé à consistance d'extrait , la potasse y
décela la présence de l'ammoniaque , mais les acides sulfu-
rique ou phosphorique n'accusèrent pas celle de l'acide
acétique.
6**. . L'illustre Schéele a annoncé que les racines de
dompte-venin contenaient de l'o^talate acide de potasse et
de l'oxalate de cb»ux ^ je n'ai pu , ipalgré m^s recherches ,
reconnaître le premier sel ; le second fut trouvé à la manière
ordinaire recommandée par ce chimiste.
70. Des racines d'asclepias , traitée^ par lesagens dési^
• s
3lO jaURNA]>
gnës ci-dessos, furent mi ses en ébuUitioa avec une solution
de soQs-carbpnate de soude pendant une demi-heure ; après
ce temps , on jeta le tout sur un filtre*, le liquide qui pas-
sait était bruQ , il formait avec les acides un précipité co-
loré gelàtïneux; Tinfusion de noix de galles donnait lieu à
un précipité qui se redissolvait ensuite; Talcohol le coagu-
lait ainsi que le sucre , les sulfates de potasse, de cuivre >
d'alumine neutre, les eaux de chaux et de baryte , etc. La
solution d'iode avec Taddi lion d'un acide , occasionfiit upi
précipité bleu | c'étciit de Tamidon mêlé à l'espèce de gelée
découverte par M. Brac<mnot , qui se trouve ^ selon .toute
apparence, universellement répandue dans toutes les partie»
des végétaux , et à laquellô il propose le nom d'acide pec-
tique. (Voyez Ami. de chim. et de phys. Février i8a5 ).
B^« Les racines incinérées fournirent :
i*'.^ Du chlorure de potassium ;
a^ Du sulfate de pousse , des traces ;
3*. Du sulfate. ..'•.,. "j
4"*. Du sous-phosphate. . . | de chaux;.
5*^. Du ^ous* carbonate^ • . J
6**. De la silice.
D'après cette analyse, nous- croyons pouvoir .conclure
que la, substance vomitive du dompte- venin diilère de
rémétine , et que s'il est permis d'émettre quelques conjec-
tures ^ il est â présumer quP le principe émétique des
apocynées , fournissant des racines vomitives , comme l'a^-
alepias asthmatica , curassaifica ^ etc. , n'est point analogue
i celui de Tipécacuanha. . .
En résumant, les racines de Yasclepias vincçloxieum
ont fourni à Tetamen chimique :
I**. Ufie matière vomitive différente de l'écoétine 9
a". Une sorte de résine 5 • ,
3*. Pumuqueii;x;
4^. De U fécule \ ,
5**à Une huile grasse , de coasisjance presq.ue cireuse \
DE FHAHMACIE. 3tl
6*. Une httile volatHe ; :
7*. Une gelée (aoide pecliquede M. Bràçdnàbt) ;
8*. Du ligneux y
9^. Des malateft de potasse et de chattx -,
lo"". Silice j oxalate de cbatix et autres ^s hiiiiëî^nt.
REMARQUES
Sur tiisage^ du récipient donné par M^ AiiBLARai ftoar
TeMractiQn. des huiles essentielles plus itères queteaaj
Par M. DuBLAifc jeune- r
n^st nife qu'un instrument rëunisêô «sses de perfectiÀ
pour satisfaire à toutes les conditions autqueUés son usage
le destine , aussi Ton doit savoir gré aux personnes qui
s'appliquent A l'amélioration de ceux qui' sont employés>|
ou à Tinvention d'intrumens nouveaux propres & remplacer
arèc avantage ceux qui laissent quelque chose à désirer.
Personne n ignore que le vase qui sert à obtenir les
huiles esseutielles ^ et que Ton nt>mme florentin, à causis
de son origine , est employé depuis long-tçmps comme ré-
cipient dans la diftillationdes eaiix aromatiques dont on
veut séparer Tkuile. On peut reprocher a cet instrument
de retenir , adhérente aux parois de sa capacité I» plus
large , une certaine quantité d'huile qui ne pefH se réunir
à la surface du liquide à cause de la direction trop ellip*
tique des parois de ce vase ; mais, en donnant à ce récipient
une figure plusrégulfèrement ëonique, on réparerait faci-
lement cette défectuosité primitive.
M. Amblard à présenté à la Société de pharmacie la
description çt le dessin d'un récipient destiné à remplacer
eelui dont on s'est servi jusqu'ici. L'exécution de cet in-
strument est ingénieuse y et.son application peut être par-
fois utile; mais puisque M. Attdylard, lui-même , eh ap-
3ia JOUKNAL
pelle à rexpërience du scia de démontrer le mérite de son
invention , c'est encore rendre hommage à son désintéres-
sement en rapportant des expériences qui impliquent né-
gation (ponr les cas indiqués) désavantages proposés.
M« Amblard nous enseignera sans doute une manière de
faire qu^on apprend de Thabitude , et il excusera toutefois
nos renmrques dictées par le désir d^obtenir de lui des
renseignemens nécessaires.
Un de mes amis, ayant fait fabriquer, conformément au
trait qui en a été donné dans le Journal de Pharmacie
(mois de mai i8a5), Finstrument de M. Amblard pour
l'employer pendant la saison des fleurs , a distillé des fleurs
d'orangers pour en obtenir Thuile. Toutes les précautions
indispensables pour le succès de l'opération n'ai^ient point
été négligées. L'huile, sans doute trop divisée au moment
où elle arriva dans le tube , l'a traversé avec le liquide qui
la tenait en suspension , et s'est aUée réunir dans le vase
qui servait de récipient au tube.
Informé de cet essai infructueux , j'ai répété l'expé-
rience sur des roses , et j'ai eu le soin de ne point trop re-
froidir le bain du serpentin afin que l'huile , facile à figer ,
ne fut point retenue dans les conduits qu'elle avait à par-
' courir. Mon résultat fut semblable à celui de la distillation
"précédente \ l'huile , entraînée au travers de l'entonnoir et
du tube dans lequel il plongeait , s'éleva, rassemblée , à la
surfaee du liquide contenu dans le vase extérieur qui , cette
fois , était un florentin.
Ce qui «'est passé dans ces deux circonstances n'aurait
peut-être pas lieu si l'on agissait sur des substances plus
abondamment fournies d'hiiiles essentielles , ou dont ce
principe fût plus facile à coërcer • Nous avançons cette pro-
position, parce que M. Bussy, notre collègue, qui a rendu
un compte avantageux de l'instrumient dont nous n'avons
pas également à nous louer , a réussi par son usage«n opé-
rant sur des feuilles de menthe.
DE PHARMACIE. 3ïâ
Que notre jugement ne serve point à influencer celui
que Ton doit porter de Tinstrument nouveau proposé par
M. Amblard : , .
Optimus est orator , qui docet.
De quelques substances . médicamenteuses et tinctoriales
nouv^ellement usitées.
>
DU CAIîCH A-LAGUA.
Le Cachen-Iaguçn ou le Cancha^tagua du Pérou et du
Chili , qui nous a été donné par M. Caventou , est une
plante fort usitée conîme stomachique et amère par les
Espagnols américains -, elle est de la . famille des Gentia-
nées , et du même genre «que noire petite centaurée \ c'est
la chkronia ckilensis , Willd. , et la gentiana caclienlaguen ,
de Molina, ou gentiana perusfiana, plus petite que la nôtre,
mais plus àmère et fébrifuge.
Aux Etats-Uni^ on emploie la chîronia angularis de la
même manière ; on a dit^eces plantes : centaurium minus j
auro tamen mafus ( Ledélius).
r
t
GOUSSES ASTRINGENTES TINCTORIALES.
Quoique plusieurs plantes légumineuses offrent des fruits
purgatifs, il domine dans beaucoup d'autres un priucipe
astringent très-développé. Nous allons, en montrer un
exemple mêoie parmi les cassia, qui sont d'ordinaire laxa-
tifs ; quant aux fruits des mimosa ou des acacies , ils four*
nissent tous plus ou moins abondfenment des principes as-
tringens , tels que Yacacia vrai , le caté des Indiens et le
cachou.
On emploie à Tile de France, ou Maurice des gousses dé
cassia sophera ou cassia orientalis , sous le nom de graine
3x4 jouahal
de cassier , saroir, le^ coques comme ascriogenies , pour
précipiter en noir les dissolutions de fer , à la manière de
la noix de galles ; elles servent ainsi pour les teintures e&
noir , et on les importe en France pour le même objet. A
1 état frais , llntérieur de ces gousses contient un mucilage
assez eollant pour servir a recoller les porcelaines ou au-
tres vases brisés. Ces gousses sont de IsL grandeur et de la
grosseur du petit doigi ; brunes , cylindriques , contenant
des graines brunâtres.
II vient également des Indes orientales et de la côte de
Coromandel , de Gdcutta , des gousses marginées , apla-
ties , contenant deux graines ; elles sont élargies à Tendroi t
de la graine, et étranglées dans l'intervalle de celles-ci;
elles ont un pouce de longueur environ. La ccmleur est
brune cendrée et comme couverte d'une cendre grisâtre»
La graine , tjui est brune aussi , porte sur chaque côté
aplati , une raie circulaire jaunâtre, ainsi que le rebord de
celte graine. On trouve dans elles tous les caractères des
graines et des gousses de mimosa ou ^acacia. Elles se
rapprochent de celles du mimosa nilotica , qui fournit la
gomme arabique , et dont on tire aussi le vrai acacia. Il
paraît qu elles viennent de la mimosa cincraria L.
Ces gousses contiennent un principe astringent très-
abondant, et sont beaucoup plus capables que la meilleure
noix de galle de servir pour la teinture en noir; elles ea
donnent une magnifique avec les sels de ferj c'est pourquoi
on commence à en importer en France pour cet objet»
J. J. VltBT.
♦
DE PBA.RMAC1E. 3l5
LETTRE
.Aldressée à Hf. Bouuat , îun des Rédacteurs du Journal
de Pharmacie , relalwement à taclion dm, sous-acétate
d ammoniaque sûr le sulfate de magnésie ;
Pae m. GumotrnT.
Monsieur et très -honoré Qonirère^le n^. dWril du
Journal de Pharmacie contient ufi mémoire de IVL.Dulong »
phi^rmacien à Astafort , dans lequel il est dit :
« A propos de ces observations , je dois faire remarquer
une erreur qui se trouve consignée dans V Histoire des
if rogues simples de M* Guibourt, relativement à Taction d\^
sous^carbona te d'ammoniaque sur le sulfate de magnésie^.
H est dit dans cet ouvrage (article Sulfate de magnésie) :
« Poi^r è(re certain quç 1^ sulfate 4e magnésie ne con-
» tient pas de sulfate de soude , il faut en faire dissoudrç
» une certaine quantité y verser dans la liqueur un excès
» de sous •carbonate d'ammoniaque qui en précipite touie
» la magnésie et forme du sulfate d'ammoniaque soluble ^
» filtrer la liqueur , la faire évaporer dans un creuset d'ar-
» gent ou de platine , et chauffer au rouge. Si la liqueur
» ne contenait que du sulfate d'ammoniaque » le sel se vo*
» latisera en entier à cette température ; si elle contenait du
)) sulfate de ^oude qui n'a pu être décomposé par le soua*
» carbohate d'ammoniaque , ce sel restera au fond du créa-*
» set , et il sera facile d'eu constater les propriétés.
» On sait dans quelle erreur (dit M. Dulong) ce pro*
n cédé pourrait jeter celui qui , peu expérimenté , le sui-
V vrait exactement , puisqu'il ne remlirquerait aucun pré-
» cipité, ce qui lui ferait penser que le sel qu'il examinerait
V serai t toutentier du sulfate de soude. Pour être entièrement
» certain ^ ce dont au reste )C ne doutais nullement d'après
3l0 JOURNAL
M les expériences de M. Loockamp , que le sulfate de ma-
» gnësie n'est pas précipité , du moÏDs à froid , par le sous-
» carbonate d'ammoniaque , j'ai mis ces deux sels en con-
» tact après Les avoir fait dissoudre dans l'eaa; il ne s'j
» est pas fonné de précipité , aiuù que je m*y atten-
» dais , etc. n
Je ne suivrai pas M. Dnlong dans le reste de un expé-
rience et dans le procédé qu'il propose de sulflntuer au
mien ; je ne lui ferai pas remarquer que faire bouillir unc^
dissolution de sulfaie de magnésie sur le précipité que le
sous-carbonate d'amm6niaque y a formé , d'abord , est un
mauvais moyen de priver la liqueur du restant de U ma-
gnésie , puisque , au contraire , la cbaleur détermine la dé-
composition du sulfate d'ammoniaque par le sous-carbonate
de magnésie , et que le précipité fiott par dispartdtre en-
tièrement ( VMP le Mémoire de Fourerpy, j^rm. de Chimie ,
tome 2 , pages 3^4 ^' ^9^)- ^^is je crois pouvoir lui dire
que le sous-carbonate d'ammoniaque , à moins qu'il ne soit
conservé dans un bocal de verre hermétiquement fermé ,
passe peu à peu à l'état de carbonate bydraté, qu'alors îl ne
précipite plus à froid le sulfate de magnésie , et que c'est
peut-être là la cause de la différence denos résultats. Céite
observation et plusieurs autres, qui tendent à expliquer les
anomalies que l'on a cru remarquer jusqu'ici dans la pré-
cipitation des sels ammoniacaux par le sous -carbonate
d'ammoniaque , font partie d'un mémoire que je compte
publier incessamment. Je me borne donc à prier M. Dulong
de vouloir bien répéter l'expérience suivante :
Prendre losrammes de sulfatede magnésie dissous dans
) grammes de sou s-earbona te d'atu-
rent et ncHi eiOeuri , dissous dans
1er les deux dissolutions dans un
sunt pourque le mélange s'en lasse
loment la précipitation commence;
;nt et se trouve complète en quel-
- — — — g
DE PHABlMLACIfi. 3l7
ques heures; mais il vaut mieux rabandonner pendant
vingt-quatre heures à «Ue^mèiilie ^ alors la liqueur ne pré-
cipite plus par là potasse caustique. On la filtre , on la fait
évaporer dans un creuset de platine, et on chaufife au rouge ;
il ne rjBste ordinairement qu'une petite quantité d'oxide de
fer et quelquefois de ogi^*,o5 à ogi*-, lo de sulfate de niagné-
sie en partie décomposé par la chaleur.
Je crois être resté dans les termes énoncés dans Y Histoire
des drogues simples ^ et n'avoir pas commis une erreur eu
indiquant un procédé aussi simple pour reconnaître la pu*
reté du sulfate de magnésie.
Agréez 9 Monsieur et cher confrère , Fassurance d^Nma
parfaite considération , etc.
I
ACADÉMIE ROYALE DE ^lÉDECINE.
SECTION DE PHARMACIE.
I
Analyse des séances du second trimestre de Tan i8a5*
. L'importance et l'activité des travaux 5 loin de diminuer,
s'accroissent sensiblement et prouvent que les sciences phar-
maceutiques et chimiques marchent avec ardeur vers leur
perfectionnement , plus encore que les autres branches de
Fart de guérir. Nous ne dqnnçrons toutefois ici des notices
que des objets dont il n'a point encore été question dans
cejoumaL
M. Chevallier avait fait voir de la poudre de lycopode ,
de Suisse , contenant de 6 à 10 pour 100 <de talc qu'on eiv
sépare au moyen de l'eau dans laquelle celui-ci se précipite
comme plus pesant. Ls^ poudre de bois vermoulu , et aussi
le pollen fécondant de plusieurs arbres, conifères se mêlent
souvent au lycopode*
Nous pourrions entretenir nos lecteurs de la savaitte ana-
lyse faite par JVf. Vauquelin , .d'une nouvelle variété de
3i8 jounitâL
%
wolfrum , ou tûngstate de fer ( schéelin ferrifére des miné-
ralogistes). Le minéral pulvérisé a élé chauffé avec de la
potasse caustique dans un creuset de platine ; il a donné \
eu défalquant la silice et Talumine étrangère à la compo-
sition du minéral, fer 20,74^ , manganèse 5,^449 et acide
tungstique ^3,5 11 parties. La quantité d'acide tungstiquo
s^est montrée sensiblement la même partout, quoique la por-^
tion de-manganèse puisse être moindre. Le vvolfram perd par
une forte chaleur 4o à 46 pour loo. Dans cette perte, l'acide
ttingstique y contribue pour 3a,9i , le fer pour 49^0 , le
manganèse o,5a. Les oxydes de manganèse .el de fer don-
oantensemble46,945,racidetnng8tiqucdoitètrede73,855,
ce qui se rapproche de Tévaluatioii de Berzéliuç qui le porta
a 'j/\fi66. Les analyses de ce dernier et celles de Bucholz ,
de Deihuyart, n'admettent qu'un cinquième d'oxigène dans
cet acide , mais M. Yauquelin à trouvé que q|^ acide , sou-
mis à une forte chaleur , perd jusqu'à 20 et même 3o pour
cent. Notre célèbre chimiste a reconnu que dans cette mine
de wolfram , le rapport de i à 3 entre Toxigène desr bases
et celui de l'acide tungstique n'est pas exact.
MM- Henry et Guibourt offrent des observations utiles
sur la pommade de concombres d'après le procédé de Baume
qui ne réussit pas. Les parfumeurs pétrissent IVixonge de
^orc , durcie avec un quart de suif de veau, dans le suc de
concombres ; on répète sept à huit fois la môme opération.
Le suc étant séparé , l'on fait fondre à un feu doux cette
pommade. On facilite la séparation de l'eau et du paren-
ohyme enproj étant un peu de poudre d'amidon; on laisse
déposer et on passe.
D'après les mêmes membres , la poudre d'ipécaonanha ,
préparée par le triage à la main de la partie corticale, serait
moins active que celle résultante de la pulvérisation de
l'ipécacuanha brun ordinaire, d'où l'on sépare deux onces
par liyfé de résidi^ ligneux. MM, Bôûllay et Boudetsépareni
quatre onces de ligneux de leur poudre d^ipécacuanba pae
DE PHARMACIE. 3l9
livre. Dans une séance suivante , M. Pelletier rapporte que
les grosses racines de Tip^cacuanha gris lui ontfoumibeau-
f^oup plus d^éméHne que les petites racines et leur cheTelu ;
les raciiies rougeâtrcs sont aussi les moins actives selfon la
remarque de M. BouIIay •
À regard du beurre de cacao , MM. Henry et Guibour^
préfèrent le procédé d'extraction dé Jowe à celui de Dema-
chy -, le ter rage du cacao caraque paraît rend>^e ces semences
et leur beurre plus rance que dans le cacao des Iles ; celui--
ci , selon Baume , fournit plus de I^eurre d'une boime qua^
lité. Pour prévenir la rancidité de ce beurre due àFexpo-
sîtion à la lumière surtout , d après M. Planche , M. Gui^
bourt tient ce beurre dans des fioles à médecine boucbéer,
et à Tabri du contact de.rair/u>mme de la lumière.
M. Lemaire-Lisancourt , qui s'occupe avec succès de lût
matière médicale ,. présente de la gomme de Ifucaré de là
Martinique, ou de Tarbrc Spondias purpurea. Il appartient
à la fa.uiille des térébinthacées , comme racajoù pomme ,
Cassuvium occidentale , qui fournit une gomme également
brune et transparente, ainsi que le fait remarquer M. Virey.
MM, Boudet jeune et Chereaù , faisant un rapport sur la
distillation dés huilqs saponifiables , d'après un mémoire de
M. Bressy, médecin à Arpajon, n'ont point obtenu les résul-
tats que cet auteur annonce. Il disposait delà rhybarbe sur
un diaphragme ajusté dans un alambic contenant de Teaii
dansla.cucuibUe. Cette eau vaporisée par la chaleur pro-
cure une eau distillée d'adeur de raifort , mais n'entraîne
pas d'huile, ai|yi que le dit M. Bressy, quoiqu'une chaleur
vive et rapide en puisse enlever, surtout si le diaphragme
n'est pas trop éloigné de la surface île l'eail. Cependant si
Ton distille ainsi de la fleur d'oranger , selon rexpérience
de M. Henry, on obtient une eau plus agréable , plus facilu
k. conserver , mata qui ne donne aucune huile essentielle
de néroli, tandis que. celle-ci s'obtient toujours quand là
fleur d!orangei^ esi plongée dans l'eau de la cucurbifè.
#
t>
S:20 JOURNAL
Dans son important travail sur la précipitation de la ma*
' tière colorante des vins par le sulfa\e de quinine , M. Henry
a donné Foccasion de plusieurs remarques utiles à consi-
gner ici. Sur la demande de M. Virey, M. Henry annonce
que le sulfate de cînchonine produit également les mêmes
résultats que celui de quinine. M. Laugier présume que le
tartre peut décomposer aussi le sulfate de quinine dans le
vin, effet vérifié par M. Pelletier , qui a vu du tartraté de
quinine formé. M. Pelletier ajoute que Tacide gallique ne
précipite pas la quinine sulfatée , ce que font le tannin ou
les matières composant* le tannin ; dVilleurs Finfusum de
noix de galles contient , selon la remarque de M. Gaventou,
diverses bases capables d'échanga avec la quinine à Fétat
de sulfate. M. Yauquelin pense que ni la quinine ni la
çinchonine ne sont décomposées en se précipitant dans le
vin , mais bien unies à quelque principe. Tout le sulfate de
quinine n est point d'ailleurs précipité dans le vin ; la par-
tie non précipitée doit être y comme le présume M» Pelle-
tier V à Fétat de sulfate acide. /
M. Lemaire-Lisancourt présente une écorce amère don-
née comme un nouveau simarouba ; il présumée qu'elle vient
d'une malpfglua.
. MJM. Fée et Guiboufrt font un rapport sur des écorces
de quinquina adressée^» par M. Baska, pharmacien à Prague^
à M. Pelletier. Ce rapport avait été confié ^ depuis plus d'un
an, à M. Clarion qui , malgré son zèle prodigieux et si
bien apprécié , n'a pu y apporter sa religieuse exactitude.
Il résulte deis rëcherches-de nos confrères qpe les dénomi-
nations imposées par M. Baska sont souvent contestables ;
il attribue le quinquina noya km portlandia grandiflora de
Jacquin. Son quinquina piton de Sainte-Lucie serait aussi le
même que celui nommé dernièrement en Italie par M. Bré-
ra , quina bicolor^ écorce que M. de Humboldt rapproche
plutôt des cttipar/a .ou. d'une angusture. Une autre espèce
qui parait nouvelle est donnée sous lé nom de quinquina de
#
DE FH^ARIKIACÎE. Siï
ja CalHomie. La classification des qviiaquinas diaprés la cou-
leur «t lesibrmes de l'épîderme , proposée par M. Ba&ka,'
ii*est pas susceptible d'exactitude. M. Pelletîer , qui prd-
înetutie analyse du <yuiwaiïcofor, n'y a point trouvé de
quinine.
iVÎ. Masuyer , professeur de chimie à Strasbourg , avait
J>rôposé4'emploî du clilorute de ôhaùx (alors muriaté oxi-
géné ) contre le typhus dans les faôpîtftut ; il le faisait par-
semer entre les lits des malades leîs plus infectés , et dans
les amphithéâtres de dissection. Ce moyen ayaît pti^rdùit les
effets hs plus avantageux *, toutefois l'application immédiate
qu'en à &ite ensuite A^. Labarraque , à l'état liquide . sur
les matières en putréfaction , offre des résultats bien plus
impôrtans.
M. Henry fils,présente un travail exact et intél*essant sur
l'action réciproque dés acides hydrosulfurique et carbo-
tiique sur les carbonates et les hydrosulfates Contenus dans
les eaux sulfureuses. Il résulte de ses recherches que ratcidé
carbonique décompose les hydroaul&tes soit neutres , soit
à' l'état de, sous-sels' quand on prolonge son action. Cette
décomposition s'opère soit à chaud, soit à froid soils la
machine pneumatique, soit par un grand courant de gaz
acide carbonique pur. Les hydrdsulfaies neutres contenant,
d'après Bcrzélius, une quantité d'hydrogène double de celle
nécessaire à la complète saturation deToxigene de Tôxide
combiné Vsoii'^ irès-dédomposables. Enfin le résultat de la
décomposition de tous ces sels est la production de carbo-
nates el même de bi-carbonale^ , et la quantité d'hydrogène
sulfuré éliminée est proportionnelle à celle du carbonate
formé.
Dans un second mémoire aussi remarquable, M. Henry
fils a traité là question de la décomposition des c^rbonate^
parVacidé hydrosulfurique dans les eaux - d'Enghien. Il
conclut de ses expériences que, comme l'acide carbonique
décomposé touâ léé hydrosulfates sdcalins et celui de ma-
XI*. Année. — Juillet iSaS. aa
3)3 lOURHÀL
gnéiie ^ de même le gnz acide hydrosalfariqae pelii- agir
auati , mais ptas dificilement , sar les carbonates de potasse
et d^ soade , snrsatnrês mi neatres ; il peut même étiminer
entièrement Tacide carbonique et le remplacer daqs.ses
combinaisons ; mais il faut , pour cela , un courant d^ gaz
bydrosulfurique soutenu pendant long- temps. Dans son
action sur les bicarbonates alcalins, Façide bydrosulfuricpxe
forme d'abord ui» bydrôanlfatfi ^ et il y exista au^si un bi*
«arb(»iate , lequel n est décomposé que par Taction proloo*
géè de Tacide hydrosiïdfuFique. Les carbonates de cbaux ,
de baryte , n^éprouYcnt que fort pea d*altération par cet
.acide. Tous ces faits éclaircissent les 4»nses qui font que
Teau sulfureuse d^Enghien , après sa sortie de là source ,
ne contient souvent plus que des carbonates et perd sen-
siblement TbydcQgèiie ^ulfurq qi|i s^^chappe au mpment ou
elle sort.
IVI. Blondeau présente Texamen d'un fer oxidnlé titani-»
fere trouvé dans le département de Maine^^t-Loîre. Les
résultats en seront consignés dans le Journal. M. Laugier
n a trouvé ni cbrôme ni nickel dans cette mine quHl a lui-
même analysée avec son talent si remarquable.
M. Robinet continue ses intéressans travaux sur renmloi
des sels neutres dans les analyses végétales , et montre plu:-
sieurs dissolutions saliue^ qui refusent de prendra dVutres
matériaux en dissolution. IVI. Vanqnelin fait anssi remaiv
quer à cet égard que Tabsence de Tair dans les eaux cbar-
gées de sels peut être une cause qui les empêche de se
charger de principes colorans. De mèmç , Tàlcobol coloré
des thermomètres perd sa couleur , et la reprend lorsqu^on
rend à cet alcôhol le contact de Tair. .
Des profoud/ss çt ^vnutçii recherches sur l^miuérfiux sont
DE PH.A'ftittACIE. 323
hies par M. 'Yauqu^eliu : telles s(»»|:. ce}l|g|$ur de nouvelles
variétés de phosphate de fer du département de la Haute-
VieuBc'. L.apremière examinée a doa^é sur cent parties 56,2
de peroxyde de fer, 6,76 dé protoxyde de manganèse ,
9,!^'(eau. Total 72,16 ; d'où Ton peut conclure que si
rien n'a été perdu , le minéral lioit contenir 27,84 d'acide
pbosphoriqtl^ Ce céUbre.c1;]iiQii3teestmème.dispo^ à éva-
luer à 3q eentièmea la quantité djacide phosphorique du
minéral. Si l'on^ trouvait q^ 30us-phQsphate dé Qianganèse
et de fèr assez ahondaûiiâeiiiil , ce s'érail un /sxcellent vernis
n6ir pour les poteries ; il; se fond £^oUement e( nje$t .nulle-
ment malfaisant* D'autres tariété^ de ce minéral ont été
analysées depuis par M.Vauquelin ; elles ptésentee^t diverses
couleurs, 3e foii4en^ aiçémeotam chalumeau ^ l'uc^ Q0ritsUr
100 parties , fer 35-^5 » manganèse i6,5 , ^cide 4^. La pro-
portion d'acrde , dans ce phosphate def fer et de manganèse y
est à peu près de un pour un de base ; il n'y a q^ue des dif-r
férences assez légères dftiis le^ quAÛtités avec le minéral
préeédemment analysé^ qjul était un aous-pho»pbate, celfii-
oi est im phosphate de £er et de mangaojèfev -
UnjtttéreBSant mémoire' de M!^ Henry tpère surleameil-
leurs procédés pour obtéhirFémétiqtie , compare entre eux
ceux d'Edimbourg , de Lcndrés , de Dublin, avec celui de
M. Phiiipps et celui dnCodea: de Paris; M. Henry, dési-
rant cobnaitré la quantité d'oxide d^aotimoine contenu en
chaque émétique , a fait passer dans deux grammes de cha-
Qun de ees'émétiques à rëtat braty dissous dans de l'eau
distillée , nn ccoiraat de gai hydrogëne!^ ^^4^^ jusqu'à
parfaite décomposition. -Les pr«dptlé9 obtenus y Uvcs et
Sjéchéi k 5o*>, ont donné^les réMjkats anibans : .
Termf de domparaièhn :
n
3^4 JOURNAL I
Eméiiqiie p^fié iroTs fois et bi«n cristallbé ^ il
contient :
Sulfare d'antimoine. «...»..«. i,ô4grànij.
Émëtiqucs encore imparfaitement pnrifiës , ou d^ pre-*
mîère cristallisation : ^
Énaétique de ]a pharmacopée de Londres. • 0,98
• « • . ^ • de Dublin. . . i ,00
, , d'Edimbourg . 0,9g
, ' ^. de Paris ( avec
le verre d'antimoine ). .*..*. b,68
..••,.. du procédé de M. Philipps. . 0,^4
Ainsi les émétiques de la pharmacopée de Pari^ et âe
M. Philipps s'éloignent le plus de l'état de pureté, d'abord;
celui qui se rapproche le plus de 0,896 est le plus pur ,
tel est celui qu'on obtient en employant la poudre d'alga*
roih ; il est le plus dispendieux , mais il exige le moins de
purifications ultérieures.
Au reste , tous les émétiques bien purifiés et cristalKsés
contiennent une égale cpiantité d'oxide d'antimoine, comme
Bergmann , Macquer , M. Thenard et d'autres chimiste»
l'avaient observé. Le procédé du Codex de Paris ne paraît
point être sans avantage à M. Robiquet.
Nous donnerons des détails sur le mémoire curieux de
M. Conrdemanche , pharmacien à Caen ^ relatif à la con-
gélation de Veau d*après divers procédés. MM. Robiquet et
Henry sont chargés du rapport*
M. Tilloy , pharmacien k Dijon ,. adresse aussi diverse»
considéral^^^-^^^ ^-Pi^^^^^^^^ ^^ gaz.nitrenx dans 1»
&brication du sacre de betteraves , fait déjà cité par Des--
croisilles, mais dont l'explication- ne côidicide pas avee
d^antres observations' dues à MM* Derospe^ Rdb»i^et ^ etc.
DE PttABJMlAC^Ë. 325
A €è sujet M. Pelletier dit qu'en trahanl: par dfc l'acïde
acétique une substance végétale qui contient du nftr^te de -.
potasse , il a pbtemi 4^ gaz: nitceux , et M. Vauquelin fa^t
ipemarquer que cette production de gàz.nitreu^ a lîeurdanii
le suc de' betteraves qu'on chauffé, avant de le traiter par
de la chaux et de l'acide sulfurîque% ^
Nous passons sous silence une foule d'autres faits parti-
culiers de moindre importance, qui ^ joints à ce que nous
avons déjà publié et ce quejnous devons annoncer encore,
remplissent la science ou de nouvelles découvertes , ou de
, précieux développeniens. Le cadre de nos journaux. suffit
a peine pour en consigner les heureux résultats , et nous
force souveAt d'en retarder plusieurs avec regret. Cebrilr
}ant concours dé travaux, réunis à ceux non moins importans
de la Société de pharmacie de Paris, annonce l^état prospère
desâciepces pharmaceutiques; elles le deviendraient dayan<>
lage surtout si le gouvernement faisait ppursuivre a vecplus
d'énergie le charlatanisme et défendait notre art des em-
piéiemens jet des abus honteux dont ilést la victime. Il f^iit
tout le zèle , tout Tamour désintéressé dont les pharmaciens
loïit^preuve chaque jour pour l'avancement des conuai&r
snnces les plus utiles à l'humanité , afin de maintenir U
pharmacie dans cet état si honorable de rivalité av-«c les
autres branches de la médecine. C'est un témoignage glo-
rieux qui ne leur manquera point , car il est uniquement
dû à leurs propres efforts.
Plncet amor cliemiœ lauduinque immensa cupido,
IP .T. - J. VïKKV*
3i6 • JOURNAL
<%%%%><■»%»»[»»»■»»»%»»%»»»»»%*%%»%»%%»»«%»» %%l%»%^<»»0%«W »»»»%* »»*■««<••«« •»•«*%'% »V«««A/»««WMft««»
BIBLIOGRAÏ^HIE.
r
Amwbisung jder hondswcth y etc. , Instructiou surJa rage
canine , avec des expériences prolongées relatives à .i^ne
.xbétliode çurative et prophylactique contre Tlîjdropho-
bie y par Gottlieb de Schalle&iî , chevalier ,. docteur en
médecine , etc. Un vol. in-is. Bareuth , 13^4* k
L'auteur de cet ouvrage, que not|S devons à l'amitié d*îin
savant illusti^e (i) , allègue une très-longue expérience , de
plus de vingt années , en faveur de ses recherches. Elles
méritent donc une sérieuse attention : voici éa quoi con-
siste son procédé. D*abord il leconmiande , comme tous les
auteiïrs , Tèmploi du cautère actuel , ou d'un fer ronge ,
pour scarifier sur-le-champ le lieu de la morsure. Il se sert ,
pour cet usage , d'une sorte de croissant en fer , à bords
recfonrbés en dedans , et porté sur une tige eti fer. Dans le
cas où ce moyen ne serait pasnpiis en œuvre , l'auteur etige
de cautériser avec le beurre et antimoine ( protochlorore ) ,
ensuite son grand remède consiste daiis l'usage gradué cha-
que jour , matin et soir , de la poudre suivante r^
'^jC Poudre de racine de bel ladonne. . . . i grain
Sucre blanc , 3 îj
Calomélas, - ^ grain
Huile de cajéput. • • • ' goutte.
Faites une poudre exacte, dî visei en deux parties égales 5
on en prend une le malin elVautre le soir , dans du sirop
de capillaire. Le second jour pn accroît la dose dû racine de
V^) Le célèbre voyageur et naturaliste , M. le baron de Humboldt.
DE FHARMACIE. 3^7
belladoane d'un ^rain et demi de plus , le iréÎAiiiae jour
d*un attire grain encore ^ ec chaque jour OÀ augmente, d'un
grain de plus juscpi'à viûgt grain» et même davantage, mais
en mettant des intervalles entre les (crises \ les autres ingré-
diens delà poudre restent toujours les mêmes. Enfin il pa-
rote certain , d après Fauteur ^ que les effets d^ ce médiea-
meut août trifs-*puissaiis.
La plaie^ qui a ét^ cautérisée , m paose avec Voegi^ent
suivant : ,
¥ Camphre. . 1 .....«•.....»• . Xijgràifts
Dissolvez dans huile vol. de térébenthine. 3 ij
Mêlez à onguent basilicum . ^ i j
Oxîdé tôngedèimttnre. . . . . Viijgr.
Canthaiides ëô |>6udrè. . . . . . '3iv
Unisses eiacti^ment ce& substaMes.
On fait ensuite usagià d'au âié^a^ge de,
On^ent basilicum* ....•«••••• 3 parties
d'altbeea. ...... ^ ...... S parties
lorsque la plaie se eicartrisé.
La boissoti du malade se compote de rapbftème sui«
vant ;
'V' Herbe et fleurs d'anagaWs arvensis ou
mouron S iîj
Racines de saponaire. . . . . • 1 ^ . ^
— — de bardabe , • • J *
. de réglisse 3 iij
Tiges de douce-amère. 5 vj
Semences d'anis £j «
dans Sf q. d'eau. On édulcore s^vec du sirop de capillaire.
Dans les spasmies nerveux qui peuvent survenir, on
donnera de la mixture suivante :
.\
3l8 JOURNAL DE BHARMACIE.
^ Ppudre de racine de belladonne. • • 3 â
^u distillëe de laiirier-cerîse. . ... S j ^
Laudanum liquide de Sydenham. • • 9j
Sirop de coquelicot §j
à prendre par cuillerées. \
Nous n'entrerons pas dans d'autres détails si^r cetl&
affection terrible , qui a déjà fourni un prodigieux nombre
d'écrits. L'emploi simultané de tous ces-médicamens parait
jouir en Allemagne d'une assez grande vogue , et il méii**
ferait d^étre tenté en France. J.*^J. V.
Lesi discussions scientifiques , même avantageuses . pour
la science , doivent cesser lorsqu'il s'y mêle des personna-
lités q]ii échappent aux auteurs da& l'ardeur des discus-
sions. En conséquence, nous n'adniettrons plus aucun ar-
ticle celfitif à la polémique qui s'est élevée enti^e MM. Yirey
et Fée \ d'autant plus que MM. Fée et Virey s'étânt expli-
qués , ce dernier a recotinu que l'expression de plagiat ue
lui serait pas échappée s'il avait eu une connaissance pi^us
approfondie du travs^il de son confrère.
. ( JVote des Rédacteurs. )
■m
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DP PARIS ;
Rédigé par M. Heurt , secrétaire général , et par une
Commission spéciale.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance du iS juillet.
La Société reçoit plusieurs journaux de pharmacie , na-»
tionaux et étrangers^ *
Un imprimé ayant pour titre : Réfutation du mémoire
de M, Guerette, sur le sulfate de quinine y par M. Bar-
nadet , pharmacien à Toulouse,
Une lettre de M. L^rat, pharmacien à Fontainebleau y
qui réclame la priorité d'un procédé pour la conservation
et reproduction des sangsues que M. Piéplu , -son élève , a
préposé comme lui appartenant , tandis qu'il savait très-
bien Tavoir vu mettre en usage dans ta pharmacie de
M. Lérat , où il est resté quatre années.
M. Guilbert fait déposer sur le bureau une traduction
des journaux de pharmacie de l'Allemagne se{>tentrionale,
MM. Dechaleries et Chéreau communiquent la suite de
leurs essais sur les cryptogames.
^ M. Blondeau remet la note qu'il a lue à l'Académie
royale de médecine (section de pharmacie) , sur l'analyse
d'un fer oxidule tftanifère des bords de la Loire. jCes diffé^
riens travaux sont renvoyés à la commisuon des travaux». ^
33o BUIXETIM DES TRAVAUX
M. Payen , oommûsaire près Flntlitiif , rcQcl le oompte
ftoÎTant :
M. Thenard (ait on rapport faTondkl» sur un traTaîl de
31. Longchamp , relatif aox eaax minérales.
M. Girard y directeur de l'ëcole vétérinaire dTAlfort, Ut
un mémoire sor les hernies dn cheYal.
M. Panlet continne la lectnre de ses mémoires sur les
causes de Télectricité répandue dans Tatmosphère.
La Société reprend la suite de ses traranx.
M . Lecanu lit un travail qui lid est commun avec M. Bus-
sy, relatif k l'action de la chaleur sur les corps gras, qn ils
ont présenté à l'Académie des sciences* Renvoyé à la com-
mission des travaux pour le Bulletin de pharmacie.
M. Bonastre lit un mémoire sur la coloration des huiles
essentielles par Facide nitrique , d'où il cherche à conclure
que cette coloration étant analogue a celle que forment cer-
tains alcalis végétaux ( morphine et brucine ) , mis dans les
mêmes circonstances , il regarde ces alcalis comme la fixa-
tion du principe amer actif et de Thuile essentieDe sur une
sous-résine quelconque. Le même cherche à appuyer son
assertion sur Topinion émise depuis par M. Yauquelin ,
qui paraissait contraire à la théorie de l'alcaHnité des sub-
stances organiques.
A Foccâsion' de ce trayail , M. Pelletier observe que
M. Bonastre avance on fait peu exact , et que M. Yauquelin
est loin d'avoir nié Texistence de tous les alcalis végétaux.
M. Bonastre eite , à Tappui de sa manière de voir, la noie
de ce savant chimiste sur le prétendu alcali du Daphilé^ et
sur celui du solanum.
M. Pelletier se propose de donner des observations si le
mémoire de M. Bonastre est imprimé.
MM. Blondean , Boullay et Henry présentent M. Fau-
ché , Tun des inspecteurs généraux du service ée santé
près les armées , comme membre résidant.
DE LA SOCSGTE DE PfiAamÂCIË. 33l
MM. Bacon ( Louis) , ftrofesseur à Caen , et Farines ,
ph|irmaeien à Perpignan , sont nommés membres contes-
pondans*
MM. Bâ»TiiUoi^*4iagri[nge et'Gnian réclaiûeiH le titré
d'honoraires. — Accordé.
• ■ * «
ACTION DU SULFATE DE QUININE'
Sur diffërèhs vins , et dbseri^àtions sur les moyens d^y recoti*
naître ce sel ;
Pai' M. H£J!i&Y, chef de la pharitmacie ceoitrale.
Be4àcoup de pharmaciens ont observé comme nous que
dîfTérens vins rouges , mis en macération avec du quin-
quina , éprouvaient une décoloration -plus ou moins vive
selon Feapèce ou la qualité de cette écorce. Voulant con-
naître là cause de ces effets , nous avons entrepris une suite
d'expériences que nous croyons devoir rapporter ici, quoi-
que déjà nos collègues , MM. Pelletier et Caventoti, dans
leurs importans travaux sur les quinquinas , aient observé
quelques phénomènes semblables. Nous avonS pensé qu'il
pouvait être utile de connaître ou de déterminer si , par un
séjour plus ou moins long, les sels de quinine n*éprouvaient
pas , dans leur mélange avec certains corps , une altérationi
ou un changement qui rendrait impossible tout moyen de
les reconnaître.
Pour parvenir à ce but, nous avons agi sur deux déci-
grammes ( 4 grains ) de sulfate de quinine ^ mêlés exacte-
ment avec cent vingt-cinq grammes (4 onces) de vin. A cet
effet on biioya dans un mortier de porcelaine le sulfate
de quinine avec le vin , on mit lé mélange dans un flacon y
et on le laissa en repos pendant trois jours.
Voici les résultats obtenus.
332 B1XLLETIl<f DES TRAVAUX
yias rouges du Midu
i*". Du Languedoc, — Trés-foi|cë en eouleur , d'une pa-
veur forte., vineuse et alcoholiquê. Aussitôt le mélange ,
ce yin devint, trouble et violacé , il se précipita une espèce
de laque ressemblant à de la lie , et la couleur du vin fut
sensiblement altérée. Au bout de trois jours on filtra ; le
liquide avait unet^ouleur pelure d'ognon , une faveur très-
amère et un aspect opalin. Le précipité recueilli sur un
filtfe fut séché et traité convenablement pour s'assurer
s*il ne se serait pas formé de dépôt insoluble de quinine.
Traité par Talcohol bouillant, on obtint une dissolution
rougeâtife nullement amère , qui , par une évaporàtion mé-
nagée , se rédtûsit en une matière sèche cassante .d'une
couleur de vin foncée. Cette matière et celle insoluble dans
Talcohol , traitées par de . l'eau légèrement acidulée , ne
donnèrent ni l'une ni l'autre aucune apparence de quinine ;
elles furent en partie dissoutes, et les liqueurs^ quoique très-
concèntrées , n'étaient point. amères. Ce dépôt rougeàtre^
calciné , brûla en répandant une odeur analogue à du tartre
en combustion ; mais on ne put découvrir dans le très-
petit résidu qui se forma la présence de la potasse , d'où
l'on pourrait conclure que la matière qui s'est précipitée par
l'action du sulfate de quinine est une substance colorante
gommo-résineuse, si, par un autre procédé, nous n'avions
retrouvé la quinine. La portion de vin retenant la quinine
en dissolution fut évaporée en consistance d'extrait; il était
rougeâtre , grenu et cristallin : traité par l'alcohol , il s'y
dissout en presque totalité , à l'exception d'une certaine
quantité de tartre. Ce nouveau solutum alcoholique donnsi,
par son évapof atîôn un extrait semblable à l'autre , entiè-
rement soluble dans l'eau. L'ammoniaque y forma un dépôt
très-abondant , floconneux , d'un blanc sale représentant
à peu près la quantité de sulfate de quinine employé.
2"*. De Bordeaux» — Ce viu sC coiiiporta avec le sulfate
r
DE, I.A SOCIETE DE PHABMAGIBé 333?
de quinme «le la même manière que celui daLatiguedocf
cependant là décoloration et la précipitation étaient, moins^
prononcées^ il était , à la vérité , beaucoup moins chargé ea
conleilr que celui du Languedoc. Le dép6t traité comme
éi-dessus, et le vin évaporé de la même manière , on eut les
mêmes produits.
3*. De Bourgogne. — Ce vin ne fut pas sensiblement dé-
coloré par la même quantité de sulfatede' quinine. Il s'étdit
cependant précipité une très^petit^ quantité de matière
colorante , mais la ceulçùr du vin n^en-était pas sensible-
ment altérée ; du reste il se comporta par évaporation de
la même manière que ceux du Languedoc et de Bordeaux ^
sinon que les produits étaient beaucodp plus colorés.
r
Vins blancs du MidL
V
1*. De Saùit^ George, -*^ Ftft légèrement ambré par
^addition du sulfate de quinine ; il laissa déposer un ma-
tière grisâtre tfès-peu abondante et il se décolora, sensiblo-
ment. Ce dépôt ne contenait pa*s de quinine , et le vin éva-
poré doniia le même résultat. '
'2®. De Bordeaux. — Ce vin, naturellement très-pâle, n'a
subi aucun changement par ïe sulfate , et s'est comporté*,
au reste ^ par une évaporatioa ménagée,' comme les autres
tins. ' • ;
é^ Vins sucrés.
De Malaga. -— Ambré très^-foiicé , d'uile saveur douce
âmère sèche ; il se forma un dépôt très-abondant , et le vin
fut presque complètement décoloré. Le j^récipité retenait
une certaine quantité de sulfate de quinine très-^sënsible par
la saveur qu'il communiquait à l'alcohol mis en ébukUitio^
avec lui é En efiet^ le vin évaporé comme les précédons donn^
un dépôt bien moin^ abondant par l'addition de l'ammo-*
Iliaque. Il est probable que le< peu de solubilité du sulfair
334 BULLETI.X DES TmATAUX
dan» le Tia de Malnga , compantiyeweBl atax antres vins ,
tient i œ qa'il ^Uik plus sucré , aïoins ad de et moins
al
I}e Madère, — Légèrement ambré, saveur franclie amère,
odeur aromatique. Le sutfate de quinine s^est dissous entré-
rement ; au bout de deux jours il s^est produit un précipité
très-faîble , le vin était un peu décoloré, sa couleur était
opaline, sa saveur très -prononcée amère connue rce)l«
du sulfate de quinine ] le dépôt ne retenait pas ce seL
Il était curieux de savoir de quelle manière le sulfate
de quinine se comporrait avec les vins en les décolorant ;
Texpérience nous avait déjà démontré que le sulfate agis-
sait davantage sur le vin de Bordeaux que sur celui
de Bourgogne , on fut donc conduit indirectement à ex-
pliquer ce phénomène en mettant en contapt ces vins avec
divers réactifs, *et On remarqua que h teinture de n/oix
de galle. était le moyen le plus sensible pour dét^rmi-^
ner la présence du sulfate de quinine en dissolution',
comme MM. Pelletier et Caventou Tavaiont indiqué. En
efiet , si Ton verse quelques gouttes d^un de ces. vins dans
un verre d'eau , la saveur n*étant pas même sensible , il
$e forme un Ipuche tt^ès-apparentpar iVddîtion de la tein-
ture dq noix de galle : si on ^oute la teinture dans le yiv
sans retendre d'eau , on obtient alors un précipité bl^pq?
rougeàtre très-abondant , et si Ton continue d'ajouter delà
teinture jusquà ce qu'il ne se forme plus de précipité ,
ramertume de la liqueur disparait entièreni^z^t , }e préci-
pité obtenu est à pein^ soluble dans Valcohcfl , et iQsol^tmpi
H'est pasanier* • ...
plusieurs ohimistés ^ notamment M* Ffaff'CO, furai^t
avancé que* le principe amer du quinquina .^t^ît -ppé^pît^
parla noix de g^ile , et que la dis90Ïuiioo. 4^ eiç. prépipHé
vu tfi'SfOQliTi PE PHABBIACIE. 335
n'étfiit.pas âmère^ Dédirf^iit savoir de qo^Ue namti? ét^i^ ce
précipité 9 dans xfn^l étal s'y Iroui^nt la quiome ,. ^ qu^s
étaient les ppîpcipel^ de .1^. K^inture^ d^ noix 4^ g^Ue^ qui
agissaient ainsi sur le sulfate » on fit quelques essais, ^uf ce
précipité) ma\s cbmme il étail^ combiné avee un peu de mar
tiare eolorâiita et les autres principes du vin , ij éjait in-
dispensable d'agir Kur des substances plus puves^
A cet effet on fit dissoudre environ trois gtammes de «air-
tsitèiàe quinine ^î^ns quatreà cinq cents grammes, d'eau dis-
tillée bouillante. Ce soiutum refroidi ayant été traité pax'
la teinture de n^ii^ de gilies,jil se Cprma sur^e-chanip uu
précipité blanc jaunâtre^ on en ajoutât jusq#à oe que Ip
précipité cessât' d^ se former. Le soiutum acquit , comme
dans l'essai sur lé vin , des propriétés différentes : l'amer-^
tùmé avait entièrement disparu , la saveup était astringente^
il rougissait faibléinept le papier de tournesol /il fermait
Le nitrate de baryte; un précipité blanc insdliible diiiè
l'acide nitrique 5 ' ■ ' ■ f .,. ■ . ''
L'iiydroçblorate de peroiîde de fer , une Hqueuf bleue
intense ;
L'ammoniaque , un précipité floconneux.
Evaporé aune douce o^aleur, l'acidité. devînt de plus en
plus intense, et il sfi réduisit en une couche jaunâtre
transparente»- , . '
, L'éfber n'avait que très-peu d'action sur lui j cependant y
par 1 evaporation de ce véhicule , il restait dans la capsule
quelques gouttes d une niatière extraciive bruoâtre , acide ,
qui.fpnnait un précipité bleu avec un sel de peroxyde de
ffer , ^t qui jouissait des prQpHé^és de l'acide galliquç,
L'alcohol le dissolvait entièrement , etcesqlut^im n'etai^
pas amer ; par l'év/^poration de ce véhicule U se convertis-
sait de nouveau eu une matière jawâtre transparente. Lé
précipité formé par la teinture de noix de galles fut rëcueillî
336 BtfLLÊTIN DES TRAVAUX
sur an filtre et layë*| une pqrtiou fat déchée , et Taoïtre pot-»
ûotL encore humide fin mise eo contact avec Talcobol. Lsr
portion desséchëe présentait les caractères saivaiis : pondre
d*un blanc jaunâtre , insipide , inodore , s*^rasam sons la
dent ; exposée à une température assez élevée , elle brûle
sans se fondre ^ insoluble dans Teaa froide , légèrement so-
luble , et se ramollissant dans Feau bouillante ; trës-solnble
dans Falcohol et en très-petite quantité dans l'étber, comme
nous le verrons plus tard. La portion de précipité encore
i l'état dliydrate fut dissoute en totalilé par ralcohol , qui
acquit une couleur légèrement ambrée ^ il n'était pas sen*
siblement aAer , et il précipitait en blanc par Teau. En
soufflant sûr sa surface il se formait une pellicule ; cette 11-
qtt€nralcoholique^ évaporée aune douce tempéfatufe pour
s'assurer si le composé était susceptiblede cristalliser^ donna
pour résultat une liqueur sirupeuse qui ^ par une concen-
tration plus prolongée $ se convertit en une matière cassante,
friable et brillante , semblable . à un solatum de gomme
desséché ^ ce qui présentait un aspect cristallin «
L'éthér sulfurique bouillant , mis en contact avec celte
matière, devint acide, et, par son évaporation laissa dams la
capsule une.trèsrpetîte quantité dVn liquide sirupeux très-
acide , qui avait la propriété de se dissoudre dans Teau et
Ae précipiter en bleu les sels de fer«
Le précipité , privé par Téther de celte petite quantité
d'acide, futredîssous dans l'alcohol. Le solutum présentait
les mêmes caractère^ que précédemment , il n'avait subi
aucun changement , étant de même sans amertume et se
réduisant par l'évaporation en un enduit transparent.
' he solutum alcoholique concentré fut traité par un peu
dei potasse liquidé , dans l'intention de s'emparer de l'acide^
qui neutralisait Tamertume de la quinine. On obtint alors
un précipité blanc floconneux qui ^ recueilli sur un£itre
et redissous dans Talcohol , n'avait aucune saveur ^pro-'
noncée»'
DE 1.A SOCIETE DE ^HÀAMACtE. 33^
Enfin la matière pnl vérolenie , soumise k raction de Teau
^eiduléé par Facide acétîqive , s'est diââoiitéf en partie , inai$
Ie'#o/utam n'était point amer. On ajouta dans. celle dissoc-
iation bouillante un 5o/tf£Mm de gélatine , aussitôt la liqueur
prit un ai^pect laiteux , et la matière pplvâ^ulenle qui s*était
à peine ramollie devint filante , comme glaireuse et inso-
luble dans FalcoboL >
La liqueur laiteuse , jetée sur un filtre, passa aussi trou-»
ble qu'auparavant; elle avait une saveur acide et peuamère;
mais en saturant par l'ammoniaque ^ il se manifesta une
amertume très-prononcée ^ qui disparut avec un emcès <U
cette base ^ et il se forma un précipité grisâtre qui fut re*
cueilli sur un fikre et traité par l'alcolkol qui en sépara
une partie^
La portion insoluble était en flocons grisâtres ; ils .pa-
raissaient, être de la gélatine altérée , car ils. répandaient
une odeur animaliâée par leur décomposition au feu« La
liqueur alcobolique évaporée devînt assez amère^ par la
concentration ^ et elle laissa déposer sur les parois de la
€»psu^e une pellicule résineuse^ soluble dans l'eau acidulée^
•et lui communiquant la saveur amère de sulfate de qui*
nine.
D'après 4^ qui précède , il paraîtrait que la teinture al-
cobolique de noix de galle n'agit sur la dissolution de sul^
fate de quinine que par la matière tannante qu'elle contient,
qfxe cette matière s'unirait à la quinine de manière à for-
mer un tannate de quinine qui n'est pas amer ^ soit qu'on
le dissolve dans l'alcohol ou dans les acides; que ce préci-
pité en se formant entraîne un peu d'acide galiique libre
existant dans la teinture y tandis que la majeure partie de-
cet acide restée dansJa liqueur, avec l'acidesulfurique du
sulfate , forme un sel acide de (Quinine qui n'est plus amer ;
que le meilleur moyen de décomposer ce précipité;est de
le faire bouillir avec de l'eau acidulée et anediseôlution
XI\ Jnnée. — Jmllet i8a5. 2i3
338 BULLETIN DES TRAVAUX
de gélatine qui forme avec le tonninimt— mte inaoliible >
tnndis que la qainine 8*unit à l'adider' (Il eèC possible que
cet eflet ironve son application 4ans Textraolion de là qui-
niuo de^ certains quinquinas ). Nous avons saturé Tacide
qui se trouve dans la teinture de noix de galle » l'effet a été
le même. ^
Voulant nous assurer de quelle manière agissait sur
le sulfate de quinine Vacide gallique d'une part^ et le tan-
nin de l'autre ,on mit de l'acide gallique dissous dans l'eau ,
en contact avec un solulum de sulfate de quinine ; il ne se
forma pas de précipité même au bout dé quelques jours.
La liqueur évaporée se comporta à peu près de la même
manière que le liquide surnageant lé dépôt formé par la
teinture de noix de galle. Le même résultat a été obtenu
avec de l'acide gallique satUTyé par une base. D'un autre
côté , on fit une dissolution de caohou que l'on versa
dans un solutum de sulfate de quinine ; il se forma un
précipité rougeàtre jouissant à peu près des mêmes pro-
priétés que celui précédemment étudié. La manière d'agir
de la matière tannante sur le sulfate de quinine. nous fit
penser que le précipité cpie l'on .obtient en mettant ce sël
en contact avec le vin ( précipité dans lequel nous n'avions
pu découvrir la présence de la quinine ), pourrait bien
avoir quelque analogie avec celui obtenu par la noix de
galle. On le fit donc bouillir avec de l'eau aciduljîe et un
peu de gélatine ; le liquide filtré et saturé par l'ammoniaque
donna une liqueur amère très-prononcée. D'après cela il
«tait évident , et l'expérience nous l'a démontré , que les
vins rouges du Midi contenant plus de tannin que les vins
de Bourgogne, doivent former u^ précipité très-abôndant ;
et, en effet, le vin de Bourgogne que nous avons employé
n'a pas été isensiblemeut décoloré, tandis que le vin du
I^nguedoc l'a été presque entièrement. Il s'ensuivra ainsi
que plus un quinquina sera riche en quinine et plus il aura
/
t)Ê LA SOCIETE DE . PHARMACIE. 33q
la.proprîëlé de décolorer le via, toutes choses étant égales
d'jailleurs; et, en effet, un poî(;Is égal de troiâ sorleade qùin-'
quinas, savoir, le, jaunes \eiC0ith<^ne,étlenbi^a^ont été
mis eu contact avep une mèmequantité de vin rouge du
Languedoc \ celui préparé avee le i quinquina jaune était
très-décoloré ) celui avec le quinquina carthagène Tétait un
pep , tandis quei le noi^a > qui ne contient pas de quinine ,
n'avait produit aucun changement , d'où il faut co^clui^ que
ks vins les moins colorés sotii préférables pour la prépa*'
ration des vins de quinquina*
Nous avons ensuite précipité dix grammes de sulfate^de
quinine par un solutum de taâfdn préparé suivant le pro-
cédé de M» Deyeux. Les même^ phénomènes se manifes-
tèrent, la liiqueur perdit son amertume 5 le précipité pos-
sédait tous les caraïïtèràs de celui dont nous avons parlé
plus haut. Traité par de, l'eau acidulée et de la gélatine; on
obtint une liqueur amère , qui par Tammoniaque donna
un précipité soluble dans lalcohol , et qui avait exk partie
les propriétés de la quinine , savoir , sa saveur, sa solubilité
dans Falcohol , saturant les a<:ides, mais ne pouvant cepen-
dant cristalliser. Dans ces différons traitemms , il n'y à pas
de doute que la quinine ne subisse vue légère altération qui
r<empèche de cristalliser *, aussi ne faut-il pas compter retirer
cette substance avec tous ses caractères. .
. Nous avons également obtenu le même résultat avec le
tannin extrait de U goxnmekino*.
Pour nous assurer si des quantités infiniment petites de
sulfate de quinine pouvaient être reconnues autreiriènf que
par la saveur ,. nous avons fait dissoudre séparément dans
Teau bouillante deux pastillés de chocolat contenant cha-
cune uti^ 3îi**.de grain de, sulfate de quinine^ on fil>trat,ce9
solutum \ Ftin . a)>^n4oniji^ A lui - même, resta transjiarent ^
tandi9.quei!|iu4^e^,ç)$inslefqiiel on a;vait. ajouté. un peu do
teinture dcnoÎTC de galle ^forpta un précipité abondant.
34o BULLlSfriN* DES THAVAUX
Déjà M. Vaaqtielin avait iAdH|ùé que le principe fë-*
i>rifuge des quinquina^ ^^tait précipité pa^ ce réactif J
MM. Pelletier et Caventeu ont démontré qae le seul prià^
eipe précîpitable par la nuixdega^Hef eât la cixichomfieetlâ
quinine. Les expériences précédentes prouvent donc qne
si f par ce moyen, on peut retrouver les plus petites quantités
de ces bases alcalines , elles ne peuvent cependant' jouir
de lettre propinétés primitives , qU^elles restent utiièé è une
matière qui les empêche de cristalliser et de f eparaiti'e avec
tous leurs caractères.
NOTE
»
Sur la pré§9nce du persutfiae défêr anhydre dans lé tésidu
de la concentration de Tadde sutfuriqué Ai cdmttêerce i
. et sur la réaction de ïacide suîfurique et des sulfates
de fer i^ .
Pair MM. À. BussT et L.-R. Lecahu.
L'ona jnsqà'à eejôdrédnsidéré comme sulfate dèplomB
le dépôt qu*on rencontré dans les vases où s'est opéi^ée \ti
coïK^entratiott de Tacide ê^îfni^iquè , et Ton attribtiait sa
formation à la réaction de cet acide ^tir le plomb dont od
fait usage dans ce genre de fabrication. Il en eàt cependant
tout autrement , du moins c'est ce que nous avons eu Toe-^
casion d'observer sut une certaine quantité de ce dépôt qui
nous fat remise dernièrement par M. Cartier, lorsque nous
visitâmes son bel établiasémentr de Pontoise.
m
La matière qu il nous remit était éotts foftne de niasse
compacte, d'an blanc légèrement grisâtre. Traitée 'pfit
Teau^ elle s'y dissoltttil complètement , et la liquetir pré^
sentait 'alors tons les eafaotères d*un0 dissolution de suiftté
de fer au màxm^im,y etti «Orte que ce dépôt pouvait èfré
à
de fer ankydrç.
. .Cette obs^rii^atioa boh^ fit nalire le désiv de tenter quel*^
ques expériences sur raotion réciproque de Tacide sulfur
riifue et des âels.4? fer. ilN^QUS allons rappeler les princijpanx
résultats que nous avons obleuii9-
Le prdto-sulfate de fer cristallisé, mis en contact, h la
te^ipérature ordinaire , avec Tacide sulfuriq^ie à 66* , ne
tarde point à perdre sa teinte verte , îl devient parfaitement
blanc, et se diyise'sans doute par suite de la soustraction'
de son eau de cristallisation. En même temps Tacide ac*
quiert une belle teinte rose; qui augmente d'intensijté et
passe au pourpre.' Le liquide , trouble d'abord , s'éclaircit,
et par la décantation l'on peut alors séparer Tacidç coloré
du dépôt blanchâtre qu'il surnage , et qui.n'est plus que
du pfotQ-sulfate.de fer anhydre. (Le proto-sulfate de fe;r ,
préalablement desséché , communique a l'acide une teinte
«emblable en s'y dissolvant. )
Dans cet état , la liqueur rose tient en^ dissolution une
certainie quantité d^ sulfate de fer au minimum; elle offre
celtf de rei^arquable qu^en faisant passer d'une manière
quelconque le fer qu'elle contient au maanmum d'oxîdatîon^
elle se décolore complètement et laisse précipiter, sous
forme de poudre blanche , le sulfate de fer au maximum
sans en i*etenir aucune trace.. Ce phénomène se produit
instantanément et d'une manière fort remarquable par J'ad-
dition' d'une petitie quantité d'acide nitrique ; il t^ùt seule--
ment observer qqe le dépôt ne s'opère convenablement
qu'en chauffant légèrement la liqueur.
Il se produit encore lorsqu'on prend la dissolution dé
sulfate ^ fer dans l'acide sulfurique et qu'on l'expose à l'ac-
tion-de la chaleur; dans ce cas l'oxide passe au maximum
aux dépens de l'orfgène d'une partie àe Tacidcj et Fpn a pro-
duction d^de 0u1furetiT. ' '
34^ BULLETIN DES TKAVAUX •
'Lorsqu'on ajoute a ce liquide une certaibe quantité d'eau
avec assez de précaution pour que la température du nië-
làngene s'élève pas sensiblement , sa teinte rose va toujoars
en diminuant d'intensité , et finit par disparaître quand
la densité de l'acide est suffisamment diminuée. *
Il résulte de ces expériences :
i". Que Tacide sulfurique à 66* per.l dissoudre le sulfate
de fer au minimum en se colorant en rouge ^
' 2**. Que la dissolution de prOto -sulfate de fer dans l'acide
sulfurique passe facilement au maximum par l'addition de
l'acide nitrique ou l'aetion de la chaleur ;
3**. Que l'acide sulfurique concentré ne dissout nullement
le sulfate de fer au maximum , bien qu'il le (Jissolve lors-
qu'il est» convenablement étendu d'eau.
Ces faits nous semblent expliquer d'une manière satis-
faisante la formation du dépôt^dont nous avons parlé, «l
l'absence du fer dans l'acide sulfurique du conoimerce^
£n effet, le soufre que l'on emploie à sa préparation
n'ayant point été distillé , contient toujours une certaine
quantiié de fer à l'état de. sulfure, et ce sulfure , par suite
de la combustion , converti en sulfate , entraîné avec une
portion de soufre par les ga% qui se forment, se dissout dans
Vacide sulfurique faible, et s'en dépose par suite de sa con-
centration.
Nous ferons observer , au aujet de la propriété q^ue.pos-'
sèdel'acidesulfurique concentré, de s'empai'er dei'eaacou*
tenue dans le sulfate de fer cristallisé , qu'on pourrait s'en
servir , dans quelques circonstances , pour dessécher chv-
tains sels, tels que le sulfate de cuivre, sans crainte d'eu
opérer la décomposition,
Nous ferons observer encore que le dépôt de sulfate da
fer provenant de la concentration de l'acide sulfurique brdir
naire, parait être extrêmement propre à la préparation do
A>
DE X.A SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 34*3'
Facide sulfurîque fumant vct que Fon pourrait mellre à
profit Tnction tout à la fois oxîgèuante et siccative que Tacidc
>ulfurique exerce sur le sulfate de Ter au miàimum , poUr
se. procurer aisém^il une grande quantité de persulfate de
fer anhydre propre à la fabrication de Faeide sulfurique de*
^ûrdhausen.'
Telà sont les principaux résultats des expériences que
nous avons crû devoir tenter pour nous expliquer un fait
«jui se rattache à Tune des branches les pins importantes de
notre industrie manufacturière^ Nous pensons, que', sous ce
point de vue^ ils peuvent offrir quelque intérêt.
DU CAOUTCHOiUC;
ft *
Par M. Cadet- DE -Gas&icouux.
•w
Je ne me propose pas, en ce montent , de présenter llils-
toire naturelle et chimique du produit singulier que les
faabitaus indigènes de rAmérique méridionale extraient
également , par incision , du tronc élancé de Vhevea guyà^
nensisy ou de la substauce chai^ue au' figuier dJtndeyQt que
les Indiens de notre hémisphère ont obtenu plus avanta-
geusement, encore de la tige grimpante de Vurceola ^ ou.
d'une espèce à^artocarpus ^ le jaquier à feuilles erttîères.
Je ne puis malheureusement, consigner ici que des faits
isolés, quelques essais qui ne serviront en partie qu'à con-
firmer les expériences de MM. Fourcroy et Vauquclin.
Il y a plus de cinq ans qu'un voyageur inconnu mè rçmit
un petit flacon à goulot aplati , renfermant un suc liquide
laiteux , et doué d'un goût et d'une odeur agréablo , qu'il
me dit ^ure le produit végétal dont les Indiens se servent
pour préparer la gomme élastique. Depuis ce temps j'avais
conservé et presque oublié' cet échantillon dans le fond
344 IIVILETIH DES TRAVAUX
4'iinfî armoire 5 quand derDièremem, par hasard^ «I
tomba s<ni3 la maiap Uezaminant 4*^ord , sansTagUer , il
me çarvit , au premier coup d'œU , n'àroir éprouvé d'autre
altéutiou qu une séparation de pjoduîta immédiats , sépa-
ration analogie ^ celle qu 0)1 pouyaît observer dans le sirop
d'amandes confectionné d'après Fancienne niiéihode. hst
première coucbe était blanche ; ^Ue remplissait les trois
quarts supérieurs du vase ; le quart infériçqr était ^cupé
par un liquide transparent , trouble et jaune op^in« Il est
bon de remarquer que le flacon n'avait été boiiché qu'avec
du liège, et que cette obturation non bermétique avait pu
permettre , dans un si long, espace de temps, soit un peu
d'évaporation , soit une certaine influence de l'air atmosphé-
rique , soit encore l'une et l'autre de ces circonstances* Je
débouchai , et voulant plonger un tube de ver^e plein ^
j^éprouvai une résistance de la part de la portion blanche ;
en comprimant cette substance solidifiée et moulée sur
les parois , je m'aperçus qu'elle surmontait une autre por-
tion encore liquide et laiteuse. Pour séparer ces couches
distinctes , j'enlevai , à l'aide d'une lime fine , la voûte du
flacon. . ,
La portion solidifiée était parfaitement blanche , surtout
à sa face inférieure qui , molle encore et divisible entre le»
doigts , présentait l'aspect et presque la consistance d'u^e
crçme \ le contact de l'air , au bout de quelques hçur^^ .,
acheva la sc^idification.
L^ partie <c;orFespond^nte au, goulot et au- bouchon était
empreinte d*ttn|B teinte rougeâtre ; par suite de irexposition
à Tair y cette teinte se propage lentement , d'abord à la su-
perficie , pu^ ,à l'intérieur même de la substancej de sorl^^
qu en, perdant sa blancheur, le caoutchouc gagne de Ifn
transparence » ce qu'on observe plus aisément sur un mor-
ceau d'une épaisseur médiocre. La masse ep question^ con*
serv^^ p ai^ qon.1;rai^€ j pçnd^^t foct Joa^^rtemps dans 1 eau
PE lék SOCIETE ^£ PilARiHi^CIE. 345^
qu'elle aumage ^ reste blanche -, Ift face supërietitë ^eule ^
non immergée et par oùnséquënt plu^ exposée à ractioh de
Taiff y se colore ^ le produit de eetie altération «e détache'
de la. masse par un frottement modéré.,' colore l'eatt et
gagne le fond sous forme de 0oeOQS glutineux^ légers ,
rouge-brnn ^ translucides , sans saveur , presque sans odeur
et insolubles dans lalcohol absolu.
L'eau dans laquelle cette matière s'est prcîcîpilée est co-
lorée, douceâtre et fade, visqueuse et filtrant difficile-
ment; si Ton y verse de Talcohol absolu , la matière tenue
en dissolution se coagule en petits flocons grisâtres. D^une
autre part, le sous-acétate de plomb donne un prétipité
blanc. ^
La matière glutineuse bnune , extraite par la filtration ,
traitée par l'eau distillée , s'y dissout peu , même à chaud y
et encore lorsqu'on seconde la dissolution au. jcnpyen d'un
alcali afiaifiii.
Le dissolûtum filtré précipite en blanc parle sous-acétate
de plomb ; te précipité a peu d'intensité ^ le même disso-
lutum ne précipite point par l'addition de l'alçohol ab-
solu.
Je séparai , par décantation , une portion encore laiteuse
de la portion du liquide jaune opalin , et j'achevai assto
bien eette séparation à l'aide du filtre *, le liquide séreux »^
' beaucoup moins épais ^ passant le premier. Celui-ci exna-
lait une odeur faible , mais pénétrante et analogue à l'oJeur
exhalée par les eaux sures des amidonniers \ elle rougit laf
papier bleu de tournesol ; sa saveur est sucrée. Exposée à
une dialeur modérée , elle prend bientôt de la consistance
et devient grise; à l'état de* siccité elle est gluante y soluble
dans Veau et dans l'alçohol absolu ; le solutum aqueux n&
précipite pas celuî de sulfate de fer.
La portion laiteuse se dessèche assez promptément à l'air ^
devient élastique \ d'abord blanche d)e passe au rose , puis»
N
346 BULLETIN OEg TRAVAUX
à la longue au brun. Le même liquide laiteux se délaie , et
reste délayé dans Teau distillée , sans coagulatiott et sans,
séparation , même quand on laisse le mélange lod g-temps.
exposé à Fair : il passe constamment laiteux après des filtra—
lions réitérées., et ne précipite point par Talcohol absolir...
Il y a donc combinaison véritable entre Teau et le liquide
en question. On pourrait tirer partie de cette propriété dans
les arts pour travailler le caoutchouc d'une manière plus
commode et plus économique qu*on ne le fait ; c*est ce dont
m*a convaincu un essai , très-petit à la vérité , consistant à
plonger un corps dans le mélange , et à Ten retirer pour le-
faire sécber , le replonger et le faire sécher de nouveau ^
' jusqu'à ce qu'il fût revêtu d'une couche uniforme de gomme
élastique. L'ébuUitioo détermine la séparation progressive
de Teau et du caoutchouc.
r r
L'alcohol absolu versé dans le liquide laiteux pur opère
sur-le-champ une précipitation en séparant de*la portion
séreuse le caoutchouc qu'il'tenait eu dissolution. La cou-
leur blanche du coagulum exposé à Faction de Tair subit
les altérations que nous avons indiquées.
Uaddition de Félher sulfurique pur 4ans le liquide lac-
liforipe détermine la coagulation , mais il laisse le caout-
chouc à demi-liqu4<ie et filant en partie : lagitation le divise
. en.jine multitude de globules; si Fou verse iilors tie Feau
distillée, le caoutchouc se^unit à la surface en masse
gluante, filante et momentanément translucide. Ce der-
-Çifer coagulum traité par Fessence de térébenthine , à
froid f^ ne se délaie même pas ^ à chaud , il devient d'abord
, plus dense , se colore en brun rou^eâtre , finit par se ra^
mollir , se dissoudre en petite quantité , maïs en détruisàut
son élasticité.
Le solutum aqueux de potasse è Falcohol versé dans la.
matière lacli forme lui don uq une couleur rosée ^ le préci-
pité obtenu ensuite par. Fadditton de Falcohol absolu four-
D£ LA SOCIÉTÉ DE PHAHMAGIE. 3^7
nit un caoutchouc rose qui couserve sa couleur dans Teaû
et qui brunit à Tair. L'ammoniaque produit à peu près
le même effet que le<solutum de potasse. Après le traîtè-
ment àlcâKn , si Ton étend' d'eaii distillée le caoutchouc
liquide rose , il demeure en suspension pendant un temps
indéterminé ; Talcohol absolu ne Ten précipite plus.
Les acides minéraux aflàiblis coagulent le caoutchouc
laiteux ; les mêmes acides concentrés le décomposent lente-
ment. La portion icoagulée parait plus pesante que Tacide
sulfpriqué et plus légère que Facide nitrique ; la portion que
ce dernier dissout le colore eu jaune \ cette dissolution éten-
<lue d'eau est transparente et claire.
Le caoutchouc blanc se comporte comme le caoutchouc
brun du commerce avec Tessence de térébenthine et avec
Féther sulfurique. Exposé à la flamme d\ine bougie , il
brûle avec une flamme vive, répand une odeur acre et fétide,
ne laisse; pour ainsi dire pas de charboii , mais il distille
continuellement et eu abondance un liquidé brun très-
foncé , épais, glufnt^ non élastique, presque insipide, sans
action sensible sur le papier bleu ou rougi de tournesol ,
insoluble dans Peau froide, surnageant Teau bouillante^ans
s'y dissoudre, insoluble dansTalcofaol, très-soluble, au con-
traire , dans Téther sulfurique môme à froid.
Ayant exposé , d'une autre part , une petite quantité de
daoutchouc blanc dans une capsule de porcelaine, à la
chaleur modérée d'une lampe , j'ai observé le dégagement
d'une fumée épaisse, et la formation de la substance crasse
et noire tout-à-fait dépourvue d élasticité. Ça fusibilité du
caoutchouc ne me parait être autre chose qu'une décom-
position 5 la seule diiTéreuce qu'elle présente dans cette se-
conde expérience, c'est que , la chaleur claut moins forte;
la décomposition a lieu sans dégagement de lumière , et que
la matière grasse est moins chatbodnée.
D'après ce qui précède, je serais cncopc tenté de penser
348 BULLETIN DES TAAVAV^:
que l'élasticité do caoutchouc nç^\, pa$ sf\xi^ 4tni?l^i<2« ^ti«
Qa rapport du moins, avec celle qpi rç$i|lf£ dV^^ oQ^b^-^
saison de gomme' arabique ou autre , de ^i|dr/ç et 4'iÇf|u ,
dans une certaine proportion , et quelle perd c^tte pr/o»*
priété physique aussitôt que, par Teffet d'une réaction quel«
conque , die se trouve séparée des pro4uitB ji|nm4difi^ aux*
quels elle en était redevable.
En résumé 9 M* Thenard, dans son Traité de Chinée ,
donne une définition des bitumes applicable au caoutchouc;
« Cest une substance liquide ou solide, fusible k une faiUe
» température , qui i*épand , à Tétat de fusion artificielle ,
» une odeur particulière plus ou moins forjte , qqi br^}e
m aisément et ne laisse qu'un très-petit résidu charbonneux^
» très-léger et facijie à incinérer. » Du reste cette considé-*
ration est déjà plus que confirmée par la découverte du
caoutdtouc minéral dansles mines de plomb du Derbysfairc
en Angleterre, et, en dernier lieu, dans les mines de
houille de Montrelais (département de la Loire-Inférieure)^
matières reconnues être de véritables bitumes dont M. Henry
fils a déterminé la nature chimique*
Du petit nombre dressais précédens, il noi^s sembla qu'on
peut encore tirer les conclusions suivantes : i^. M. Dela-
borde , en avançant que le suc de Yhevea , ramas^ à l^ fa-
çon des sauvages , épaissi par la seule évapora lion 4 et sans
avoir été préparé à leur manière, dont ils font , dîsai t-il , un
secret , n'a produit qu'une substance plus ou nioins sem.T
blable à de la cire , a émis une opinion hasardée ^jxr le
rapport intéressé des naturels du pays , et recueilli sans
examen.
2**. Il n'est pas exact de dire que la couleur bruue du caout-
chouc et sa consistance proviennent uniquement « comble î^l
est écrit dans nombre d'ouvrages élémentaires, de la fumée
épaisse à laquelle on a expoçé cette substance en la f9i^an^
sécher par couchas \ et ce n'est pas à la suie qui accompagne
DK tk SOCtÛTÛ DE PHAKSIACIE. 349
cent des^IccÀtion qa'on doit attribuer U vapeur amniouia-
cale dégagée pair la ûombttstioù.
3^w Le caoutefaono régétal liquidé est mùmp^é lïnn bi"-
tttsre pâj^ticulier^ de sucre , de gomme et d'eau. La éombi*-
naison de ces produits iimnédiats , dans de certaioe« pro*-
portions , pourrait bien constituer aussi rélasticité de la
substance improprement nommée gomme élastique.
4°. Enfin , il serait à désirer quq la voie du commerce
nous livrât le suc cle lliévée ; les propriétés de ce suc inr
diqdent aisément les ressources qu*il oârirait à plusieurs
arts, '
•«*
OBSËKVAtlONS
. Sur la prép^ation de tonguekl mereuriel double ; >
y.
Par M. tlERNÀlÂDES.
Depuis long-tettips tes phàriÉiaciétis eherdheât tmïîid;fétl
d'abréger la préparation de l'onguent napolitain ^ on a ,
tour à tour, ptôposé le. styrax , la térébentbine , Tancien
onguent mereuriel , la graisse range , la pommade oxigé^
née , le^ builés d^œufs , d'olives , de ricin , etc. Toutes ces
substances facilitent efiectîvement l'extinction du mercure ;
l'opération néanmoins est encore fort longue , et demande
plusieurs jours lorsque l'od opère sur deux kilogrammes.
Le mode de préparation que je propose semble, réunir le^
deux conditions que Ton cbercbe , il est simple et promptw
On chauffe un mortier jusqu'à soixante -dix degrés ,
où bien on l'entretient pendant deux ou trois heures à une
tétùj^ératurè capable de liquéfier la graisse ; on y met alors
la tnoitié dé celle-ci cft la totalité du mercure. Ou agite
fort^ili«iit ; k l'ihstatlt be detniei^ se séparé en ^lobuleé tfés-
35o BULLETIN DES TR^tfVAUX
divisés , qui dûparfiissent à mesure que le mélange se re*
froidlt. On continue de triturer jusqu'à ce qu^on n'apei-.
çoive presque plus le mercure diiUs Fonj^ent en masse ;
on fait chaufTer de nouveau. le mortier, mais légèrement,
on «joute le reste de Taxonge , et en deux ou trois heures
rextinction est parfaite.
La quantité de graisse à mettre d*abord peut varier ,
cependant celle prescrite m'a paru abréger suffisamment
Topération. En triturant parties égales de graisse et de
mercure^ il s'éteint très*promptement , i^aais alors le mé-
lange n a qu'uxié couleur grise , plus faible que celle de
l'onguent mercuriel simple.
Si au lieu de mettre de la graiese on se sert de l'ouguent
napoliuin ancien , l'opération est plus tôt finie ; d'un autre
côté , comme cet onguent se rancit facilement , je crois
qu'il vaut mieux employer le premier que le second pro-
cédé , la préparation , bien que moins prompte y l'einporte
encore de beaucoup sur le mode ordinaire.
ANALYSE DE L'HERMODACTE;
Par M. L. R. LECAinr. '
. Les botanistes ne sont pas d'accord sur la place que doit
occuper dans leurs classifications le végétal qui fournit
l'hermodacte. Lés uns le rangent dans la famille des iridées;
d^autres, au contraire, dans celle deà colchicées , se fondant
principalement sur la ressemblance extérieure que présente
ce tube avec la racine de colchique. Il m'a semblé que la
chimie pourrait aider à décider la question en démontrant
DE LA SOCIÉTÉ DE PHAJIMACIE. 35 1
jians cette espèce de racine l'al^sence ou la présence de la
yératrine , et ce motif me l'a fait soumettre à divers essai»
dont je vais avoir Thonneur de communicjuer les résultat^
à la Société.
L'kermodacte m'a paru formé :
D'amidon qui la constitue en presque totalité ,
D*unetrès«pétite quantité de matière grasse ,
De matière colorante Jaune , .«
De matière gommeuse ,
De malate acide de potasse, '
• '■ ■ de chaux 9
De muriate de potaisse. ^
Il ne m'a offert aucune trace de vératrine et d'inuline ,
autant du moins qu'on peut juger de l'existence de cette
dernière substance par les procédés imparfaits qu'on a con-
seillés jusqu'à ce jour.
Je croisjnutile de décrire la marche que j'ai suivie j elle
est plus ou moins analogue à celle qu'ont indiquée MM. Pel-
letier et Caventou dans leurs belles recherches sur Içs vé-
gétaux de la famille des colchicées , et le détail de mes
expériences ne pourrait qu'être fastidieux , puisqu'elles
n'ont pour objet qu'une substance douée de propriétési né-
gatives d'une utilité presque nulle , et ne présentant par
elles-mêmes rien de remarquable.
Je me contenterai défaire observer que dans la recherche
4es bases salifiables organiques , lors même qu'on n'em-
ploie pas Tammoniaque y et qu'on se sert de magnésie cal-
cinée , on peut être induit en erreur sur la véritable nature
des produits qu on obtient en raison de la petite quantité
i^c sous-carbonate de soude que retient presque toujours la
n
35a BVLLEtllW Vɧ tttATAtrS:, £TG«
tftaghésie , qu'on ûe peut en séparer ({tte très-^difficilemem
par le moyea deslavdges. Ce carbofnatte desoude, soit qn^îl
se dissolte dans le» lic[neur8 qu'on obtient , et leur com-
munique par lui-même un caractère alcalin, ^oît que par
sa réaction sur quelque matière asotée contenue dans le
végétal , il détermine la forniation d'une certaine quiantîté
d'ammoniaque, po^rtaiti faire attribuer des propriétés alca-
lines à des matières qui ne les possèdent réellement pas ,
si l'on n'apportait à ses expérieûcès toute l'attentipn con-
venable. Il est probable que la magnésie obtenue en dé-
composant le sulfate par le carbonate d'ammoniaque ^ au
lieu du carbonate de soude , ne présenterait aneua de ces
inconvéniens , et que son emploi , dans ces tirconstances ,
deviendrait préférable , bien que son prix diit être plus
élevé.
ÉKItA TA DU N\ PRÉCÉDENT.
Page a6a , ligne 17 , chlorure de soude , lisez : chlorure de sodium.
Ibid, . . , ligue 18 y chlorure de magnésie , titez t chlolrure de magn^
f AaiS.— IMi»RiMERIE DE FAIN , RUE RACINE , N*. 4,
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
I H I «il
N°. VIIL — T 11% Année, — Août i8a5.
' >• ' * ■"' ■ ' Il M.. I . Il • . ■ I I .
DELA DISTILLATION DÈS CORPS GRAS;
Par. A. BussY et L.-R. Lecahu. , '
Mëmtarela à TAcadëmie des Sciences » dans là séance du fJQÎUet (t)«
Les corps gras ont,' à diverses époques, appelé rattentîpn
des chimistes , et les travaux dont ils ont été Tobjet sont'
aussi kiombreux que varies^ On doit à Le lièvre, d^Ârcet et
Pelletier pères , sur leur emploi dans la fabrication des sa-*
Yons , un mémoire fort important auquel M* Colin a joint ,
dans c6s dernières années , plusieurs observations pleines
dMntcrèt ; à M. Deyeux de nombreuses etpériences sur
leurs propriétés médicales et leurs applicatiods à la prépa-*
ration dé divers composés pharmaceutiques. Berihollet ,
Sennebier se sont occupés de déterminer Tespèce dMté^
ration quHls éprouvent de la part de la lumière et de Fair.
Vogel les a suivis dans leur contact avec le phosphore^ le
j - - - ■.-.-.■■--■--■-.- ^
(i) L* Académie a entenda, dans la séance du i6 août, le rapport
de MM. Thenayd «t Vauquelin , quVUe aY;lit charges de l'examep de ce
mémoire ; et sur les conclusions de ses rupporteurs, elle en a ordonné
rinserticn dans le recueil des davans étrangers.
XP, Année» '^^ Août iSîS. ^4
S54 J O U li K A t
soufre et plusieusiAuUea corps. Plus récemmem, MM. Pou-'
tet et RoiMseau ont indiqué des moyens ingénieux de re-
connaître leur mélange , et M. Th. de Saussure a tiré de
lexamen de leur densité , de leur dilatabilité par la cha-
leur , de leur solubilité dans Talcobol , des caractères d'une
grande utilité pour la" connaissance de leur composition
et de leurs propriétés. Plusieurs autres chimistes , enfin ,
tels que Bindheim , M. Chaptal j M. Fremy, de Versailles ,
oifl enrichi lear histoire d'observations pins ou moins
précieuses.
Mais les corp^ gras ont plus particulièrement encore fixé
Tattention depuis les beaux travaux de MM. Chevreul et
Braconnot. C'est à leur habileté , et surtout aux belles re-
cherches de IVL Chevreul , que la science est redevable de
ce que Tétude de ces corps peut offrir i la fois de plus utile
et de plus intéressant*
Cet habile chimiste ne parait cependant pas s'être occupé
de nouveau de Texamen des produits qui se forment dans
la distillation des huiles et des graisses ^ en sorte q[u'ou ne
sait encore à cet égard que ce que qous ont appris des
expériences a^sez incomplètes et déjà fort anciennes. •
L'on sait que les corps gras dans leur distillation four-
nissent de Teau , de Tacide s^cétiqtfe , de l'hydrogène car-
boné y de l'acide carbonique ^ un acide particulier décou-
Tert par M. Thenard, et pour fequel cet illustre chimiste
a réservé le uoo^ d'acide sébacique , long-temps donné par
Crellet Guyton de Morveau à fie l'acide acétique altéré.
L'on $ait encore que dans cette expérience il nasse à la
distillation une quantité considérable de matière gréasse »
quelquefois liquide , d'autres fois concrète , mais on ignore,
complètement la nature de ce produit , et l'on n'a point
encore cherché à déterminer par expérience s'il est toujours
identique dans sa composition ,. de manière à ne varier que
par son état physique , ou bien s il est formé du mélange
de plusieurs substances différentes et variables , et ne coa^
1
DE >H^RI«[ACIE. 355
lient pas quelqu'un, des nombreux corps gras découyërts
par M, Chevreul.
Cette question méritait qu'on s'en occupât, et ]e)( expé- !
riences dont nous allons avoir Thoni^euc de rendre comple {
à TAcadémie pourront aider à la résoudre. I
Nous avons distillé un grand nQmbre de cpirps gras ap- \
partenant au règne animal et fiu ^C!gne végétal , du suif ,
de Taxonge, des huiles d'olives , de pavotst, d'amandes
douces et de lin , et les phénomènes pbservés ont toujours
été sensiblement analogues.
La distillation de ces corps offre trois époques distinctes ^
convenablement caractérisées par la nature des produits
qu elles fournissent , et présente sous ^e rapport une grande
analogie ^vec la distillation du succin , si fidèlement décrite
par MM. Robiquet et Colin.
A partir du moment où Tébullition se détermine , il se
forme » T>utre les produits gazeux , une quantité plus ou
moins .considérable d'acides oléîqu^ et margarique dont la
présence caractérise essentiellement cette première époque
jde la distillation.
Plus tard Ton obtient .dans le récipient une huile empy-
reumî^tique qui , vers la Qn de Texpérience ^ ne contient
plus d'acides gras^
Enfin y lorsque la matière est complètement 'distillée ,
Von voit se sublimer , ains;î que cela se remarque également
dans Is^ distilUtion du succin, une priatière jaune rougeâtre,
.dont la prodi^ction annonce la fin de rexpériince.
La proportion de ces substances et de celles qui les ac-
compagnent, et dont nous parlerons plus bas , varie singu-
lièrement suivant l'espèce de corps gras. employé; mais
leur nature est la même , et leur formation est accompagnée
de phénomènes tellement analogues qu'il nous suffira de
décrire en détail une distillation de ce genre.
Par exemple , qu'on chauÇe l'huile de pavot dans un
appareil convenable; l'huile à la température d'environ aoo*
356 JOUBMAL
laissera déposer , soos forme de flocons pea eolorés , une
matière mncilagineose , ei se décolorera complètement.
Bienlât après elle entrera en ébnilition , laissera d^a^r
une certaine quantité de floides élasticpies , répandra une
odeur tîtc et pénétrante y distillera sans se colorer, d^abord
le tiers enriron de son poids d*an produit liquide , mais
susceptible par le refroidissement de se prendre -en masse
solide de consistance uiolle. A cette époque Thuile cessera
de répandre Vodeur insupportable qu'elle exhalait d'abord ,
et si Ton change de récipient , Ton n^obtiendra plus qu'un
prodait encore liquide à o* non acide. En6n quand Thuile ,
après s*être de pi as en plus colorée , sera complètement
distillée , que le fond de la cornue de verre commencera à
rougir et ne contiendra presque plus que du charbon , on
Terra se former d'abondantes Tapeurs jaunes , et dles Tien-
dront se condenser dans le col de la cornue ou dans le
ballon , en solide orangé , transparent , quelquefois assez
semblable au réalgar natif.
'. Une opération bien conduite fournit pour loo grammes
d'huile 9 4 ^ ^ litres de gaz , i à 2 grammes de charbon, 9^
à 94 grammes de produit distillé.
Observons que si Ton arrête la distillation i Fépoque où
Todeur viTe et pénétrante cesse de se dégager , où rhiiîle
empjreumatique Ta se produire en abondance , le résidu ,
lout-à-fait différent de la portion distillée , n'offre qu'une
masse homogène de consistance demi-solide , de couleur
brune , sans traces sensibles d^adides gras , et ne renferme
point de matière charbonneuse en suspension , car elle ne
commence à se déposer que tout à la fin de l'expérience (i)^.
(i) Lorsqu'on ne veut pas recueillir les produits gazeux, on peut très-
aisément faire l'expérience â l'aide d'ane cornue munie d'un ballon dont
la tubulure renversée permet de fractionner les produits, en changeant
à volonté les vases destinés â les receyoir , .sans qu'il soit besoin de tou~
cher aa reste de rapparèil.
DE PHARMACIE. 357
EXAMEN DES PRODUITS DE LA DISTILLATiOH.
Examen des gaz.
Si nous examinons maintenr'»nt les divers produits que
nous nous sommes contentés d'indiquer , nous verrons. que
les gaz ^ beaucoup plus abondans au commencement qu a
la fin de Topéralion , se composent d'une grande quantité
de gaz inflammables, mélange d'hydrogène carboné ejt
d^oxide de carbone , pltis une certaine quantité de gaz acide
carbonique, qui va toujours en diminuant et finit par
casser de se produire lorsqu'on arrive à la fin de Toperation^
Examen du premier produit de ta distillation .^
. Le premier produit de la distillation , solide à la tempé-^
rature d'environ 20^ , de consistance molle , de couleur
jaunâtre , très-odorant, se dissout complètement dans l'ai-
cohol , rougit fortement la teinture de tournesol , se com-
bine en grande partie à l'eau de potasse afraibli,eyde n^anière.
à former un véritable savon. On peut le considérer comme
un mélange d'acides acétique , sébacique y oléique , mar*
garique , d'huile empyreumatique » d'huile volatile odo-^
rante, sans doute analogue à celle que M. Ghevreula.trou'^
vée dans les produits de la distillation de la stéarine. et. de
l'oléine , de matfère volatile odorante non acide..
Séparation de Tacide sébacique..
Ce produit , traité par l'eau distillée bouilla^nte , fournit
t^nliquide que rend opaque une ceriaine quantité de matière
huileuse interposée , dont le refroidissement précipite une
substance "solide , blanche , quelquefois opaque , flocon-
neuse, d'autres fois transparente et nacrée. Cette substance,
séparée par le filtre, lavée à l'eau froide ,. est alors sans
odeur sensible , se dissout aisément dans Talcohol , beau*
coup plus dans l'eau bouillante que dans l'eau froide , en
sorte que l'eau saturée à 100*^ se prend en massa par son
358 JOURNAL
rerroîdissement. Sa dissolution aqueuse rougit fortement
le papier de tournesol , précipite racétate de plomb , ne^
trouble pas Teau de chaux , et présente ainsi les principaux
caractères deTacide sébacique. S*il Tarie dans son aspect,
cette différence provient uniquement de quelques matières
étrangères , car on peut toiijours, au moyen de dissolutions
et de cristallisations convenablement répétées , Tobtenir
parfaitement cristallisé.
L^illustre chimiste auquel on doit la découverte de cet
a^ide , après Tavoir rencontré dans les produits delà di->
stillation de Faxonge et du suif, en suppose aussi Texistence
dans d'autres produits analogues ; mais comme il ne Tavait
pas constatée par l'expérience , nous avons cru devoir le
faire d\ine manière précise.
Examen de la matière odorante.
Dans le traitement par Teau , surtout lorsqu^on ne l'em-
ploie pas à ioo«> l'on dissout avec les acides acétique et sé-
bacique une matière particulière odorante et volatile qui
communique au liquide l'odeur insupportable qu exhalent
Tes ihatières grasses dans leur distillation. Cette matière
n'est point de nature acide , car elle n'est point masquée
par la présence des alcalis , ainsi que M. Thenard l'avait
précédemknent observé dans son travail sur l'acide séba*
cique , et notis avons de plus remarqué qu'en sur-saturant
la liqueur au moyen de la baryte , la portant à l'ébuUition y
et recevant les vapeurs dans de l'eau ou de l'alcohol , on
fesaic passer la matière odorante du premier liquide dans
le nouveau ', sans pour cela lui communiquer la propriété
de rougir le tournesol,
t
Séparation de Facide margarique.
I^a masse demi-solide , épuisée par Teau distillée bouil-
lante , jusqu'à ce que les eaux de lavage aient cessé de
rougir le toarnesol (ce qui demande 9 a lo traitemens) ,
• X)E PHAIVMLACJH. ^Si)
refroidie 9 puis e.xposi^e entre des feuilles de papier josepL
i raction graduée de la presse, » fourni une niasse com-
pacte , solide j incolore , wtCtéé , ftisible a 57*" , cristal-
lisant par le tdEioitifssenient en larges aiguilles naerëes ,
'iupîHânies et parfaitement blanches. EUef ne cédait rien à
«Teau , se dissolvait rapidement dans ralcohol et l'éther ,
surtout a chaud, s'en précipitait presqu'en totalité par le
refroidissement , leur communiquait la propriété de rougir
le tournesol, et présentait ainsi tous Jes caractères, de
Tacide tnargarique. Des dissolutions alcoholiques et des
<ïristallisat]oos multipliées n'éleVaient pas sensiblement son
terme de fusion , en sorte qu'il ne paraissait point *tre
mélangé dVcide stéarique* -.''-'
Cet acide liiargariqUe , obtena par simple pression , con-
•conserve un peu de 1 odeur piquante dont sont imprégnés
les premiers produits de la di.«^iUation des corps gtas;mais
on finit par l'en débarrasser au moyen d'une longue expo-
sitiojn à lair , ou de l'ébullition atec l'eau.
Une observation qui nous ^ paru digne de remarque ,
c'est que celte matière fondue , mise en contact avec le /
papier de tournesol parfaitement sec , ne )e rpugit nulle-
ment , et le rougit au contraire lorsqu'il a été préalablement
humecté d'eau , d'alcohol ou d'élher. Cet effet nous fit
d'abord supposer que la matière que nous regardions comme
de l'acide margarique pourrait bien ne pas être acide par
elle-n|ême , et 11e devait la propriété de rougir le papier
de tournesol humide qu'à la présence d'un corps étranger
soluble dans Feau , probablement à de Tacide sébacique ^
mais noqs avons été convaiiacus du contraire lorsque nous
avons retrouvé la même propriété de ne rougir le tour-
nesol qu'autant qti'îl est humide , dans l'acide margarique
extrait du savon , et que d'une autre part nous avons pu
nous assurer que la matière solide obtenue, se combine inti- ^
menient, et à une température seulement suffisante pour en
opérer la fusion , avec les oxides incapables dt déterminer
lU
te
lir
4
DE ^HâftHACIE.
■cfiuîdic, fms exposée entre Jes feialle^
À facrioa gnàaée de U pres§e, »4Mr.
pacte , solide , tiwoiore, utietét. lu-
lisaot por le toIioiAMMtt « }r
kMânies el paifaitteenl UatiH
I'e«u , se dissolrait ta^dniient
surtout a ciuiid, s'en pwcip
refroidissement , leur com»
le tournesol y et présent
Tacide margarique. D'
«fistalIîsatîouiinilUii
terme de tùAm .
mélangé dMie
Cetacidoif);.
€(M[i3erFe«n
les premier
«tt*fibHp''
•nwm
(baissait formé y "nouB
légèrement afiaibli ;
iiî.
. surnageait ralcohol ,
reumatique non acide,
ic par les alcalis causti*
jide oUique.
orc a laissé pour résidu une
, très-acide » et presque coro-
. de potasse. En réitérant un
alternent par Falcohol , elFem-
libli , Ton a fini par obtenir un
.u dans Teau de potasse faible y et
. opriétés de Facide oléique.
le la distillation de Thuile de pavot
e les substances dont on avait déjà
^
•f*
tri que 5
jue ; < ^ •
acique ;
atile légèrement odorante ;
èce d^huile empyrèumatique fixe rèlalîve-
a précédente ;
natière particulière volatile , très-odorante ,
:ide et soluble dans Teau.
.len du second produit de la distillation^
Juit liquide dont la formation caractérise In
époque de la distillation de Thuile de pavot 9 et
intUé peut équivaloir au tiers de Thuile employée,
^un vert léger , devient bientôt brun foncé., sur-
ictdeTair ,; il nexcite.pas, comnie le premier,
la toux , mais répand une légère odeur empy -^
I
.36o JOURNAL ^
la sapomficali.OQ , lels que la magnésie , de inanière à fer-
mer im véritable margarate , sans que ses propriétés et nop
tamment sa fv^ibilité se trouvent sensiblement modifiéi».
Pans ce traitement par la magnésie il ne se forme d'ail-^
leurs ni glycérine , ni produit analogue , en sorte qu^on ne
peut supposer que le temps et la température employés i
la combinaison ont pu déterminer une véritable saponi-»
fication.
Examen dû produit liquide séparé de F acide margarigue^
La pression à laquelle nous avions soumis, dans Texpé-*
rience précédente , le premier produit de la distillation ,
après avoir séparé les acides acétique^et sébacique , avait
fait suinter un liquide jatine odorant , soluble en grande
partie dans Talcohol froid , rougissant fortement le tour-
nesol, et laissant précipiter par un abaissement de-tem^/
pérature une partie de la matièresolide qu'il retenait encore.
Traité par Veau de potasse faible , une portion seulement
s*y dissolvait, et Tautre venait nager à sa surface avec las-*
pect d*uue buile limpide et |ieu visqueuse.
Séparation de Thuile yoîatite. , '
Ce liquide exprimé y chauffé à plusieurs reprises avee
une certaine quantité d'eau , dans une cornue de verre
munie d'un ballon , finissait par perdre son odeur , et
Ton retrouvait dans le récipient , à la surface de Teàu ,
une couche d'huile parfaitement limpide , sensiblement
incolore , sans action sur le tournesol., incapable dé s'unir
à la potasse , et fort peu odorante lorsqu'elle avait été com-
plètement lavée pour la séparer de la matière. particulière
odorante dont nous avons parlé plus haut.
Séparation de Thuile non acide , non uolatile. .
Le résidu, séparé de cette huile volatile , ne se dissolu-
vait pas encore complètement dans l'eau de polasse. Pour
z'
- ■ — — i—
% DE PHARMACIE. 36r
«éparer le» deux liquides dont il paraissait forme , 'nou6
.l'avons traité à froid par de Talcohol légèrement a£faibli ^
une portion seulement s'y est dissoute.
La portion non dissoute, et qui surnageait Talcoliol,
n^dtait qu'une espèce d'huile empyreuniatique non acide,
non sa ponifiable , inattaquable même par les alcalis causti-
^quQs et concentrés* *
Séparation de T acide oîéique.
Le liquide alcobolique éysiporé a laissé pour résidu une
huile jaunâtre , d^odeur faible, trèà-acide , etpresque com-
plètement soluble dans Teau de potasse. En réitérant un
certain nombre de fois le traitement par Talcohol , etTem-
ployant de plus en plus affaibli , Ton a fini par obtenir un
liquide soluble sans î^idu dans Teau de potasse faible , «t
jouissant de toutes les propriétés de Facide oléique.
Le premier produit de la distillation de l'huile de pavot
«e compose donc , outre les substances dont on avait déjà
constaté l'existence ,
I**. D'acide margariqué 5
2". oléique ; •
3\ sébacique \
4"« D'huile volatile légèrement odorante ;
5*. D'une espèce d'huile empyrèumatique fixe relative-
ment à la précédente ;
6". D'une matière particulière volatile, très-odorante ,
non acide et soluble dans l'eau.
' Examen du second produit de la distillation^
Le produit liquide dont la formation caractérise l.i
seconde époque de la distillation de l'huile de pavot , et
dont la quantité peut équivaloir au tiers de l'huile employée,
d'abord. dVn vert léger , devient bientôt brun foncé., sur-
tout au contact de l'air ; il n excitapas , comme le premier,
les larmes et la toux , mais répand une légère odeur empy -^
V
36i JOUBNàL •
reumaiiqutîqiii n^ rien de l'odeur fétide de Thaile animale,
de Dîppel. Il ue' rougit ordinairement pas Ja teinture de
tournesol , ou s'il la rougit parfois en raison d'une petite
quantité d'acide acétique » on lui fait perdre cette propriété
à l'aide d'un ou deux layages \ l'alcohol ne le dissout qu'en
très - petite proportion , même à chaud \ la potasse en
dissolution concentrée ne le saponifie pas , et ne parait nul-
lement l'altérer. Lorsqu'on le chaufiTe au contact de l'air ,
il brûle à la manière d'une huile essentielle ^ chauffé en
vase clos, il se volatilise à une température peu élevée sans
laisser de résidu sensible. L'huile distillée parait analogue
à la première , et contient seulement un peu d'acide acé-
tique.
On voit que ces propriétés établissent une distinction bien
tranchée entre le premier et le deuxième, produits.
Examen du troisième produit de la distillation*
Le troisième produit , dont la quantité est fort peu con-'
sidérable , est solide , d'un rouge orangé , transparent. Sa
cassure est cireuse, son odeur et sa saveur nulles \ il se fond
au-dessous de loo^, ne se dissout très-sensiblement dans
l'alcohol qu'à chaud, en sorte qu'il s'en précipite presque
en totalité par le refroidissement. L'éther est son véritable
dissolvant.
Ce produit parait dû à la réaction des élémens de l'huile
et non à sa matière colorante , car qu le retrouve dans la
distillation du suif et de l'axonge , qui ne contiennent pas
de principe colorant.
Ce que nous Venx)ns de dire précédemment de$ produits
qui se forment pendant la distillation de l'huile de pavot ,
peut s'appKquer presque exactement aux huiles d'olives ,
d'amandes douôes et de lin , que nous avons soumises aux
inèmes épreuves \ on observera seulement qu'avec ces huiles
DE Pharmacie. ' 363
là quantité d'âcide margarîque est moins considérable qu'a-
vec rhuîle de p^çt (i).
Si Ton opère à la tempéra tui'è o'rdlnairé sUr des corps gras
Solides , tels que Taxongë et le' suif , l'on observera encore
des phénomènes et des produits analogues à ceux qui se
remarquent dans la distillation des cotps gras liquides à
cette température *, mais là partie distillée diffère de celle
des huiles en ce qu'elle est beaucoup pliîs solide , et con-,
tient une bien plus grande quantité d'acide margariqùe.
En effet, le suif distillé raj^idenient fournil de la matière
solide presque jusqu'à la fin de l'opéi^atîon , et î^on peut
obtenir par la simple pressio'n plus des 7^ du poids du suif
employé en acide ntargariqiie fusible à 5 j"*,
2' kilogrammes 5ob grammes de suif ont donné
806 •' • ' ■■ ^' ' d'acide margariqùe sensi-
' blement pur.
Il «eràit très-facile d'étendre k tous les corps gras essen-
tiellement formés d'oléine et de stéaripe les observations
tque nous venons de préslnfitbr , et Ton trouverait sans doute
qu'ils sont tous susceptibles de fournir à la distillation des
acides oléique et margariqùe ; cependant il ne faudrait pas ,
sur la simple analogie , se hàtei* de conclure que tous les
produits doivent être absolument identiques. Nous avons
eii l'occasion d'observer que dans plusieurs ci rconstiances
il se présente des produits et des phénomc^ies particu-
liers qui , convenablement étudiés , pourront par la suite
fournir de très-bons caractères pour distinguer entre eux
les diverses espèces de Corps gras.
■ Il I I ■ I I ■ « I I I n I f I i I ' • II,,. I , I i I I I ■■ I II ■
(i) VéUii solûle qa^ttS£ecte le premier produit de la distillation des
tuiles a rappela à Tunde nous, qiiMtant préparateur du cours de
M. Thenard, il avait vu un de seâ nombreux auditeurs, que nous avont,
'su plus tard étJ% M. Dupais^ lui présenter, à Tissue d^une leçon, un pro-
daitde consistance à pteu pfès-8émbla)>!e. La personne qni le présentait
disait l'avoir obtenu en obajifiant long-temps de l!buib de pavot à ud^
température inférieure à celle de son ébuUition j mais elle en ignorait
complètement la nature et les proprie'tës^ '
364 louRWÀii
Si nous cherchons maintenant k connaître les cause;» qui
déterminent la production des acides oléi que etmargarîque
dans la distillation des huiles et des graisses , nous voyons
d^abord que les corps gras saponifiables ont une. grande
tendance à ce genre d^altération , puisqu'il s^opère par le
contact des alcalis , par celui de certains acides ^ et parti-
culièrement de Tacide sulfurique ; Ton conçoit donc , d'a-
près cela , quVne altération semblable peut avoir lietk pas
Vinfluence de la chaleur» surtout si Ton fait attention qu'elle
tend toujours à transformer en produits volatils les corps
soumis â son action , et que les acides oléique et margarîque
sont volatils par eux-mêmes , ainsi qt^' il est facile.de s'en
assurer par l'expérienee* ^ . .
L'oxigène de l'air n'est pas d^ailleurs indispensable à la
production de ces acides^ on pouvait déjà le supposer en
observant que leurs élémbeus existent dans les corps qui lès;
forment presque en même propor^ûon , et de plus que le
dégagement de gaz qui a lieu dans tout le cours de l'opéra-
tiqn s'oppose au contact de l'air -^ mais pour ne laisser aucun
doute à cet égard , nous avons fait rexpérience suivante.
Nous avons introduit une certaine quantité de suif dans
une cloche courbe remplie d'hydrogène , et nous l'avons
chauffé de de manière à le volatiliser. Il &'est dégagé une
certaine quantité de fluides élastiques » et le produit qui
s'est condensé à l'autre extrémité de la cloche était solide ,
cristallin y très-soluble dans l'alcohol y enûn présentait tous
- les caractères de Tacide margarique»
Si l'on rapproche la distillation du succin de celle des
corps gras ^ on remarque entre autres rapports que l'acide
succinique se produit dans les mêmes circonstances que
Facide margarique. Ne pourrait*on done pas supposer, con-
tre l'opinion généralement admise , que Facile succinique
n est , comme Facide margarique , qu'un produit de l'action
de la chaleur sur la substance employée à sa préparation^^
et n'existe réellement pas tout formé dans le succin ?
DE PHARMACIE. 365
Considérés sous le rapport de leur application aux arts^
les résultats auxcpiels nous sommes parvenus ofiriront sans
dente quelque intérêt , surtout si , comme nous le suppo-
sons , on peut modifier 1 opération de la distillation des
corps gras^ de manière à augmenter la quantité de produits
utiles. Qui ne sent en effet Fa vantage qu*il y aurait à pouvoir
substituer l'aeîde margarique au suif , pour l'éclairage or-
dinaire , et à remplacer dans la fabrication des savons les
huiles qu on emploie par les acides dans lesquels elles se
transforment, ce qui permettrait au fabricant d'employer
directement les alcalis carbonates, et lui éviterait ainsi Tun»
des opérations les plus longues de son art ? Sans doute il
rejBte beaucoup à faire pour obtenir économiquement ce
résultat ; mais lorsqu'on est témoin des difficultés que notre
industrie manufacturière surmonte tous les jours , on peut
sans crainte annoncer qu'elle y parviendra.
Nous espérons que ces considérations pourront excusier,
Bux yeux dé l'Académie , les détails dans lesquels nou»
avons cru devoir entrer.
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE.
SECTION DE PHARMACIE.
Mapport de MM^ Pelletier et Guibôùrt , sur un mémoùv
a{yant pour litre : Recherches sur l'emploi des sels neutres
dans les analyses végétales et application de cette mé-
thode à Topium , par M. Robinet.
PREMIÈRE PARTIE. /
Messieurs , vous nous avez chargés ^ M. Guibourt et
moi , de vous rendre compte d'^un mémoire de M. Robinet ,
mémbire qui n^est luinmème quela première partie et comme
le préambule d'un travaâl qu'il se propose de voua sou**
366 lOURNAL
meure , et doui le^ résultau intéresaaus tous sont dë}à
connus par suite de communications Terliales.^
Après des coosidératiouA générales sur les difficultés de
Tanalyâc végétale et leurs cauaea, considérations sîdoh
toutes nouvelles , du moins toutes présentées d'une manière
précise et dans le but d'arriver i Texposition de son sujcst ;
M. Robinet , partant de ce point que Taltérabilité des- sobr
stances organiques par la plupart des agens ehipiiques ,
réduit k un très'petit nombre ceux de ces ageqs qu on pfsat
employer dans l'analyse végétale pour séparer les principes
immédiats sans exercer sur eux d'affinité élémentaire qui
changerait leur nature ; M. Hobinet appelle Tattentioa de
la section sur les modifications que la présence des «ek
neutres produit dans Taction • dis^vante de Teau sur le0
matières végétales.
Mais , d'abord , M. Robinet pose en principe et prouve
par l'expérience que la plus ou moins grande di^sp^ubilité
des substances da^s l'eau n'est pas toujours ei^ irs^ison ^^
leur affinité pour ce liquide j ou» i^ice uersi^^ qu'on .i^q dpit
pas juger de l'affinité de l'eau pour une substance végétale
par la facilité avec laquelle leau la dissout , ni même par
la quantité qu elle p^ut dissoudre à une température don-
née. Cette affinité , au contraire , doit s'établir d'après les
règles observées par M. Vî^uqueKn e% |^J^. G^y-^Lussac pour
reconnaître le degré d'affinité des sels pour l'eau.
M. Vauquèlin a fait voir què«i dans une solution d'nki
sel quelconque on ajoute un autre sel » celui*ci pourra ,
en se dissolvant , séparer et précipiter une partie du jjre-
mier. Ce cas aura lieu si le«el ajouté a plus d'affinité pour
l'eau que le sel primitivement dissout. Si le second sel est
très-soluble , mais a peu d'affinité pour l'eau , il se dissou-
dra en assea grande proportîoi» sans exclure aucune pordon
de l'autre. Enfin ^ si le sel ajoutéi est peu soluble et n'a
pour r^îAuquVne faible: affinité 9 il ne.se disspudra dans
le liquide qu'en petite quantité ou même point du tout» j.
"Tf -r-i
DE PHARIHACIE. 307
t)'ua:aiitre côté, M- Gay-Lûs$ac a. prouvé que te degré
d^ébullition d'un^ solutiou saline saturée ne dépéi^daît pas
de la quantité de sel dissoute, mais de raffinitédece sel
pour Peau. La même loi existe pour les substances végé-
tales d après les expériences de M. Rpbineti Ainsi le sucre
et la gomme , quoique fort solubles dans Teau , ont pour
elle peu d'affînilé , puisque ppUr le sucre , par exemple ,
nh sirop très-cuit et marquant 35^ à Tàréomètre ^}f}oni à
une température de loS."* cent,.; tandis qu'une solution de *
sel marin dans Teau , marquant seulement 20^ , élève le
thermomètre au même point* Or la solution sacrée cOn-*
tedait 70 pour cent de sucre , tandis que la substance saline
ne contenait que 33 de -sel .
- Pour la gomme , résultat encore plus sensible. Une eau
gommée , contenant un 5'. de son poids de gomme , bout
B 100^ comme l'eau pure. Son affinité pour Teau est donc «
très-faible ; mais si le sucre ot la gomme ont peu d affinité
pour Teau, ils doivent , s'ils sont solubles dans les solutions
salines, s'y dissoudre sana précipiter le sel » et, récipro-
qxtement , une solution saline peut les dissoudre comme les
dissoudrait de l'eau pure.
Supposons maintenant une substance végétale suscep-
tible d'élever de beaucoup le point d'ébuUition de l'eau ,
elle aura^une grande affinité pour Peau ; alors , mise en
contact avec une solution saline, elle précipitera du sel ou
du moins ne se dissoudra qu'en plus petite quantité que
dans l'eau^pure.
M. Robinet , partant de ces principes , a essayé l'action
de la solution de sel marin comparée à celle de l'eau 4ur
différentes substances végétales. Il a vu en général que les
principes colorans se dissolvaient moins bien et en moindre
quantité dans l'eau salée que dans l'eau pure* Aii^si, par
exemple, la cochenille communique à peine. une teinte
rosée à la solution de sel marin *, la garance ne cède qil'un
peu de matière jaune ^ etc. L'opium est la substance' qui a
368 JOURNAL
fourni les rësnluts les plus singuliers el les plus intëres^
sans } mais comme ils feront le sujet d'un mémoire partie
cnlier , nons nous bornerons i dire que la solution de sA
marin à i5 degrés dissout les sels contenus dans Topinm et
peu de matière colorante , de lelle sorte qu'en évaporant
la solution à siccité et traitan.t le résidu par Talcohol on
obtient dissout dans ce menstrue , et Ton en retire par é¥ia-*
poration un sel i base de morpbine* L*examen de ce set
fera , comilie nons Favons dit , le sujet d'un autre mé^
moire.
Nous ferons remarquer ici , avec M» Robinet , que les
principes colorans sont en général ceux qui se dissolvent le
moins dans Feau salée. Ne serait-ce pas parce qu'ils sont »
du moins pour la plupart , insolubles dans l'eau par eux-
mêmes , et que quand ils se dissolvent ce n'est que par suite
d'une réaction qu'exercent sur eux les principes solnbles qui
ont à la fois de Taflltiité pour eux et pour l'eau. Dans une
solution saline , ces matières , obligées en quelque sorte de
lutter contre le sel minéral dissout dans l'eau , perdent leur
faculté de réagir sur les substances colorantes auxquelles
elles étaient unies*
M. Robinet a observé qu^il existait de grandes différences
entre la force dissolvante des différçps sels. Ainsi , par
exemple , si l'on traite de l'opium par une solution de mU"?
riate de soude marquant 5** , par une solution de sulfate
de soude marquant 10^9 et par une solution de nitre mar-
quant 17^ 9 on ne dissaut pas sensiblement plus de matière.
De même , une solution de muriate de soude à ao® ne se
eolore pas plus qu'une solution de tartrate de potasse a 4o**
On découvre de suite la cause de cette anomalie apparente
en élevant à l'ébullition les deux solutions salines. L'une
et l'autre marquent alors le même degré io5 à l'aréomètre
centigrade.
Le sucre , dissout dant l'eau salée , né fermente point
par l'addition d'un peu de ferment ; mais M» Robinet dé-
DE PH^TksyiXClE. 369.
montre que le ferment n'est nullement soltible dans Teau
salée ; et en appliquant cet axiome , corpora non agunt nisi
sinl soItUa 9 on se rend facilement compte de ce fait qui*
nous parait donner la théorie de la conservation des sub-
stances organiques à Taide de la salaison.
Ce premier mémoire de M. Robinet nous paraît très*
digne des eucouragemens de la secûoil , et uous^ fait vive-^
nient désirer la communication de ceux dont il est en
quelque sotte le préambule. M. Robinet a dans les mains
un nouveau moyen d'analyse; nous ne doutons pas qu'il
n'en tire un grand parti. J. Pelletier , G. Gtjibouht.
DEUXIEME PARTIE.
Nous allons ici suivre M. Robinet dans l'application de
ses.nouveaux procédés à l'analyse de l'opium , et dans l'ex^
posé des faits nouveaux qu'il a consignés dans la deuxième
partie de son mémoire. >
M. Robinet annonce que dans l'exposé de ses expériences
tt il ne suivra pas l'ordre dans lequel elles ont été faites ,
parce que cet ordre n'est pas toujours méthodique, qu'il
préfère celui qui rendra les résultats plus clairs, les amè^
nera d'une manière plus naturelle et facilitera la vérifica-
tion des faits. » Toutefois M. Robinet ayant à vous entre*»
tenir d'une méthode nouvelle , a exposé des faitsqui l'ont
quelquefois entraîné d'abord dans des routes écartées,
ayant à vous faire voir comment il est revenu à la vérité ,
pourquoi il a abandonné telle manière ^e voir pour adopter
celle que des expériences nouvelles et plus exactes lui ont
fait adopter, M. Robinet , disons-nous , a été obligé d'en-
trer dans une foule de détails et de discussions qui peut-
Être empêchent y du moins a une simple lecture , de saisir
r«msémble de son mode d'analyse , et de concevoir de suite
les faits nouveaux que présente ce travail vraiment remar^
quable. Nous allons donc , avec autant 4^ concision qu'il
nous sera possible , vous indiquer la marche- qu'a suivia
XI*. Année^ ^^ Août 1825* ' %S
SjO JOURS'AI
M. Robinet Jans Tonalyse de l'apium par rapplicailion dr
remploi des sololioas aalineâ , et Vous exposer les bits nou-*
Teaux dont la chimie s*est enrichie par ce travail.
analyse de Topium,
M. Robinet traiteropium à deux reprises par aae soki*
lion de sel marin à 1 5*^ de densité , dans la proportion de
aix parties de solution contre une d'opium pour la pre-
mière fois , el quatre parties pour la seconde à la tempéra-
ture ordinaire deTatmosphère.
. Les liqueurs filtrées soiit alors mises à évaporer. Au mo-»
ment où le sel marin commence à se déposer on voit sur-
nager une matière brune huileuse. Cest la combinaison de la
morphine contenue dans^Topium avec Tacide qui la sature.
On pourrait dès lors l'enlever ; mais il est préférable d'éva-*
porer le liquide pour obtenir toutes les matières qu*il
tenait en dissolution'et qui se présentent sous forme de
masse salive.
Dans cet état on lé traite par de Talcohol à 38^ froid.
Après une âig<^^tion de quelque^ heures , facilitée par Tagi-
tation , on décante et Ton remplace l'akohol chargé de»
matières solubles 4)ar de nouvelles quantités d'alcohol^
opération qu'on renouvelle trois à quatre fois.
Ce traitement par Talcohol a pour but de faire le départ
du sel marin contenu dans la masse saline d'avec les prin-
cipes de Topium qui se trouvaient d'abord en solution
avec lui.
On évapore alors au bain-marie la teinture alcohpltque
jusqu'à ce qu'elle soit eh consistance sirupeuse 9 6i\l aban-
donne à elle-même , et; ordinairement au bout d6 deui)
jours elle est prise en masse cristalline formée de marne**
Ions et d'aiguilles. On fait égoutter les cristaux e^on le»
lave avec un peu d'alcohol ; alors on peut le& redissoudi^
dans une petite quantité d'eau bouillante ; ils cristallisent
de nouveau. C'est le sel de morphine , ici qu'il est eontenia
«DE PHABMAGIE.
371 ■ ' \
daos ropitxmi, et sur lequel oous reviendrons, ^vec M* Ao-
bjnét.
On réunit les eaux nière^ de ces cristaux avec Teau mère .
alcoholique de la première cristallisation ; on lai&se évapo-
rer à Tair libre ; à mesure que la solution se concentre le
sel d'opium est éliminé par ce qui reste de muriate fie soude
et qui suffit pour saturer Teau. Il vient nager à la $urface
du liquide ; on l'enlève et on le £ait cristalliser en le; re-
dissolvant dans Feàu pure. En même temps, ou plutôt sur
la fin 4e V^vaporation. et peu avant que le sql marin ne se
dépose, il se fait au.Cood du vase une.Qri$^lIi$£dion saline
sous forme d'une croûte grenue. Ce nouveau sel , examiné
el analysé avec soin par M. Kobinet , s*e^ trouvé être du
méconate ae^de de soude. On le purifie en le redissolvatit •
dans Teau bouillante et laissant cri^tallî^e)^,.
Ce méconate acide de soude , bien nxoîns soloblë dans
Teau pure que le sel à' base d^ morpl^ine qui se trouvait
avec lui , se sépare cependant en dern^j? de la, solution de .
sel marin , parce que , bieii que moins sq}uble., ila cepen-
daut pour leau plus d'affinité que le, sel à base de mor-
phine. Une chose remarquable que nous pouvons dire sans
interrompre l'exposé de la marche de l'analyse , c'est que
l'acide méconîque dans l'opiuiçi e$t uni à la soude , tandis .
que l'acide qui sature la .morphine , et sur lequel nous
reviendrons , est de toute autre nature.
, Après avoir ainsi procédé à la s^aration des principes»
de l'opium dissous dans l'eau salée , M. Robinet revient au
marc d*Qpium., c'est-à-dire à la partie d^ l'opjj^m non dis-*
soute par la solution saline. Il traite successiyen^eiKt le
marc d'opium par Teau , par l'alcohol, froid ,.par l'alcohol
bouillant et par Téther. Par l'eau il en retii^e enoore une
certaine qpanti^é de sel de morphine et de méconatQ,acide
de soude ^ par l'alcohol froid une substance résineuse sèche
très*fusible ] cette matière , quoique obtenue à froid , une
fois desséchée ne se redissout ^plu s dans l'alcohol froid ]
3^1 JOURNAL
elle est itt»eluble dans Téther, Par ralcohol bouillant ;
M. Robiuet obtient une substance qui reste molle après
réraporation de tout Talcohol et le refroidissement. Cette
matière est celle que Bucholz et d^autres chimistes ont
improprement désignée sous le nom de caoutchouc; elle a
Fodeur de Topium. M. Robinet pense qu^elle doit avoir de
laction sur Téconomie animale , et qu'elle mérite de fixer '
l'attention des physiologistes. Par Téther enfin M. Robinet'
obtient la narcotine , mêlée d'abord avec nne substance
huileuse. On peut séparer ces deux matières par de non-
Telles dissolutions dansTéther, la narcotine cristallisant par
le refroidissement.
Avant de passer à Texamen particulier des divers pro«
duits de l'analyse de l'opium, M. Robinet s'occupe de
quelques modification^ dont est susceptible le procédé qui '
vient d'être décrit.
Nous ne suivrons pas ici M. Robinet, parce que cette
partie de son mémoire doit être méditée par ceux-là seu-** '
lement qui veulent répéter ces expériences et qui s'occu*
peut spécialement d'analyse végétale» Nous les renvoyons à
la lecture du mémoire original»
M. Robinet passe ensuite à l'exposé de l'examen des pro«>
duits qu'il a obtenus ; savoir : le sel de morphine , le me-
conate acide de soude, la résine sèche, la résine molle ,
l'huile et la narcotine. Nous ne suivrons pas M. Robinet
dans l'examen de ces substances , et nous n'ajouterons rien
k ce que nous avons dit pour seulement les caractériser^ '
Nous engagerons toutefois M. Robinet à s'en occuper d'une
manière toute spéciale. Les substances n'ont pas été suffi-
i^amment examinées, et M. Robinet lui-même les a un
peu négligées pour s'occuper plus spécialement des sels de
l'opium qui'étaient le but principal de ses recherches.
Du fnéconaie acide de soude.
Le sel obtenu par le procédé que nous avons indiqué
présente les caractères suivâlhs : il est blanc , grenu , d'une
DS PHARMACIEN 375
dureté sablotmeuse. M. Robinet n*a pu dëc^rminer la foosQ
géométrique. Il est moins soluble dans Teau que le sel de
morphine qui Vaccompagne dans Topium. L'alcohol dé-
'iflegmé le dissout à peine ; il peut servir à le débarrasser
des sels de morphine, L'alcohol un peu affaibli le dissout
bien ; sa dissolution aqueuse est acide et rougit fe tour-
nesol.
Il produit avec les sels de fer suroxidés une couleur
jr0uge des plus intenses; la solution coneentrée ne préci-
pite nrpar le muriate de platine , ni par Tacide oxaliquej
la'potasse et rammoniaqne rCj font piis de précipité. 11 ne
rougit pas par Tacide nitrique.) calciné il laisse du> sousr
carbonatede 5e«tde,d'où M. Robinet CAncLut qu'il est
▼éritaUement formé d'acide mécouique et de soude* D'un
autre côté, M. Robinet ayant trouvé ,. ainsi que noua
allons le dire , que le sel. de» m/>rphine dont il a été sé^-
paré ne contient pas. d'acide méconique , il est^ amené à
eaxoBclure ^ contre l'assertion de Seriuerner , que l'acide
méconique qui existe bien dans l'opium n'y est.pas combiné
avec la Imorphine mais bien avec la soude..
Quant à nous, l'opinion de M, Robinet nous parait ttèsr
prd:>able , mais non pas rigoureusement démontrée.. Il
pourrait se faire qu'indépendamment du sel de morphine
démontré par M. Robinet y. et dans lequel la morphine est
saturée par un acide différent du méconique , il eieiste du
méconate de morphine , mais que ,.par suite de l'analyse » ce
méconate eût été décomposé, par le muriate de soude d'où
serait résulté du mécoqate de soude. Toutefois qette ma^
niëre de voir que nous exposons pour montrer que pous
n'éludons pas. les objections qu'on pourrait faire à M. Ro-
)>inet n'est qu'hypothétique v il tie nous parait même pas
probable qu'une base aui^i fort£ et un acide aussi énergique
puissent se séparer pour donner lieu à de nouveaux sels.
D'ailleuirs , pourquoi rautrç sel de morphine n'aurait-il pas
été décompose ? Ou reste il suffira à M. Robinet de mettre
374 JOURÏfAL
en note à «on ménloire ai , lorsqu il a svhstiiné le mtraitè
de potasse et le snlfate de magnésie au muriate de sonde
pour obtenir le sel de morphine , il a aussi obtenu du me-
conate de soude , ce que nous n*avons pas trouvé exprimé
'd'une mamère^positivedans son mémoire.
Du sel de ntorphine contenu dans topùun et obtenu par ïf'
procédé ùuUqué.
M. Robinet consacre une grande partie de son mémoH*e
À Fétude de ce sel et à là détermination de* lacide qu'il
contient. Une propriété singulière de ce sel est de devenir
d'un bleu intense parle contact des sels de fer ftûeosidés.
Cette propriété fit soupçonner à M. Robinet qu'il emme-
nait soit de l'acide gallique , soit de l'acide bydrocyanique.
De là une longue-série d'expériences que M. Robinet rekte
dans son mémoire ; nous ne les rapporterons point ; nous
nous contenterons de conclure avec lui que l'acide combiné
â la morphine n'est point de l'acide gallique , car il ne pré-
cipite pas en rouge les sels de titane, ce que font les gal^
lates et même le gallate artificiel de morphine ; ({ue ce
n'est pas de l'acide hydrocyanique , parée que cet acide ,
d'après les recherches de notre collègue M. Robiquet et les
propres expériences de l'auteur de ce mémoire , ne peut
se combiner aux alcalis végétaux ; que d'aillears cette cou--
leur bleue disparait par le contact des acides faibles , >de
l'alcohol , de Téther acétique non acîde , etc. , agens qui
ne détruisent pas la couleur du précipité bleu de Prusse
formé par les hydrocyanates dans les seTs de fer.
Mais, une chose décisive , c'est la suite d'expériences en-
treprises par M. Robinet sur la morphine pure et qui proDfve
que cette basé jouit par elle-même , et par Ife fait de sa
propre Tïaturé , de la propriété de deveînir bleue par les
sels de fer peroirîdés : nouveau et exoellent .moyen de re-
connaître la morphkie et de la distinguer de quelques autres
alcalis végétaux qui , cottime elle , roogîsseul par l'acide
DE PHARIttACIH, 3j5
nrtrique. Mais.qud est Tacide qui sature la morphine dans
Topium ? Nous dirions que c^est un acide nouveau s'il ne
nous semblait pas , ainsi qu'à M. Robinet ^ être l'acide
différent du mëconique et que M. ïlobîquet a signale dans
l'opinn), acide dont jusqu'ici les propriétés sont inconnues;
mais auquel M. Robinet, qui Ta obtenu pur et cristallisé ,
se propose de consacrer la troisième partie de ce mémoire*
î^our le séparer de la morpbine , M. Robinet dissout le sel
dans Feàu et y î^oute du sous-acé(ate de plomb. Il se fait
111) précipité blanc formé de plomb et du nouvel acide. Le ,
précipité lavé est décomposé par Fhydrogènc sulfuré.
L'acide Fechercbe reste en Solution ; on filtre , on évapore
€t on Tobtient cristallisé par le refroidissement. t)u reste ,
M. Robinet déclare que c'esÉ lé procédé, ie^mployé par
M. Rôbiquet pour l'acide xjii^il a^ signalé , et que, s'il a
obtenu son acide plus pur et dans un état qui lui a permis
de mieux examiner ses propriétés , c'est qu'il possédait à
f état de pureté plus grande sa combinaison avec la mor-
pbine.
Cet acide non-seulement cristallisé , mais encore forme
des sels cristallisables avec la potasse , la baryte , Tammo-
niaque et la magnésie. Il sera , comme nous l'avons dit,
l'objet d'on mémoire particulier.
L^auieur , datis son mémoire, nV pas dénommé cet acide*
Nous lui .proposerons de l'appeler (xddecedéique , de x'^^^ 9
tétedepavoL La combinaison naturelle dânfir l'opium serait
Alors le eùdéatè été morphine,.
Le codéate de morphine est plus soluble à chaud qtf'i
froid ) il cristillise en aiguilles soyeuses qui partent d'un
centre commun et forment des mamelons hérissés de poin-
tes \ il est soluble dansTalcohôl , insoluble dans Péther ;
11 rougit pbi^ i'aéidé nnrîqite concentré , se -dissout sans
cfiervèscence duns les âdidessulfuriqueef hydrochlo/'ïqiie'
affaiblis t parnii les sels inétalliques le murinte de platine
et le sous-atélâtft de plomb seuls le pr^pitent , eic«
n
3^6 JOURKAL DE PHARMACIE. .
l)è quelques propriétés dé la morphine.
M. Uobinet ne pouvait faire un ai long travail sur ropium
sans signaler dans la morphine quelques propriétés ou
nouvelles pu peu connues. Npus ne reviendrons pas sur
la propriété de bleuir par les sels de fer , mais nous insis-
terons sur la précipitation de tous les sels de nnorphine
par le muriate de platine ; nous engagerons toutefois M. Ro-
binet à>nous faire conuailre la nature de ce précipité. Un
point très-important pour Vhistoire de la morphine c'est
sa .solubilité dans les alcalis minéraux. On savait bien qu'un
excès d'ammoniaque bû de potasse redissolvait la morphine.
M, Robinet a montré, que la solubilité de la morphine
dans les alcalis était plus grande, qu'on ne l'avait pensé",
que cette solubilité s'étendait à la baryte et la chaux ; que
quelques-unes de ces combinaisons cristallisent ; qu'une
solution de potasse assez concentrée et très-chargée de
morphine , exposée a l'air , se convertit en sous-carbonate
de potasse , et que la morphine s'en sépare en aiguilles
cristallines qui ne retiennent aucune trace d'acide car-
bonique , etc, ^
Conclusion.
Nous n'avons rien à ajouter à l'exposé -que nous venons
de faire des mémoires de M. Robinet , et TAcadémie a
sans doute pris avant nous des conclusions. Le travail de
M. Robinet , et particulièrement cette seconde pitrtie , est
très-digne d'ôtre réuni aux mémoires de TAcadémie , et
nous vous proposons de l'adresserau comité de publication.
J. PelLetieh , G. CrUiaOURÏ»
/ » • 1 • -
»•'■•■
. MM. Heâry, père et fils, viennent de publier un ouvrage
ayant pour litre : Manuel <ï analyse chimique des eaux mi"
nérales , médicinales , et destinées^ à téconomie domestique*
Nous en rendrons compte dans le N°. prochain.
I
\
BULLETIN
DES TRAVAXJX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMAOÉ
DE PARIS;
»
' Rédigé par M. He1(iit ^ secrétaire général , et par une
Commission spéciale.
, ♦
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
' De la séance du i6 août.
' Le secrétaire général annonce Tenyol de pliuienrs jour-
naux nationaux et étrangers*
M. Geiger , professeur à Heidelberg , adresse à la Société
le Manuel de Pharmacie qu*il vient de publier en Aile*
magne.
M. Brandes , rédacteur des Archives des Pharmaciens
de r Allemagne septentrionale , envoie la .première livrai-
son du Répertoire des sciences chimiques.
M. Thibierge réclame Tinsertion dé son nom sur la liste
des cor;respondans. Le secrétaire-général dit que c^est par
erreur dana Timpresaion que le nom de*notre confrère a
été omis.
- M. L. . . • , élève en pharmacie chezi- M. -Borde , rue
Saint-Honoré > adresse un mode de préparation du cérat
blanc.
Le même communique des observations sur Texeniico
de la pharmacie.
38o BULLETIN DES TRaVaUX
Quelques personnes aTaient àé^k cherché i déterminer
les substances auxquelles cette eau devait ses propriétés ,
et y avaient reconnu une certaine quantité de magnésie ;
mais , comme on n'en avait fait aucune analyse exacte^ j'ai
pensé qu'il pourrait être intéressant et utile d'examiner
cette eau avec soin ; c'est ce qui m'a engagea entreprendre
l'analyse suivante.
Propriéiés physiques.de Teau de Lasserre.
Cette eau est d'une limpidité parfaite ; elle n'a pas d'o^
deur ni de saveur particulières sensibles.
' Sa pesanteur spécifique , comparée i celle de l'eau di-
stillée, est de i,oo3.
Un thermomètre centigrade , plongé dans l'eau de cette
source, est desqendu.de 18^,75 à i^%5.
Il m'a été impossible , a cause de la disposition particu-
lière de la source , et par défaut de ce qui m'aurait été né-
cessaire , d'évaluer d'une manière certaine la quantité d'eau
qu^elle fournit dans un temps donné ; je puis dire seule-
ment qu'elle est assez abondante.
Examen de Teau par les réactifs.
Le sirop de violettes j versé dans cette eau , a verdi d'une
manière assez marquée^ (Voyez , a la fin de ce ihémoîre, des
observations sur ia cause de ce phénomène. )
La teinture de tournesol n^a pas rougi sensiblement.
Le nitrate de baryte y a formé un précipité blanc qu'un
excès d'acide n'a pas fait disparaître. .
Le nitrate d'argent ^ un précipité blanc assez abondant
que l'ammoniaque a fait disparaître entièrement. Quelques
ihstans après , l'eau contenant un excès d'amn^oniaque s est
troublée , et il s'y est formé un précipité floconneux sem-
blable a celui qu'y produisent , comme on le verra plus
1>K Vk SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 38 1
las , la chaux , la potasse ; mais , au lieu d^étre blanc , il
paraissait légèrement rose,
L'oxalate cTammoniaque , un trouble assez fort qu'un
excès d'acide oxalique n'a pas fait disparaître. Lé même .
réactif a encore troublé Teau après qu'elle a eu bouilli , ce
qui y annonce la présence de seU calcaires autres que lé
carbonate. .
Le sous-acétate de plomb , un précipité blanc tr^s-âbo|i-
dant , entièren^ent soluble dans un excès d'acide nitrique.
L'hydrocyanate de potasse ferrure , rien après y avoir
ajouté quelques gouttes d'acide.
L'infusion alcoholiqjue de noix de galle , rien d'abord y
mais quelques instans après l'eau s'est troublée sansce-^
pendant produire de couleur qui anuonçât la présence
du fer.
L'ammoniaque , la potasse, un précipité blanc flocon-
neux assez abondant.
^a chaux , même précipité^ mais plus abondant. Tous
ces précipités étaient facilement solubles dans les acides ,
et entièrement seipblables par leur aspect floconneux aux
précipites de magoësie. _
Le chlore n'y a produit aucun trouble.
Soumise à l'ébullition , cette eau s'est troublée ^t a laissé
déposer un précipité blanc que j'ai reconnu pour» un car-^
bonate au moyen de l'acide hydrochlorique , qui y a pro-
duit une vive efiervescence ; ensuite j'ai versé du bi*carbo*
nate de potasse dans cette éau qui avait bouilli 3 il ne
s'y est pas formé de précipité sensible. Pai fait chauffer , et
bientôt la liqueur s'est troublée , indice certain^de la pré-
sence de sels magnésiens autres que le carbonate (i).
(i) Cependant y dVprés des obserratioBS'qae j'ai faites ensuite sur
l'emploi, comme rëactif , du bi-carbonate de potasse, observa lionf qui
n*ont point encore été publiées , et desquelles il résulte que le bi-carbo-
3f^2 fiU.LLETI^' 1>ES TIBLKVMUX --
Soumise, de même à rébuUiuoa , dm^ nn peûtt mactras /
sur rouverture duquel était placé uo morceau ;4e papier
de tournesol, rougi et mouillé ,^ce papier n'a oiiUenicnt
changé de couleur , ce cgii annouce Tabsence^du cari(>oo9le;,
d'ammoniaque.
J*ai ensuite versé de la potasse caustique daQ3une cex^
taine quantité de cette eau ; j'ai filtré , et j'ai fait évaporer
le liquide jusqu^à siccité. Le résidu ^ mis sur des charbons
incandescens, n'en a pas augmenté la combustion,^ et^ mêle
avec de la limaille de cuivre , l'acide sulfurique verso s^v
lé mélange n^en a pas dégagé de V9peu;rs nitreqses ,. preuves
certaines de Fabsence des nitrates.
La même opération ma mis a même de m'assurer que,
cette eau ne contient pas de sels ammoniacaux autresique.
le carbonate dont j^ai déjà reconnu l'absence. En effet ,
soumise à 1 ebullition , elle n'a pas laissé dégager de Vapi-
moniaque , comme je m eh siiis convaincu au moyen d*iin
. morceau de papier de tournesol rougi et mouillé ^ pl^cé
sur rouverture du matras : ce papier a'a nullement changé
de couleur. H' est înutîïe de faire observer que , si ces sels
eussent été contenus. dans Peau , ta potasse en aurait séparé'
Tammoniaque qui se serait manifestée soit par son odeur ,
soit au moyen du> papier <rou^.
Par ces éssiùs' préliminaires je me suis convaincu: que
l'eau soonris^ à mon esân^n Qontrem deVsuI£i«eè , des hf-
Arochlovates et descarbonates^'à base de cha«ntet de magné-*
aie , et qu'elle ne contient ni d acide libre , ni de nitrate ,
ni de sels, à base de fer ou- d'ammoniaque , ni d^hydrogène
sulfuré ou des hydrosolfates , ni de carit>onate de sonde ,
dont rexistence dans cette eau est* exclue par celle des sels
Diate àé potasse ne pt<$cipite quVn partie 1^ chaux de ses dissoIutioDs*
aalinta» le pbëao.fi^QQ.q,ue j« viens d« décrire n'es( pa^ un indice aussi
çevtaia qa*oa Ta cru jasqu^ici de la préseuce d6 sels man^^ei^s dutres-
que le carbonate.
p
DE là SOCIÉTÉ DK^ PHA^nittAClE. 38lS
magmsMiiB aotnes t[ti« le carlioiiale , 'qî eufia de ma**
tière animale. ' ' ' .
Extraction des matières volatâes.
•. ' . ^ • .. . • ■
Millç.ÇiTjqnmçç.d'çaUy, chauffés jusqu'à. l'é^i^lljpoii dans
un pçti| inaU'4$ jejQtièrçp[ieQt plein , bien luté y et auquel
ë^itadap^/^.u^tu^ede verj;e é^al^ementre^^^ ^^.f?^.!i ^\
al^it s^engager aous une éprouye^tte |radu,ée , plein de .mer-
cure , ont fourni ^2 ,c^qtimètre$ cubes 3g de gaz à la tei!nr
pérature de iS'*^! ceu^îgf. , et s,oi^s la pression à^o^-^^^'j.
Quaaid il o^e. s'es^ plus rien d^é^a^é , j'ai fait rp^sser $ous
l'éprouvette un ^lorceau de pptassç caustique pour c^b§o«rbeç
Tacide carbonique qui pouvait être luêlé au ga^^ Àjf^^^
avoir agité , j'ai mesuré avec tputes les précautions conve-
nables, et le gaz s^est trouvé réduit à 48 centim. çMb.,,9i.
Ils étaient donc in^i^lés avec 43 c. c. 48 d'acide carbonique.
Pour analyser cette portion j^staute que je supgqsais,ètre
de IVir atmosphérique, je l'ai qîiise^ en contact ayec du
phosphpre que. jVi lais^i jusqu'à ceq^u'il n,e parût plus
lumineux à l'obscurité : alors jr'ai mesuré de nouveau , et
le gaz s'est trouvé réduit à 39c. c. , ;3 à |^ l^empérature*
de ia*,5.<jentigr. y et sousr la pressjo^ de d™*,76t quî j ra-
menés pai: le calcul à la température àp i3*, i of nliigr. et à
la pression de p™-, 7 67 , température çt pression primitives
du gaz , se sont réduits à 38 c...c.,9i. Ce gaz restant étei-
gnait l^s corps en combustion élue précipitait pas l'eau de
chaux : c'était donc de l'azote, {^'absorption par 1^ phoàphore
avait donc été de 10 cent. cub. d'oxjgène , c.e qui prouve
queles4B, c. c. gx étaient de l'air atmosphérique. Oh voit , -
d'après ces expériences , qu'un litre de cette eau contient
48, c. c. gi d'air atmosphérique, et 43, c. c. 48 d'acide car-
bonique àia teippéra^ture de i3%i centigr. ,. et sous la
pression de 0,^-767.
D'après U qi^anti.t,^ de c/|rboiiates de chaux et de^ nia-
gnésie que j'ai obtenue p/r 9u\te de l'évapor^^tip^ de Teaut
384 BULLETIN DES TKAVÀUX
je regarde cette quantité diacide carbùnicpie comme Cor-
xnant avec ces bases cala presque totalité de ces bases des
hî^carbonates.
N'ayant eu , dans cette première expérience , d'autre
objet que celui de connaître la quantité d*oxigène et d^azote,
et désirant connaître d'une manière plus certaine la quan-
tité diacide carbonique contenue ^dans cieittè eau , j^en ai
mis 1 1 13 grammes dans un matras , à Touverture duquel
était adapté un tube de verre qui allait plonger dans une
épronvette contenant de Thydrochlorate de chaux ammo-
niacal. Au bouchon qui fermait Téprouvette' était 'adapté
un autre tube semblable, qui allait se rendre dans une autre
éprouvette contenant de l'eau de chaux destinée à absor-^
Bûr Tacide carbonique, si , par hasard, il s'en échappait de
la première sans avoir été absorbé. Tout l'appareil étant
bien luté , j'ai noté les degrés du thermomètre et du baro^
niètre , et j'ai chauffé peu à peu jusqii^à porter le liquide
i^ l'éballition ; bientôt il s'en est dégagé un gaz qui a trdtt«
blé fortement la dissolution d^'hydrochloratc calcairel
Après avoir laissé bouillir Tea^ jusqu'à ce quMl ne se déga-
geât plus que de la vapeur aqueuse , j'ai démonté l'appa-
reil', et j'ai soumis à une ébullition assez long-temps pro-
longée la liqueur de l'éprouvette contenant le^ préci|>ité
de carbonate calcaire , dans l'intention d*en séparer tout
le carbonate qui aurait pu être tenu en dissolution par
Thydrochlorate de chaux ammoniacal , ainsi que le recom-
mande M. Vogel (Tbunui/ </e Pharmacie y avril iSsS};
ensuite jV filtré , j'ai lavé le filtre avec soin , je l'ai fait
sécher parfaitement , et je l'ai pesé : il contenait 2^5 mil-
ligrammes de carbonate calcaire» Un litre d'eau en aurait
donc produit aoti milligr. 246. Cette quantité de carbo-
nate représentant 4? cent. cub. d'acide carbonique , à la
températurede 1 3*,75 centig. , et sons la pression deo,<n- 760,
température et pression du jour de l'expérience^ on voit
qae cette quantilé d'acide carbonique s'accorde assez bien
TJ-^'
'DE LA. SOCIÉTÉ DE .PHAJ\M.AC1E. 385
avec celle que j ai dey à obtenue dans la recherche de loxî*
gène ex de l'azote , siirtoul si je fais observer, que la iiiîé^
rence que 1 on remarque jdans ces dei^x résultats peut être
expliquée par la quantité diacide carbonique , qui a dû se
.dissoudre dans la petite quantité d'eaû aVec laquelle se trou*
vaient en contact les gaz que j'ai recueillis sous le mercure.
Je -ferai observer encore que la diflërence paraîtrait encore
moindre si lé* gas eût été soumis à la même pression et à la
même température dans les deux expériences. On voit
aassi que la quantité jde carbonate que. je vien» d'obteuir ,
ue dificrant de celle que j'ai obtenue par suite de révapo<«-
raiioB' de Tea^i , comme on le verra plus bas y qàe d'envi-
ron 54 milligrammes, prouve , ainsi que jeTai déjà dit , que
la quantité d'acide carbonique que m*a donnée Texpérience
précédente formait avec la presque totalité des carbonates
de jchaux et de magnésie *des bi-carbouates solubles , les
54 milligr, de carbonates <le différence se tronvaàt dissons
^ la la faveur de la grande quantité d'e^u. On sait que ces
caiJ)onates ne sont pas tout*à-fait insolubles.
Extraction des matières fixes.
Afin de connaître la nature des matières fixes dans cette
eau et leurs proportions , j'en ai fait deux analyses. Dans
la première je n'ai eu pour but que d*en connaître la na-»
ture 9 et dans la seconde que de les séparer.
PREMIÈRE AlfiLLTSB,
Recherche des matières fixes*
Pour reconnaître la nature de ces matières , j^ai £iit éva«
porer une assez grande quantité d'eau , à ime dot^ce cha-»
leur f dans une petite bassine d'argent* Quelques instaps
après qu'elle a été soumise à l'action du feii il s'en est dè^
!gage ui^e foule de btiUes de gaz ,. et sa trapspareuce a été
XI*. Année. — Août iSaS, a6
♦ •
386 BULLETIN DES TRAVAUX
assez fortement troublée par suite à^ la séparation des
carbonates , qui sont dev^ius insolubles dès que Tacide
carbonique qui les tenait en dissolution a été dégagé , et
qui se présentaient h la surface de l'ean sous forme de
pellicules minces. L*évaporatîon a été continuée ainsi jus»
qu*à siccitéy sans présenter aucun phénomène remalrquable.
Le résidu , qui attirait assez fortement Thu mi dite de Tair,
a été recueilli avec soin et traité successivement par l'eau
et par lalcohol plus on moins concentré , pour en séparer
les diverses matières qui le composaient.
Premier traitement. des matières Jixçs p€ur Teau*
Le résidu de Tévaporation dont je viens de parler a été
traité , dans un petit matras , par sept à huit fois sou poids
d'eau distillée. Ce liquide a laissé une assez grande quan-
tité de matière à dissoudre après avoir été soumis à Fébul-
lition pendant quelques minutes. J'ai filtré , j ai lavé les
matières contenues dans le filtre, et je les ai recueillies
dans^une petite capsule de verre. J*ai versé peu à peu sur
ces matières de Tacide bydrocUorique. faible jusqu'à ce
qu'il y en eût un très-léger ^xcès. Cet acide en a dégagé
' beaucoup de gaz carbonique , sans cependant les dissoudre
entièrement. -
La portion dissoute par l'acide a été mise en contact cfvec
un excès de carbonate d'ammoniaque , dans l'intention de
séparer la chaux de la magnésie que j'y supposais , ainsi
que l'a proposé M. Longchamp ( Annales de Chimie et de
Physique ^ tqm. la).!! s'y est formé un précipité blanc
assez abondant que j'ai reconnu pour du carbonate de chaux
" par le moyen de l'acide hydrochlorique qui en dégageait
l'ac^ide carbonique avec effervescence , et de l'oxalate d'am-
' jnoniaque qui formait dans la dissolution hydrochlorique
un précipité insoluble dans un excès d'acide oxalique. La
' liqueur y séparée par le filtre du carbonate de chaux et éva-
. »
DE LA SOCIETE DE PilABttlAClE. 3^7
. por^ jusqu'à siceité^ alaissé un r^ésidu qui , traité par Teau,
s'y, est dissous, à Texce^tion. d'une petite quantité de ma-
tière que j'ai reconnue pour du ea^rbonate de magnésie ,
puisqu'elle se disisolvait dans l'acide hydrochlorique avec
effervescence^ que la dissolution mise en contact avec du
bi-carbonate de. potasse ne se troublait pas à froid, mais
bien à chaud ,\et que la potasse et la soude y formaient des
précipités blancs floconneux , insolubles dans un excès de
tes alcalis.
La portion des matières insolubles dans l'eau « non dis-
soute par l'acide hydrochlorique , a été. recueillie sur un
$hre , lavée et ensuite, traitée par un excès de carbonate
de potasse pur , dans l'intention de décomposer le sulfate
de chaux que j'y supposais , et de le séparer deia silice que
j'y supposais de même. Après une assez longue ébullition ,
* j'ai filtré , j'ai lavé les anatîères restées sur le filtre , et je
les ai traitées par Taciile hydrochlorique ^ cet acide en a
dégagé du gaz carbonique 9aus Lp dissoudre entièrement.
La portion non dissoute a été reconnue pour de la, silice :
elle était insoluble dans l'acide sulfuriqu.e , l'acide nitrique
bouillant , et elle en possédait toutes les autres propriétés.
Quant à la portion dissoute , elle contenait de la chaux
provenant du sulfate de chaux décomposé par le carbonate
de potasse , puisqu'elle donnait par l'oxalate d'ammoniaque
un précipité d'oxalate calcaire , et que la dissolution duv
carbonate de potasse donnait par le nitrate de baryte un
, précipité qu'un excès d'acide nitrique ne dissolvait^ qu'en
partie.
Traàement par ïaicohol concentré des matières fixes
sotubles dans F eau. v
La dissolution provenant de l'action de l'eau sur le résidu
de l'évaporation , jointe aux eaux de lavage des matières
que l'eau n'avait pu dissoudre , a laissé , après avoir été
évaporée jusqu'à siccité , une matière saline légèrement
38B BULLETIN DES TRAVAUX
colorée ^ qui à été traitée i plusieurs reprises , h l'aide d^uiie
légère chaleur, par de l'alcohol concentré, ^e liquide en
a laiissé une partie à dissoudre, qui a été mise de côté
pour é^e ensuite examinée. La dissolution alçoholiqùe ,
Boumise à Tévaporation , a laissé un résidu qui sVst faci-
leiheht dissous dans Feau , à l'exception d^une très-petite
qiiantité de matière dont une partie se précipitait à la sur-
face du liquide , sous forme de pellicules très-minces iri-
sées a la manière des sub^ances résineuses ; mais. la quan-
tité en était si petite que j'ai négligé de Tisoler. La disso-
lution aqueuse , mise eïi contact avec le Carbonate d'am-
moniaque , dans l'intention d'en séparer la chaux de la
magnésie que j'y supposais unie h l'acide hydrochlorique ,
n'a pas ofiert de précipité , ce qui en exclut la présence de
la chaux. J'ai fait évaporerjusqu^à si ccité cette dissolution',
et j'ai calciné jusqu'au rouge , dans un creuset de platine,
"i^e résidu de Tévaporation, afin de volatiliser les sels ammo-
niacaux , et de lès séparer par ce moyen de la magnésie et
du chlorure de sodium que l'alcohol concentré aurau pu
dissoudre. Il est resté en effet au fond du creusât une ma-
tière blanche qui , jtrlitée par l'eau , s'y est dissoute en
partie. Jai reconnu que la portion dissoute estait de l'hy-
'drochlorate de soude, puisqu'elle donnait par le nitrate
d'arge&t un précipité sbluble dans l'ammoniaque et in-
' solùbte dans l^tcide nitrique^ et qu'elle ne précipitait ni
par l'hydrochlôrate de platine , ni par le carbonate de po-
tasse. La portion non dissoute m'a présenté tous les carac-
tères de la magnésie que j'ai assignés ci-dessus. Comme
^ |yir les essais préliminaires auxquels j'avais soumis l'eau', je
m'étais assuré qu'elle j^e contenait point de nitrate, il est
évident que c'est à l'acide hydrochlorique que la magnésie
devait être ilnie , puisque le nitrate et l'hydrochlôrate de
Biagnéi^ie sont les seuls sels' magnésiens , solubles dans Pal-
côhol concentré , qui existent ordinairement dàiis les eaux
minérales. ' '
DE LA. SOCIÉTÉ DE PHAHlIACtE* 3^9
Traitement par Talcohol peu concentré des matières fixes
soluhles dans Ceitu.
Les matièred que f aiçohol concentré n^avait pas^ttaqnées
ont été traitées , à plusieurs reprises , pai^ de Talcohol froid
à 0,8^5 de densité., comme le prescrit Mi Thenard , dans
son Traité d'analyse , dans Tintention de séparer seulement
le chlorure de sodium que Talcohol cotrcentré n^anrait pns
dissous. La dissolution alcoholique a été évaporée jttsqu a
Récité, ejl le résidu traité par Te^iu pour être examiné.
Quelle a été d'abord ma surprise de voir. qu'il ne précrpi-
tait nullement par le niirate d'argent , mais bien- par le
nitrate ^e baryte , k la manière des sulfates*, et que mis en
contact avec le bi-carbonate dé potasse il ne se troublait
pas à froid , mais bien à chaud ; qu'il offrait , en tin mot ,
tous \es caractères des sels magnésiens ! D'après ces expé-
riences J'ai été convaincu que Talcohol à 89^ Réaumur, que
j'avais employé dans lé premier traitement , avait dissous
tout le chlorure de sodium /et que Talcohol à ofi*j5 de
densité , employé en second lieu , avait dissous un peu de
sulfate de magnésie ;. résultat que je n'aurais pas du obtenir
d'après le procédé indiqué dans le savant Traité d'analyse
dont je viens de parler. Mais mon étonnement â bientôt
cessé lorsque j'ai consulté la table de la 4issolub^ité des
sels dans Talcohol, par Kirwan, puisque j'y ai vu que
Talcohol , même à 0,872 , dissout un peu de sulfate de ma-
gnésie. D'après cette observation que j'ai faite encore dans
uue seconde analyse, je crois pouvoir conclure que lorsqu'ofi
aura du chlorure de sodium à séparer du sulfate de ma*
gnésie à l'aide ^e Talcohol , il faudra ernplpyer de Talcohol
plus concentré qu'à 0,8^5 , et même qu'à 0,89a.
■ t
Deuxième treitempnt des matières fixes pg,r Teau-
Les substances que Talcohol à 0,875 n'avait pas dissoutes
ont été traitées par l'eau , q^n'a pu les dissoudre entière-
Sqo bulletin des travaux
ment, nièmc à'raide de la chaleur. Pai reconnu que la
petite quantité non dissoute était du sulfate de chaux,
puisqu'elle se dissolvait dans Feau. sans efTervescence , à
Taide de quelques gouttes d'acide nitriqde , et que la dis-
solution précipitait par le nitrate de baryte et Toxalate
d'ammoniaque.
Les matières que Teau avait dissoutes , mises en contact
avec le nitrate d'argent, n'ont pas offert de précipité ^ mais
le nitrate de baryte y a formé un précipité assez abondant ^>
insoluble dans un -excès d*acide , et le bi-carbonate de po-
tasse n'a troublé la dissolution qu'à l'aide de la chaleur.
Elle contenait donc du sulfate de magnésie ^ et. ne contenait
aucun hydrocUorate* Pour savoir si elle ne contenait pas.
du sulfate de soude , j'y ai versé line dissolution de carbo-
nate d'ammoniaque pour transformer le sulfate de magné-
sie en carbonate ammooi^co-magnésien soluble ; j'ai fait
évaporer le tout jusqu'à siccité, et j'ai calciné le résidu
jusqu'au rouge dans un mprtier de platine* Il est resté au
fond du ereuset une matière blanche qui , traitée par l'eau,
s'y est dissoute en partie. Lie nitratie de baryte , mis en
contact avec la dissolution , y a démontré, la présence de
l'acide sulfurique. Le carbonate de potasse et l'hydrochlo-
rate de. platine, n'y ont point formé de précipité ; elle con-
tenait donc du sulfate de soude. Quant à la portion non
dissoute ,. elle a présenté tous les. caractères de la magnésiCi.
i
nE^XlÈME ANALYSE.
Détermination des proportions des matières fixes conte^
nues dans teau de Lasserre.
Pour faire cette analyse , j'ai fait évaporer i5oo grammes
d'eau avec les mêmes précautions que dans la première.
Les mêmes phénomènes ont été observés ; tous les soins
possibles ont été pris pour séparer chaque matière et la
peser ^ et comme j'ai employé dans cptte seconde analyse ,
DE LA SOClÉTi DE PHARMACIE. 3ûl
pour séparer les diverses substances, à peu près les mêmes
procédés que j'avais employés dans la première pour les
reconnaître , je croîs devoir me contenter de les rappeler
en peu de mots» Je ferai auparavant observer que , comme
j*ai obtenu dans les deux les mèmeS) résultats, la seconde
parak devoir iu^nfirmer Texactitude de la première*
On a vu., dans la première analyse , que j^avais mis les,
matières insolubles dans Feauen contact avec un très-léger
excès d'acide liydrochlorique qui en avait dissoûis une par-;
tic. Le carbonate d'ammoniaque, verse dans la dissolution,
en a précipité du carbonate de chaux qui, lavé sur un filtre
pesé d'avance et séché avec soin , a donné la quantité du
carbonate calcaire contenu dans l'eau. La liqueur surna-
geant le préèipité , évaporée jusqu'à sicci té , et le résidu
traité par TeaU , il est resté un peii de carbonate de magnée
sic qui a été recueilli sur un filjtre , lavé , séché avec soin
et pesé.
Laportion des matières insolubles dans l'eau , non. dis-*
soute par l'acide hydrochlorique , a été, comme on l'a vu*,
traitée par le carbonate de potasse , qui a transformé le
sulfate de chaux en carbonate de chaux. Ce carbonate ,
mêlé avec la silice qui n'avait point été attaquée , a été re-^
cueilli sur un filtre , lavé , séché et pesé. Ensuite , enlevé
avec soin de dessus le. filtre à l'aide d'une pipette, il a été
mis on contact avec l'acide hydrochlorique qui a laissé la
silice intacte. Celle-ci a été lavée , séchée et pesée , et son
poids , soustrait du poids total du carbonate et de la silice ,
a doimé le poids réel du carbonate dé chaux qui a été ,
au moyen du calcul , transformé en siU£ate de chaux dont
il provenait.
On a vu que les matières fixes solubles dans l'eau avaient
été mises d'abord en contact avec de l'alcohol concentré ^
et que la dissolution alcoholique évaporée avait laisse un
résidu qui, dissous dans l'eau et mis en contact avec le
carbonate d'ampioniaque , n'avait pas donné de précipité.
1
3^a BULLETIN VT.S TUA VAUX
Cette- liqueur, évaporée jnsqa'à éîcdt^, et le résida c^Ic^î ne
dans un petit creuset de platine , a laissé une m<itière
blanche formée de ma^ésie et de chlorure de sodium.
Cette matière a été pesée et mise en contact avec Teati , qui
a dissous le chlorare de sodium. La magnésie n^ dfssoute
a été lavée , séchée^avec soin et pesée ^et son poids*, sous-
trait du poids total de la matière, a donné le poids du
chlorare. Cette magnésie , combinée par le i^alcul avec
l'acide hydrochlorique auquel elle étnîc unie^ a dotuié
)a quantité de Thydrocblorate de magnésm cooftenu dil^^
l'eau.
Les matières fixes solubles dans Tèan , que TalcohoT coa«
ceiitré n'avait pas attaquées , ont été traitées corame on Ta
vu par de l'alcohol froid à o^S^S de densité , qui n'en a
dissous que du sulfate de magnésie. La dissolution y éva-
porée jusqu'à siccité, le résidu a été desséché avec som
et pesé*
Les matières fixes insolubles dans ralcohol , traitées par
l'eau comble je Faî dit j se soa^ dissoutes à l'exception d'ua
peu de sulfate de chaux qui , recueilli sur un fihre ^ lavé ,
séché et pesé, a donné par sa réunion avec la première por-
tion déjà obtenue le poids du Sulfate de chaux contenu
dans l'eatï.
La dissolution aqueuse. dans laquelle j'avais reconnu la
présence du Sulfate de magnésie et du sulfate de soude a
été , comme on l'a vu , mise en contact avec le carbonate
d'ammoniaque ponr transformer le sulfate de magnésie en
earbonate ammoniacD-magnésien solnble. La liqueur éva*^
porée jnsqu'A çiccité , et le résidu calciné dans un creuset
de platine , a laissé une matière blanche formée de magnésie
^t de sulfate de soude , qui a été pesée et mise en contact
avec l'eau pour en séparer la magnésie dont le poids , sons^
trait du poids total de la masse^ a donné le poids du sulfaté
de soude. Cette magnésie « transformée par le calcul en
sulfate , a donué , réunie k celui qui avait déjà été obh
1
|^^-P^»WI I II IW"^'."i ' V-
^
p
PE L'X SDClSTt; BE PHXKMACIE. 393
leiiù , là quantité dé sulfirte de magnésie coiU|E»û daoà
Je croîs devoir observer que tous les poids ont ^té prî*
ayec une balance sensible à jnoîns d'tfn txiîlligrî»rarte# ' '
' En résumé , il résulte dé ces deux- analyses qu'tih Iftre?
de Teau quî vient d^ètre soumise à mon ex?i|hen contient :
Oxîgène et azote , dans les proporiipris de Taîr , tberi».
centigr. i^%i.-rB^r. o^-^^S'j. 48, cemim. cub. igi.
Acide carbonique combiné ^ ihermom* cen tigre i3*,75
Bar,0«n, 760 4-^ cctttim. ciib.
Sulfate de magnésie cristallisé. . * . i0,g**'"- 135
Sulfate de soude cristallisé. • . . / . o, 060
Hydrocblorate de soude. ...... o, ô48
Hydrpchlorate de inagnésîe cristal. . o, 04^
Carbonate de chaux ( sous- ). . . . . o, a54
Carbonate de magnésie (30u'8-). . • • o^ oo3
Sulfaté de chaux. .•...-...• o,. 068
Silice ..;... 4 o» oo3
o, . 61a
Matière; ré»neusQ\ quantité indéterminable. .
Avant de finir , je crois devoir, rapporter une. observa-
tion que j'ai faite relativemei^t à la propriété qu'a rc3U,
dont je viens de décrire l'analyse, de verdir le sirop de
yiolettes. Après avoir observé ce. phénomène , j'ai voulu
m'assurer si Teau commune ne le présenterait pas. Je inç
suis bientôt convaincu y en examinant sous ce point de
vue l'eau d'un pui^s et celle d'une fontaine , qui servent
l'une et l'autre à l'usage ordinaire, qu'elle^ possédaient
cette même propriété. Or j'avais remarqué, en lisant un
grand nombre d''anâlyses 4'eau^ minérales , que , dans la
plupart, les auteurs ae ces analyses avaient c<»nstaté le
même phénomène , quoique ces ea4^x ne contiASscnt pa$
k
«
«
\
394 BULLETIN D£S TRAVAUX
d'alcali libre et qu'aucuii n'en avait expliqué la. cause.
JTayais , il est vrai , lu quelque part que les sels à base
terreuse ont la propriété de verdir le sirop de violettes , et
que c'est à, cette sorte de sels que certaines eaux doivent
cette propriété^ mais l'alumine et la magnésie sont les seules
bases terreuses que l'on trouve ordinairement dans les eaux ^
encore l'alumine ne s'y trouve-t»elle presque jamais. On a
donc voulu parler des sels â base de magnésie ] mais j'ob-
serve encore que ces sels ne se trouvent pas dans toutes
les eaux *, d'ailleurs y ce qui prouve que ce n'est point à ces
sels qu'est due cette propriété , c'est qu'ayant fait dissoudre
dans l'eau distillée du sulfate et de Fhydrochlorate de ma-
gnésie , et qu'ayant versé dans cette dissolution du sirop de
violettes , ce sirop n'a verdi , ainsi qu'il était facile de le
iprévoir, ni avec l'un ni avec l'autre de ces sels , même
après plusieurs heures de contact. Tai donc pensé que cette
propriété était due â une autre cause , et c'est au carbo-
nate de chaux (sous-carbonate) que j'ai été conduit à l'at-
tribuer, en considérant que ce sel avec excès de base existe
dans toutes ou presque toutes les eaux en plus ou moins
grande quantité ; car on sait qu'il n'est pas tout-à-fait in-
soluble. Pour me convaincre de la vérité de ma conjec-
tufe , ] ai mis une certaine quantité de carbonate de chaux,
à l'état de craie préparée ou blanc d* Espagne , dans une
assez grande quantité d^eau distillée ; je l'y ai laissé pen-
dant deux ou trois jours en agitant de temps en temps. Au
bout dé ce temps , j'ai filtré Veau , et j'y ai versé du sirop de
violettes. Après quelques instans^ de contact , j'ai vu la cou-
leur bleue dé ce sirop passer insensiblement au vert, et la
couleur verte augmenterd'intensité jusqu^âun certain point
où elle était assez marquée. Pour comparaison j'ai versé
une même quantité de sirop de violettes dans une même
quantité d'eau distillée , et sa couleur n'a nullement changé
après un très-long contact, ainsi que je m'y attendais. Pour .
faire bien ressortir là couleur verte , en répétant ces expé*
PE LA SOCIETE DE PHARMACIE. 3g5
, il faut avoir soin d^établir la même comparaison,
observations ont été faites plusieurs fois^
Je dois faire. observer que, pour éviter toute espèce de
méprise, j'ai eu soin de laver à plusieurs reprises , avec de
Veau distillée, le carbonate de chaux que j'ai employé,
et que les filtrés dont je me suis servi ont été lavés avec
la mènie eau.
Je dois faire observer encore que craignant que ce carbo-
nate de chaux^ malgré ces précautions , ne fût pas bien pur,
j*en ai préparé en faisant passer de Tacide carbonique à
travers de Teau de chaux , et jusqu'à ce qu'un excès de cet
acide eût dissous une partie du carbonate formé, afin d'être
certain qu'il ne restât plus de chaux dans là dissolution.
J^ai bien lavé le carbonate , et je l'ai traité comme, le pre-
mier : il a produit le méine effet.,
Désirant me convaincre entièrement si l'eau avait dis-
sous une quantité de carbonate sensible aux réactifs , ce
qui, au reste, n'était guère douteux ^ d'après le résultat
obtenu , j'y ai versé quelques gouttes d'oxalate d'ammo*
niaque, et j'y ai bientôt aperçu un trouble léger, mais
sensible.
U résulte , ce me semble , de cette observation que c'est
au carbonate de chaux ( sous-) contenu dans presque toutes
les eaux qu'est due la propriété dont jouissent celles qui
ne contiennent pa§ d'alcali libte, de verdir le sirop de vion-
lettes. Le carbonate de magnésie ( sous-carbonate ) doit
produire le même effet dans les eaux qui en contiennent.
396
PULLEïlN DES TKAVAUX
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EXTRAIT
De ta Phamuiccpé9 df Edimbourg , de ttuftcan Junior y
traduk par M^ R "^ * , ancien ph»nna€Îen des bàpi-
laux civils.
Sp. Inictuca'uuiva jTlAimb.
Laitue de jardin*
Off, La plante.
Herha lactucœ salivœ . Ed]inb«
Ce végétal succulent, employé si utilement ep si^Iade, qu^
contient un suc limpide avnnt sa floraison , renferme aussi
un ^0 lifiitéux d^une amertume prononcée, qui devient
brun en se desséchant A Tair. Ce suc a été analysé par
M. John , de Berlin -, il a trouvé qu il était composé d'eau ,
d'une sorte de caoutchouc partie principale , d'une trace
de résine, d'une petite quantité d'extrait amer, et de
phosphates , de muriates et de sulfates*
D'après cette analyse , le suc laiteux de la laitue sem-
blerait une substatice ahsolumept inerte, parce que l'espèce
de caoutchouc qui en fait la^artie pring^pale n'a pas d'ac-
tion prononcée sur l'économie animale. Mais la ressem-
blance de saveur du suc de laitue avec l'opium a déter-
miné le docteur Coxe , de Philadelphie , à faire une suite
' d'expériences comparatives avec le suc de laitue sur les
grenouilles et d'autres animaux. « Le Laudanum obtenu
par la laittie augmente le pouls *; sa force et sa fréquence,
et produit généralement les mêmes effets qui résultent de
semblables doses de laudanum. On en a fait usage avec
PE L\ SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 897
avantage dans l6s rhnmatisiïies chroniques , les coliques ,
1 aciirté déis selles qui accompagnent les diarrhées , les toux
opiniâtres. » Le docteur Diincan Junior a fait delioknbfeuses
recherches pour découvrir la mrfHetii'e liianfièrè de pré-
parer rdpîùm de laîtue/et ses ëssaiis (^tété teMetnent fruc-
tueux , que ^dn procédé a oibtettu d'ètbe indiqué (lafns la der-
nière édition dé la Pharmacopée d'E'dimbdiirg , sC^ua le
titre de £tfc*fii<îrf>-&//w,—* Edition de 18 rgr
FORMULE
t
■ f
, I
Du sirqp de Thridace , proposée par M» R
if*f
Si l*on a>econûu dans la préparation de Pextrait de thri-
dace par TéVaporation du 'suc de laitue, au r des assiettes à
ta chaleur d^Une étuVë à 4o degrés au'phls, des propriétés
qui doivent faire placer ée médicatnent'àU rang des plcts
importans , il éât à présumer cju'on devina obtenir dcgrands
avantages encore en dotinant à ce médicament une nou-
velle forme , lorsque surtout on aura opéré à frdid et qu'on
aura pu croire n avoir en auciine Manfèi^e altéré içs pro^
priétés du suc de la làilùe.^oici le procédé que je propose
pour la pt-éparation dix sir(>{> de thrïdace.
Prenez le suc frais des tiges de laitue dégarrhieâ dés
feuilles , lorsque la laitue est avancée et annonce la flo-
raison prochaine ; ajoutez à ce suc exprimé le double de
son poids de sucre blanc ; faites fondre à froid ] ajoutez ,
si vous le voulez , un p^tte charbon animal , et filtrez.
On aura dans cette préparation la représen^tion de toute
la partie extractive soluble de la laitue. Pour déterminer la
proportion dans laquelle elle s*y trouve, faites évaporer
n
398 BULLETIW DES TKAVAUX '
.sur une assiette tarée d'avance quatre onces du même suc
que celui sur lequel vous avez opéré pour le conyartir eu
. sirop. Le poids d'extrait obtenu par l*évaporation ayant fait
connaître sa proportion , il sera facile de déterminer , d a-
prëi la quantité de sirop obtenu 9 dans quelle proportion
se trouve l'extrait par cbaque once de ce sirop.
Ainsi ,. lorsqu'on aura opéré sur 8 onces de suc auquel
on aura ajouteunelivre.de sucre , et qu'en conséquence de
l'opération , on aura obtenu ^3 pnces de sirop ; lorsque, d'une
autre part, 4 onces de suc évaporées à l'étuve auront donné
un gros d'extrait , on pourra eu conclure que chaque once
de sirop contient six grains d'extrait.
Dans la préparation du sirop , comme on opère à froid ,
il est présumable que le résultat sera encore plus avanta-
geux ; et dans Tadministratiou de ce médicament , qui
pourra remplacer d'ailleurs si avantageusement l'eau di-
stillée de laitue à laquelle ou attache encore quelque impor-»
.tance , on devra compter sur un calmant très-prononcé.
Il serait à propos j je crois , d'examiner si le sue de la
laitue romaine ( chicon ) , si commune à Paris , ne parti**
ciperait pas des mêmes propriétés ; et comme la tige de
cette espèce de laitue est plus volumineuse et plus déve*
loppée f on obtiendrait le suc plus facilement et plus abon-
damment.
\
DE LA SOCIÉTÉ DE PHAIIM/ICIE. 3gg
<»%<»»% W»%^%»»»%i>»V<»<lfc»%»»%%%0»»%»%.V»*»»%%/»%fcV»%^»»%»M^»%%»»V%»<%%»»»»»»l%^»»»»%*
RAPPORT
Sur laforniule du sirop de Thridace ;
Par MM. Martin , Blokdeact et Danzel.
Messieurs, ou vous a communiqué, datis une de wo9
précédentes séances , une note sur le Lactucatium, exiraiïe
• de la Pharmac<^ée d'Edimbourg , édition de i8ig , et une
.' recette du sirop de thridace.
Notre confrère a été conduit à cette proposition par la
• remarque qu il a faite de Tusage fréquent et des propriétés
reconnues aux préparations du Lactuca satwa.
De longue date , Veau de laitue est usitée en médecine ^ et
SCS bons effets sont constatés par une consommation jour-
, nalière, qui jusqu'à présent n'a pa^ éprouvé de mpdi«-
fication.
Le Lactucarium , médicament beaucoup plus actif , ré-
cemment employé , déjà adopté par un .assez grand nombre
' de praticiens qui en^nt reconnu les bo^s résultats, ne
fait que confirmer l'opinion que Ton paraU avoir adoptée
sur refficacîté des produits retirés du Lactuca. sativa et du
suc de ses tiges. ^
Un sirop composé des nrêmes élémens, qui n'auraient
éprouvé aucune altération j puisqu on opère à froid , doit
offrir proportionnellement tous les avantages que l'on ob-
tient de l'exirait de laitue.
La recette proposée par notre confrère , pour la prépa-
ration du sirop de thridace , nous parait remplir toutes
les conditrous d'un qiédicament sagement raisonné.
4oO BULLETIN DSS TRAVAUX , ETC.
Ce sirop se prépare avec le suc extrait des tiges de laitue,
de préféreace à Fëpoque delà floraison^ On y ajoute le sucre
dans les proportions ordinaires ; on fait fondre à froid, et
l'on filtre.
Portant plus loin soninve.stigation, notre cobfrèreftpen&j
que le suc des tiges de chîcon , ou laitue romaine, préparé
en sirop ou extrait , pourrait agir avec autant d^efficacité
que ces mêmes médicamens retirés du Lactucasatùfa^Nons
ne partageons pas à cet égard son opinion.
Pour avoir une idée exacte -des difTéresces que peuvent
offrir les produits obtenus de çe^ deux Qspèoes de plante»,
nous avens procédé de la manière suivante :
Nous avons mis dans uu alambic quatre livres de
feuilles de laitue , autant d'eau ,-et aron'ï retiré par la distil-
lation une livre de liquide d^une odeur et d*une saveur fade
et vircuse trës*»prononcée*
La même opération faite avec le chiconoulaltue romaine,
dans des proportions semblables , donne une eau dont
Todeur et la saveur sont en rapport avec celle de la laitue ,
mais moins fortes.
'Nous avons extrait séparément le suc des tiges de laitue
et de laitue romaine^ Tune etlautre de ces plantes donnent
un suc fade , légèredlent sucré* La saveur du suc de laitue
est plus opiacée. H
Nous pensons que le sirop de tbridace peut être classé
avec avantage pavmides caïmans dW ordre secondaire.
PPRIMERIË
MACS OK t'ODBON.
JOURNAL
i *
DE PHARMACIE
^.
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
N°. IX. — II*. ^nn^.— SEPTEMBaE 1S2S,
ANALYSE
Du fluide extraà.par la ponction dun hydropîque{^extraft
. : cTufie lettre. adressée, à JH.BovBta^
Par M. CoLDEFY-DonLY , pharmacien à Crêpy.
Ayant vu dans votre journal Fanalyse d^une eau d'hy-*
dro|>iqii^ , \e prends la liberté de vous en communicjuer
tmè du nrèote genre , mais qui a présenté quelques difitâ*
rencéi. -
Dafis le courant de janvier dernier^ M. Lavétisan» mé<T
decin fa^n distingué de notre ville, fit la- ponction à unîé
jétiiiefemsire, et* retira de son abdomen i8 litres d-une li^
queur très-brune , extrêmement gluante. Étonné de aa
<^ttleurlbneëe et dé sa viscosité , il m'en fit remettre entvi-
txM^ vo onoes pour en faire Tanalyse» >
- €ette liqueur étiiit brune, très^visqueuse , iiiodore, in*
sipide-, sans action sur le sirop de violettes, ainsi q«e:sur
les ^pievs curcu^a et de tournesol rouge et bleu : ello
tenait en stispiension une infinité de petit .cristanx brillant
qui ne parent se 'déposer parleréposâcaùsûl ^îk.yisoiih;
^ XI*. Année. -^ Septembre i8a5. ^7
/|D1 iBURNAt
sîté de la liqueur ; soumise à Paclioti du -calorique, elle $e
coagulait en masse. Lés.acides $ulfurique , hydroehlorîqne,
et notamment Tacide nitrique , la précipitaient abondam-
ment. |j'alcIiQl jrproduisait le même. effet, rj^.5 j|;lcalis ne
paraissent avoir d autre action que d'augmenter un peu
Fintensité de sa couleur, et de la rendre. un peu plus fluide,
sans produire aucun dégagement d'ammoniaque.
D'après cei .aperçu^ la liqueur i^e paraissait çoulenir
qti^ttne très^grande quantité d'albàiiiine -unie à quelques
matières salines. *i5o grammes furent étendus avec isS
grajhmes d'eau distillée pour favoriser la solution des cris*
taux salihs V et,'ti*àites ensuite par ralchool, touteUalbumîne
fut coagulée ; la liqueur filtrée était légèrement ambrée , et
sans aucune alcalinité; évaporée à une douce chaleur et
rapprochée presque en OotMÎstance. sirupeuse , elle a fourni
t3 décigrammes d'hydrochlorate de soude un peu colorée,
^ è¥ cibbné des tiraces d'hydrochlorate de chàni. ;
La pariîe-èitrîictïve brune, débarràsisée dés sels cî-des-
sus, et trait^ée. par l'alcohol à 40**, s'y. est dissoute, à l'excep-
tion d'une petite partie qui à donné tous les caractères du
' L^kohol t«namt en 'solution U màiière brwp(e.a été.éya-
pàré'àrtinp dopcei chaleur; Le produit de €on4$^i|ce;d^es^
trait pesait 6 décigrammes. Il avait une saveur très-çnçr^ç,
et-ne* ^tîcepeàdaut donner aucune, trace àa s£icçé iQriiStal-
lisâbieJ'Sbumi^ àl'aiGtiQnide la chaleur , il à'eit.hâiAtsQUffig
en t^é^ndant une odeur d.'ef£arameliana)ogixe.à:cëluîisâ)|
- i i/aU»imme< restée 6ur. lé^filtrela été {bienjMreçâéeetitre
des feuilles de papier Joseph |>aur. la. piiver^ .autant qi^
possible^ d'humidité. Dans cet état, e!le«onserv;aitiine q0u-
lettr;vpsê' foncé», assez belle. Elle a été divisée., dan a :Uii
môrtieir éc verre. avec de Féther sulfuriquey et. introduite
ainsi dfiÀ^^' un fiacbn 'que Ton agitait souvent» Au, bourde
. étnxj^rd^ làéthenaeqqititme iin^s-légère teinte ro^en Éva-
• t « I
DE PHÀHMAOtE. 4^5
px>ré spoutânément dans une capsule, il a laissé une ma-
tière grasse un peu colorée-, çiyant une odeur particulière
d'acide acétique. Ce corps gras, exposé à Tair, n'a ptt perdre
ses dernières portions d'humidité ni son. odeur : il avait
la consistance dé Vaxonge à 3 degrés au-dessus de o, et sq
liquéfiait de i8 à 20 degrés. La partie aqueuse qu'il rete-
nait était légèremept acide. Xe tout a été traité par la po-
tasse pure, qui. a formé ui;i savon totalement soluble dans
Teau distillée. et l'alcohol ^ ce savon, décomposé par Tacide
hydrochlorîque faible , a répandu sur-le-champ une odeur
d'acide hydro-sulfurîque ; un atome de proto-sulfate de fer
a développé ensuite une belle couleur bleue.
. L'albumine retenait encore du. soufre que Ton rendait
visible en la traitant par la potasse et ensuite par un acide.
Cette albumine desséchée et presque cassante pesait la
grammes. C'est probablement à cette grande quantité qu'oa
doit attribuer l'étonnante viscosité de |a liqueur soumise à
l'analyse.* ' .
Ainsi celte liqueur paraît contenir par 25o gi'amîDies :
I®. Albumine, 1 2 grammes, a**. Hydrochlorate de soude, x3
décigrammes. 3*. Hydrochlorate de chaux, 1 décigramme.
4*. Matière sucrée , 6 décigrammes. 5*. Matière grasse sa-
ponifîable , 5 décigrammes. 6*. Mucus , 6 décigrammes.
7*. Soufre, quantité inappréciée. 8°. Acide hydrocyanique,
quantité înappreciée. g**'. Une matière colorante intimemetit
unie à l'albumine; : r . ..
Extrait d^une lettre adressée aux Rédacteurs, par M. Fau,
efép'^ en pharmacie, à Montpellier.
Le procédé dé M. Taddei , qui traite de la préparation
de l'hydriodate de potasse , ne me paraissant pas assez sa^
tisfaisant. dan^ s^ résultats, à cause du sel coloré qu'cm
retiré par l'évaporatictei de la liqueur , «t sachant que cette
4o4 JOURNAL
întensîté de couleur va toujours croissant datis la suite* ^
je crus (l'abord que cela tenait uniquement à la transfor-
mation de riiydriodate en iodure. J'ai songé plus tard que
c^était dans Talcohol employé qu^on pouvait eu trouver la
cause. Dès lors laissant cette substance végétale de côte ,
jjjai obtenu un succès con^plet , et voici le procédé qui me
Ta fourni : \
il m'a suffi pour cela de délayer Tiode danis cinq 6u six
fois son poids dVau distillée ; de faire tomber à trèsi-pe-
tites doses l'hydrosulfate de ^tasse; d^agiter fréquem-
ment le flacon. On observe plusieurs nuances, le soufre
se sépare , le liquide étant devenu très-limpide, et c^est lèt
Tindice le plus certain de la formation de Thydriodate de
potasse. Je, m'abstiens d'ajouter la plus petite quantité
d'bydrosûlfure , q^ui troublerait la transparence de la li-
queur. Que si cela arrive , on peut tout rétablir ^ en em-
ployant une nouvelle quantité d'iode suffisante. Je filtre
après quelque temps de repos , et je n'ai plus qaâ éva-
porer sur un bain de sable,, ou miëu]i^ à la vapeur, pour
recueillir dans un vase privé d'bumidité la substance sa-
line sans couleur (i).
J'ai l'honneur d'être , etc.
Montpellier, ce i4 juillet i8à5.
Extrait d^une lettre adressée à M, Bocllày, par il/. NicotE»
pharmacien à Dieppe , sur un moyen de découvrir le su-
blimé corrosifs au moyen de la pile galvanique y dans tes
cas ifempoifionnemertt^
« J'ai été appelé le mois dernier pour comparaître à la
cour d'assises de Rouen, afin de donner des renseigne-
(i) Nous avons té^'éié lé procède éi-dessùs indiqui^ pour ^tép^fét
fliydrio'dâte d^ rroVass(^ , il xiowi a pdrfâitéilséat r^tlssi. On obtient , en
4tii^ldyi»t dtt/.ttatiéffii pures , le sel trés-JUbniG de .prinie (|berd ; soa
exécution est facile en petit comme en grand. ( Nou des RéJacteftn^)
r
DE PHABJ«ACI*. 4o5
mens sar une omelette empoisonnée. Elle eofiienait nne
assez grande quantité de sublimé corrosif; car une simple
solution de cette omelette dans Teau distillée suffisait pour
ternir et blanchir , par le frottement , une pièce de cuivre
décapée quW y plongeait; L'eau de chaux précipitait
cette solution d'une couleur briquetée, et le nitrate d'ar-
ffix^X, yoccasionait un dép^ abondant insoluble dan^ Ta'*
cide DÎtrjque^
» Cç qui m'a le mieux réussi dans cette circonstance, et
qu'il ^e semblerait avantageux d^appliquer à la médecine
légale , c'est un procédé de M. James Smitson. Cjst auteur
ja annqncé qu'il résulte un amalgame d'or et de mercure y
ile l'application d'une préparation m.ercurielle. sur.de l'or
et un morceau d'étain qu'on arrose de quelques gouttqs
d'acide hydrochlorique. On conçoit que le galvanisme seul
«gît cqmme agent d^ décomposition dans cette circonstance.
Voici Tes^périence. telle que je l'ai faite.
» J'ai pris qn anneau d'or , je l'ai recouvert en spirale
d'une petite feuille d'étain roulée. D'une autj^e part j'ai
j>lacé une portion ^e l'omelette au sublimé daiïs un verre
de montre , en y ajoutant un peu d*eau distillée , de ma-
nière à en former une ,$orie de pâte , et j'y ai plongé ma
petite pile. L'addition d'une goutte d'acide hydrochlorique
a dctermiqé la décomposition du sel mercuricl \ le mercure
s^est porté sur l'or au p6le négatif, et l'acide hydroclilori-
que , ou mieux le chlore , au |»6le positif.
» J'ai répété dix fois cette expérience, et toujours- avec
le même çuccès. Elle m'a paru asjsez intéressante pour ap-
peler l'attention sur ce moyen d'analyse par la pile voltaï-
que , et pour en conseiller l'usage dans |es cas d'empoi^
sonoemeus.par Içs sels inercuriels. »
/
4o6 JOURNAt
tw^vv^twwwmw^tMVt/Vr* w*)%mt%i%mn^%mt.
ExTiuiT d^uneleitre adressée à 3f. BouLLAY,/7ar M. Dui.ok^,
pJiarmacien à.^stafort.
Astafort , le a septembre iSaS.
Vous avez inséré, dans le n**. d^ juillet dernier do
Journal de Pharmacie , une lettre de M. Guibourt relative
aux remarques que j'avais cru devoir faire sur le procédé
qu^iUndique , dans son Histoire des drogues ^impies , pour
reconnaître si le sulfate de magnésie du commerce est mêlé
de sulfate de soude. J'espère que vous voudrez bien , Mon-
sieur , insérer aussi , datjs le prochain numéro du Jour-
nal y les observations suivantes sur lés motifs qui ont pu
me déterminer à faire ces remarques.
Je venais de me livret* à quelques expériences sur te
procédé indiqué par M, Longchamp ( Ann. de Ch. et de
Phys-, t. la), et par M. Thenard ( Traité d'Analyse ,
p. 121 et suivantes), pour séparer la chaux de la magné-
sie, par te moyen dii carbonate d'ammoniaque; j'avais
reconnu moi-même que ce réactif, tel que je l'avais em-
ployé , précipitait la chaux, quoique incomplètement, sans
précipiter la magnésie 5 je me rappelai alors le moyen
indiqué par M. Guibourt , pour reconnaître le sulfate de
magnésie mêlé de sulfate de ^oude , et ce fut , appuyé sur
Tautorité des deux habiles chimistes que je viens de citer ,
et sur mes propres expériences j que je crus devoir faire
quelques remarques sur ce moyen. Ennemi de la critique
par caractère, pénétré de cette vérité incontestable, que
les hommes iie devraient jamais oublier , érrare Imma-
num est , ce n*est qu'avec là plus grande circonspection que
j'ose censurer les actions et les ouvrages d'autruî : et si ,
dans cette circonstance, j'ai osé faire, uniquement dans
l'intérêt de ceux qui le consulteraient , quelques observa-
tions sur l'ouvrage de M. Guibourt , c'est parce que ces
observations m'ont paru si simples, que je me suis cfu>
bE PB A Jl MA C I E* 4^
dans ce cas , à Fabri de loutQ erreur , 5UHout diaprés ce
4ftte nons avaient enseigné y sur le point qu^ j*ai critique.,
les deux chimistes dont ja} parlé ci^dessnsu. Mais ine sois-
je' trompé lorsque j^ai avancé^ d'après ces .chiinij5te&., ^t
d'après mes expériences , que le carboinale d ammoiîiaquft;
ne précipité point la magnésîePOui, dans un certain sens.
•Et , en effet , dans toutes les expériences que j'ai faites , le
carbonate que j'ai employé n'a jamais précipité a fi-oid les
sels de magnésie. Cependant M. Guibourt dit y dans sa
lettre , que le sulfate de magnésie est précipité à froid par
le carbonate d'ammoniaque , comme il le- dit aussi dans
son livre ; et , en cela , M. Guibourt n'a. dit que la vérité.
JLe carbonate d'ammoniaque récemment prég»ré , ou bien
copservé datiis un vase pai:faitemeiit bouché ^ précipite à
froid. les sels magnésiens » comme je m'en suis convaincu
moirmême ; tandis qpe le carbonale qui a resté, (dus ou
moins long«-temps ,. , exposé au contact de l'ai» , et qpi /.a
perdu sa transparence, ne les précipite nullement, parcd
qu'alors , comme l'observe M.. Guibourt ^ et comme on le
lit daiKS le Système de Chimie de Thomson ,^ il passe à
l'état débîcarbonate, ou à un état voisin du bfcarbonate. Il
parait q^e le sel' ammoniacal qu'ont employé leà deux ha-
biles chimistes dont j^aî parlé, et que celui que j'ai empjoyé
moi-même étaient dans cet état , quoique^ je Taie iqujburs
conservé dans un bocal bouché à l'émerî , qu'il eut une
odeur ammoniacale très prononcée, et qu'ail nianîfestât une
forte réaction alcaline 5 mais comme je l'ava'is depuis long-
tenys ,. et que je ne l'avais pas préparé moi-même , il est
possible quil njavait pas été toujours aussi bien. conservé.
Voilà certainement la cause de la différcnce-de nos résul-
tats , du moins en partie ;.car il en est peut-être une au-
tre, la voici : J'ai observé plusieurs fois que lorsqu'on em-
ploie des dissolutions salines trop étendues, on n'obtient
pas de précipité au bout d'une heure au deux , niôïne av-ec
le carbonate récemment préparé.
On pourra donc, dap«è» ces €lbsèrvaiiétn3 9 ^irâre le
procédé indiqua par M. Gtiibourt , mais en nyAotibie» aow
d'employer da carbonate d'ammcmiaque qui h'ait poiut
resté exposé au contact de Pair y et de .ne pâd ixofp étand^e
d'^u les dissolutions salines (i).
Préparations dwerses du colchique du docteur IjOghek-
Balheu , de Zurich , et d'autres médecins.
Teinture de cokhique y itfAKMBiKO>»a.
^ Bulbes de colcbique ( recueillies au commencement
de Tété). .....•'.. 64 grammes ou 5îj,
Âlcobol rectifié à 36^ • . . ia8 -= $iv.*
Incisez menu les bulbes , et faites digérer dans un ma*
tras pendant quinze jours. Passez. .
Cette teinture s'adniinistre dans un véhicule sudorifiqué,
il la dose d'un gros , matin et soir , contre les rhumatismes
aigus.
f^in de colchique.
^ 'Bulbes de colchique ( recueillis à la fin d'août et
coupées par tranches). . • . 1000 grammes l&ij.
Vin blanc d'Espagne iboo — .— Jbîj.
Faites digérer , pendant six jour^ , à la température
de 170 à 180" Fahrenheit.
La dose est de 60 gouttes , dans un véhicule apj^roprié ,
contre les rhumatismes chroniques.
Autre îHn de semences de colchique , de Willia%
¥ Semences mures de colchique. • 64 gram. ^ij.
Vin blanc d'Espagne. .••••• 5oo ■ ■ l^j.
■
(i) On "voit que tout est expliqué par l'état plua ou moins earbooAjté
de ramiDoniaqne , ce que M. .Guibourt a développe' et prouvé dans une
série d'expériences qu'il 'a dernièrement communiquées à l'Académie
royale de médecine, et dont M. Djilong ne pouvait pas avoir connais-
•ance. P. F. G. B.
DE PHAjUW^iCIE. 40^
Ces semences ne doivent pas être écrasées. Ott les fait
digérer pendant six jours et on passe. ^
La dose est de 4o gouttes jusqu'à un gros et demi , dans
:aiie iDfuaiQii.aromfiiiq«e 9«ûir etjoiatin. On s*fabsticni,d!al^
jDfteoa fibitueux.
Nota. Les bulbes de colchique paraissent ,èjt]:^e^4Qubles ^
il faut choisir la plus dure , quoique plu3 petite » ^ui est
jeune ; l'autre est la vieille ^ plujs mpUe et ëp^isëé par' Iji
tige quelle a produite. J««J. V.
■ t(yit^»»»»^^<to^an»<w%ii^»»»mii»»X»^(yw»iwM»nw>i^»w<»t<»i* »^»»»y»»nf %»»y»K»»m*i»— t^w^nMW^WWfK*
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE.
Le. défaut d'es|)ace nous obligeait, à sgourner le compip
rendu des séances de TAcadéoiie royale de médecine , nous
allons, en attendant , publier la liste des adjoints co|rres«>
^)OndansTègnicoles élus parla sectioi||de pharmacie , dans
es séances du a^ août et du i ^ septembre , au nombre de
cinquante.
MM.
AcGAait, à Valence.
AuBEKGiEB , a Clermont.
'Bacon jeune, â Caen.
Bektbaitd , à Strasbourg.
Bsxu , à Bourbonne.
j^ossbir y à Manuel.
Cap, à L^on.
Caveittod père , à Saiot-Omer.
Charpbittier, à Lille.
Chibol , ^ Marseille.
CLÉMKHooTy à Arras.
CouBOEMAiiGHE, à Caeo.
CouYEBCBELLE , à Groslai.
Delarue , à Évreox.
Desfosses, à Besançon.
Desault^ à Poitiers..
JDeschamm jeune, à Ljroo.
DuBuc père, à houen.
D01.0HG, â Astafort,
BupoBTAL, à Montpellier.
ÉoN DuvAL , à Rennes.
Fabolbt , â Metz.
Fbbeu&lb, à Cambrai. ^
Febra.bi , ii SaÎDt-Brieuc.
FooGEftQK y à Orléans.
MM.
FocBViEB, à Nîmes.
Geemair , à' Fëcamp.
HooToif Labillabdièbe, â Bouen.
Gauoicbadd, à
Idt , à Lyon .
JoDAs, à Metz.
Lartigoes , a Bordeaux.
Le Saitt , à Nantes.
LcssoR , à Rochefort.
LiMOUsiir LA Motte, à Albi.
LozB , à Bordeaux.
Magres-Labebs, à Toulouse.
Margoeron jeune, à Tours. ^
Mérat-Goillot , à Âuxerre.
L'Hermiitier , à la Guadeloupe.
Merac , à Daz.
MoRiir , â Rouen.
Opoix , à Provins.
Plagr E , à Pondichery.
PoQTET , à Marseille.
Prevel, à Nantes.. ^
Réjqv f à Bocbefort.
t^EYBAiD y â Amiens.
Salaigbac , à Bayonne*
Savb y à Saint-Pianqnart.
P. F. G. B.
4îo
JtOtTKNAr
BIBLIOGRAPHIE.
EssAi5ttr la crypiogamie des écorces exotiques officinales :y etc ^\
, par M. A.-L.-A. Fée. — Paris, chez Firmin Didoi*
— i8«5 (i).
On ne doit point être surpris que les lichens aient peu d'importance
aux ^reux du vulgaire , lorsqu'on toit des botanistes qui se sont acquis
une certaine réputation en faisant revenir dans de Feau-tiède des parties
e'crasées de plantes souvent mal préparées, au point d^en être mécon-
naissables , affecter pour ces végétaux curieux, 'et même pour le reste de
la crjptogamie, un profond mépris. A les entendre , les lichens ne sont
que -de viles croûtes , les mousses qu'aune stérile verdure, et les kydro--
phytes d'insignifiantes productions de l'humidité ^ on ne doit pas s'oc-
cuper de ce qui iie présente point de cotylédons ostensible», comme- ceux
d'une fève de marais ou d'^un haricot de Soissons , el ce qui n'a point de
fleurs on de fruits complètement coostitué ne mi^rite pas la moindce
atteatioa. Ce» boliKBiste||Conte8teront cooséquemBent Tutilité^ dut ou-
vrages où quelque espru judicieux essaye de tirer de Toubli ce qu'ils
croient devoir y laisser. Aussi dans leurs flores , ou dans ces grands ou-
vrages â figures dont le graveur peut réclamer sa moitié au moins de
collaboration , éliminent^ils , sans scrupule , toute la cryptogamie , à
moins que , distribuant la description des grandes espèces à des natura-
listes étrangers , ils n'envoient les< algues en Suède et les mousses en
Ecosse, comme si la France ne possédait pas MM. Fée, Bory Saint- Vincent,
Mougeot, Léon Dufour, Delise, et autres cryptogamistes qui ne le cèdent
à qui que ce soit en Europe pour le savoir et le talent de robservation.
Nous sommes loin de professer un tel dédain poù.r les petites choses ,.
nous étant profondément convaincus, par des recherches microscopiques,
assidues , que leur étude est au contraire celle qui promet les plus im-
portans résultats en histoire naturelle , et M. Fée a bien r&ison lorsque,
dans son élégante introduction , il affirme que je Tétude des petits objets.
en botanique a détruit plus d'erreurs que les découvertes faites dans
les autres branches de nos connaissances n'otit aobéné de résultats. .»
En effet cette étude a fait dispalraître jusqu'aux divisions des règnes,
et prouvé que toutes tranchées qu'on supposait ces divisons, elles, ne
sont pas moins arbitraires que tant d'autres dont on surcharge la science
sans nécessité^ et M. Fée, par ses recherches sur de petits objets , a sur-
■ ' ■ ' I I I I . III I II X I I ■ Il III I !■ I ■ ' ■"■^
(i) Cet ouvrage parait par cahiers, grand in-4**'» de 4 « ^ feuilles
d'impression y accompagnées 4ê 5 planches coloriées. La 6*'. livraison
est en vente „ V 7^« et dernière doit paraître dans les premiers jours,
d'octobre.
DE PHAKMA€IE. 4^î^
Ittyxïi prouve, contre Tautoritë des noms les plus Imposant, la yai^ité de
^^arithmétique introduite dans les sciences naturelles, puisque dans une
vnitë botanique, le Lichen scriptus de Linnë', il a trouve' une famille
entière des graphidéeSf composée de sept genres fort bien circonscrit», con-
tenant plus de 200 espèces parfaitement constatées. N'est-ce rien , qu'avoir
de la sorte signalé une roule où pouvaient s'égarer des savans qui, sur les
traces de guides réputés infaillibles , eussent perdu un temps précieux
â compter dan» les catalogues nécessairement incomplets , "décorés diî
nom de Flores, le nombre des espèces pour établir dans quelle propor-
tion les végétaux monocotylédones sontaux dicotylédones, dans les États-
Unis d'Amérique, à "Venise , dans les îles Canaries et en Suisse? Ne vau-
drait il pas mieux observer et décrire âes cryptogames, comme le f'alt
avec modestie et sagacité Pauteur dont nous faisons connaître l'ouvrage »
que d'établir fastueusement le rapport du nombre deà es^cea aux genres
en Laponie, â la Jamaïque ou à la Guyane avec la^ moyenne'des espèces
par genres? Ce ne sont point 4e ces prétendues découvertes que pro-
clame M. Fée', pour qui les cryptogames ne soi^t point sans impor-
tance. Les algues, dit -il» donnent de la soude et de l'Iode , fument
les terres , fournissent a la médecine un anthelmintique estimé , ser-
vent à nourrir une multitude d'animaux qui vivent sur les rivages de
la merj et, tapissantles bas-fonds, y forment des prairies immenses où te
jouent et se réfugient les familles de poissons que la nature à créés inermés.
Les champignons^ qui font presque tout le luxe cle la table du pauvre ,
ajoutent encore au luxe de la table du riche. Les lichens sont employés
en teinture et en médecine j l'un d'eux est en quelque sorte le fourrage
de la Laponie , qui lui doit la nouriture des rennes , et conséquemment
la conservation de ses habitans.... A ces avantages particuliers viennent
se joindre des avantages généraux plus appréciables encore, puisqu'ils
concourent au grand œuvre de la nature, en servant à la multiplication
des êtres. Les cryptogames paraissent destinés à couvrir de terreau les
surfaces qui en sont privées , et préparent ainsi une couche d'humUs
qui reçoit plus tard les germes des grandi végétaux. Le roc se charge
d'abord de lichens crustacés, puis de lichens foliacés , de poly tries et
de trichostomes. Après le dépérissement de plusieurs générations de ces
petites plantes, naissent des doradilles , des lycopodes , etc.... Le des-
sèchement des marais' est *en partie opéré par des cryptogames. Dans
les lit^ux inondés naissent des conferves et des plantes aquatiques , dont
la décomposition a**scz rapide donne peu à peu de la solidité au ter*
rain , alr»rs paraissent les autres plantes.... Ainsi les cryptogames ne
jouent dans la nature qu'un rôle bienfaisant.
« Quelques auteurs, ajoute M. Fée , et après eux plusieurs personnes
étrangères à la botanique , ont qualifié ces plantes d'imparfaites. Mais
ici le mot d'imperfection ne sert-il pas dé voile à l'ignorance ? Nous ré-
pondrons affirmativement sur ce point, non-seulement parce que rien
n'est sorti imparfait des mains du créateur ; mais encore parce que
M. Fce prouve l'utilité des moindres clioses. Ainsi , il démontre que ces
4t4 JOtJHJÎik.L
OBSERVATIONS
Faisant. 3uifc à un mëmoire lu â rAc^dd^roie des sciences^ dans la sëaoetf
dv 4 juillet 1835 , par MM. Â. Bossr et L.-*R. Lecako , et publie dan»
le dernier nqmëro du Journal de Pharmacie , en re'pqnse à un Bké^
moire sur le rtiéme sujet , présente' à la même Académie» dans la séance
du II suivant, par M. Dupot , élève en pharmacie, et publié dans
divers journaux scientifiques , sous le titre d« Premier Mémoire sur
la dislillatLon des corps Aras,
Depuis la lecture de notre mémoire îl a paru dans divers
journaux scientifiques y et nolamm€nt dans les Annales de
chfmîe , un travail ayant également pour objet Texamen
des produits, de la distillation des corps gras.
Dans ce travail où Von annonce des résultats Sjensible-
métit analogues à ceux que nous avions oijtenu s, Tautenr,^
M. Dupuy, dont nous avions eu l'occasion de citer le nom
dans une des notes qui font partie de notre mémojre rela-
tivement à une observation qu'il avait communiquée à
M. Tbenard , en présence de Tun de nôiis , au sujet d'un
j^roduj^t solide obtenu des distillations lentes de% huiles
ée lin et de ipavot-, *pro6te de ceUe circonstance pour
f^iîreîrfemontèr jusqu'à iSaî l'époque à Faquclle il prétend
{^'oir obtenu les résultats qu'il apiipnce aujourd'hui. Si
l!on*en oroit>l'auteur y M. Ch^vreul .,.dans Iq.l^aboratoire et
sous 'la direction duquel toutes ses recherches ont été
faites, les aurait connu tous avant la publication' de son
ouvrage sur les corps grasy et n'en aurait rien;dit par excès
de délicatesse.
Il se serait lui-n^ême depuis plus d'un an refusé à
prendre daté , espérant de jour en jour rendrq son tra-
vail plti s dîgîne d'être offert au public , mais il aurait pris
le parti de publier ces faits qu'il avait recueillis depuis
long-temps , le jour où nous avons traité le même susjet
DE ^P^HABMACtE. 4^^
i^n opérant pjreciséme^t sur les premiers corps _grî^ l^^'^î
â;exAininés (i), ^ .,, : .:
- ' /; \ ; . •• ^ • ) •• ■ . ■ ;
. Il est évident d'iiprès cela .que M. Dupuy veut à la fo;»
insinuer que. nous avons pro6té de son trayai;! , et r.éclamer
J/i priorité.^ nous répondrons par la ixQte suivante a Tune e(
à l'autre de ses a^sertions^ ... ...
; Si M^Dupuy se fut bjijrnéi exposer le;» drpîls qu'il croit
avoir à la priorité^ de, notre côté nous ppus.sçrions qpntcui-^
Jtés d^ppposer aux preuves qu'il auxait. alléguées en^ sa fa^
yeur celles qui résultent légalement pour i^C^us : . ,
: L®. De Ja demande d'Un brevet pour laj fabrication de Va-^'
cide margarique ,au moyen de la distillation des cprps gra«
en date du 23 mars ; . ■ . , :
, a^ Du dép6( public de notre méjpjLoire fait h tAQ^émîe
de^ sciences dans la séance du iv avril suivant: .„, • •
..; ,3% De la ^l^cttire .égalemjent publique de ce m^moirp
dan§: la séance du 4 iuilleV . . . ./ t - l.
, Mais compae M.. Dupuy veut encore insinuer que no\i^,
ayjQns.pro&té .de son .trAya^l,? nous croyons devoir ,e;ilrer
daus uelques détails reUtivenient aux faits qui ont.précér
4é "notre publication* .,,, : ., .• ,
;Lorsque pajç suite .dç^ nos recherche^ sur le;s produits de
Ifr. distillation des corps gras , nous fûmes conduits à sup-*
Pi?f^^. i^^® -^ P^^^^^^^** 4'^^?^^ .^^^^ë^'^^r^ dans ces
çi^ijtjmis|af>pes pourrait deVjenirj»» fl^i^!^ 4? spéculation . cqiu-
|iierc^le,<|)i|ousci;i^u^â.dçv,piFpren un brevet d.iïiven--
iiqf ^f oioi.nous.afsufer.la, possession çxclusiv.c 4? ce pro-
f, tkii'JSsQa^'fii^etpm Vappui'de cçs prèuyes.ljî. pa«^gç;8UMra^t;, extrait
àv\ ^|)pu9rt^ait à r^.ad(;fni^ 4e;^ Sjqîeiices^ sur Xc pëmoii;^ àe M. Pupju^r^
par itljVÎ. Theiiard et Vàuquelin : * . ,
« MM. Bussy et "Lecanu oût',*sur M. Dupuy, raVanfagé (Tatbi'r fait con-
xiaître~les premiers l^nrs re'sultats. Ils les avaient même déposes sous
cachet /à l'Acadëmie, plusieurs mois afant de lire, leur mémoire, et
>ivai^nt demandé un brevet dHnTention. 'n - . • *
1
4:l6 JOURNAL
àéâë. PIa« Ui^d , des raisons pârticïilière^ nous éngagèl^ettt
a traiter de sa cession avec une société dont M^ Gbevreul
fait partie , tout en conservant cependant la propriété litté-
f ali^e y et nous déposârmes en conséqtilence notre métnôire
au secrétariat de Tâcad^mie. La cession dé notre Btevet exi-
gea nécessairement que nous fissions coiinattre d'uhe ma-
nière positive la nature et les quantités de produits que nous
obtenions ; mais comme il fallut aut atcquéreurs du brevet
rétém'^s dé s'assiirer.de l'exactitude dé nos résultats, cette
circonstance suffit pour retarder âcftai^t de temps qu'ils lé
jugèrent convéhable la publicationf de m>trGf memo?re ,
puisque la loi en défendant de prèti;af*é uti brevet pour un
Jait déjà publié , nous aurait mis dans'Fiïitpossibilité de cé^
der le notre . si nôtre travail eut été cotïnu*
Or M. Dupuy, qui travaille dani lélaborartoite itiéméde
M. Chevretîl, et, cominé il le dit, sous sa direction, a eu^coiir^
i)dîss»nce dépuis long-temp9, non-seùIement dé la demande
de notre brevet, mais encore dudépôl de notremémoire et
de nos résultats. Il aurait dûtic dû de suite faire connaître
d'ùbé manière quelconque i qtrelqtïe arôciété savante l'état
dé ses irechércbés pour s'assur^r^ar-lâ h faculté de les pbûr-^
spivre autant qu'il l'aurait désiré , ou tiiietrx éticore publiet
son travail , ce qui dès cette époque même devait lui sem-
bler bien facile, s'il est vrai, comme lé prétend rautéur, qu'il
n'ait tenu qu'à \m déle faîfé dè^ iftaS. Cependant M. Du-
piiy n*a rien fait dé ce qui pôuyàitcônvetfablét^fiem appùyéi^
ses prétentions à la ptiorîté. Il à'a riéii- lu , rieti déposé , el
n'a fait connaître Ses résultats qu'après avoir entendu la )éC'<>
ture de notre travail à la séance du ^ jtitUet k laquelle il as-
sistait : il a même alors négligé liné dernière précaution ,
indispensable en pareille circonstance , dedéposet* on dô
faire parapher, séance tenante, son propre mémoire (i).
■ 1 1 1 I < ■ ■ I ■ I , I I III. I 1 1 ■
>
(i) 4p.rès la demande de notre breve^^Do.us étions si persuada* qae
Ton ne pourrait nous contester la priorité ^ que nous avon« communi-
qué nos résultats à un grand nombre de chimistes. Nous avions doninél
DE PHA.RMACIE. ii«
M> Dupuy avait sans doute oublié que depnîs plusieurs
mois il connaissait nos rësuhats , lorsqu'il a prétendu avoir
pm le parti de publier les faits qu'ilavait recaeilUs depuis
long^œps.dujoui- même où il a eu connaissance de Texl-
stenee dé notre travail.
Il est vwi que pour donner quelque poids à ses récla-
mations M. Dupuy prétend qu'il ayait communiqué tous
ses résultats a M. Chevreul dès^i8.3 , et que la délicatesse
seulea puiaire taire À cet. habile chimiste, lors de la pu-
blicauon de sonouvragesur les corps gras , de;5 faiu qui ne
lui appartenaient pas. Nous laisserons chacun dé nos iuges
apprécier àsa justoTvaleurle motif que donne M. Dupuydu
silence de M. Cbevreul à son égard ; et pour nous , nous
croirons quota peut sans manquer à ladélîcatesse, dter des
fans observés par d'autres , en ciunt aussi le noîn de leur
auteur»
Quoi qu il en soit de cette prétendue communication
Il es certain du moins, que M., Chevreul ne parait pas avoil.
ajoute beaucoup de confiance auK rcsultau de M. Dupuv
pmsqu II du positivement, dans ce même ouvrage sur lel
corps gras, pages i79«' » 86, « que l'oléine et la stéarine
distillées avec le contaa de l'air, se volatilisent en panil
|?nsaUerat,on,etqnerautfese réduit en acide carboniaur-
en hydrogène carburé, en un principe aromatique qui
n est point acide , et, huile rousse et brune , en acides acé'
lique et sebacque, en eau et en charbon ; ,, ne faisant
a.ns, mention , pour ainsi dire , que dès produits obse vés
dans celte eirconstance par tous les chimistes. II est évî
dent que si M. Chevreul avait su que les acides oléique e"t
margarique sont ^n des produits les plu, abondans de Z
tZ\'^°T°'"^ ^^ *'^<=°»* polytechnique , du collège de France rf. T
faculté des wience. , une certaine . àu.intité d'à. i J« m^ • ' '"
M. Dama, . dans sa leçon de chimie à ^Ath^de ("^tr^^'/^^X '- «'
tre a ses nombteux auditeurs des acide» oleiaue \t „„/ • "'°'''
par notr? procéda. " -^ ' '' ""««««pie <A\^m
^ï"- -^nnéo. — Septemire iSiS, g
4ï8 JOURNAÎ.
disiillatîou des corps gras , il eu aurait dit quelque chose ,
ou du moins .se serait dispeusé de citer des f<<îts cvidein~
ment opposés aux résultats de Texpërience , comme il au*
rait pu le faire sans manquer en rien à la délicatesse , par
rapport k M. Dupiiy.(i).
Les^ faits que nous venons d'énoncer nous sembleraient
devoir suffire pour établir d'une manière convenable i^os
droits incontestables à Ul priorité , quand bien même les
preuves légales que nous avons ^poftées plus haut n'exis-
teraient pas.
Quant aux passages de son Mémoire, où M. Dupuy
parait croire que nous avons manqué à la délicatesse en
nous occupant de ]^ distillation des corps gras y par cela
seul qu'eu iSaS il fit voir a M. Thenaird ^ en présence de
Tun de nous , un produit solide obtenu enphaufTaht Thuile
de pavot à une température inférieure à^celle d^ son ébul*
lition. Sans nous arrêter à faire observer qu'un sujet de
recherches ne saurait être la propriété exclusive de tel ou
tel individu , nous répondrons que son observation, t lie
qu'elle était comrnfutiiqitée ,, c'est-à-dire^ dans l'ignorance
complète de la nature et des propriétés du produit qu'il pré-
sentait, seulement pour demander la cause de son état solide,
u'ôtait à qui que ce soit le droit de s'oÉcuper des recherches
que nous avons nous-mêmes entreprises, surtout après que
deux ans de silence devaient faire penser qu'elle n'avait
eu aucune suite ; et en supposant que nous fussions^ nous-
mêmes partis de son observation, comme cela n'a point eu
lieu , il n'aurait cependant encore aucun reproche a qou$
faire, alors qu'ayant rappelé dans le courant de notre mér .
moire l'observation qu'il ava4t;Xaite avant nous , nous avions
à son égard satisfait à tout ce qu'il pouvait exiger. M. Dupuy
(i) ObnerTOOsqae M. Chevreul, page iSdesouIntroductioD, ditqu^il
n'a point hésité à revenit' sur ses pas et à répéter ses propres expériences
toutes les fois que de nouveaux travaux Vont conduit à penser que Ton
pouvait y mettre plus d'exactitude qu'il n'en avait mis d'abord.
DE PHARMACIE. f^tg
aurait cVautant plus du s'abstenir de nous soupçonner d«
fraude, qu il a su positivement , par M. Thénard lui-
même, que , loin d'avoir voulu la taire, ,noUs nous étions
empressés de lui rappeler, au sujet de notre travail, une
ancienne qbservation qui lui avait été communiquée , et
qu'il avait si complètement oubliée 9 que.s§ns nous.il aurait
paru n'en n avoir jamais eu connaissance (i).
Nous ne nous- peri^nettrons ^as d^entrer dans Texamân
du mémoire de M. Dupuy en lui'» même , cependant il'
nous est impossible de ne pas faire remarquer combien on «
y reconnait le^ indices d'une grande précipitation, Noos
nous conteiiterotis d'en citer un exemple, que nous choi-
sirons de. préférence , parce que le fait dont il s'agit con-
tredit directement le résultat le plus intéressant, de notre
mémoire.
M. Dupuy, après avoir établi qu'on n'obtient un pro-
duit solide qu'autant qu'on maintient les corps gras à une
température inférieure à celle de leur ébuUition , ajoute
que lorsqu'on distille en les faisant bouillir. ( nous ne con-
cevons pas trop comment on peut , sous la pression ordi-
naire , distiller autrement) , les corps gras même les plus
abondans en stéarine , tels que le sui/^ le produit condensé
est constamment liquide. S'il s'agissait d'un fait difficile à
observer , IW concevrait qu'il aurait pu se trouver induit
en erreur , mais il n'est personne qui , ayant eu l'occa-
sion de distiller du âuif , même sans fractionner , slins
(i) M. Thénard , coirimissaire rapporteur pour le Mémoire de M. Du-
puy, relate ainsi dans son rapport cette communication à laquelle l'autevir
^ attache tant d'importance :
« ,En i8ï3 , i\î. Dupuy avait présenté , à l'un de'nous , un produit so-
lide provenant de la distillafîon lente des îiuiles de lin et de pavot ^
mais il n'eu connaissait pas la nature , qui était toute particttlièi'e , et
nous lui conseillâmes de consultera ce sujet M. Chevreul^ qiii a fait^ de
si'heiles recheik^Ues sur les matières grasses, »
On jugera , d'apréscela, s'il est juste de considérer notre travail com-
me Mne simple consëqiicncc,;de r<ob9«*?aiioo de M. Dupuy.
4^0 JOURNAL
prendre d'autre peine que celle de regarder , n*aît pu se
convaincre que le produit obtenu est convplétement solide ^
«i bien même que son point de fusion est souvent plas
élevé que ne Tétait primitivement celui du suif employé*
D'après cela il parait assez vraisemblable que M. Dupuy,
a Tépoque de sa publication , n'avait pas même une seule
fois distillé du suif, bien qu'il évalue cependant les pro-
duits de. sa distillation à des dix millièmes près.
Au reste , nous regrettons vivement d'avoir été forcés
par les insinuations de M. Dupuy d'entrer dans des détails
qui n'intéressent eu rien la science, et Surtout de mêler le
nom de M. Chevréulà de semblables débats; mais M. Da-
puy aurait du sentir que dans une réclamation on ne doit
se servir du nom de personne pour attaquer ou pour se dé-
fendre ; et que si Ton doit dans toute drconstance la faire
en termes clairs et précis , de manière à ne donner lieu à
aucune fausse interprétation , cela lui était surtout com-
mandé par la position particulière et délicate dans laquelle
il nous savait placés vis-à-vis de M. Chevreul. •
Manuel o'analyse chimique 4es eaux minérales , médicina-
les , et destinées à l'économie domestique ; par M.. Henry,
chef de la pharmacie centrale des hôpitaux civils de
Paris , membre titulaire de l' Académie royale de méde-
•cine , etc. ; et Hbnrt fils , aide a la pharmacie centrale ,
et, membre adjoint de l'Académie royale de médecine.
L'ouvrage que nous annonçons est le fruit d'une de ces
associations aujourd'hui trop rares dans les sciences pour
n'être pas remarquée. Un père et son fils parcourant la
même carrière , unis de vues , d'intentions , s'exerçantaux
même» travaux et les réunissant pour en faire jouir la so-
ciété : tel est le tableau moral que présentent les auteurs
du Manuel d'analyse dçs eaux minérales*
C'est encore, une question indécise pour les médecins de
DE PHARMACIE. . 4^1
savoir si les^eaux aptiâcielles et les eaux naturelles peuvent
•être employées indifTëremnaeiit. Chaque parti dissident
appuie ses opinions dé raisonnemens plus ou^ moins plau-
sibles. Sans avoir mission pour décider ^a question d'nnç
manière absolue , nous pensons qu'en l'envisageant ainsi
^u'oa Va. fait jusqu'à présent sous un point de vue trop
«énéral , on la complique au lieu de réclairer» Ainsi per-
sonne ne contestera qu'un malade qui peut prendre une
eau minérale à sa source n'en obtienne tous les bons
«ffets qu'on peut en attendre ^ que lorsqu'une eau miné-
rale naturelle. contient une matière organique, difficile
à bien caractériser par. l'analyse , on ne doive encore la
préférer à la même eau préparée artificiellement ] mais on
doit convenir aussi que souvent les eaux artificielles rem-
placent avec avantage celles que nous fournit la nature^
surtout dans la classe des eaux acidulés ; que les eaux sul-
fureuses mêmes , transportées à de grandes distances ou
conservées dans des vases mal bouchés, s'altèrent ou acquiè-
rent des propriétés nouvelles. L'ouvrage -de MM. Henry ,
par la nature des sujets qui y sont traités , doit contribuer
à fixer l'opinion à cet égard. Profitant des avantages que
lui oiTre le superbe établissement qu'il dirige avec tant de
disûnciion , M. Henry père a eu de fréquentés occRsiôns
d'analyser des eaux minérales qui lui ont été adressées par
l'autorité , et «Uns ce genre de recherches qui exige beau-
coup d'habitude et de sagacité, il a été efficacement secondé
par ' son fils. Comme c'est surtout aux pharmaciens que
l'on s'adresse pour avoir des renseignemens exacts , c'était
leur rendre un véritable service que dq rassembler en un
seul faisceau tous les faits sur l'analyse des eaux qui se
trouvent épars dans les écrits des sa vans. C'est le but que
se sont proposé d'atteindre le;» auteurs de l'ouvrage , mais'
ils l'ont enrichi d'une foule d'observations qui se rappor-
tent non-seulement aux eaux minérales , mais encore aux
eaux économiques. ,
422 JOURNAL
La première partie est consacrée aux eaux potables et
indostrielles. Toujours éloignées de Tétat de pureté pri-
miliYe , elles n'en sont pas moins chaque jour de la pli|s
grande utilité. L'eau pure ne se trouve nulle part dans la^
nature : trop de matériaux peuvent s'y mêler et s*y combi-
ser en altérant ses propriétés ^ mais aussi Teau pure n'est
jamais nécessaire dans les usages habituels de la vie , et
souvent elle serait nuisible ^ elle serait impropre à servir
de boisson. Il faut qu'une quantité d'air convenable en
écarte les parties et lui donne une légèreté sans laquelle
Teslomac ne pourrait la supporter. La pureté de Fean est
encore bien moins indispensable pour une foule d'usages
habituels , et quand sa nature la rend impropre à certains
emplois, il faut encore , pour j remédier , connaître sa com-
position.
La seconde partie de Touvrage qui nous occupe traite
des eaux médicinales. Les auteurs y ont rapporté tout ce
que Ton sait sur leur composition ; ils disent par quels
moyens on parvient à connaître la nature des principes qui
les constituent , ils donnent les procédés qui servent a ap-
précier les quantités de chacun d'eux , et ici ils ont joint
leur propre expérience à celle des savans qui les avaient
précédés dans la carrière. Aucun procédé analytique n'a été
donné sans avoir été répété et san^ que son efficacité ait été
constatée par l'expérience, aussi peut-on affirmer que l'uti-
lité de ce travail sera généralement sentie. Les gens de l'art
y trouveront des notions nouvelles^ ceux qui ne sont pas
familiarisés avec de semblables travaux pourront avec fa-
cilité se mettre an courant de ce genre d'étude. L. A. P.
t)R PHARMACIE. 4^^
#
■' • , ■
Manuel du Pharmacien , ou Précis élémentaire de Phar-
macie ; par A. CwRY kix\^^ ^ pharmacien \i membre
adjoint.de r Académie royale de Médecine.^ et P. Idt ,
de Lyon ^ pharmacien , etc. Parifi , 1826. Deux parties
m-8''. Chez Béchet jeune ^ libraire ^ place de T Ecoh de
Médecine , /î®. 4- ^
Ce travail de deux jeunes pharmaciens a été écrit , çoituno
le déclarent les auteurs , pour les élèves en pharmacie. Ils
-renvoient , pour de plus grands développ<Mnms , aux ou-
vrages fondamentaux sur la science. ^ La méthode qu^iJs
ont suivie est celle de M. Henri. « Loin de nous la pré-
somption de croire que ^ même pour la pharmacie , notice
Manuel suffise aux pharmaciens ; mais nous a^H)ns cru
qu il nous était permis d^offtir quelques^résultats de nos obser--
i^ations* » Tel est leur langage modeste. En applaudissant
à leur zèle ^ et aux utiles ^pemarqilps qu'ils ont consignées
dans leur ouvrage , nous pensmijs qu'il sera facile^ dans
une nouvelle édition , d y ajouter des développemeûs sur
quelques pa loties, comme d'en firtre disparaître de légères
erreurs. Par exemple , tom. I, page i58 , il est dit qu'on
ne connaît pas encore bien la nature des htiiles volatiles ,
et que l'analyse chimique n'a pas déterminé les propor-
tions de leurs principes conatituans. Cependant on aurait
pu relater les travaux de M. Théodore de Saussure sur ce
siget. Il n'est pas exact .de dire en général , tom. I , p. i65 ,
qtte l'alcohol doit §a saveur à un acide , son odeur à des
huiles volatiles; car ce liquide pur a bien une saveur et
une odeur indépendantes de ces substances qui s'y trou-
vent plus ou moins mêlées. Nous ne pousserons pas plus
loin nos^ remarques ; car quel livre serait exempt de fautes ?
Nous aimons mieux louer ce qui nous a paru bien traité
1
4^4 JOUEHAI. DE FHABV4CIE.
dans ce Manael , et le recommander aux élevés comme an
guide qui retrace les leçons des meillears mûtres.
•
Foemouliik peâtiqits des hôpitaux civils db Paus , ott
Recueil des prescripUons médicamentenses employées
par les médecins et chimi^ens de ces établissemens 9
avec des notes sur les doses, le mode d'administratioD ,
les applications particulières ; et des considérations géné-
rales sur chaque hôpital , sur le genre d*affêctions anqael
il est spécialement destiné, et sur la doctrine des pra-
ticiens qui le dirigetit ; par F. S. Ratier , docteur en mé-
decine de la faculté de Paris. Deuxième édition , revue,
corrigée et augmentée. Paris, 18 15. Un volume in-iS.
Prix , 4 f^* — Chez Baillière , libraire , rue de l*EcoIe-
de-Médecine, n*« i4*
JOURNAL CLINIQUE, RM".
•
Recueil d'observations sur les difformités dont le corps
humain est susceptible i toutes les époques de la vie y
' et sur tout ce qui se rapporte en général à la mécanique
et aux instrumens employés par la chirurgie, avec fi*
gufes^ par C.-A* Maisonable , professeur agrégé en
exercice à la Faculté de médecine de Paris, professeur
du cours sur les difformités à Tamphithéâtre de la cli-
nique de r hospice de la Faculté , etc*
Paris, chez Tauteur, propriétaire-éditeur, rue 4c
Ch<>v relise « près le boulevard du Mont-Parnasse.
Kous ro viendrons sur ce recueil.
. BULLETIN
DES TRAVAUX m LA SOaÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS ;
Rédigé par M. Hehkt , secrétaire général , et par une
Commission spéciale.
«M
Nota. Le i5 septembre la séance n'a pas eu lieu.
( '
}
I »
ESSAIS
Sur éUifers moyens de reconhaitre la présence de thulh
, de ricin dans le baume de copajiu.
Le baume ou la résine de copaliu, fourni par le copaïfera
cffcinalis , ne nous parvient pas pur dans le commerce ;
depuis quelques années il est toujours mêlé avec une plus
ou moins grande quantité d^huile grasse qui sert à Tétendre
et qui affaiblit ses propriétés^ Cette huile , comme ou le
sait , e^t celle de ricin , préférée ici à cause de la propriété
de se dissoudre dans Talcohol qui la caractérise.
Plusieurs procédés ont été indicpiés pour recontiaitre
cette fraude , et tout récemment encore M. Plaqche , notre
estimable collègue , a présenté, à la Société de pharmacie,
un moyen facile de constater la pureté du baume de copahu.
Sfins chercher en rien à vouloir atténuer la bouté du mode
que ce pharmacien distingué a publié j on a cru devoir aussi
présenter le résultat de quelques nouvelles expériencessor
le même sujet , dans le but de coniribuer peut-être à inuttie
4^6 ^ BULLETIN DES TRAVAUX
les fraudeurs en défaut , en multipliant le plus possible les
moyens de les démasquer.
M. Auguste Delondre , négociant instruit et versé de-
puis long-tehips dans Tétude des drogues simples et des
produits qui nous arrivent par la voie du commerce , avait
depuis près de deux aûs songé à rechercher un procédé
pour reconnaître la falsification du baume de copahu ; il
avait pensé que par Tébullition senVe dans l'eau on arrive-
rait , sinon à séparer Thuile , du moins à prouver la pureté
ou rimpureté du baume soumis à Texpérience *, mais,
n ayant à sa disposition ni les localités ni le temps néces-
saires j^r s'occuper de ce travail , il pria M. Henry de
faire répéter dans les laboratoires de la pharmacie centrale
quelques expériences ayant pour but de démontrer la pré-
sence des substances étrangères mêlées au baume de, co-
pahu.
Ces essais furent exécutés avec soin en employant soit
le baume pur , soit des mélanges ^connus de ce baume et
d'huile de ricin , et toujours il fut facile , comme on va
le voir, de reconnaître par l'ébullition dans l'eau l'impu-
reté dé cette résine de copahu lors même que l'huile n'y
existait qu'en très-petite quantité , quand la durée de l'é^
bullition s^yah été très-prolongée.
On crut devoir aussi essî^er quelques-uns de ces mé-
langes avec la soude caustique , d'après une note insérée
déjà , en 1820, dans un journal allemand intitulé : Tableau
des caractères des . médicamens. Voici les diverses expé-
riences d^nt nous parlons,
Le baume de copahu qui a Servi aux essais suivans est
plus léger que l'eau , a une consistance oléagineuse , est
transpan^t , parfaitement limpide , et possède à un très-
haut degré rôdeur^ la savetir et la couleur qui caractérisent
cette substance. IJ avait été rapporté de Lou^ies par un
négociaht qui s'était bien assuré de sa pureté.
La dissolution de soude caustique et l'ébullition dansl'eau, .
I
DE LA SOCIÉTÉ DE PHABMACIE* 4^7
sont les deux moyens qui ont été mis en usage pour le trai-
tement du baume de copahu seul , ou de son mélange avec
diverses quantités d'huile de ricin. ^
^ ' Essais par la soude ^austiquéè. .
i**. Le baume de copahu pur , essayé pàr^laî dissolution
de soude caustique ^ a fourni uq liquide bbnchâtre , très-
fluide , qui , au bout d'une demi-heure , s'était sépare en
deux couches très-distinctes ^ l'inférieure un peu louche, et
la supérieure toute composée de bauîne de copahu ;
2°. Un mélange de. . i partie baume de copahu ,
I idem huile de rîcih ,
5 idem soude caustique ,
agité dans un flacon , s'est pris en masse savonneuse blanche
qui ,^au bout de vingt-quatre heures , était dure et n'avait
point aba^ndohné de buume de copahu \ il restait à la partie
inférieure du flacon un excès de soude caustique ;
3**. Le^mélange de. . . i partie huile de ricin ,
2 idem baume de copahu , et
un excès de soude caustique ,
a fourni une masse savonneuse un peu moins blanche que
la précédente, mais qui a acquis autant de dureté qu'elle -,
4**. On mélange, de. . . i partie huile de ricin ,
4 idem baume de copahu , et
un excès de soude caustique ,
a fourni un résultat semblable y mais la masse obtenue était
d'un blanc-jaunâtre -,
5""^ 11 est résulté du mélange de :
I partie huile de ricin ,
6 idem baume de copahu , et
un excès de soude caustique ^
une masse demi -transparente^ solide ^ mais moins dure
que les précédentes. -
4^8 BULLETIN DES TRAVAUX
Essais par Tébulliiion dans Teaum
1^* Le baume de copahu pur a fourni , au bout de cinq
heures d*ébullilion dans Feau , la moitié de son poids de
résine presque inodore , ayant absolument l'apparence de
^la térébenthine cuite ; -
a**. Un mélange de. . • i partie baume /le copahu ,
I idem huile de ricin,
a fourni , aprèâ quelques heures d'ébuUition dans Teau, une
matière liquide^ visqueuse , jaune , transparente , surna-
gefi'nt Teau distillée à une température de lo*^ Réaumur :
soumise à une ébullition de. quelques heures de plus , cette
n^atière n'a changé ai de. forme ni de pesanteur ;
3"*; Un mélange de. . . 2 parties baume de copahu ,
I idem huile de ricin,
a fourni , après douze heures d*ébullition , une matière vis*
queuse, d'une consistance un peu plus épaisse que celle
de la précédente , moin^ transparente et d^une pesanteur
spécifique un peu supérieure à celle de Teau distillée â la
température de 10^ Réaumur \
4^« Un mélange de. • • 4' p^i'^ics I^^ume de copahu ,
I idem huile de ricin ,
' afoumi, après douze heures d'ébuUition, une matière malle
d'une consistance supérieure à celle de la t^frcbenthine ,
demi - transparente , susceptible d'être roulée entre les
doigts tnouillés^ celle-ci se rapproche davantage delà té-
rébenthine cuite -, en y interposant de l'air ob peut lui don-
' ner un aspect nacré ;
5\ Un mélange de. . . 6 parties baume de copàhù ,
I idem^ huile de ricin ,
a fourni, après une ébullition soutenue pendant douze heu-
res, une matière qui se rapprochait encore plus de la térében-
thine que le produit de l'opération précédente 5 elle n'avait
cependant point acquis la dureté et la fragilité de la ma-
tière obtenue par rébullilion du baume de copahu seul.
DE LA S0CI£T£ DE PHARMACIE. 4^9
De ces difierens essais il semble résulter.,
i*. Que Ton peut facilement reconnaître , par Temploi
d'une dissolution de soude caustique ou de Tébullhion pro-
longée dansTeau , si le baume de copahu est mêlé avec une
huile grasse ^
2°. Que l'emploi du second de ce^ moyens donne des
résultats qui différent assez pour chaque mélange , pour
indiquer à peu près la quantité dUiùile mêlée aveb le baume;
et la dissolution de "SOude caustique fournit pour les divers
mélanges des résultats trop atialogues pour qu'on puisse
en conclure la proportion d'huile ; .^
3^. Que la nature des résultats obtenus par Fébullition
dans l'eau parait dépendre de l'uuion de Thuile avec la
matière résineuse , analogue à la térébenthine cuite obte-
nue par Tébullition du baume de copahu seul ;
4°* Aucun de ces moyens n'a pu faire connaître l'espèce
d^huile grasse mêlée avec le baume de copahu ; mai« , au
reste, c'est toujours jusqu'à présent l'huile de ricin qui
est employée.
On peut donc voir que par l'ébullition dans l'eau on
trouve un moyen prompt et commode pour déterminer si le
baume de copahu est mêlé d'huile , car on a pu remarquer
qu'avec des quantités très-petites d'huile la résine de co-
pahu n'a pu acquérir de friabilité. Ce mode de signaler la
fraude peut donc être ajouté à ceux' indiquée , et nous
croyons qu'il ne sera pas «ans utilité à cause de sa facile
exécution.
">
43o BULLETIN DES TRA:VAUX
%«%•»%« 1 1 i^inmomi»— irteififuri-xr^-yi-ai ittrimi ii i->i»iiri'>virti'> '»'>i-i-i'^T%tT"rmmfW
DE L'ACTION DES ACIDES
Sur quelques dissolutions salines , mémoire lu à F académie
royale de médecine ( section de pharmacie ) , fe 3a juillet
Par MM« Soubbirar et Hbnrt fils , pharmaciens.
L*additioii d'un acide à la dissolution d'un sel neutre ,
lorsqu'il n'en résulte pas rcliminatlon d'une substance ga-
zeuse ou d'une substance solide, ne présente aucun phéuo-
mène qui indique une réaction chimique entre les élémens.
On a cherché à se rendre raison de ce qui se passe en cette
circonstance \ mais Topinion des chimistes à ce sujet a été
basée sur dés considérations théoriques^plutôt que sur des
expériences positives. Aussi reste-t-il beaucoup d'incerti-
tude sur la question de savoir quelle est la manière dont a^t
un acide lorsqti'ajouté à une dissolution saline, il n'en se-
' pare pas , du moins visiblement , la base ou l'acide*
' M. Berthollet a pensé que la base se partage entre les
acides en raison de leur énergie chimique , et qu'il en ré-
sulte deux nouveaux sels avec excès d'acide. En adoptant
la manière de voir de ce savant , on se trouve en opposition
manifeste avec les faits qui ont'porté les chimistes « adop-
ter la combinaison des corps en proportions définies. Aîn^i,
que dans une solution de muriate de potasse on verse nn
peu d'acide sulfurique , il se fera dans^l'hypothèse de
M. Berthollet du sulfate acide et du muriate acide de po-
tasse en certaines proportions. Que l'on vienne à ajouter
de nouveau et peu à peu de l'acide sulfurique, chaque nou-
velle affusion d'acide diminuera la proportion de potasse
unie à l'acide muriatique , de telle sorte que dans le cou-
rant de l'expérience il se fera du muriate acide de potasse
dans lequel les proportions relatives de base et d'acide va-
DE LA SOCIETE t)E PHARMACIE. i{3t
tieront depuis le marnent où le muriate Qiwtre Gommeucera
à être décomposé , jusqu'à- celui <5à la dernière particule
d« potasse sera enlevée par Facide sulfurique.
Pour, rattacher ces phénomènes à la théorie des propor-
ùons définies, M. Berzélius a supposé que la base se partage
entre les deux acides pour former deux composés neutres,
tandis que Facide éliminé et une partie de Tacide décom-
{>osant restent dans la liqueur hors de combinaison, se re-*
poussant jen quelque sorte ou du moins paralysant mutùe.1*
l€ment leur énergie chimique.
Le travail que nous allons, soumettre'à T Académie a été
eirtrepris pour s'assurer si l'une des deux suppositions pré-
cédentes devait être préférée ou si toutes deux ne dévaluent
pas être remplacées par une troisième hypothèse plus en
harmonie avec les faits. ^
Daris une première expérience , 4 grammes de chlorure
de sodium fondu(acide hydrochlorique 2,477? soude 2,1 38)
ont été dissous à froid dans 16 gram. d'eatt distillée. On a
versé dans la liqueur la, quantité d'acide sulfurique nécesr
Saire pour saturer la soude du sel marin (2,^4^ gramnpies
acide anhydre). Il ne s'est .pas manifesté d'acide muriati-'
que ^ la liqueur a été mêlée à un grand excès d'alcohol: à
4o degrés , et le précipité a été lavé avec cet alcohol jus*
qu'à ce que celui-ci n'indiquât plus d'acide hydrochloriquç
par le nitrate d'argent. Le précipite séché et calciné pe-
sait 3,366 grammes, c'était du sulfate dé soude.
i^a liqueur dont il avait été séparé devait contetiir Facide
sulfurique et lat soude qui n'avaient pas été retrouvés à i'état
de sulfate, tout Facide hydrochlorique et peut-être un peu
de sulfate de soude entraîné par Falcohol. Nous a^vions
bien reconnu qu'en précipitant par l'alcohol une disso-
lution de sulfate de soude faite dalis Tes mêmes proportions
que pour l'expérience précédente il se dissolvait à peine
tine trace de ce sel^ mais un autre essarnous apprit que la
présence d*un excès diacide favorise sa dissolution. Nou»
i^3a ' BULLETIN DES TRAVAUX ,
nous occupâmes en conséquence de recliercher le sulfate de
soude dans la liqueur alcoholique. Elle fut sursaturée par
Tamnioniaque ; il se fit un précipité qui fut lavé i TalcohoL
et séché. C'était un mélange de sulfate de soude et de sul-
fate d'ammoniaque ; celui-ci fut chassé par le feu , et il resta
0,678 gram. de sulfate de soude qu'il faut ajouter an pre«
mier, ce qui donne en tout 49^44 gram. de sulfate de soude.
Cette quantité contient 0,4? gram. d acide sulfurique en
moTDs qu'il n'en avait été employé, et nous l'avons retrouvé
dans la liqueur alcoholique où il a servi à la formation du
sulfate d'ammoniaque*
Le sulfate de soude obtenu ne contient pas non plus
toute la soude du sel marin.. La portion qui n'a pas été en*
levée par l'acide sulfurique, calculée d'après les données
précédente^ » représente 0,787 gram. d'hydrocUorate de
soude , et suppose que 2,o55 d'acide hydrochlorique ont
été séparés par l'acide sulfurique.
Ainsi dans ceHe expérience l'acide sulfurique a réagi sur
le sel marin pour former du sulfate de soude , mais une
partie du chlorure de sodium n'a pas été décomposée et a
été dissoute par Talcohol en même temps que l'excès d'acide
sulfurique et l'acide hydrochlorique éliminé.
* Le rapport entre l'acide hydrochlorique et l'acide sulfu-
rique est de â,o5 du premier et de 0,47 du second.
Ce résultat conduit naturellement à penser que la décom**
position du sel mai^in s'est arrêtée lorsque la proportion
d'acide hydrochlorique séparée a été suffisante pour faire
équilibre à Tacide sulfurique , et que la solution après l'af-
fusion de l'acide sulfurique contenait du sel marin et du
sulfate tous deux neutres, et des acides sulfurique et muria-
tique se contrebalançant mutuellement.
Si tel est en effet l'état des élémens dans la liqueur , on
'do4t , en se servant de proportions diâerentes de sel marin
et d'acide sulfurique , arriver à des résultats pareils en cela,
que Tacidi^ sulfurique et l'acide muriatique seront dans une
DE tA SrpGlÉTÉ DE PHARMACIE. 4^^
Mlatioii Hemblable. Pournoiis en assurer, nous avoos ré-
pété l'expérience précédepte en employant 8 gram. àe sel
marin et seulement le quart d'acide sulfurique nécessaire
pour tipansformer la soude eh sulfate ( acide réel , 1,3^5)^, '
nous avons pu observer que Tammoniaque précipitait peu ae
sulfate de sbuile ^ {Aiénomène qui s'eut plique nalûreli«tnent
par Fétat moins acide de la liqueur ; en outre nous avons
reconnu 0,033 gram. d'acide sulfurique libre et 1,204 g"^*
d'acide muriatique , ce qui établit tmé différence considé-
rable entre le produit (ie celte opération et le précédent par
rapport anx proportions relative:s des acides.
Contrariés par ce résultat, nous avons tenté un assez grand
nombre d'essais pour eh trouver l'explication , et nous nous
sommes convaincus que les proportions d'eau employée font
varier celles dès acides. Ainsi , en triplant la quantité d'eau
dtosla première expérience, le rapport de l'aeidesûlfurique
S Tacide muriatique est de i à 2 , tandis que nous l'avions
trouvé d^abord de r à 4* Celte djfféretiçe doit provenir de
ce que l'affinité des acides est sensiblement diminuée à me-
sure que leur solution aqueuse est plus étendue, et l'on con-
çoit un assez grand nombre de circonstances où des phéuo-
nlènes de ce genre se manifestent et où l'on ne peut en
donner une autre explication. Ainsi des corps en dissolu-
tion dans des liqueurs acides se précipitent quand on ajoute
une plus grande quantité d'eau : ainsi nous voyons dans la
formation du pourpre de Cassius l'acide piuriatique rete-
nîi* l'oxidë d'étain quand il est concôritré , et le laisser pré-
cipiter quand les dissolutions sont étendues. Maïs si l'affi-
nité d'un acide diminue avec son état de concentration, on
pourra concevoir que ce décroissement ne se fasse pas
suivant une même progression pour tous les acides, et Ton
expliquera facilement pourquoi les quantités d'acides qui
le contrebalancent sont variables avec l'état de concentra-
tion de la liqueur où ils se trouvent.
Nous rie pouvions douter qu'un excès suffisant diacide
XP. Année. — Septembre iSaS. 5tg
434 BULLETIN DE^ TRAVAUX
sulftirîque ne âétermiDât la décomposition totale da sel
marin , et rexpérience a pleinement confirmé cette suppo-
sition. Nous admettons, d'après ce qui précède, qae Tacide
sulfurique ajouté à une dissolution de sel marin élimine
toutTacide hydrochlorique, s'il est en excès couyenable ;
que, dans le cas contraire , une partie seulement de sel ma-
rin est décomposée, et que la dissolution contient du sulfate
neutre et du muriate de soude , de Facide sulfurique et de
Ta ci de bydrochlorique.
Nous avons répété .ces expériences en sens inverse , en
faisant agir Facide murîatique sur le sulfate de soude , et
nous sommes arrivés à des résultats semblables. Un grand
excès d'acide muriatique a cbassé Facide sulfurique ; des
quantités moindres d'acide muriatique ont décomposé par-
tiellemetit le sulfate de soude , et il s'est trouvé dans la so-
, lution du sel marip , du sulfate de soude , de Facide sulfu-
rique et de Facide bjdrocblorîque. Le rapport entre les
deux acides a varié quand on a cbangé la* quantité d'eau
qui servait à dissoudre le sulfate de soude*
Nous avons dirigé nos recherches vers le même but en
examinant quelle est Faction de Facide tartrique surFacé-
tate de soude en dissolution. Quatre grammes d'acétate de
soude sécbés à la presse entre du papier brouillard (soude,
0^9182 ; acide , 1,49^4 9 e^u , i,58B4) ont été dissous dans
i5 gram. d'eau ; on a ajouté la quantit^d'acide tartrique
nécessaire pour saturer toute la soude ^adîde cristallisé ,
a,2i3 , ou acide anhydre , îiQ/îg) ; la liqueur a été préci-
pitée par une grande masse d'alcohol à 4o degrés^ puis filtrée;
le précipité a été lavé avec de Falcohol pour en séparer
toutes les parties soluhlcs dahs ce menstrue ; enfin on Fa
séché Â Fétuve et on l'a examiné. Celait du tartrate neutre
de soude ^ il pesait 2,^9*gr. Pour connaître avec e.xactilude
la proportion réelle du tartrate de soude et d'eau dont^ il
était formé, on en a décomposé avec précaution un gramme
dans un creuset de platine pour détruire Facide tartrique.
DE LA. SOCIÉTÉ DE PHARMACIE.- 4^5
Il est resté o,465 gr. de carbonate de soude fondu. On a cal-
culé d'après ce résultat le poids total du tartrate de soude, il
s^st trouvé être dp ^9433 gr. qui contiennent i,656gr.
d'acide tartrique. Passons à Texamen de la liqueur alcobo-
lique. Elle a été sursaturée à froid par la chaux *, le dépôt
qui s'est fait a été bien lavé et ensuite chauffé au rouge y il
répandait fortement cette odeur si caractéristique de Tacide
Cartrique brûlé, mais il était important d^ sa vpir si cet acide
n'était pas en partie k l'état de sel ^ dans ce but nous avons
tenté les recherches suivantes.
Du tartrate de soude a été dissous dans un peu d'eau , on
a acidifié fortement la solution par l'acide tartrique , et on
a précipité par l'alcohol. La liqueur filtrée a été évaporéç
et le résidu a été brûlé. On a repris le charbon par l'acide
muriatique , et on a évaporé à siccilé la Jiqueur muriatique.
Elle n'a pas laissé sensiblement des traces de sel marin ,
ce qui prouve que le tartrate de soude avait été précipité
en entier par l'alcohol. ' .
Un autre essai nous ayant démontré que le tartrate neu-
tre de soude est un peu soluble dans l'alcohol , nous avons
du rechercher si véritablement ce sel n'existait pas dans
notre liqueur alcoholique. Â cet effet, nous l'avons agitée à
froid avec de l'hydrate de plomb 9 et nous avoii^ filtré.
L'alcohol a été chassé en grande partie par l'évapôration ,
le nitrate de baryte n'a pas indiqué dVcide tartrique.
Soupçonnant que le tartrate de soude {s'il existait vérita-
blement) pouvait avoir été précipité en même temps que
le tartrate de plomb , nous ^vons lavé la matière restée sur
le filtre avec de l'alcobol à 20 degrés pour la dissoudre , et
après avoir évaporé , Je nitrate de baryte n'a accusé que des
traces presque imperceptibles d'acide tartrique. Cet acide
a été retrouvé en abondance dans le précipité de plomb
resté sur le "filtre^ en dissolvant ce précipité dans l'acide
muriatique, séparant le plomb par l'hydrogène stilfqré ,
4
435 BULLETirc DES TRAVA.UX
satunni les acides par rammoniaqne, et précifMtant Taeide
taitriqae par le nitrate de baryte.
Ces expériences pronvent que la liqoenr alcoholiqne
examinée ne contient pas de tartrate de sonde, mais êe
l'acide tartrique. Noos pouvons fort aisément mainlenmt
calculer la composition de la liqueur alcoholique. Nous
avcms TU que le précipité formé par l'alcohol est du tar-
trate de soude , et qu'il contient i ,65t> gr. d'acide tartrique ,
e*est-i-dire o,!»^} gr. de moins qu*il n'en avait été employé.
Ceux-ci sont dans la liqueur alcoholique ; le tartrate de
^eade ne renferme pas non plus toute la base de l'acétate
employé ; la différence représente 0,35^ gr. d'acétate de
soude y ce qui suppose que i,365 gr. d'acide acétique ont
«té élinûnés ; d'où il résulte que les acides libres dans' 1»
liqueur alcoholique sont dans le rapport de i d'acide tar->
Irique et de 4?^ diacide acétique.
Nous avons recontmencé cette expérience, eh augmentant
la quantité d'eau , Tacétate de soude a été dissous dans 4o gr.^
4*eau auliçu de l'être dans i5 gr. ; nous avoQs trouvé alôrs-
qu^en considérant la quantité d'acide tartrique libre cont--
me I , l'acide acétique était représenté par 5,6a , Ce qui
démontre que le ^apport entre les acides a changé avec les
proportions d'eau , et ce qui établit une harmonie parfaite-
entre ces résultats et ceux de nos premières recherches.
En traitant l'acétate de soude par le quart de l'acide tar-
trique nécessaire pour transformer toute la soude en ta^^
frate neutre , une moindre proportion d'acide acétique est
décpmposée , mais tous lesautres produits ont été les mêmes
cjue précédemment.
Lorsque nous avons entrepris ce travail , nous voulions
constater d'une manière générale l'action des acides sur les
dissolutions salines ; mais une grande partie de l'intérêt
attaché à cette question étant détruit par l'impossibilité d'é*-
tablîr positivement les quantités des divers acides qui peu*
veut se contrebalancer , et par conséquent d'évaluer exac~
DE hk SOCI^fiTÉ I>£ i^fiABaSAClÇ. 4^7
tei^ent leurs degrés mutuels d*a£Dité, noiisarons dû borner
nos recherches et nous avons étudié seulemein un certain
nombre de ces décompositions ; encore nou^ sommes-nous
«ofeil^ntés dfi reconnaître la présence d acides libres et de
sels en proportions définies , sans chercher à établir dans
qveU rdp|>orts ils setrouveut. Noua allons passer en reviie
cette dernière partie de notre travail.
jNfo^s ayons ajouté à une dissolution de phosphate de soude
un^ c]uantité diacide suifurique telle qu'elle puisse tr$ns«
Iprmeir la soude en sulfate neutre » ^t nous avons précipité
par lalcohoL , L'analyse dém^ontrait dans le précipité dé
Bisil&te et du phosphate de soude. Après avciir été calciné
Il était sans action sur la teinture dç tournesiol ; mais avant
la calcjiiation il faisati virer cette couleur au rouge. Cet
éi^t acidulé ne pouvait venir d'uii peu d'acide adhérent ,
€ar les lavages avaient été faits avec les plus grands soins ;
il ne tenait pas à la présence du sulfate âcide de soude ^
CAr le sulfate de soude mêlé d'acide suifurique est séparé
p«r Talcdbol de sa dissolution i Tetat de sulfate hetitr^e ;
c'était par conséquent à la présence dn phosphate acide
qu'il devait cette propriété de rougir le tournesol* Des ext-
périences dont il sera rendu compte plus t^d nous ont
prouvé que dans cette circonstance^ il ée fait un bi*phos-
phate.
Mais si le précipité formé par Falcohol est un mélaRge
de sulfate neutre et dé bi^phbsphàie de soude ^ il doit per-
dre son acidité quand on le chauffe au rougé ^ car l'aeide*
phosphorique du bi-phosphate chassera de Tacide suifurique
pour former une nouvelle quantité de phosphate neutre f
nous avons déjà vu que le précipité , après sa calciiialion^
ne rougit plus le tournesol. D'autre part nous avons intro-
duit une certaine quantité de précipité séché ii l'étuve dairs
une cornue lutée ^ dont le col fut allongé à la lampe et re-
courbé ; son extrémité fut plongée dans une solution de
nitrate de baryte ] qtiand la cornue fut trèsHïhauffée ^ il se-
438 BULLETIN DES TRAVAUX
dégagea des vapeurs blanehes ; en arrivant dans le Bkrate ,
elles j formèrent nn précipité de sulfate de baryte , tandis'
que quelques bulles venaient crever à la surface et se tai-
saient aisément reconnaître à leur odeur pour de Facide
sulfureux ; d'ailleurs l'analyse indiquait plus d'acide sul-
f nrlque dans le précipité séché à Tétuve que dans celui qui
avait été chauffé au rouge.
Nous pouvons en conséquence admettre pour premier
résultat qu'il s'est fait du sulfate neutre et du bi-phos^hate
de soude. Comme le dernier de ces sels se dissout sensi-
blement dans l'alcohol quand il n'est pas très-déphlegmé ^
et que la présence des acides favorise la dissolution du
sulfate de soude , nous avons examiné ta liqueur poursavoir
si ellecontenait desacideshors decontbinaison. NousTavens
agitée avec un excès d'hydrate d'oxide de fer et nous Favons
filtrée. Elle a été ensuite essayée comparativement avec une
solution de sulfate de soude , agitée également avec une
solution d'oxide de fer , et cette comparaison a été faite
pour Vassurer que l'oxide de fer ne décompose ^as le sul^
fate de soude. Cette dernière liqueur a indiqué par les
réactifs un peu d'acide sulfurique et pas de fer , tandis que
notre première liqueur contenait beaucoup de fer y d'acide
sulfurique et de l'acide phosphorique. Ainsi ce dernier
acide n'avait pas été déplacé en entier ; une partie étaix
restcle combinée avec la soude constituant un bi-phosphate,
tandis qu'une autre portion ayait été séj^arée et fut retrou-
vée dans la liqueur avec l'acide sulfurique. •
Si l'on emploie le quart de l'acide sulfurique nécessaire
pour satuirer la soude , une partie seulement du phosphate
neutre est transformée en bi-phosphate de soude, et la so-
lution contient du phosphate et du bi-phosphate , du')suU
f«te neutre de soude , de l'acide sulfurique et de l'acide
phosphorique. Une dose suffisante d'acide sulfurique dé-
compose entièrement le phosphate de soude.
En étudiant comparativement l'action de l'acide phospho-
DE Là SOCIÉTË DE PHAAMACIE. 43()
riqne snr le sulfate de soude, on obtient des résultats sem-
blables 9 mais bien entendu en ^eûs iûvêrse.
Nous avons vu l'acide muriatique ajouté en grande pro-
portion au phospbate de soudé éliminer tout Tâcide phos*-
phorique , mais à plus faibles doses '; la décom^oUtion n'a
été que partielle , le phosphate neutre de soude s*eât con-
verti en tout eu en partie en bi-phosphate , et il est resté
de Vacide phosphorique et de Tacide,. muriatique hors de
combinaisons, traction de Tacide phospborique sut* le sel
marin est tout-à-fait analogue*
Nous avons coufttaté de la manière suivante la présence
\ de l'acide muriatique libre dans la li(|ueur alcoholique..Elle
a été agitée avec un excès de magnésie caustique et elle a
été filtrée ] elle devait alors tenir en dissolution du sel ma-
rin, peut-être du phosphate de soude et de magnésie -, et
du muriate de magnésie. Comme le dernier de ces sels seu-
lenient est décomposable par la chaleur, et que l'acide
muriatique quel'alcohol aurait contenu pouvait seul Tavoir
formé , nous devions, s'il existait réellement dans la li-
queur, obtenir un dépôt de magnésie en évaporant à siccité,
calcinant et reprenant par l'eau ^ la présence de la magnésie
devenait un indice certain de celle de 1 acide muriatique ;
tels sont en effet les résultats auxquels nous sommes par*^
venus.
Nous devons nous arrêter encore ici un moment pour
donner quelque attention à l'un des produits de cette opé*
ration : nous avons ditque le précipité obtenu par l'àlcohol
était du birphosphate de soude; M. BerséUus, enanaqn^
çant que le phosphate de soude est séparé par Talcobol de la
dissolution dans l'acide phosphorique à l'état de phosphate
acide , n'a pas déterminé sa composition.* L'analogie des
circonstances où il se dépose avec celles^oû se produisent
les sesquiphosphates de chaux et de baryte , pouvait faire
penser qu'il y avait une composition semblable \ mais l'ex-
périence nous a appris qu'il contenait deux fois autanc
/*
^O J»ULL£T1K DES T&AVAUX '
daddc qtt« le phosphate neutre. Nous l'avoss aastyM d»
deux mauières , d abord en en prenant un poids oi^aMi ,
le dîfiiol vaut dans une petite quanUié d'eau ^ le satat^oit
exactemeni pur la sonde et évaporant dans nn creaaec 4^
platine taré. Le poids de phosphate neutre fonda y coai-
paré an poids du phosphate acide, aindiqaé 1 excès d'acide
phosphorique..
Une expérience cooiparaCiTe a, été faite en saturant le
phosphate acide et le précipitant par le muriate de piloish
bouillant 5 le poids du pho^hate de plomb a in<tiqaé la
quantité d'acide j^osphorique, et par suite ceUe de la
sonde.
Le dernier essai que nous aTons tenté a été fait sur . la
dissolution du nitrate de potasse ; nous avons traité ce sel
]iar Tacide sulfiirique , et nous avons encone été ^eondiiits
a des résultatsanalo^esauYpvécédenSysarcHr yqueVacide
le plus puissant s'est emparé seulement d'une parttede la
base, etque les produits ont été de l'acide sul£ariqne, de IW
cide nitrique, du sulfate neutre de potesséet du:niirate ntiiH
tre de pousse ; le sulfate neutre était séparé par lalcohol
concentré etlaréavec deralcoholpourséparer les acides. U
restait mêlé avec un peu de ni tre ^ fat ^soliitiou. alcbholique
contenait un peu de sulfate de pousse , du nitrate de por-
tasse et des acides sulfurique et nitrique. 11 était facile, de
constater la présence du premier en agiunt avec un excès
de chaux , filtrant et lavant i l'eau froide pour séparer le
nitrate et le sulfate de pousse. La matière restée sur le fikre
se dissolvait en entier duos l'acide muriatique concentré ^
le mûriate;de baryte y décelait la présence de l'acide^sol-
furique.
En rapprochant les uns des autres les difSérensTeauItats
rapportés dans ce mémoire, nous sommes portés* à admettre
qu'un acide ajouté à la dissolution d'un sel s'empare tou^
jours d une partie de sa base , quelle que soit d'aiifears Vé*
uergie chimique des deux aiiides ; que la décomposition' du
DE Ira SOCIÉTÉ Ofi PHARMACIE. 44^
sel peul être cbmplèle si Taçide* décomposant est en ass^et
^rand excès (fait que les chimistes avaient d^jà constaté);
^jpe dans'les réactions de -ee genre il se £aît ' toujours de^
sçls en proportions définies, et que des acides hors des
CjOi|ibinaisofn existent en même temps dans la liqueur et
s'jempêchent mutuellement d'agir^ qij^e les^uanûtés diacides
x{ui peuTent ainsi se coutre->balancer Jie sont pas toujours
dans le même rappoi't; que leursproportions relatives sont
variables avee les circonstances sous Tinfluence desquelles
onaopéré^eufin^ela'détiompositiond'un sel par un acide,
quand tous les produits realem en dissolution , ne «^écarte
pas des lois oiNlinaires des combinaisons , et qu^il se fait
dMs composés en proportiotis définies.
Il nstitoutefois une ol^eetion que nous avons dû prév^>ir,
catT' elle leadraitÀrenterser tout ce que nous venons d'éta-
Jblir«<Ne pourrait-on pas croire que les sels en proportions
définies qui ^ont été séparé^ lors de raffosion de Talcobol
n'existaient pas auparavant , et que leur formation a été
déteptminée par leur insolubilité dans la, liqueur alcoholi-
que? Il faudrait supposer alors^que dans des circonstances
tou(-à*fait semblable , la ccbésion peut agir de. deux ma^
mères difieren{es. En effet , elle aurait détemûn/é la forma-
tion d!une partie seulement du sel insoluble î ^ndis que
la liqueur alcoholique retiendrait des quantités de ces élé-
mens. suffisantes pour former bien phis de sel que Talcohol
ne peut en dissoudre. Cest ainsi que, par exemple , dans
la décompositiondu phosphate de soude, par un acide il
reste en dissolution y après Taffusioa de Talcoh^l , une
quantité de soude et diacide phosphoriqiiie, considérable^
Cette différence est encore plus tranchée quand on se sert
d'acide tartrique qui reste dans la liqueur alcoholique avec
^ une portion de base , tandia que tous les tartrates sont in-,
solubles dans lalcohol , et d'autant plus que la liqueur est
plus acide.
Il serait également impossible d'expliquer dans cette hy-
4^1 BTfLIETIN DES TRAVAUX
pothèse pouTqaoi ce n'est pas toujours le sel le plas iiiso*
lable qui s*est formé ; pourquoi , par exemple, dans Tàc-
tion de Tacide tartrîqne sur Facétade de soude il s'est formé
du tartrate de soude neutre sensiblement soluble dans Fal^
cohol et non' du bi-tartrate qui y est tout-i-fait insoluble.
Aussi nous paralt-il prouvé que Talcohol , dans ces cir-
constances , est un agent dont l'action se borne & séparer
des corps préexistans dont la solubilité est différente.
Un raisonnement à peu près semblable nous porterait à
Toir les élémens de la liqueur àlcoholique combinés /ainsi
que nous l'avons établi , et d'abord il est peu probable que
dés parcelles de base se combinent avec des proportions
considérables d'acide , ainsi qu'il faudrait le supposer ; mais
en outre l'expérience prouve qu'il n'en est pas aiinsî. En
eSet j si ces combinaisons existent, la base se trouvé parta-
gée entre les deux acides formant deax sursels ; si on les
Sature , cbactfn d'eux doit être transformé en sel neutre.
Or l'expérience libus a prouvé qu'eu saturant par le plomb
la liqueur àlcoholique obtenue dans le traitement de l'acé-
tate de soude par l'acide tartrique , il ne se fait^pas du tar-
trate de soude, ce qui prouve que l'acide tartrique était
tout entier isolé dans la liqueur. Nous pouvons d'autant
mieux généraliser cétte-observation, que là où l'on aurait pu
supposer l'i^cide à l'état de sel dans la liqueur àlcoholique ,
l'expérience a prouvé que ce sel était lui-même un peu
isoluble dans râlcohpl. ,
En conséquence, nous nous croyons autorisés à regarder
Vhypôtlièseque nous avons énoncée comme l'explication la.
plus naturelle des faits.
BË LA SOCIETE DE PHARMACIE. 44^
EXAMEN •
/
D'un fer oxidulé titanîfère trouvé dans le départemeni
de Maine "et 'Loire f
. Lu à la section de pharmacie de P Académie de médecine ;
r Par M. Bloudeatj , phannacien.
En 1816, M. leD'.OUiyieryd^Ângers^trouyif sur les cives
delà Loire, dans la partie de son cours qui traverse ledépar^
tement de B(|aine-;et~Loire , et dans les endroits où le flot
laisse à découvert un sable fin et brillant, desHgnès sinueuses
plus ou moins noires qui lui parurent formées par la dépo-
sition d'un sable de cette couleur*
^ Cette espèce de sable n'est autre cbosp que du fer oxidul^
qu'on peut isoler du sable environnant , i Taide du barreau
aimanté. M. OUivier Ta quelquefois rencontré formant des
couches de six à huit lignes d'épaisseur , et d'une étendu^
assez considérable.
Les caractères' physiques de ce fer oxidulé digéraient v
quant à la propriété magnétique , dit fer oxidulé titanifère
dé M. Haûy; maïs comme ils avaient beautoup d'analogie
avec la variété ilécri te d'après M. Cordier^ dans le Dtctiofi-
naire des sciences naturelles (i. 16, p. 391) j j'ai pensé qu'il
pourrait , comme beaucoup d'autres fers oxidulés , conte-*
nir du tîtttne , et je me suis hasardéitenter quelques essaie
en me guidant sur les savans travaux de MM. Laugier et
Robiquét. Ce sont les résultats de mes recherches que j'ai
l'honneur ^e présenter à l'Académie , comptant phis sur
l'indulgence avec laquelle elle voudra bien les recevoir que
sur le mérite d'un travail sans doute fort incomplets
tré*-flh«aiMi et ss foc
DB LA SOCIETE DÉ PHARMACIE. 44^
Pliosphoriqtte , un précipité blanc-jau&âtre qtii n*est pas
aussi prompt à se former.
Le ferro-cyanatfc de potasse détermine dans cette liqueur
une coloration verte, puis un très-beau précipité yert foncé*
Un alcali caustique , ajouté goutte à goutte dans cette
liqueur verte , la fit passer d'abord au jaune sale , puis au
rouge ^ et enfin au blanc.
En rapprochant ces caractères de ceux indiqués soit dans;
le savant travail de M. Laugier , soit dans le Système de
Chimie de Thomson ^ il n'était plus permis de douter que
ce minerai ne contint du titane. Il restait à savoir quels*
étaient ses autres composans.
La. dissolution jaune acide , séparée de Toxide de titane,
précipitait fortement, en bleu par le ferro-cyaoate de po^
t9S«e, en rouge par Tammoniaque. On ajouta dans cette
liqueur assez d'ammoniaque pour la saturer presque en-
tièrement : par ce moyen il s'en sépara une certaine quan^
tité d'oxide rôuge de fer insoluble. Li^ liqueur filtrée , on
ajouta dans cette solution claire un excès de succinate de
soude , on fit bouillir et on jeta de nouveau le tout sur un
filtre.. Dans cet état , le liquide qui ne contenait plus de fer
indiqua , à l'aide de l'hydrpsulfate de potasse ou de soude ,
une petite quantité de manganèse qui se Manifesta par quel-
ques flocons blanchâtres , en quantité inappréciable. Ces.
flocons desséchés prirent un aspect brunàtre>
Je passe au mode que j'ai employé pour détermiper les^
proportibns de ces divers principes ; mais ^ avant d'en ren-^
dre compte , qu'il me soit permis d'adresser â MM. Henry
les témoignages de ma gratitude pour l'obligeance avec
laquelle ils ont bien voulu > en m'aidant de leurs conseils ^
mettre aussi à ma dispositien des instrumens sans lesquels-
il m'eût été impossible d'arriver à quelques résultais exacts»
<^atre grammes de minerai , séparés à l'aide du barreau
aimanté , furent dissous A chaud dans l'acide hydrochlo*
I^^Ô BULLETIN DES TRAVAUX
rique pur ^ étendu de son poids d'eau distillée (i)* Après
plusieurs traitemens , il resta un petit résidu blanchâtre »
sablonneux , qui pesa environ o,i ; le poids de la partie
dissoute était donc de 3,900.
La dissolution acide était d'un jaune foncé comme celles
d'or ou de fer ; on l'évapora à siccité au bain-*marie pour
ne pas volatiliser de muriate de fer \ la liqueur fut amenée
* en consistance de sirop épais , et par l'addition de beaucoup
d'eau distillée on obtint un précipité blanc k peine jauni par.
un peu de fer ; ce précipité lavé , séché et calciné , donna
un poids égal â o,4i ou 4^.
Les moyens indiquée plus haut le firent reconnaitrepour
de l'oxide de titane.
La liqueur acide contenant le fer , et , comme on l'a vu
plus haut y des traces de manganèse , fut concentrée , puis
précipitée par l'ammoniaque en léger excès *, Toxide fut
lavé avec soin sur un filtre double dont l'un était la tare de
l'autre , puis séché à TétuVe ; il pesait alors 4 g^* 73.
Cet oxide était d'un brun noir , luisant comme du sang
desséché, et se réduisant par le pilon en une poudre rouge-
brune (a). On en prit 1,02 qui , calcinés fortement , per-
dirent sans changer de couleur 0,^5 , d'où l'on voit que
les 4)73 d'oxide se seraient réduits à 3,57. On négligea d'en
séparer le manganèse , se contentant d'en constater là pré-
sence comme plus haut.
Or les 3,57 de peroxide de'fer représentent 3,44^ ^^
deutoxide existant dans le minerai ; car , d'après les pro-.
portions données par M. Berzélius , 3,57 ^^^^ formés de
(i) Il arrive quelquefois qu^on obtient un petit rësidu noir mîcacë
très-pesant et très-difficilement soluble dans Tacîde muriatique^ nous
avions pense d^abord que ce pouvait étr^n composta particulier diflerént
de Foxide de fer titanifère, mais il a ëtereconnu qu^il n'y avait aucune
diflërence entre eux.
(i) Cet oxide , dissous entièrement dans Tacide sulfurique , n'indiqua
^r Tacide phosphorique que des traces inappréciables d'oxide de titane.
DE LÀ SOCIETE DE PHÀKMACIE. 44?
fer, 2,47^5 , oxigène 1,0945 \ et 2,4755 de fer absorbeiU
0,966 d'oxigène pour devenir dieatoxide*
On voit donc que les quatre grammes de minerai analysés
étaient composés -de :
Deutoxidede fer contenant des traces
de manganèse, • • • 3,44^^ ^^^ 86,o4
JDxide de titane coloré par des tra-
ces de fer, ..•....•.. o,4ioo = io,25
Sable* « 4 • . ^ « • • . . • • • 0,1000== 2)5o
Perte. , . o,o485 = 1,21
(a}, (b). 4 9 0^0^ ^^ 1^^900
M. Laugier , dans son mémoire sur les oxides de titane
et de cerium , s^ëst servi de Tacide oxalique pour séparer
Toxide de titane de celui de fer qui pouvait y être mêlé ;
j^aî voulu employer le même mode , mais les résultats n'ont
pas été aussi satisiaisans , car Toxide, de fer obtenu après Is^
séparation de Toxalate de titane contenait encore une pro-
portion considérable de cet oxide ; aussi la quantité d'oxide
de fer fut-elle plus grande . que dans Fanalyse dont j'ai
donné les résultats. (
Je pense que le minerai soumis à mes essais se trouvant
<^— ■ iiiii ■ I ' ■ ■ Il I II I III».
•» ''
. (a) M. Cordîer annonce avoir trotfvë des traces de chrome ou d'acide
chromiqae dans un oxidule de f«r titanifère de la Haute-Loire. Pour
m'assnrer sHl en existait aussi dans le minerai que j'analysais , j'en cal-
cinai fortement six grammes arec environ dix de nitrate de potassé ,et
je fis dissoudre la masse dans l'eau distillëe^pui^je filtrai. La dissolution
contenant sans doute de l'oxide de titane , un peu de fei* et du chromate
de potasse (si le chrome y existait) , fut saturëe par un excès d'acide hj-
drochlorique et prëcipitëe en blanc-jaune par un léger excès d'ammo-
niaque. Le liquide, fut rapproché aux deux, tiers , mais les sels de mer-
cure ou de plomb ne pureut y faire reconnaître la présence de l'acide
chromique.
(b) M. Laugier, dans le rapport favorable qu'il a fait de cette analyse,
annonce avoir trouvé une quantité d'oxide de titane un peu plus grande
en répétant l'examen de ce fninerai ; mais cette proportion est très-ap-
proximatire. ( JYote des Rédacteurs, )
448 BULLÉflN DES TRAVAUX, ETC.
dans une circonstance tonte opposée â celle delà ùiine exa-
minée par M. Laûgier, puisqu^en effet le fer y était très-
prédominant par rapport k Voxide de titane ; je pense ,
dis^je I qu'il n*est sans doute pas impossible qu'une partie
de ce dernier ait été^ retenue par Toxide de fer et garantie
par lui de Faction d^Tacide oxalique.
La partie sablonneuse ayant été cbauâ^e dans un c^|nset
d'argent avec la potasse pure, on fit dissoudre la masse dans
Teau distillée, et on satura ta potasse par Tacide hydrochlo-
rique qui précipita d'abord le peu d'oxide d'argent proYC'
nant de l'action de la potasse sur le creuset. Le chlorure
d'argent fut séparé par le filtre ; la liqueur évaporée presque
i siccité laissa d*abord déposer quelques flocons de silice ,
et ensuite l'addition d'un léger excès d*ammoniaque donna
naissance à de nouveaux flocons d'un aspect gélatineux ,
formés sans doute d'alumine (la petite quantité ne permit
pas de les essayer par le sulfate acide de polisse, et d'ailleurs
ce fait était de peu d'importance).
La présence de la chaux , mêlée d'un peu d'oxide de fer,
fut aussi reconnue dans une portion de la liqueur précitée
au moyen des réactifs appropriés.
J'ai recherché , mais en vain , la présence du nickel dans
ce fer oxidulé ] peut-être n'aide pas employé les procédés
les plus convenables ; mais m'occupant on ce moment de •
l'analyse d^un autre fer oxidulé trouvé sur les côles de
Madagascar , et ayant à ce siijet recueilli les bons avis qu'a
bien voulu me donner M. Roj^iquet, je me propose de sou-
mettre de nouveau comparativement chacun de ces oxides
i un examen plus iipprofondi , afin de pouvoir constater
d'une manière certaine l'absence ou la présence de Toxide
nickel , et j aurai l'honneur , messieurs , de vous faire alors
connaître mes résultats.
PARIS. — IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACINE, N^ 4,
PLACX DS l'odÉo^T.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
N^ X. — II^ Année. — Octobre iSaS.
EXAMEN CHIMIQUE
jyune écorce designée sous le nom de Qùina bicolore ,
extrait d'un mémoire lu à la section de pharmacie , par
MM^ Pelletier et Pétkoz ^ et de notes remises sur le
même objet par M. Vauqdeliw.
OBSERVATIONS PtlÉLIMINÀIEE S.
La rareté elle prix excessif des quinquina ont fait introduire
dans le commerce des écorces qui, bien que sous leur nom,
leur étaient totalement étrangères. Au nombre de ces pré-
tendus quinquina il est une écorce l'eçne, dit-on, en grande
quantité -cm une maison de Trévise , et répandue dans le
nord de Tltalie sous le nom de Quina bicolore. Ses pro-
priétés fébrifuges , constatées par le^professeur Brera , sem-
blaient devoir donner du poids à Topinion des personnes
qui la regardaient , avec M. Brera lui-même , comme une
variété de quina, tandis que ses caractères extérieurs s^éloi-»
gnaient de ces écorces et paraissaient devoir la rapprocher
dç Tangusture. La présence ou Fabsence de la quinine et
de la cinchonine devaient trancher la question. Il parait
qu'en Italie on ne fut pas d'accord sur ce point (i) , car
(() Voyez a la suite un extrait d^ua mémoire de M. Ferrari.
XP. Anné^ — Octobre 182 5. 3o
45o JOURNAL
M. Brera, pour éclairer la quesiion , fit remettre à M. Tan^
quclin un échantillon de cette écorce , en le faisant prier
par M. le docteur Gîraud d'en faire 1 analyse , tandis qne
le môme M. Gieaud noiu en ramettait aussi , en nous
faisant la même demande , de telle sorte que le jour on
nous portâmes notre analyse i TAcadémie de médecine ,
nous apprîmes de M* Yauquelin qu'il Tenait de terminer
nn semblable traTaîL II était alors de notre devoir de gar-
der le silence , et ce ne fut que pour obéir à notre ancien
maître qne nons prions la parole. Depuis M. VaaqncHn ,
en exigeant la publication de notre analyse , poussa lobli-
geance jusqu'à nous remettre ses notes , en nous autorisant
i en enrichir notre mémoire ; mais comme il nons a paru
difficile de fondre ensemble deux analyses qui , si les résul-
tats sont les mêmes , dijOGèrent par les procédés employés ,
nons avons préféré donner d'abord tm extrait de notre
travail , puis présenter ensuite Vanalyse de celui de M.Vau-
quelin. Nous ferons ensuite ressortir la concordance qui
existe dans les résultats obtenus des deux c6tés.
I**. pA«TiB. — Extrah du mémoire de MM, Pelletier et
Petroz.
Nos premiers essais ont été faits sur nn échantillon pe-
sant trois gros , que M. de Humboldl notis av2^ remis ; il
le tenait directement de M. Brera , qui lé lui avait envoyé
pour le soumettre à son investigation. M. de liumboldt re-
gardait cette écorce comme plus rapprochée par ses carac*-
tères extérieurs de l'angusture vraie que du quinquina. lia
quantité de quina bicolore qui était à notre disposition était
trop faible pour qu'il nous fut possible de tenter .dessus
une analyse , nous nous contentâmes donc alors de quel*
ques essais comparatifs entre cette écorce, le qnina calis*
saya et l'écorce d'aogusture vraie de laquelle elle semblait
se rapprocher.
Une décocnon de demi^gros d'écorce de quina hicohre.
\
ÛÊ PHARBÎACtË^ 4^t
oapétée k Wide d'uil« ébolUtion de quelques minutes 5 s'esl
trx)ublée par refroMissement ; elle était beaucoup plus co* J
lorée qu'une décoction semblable de quinquina, plus même
qu une. décoction d'angu^tnre en même proportion^ mais
avec une différence moins sensible ; son odeur était par<^
ticulière ^ moins &de que cellis de Tangual^ire ; elle n'avait
pas Farome de la décoction de quinqninaé
Les trois décoctions se sont comportées comme il suk
Avec les réactifs.
Émétique. Le qnina bicolore blanchit la solution d'émé^
lique* le précipité est léger et floconneux,^ Tangusture s'est
comportée de même, le quina calissaya a donné un préci^*
pité beaucoup plus abçndantet 4'un blanc sale.
Sulfate de fer*. Le, quina bicolore et Tangustute donnent
avec le sulfate de ier une couleur verte et un léger préci*
pité» Le quin^i. calissaya a donné. uua couleur bleuâtre.
Gélatine, Précipité léger et peu abondant avee le quina
bicolore evl'angusture, J)eaucoup plus marqué avec le
calissayi^*
Infusion 4e noix de galle* L'infusion de noix de galle
a formé dans les décoctions des trois écorces des précipités
sensiblement aussi abondans et solubles dans l'alcohol ^
caractères que présentent tous les alcalis végétaux et quel-
ques principes amers. Cette propriété n'est pas particu-
lière à \^ quinine ni à la cinchonine.
Sous-carbonate d*ammoniague. Le sous-^carbonate d'am- •
moniaque a formé un précipité grisâtre dans la décoction
de quina calissaya ^ avec les décoctions de quina bicolore
et d'angusture ou n'a pas obtenu de précipité sensible.
Ces essais ^ très-imparfaits en eux-mêmes , prouvaient
déjà que le quina bicolore s'éloignait beaucoup des vrais
quinquina, et l'on Aurait pu déjà assurer que cette écorce
n'était pas fournie par un v^étal du genre cinchona*
Notre but principal étant de constater si l'écorce dite
i/idna bicolore contenait de la quinine ou de la cinchonine ,
45a JOUKNÀL
nous avons consacré deux onces de cette écorce qni me-
naient de nons être remises par M, le docteur Giraudpour
les traiter par la méthode qu'on suit ordinairemcht pour
préparer le sulfate de quinine , avec cette différence seu-
lement dans la manipulation , que le précipité par la chaux
a été moins layé que de coutume, et que les eaux de layages
ont été conservées* Le précipité calcaire a été desséché et
traité par de Talcohol \ les teintures alcoholiques ont donné
par Tévaporation une matière extractiforme qui n*avait
nullement Tapparence de la quinine brute.
Cette substance se dissolvait en grande partie dansTeau
en abandonnant une matière résineuse ; la matière soluble
était à la vérité légèrement alcaline , mais incinérée elle
fournissait de la potasse : du reste » traitée par Tacide sul-
furique étendu d'eau et le charbon animal , elle n*a' donné
ni sulfate de quinine , ni rien d'analogue aux sels à base
d'alcali organique.
Les eaux de lavage du précipité calcaire , évaporées et
traitées par l'alcohol , ont donné une matière analogue à
la précédente : on n'a pu y découvrir ni quinine , ni cin-
chonine.
^ Il suit donc encore de ces expériences que ]e quina bi-
colore ne contient ni quinine , ni einchouine , et que pro-
bablement il n'est pas un quinquina.
Enfin M. Brera nous ayant depuis envoyé une nouvelle
quantité d'écôtce , nous avoirs tenté d'en faire une analyse
plus régulier ftnalgré l'imperfection de notre travail , nous
allons indiquer au moins comme reuseignemens les résul-
tats que nous: avons obtenus.
Par l'éthef sulfurique nous avons obtenu une matière
d'un jaune verdàtre , formée de matière grasse et d'un peu
de chlorophylle. Cette matière grasse n'offrait rien de par-
ticulier , et nous n'insisterons pas sur son examen.
L'écorce de quina bicolore, épuisée par l'éther sulfurique,
a été soumise ï l'action plusieurs fois répétée de l'alcohol ,
ï
\
DE PHAniHACIE. 4^^
et nous a d^abord fourni des leintures trës-chargées \ fort
amères , et qui restaient sensiblement claires après le re-
froidissement ; ces teintures évaporées ont donné un extrait
fort amer , soluble en grande partie dans Teau. Il aban-
donnait cependant encore , lorsqu'on le redissolvait dans
l'ean , une matière résineuse qui , bien lavée ,- était peu
amère , tandis que la solution aqueuse Tétait beaucoup.
Celle-ci était très-acide et précipitait par la noix de galle.
De toutes les dissolutions métalliques , celles de plomb
étaient les seules qui j fissent des précipités bien sensible».
Nous avons cherché à isoler Tacide qui s y trouvait ,.à Taide
de Tacétate de plomb. Le précipité de plomb , lavé et dé-
' composé par le gaz hydrogène sulfuré , nous a donné un
acide coloré in cristallisable que , d'après l'ensemble de ^es
propriétés, nous regardons comme de l'acide malique;
mais il retient de la matière amère entraînée par de l'oxide
de plomb ; cette matière amère l'empêche de cristalliser.
La liqueur décantée de dessus le précipité de plomb
a été dépouillée de l'excès d'acétate de plomb à l'aide de
l'hydrogène sulfuré. Cette opération était faite dans le but
d'obtenir la matière amère isolée ; mais elle se trouvait
mêlée de beaucoup d'acide acétique provenant de l'acétate
de plomb. Dans la vue de séparer cet acide acétique , nous
avons séparé celui-ci par un^xcès de baryte : le tout éva-
poré à siccité a été traité par l'alcohol absolu qui devait dis-
soudre la matière amère et laisser l'acétate de baryte et
l'excès de cette base.
Toutefois la matière amère , sensiblement alcalescente ,
laissait par calcînation des cendres contenant de la chaux
et de la baryte.
Supposant dans l'écorce de quina bicolore un précipité
alcalin plus soluble que ceux déjà reconnus dans les végé-
taux , nous y avons appliqué une méthode que nous em-
ployons depuis quelque temps pour isoler les alcalin un
peu solubleS) tels que la brucine. Nous avons donc pris la
454 JOUllNAL
nmticre amère retirée par laleoliol , nous Tavons a<;idulée
par de Pacide phosphorique et traitée à plusieurs reprises
par le cbarboQ animal. Dans cette opération elle a beau-
coup perdu de sa couleur , mais elle a conservé toute son
amertume. Nous Tavons alors reprise par Tâlcoliol absolu y
évaporée à sicciié et reprise par Teau pour la débarrasser
de toute matière résineuse : dans cet état elle était alors
seiisiblement pure»
Avant de décrire les propriétés , nous ferons remarquer
que^ s'il avait existé un alcali végétal semblable dans le
quina bicolore nous aurions dû nécessairement Tobtenir
par eette méthode que nous soumettons aux chimistes qui
s'occupent d'analyses végétales.
Revenant i la matière amère que nous avons obtenue, en
voici les principales propriétés. Elle est légèrement jaune
(nous pensons que parfaitement pure elle doit être blanche,
puisque chaque traitement par le charbon la rapproche de
' cet état ) , elle est extrêmement amère , elle se dissout dans
Falcdiol et dans Teau*, elle. ne précipite que par le sous-
acétate de plomb entre tous les sels métalliques usités en
analyse végétale. Les alcalis n'y font pas de précipité sen-
sible , les acides n^ont pas sur elle d'action caractéristique,
l'acide nitrique concentré la détruit en donnant des traces
diacide oxalique, l'acide sulfurique concentré la charfaonne.
Cette matière nous parait donc être la colocyqthine dé-
crite par M. Vauquelin , ou du moins avoir beaucoup d'a-
nalogie avec elle.
L^écorce de quina bicolore , épuisée par Talcohol , a été
traitée par l'eau froide et a donné une matière brunâtre
gommeuse , encore amère \ par l'eau bouillante , on a en*
core retiré une certaine quantité de matière gommeuse qui,
calcinée , a fourni beaucoup de chaux qui probablement
était unie à l'acide malique que nous avons déjà signalé
dans cette écorce. La liqueur donnait aussi par l'iodé des
traces d'amidon.
DE PHARMACIE. 4^S
Là fîbrç ligneuse , ne fanmissant plus, rîen.à Tew y.a M
incinérée ; ses cendres peu abondantes éUitent fproiées de
chaux , de silice et^e .potasse unies aux acides car)>oniquef
sulfurique et hydrochlorique.
Il suit de cette analyse que le kina bicolore (qui ne parait
pas être un. quinquina) contient, outre sa fibre ligneuse, une
niatière résineuse 9 une matière amer e analogué^ à la colo-
cynthine , et qui parait être son principe actif, de la gom-
me , du malate de chaux , peu d'amidon et quelque^ sels
de potasse.
Deuxième partie, — Extrait d*un mémoire inédit de
M. Vauquelih , sur Tanalyse du quina bicolore.
L'écorçe envoyée par M. Brera, sous le nom de Quina bi-
colc^e , est en morceaux de huit à dix pouces de longueur.
Roulée , son épaisseur varie depuis une demi-ligne jusqu!à
trois quarts de ligne : elle est d'une couleur jaune légère-
ment verdàtre en dehors , d'un brun foncé en dedans , d*un
jaune fauve dans sa cassure , etc.
uéction de Valcohol sur cette écorce.
Soixante-deux grammes de cette écorce, traités à plu-
sieurs reprises par Talcoholà 38"*, ont donné dix graàim^s
d'extrait qni avait une couleur jaune tirant sur le bi'un ,
beaucoup de liant , d'homogénéité , et une demi-transpa-
rence. Sa saveur était extrêmement amère , et avait une
grande analogie avec celle de l'extrait alcohoU que dusola-
num pseudo-kina \ il n'était ni acide , ni alcalin ; Tammo-
niaqùe ne troublait pas la transparence de la^ solution
aqueuse.
Deux grammes de cet extrait , délayés dans de l'eaii , se
sont dissous en laissant déposer une matière brune ochra-
céeen flocons très-divisés. Cette spbstance en se desséchant
a pris une teinté plus foncée \ elle c lait pulvérulente , mais
se ramollissait par la chaleur. Eu brûlant elle répandait
/
456 JOURNAL
une fnmëe janne , épaisse et dont l'odeur n'était pas désat^
gréable. Elle était in&oloble à froid , à chaud elle se fon^
dait et surnageait l'eau sans s'y dissoudre. L'eau cependant
se colorait légèrement et prenait une saveur sensiblement
amère : la matière fondue s'attachait aux parois des vases.
D'après ces caractères, on peut regarder cette matière com*
me une sorte de résine. La partie soluble de l'extrait sépare
de la résine , soumise à l'action de quelques substances , a
présenté les phénomènes suivans :
, i"*. Avec l'infusion de noix de galle , précipité flocon-
neux y blanc-)aunâtre , peu abondant ;
a**. Avec l'acétate de plomb , un précipité jaune plus
abondant ;
3*. Avec la dissolution d'or , précipité jaune trèsr-abon-
dant , se réduisant au bout de quelque temps en lame d'or
métallique ;
4*^. Avec le chlorure , précipité blanc floconneux ;
5*". Avec le sulfate de fer , précipité vert foncé ; -
6^ Avec l'émétique , précipité jaune peu abondant;
7^. Avec les alcalis et les acides , rien de sensible ; sea-
lemeut quelques légers flocons blancs avec la baryte.
Un gramme de l'extrait alcoholique , traité dans un creu-
set de platine , a fourni un centigramme de résida char-*
bonneux et alcalin : la quantité d'alcali ne s'élevait pas à
un demi-centigramme.
Action de Veau homUanXe sur técorce^
Après avoir épuisé l'écorce de ce qu'elle contenait de
soluble dans l'alcohol , on l'a soumis à l'action de l'eau
bouillante à deux reprises , en employant chaque fois un
litre de liquide. Les décoctions évaporées ont donné deux
gram. soixante cent, d'un extrait qui semblait noir quand
il était en masse , mais qui, desséché et réduit en poudre,
était d'un jaune brunâtre. Cet extrait étant encore amer ,
on le fit bouillir avec de l'alcohol qui di&solvit toute U
DE PHARMACIE. 4^7
matière amère en se colorant sensiblement. Un gramme de
cet extrait , ^rûlé dans un creuset de platine, à donné
douze ceutigr. de cendres blanches qui contenaient quatre
centigrammes de sous-carbonate de potasse, mêlés d*un peu
de sulfate et de muriate de la même base : la partie ter-
reuse de cette cendre était composée de carbonate et d'un
peu de phosphate de chaux.
tJne petite quantité du même extrait , chauffée dans un
tube de verre où l'on avait placé une bande de papier de
tournesol rougi , a fourni une vapeur qui , dès le premier
instant , a ramené la couleur du tournestl au bleu , effet
qui annonce la présence d'une matière azotée qui , par
l'action du calorique, fournit de l'ammoniaque.
Un autre gramme de cet extrait /traité par l'acide ni-
trique , a présenté également des phénomènes indiquant
la présence d'une matière animalisée , et. particulièrement
de Ja matière amère de Welther. Il s'est formé ou séparé
une petite quantité de matière grasse , mais l'un des pro-
duits les plus remarquables était l'acide oxalique qu'on a
obtenu en cristaux : en saturant les eaux mères . par du
carbonate de potasse il s'est précipité neuf centig. d'oxa-
late de chaux.
Comme on n'a point obtenu d'acide mucique de l'extrait
aqueux traité par l'acide nitrique, on ne peut assurer
qu'il contienne de |a gomme , on ne peut non plus sup^
poser que cet acide se soit précipité avec la chaux au mo-
ment de la saturation de la liqueur par le carbonate de
potasse, puisque le liquide contenait de l'oxalate de potasse
qui aurait empêché le muriate de chaux de se former.
Cet extrait contient donc une matière animalisée , puis-
qu'il fournit de l'ammoniaque à la distillation et une ma-
tière jaune amère par l'action de l'acide nitrique ; il ren-t
ferme aussi un sel calcaire, probablement malate de chaux,
çt-une matière végétale dont la nature est peu déter-<
mioée.
;
I
«
4^8 JOUBNAL
Traitement par Vacide muriaiique.
•
Noas allons rnuînteDanC rapporter textaelleinent la fin
éa travail de M. Yanquelin , parce qa'il présente poar
la seconde fois Texemple da carbonate de chaux trouvé
dans les végétaux. (M. Yauquelin i il y a quelques mois ,
avait déjà découvert ce sel dans Técorce du solaniun
psendo-kina. )
« L*écorce, épuisée par Talcobol et Teau , a été ensuite
» mise en macération dans de Tacide muriatique étendu
» de 5o parties d'eau ; an bout de quelques jours on a
» filtré le liquide et lavé le marc avec de Veau pour enlever
» Facide. Dànt les liqueurs réunies on a mis de Tammo-
» niaque , de manière cependant & ne pas entièrement sa-
w tarer Facide j il s*est formé un précipité blanc-grisatre ,
* grenu , pesant 65 centigrammes. Ce précipité était formé
» d*oxalate de cbaux et d'une petite quantité de matière
» animale ; on a ensuite igouté à la liqueur dont le préci-
» pité ci-dessus avait été séparé , de Tammoniaque en ei;-
» ces , il s'est formé un précipité brun , très-volumineux ,
> élastique avant d'être entièrement dessécbé : sec , il était
» gris et très^dur. Ce précipité donne un produijL ammo-
» niacal par la décomposition à Taide du calorique^ et laisse
» un résidu charbonneux peu foncé en couleur et presque
» entièrement soluble avec effervescence dans Facide ni-
» trique. Ce résidu , calciné dans un creuset pour détruire
» toutes les parties charbonneuses , a donn%45 centièmes
» de son poids de carbonate de chaux, représentant 62 cent.
» d'oxalate de chaux. Le précipité était donc formé de 62
» oxalate de chaux et 38 de matière animale \ mais o^mme
» il contenait un peu d'eau, on peut donc porter à un tiers
» la proportion de matière animale.
)• La liqueur dont on avait obtenu les deux précipités
» ci-dessus indiqués , au moyen de l'ammoniaque , conte*
» nait encore de la cbaux , car l'oxalate d'ammoniaque y
I
DE PHARMACIE. 4^9
)> a fait un pi:ëcipité pesant i gr, 60 centigr^ A quel acide
» peut-oa présu^ler que cette chaux est unie dans Tëcorce?
» S'il n'est pas volatil, cet acide doit se trouver dans la
» liqueur d'où la chaux a été précipitée , mais l'en séparer
» est une chose fort diffiirile) parce que cette liqueur con-
» tient du muriate et de l'oxalate d^amniioniaque , et encore
» beaucoup de ms^tière animale*
» L'on peut se demander aussi à quel acide la potasse
». est combinée dans l'extrait a'queux : il nous parait que
» ce ne peut être qu'aux acides oxalique et maliqué , car
» unie à tout autre elle aurait été dissoute par l'alcohol ;
» mais s'il y avait de l'oxalate. de potasse dans l'écorce de
i^ quina bicolore il n'y pourrait exister en même temps uil
» sel calcaire sotuble , pas même le tartrate de chaux qui
» est , comme on sait, un peu soluble dans l'eau et décom-
» posable par l'oxalate de potasse.
)> Il est donc probable que la chaux et là potasse que Voti
» trouve dans l'extrait aqueux sont unies à l'acide malique ,
)» ^ que la chaux qui se rencontre dans la macération acide
» de l'écorce , après la séparation de Toxalate de chaux par
» l'ammoniaque, est dans le végétal à l'état de carbonate de
» chaux , ainsi que cela existe dans le solanum, pseudo-
» quina dont nous avons parlé ailleurs.
» Si cette portion de chaux est , en effet , unie à de l'acide
)» carbonique, comme tout Tanuoncé, la quantité d'oxa-
» la te qu'elle a fournie représenterait i gr. 16 de carbo-
» uate de chaux pour 6à gram. d'éçorce 9 mais il faut un peu
» diminuer cette quantité à cause de la matière animale à
)) laquelle l'oxalate de <|fhaux était combiné •
» En résumé , 100 gram. de quina bicolore contiennent:
Y» x"". 16 gram, de matière soluble dans l'alcohol , laquelle
» est composée de i4 gram* 65 cent, d'extrait amer , et de
» 35 gram. de résine;
n 2^ Quatre grammes d'extrait muqueux animal insolu-
)» ble dans l'alcohol ;
1
46o JOURN4L
9 'i\ De Toxalate de chaax qui se présente Coqjonrs oom-
B Une à une matière animale insoluble dans Teau ;
9 4^. Du malate de chanx et de potasse ^
» 5°« Enfin du carbonate de chaux dans la proporti<m
de 1,87 sur loo parties d*écorce.
3 Pour peu qu'on ait conserve quelque souvenir de mon
» analyse du solanum pseudo-quina , on remarquera sans
9 doute une grande analogie entre les résultats de Tanalyse
» de cette écorce et ceux que je présente aujourd'hui. En
» effet , Textrait alcoholîque composé d'une résine et d'an
» principe amer a la même couleur et la même saveur que
v^^celui du solanum pseudo-quina : l'extrait aqueux formé
» d'une substance animale , d'un sel calcaire , a aussi la
» même saveur , la mteie couleur et toutes les autres pro-
» priétés de celui du solanum pseudo-quina. L'écorce épui-
» sée par Talcohol et par l'eau conserve encore beaucoup
» de matière animale soluble dans les acides, d'oxalate et de
» carbonate de chaux, comme celle du solanum. Je ne veux
n pas conclure de là que l'écorce de quina bicolore et celle
» de pseudo-quina appartiennent à la même plante, car il
» existe entre elles des différences physiques , mais je ne
» serais pas étonné qu'elles fussent des espèces voisines.
» Ce que je crois pouvoir conclure de certain , c'est que si
» le solanum pseudo-quina jouit de propriétés fébrifuges ,
» comme l'assurent les voyageurs , le quina bicolore doit
j» en jouir au même degré. %
Note sur la concordance de ces deux analyses , par
J!/. Pelletier.
Pour peu que l'on compare les, deux analyses du quina
bicolore , on y trouvera une grande concordance dans les
faits principaux.
D abord l'absence de la quinine et de la cinchonine est
un fait qui en résulte. Le principe amer et présumé actif
a été obtenu et a présenté les mêmes caractères à M. Vau;
DB PHARMACIE. 4^1
quçlin et à MM. Pelletier et Pétroz. M. Tauquelfn le com-
pare à celui du pseudo-quina , et MM. Pelletier et Pétroz
& la colocynthine \ mais dans son mémoire sur le pseudo-
quina M. Vauquelin compare te principe amer du pseudo-
quina à celui de la coloquinthe 9 et trouve entre eux beau-
coup de rapport.
Le principe amer du quinquina bicolore est accompagné
d*une matière résineuse dont il est difficile de le séparer.
Cette matière résineuse est décrite dans les deux analyses.
La présence de Tacide malique , en partie libre et en
partie saturé par la chaux , est constatée par les deux
analyses.
Le quina bicolore , épuisé par Faction de l'étber et de
Falcohol , donne à Teau une matière muqueuse dont les
caractères sont peu saillans , c^est celle que MM. Pelletier
et Pétroz ont nommé matière gommeuse : M. Vauquelin ,
restreignant le nom de matière gommeuse à la substance
végétale qui donne de Tacide mucique par Tacide nitrique,
désigne cette matière sous le nom de matière animale en
raison de Fazote qu'elle contient ^ du reste , il est évident
que c'est la même matière dans les deux analyses.
M. Vauquelin a retrouvé dans cette écorce la présence
de la chaux à Tétat de carbonate ; c'est le second exemple
du carbonate de chaux bien formé dans les végétaux. Ce
fait très-intéressant a échappé à MM. Pelletier et Pétroz ,
mais n'altère en rien l'identité des résultats des deux ana-
lyses par rapport à la nature des substances végétales qui
y sont signalées.
Post^scriptum* ^
Après la lecture de notre mémoire et la remise de celui
de M. Vauquelin , M. Planche nous a remis la traduction
d'une analyse faite antérieurement par M. Ferrari. Nous
n'en donnerons pas ici l'extrait , on pourra consulter le mé-
moire original i mais nous croyçus, dans un esprit de ju»-
46a JOURNAL
lice , deroir tn moins rapporter le tableau des résultats de
son analyse ; on verra qu'elle a quelque rapport avec les
nôtres. La nature du quiha bicolore est donc maintenant
aussi connue qu^elle peut Vétre dans Fétat de nos connais-
sances , et Ton peut assurer que cette ëcorce n est pas un
véritable quinquina.
Tableau des résultats de f analyse du Quina bicolore ^
par M» FfimiÂRi.
' Les substances solubles contenues dans Fécorce dite
quinquina bicolore sont :
i"*. De la chloropbylle ou matière colorante desfenillfes;
a*. De la cire 5
3*. Une matière grasse ;
4**. Un acide végétal noti déterminé vu sa petite quantité ;
5**. Une matière résineuse insoluble dans Teau \
6*. Une petite quantité d'un principe amer commun à
Fécorce d'angusture vert de cimarouba et à la racine
de Colombo ;
7*. Une matière gommeuse semblable à celle contenue
dans la racine de gentiane.
EXAMEN CHIMIQUE
De qiselques productions animales morbides ,
Par M. CAvEBTOtj.
J 1 • Sur une substahce sortie ^un abcès situé sous l'os molaire.
M. le docteur Bobe Moreau , de Rocliefort , m'a envoyé^
il y a quelque temps , une matière rejetée par la suppura-
tion dW abcès situé sous Fos molaire : la totalité de cette
sui>stance pouvait peser cinq centigrammes (un grain);
sa légèreté , son apparence lamelleQse., micacée, blanche,
briHantCi m'avait porté à croire qu*elle pourrait être ana-
L
DE PHARMACIE. 4^3
logoe à la cbolest«rine ; cependant , comme cette matière
ne s'était principalement trouyée jasqù'îci qne dans la bile
et les Galcnls hépatiques , Texpérience seule pouvait me
faire prononcer , et j*aî dû y avoir recours.
Je traitai en conséquence cette substance par de Talcobol
à 4o^ ; elle s-'j dissolvit presque complètement k chaud ;
la solution alcoholique rapprochée , laissa se précipiter la
substance sous forme de petites pailleites micacées , en tout
semblables k la cholestérine. Pour mieux m^en assurer
encore. , je fis évaporer la liqueur à siecité , et traitai le
résidu par Tacide nitrique concentré; il y eut réaction et
dégagement de gaz nitreux dès ]a première impression de
la chaleur ; Taction de l'acide , continuée , fit prendre à la
matière une teinte jaune-^rougeâtre foncée , en lui donnant
la faculté d'entrer facilement en fasion ; elle se prenait en
masse par le refroidissement.
L'eau pure n'avait sur cette matière ainsi acidifiée qu'une
action extrêmement faible , mais quelques gouttes de po*
tasse en opéraient à Tinstant la dissolution y de laquelle les
acides la précipitaient.
D après l'ensemble de ces propriétés , il n^était pas dou-
teux que la matière micacée était Véritablement de la cho-
lestérine , et je n'hésite pas a l'affirmer : mais comment ex-
pliquer la production de cette substance dans un abcès
existant sous l'os molaire ?
tt Cet abcès , m'écrit M. le docteur Bobe, s'est développé
assez lentement , et on peut accusçr la carie des dents
molaires du côté malade d'avoir déterminé sa production ;
il contenait une quantité assez notable de lames micacées^
et G est une portiom de cette matière ramassée sur un linge
où elle s'était desséchée qu'on a reéneillie pour vous l'en*
voyer. » M. Bobe lyoute ensuite que ce cas est rare , et je
partage d'autant plus son avis, que personne à ma connais-
sance n'a jamais fait mention d'un pareil fait. Il me parait
important en ce sens qu'il tend k faire croire que la choies-
4^4 JOtTRNAL
térine est Téritablement , dans tons les cas , un produit
animal morbide. Les assertions suivantes , qne j'e:itrais de
Fardcle Calcul du Nouveau Dictiohhaire de MtoECiirE ,
tom. 4 9 pag* 6a , ajoutent encore un noureau poids en fa-
yeur de cette manière de voir :
c La cholestérine dont Fourcroy avait annoncé , sous le
nom d'adipocire , la présence dans les calculs biliaires j dit
M. Brescbet , auteur de l'ardcle , ne paraît pas être propre
à la bile on aux concrétions biliaires dont nous parlons j
car elle se trouve dans beaucoup d^humeurs animales ,,et
particidièrement dans celles qui sont le prodtût d'un état
pathologicpe des tissus* Cest ainsi que dans les cancers des
intestii^ , dans Feau des hydrocèles et des ascites chez
lliomme , elle existe en assez grande proportion , et der-
nièrement M. Barruel en a retiré une grande quantité de
Feau d*un kiste de Tovaire d'une jument , de Tovaire
d'une femme et du testicule d'un hommes dont je Tayais
prié de faire l'analyse. La cholestérine peut être considé-
rée comme un produit fréquent des altérations morbifique»
'A des oi^anes génito-urinaires (i). »
C'est k l'obligeance de M. Dnpuy, pro£esseur k l'école
vétérinaire d'Alfort , que je dois les deux calculs qui ont
fait le sujet de mes expériences. Je regrette que mes occu-
pations ne UL aient pas permis de lui faire connaître plus tôt
les résultats que j'ai obtenus^ «
Je n'entrerai dans aucun détail analytique , la comppsi-^
tion de ces calculs est si simple , qu'il suffit-de l'indiquer
pour faire supposer les moyens qui ont été «nployés dans
leur examen chimique. . ^
;/
(i) H. Brfeschet m'annonce aajoardliaî, 3Q septembre , qnHl a constate
la présence de la cholestérine dans une tnmeor aoqs->linguaIe.
( IVoic de M^ Cavbittovï)
DE PttàElttàGIE. 4^5
(a) Calcul tràui»é dans la gkmde sakwaite et un dne^
Soas-carbonate de chaux. • . \ 9<)6
Sous-phosphate de chaux • . • i^,S
. CîmemamwaL ..... • . . 3,6
(b) Ccdeui trom^ dans ta vessie étun cochon.
Phosphate ammoniaco-inagné6Îe&. • • • . g^^
Cimeai animal • * ' * 4
La composition du calcul saliraire qui a fait le sujet de
mon analyse se .rapproche beaucoup de celle annoncée par
MM. Laugier et Lassaigne dans des concrétions analogues
' recueillies chez des chevaux, vaches, etc.... Quant au
calcul trouvé dans la vessie du cochon , il présente à ma
connaissance le premier exemple Slv^rxe telle nature ; tous
ceux examinés jusqu'ici, à diverses époques, par MM. Yaur
quelia , Bertholdi , Yolta et BragnaitelH , ne contenaient
que du' phosphate de chaux , du-earbenate de chaux , et
quelquefois un peu de phosphate de magnésie.
EXAMEN CHIMIQUE
JTii/t calcul salwaîre de cTieifal^ par M. Henry ^/f ,
aide à la pharmacie centrale ^ etc.
LairAca4ëane royale de médeciae^ teetmn de pharmt^ie, .
le 17 8e|ite«il>re i8a5.
Un pharmacien de Dunes (Tam-et-Garonne), M. Des-
piau , eut la bonté de me faire passer , il y a environ cinq
ou six mois , un calcul sallvai^^ qui avait été extrait de la
mâchoire antérieure d'un chevul de dix ans. Ce calcul, qui
ô^est présenté enquatre parties bien distinctes , était accom-
pagné aussi d'une. foule d'autres , de la grosseur d'un poia
à cautère , situés tous près des dents molaires, à la face
latérale droite postérieure et le long de l'apophyse zigo*
matique.
XP. Année. — Octobre iSaS. 3i
>
466 JOURNAL
Tnvitë par notre confrère i en faire Tanalyse , et me rap-
pelant de plus rintéresjsant travail de Al. Laugiersur un
calcul salî vai re d'âne ( Journal de Clwnie médicale^ P^g- ^ o5,
mars i8a5) ,j*entreprîs d'examiner celui qui m'avait été
remis , a6d de m'assurer s'il offrirait, comme celui cité pins
haut et celui de vache analysé par M. Lassaigue , tine ana-
logie de composition oui pût caractériser encore ce genre
de concrétions morbinques.
Nota. Comme j'ai suivi* une autre* marche que M. Lau-
gicr dans mon travail , j'ose espérer qu-oa m'excusera d'en-
trer à ce sujet dans quelques détails ; j'aurai le soin toute^
fois de les abréger le plus possible.
Les caractères physiques du calcul dont je présente ici
l'analyse ont quelque rapport avec ceux décrits par M. Lau-
gier pour la concrétion salivaire que j'ai déjà citée.
n était ovoïde et formé par la réunion de quatre por-
tions bien distinctes , ayant chacune à peu près la forme
d'un cylindre de Ja longueur d'un pouce.et demi enviroli , et
le diamètre de près d'un» pouce ; apUtis à leurs extrémi-
tés et ayant une grande ressemblance avec un os du tarse y
ou bien avec certains morceaux de racine d'iris de Florence
direoœmeree. '
Ce calcul était lisse , blanchâtre à i'extéiieur et comme
un peu poli , très -blanc à l'intérieur et taché de traces
sanguinolentes. Il était très-dur et formé de couches con-
centriques très-distinctes demème couleur, ayant une sorte
de noyau primitif dans lequel on trouva un petit morceau
de chi^dent qui peut-être avait été la cause première de
la formation du calcul ^ la saveur de cette concrétion était
nulle , mais son odeur trèâ^fétide et fort, désagréable^ Sa
pesanteur spécifique était dé 2,209. Calciné,, il se char-
bonna légèrement en dégageaût Todeur pyrogénée des ma-
tières animâtes ; il perdit alors sa cohésion et se réduisit
plus facilement en une poudre blanefae; On a reconnu dan&
' cette poudre , par des essais préliminaires , la présence de t
la chaux , de la magnésie , d'un peu de outriate de soude ^
et du phosphate de chaux. V
Le calcul faisait une vive effervescence par l'action des :^
acides acétique , nitrique^ hydrochlorique, sulfurique, etc.
Traité par la chaux vive dans un petit tube et à une
. V
V
DE P^HAajXIAGlE. 4^
tclialeiir modérée / incapable de chdrbonner la luatière
organique ,'011 n'a pas obtenu de dégagement d'ammo-
niaque sensible à Todorat ni aux papiers réactifs.
En exposant un poids connu du calcul è l'action d'une
cbaleuc de 80® .environ , et exposant à plusieurs reprises le
tout sous le récipient de la machine pneumatique , on. n'a
olbtenu aucune perte qui pût annoncer la présence d'une
quantité pondérable d humidité.
Enfin cinq grammes de calcul , pulvérisés et calcinés
pendant fort long-temps, ont fourni une perte égale à 2,ï^,
et composée de l'acide carbonique des carbonates dégagés,
plus de k, matière organique décomposée* Nous reviea*
drons plus loin sur cette perte. ,
Gmidé par l'analogie el ayant cecontm d'avs^nce, par quel-
ques çssais , que le calcul é.tajt composé de carbonate cal-:
Caire et magnésien , de phospjiàte de cbanx^ de matière
organique et de quelques traces de muriate de soude , je
pris pour 1 analyser la marche suivat^te.
Cinq gft^ammes réduits en poudre fine ont été traités par
l!acide hydrochlorique pur ; après une vive effervescence
la dissolution fut complète. Il resta seulement une certaine'
quantité de matière fioc^neuse blauehâtre qui fut recon-
nue pour une substance organique ^ recueillie sur un filtre
et lavée , elle pesa 0,08. Cette matière est assez soluble par
tapotasse et s'en précipite par l'addition d'un acide. La
liqueur filtrée en renfermait ei»core évidemment en disso-
lution , car dans les opérations qui suivirent il s'en dé-.
posa encore quelques (races évaluées à 0|0a. La liqueur fil-^
trée de nouveau fut évaporée à siccité , en ménageant la
chaleur, afin de dégager seulement l'acide hydrochlorique.
Cette opération achevée , on traita par. l'alçohol à 34° à
plusieurs reprises , et on sépara une poudre grisâtre qi^i
calcinée devint blanche et se composait toute entière de
phosphate de chaux 0,22 sans mélange de sulfate , plus,
d'un peu de phosphate de magnésie que l'on a cru y en-
trevoir. Ce phosphate calcaire, dissous dans l'acide hydro-
chlorique, en était précipité par TammonilaqUe en flocons
gélatineux blancs, ettrès^abondamp^entenblanc parl'oxa-
late d'ammoniaque. La dissolution du phgsphate dans r,ar*
cide, saturée par la potasse autant que^ possible , puisai-
4^ JOUANAL
trée , Ait traitée parle bieai^bonat^ dépotasM. Le pr^pité
séparé , OB fit bouillir la lic{ueiir claire et elle ne se troablà
que très-peu ; on peut donc ^nser <)ue s'il y existait du
phosphate de mactiésie , il ne se trouvait qu'en quantité
eztrèmem^it faibieé De plus , d'aprAs les observations de
M; Dttloog , d'Astafort (/ouma/^fe Pharmacie, avril i8a5,
page i58), sur Faction du bicarbonate de potasse et les
sels de chaux , on pourrait croire que le trouble occa««
sfoné ici par l^ébulfitien à été dû aussi à un peu de sel
ealeaire»
Le nitrate d'argent donna aussi un précipité blanc-janne
de phosphate , et celui de baryte un dépôt gélatineux solu-
ble dans un [excès d'acide ; enfin la poudre de phosphate
ealcinéé n'altérait nullement le sirop de violettes par son
contact même à l'aide de la chaleur avec ce réactif , eflBst
qui n'aurait pas eu lieu s'il s'y fût trouvé de la magnésie
caustique.
La solution alcoholique fui évtiporéeavee soin i siecité,
j^ûis calcinée pendant très-long'-temps dans un creuset de
J>latine à un feu de forge soutenu \ on fit ensuite dissoudive
e résidu dans de Talcohol étendu d'eau pour attaquer le
moins possible la magnésie. Cette base recujeillie, lavée à l'ai-
eohol et calcinée , pesa o, 1 83 ; elle représentait le carbonate.
Enfin la solution filtrée fut évaporée de noiiveau et calci^
née ; le poids du chlorure de calcium obtenu représentait
la chaux et de là le carbonate calcaire. On eut chlorure
de calcium 4)7^*
On ne trouva pas d'indices visibles de fsp dans aueun
des produits de Tanalyse^ quant au mttriate de soude , on
le reconnut facilement, quoi qu^en très -petite quantité,
dans le résidu de la caleination du calcul. Traité par l'ai-
cohol bouillant , jee liquide évaporé en don^ia quelques
traces indiquées par les réactifs et mêlées d'un peu de chaux
enlevée aussi par ce menstrue.
La séparation de la magnésie d^avec la <;haux (foutes
deux à l'état de carbonates primitivement ) est fondée sur
la décomposition entière de rhydrochiprate magnési^i par
la chdeur, tandis que celui de cnaux n'éprouve qu'une alté-
ration à peine sensible. Les o,i83 de magnésie calcinée
représentent , carbonate de cette base 0,878 , et les ^^^n de
DE PlBiLBMAGIE. 4^^
chlorure decalcium ^calculés d'après M.Thenard , donnent
chaux 3,4^^ » c^ V^^ conséquent carbonate calcaire 49^76-
En calculant la matière organique d'après la perte éprou-
vée par la caléiàatîon , peite qui fut , cotnme il a été dit ,
de 2,11 pour cinqgramiWes, cette perte étant formée de
Tacide carbonique des carbonates décomposés et de la suh*
stance organique détruite , on aura a, 1 1'-*^ acide carboni-
que 2,o59==:o,o5z de cette substance; mais nous ferons
observer qu'il est resté encore un peu de charbon avec le
résidu 9 ce qui devrait augmenter cette perte.
On obtient au reste pour résultat sur cinq grammes de
calcul :
Carbonate de chaux* ; .. • * • 4i^7^
* représenté par chlorure de calcium 4^7^
Girbonale de magnésie,» • , • • « 6^78
représenté par niagnésie calcinée o, 1 83
Phosphate de chaux. • ^ •••••••• • 0.922
Phosphate de magnésie , des traces.
Mnriate de soude , des traces. 4 0^002
Matière organique piart'*. azotée et perte* 0,124
On a eu par l'expérience .matière orga-
nique •••..;• û,o6ouo,io
5,000
85,52
7,5«
4,4o
o,«4
»,48
100,00
P'après ce résultat , ,on verra facileo^ent quelle grande
analogie il existe entre cô calcul et ceux analysés par
MM. Laugier et Lassaigne , sous le nom de calculs sali«
vaires. Nous pensons qu'il ne paraîtra sans doute pas inu»
tile d'avoir annoncé ici la composition chimique de ce calcul
salivaire de cheval , puisqu'il tend à établir encore plus la
ressemblance entre ces sortes de concrétions ^ bien difie-
tentes de celles qui se rencontrent d^ns les autres parties
du corps des animaux.
4^0 JOUKÎTAL
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECUVE.
SECTION DE PHARMACIE.
Analyse des travaux du troisième trimestre de i8a5.
Datis Fimpossibilitc où nous sommes d^offrir les détails
de tous les mémoires qui ont été soumis à TAcadémie, dans
notre sectioti,nous réunissons ici les résumés les plus exacts
et les plus fidèles^ '
'Analyse de Vhuraulile^ par M. Vauquelîn, Ce savant
chimiste a reconnu que ce minéral ^ capable de fouriiir un
bel émail noir, luisant sur les potedes , était un mélange
de phosphate de fer et de phosphate de mai^anèse. 11 ré-
sulte d^expérienccs précises queTacide phospborique mon-
tre la même capacité de saturation pour le fer que pour le
manganèse , car chacun de, œs deux oxides , quoiqu'on
quantités différentes dans Tfauraulite , n'ont qu'une même
proportion d'acide. Lé peroxidé de manganèse forme une
plus grande proportion que le peroxidé de fer. Ces deux
bases constituent 47^2 combinées à 82,8 d'acide phospfao-
rique , eau ao , total 100 parties. .
Analyse du dioptase^ par le même. Cette brillante pierre
verte , aussi rare qu'elle parait riche en couleur , n'avait
point été suffisampient analysée. M. Vauquelîn a recommen-
cé ce travail, eta reconnu dans It» dioptase : silice, 38 parties;
oxide de fer donnant la couleur verte , ^o ; eau , 10 ; car-
bonate de chaux, 8 ; fer oxîdé, 4 (par induction); total, 100.
C'est donc un véritable silicate de cuivre hydraté, puis-
que sa base essentielle est la silice et le cuivre avec un
peu d'eau ; la chaux et le fer ne paraissent être qu'acci-
dentels dans cette belle pierre, quoiqu'il existé aussi des
combinaisons de silice et de fer. Lesclémens du dioptase,
moins la chaux, et le fer , présentent : silice, 43,i8r ; oxide
de cuivre , 45;455 : oau , 1 1,364. Totnl 100,000.
DE PftAHMACIÇ. 4?!
La pFpductidn artificielle de la glace par le moyen d^s
mélaDges refroidissans proposés par M. Courdemanc^ie ,
e«t ingénieuse e( intéressante j son mémoire . sera p^ljé
dans noti'e Journal.
' ' M. Pelletier a fait aussi une analyse du prétendu ^urVza
bicolorata , célèbre en Italie par sjes pçoptiétés fébrifuges 5
elle sera CQnsignée pareille menit danâ le Jôum^.
'Nous avoQs donné connaissance des travau4c: de M. Ro-
binet sur Tanalyse des substances végétales au moyen des
solutions salines 9 et des résultats auxquels il est parvenu.
Mais y dans Tune d^s dernières séances , M, le professe^r
Robiquet a soumis ses travaux à de nouvelles reckerche^ ,
«t il en est résulté des faits très^importans, qui prouvent que
l'analyse tentée par les solulious salines n^est. point mépa-
nique , ainsi qu'on le pensait \ elle offre au contraire des
exemples de doubles décompositions ou d'échanges de
bases. Selon M. Robiquet, les alcalis organiques ne. se/'aient
pas unis à des acides dans les végétaux , mais .bien à des
substances particulières qui remplissent les mêmes, fonc-
tions, comme les principes colorans, etc. Les acides végé-
taux seraient plutôt combinés aux bases terreuses ou aut
alcalis fixes des plantes. M. Robiquet ^ répétant l'analyse
de l'opium au moyen des solutions salines , obtint d'abord
un précipité poisseux. La liqueur sui^nageante , filtrée ,
soumise à l'ébullition, l'on y versa de l'ammoniaque. Il y
eut fort peu de précipité, de morphine. La liqueur restante,
encore alcaline , laissa déposer un précipité grenu qui ,
purifié et examiné , fut reconnu pour du wuriale du mor^
phine. L'acide hydrochlorique n'avait pu être fourni^que
par le sel marin. Dèsiors il naquit des doutes stir le çodéate
de morphine annoncé par M. Robinet. Des essais répétés
convainquirent en effet que le sel obtenu qui présentait
absolument les caractères du sel de M. Robinet n'était qu'un
vrai hydrochloraie demorphiiie très-rcconnaissable -par les
vap(»urs qu'il, exhale avec l'acide sulfuriqao concenti«é;j €it
y
47^ jônniiAx.
par k précipité insoluble qu*il donne par le nilrat^ d\ir-
gent» M. Rbbi<{aet ëlère donc de$ dontes Inen fondés mar
Inexistence d'nn acide codéique et d*an codéate de mor^
phi ne dans ropium \ il pense également qoe leméeonate de
sonde annoncé par M. Robinet résnlte d^on échange de
bases , ce qui arrive fréquemment dans les combinaisotis
complexes. M. Langier , diaprés ces recherches, en con*
dut que le procédé proposé par M. Robinet ne peut don-
ner que des résultats défectueux ou infidèles , par le même
échange de bases qui aurait lieu sans doute dans Tanaljrse
d^autres substances régétales. Notre confrère Pelletier avait
aussi reconnu un mnriate de morphine dans le prétendu
codéate , mais postérieurement au rapport surletrarail de
M* R<Jbinet. >
Dans un rapport fait par MM. Caventou et Chevallier ,
sur "une poudre d^iris qui, employée pour poudrer les che-
veux, avait causé des accidens de narcdtisme à deux jeunes
personnes , ces membres n^ont rien trouvé de métallique ,
mars une matière huileuse très-àcre , puis un acide. Selon
M. Yauquelin , Tun des principes delà racine d^iris est une
huile très-Écrê ; la simple mastication de cette racine excite
la salive et même le vomissement.
MM. Laugier et Vauquelm , chargés d'examiner les ob-
servations de M. Soubeiran , sur la composition de l'acide
borique et sur les proportions de ses élémens , rapportent
que ce Jeune chimiste a trouvé , comme M. Davy, que le
bore prenait 78 parties d'oxigène pour 100. Dans la combi-
naison des sels neutres, Foxigène de Tacide est, en général ,
vp. multiple de celui de Toxide qui sert de base ; ainsi 100
parties d'acide borique saturent une quantité de soude
dont Toxigène est 14,^69. ^^ multipliant ce dernier nom-
bre six fois , on obtient 78,614 , quantité d'oxigène préci-
sément attribuée à Tacide borique par M. Soubeiran. Ber-
afiélius a trouvé que Tacide fluorique exige dans les bases
^ le saVrarent i peu près autant d'oxigène. Ce résultat se
DE l^ttAKliÂGIE. 4?^
rencbnii^ aussi daifô là crème de tartre soluHé : Faeide bo-
riqae joue également et concurremment avec la potasse le
r6Ie de base , relativement à Tacide tartrique qu'il sature k
moitié ; ainsi cet acide doit contenir une quantité^ d'oxigène
égale à celle que renferme la potasse. Dans les surborates ^
ia quantité d*acide est double de celle contenue dans les
borates neutres. M. Soubeiran conclut que Tacide borique
est formé d*un atome^de bore et de six atomes d*oxigène*
Le poids de Tatome du bore est de 26,386 , nombte com-
^lémentalire de loo parties d*acide borique. Ces faits se r4p^
portent avec ceux observés par MM. Berzélius et Da .
MM. Henry fils et Soubeiran présentent des considéra^
tîons sur l'action des acides dans quelques dissolutions sa-
lines. Ces laborieux et jeunes chimistes pensent qu^un acide
ajouté à la solution d^un sel s'empare toujours d'une p;inie
de sa base, quelle que soit d'ailleurs l'énergie chimique des
deux acides. La décomp^osition du sel peut même devenir
complète flî Tacide décomposant est en assez grand excès ,
fait déjà constaté. Dans les réactions de ce genre, il se forme
toujours des sels en proportions définies.; les acides hors
de combinaison existjsnt en même temps dans la liqueur et
empêchentmutuellement lenr action. Les quantités d'acides
qui se contrebalancent ainsi varient dans leurs rapports
selon les circonstances dans lesquelles on opère.
Nous passerons sous silence le mémoire sur la précipita-
tion des sels magnésiens par le sous-carbonate d'ammonia-
que ; fl a été publié par M. Guibourt dans notre Journal.
Un curieux travail de MM. Henry fils et Garrot , sur
Fétat du soufre dans la semence de moutarde , prouve y.
après les travaux de Margraff, 'Baume , MM. Deyèux ^
Thibierge , Robiquet , etc. , que l'huile fixe de moutarde
contient une substance rongeâtre très-acide , piquante >
amère , d'odeur des plantes antîscorbutiques. Cette sub-
stance forme dés aiguilles nacrées sur les parois des vases v
elle se décompose au feu en donnant^ outre du ch«TrbÔQ ^
474 JOURNAL
du gaz acide carbonique et de Ffaydf osulfate d'ammoniaque*
Le soufre qu'elle contient n'y parait être ni à l'état libre ,
ni h celui d'hydrogène sulfuré. Cette matière rougit for-
tement les sels de fer peroxidé,à la mabière de l'acide mé*
conique. C'est un acide nouveau , désigné par les auteurs
sous le nom de sulfo-sinapique ,* précipitant en blaoc les
dissolutions d'argent et de plomb ^ le chlore en sépare, un
peu de soufre et forme de l'acide sulfurique. L'alcohol
sépare par lavage de l'huile de moutarde cet acide - qu'on
purifie de la matière rougeâtre qui le colore. Il cristallise
en plaques brillantes. Il a donné sur loo parties, car-
bone , 49» 5 \ hydrogène, 8,3 j soufre , 1 7,33 ; azote, it2,g6 ;
oxîgcne , 11,91. Outre cet acide et la matière rouge , l'al-
cohol enlève aussi à l'huile de moutarde une matière grasse
nacrée , analogue à la cétine , ou plutôt a- la cliolesl;iétine
et à l'éthal , fusible à 120"* , inaltérable à la potasse.
M. Planche fait remarquer que le vinaigre n'accroît pas
l'action du sinapisme qui parait être produite par l'huile
volatile.
Une analyse des semences de fenugrec (trigonella fœnum •
g^rœcMm), par M. Bosson , pharmacién.a Mantes, lui a
fait reconnaître dans ces graines une huile fixe et acre ,
puis une huile volatile ; une matière amère et nauséabonde
particulière aux légumineuses ;, enfin un principe colorant
jfiune que l'auteur a pu fixer sur la laine et le coton.
- Le docteur Parry a fait , avec une vepitouse à piston ,
des expériences sur les animaux , et M. Pétfoz en rend
compte. Ainsi l'on a inséré, dans des plaies faites à des la-
pins , le poison upas iieuté ^ ou de l'acide hydrocyanique.
En faisant agir la ventouse à temps et avant L'absorption
du poison, l'on sauve l'animal d'ùiie mort certaine. Ge fait
confirme l'utilité de la succion exercée sur 4<^s plaies enve-
nioiées , et M. Virey fait remarquer que les pierres absor-
bantes, dites pierres de serpent , appliquées sur les mor-
sures des scrpens venimeux , tendent aumcme résultat.
]>£ PHABMACIfi. 4?^
Des 9l)sérvatîans de M. Caventou , sur la présence' dé la
cholèstérine dans le pus d'un abcès situé sous rosmalaire,
font penser à ce chimiste que la cholestérine est , dans tous
les cas, une production animale morbide. Cette dernière
conclusion n'est pas adoptée par M. Laugier , qui rappelle
que la cholestérine a été annoncée par M. Chevreul dans
les biles de plusieurs espèces d'animaux sains. M. Caven-
tou présente aussi Tanalyse d'un calcul salivaire d'âne dont,
la composition est de sous-carbpnate de chaut, 916 ; de
sous-phosphate de chaux ^.^S ^ et eiraent animal , 36 mil-
lièmes , sans trace sensible de sous-phosphate de magnésie,
de muriate de soude et de carbonate de magnésie. Le calcul
salivaire de cheval , analysé par M. Henry fils , contient :
carbonate de chaux , 85,52 ; carbonate de magnésie , 7,56 ^
phosphate de chaux , 4)4 9 muriate de soude , o,o4 \ ma*'
tièr^ organique azotée , 2,48. M. Chevallier dit avoir ren-
contré une matière grasse dans un calcul vésical.
M. Caventou a depuis ajouté l'analysé d'un calcul uri-
naire de cochon , qu'il a trouvé constitué de 99 parties de
phosphate ammbniaco-magnésien et de i partie de ciment
animal.
M. Lecanu continue ses intéressans travaux sur les corps
huileux exposés au feu. Nous les avons publiés*
Un couteau propre à couper Jes racines, présenté par
MM. Arnheiter et Petit , mécaniciens , est jugé par MM.
BouUay'et Henry père très-supérieur au couteau de M. G'uil-
bert.
Divers échantillons de matière médicale ou d'autres
objets ont été offerts à la section. M. Nées d'Essenbeck
adresse à. M. Virey une notice (en allemand) sur l'écorce
de cedrela febrifuga du docteur Blume ( cedrela toona ,
Roxburg) , arbre de la famille des méliacées , originaire
de rinde Orientale, voisin des swietenitt'^ dont une espèce
présente aussi l'écorce fébrifuge nommée soymida par
André Duncan. M. Nées a trouvé , dans celte écorcc de
47^ JOVKVkL DK PlIARMiClE.
' eedrela , des principes astringens d^un ronge foncé , et de.
TiiiùKne , une résine , une gomme. Cesl nn fort tomcpie
asirnigent , «uccédané du quinquina dans Tlnde*
M. Virey lit une notice sur les filamens fournis par une
espèce de bananier des Philippines , connu sous le nom
d^ahaca (musa textilis de M. Leschenault). Ce sont des
trachées olanches , soyeuses , fortes , susceptibles de for-»
mer des tissus solides et de se teindre diversement ; on
les obtient de ce bananier sauvage A grosses graines , tandis
que le bananier cultivé ^ à graines avortées , ne donne
qu*ttne filasse délicate et peu utile ; il semble être énervé
et eunuque , tandis que l'espèce sauvage à mauvais fruits
a le tronc plus fibreux* M. Virey montre des tissus rap-
portés d'un voyage autour du monde. ^
Enfin , on importe d^Âlexandrie d'Egypte , en France ,
sous le nom d'abélésie , de petits tubercules arrondis qu'on
a pris pour des fruits oléa^neux. M. Yiiiey les a reconnus
pour les racines tubéreuses du souchet domestique, cypetus
esculentus , dont on possède plusieurs analyses par MM. Bi-
roli y Lésant , etc. Ces tubercules , aussi Reconnus par M* le
professeur Desfontaines, et que l'on mange communément
en Orient, sont moins gros et moins noirs à Fextérieur que
ceux apportés du Sénégal.
Cette esquisse , qui ne dispense pas de recourir aux mé-
moires originaux que nous publions pour la plupart, montre
évidemment l'activité des travaux delà section de pharmacie
à l'Académie royale de médecine. Les autres sections elles-
TDLétiies rendent justice au zèle ainsi qu'à l'harmonie et à
l'amour des sciences qui remplissent les membres de la sec*
tion *de pharmacie. Ce zèle se propage dans tout le corps
pharmaceutique en France , puisque de toutes parts nous
voyons des hommes animés de l'ardeur des connaissances
utiles rendre sans cesse les services les plus signalés à la
société comme à l'htimanité souffrante. ' J.-J. Virex.
TÎOTA. MM. Robinet et Souheiran viennent d'être nom-
més membres adjoints résidens de l'Académie , dans la
section é^ pbarmacie. J.^J. V«
BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ W. PHARMACIE
DE PARIS ;
Rédigé par M* HsnaT , secrétaire général , et par une
Commission spéeiak^
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance du xS octobre^
La Société reçoit lea journaux natioBaiix et ëlrang^s«
M. Derheims ^ membre correspondant ,^ adresse à la Ço-*
eiëté un ouvrage ayant pour titre : His\oire naturelle et
médicale des sangsues. La Société remercie Fauteur.
MM. Henry font hommage à la Société de leur Manuel
£ analyse chimique des eaux minérales. De^ remerelmens
sont adressés aux auteurs.
M. Yioey dépose sur le bureau le discours qu^il a pro^
nonce y an nom de F Académie royale de médecine ( seetîou
de pharmacie ) ^ sur la t(»nbe de M. de Lacépède. La perte
de ce savant célèbre sera vivement sentie par la Société
dont il s'honnorait d'être membre^ et qu^il a souvent enri-
chie de ses utiles travaux.
M. Baoon (Louis) , professeur à fCaen , adresse à la So«
ciété un tableau s;^optique de la solubilité des sels médi*»
einaux.
M. Chevallier dépose sur le bureau «ne note imprimée»
sur une espèce de choléra morhuscvosé par des glaces pri-
ses pendant les chaleurs de Fêté.
478 BULIXTIN DES TRAVAUX
M. Lefèvre , de Vitry-Ie-Frauçais , envoie à la Société
une thèse soutenue à la Faculté de médecine de Paris ,
ayant pour titre : Propositions de chirurgie , et un mémoire
sur les fluides impondérables et sur les deux systèmes de
lumière. d'émanation et d'oscillation.
M. Dominique Salvsin , de Venise , remet à la Société an
procédé pour préparer la crème de tartre soluble,
M. Courdemancke dépose sur le bureau son mémoire
sur la congellatioQ artificielle de Teau , lu à TAcadémie
royale de médecine.
On lit une note de M. Derheims , sur une combinaison
d'oxide de calcium d*eau et de matière caséeuse.
Une autre de M. Girard , pharmacien à Lyon , sur an
moyen de diviser le mercure.
Une notice de M. Desmarest , élève en pharmacie , sur
un nouveau moyen de conservation.
M. Facquez, pharmacien a Amiens, membre correspon-
dant , demande qu'en: vertu de son ancien diplôme il soit
porté ^ur la liste des correspondans.. — Accordé.
M. BoudiCt oncle, commissaire près TAcadémie des scien-
ces , lit le rapport suivant :
M. Thenard fait le rapport de deux mémoires sur les
corps gras. Celui de MM. Bussy et Leçanu obtient l'appro-
bation dç l'Académie et l'insertion dans le Recueil des sa vans
étrangers* L'autre , celui de M. Dupuy , obtient l'appro-
bation seulement.
M. Longchamp lit un mémoire sur la vaporisation des
liqueurs , opérée à une haute température , au moyen
d'un tube de platine que l'on fait passer au travers d'un
foyer.'
M. Julia Fontenelle annonce qu*il a trouvé dans le dé-
partement de l'Aude un banc de soufre , et qu'il présume
qu'il y existe une mine de sel gemme.
M. Ampère présente un appareil de son invention , à
DE JLK^ SOClÉTi . D^ ! PHAUJIIAGIE* 479
raide^duquelUfait des expériences d^électdcilé dynamique,
qui conlinhent sa tlxéoxîe de rélectro-magnétisme» ■
/ «Mi'Geofiîroy ,Saint*Hilairc lit un mémoire sur les êtres
des degrés intermédiaires de Téchelle animale qui respirent
dans Pair etdans Feau , et qui ont à cet effet dans un médium
de développement les organes respiratoires de deux sortes ^
particulièremexu; sur le mode d'action et sur la coniposition
des organes re&piratoires dans les mollusques.
La Société reprend la «itite de ses travaux.
M* Dublanc dépose sur le bureau un extrait des jour-
naux allemands , et fait un rapport favorable sur le Manuel
de pharmacie de M. Geiger.
M, Guîbourt, chargé de rendre un coihpte verbal sur les
réactions foudroyantes , rappelle seuleinent les objections
faites sur ce travail par M. Gay-Lussaç , qui en a fait un
rapport à l'Institut.
' M. -Boudet neveu , au nom de M. Boullay , lit une lettre
de iVI. Desruisseaux ',, pharmacien à Versailles,, qui pré-
sente à U Société un procédé pour la préparation du sirop
de ' groseilles , et demande, à être nomnié membre cor-
respondaàt.
M. Blondeau lit , pour M. Ancelin , une note sur Tem-
ploi du moyen indiqué pour reconnaître la sophistication
du baume de copahu.
M. Bu6sy^ au nom 4? Mc^Gasaseca, .de Salamanque , li-
cencié ès-lettres de la Faculté de Paris , lit une note sur la
réaction du nitrate d'argent et des substances végétales.
s M. Soubeiran çonjmunique une.note pour servir à l'his-
toire du lait et des substances émulsives. .
. . . i* (» .
• M. Henry fib lit Vanalyse qu'il a faite d'une poudre
verxdue.£^ous'le nom de poudre aromatique de Leaysson.
• .JVL Baget présente à la Société un sparadrapier qui pa-
raît réunir tous les avantages ^ue Ton peui désij^^er dai^s
cet instrument. . .\ . . / <
480 BtllLETIlt DES TRàTAUX
M. Bcmtronfaitvn rapport pour rad]iii8aioo> de M.
son comme membre correspendaiit.
La Société passe au scrutin ; il est admis i Funaninuté.
MM^ Robiquet et Henry présentent M* Ancelin comme
membre résidant.
EXAMEK GHIinQUE PE U FÈVE DE TOJX&Jk,
La a la Sociétë de pharmacie de Paris , le i5 août iSaS ;
Par MM. Bouixat et Boonoiir-ClHÀiiLAaiy.
•
I. lia fève de Tonka ouTongo est une semence aplatie .^
bilobée, recouverte à sa surface d*un épiderme minces
luisant y noir et ridé , les deux lobes de la semence sonl
d'une couleur jaune-brun , d'une apparence onctueuse ,
d'une odeur aromatique très-prononcée qui se rapproche
beaucoup de celle du Mélilotus officinaUs.
Le fruit se compose d'une coque sèche | jaune^brunâtre
et fibreuse à l'extérieur , ayant la forme d'une amande cou*
verte de son brou*
Le végétal qui produit la fève, de Tonka a été nommé
Bariosma Tonga par Gœrtner et Person , Dipterix par
WildenoW) et Coumarouna odorata par Âubleu II appar-
tient à la diadelphie décandrie et à la famille des légu-
mineuses. Il croit particulièrement dans les Ibrèts de la
Guyane.
Cette semence est souvent recouverte d'une matière cri-
stalline blanche d'une forme déterminée , et qui se ren-
eontre même ea plus grande proportion dans Fintervalle
^qui répare les deux lobes ; on la trouve aussi a leur sur**
£iee -extérieure soua la partie corticale ifui leur sert d'en-
veloppe^ Quand pes lobesi sem appliqués immédiatement
l'un 6ur l'autre , souvent la matière cristalline ne ^e reu*
BË LA ^btlÊTE DE VilAiVlttACIE* . ÎSt
eôntré.pàs dans lé f)etît înierstîcç qjui les sépare ,.pu.(ii<>rs ,
$i elle y çxîste , elle n'est }ainais que sous la forme de pla-
ques offrant une ajp^arence de cristallisatipn troublée ;
tnaîs si au coiitrâîré rinlervalle qui répare les deux lobes
est pliis grand , la cristallisation que la matière affecte dVr--
dînaire est plus développée et devient facile à décrire.
La'fève déToiika et la matière cristalline n'avaient en-
core donné lîeù à aucune observation lorsque M. Vogél
publia , dans le Journal dé Pharmacie de Tannée 1820 ,
une note relative à Tezistence de Tâcide benzôïque d^us
cette semence.
Ce cbimislëVdàns le bût d'appuyier son opînîdii','*criit
môiiie devoir faire comparativement l'analyse du fhéfilofus
officinalis y dont l'odeur a beaucoup d'analogie avec celle' dé ,
la fève , et il asstira y avoîr^ rencontré le même acide.
M. Gtiibourt, dans son Histoire abrégée des drogues
simples j^ publiée vers la même époque , ne parut pas par-
tager ropinîon' de M. Vogel , et se trouva même en con-
tradiction manifeste avec lui sur un point essehtiér, celût
del'acîdite de la matière. Il reconnut que les deiïxlofces
devaîèiit à cette substance leur odeur aromatique, et.' Il
conclut que ce n'était « ni de, l'acide benzôïque, ni du cam-
))*phre, mais une substance parlicûliére qui devait prénarjc
» rang parmi les prodijits immédiats des végétaux. » \
Le même a plus tard l'econmi que celte matière ,crfst;al-
line possédait plusîètlcs aes caractères qu'il lui ayai? a^sst-
ghés précédemment^ et dans une classîficatîonçles principes
végétaux, lue à l'Académie royaïe de médecine , il'lùî 'a
donné lé nom de Coiiman/ie. , '
INTous regrettons beaucoup dé n'avoir pu nous prôcuref
un mémoire qui a été adressé-, ïl y a quelques annéêis ,' à
la Société pbilottiatique , par un chimiste américain , et
dont le principal but était , nous a-t-on dît , l'éxâmen 'dfc
quelques propriétés particulières àr cette substance cfislal-
Iine.
Xr. Année. — Octobre i8a5. Sa
49a BULLETIM DES TEAVAQX
La Société de pharmacie ayant reçu , en avril denuer ,
un mémoire de Mi Derheîms , pharmacien à Sain t-Omei»,
relatif k l'analyse de la tève du coumarouna odorata , ren-
voya ce travail à une commission dont nous fîmes partie.
Les expériences de M. Derhei^s étant entièrement op-
posées aux résultats obtenus dans un travail commencé
depuis long-temps par Tun de nous , noua les répétâmes
cependant-, et, commenous les trouvâmes conformes à ceux
de nos premiers essais , nous crûmes devoir publier notre
analyse. Elle fera connaître l'ençemble des parties consti-
tutives de la semence en question y e^ pourra mettre un
terme aux conjectures auxquelles la matièrecristalline avait
donné lieu , ayant été regardée comme de Tacide benzoïque
par M. Vogel.
II. Des fèves de Tonta , coupées par petits (ragmens ,
ont été mises en contact avec de Téther sulfurîque à la tem-
pérature atmosphérique. Après vingt-quatre heures 4e toa-
cération , ce liquide était coloré en jaune : on jeta le tout
sur un 6ltre , et Téther qui en provint fut évaporé à Taîr
libr^. Il resta pour résidu une matière demi.- fluiderau
milieu de laquelle on apercevait une multitude de pedl^
cristaux. .^
La matière non cristallisée tachait le papier a la manière
des graisses 4 les alcalis formaient avec elle des savons solu-
blcs dans Teau \ elle était liquide à la température de aS** et
solide à celle de i o** ; d'une couleur jaune fauve.
Afin de séparer les cristaux de l'huile fixe , on traita le
tout par de Talcohol à 35^ Cet agent dissolvit complète-
ment à la température ordinaire , la matière cristalline et
ri$o1a entièrement de la maiière grasse. Ces dissolutions
alcoholiques , évaporées spontanément ,oiit donné lieu à
des cristaux très-réguliers d'une couleur jaune sale , scmil-
lés d'une petite quantité d*huile fixe dissoute par l'alcohol.
Ôa les traita par une nouvelle quantité <lu même iaens-
uue et on les fit bouillir avec du charbon animal;, les
DB LA SOCIETE DE PHÀ&MACIE. 4^3
cTisUiix (}ué Ton obtint alors étaient très^blancs et d'une
e)[trème pureté ; examinés , ils présentaient tous les carac-
tères de la matière cristalline de ta fève de Tonka^ dont il
sera fait mention plus bas.
m. Les fèves de Tonka , épuisées par Télher , ont été
soumises à Tactiou de Talcohol bouillant ; ce liquide s^est
coloré eu brun , son odeur et sa saveur rappelaient- celle
de là fève. Il rougissait la teinture de tournesol j et ne
blanchissait pas par l'addition d*un peu d'eau.
Évaporé en consistance sirupeuse , il avait un goût acide
extrêmement piquant. On étendit cet extrait alcoholique
d'environ deux fois son poids d'eau distillée froide , la li-
queur se troubla beaucoup, et il ^e forma des flocons jaunes
au sein du liquide; Ils étaien^t produits par une portion dé
matière grasse qui avait échappé au traitement par Téther,
et que l'alcohol avait dis30ute. On les sépara par le filtre \
la liqueur qui en résulta était colorée en brun foncé , elle
rougissait le tournesol. On l'évapora au bain-marie jusqu'en
consistance de miel épais. Cet extrait était d''une belle côu;-
leur hyacinthe , transparent , d*une saveur très-acide , su-
crée , légèrement amère et aromatique. On l'étendit J^
trois f!»is son poids d'eau distillée , et on versa dans la m
queur de l'hydrate de plomb ; après vingt-quatre heures
on la filtra , et l'oh y fit passer un courant d'iacidé h^dro-
sulfurique , on la fikra de nouveau et on l'évapora eh con-
sistance de sirop clair. Cette liqueur , ainsi traitée , avait
une saveur sucrée et une couleur jaune-brune ,* étendue
dans six parties d'eau, on y ajouta un peu de levure de
'bière qui , au bout de quelques heures, détermina une' fer-
mentation très-marquée , et )k liqueur acquit une odeUlr
alcoholique.
ly . Le précipité occasioné dans la liqueur par 1-hydfft]^
de plomb , et qui était resté sur le filtre , a été délayé dans
Teau et soumis àl'action d'un courant de gaz acide hydrôv
sulfurique. La liqueur, séparée du sulfure de plûmk,év9-
484 BULLETÏN DES TRAVAUX
porëe 6n ronsistauce de sirop , était d*une couleur làxme
foncée et d'une saveur acide très-prononcée.
Le Itqtiidc , réduit par l*évaporation à ua petit volume,
»e desséchait sur les bords de la capsule , il précipitait le
sous-acétate de plomb; saturé avec soin par la potasse, il
occasionait dans la dissolution de nitrate de baryte un
précipité blanc. ? .
' V. Après avoir été épuisée par Talcofaol bouillant , U
fève de Toulca a été traitée par Teau distillée froide \ ce
liquide s'est coloré en brun très-foncé, il avgit une légère
odeur aromatique , sa saveur était nulle , quoiqu^il dénotât
sur le tournesol une légère acidité. Le liquide porté à
Tébullition ne se troublait pas (i). Evaporé en çohsistance
de sirop clair j et. abandonné à lUi-mème pendant vingt-
quatre liëures ^ il laissa déposer une poudre blancKe que
Ton sépara par le filtre et qu'on lava à. plusieurs reprises.
Cette poudre s'est dissoute en petite proportion dans Teau
bouillante ; ou versa sur le reste de Teau aiguisée d'acide
. acétique, et.le précipité se dissolvit à l'instant; Ja liqueur
étant filtrée .9 on y versa de l'oxalate d'ammoniaque qui
fltermina un précipité grenu entièrement insoluble dan»
eaa.iet soluble dàfx& un excès d'acidci uitriq^ue.
VL. Des semences de Touka ont étéNpilées dan^^ ua mor-
tier de marbre et réduites .ei^ pâte fine ; on y.ajouja de l'eau
pour en faire une sorte d'émulsian*. Le liquide ,. passé au
travers d'une étamine > était d'une couleur j aune. fauve ,
d'une odeur aromatique. Après un quart d'hevM^e de repos
il se forn^a une séparation ; la partie émulsive se précipita,
et le liquide qui la surnageait devint d'une couleur moins
fopcée. Cette. séparation dans l'émulsion d'amandes douces
••«(») Daiks la cra^nlc^que I'aIo^UoI et IVtber D'^aienC agi sur -ralbamiiie
^^J^/jà.vftf jet n*jtieiiteix>p^<ç^é l'eau fr^^^de de Ja dissoudre, naus-avon».
répète les c&periences sur des semences qui n'avaient c't^ soumises à au**
*cîia agent, ki nous avons obtenu le m<^me' résultat
DE LA SOCIÉTÉ P^E PHARMACIE, 4^5,
a lieu de bas en haut , tandis que dans oçllede la fève de
Tonka elle a lieu d^ haut en bas. Cette dif£^ence tient ^na^
doute à Tabsence de Talbuoiine dans la fève dh Tonka 9
qui au contraire se trouve en abondance dan$ les aoiaiide^
douces. .
YII. Cette émulsion ^ filtrée à plusieurs reprises , a été
évaporée au bain-màrie des detfx tiers de son volume ; l^
résidu moussait beaucoup par Tagitatiou , lé sous-'acétato
de plomb y occasionait un précipité cailleté , Talcoliol dé-
flégmé la troublait aussi •, le reste , évaporé jusqu'à sîcritïî
et chaûSe avec quelques gouttes d'acide nitrique, a donné
pour résultat une petite quantité diacide mucique.
VIII. Des fèves de Tonka , coupées par petits fragmensj'
ont été mises dans une cornue de verre avec de Teau distil-
lée. Le tout fut porté à Tébullition, et Ton obtint pour pro-«
duit une eau distillée laiteuse , d'une odeur aromatique y
d'une saveur piquante et inauséeuse. Après vingt-quatre
heures de repos., il se rassembla au fond du vase une pe-
tite quantité de niatière cristalline odorante sons la forme
de petits cristaux réguliers* Cette eau distillée' odorante ,
étendue d'environ son poids d'alcohol rectifié , redevenait
limpide. Le résidu de la distillation était épais et visqueux
à cause de la fécule amylacée qui s'était dissoute pendant
l'ébullition. La teinture d'iode y dénotait eu effet 1» pré-
sence d'une assez gi*ande proportion de cette substance*
Ce résidu de la distillation , api^s le refroidissement , était
couvert d'une couche de matière grasse djioe. consistance
céracée analogue à celle obtenue par Té^her.
IX. Matière aistalline.
Elle est blanche , cristallisée tantôt eu aiguilles earioées^
tantôt en prismes cousts terminés parades .bisei(UX.f sa sa-
veur est chaude et piquante , sou odeur aromatique tcès^r.
prononcée. Elle est d'une assez grande dureté ; sa cassure
'v
486 BULLETIN DES TRAVAUX
est netci^ 9 die a une pesanteur spécifique plus grande que
cellê^de l*eau ^ et réfléchit la lumière avec éclat. Exposée
à une chaleur modérée , elle se fond en un liquide transpa-
rent, qui par le refroidissement devient opaqpe , et il en
résulte une cristallisation confuse. Soumise à Faction du
feu dans un appareil fernié , elle se volatilise et se fixe aux:
: paro>$ du tube et de la cornue. Elle est peu soluble dans
l'eau , soluble dans Talcohol et datis Téther , et susceptible
de cristalliser par évaporation spontanée de ces deux agens.
Ces dissolutions ne rougissent pas le papier de tournesol ,
et ne changent pas non plus la couleur de la violette.
' Les huiles volatiles et les huiles fixes la dissolvent avec
facilité*
M. Chevallier, pharmacien de Paris , ayant'annoncé ver-
balement la présence de Tammoniaque dans la matière cri-
stalline de la fève de Tonka , nous avons cherché à vérifier
ce fait. Nous! avons mis i cet effet diverses quantités de
coumarine avec de la magnésie pure , de la chaux vive et
de la potasse caustique dans des petites cloches dressai , et
le papier de tournesol rougi que nous avions placé à rori-
ficerfut constamment ramené au bleu; mais ce caractère
n est pas particulier à cette matière, et nous nous sommes
assurés, par des expériences comparatives siir plusieurs
huiles volatiles extrêmement pures , telles que celles de
cannelle , de phellandrie aquatique, de sassafras , ainsi que
sur le camphre, que dans les mêmes circonstances on obter
nait toujours un résultat semblable.
Nous concluons de ce qui précède , que les fèves de
Tonka contiennent : ^
i^. Une matière grasse saponifiable , formée d^élaïne et
de stéarine ; '
a®. Une matière cristallisable , odorante , possédant plu-
sieurs caractères des huiles volatiles dont elle se rapproche
beaucoup , et qui , loin à^^ÈWe de Tacide benzoïque , est ,
DE LA SOCIÉTÉ DE PHÀRMAtlE. 4^7
comme Fa regardée M. Gnibonrt, un principe végétal par-
ticùKer eineutm , pour lequel nous adoplerons le nom dé
Coumarine, ou mieux celui de Coumarin'y
. 3°, Une matière sucrée fermentescible ;
4*. De Tacide malique libre ^
5^. Du malate acide de chaux }
&. De la gomme \ . *
7^ De la fécule amjkcée }
S"". Un sel à base d^ammoniacpie -,
g^. De la fibre végétale.
l
iii»»nnnn"naTi mmfinrunirniifmi-nii imi'* iT'iTrrrr'""^ ■■...■■i| ■..^. .■^. - ■^^■^■»—
RAPPORT.
r
i
De MM, Laugier et Peli^etiba sur un mémoire de M. Là-
visri , intitulé: Observations sur la présence de Tarsenic
dans Tiirgent (i).
Messibues ,
» *
yt>n8 nous avez chargés, M. Langier et moi ^ devons faife
un rapport sur une note que M. le professeur Lavini vous,
a lue relativement à un produit particulier qu'il a obtenu
en rfBCtifiantder«(cide nitrique sur de l'argent de çoupell^
dans le but de priver cet acide de toute trace d'acide hydro-
chlorique. On sait que dans cette opération on obtient tou-
jours une certaine quantité de nitrate d'argent , qui reste
au fond de la cornue où l'on a opéré la distillation de l'a-
ciâe nitrique. En redissolvant dans Teau ce nitrate d'ar-
gent ainsi obtenu , M. Lavini a remarqué que ce sel
•<«*«MM<H.«»iWai«mWM*f|
(i) L*<^t 4e k vote de M. LaTiai te troofanf raafemië ett entier
dans le rapport de MM. Laugier et Pelletier , et ce rappeirt ccultepejit de
DouTelles expériences auxquelles M* Layinî a coop^r^ lui-même p bous
aTons cm quHl luffirtit de publier ce dernier.
4^8 .BUJ.IfÇXU« Pf^S TRAVAUX
■
abandoi&uaii uue petite, proportion d'une poudré
marron. Le vase d^ verre n'était nullement attaqué; le
produit provenait donc de Tacide ou de l'argent. M* La*
vini ne tarda pas à reconnaître dans la poudre rouge la
présence de ce métal ; mais à quoi était-il uni ? M. Lavim
avoue que d'abord il a cru que c'était à l'oxigène ^ il a
suppose que l'argent s'était suroxidé; mais bientôt il a
connu ^son erreur : obligé de partir pour Paris , il a
porté cette poudre avec lui pour en terminer l'analyse dans
cette capitale. Cest dans le laboratoire de M* Va^qn^in ,
et sous les yeux de ce célèbre chimiste., qu'il a détcnainé
' la nature de la poudre qu'il a reconnue être un arseniate
d^argent'i» composé de oxide d'argent , 68,^ ; acide arse-
nique , 3 1,71.
Nous ne pouvons douter de la nature de la substance
obtenue par M. Lavini , nous l'avons constatée par nous-»
mêmes comme il était de notre devoir, chose d'ailleurs bien
superflue , puisque le fait avait été reconnu par M. Yau-^
qndin^ mais nous hésitons à partager l'opinion de M. Lavini ,
qui pense que l'arsenic était contenu .dans l'argent , ce qui
nous parait difficile à admettre si , comme nous Fa observé
M. Lavici , Targent avait été passé à la coupelle : nous
croirions plutôt que Tarsenic provenait de Tacide nitrique
où probablement il se trouvait accidentellement. A Tappui
de notre opinion , nous allons rapporter quelques expé-
riences auxquelles M. Lavini a lui-même coopéré : nous
avons préparé un arseniure d'argent en projetant de Tarse-
nic dans de Targent en fusion ; la plus grande partie de
rarsenic se volatilise; cependant il en reste en combinaison,
et l'aident devient gris , aigre et cassant. Nous l'avons &it
dissoudre dans l'acide nitrique en grand excès , et nous
avons dtsdlé l'acide en le recohobant huit i dis, fois. Les
cristaux de niôate d'arg^it dbienus et traités par Feau , au
lieu d'abandonner une pondre rouge brune , dotinaent une .
poudre jaune d'arsenite d'argent; mais nous n'avons pu
DE LA ÇOÇtjÉTÉ V% M^RMACIE. ÉSq
convertir cet arsenUe en «rsenùitei par Taoîclé' nitrique dont
Taction nous a paru se borner à le dissoudre. D*uu autre
côté , nous sommes parvenus à préparer la poudre brune
de M. Lavini en ajoutant directement de Tacide arsçnique
dans une solution acide de nitrate d'argent j évaporant et.
traitant le sel par Teau. On réi:issit encorie mieux., et on
obtient les produits de M. Lavini , en précipitant le nitr^p
d'argent par Tarseniate de potasse ; le précipité lavé et dis-
sous dans Facide nitrique donne par Févaporatiôn des
cristaux qui ressemblent parfaitement à ceux obtenus par
M. Laviiii., et qui , traités par Teau y abandonnent beaucoup
d'arsehiate d'argent en poudre rouge-brunàtre.
Il restait une expérience à faire , et M. LaVinx s'en était
cbargé, c'était de traiter par la coupellation de l'argent
uni à l'arsenic pour s'assurer s'il restait encore de.l'arsenic
dans l'argent après cette opération , ce dont npiis dou-'
tons fort,
RECHERCHES CHIMIQUES
Pour déterminer si T extrait appelé Thridace doit ses pro^
priétés à la présence de la morphine , lues à la Société
de pharmacie jle 1 5 juillet i Sa^S ;
t^ar M. DvBLANc jeune, membre delà Société.
M. Bidault de Villiers annonça en 1820 qu'il avait re-»
connu une propriété hypnotique très*remarquable à une
matière extrac tif or me , qu'il obtenait en coupant à quel--'
quès pouces de leurs sommités des tiges de laitue cultivée ,
(lactuca saliva L. chicoracées) recueillant le suc laiteux
que répandaient ces plaies et le faisant épaissir à une douce
chaleur. Il nomma ce médicament nouveau , lactucariumy
et le recommanda dans les cas oùVopium ne pouvait être
490 BULLETIH DES TRAVAUX
supporté à cause de son influence sur le cerveau , ou par
rapport â ridiosyncrasie de certains malades qvx ne peuvent
cti supporter Fumage.
La tliridace, ainsi appelée du nom grec de la laitue ,
est , comme on le sait, le suc exprimé des tiges de cette
plante parvenue k s6n plus parfait développement , que
I^ évapore avec ménagement jusqu'en consistance d^ex-
trait ; M. le docteur François, qui l'a fait connaître, Ta si-
gnalée deraièrement comme douée d'une action essentiel-
lement calmante.
Les expériences faites en i8ao sur le lactucarîum, pou-
vaient faire préjuger le résultat des expériences de iSaS
sur la thridace, car on ne saurait douter qu'il doit exister
entre- les deux mêmes caraîctères , mêmes vertus.
Malgré la distance qui sépare en botanique la famille
des chicoracées à la quelle appartient la laitue, et celle
des papaveracées où est placé le pavot qui fournit Topium
et la morphine, on a demandé si la thridacene devrait pas
sa propriété sédative à cet alcali organique?
Il est en médecine des caïmans différons , autant qu'il
est de causes variées qui les réclament ^ l'on u est point
arrêté encore sur la spécialité des médicamens , et cepen-*
dant, quoique ce serait contre ce principe fortifié tous les
jours par de nouvelles preuves que les mêmes matériaux
immédiats se rencontrent dans les seules mêmes familles ,
sans qu'il se soit présenté jusqu'à présent d'exeption abso-
lue , il m'a semblé intéressant d'entreprendre quelques
essais sur la thridace, au moment ou l'on s'occupe à vérifier
par de ^ombreuses applications, le mérite réel de cet agent
thérapeutique pour répondre à cette question : Doit-elle
ses propriétés à la morphine ? lyies premières opérations
m'ont conduit à reconnaître dans la thridace un acide
libre et à distinguer sa nature ; elles m'ont aussi démon-
tré l'existence d'un principe sucré et d'une matière amère
précipitable par la noix de galle; mais sans m'arrêter à
DE LA. SOCIETE DE PHARMACIE, 49I
des détàiÎ9 que je pourrais rapporter dans une analyse
complète, si personne ne me précède dans ce travail, je
n'entretiendrai ja Société que des faits relatifs à la question
proposée.
J'ai pris 3o r. Je thridace dont la couleur était pareille à
celle de l'extrait de chiendent préparé à la vapeur; son
odeur particulière était un peu vireuse 5 sa saveur douce
et sucrée d'al>ord , était remarquablement amèrè elisuite.
# T«i traité -cet extrait par de Talcohol k frdd, puis à
chauf], jusqu'à ce qu'il n'abandonnât plus rien aii dissol-
vant : il m'est resté 7 ^^So d'une matière extracfiforme re-
tenant avec force de l'eau qu'elle défendait contre l'action
de l'alcohol, et avide de s'en saturer à l'air libre, malgré
l'absence des sels déliquesçens. J'ai réuni les liqueuré
alcoholiques qui, filtrées et évaporées an bain de vapeiir;
Wont donné 22 S»" ,5o d'un autre extrait dépositaire de toutes
les propriétés de la thridace , c'est-à-dire, manifestement
' acide comme elle , et comme elle sucré et amer : ces pro^
priélés manquaient d'ailleurs à la matière indissoute par
Falcohol (i).
Cet extrait alcoholique a été pris par de l'eau distillée ^
dont il augmentait faiblement la densité , eu égard à la
proportion dissoute; j'ai traité le solutuD) filtré par un
grand excès de magnésie pure calcinée. J'ai répété plu-
sieurs fois celte opération sur la. même liqueur , et la ma-
gnésie qui en provenait fut soumise plusieurs fois aussi à
l'action dol'alcohol pur bouillant. L'alcohol évaporé, j'ai;
versé une goutte d'acide nitrique sur un cercle blanc qui
formait tout le résidu au fond d'une capsule de porcelaine,
et ce cercle*^ a disparu sans changer de couleur, répondant
ainsi négativement à l'objet essentiel de mes recherches.
Il me restait encore, pour lever tous les doutes, à tenter
(1) C'est dans cette inaticre , sur laquelle Talcoliol n'agit plus, que se
remarque la propriété de précipiter abondamment les sels de fer en gris.
40^ BXrLLSTIN DES TRAVAUX
)*aoCtQQ deirammoniaqne sur lar licpeor d^ traitée* par ib
liiagnési^; mais je n^obtîtis, au bout de deux jours, xjawx
^,rès-faible précipité , pouvant à peine éire récuérlli , ijui
ee dissolvait sans altération dans l'acide nitrique, d'où
l'ammoniaque le séparait de nouveau 'après le inème
., Il résulte donc de ce que j'ai dit ,. que l'extrait appelé
tbridyene doit point ses propriétés à la morphine , qui ne
a ytroiiyepas, ^t qu^ cette circonstance confirme le princifft
que j'ai rappelé sur les rapports qui existent entré lès ca-^
r^Ctères botaniques et les produits immédiats des régétaux,
principe qui doit tant de lumières aux belles analyses dé
1)1M. Pelletier et Caventou* On pourrait en outre inférer
fie la nature des parties de cet extrait qui sont susceptibles
de se dissoudre dans l'alcohol, qu'il serait possible àe le
jrendre plus actif dans la proportion d'an à trois, en le dé-
barrassant dea substances qui ne peuvent plus s*; dis^
aoudre.
•w^»*%*w»i» mtmmt^m0tt»mv^m »»»^%»»<»»>»%if^ %»»Mt»%*<»»w%»»%ni%i»%»»» »»»»» • wttw»^t^^^w^w^uv*'V9f^%f-
NOTE SUR L'EXTRACTIOK DE 4LA STRYCHNINE ^ *
» ■ « .
Par M> Co&RioL, pharmacien à Clichy.
Lorsqu'un produit d'abord obtenu pîir voie. d'analyse
finit par être objet de fabrique, ce qui arrive souvent par
suite de son application à la médecine , ou de son emploi
dans les arts , il devient nécessaire de modifier les
méthodes à l'aide des quelles on peut se le procurer. Les
procédés analytiques cessent d'être applicables Lorsqu'on
agit sur des masses , et les méthodes les plus parfaites de-
viennent eu grand presque impraticables. Quel est celui q|ii,
se livrant k la fabrication du sulfate de quinine , deTiode ,
des chromâtes , etc. , pourrait soutenir la concurrence en
employant encore les procédés décrits par les auteurs de ces
i
DE LA SeCIETé DB PHABAIGIE. 4^
^«coiiTertes'? mais comme lo mérite de pevfectionnemekit
n^approcbe pas de celui de Viiiyeiition , on se conientè de
Tavanlage pécuniaire qu^on en retire, et Ton conserve là
pfirt-soi les procédés qu^ôn perfectionne. La pttblicatioti'db
ces procédés de fabrique offre donc une_sorte d^întéfét ',*'él
la société a montré qu'elle les appréciait par les eticotirii^
gemens qu^ellë a donnés en plusieurs circonstances â des
comuiunicatidDs de cette, naiure. J^ose espérer qu^elIe
daignera accueillir les notes de ce genre que itia positiôh
me permettra quelquefois de liii soumettre. Celle que je
lui présente en ce moment a pour objet Tobtenlion de la
strychnine.
La strychnine, second alcali végétal découvert par MM*
Pelletier et Caventou , se rencontre dans la tioix vomiquè^
la fève de St. Ignace , le bois de couleuvre, Tupas tieuté.
En fabrique, on ne peut avec avantage l'extraire iqiié de
la noix vomique ; le prix élevé ou la rareté des aatl^és
substances ne permettent pas de les employer. Le procéSé
publié par MM; Pelletier et Caventou est difficile et sur-
tout dispendieux^ il exige des masses considérables d^l-
cohol. Celui présenté par M. Henry, et qui C(>àsSstË^(£rdi€
dit en pieu dé mots) à projeter de la fchaux vive eri pôtidre
dans la décoction de noix vomiic|uè , rapprochée èii con-
sistance de sirop et à traiter le'kiagma géÛtinetlx par'rki*
^ohol ^ ne ni'a pas présenté uû avantage irès-maf'quanif ;
- car, pouf épuiser le précipité calcaire, il faut pfèsqiie* au-
tant d'alcohol que pour obtenir l'extrait àlcohbfiqtké delà
noix vomique , à quantité égale de nlatière première; et la
méthode suivante me paraît préférable., ' ; •\*'
Elle est fondée sur la possibilité d'pWnir de la ùôif tô-
mitjnelaébmbînaison de strychnine et d'adde igasurique,
qu4 se trouVe dans cetlè semence à l'aidé de l*eau et de l'âléô-
hol.En effet, je me suis assuré que l'eau froide nliséett'é'ôïl-
tact avec la noix vomique dissolvait l'jgasuratedQâtt^éhnitie
et n^enlevait avec , que peu de gotuime et de toatîèrfe ct)hi-
4i94 BUI.LBTIW DES thavavx
.|*4XM.ç 9 ea évapocaBt les macerata & consistance Ae sirop et
«j, versant, alors 4e Talcohol on précipite la gomme, Figà-
.^urate de strychnine reste en dissolution avec la mlatière
. ao]oranie, par évaporation de lalcohol, et repos long-temps
jprolopgé.L'igasarate de strychnine cristallise en aiguilles et
_peut être purifié par de nouvelles cristallisations : la trop
pet^e quantité de ce sel obtenu me prive de m*étendre
.davantage; je donnerai de plus grands détails- sur son ex*
traction et sur ses propriétés physiques dans une seconde
note , celle-ci ayant pour but le procédé à Taide duquel
je prépare la strychnine.
U consiste à traiter la noix voroique grossièrement par
Veau froide; il est bon de réitérer plusieurs fois l'action de
Teau^ en grand, en agissant par exemple sur aS ou
5o kilo. Je fais trois traitemens qui durent chacun huit
.j[our&9 il suffit de remuer de temps en temps les matières
.avec une spatule ou pelle en boi^. Les liqueurs aqueuses
sont ensuite évaporées avec précaution, mais cependant
Jt feu nu- jusqu à consistance de sirop, une grande masse
4e.,liqMur se r.é^uit ainsi à un petit volume. Cest a^rs
«qxie jiipr/çcipite la.gQmme à laide de Talcohol. Le dép6t
.|[ouime,u.^ laré sur une toile avec de Talcohol est soumis
. 4 1«^ pressiÇ;, elles teintures alcoholiques évaporées aubéftn-
marie k cpnsistance d'extrait. Cet extrait, presque entière^
ment composé d'igasurate de strychnine est dissous dans
Jl'eau. froide \ il se sépare une certaine quantité de matière
.gi^assè, qui probablepient avait été enlevée parTeanà la
noix, voinjque % par Tintermède de la matière gommeuse.
La quantité d'eau À employer peut varier : il en faut d'au-
tant mpins qu elle est plus froide \ il y en a assez lorsque
jde nouvelle ne trouble plus la liqueur. On élève alors un
peu la teppérature et on y verse un lait de chaux, de
^maiiji.ère à décomposer tout l'igasurate de strychnine et à
.laisser un petit e^ccèsde matière calcaire. Le précipité égout-
té I soumis à la presse et desséché ^ est ensuite traité pajr
DE hK SOClrETE DE PHARAi^jCIç; J^iq5
rak^hôl bouillant et trèa-fort, qui dissaot Uaitjckr
nine» qu^oii obtient par Févaporation au bain«^niari^;4e
Talcohol qui la dissolvait. . ,. .
En cet état, elle retient encore un peu de matière colo-
rante et delà bruciue qui racpompagoe. spécialement dan^
la noix vomique, suivant les dernières recherches de MM.
Pelletier et Caventou, Pour Toblerrir pure,, il suffit de lu
mettre macérer quelque temps daus Talcohol faible ,. qyà
dissout la brucine et la matière colorante; enfiti pour^Fa-
voir cristallisée , si Ton y tient , il faut la redissoudre àan&
Talcohol bouillant et abandonner la dissolution à une éva-
poration spontanée : on perd ainsi Falcohol. La strychui^f
csi non-seulement plus belle , mais a. dansle commerciç
•^' .' ,^ ' -II. .t. «4 ■'
une plus haute valeur. /
\|e me suis livré aussi avec quelque succès à lapurifi-
cation de la brucine, restée dans les eaux ^e lavage ^Icp^ç^-
lique de strychnine^ on Fobtenait après avoir chassé.Fal^o-
hp\y eïi la combinant avec un acide , décolorant ïa liqueur
parle charbon animal, et précipitant labj^ucinepàif un alcali^
IVtais ce procédé offre de grandes difficultés, et l'on obtienj^
peu ^de brucine en le suivant à la lettre : il['o$e assurer
qii'on.ne p^ut avoir de résultât un peu ayaiiiageux, si l'on
he'parvient à purger par cristallisation là combinaison de
la brucine ^Vec l'acide employç. J'évite Facide nitrique
parce qu'en concentrant les liqueurs, .cet acide réagfit saji
est en exès sur la brucine et^ la côldre hû rô'uce: s'il n'est
pas en excès le sel ne cristallise pas. Du reste , il est fo^t
difficile de faire cristalliser les sels colorés de brucine , et
presqu'autant de les décolorer par le charbon animal ,
lorsque, comme an le fait toujours, on combine la brucine
brute aux acides , à. l'aide de la chaleur; mais le procédé
suivant m'a bien réussi. Je ramène la liqueur4 consistance
de sirop par Févaporation de Falcohol , et alors j!y i\|aate i
frpid, de l'acide sulfurique- étendu; d'eau , demanièteà
dépasser de très - peu le point de saturation ; au bout de
Wtfp'UiC une H
!:> JOT**!;»!?}^ ; les erzsUkxtx. 3011c ifar^ esprfmés tîjLliLiueiit
ék^rnii-^^nt i^inn ^esn ImnTiLsais^ les passnr :iix rhan'fciin aoi-
^Uvît )Mr9 fsa fép:»vy*r la Bincfne -par r^nnmxnîsKjiiE : ofate-
«Oie ysir ^«iiicy^ii riLe e^ 23s<?z biaoc&e.
Le trmr & ftiam cnoâ^ite fLiac ici à &îre le solâne de
hratiwt ik (z^îd ; il parait qa'^n «ilaBoiYaiit ti
^Mauii &a^ Tean icîdal^r ^^ coateacie
|4tis muoe av^c la HLsrfêre colkiranse âmpesie qui F.
tetof^^a^ saiôa r|«e la force de erfscalllsadan on Taffinàé
lin e&arixMft ammal pc«xr les matières colacaBtes 2 Lean-
ttmp de peine i Tazuere. Ea faisant le sol^ueâfiroid Fa-
ftiott n'a pas lies.
La Iraeioe <J[>ccnne de la noîx Tcmî>^me m*a psra dîf-
lerer en ^{a^Iqœs points de celle retirée dîreuciaet de la
(aos^ ansrtsstnre» Ces dldereitces se sont Banifèstées sur-
foot^ans la eoropa raison de qoelques-ims 3e leicrs seis;
fe^teraU'il dans la Lracine un pea de stijduiine qid for-
merait des sels triples , on bien la bmcine de la noix to-
mif^e n*est-eiie pas absdnment identîqoe arec c^e de
la faojse angnstnre? Je m'occope de résoudre cette ques-
tion et me propose d*en faire Folijet d'une note sohse-
qnente.
PABI8. -•» IM PRMERf E DE F AIN, RUE RACINE, N^ 4,
njkci DB t'ooiox. .
1
1»
JOURNAL
DE PHARMAOIE
ET-
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
' *. ' * '
■
N^ XI. ^— II^ wdfn/i^i?. — Novembre îS^S.
EXPÉRIENCES ;
Sur le saison ; et de t action que quelques sels neutres exer^
cent sur la solution de cette matière ;
Par M. Vauqueliw.
Communiquées à FAcadëmie royale de médecine, section de pharmacie.
Chargé par son excellence le nuDistre de la marine
dV'xatniheï* quatre sortes de savon» qae Ton ^rétencÊiit:
pouvoii* se dissoudre daos Teau de mer, et servir au
savonnage du linge , je vais avoir l'honneur de commu-
niquer k l'Académie les' observations que j'ai faites à ce
sujet, etlesconséquences que j'ai cru pouvoir eH déduire.
Première espèce. — S ai/on d^huile de coco.
Ce savon est blanc , opaifue et dur. Il perd . ^5 pour
cent par la dessiccation. Traité par Talcohoî , il laisse la
pour cent de résidu^ insoluble dans eo fluide , et qui est
composé de sulfate , de rauriate et d« dàrbonate de soude ,.
et d'un peu de savon calea^ii^e.
Cent parties de ce même savon brûlées , et leur résidu
saturé par l'acide «ulfuriquc , ont donmé vingt-huit p^r-^
XP. Année. — Nos^embre iSaS. 33
49^ JOURNAL
tics de sulfate de soude , qui représenl&nt environ douze .
' de soudii caustique'. Mais cette quantité doit être vm pen
plus faible , parce que les sels neutres à base de soude »
que cSbbtiênt le savon ef que nous avons indiqués plus
baut, se trouvent ici réunis à la soude caustique*
Dfii]Xi£MB ESPÈCE. — Sai^o/i ithuile depahne.
' , Ç^ s|ivon , blanc grisâtre â lextérieur, jaune en dedana,
csl dur, surtout à sa surface. Il a perdu i6 pour cent par
/ la dessiccation. L^alcali qu^ll. a. fourni par la combustion,
satiété p(|rJ7rcide sulfnrique, a donné, pour cent, vingt-»
quatre parties de sulfate de soude, lesquelles contien-
nent 10,5 de soude caustique.
Dissout dans Falttohol , ce savon n*a laissé que très-
peu de résidu., ce qui prouve que Talcali dont on s'est
servi pour le fabriquer avait été mieux épuré que celui
de Fespèce précédente.
Troisième espèce. — Saison dliuilc de palme et di9 coca
mélés^
Cent parties de ce savon on^ fourni ai de résidu al-
calin (sous-oarbonate de soude) ,. qui , s'il ét^itpur, équi-^
vaudraienr à 1:2,48 de soude caustique \ uuti$ il, contenait
du sulfate et du muriate de soude.
Cès:.quatre savons sont en général de bonne qualité^
se dissolvant très-bien dans Teau pure et dans Falcohol.
Ils peuvent servir à tous les usages auxquels est em-^
ployé le* bon savon de Marseille; ils m'ont paru cepen- i
dont un peu plus alcalins que ce dernier^ ce qui peut
dépendre de ce que les espèces de corps gras dont ils
sont formés, ne neutralisent pas la propt*iéjté; alcaline au
mèîne degré que Fliuile d'olives.
Je n'ai trouvé que huit parties de soude dans cent partie^
de savon blanc de Marseille , et neuf dans le savon marbré
du mâme^pays!; il est vrai que ces savons contenaient 20 k
DE PHARMACIE. 499
!i3.d^caa pout cent^ Dans ces savons desséchés ^ il y auran
donc un cinquième d'alcali de plusv enviroi^ lo pour cent;:
QuÀTatEKE ESPÈCE. — * iSaKon d huile de palme colore et
aromatise*.
, Ce savpii contQiiait à peu près la même, quantité d eau
que le précédent \ SI a fourni lo pour cent de soude , qui*
contenait un peu de sel marin. II se dissolut très-bien dans
Teau chaude et dans Talcohol. • i
Expériences tendantes à rendre Tèau de la mèr propre au
sai^onnage.
Il était naturel de penser que Ton pourrait, ainsi que
cela se fait pour les eaux dures ordinaires , rendre Teau
de mer propre au savonnage^ en y dissolvant une quantité
de savon suffisante pour décomposer les sel terreux , et en
séparant le coagulum qui seTorme dans ce cas«
En conséquence , j'ai essayé ce moyen , en mettant d'a-
bord cinq grammes de savon dans un litre d'eau de mer ;
mais le liquide séparé du coagulum précipitant encore ^
j'àî porté successivement la quantité de savon jusqu'à qua-
rante grammes , et , éhose remarquable , Peau séparée dû
coagulum troublai encore la solution de savon , à la vérité
moins abondaniment qu*au commencement* Cependaiit la
quantité de savon employée dans cette expérience me jSa-
rffissant plus (j[ue suffisante pour précipiter les sels calcai-
res et magnésiens contenus dans l'eau de mer, j'ai com-
mencé à soupçonner que dans cette eau il y a quelqxie
autre cause indépendante des sels terreux qui produit la'
pi^cipitation du savon.
Pour m'en assurer, j'ai préparé moi-même du sel ma-
rin avec du sous-carbonate de soude très-pur, et dfe Fa-
cîde muriatique également pur ^ j'ai fait évaporer la dis-
afkition , et j'ai calciné le résidu dans un creiiset de pla-
tine. Après l'avoir dissout dans vingt parties d'eau distillée,
$
5oa jounifAL
j'y. «i aria de la dissolnCion de êaron , €Fi it s'est 4t>rmé {tu
cdagulfiai trè8-abon4aiU»
Aiosi , cette expérience prouve que le sayon ae peut
servir à rendre l'eau de mer propre au savonnage, et que,
quand même elle eût eu le succès que j'espéraîs , la quan-
^té qu'il en aurait fallu n'aurait pas permis de l'employer
avec économie.
Je fis encore une antre expérience , quoique persuadé,
d'après le résultat de;, la précédente , qn'elle ne réussirait
pas. Je mis dans un de.mi*litre d'^u de mer 8 grammes et
demi de sous-carbonate de potasse dissout dans dix parties
d'eau distillée : l'eau ne fut presque pas précipitée^ et le
SATOn s'y coagulait abondamment.
Cet effet , que je présumais être produit par la magnésie
et une partie de la cbaux restée dans la liqueur à Tétat de
éarbonate , me détermina à dire bouillir le mélange pen-
dant quelque temps. Il se forma en effet un précipité blanc
jaunâtre et comme gélatineux , qui , recueilli et lavé sur
tin fihre , me présenta toutes les propriétés de l'hydrate de
magnésie. Il ne contenait pas un atome d'acide earboni*
que , chose fort singulière dont j'ignore absolumesl la
cause. • < '
Si les Anglais possèdent , ainsi qu'on l'annonce^ un sa-
von propre à savonner dans l'eau dé mer, ce n'est assuré-
ment pas un savon semblable à ceux quQ nous connais-
sons.
J'ai ouï-dire qu'ils se servent avec quelque succès, pour
laver le linge des matelots dans Teau de raerj d'une pou-
dre végétale très-mucilagineuse, qui fait mousser l'eaû
comme le fait le savon. J'ignore quel est ce végétal -, mais
je pense qu il ne serait pas difficile d'e.u irou;ver dans noK^
pays qt^î jouiraient des mêmes propriétés. .
DE PHiWRMACIE. 5oi
lExpériemes faites dans T intention de sai^oir comment le
muriate de soude agit sur la solution de savon.
Cioq gramnies de savoii o&l été dîâsous dans enriM>n ua
demi-Htre d'eau distillée , et la solution fillrëe a été mêlée
avec une dissolution de murialè de soude trè&«pur, faite
avec vingl^cinq parties d'eau distillée. Il y a eu sur-lé^*
champ eoagubtioH et séparation» d'tttte.matière YÎsqueuse
qui a , rendu le méla«|;e épais • comme une forte disso^
lution de graine de lin. Mais quand la quantité de sel
, maria est suffisante, le savon est enftéreinent décom-
posé^ le coagulum, prom^ptemeot séparé, est gras, insolu-
ble dans Feati^; et quand on le fait ohauâer, il se fond
el vient nager, sous forme d'huile, à la surface de Feau ,
alors très-fluide et transparais. Ce coagulum se fige et
cristallise p^ le refroidissemeni; Feau » acquis, dans cette
opération , une alcalinité très-marquée, et si Fou fait éva*
porer à siccité, Ton trouve que le sel marin est mêlé de
carbonate de soude \ car il produit une effervescence a? ec
les acides étendus.
Lé sel marin n'est pas le seul qui puisse coaguler la so-
lution de savoir ^ plusitmrs autres jouissent aussi de celte
faci»lté. Une dissolution de sulfate de soude rend à l'in-
stant la seltuion épaisse-, comme un fort ouieilage ou
côfltmedelaglained'csuf. Kiilisaq boni d'un certain temps
lie saven se sépare et vient nager, sous forme de grumeaux ,
à la surface du liquide, qui. a alors perdu sa viscosité.
■ La solttlioii de muriate d'ammoniaque produit le même
effet sur la solution du savon ; ce qu'il y a de remarqua-
ble , c'est que dans tous ces cas il ne reste pas un atome
de savon en dissolution. La solution de potasse caustique
a aussi une action sur le savon. Elle rend sa dissolution
épaisse comme du blanc d'œuf , et qui peut à peine couler ^
mais à on l'étend d'eau , elle repi^nd sa ffnidité, et le sa-
von se redissom.
I
Soi JOURNAL
L'on savau depuis long- temps qu^uiie dissolu tioB de 8»«>
von très-ëtendue d^èau se troublait et disposait à la longue
une substance blanche y paraissant brîHante et soyeuse
quand on Tagîtait ^ mais on ne connaissait bien ni la na-
ture* de cette substance, ni la èause qui la pi^duîsait,
M. Chevreul nous a appris Tune et Tautre : cet effet pro-^
vient de Faction de l'eau sur une partie de Talcali du savon
qui se. transformey dans ce cas, en bimargarate. L'on sait
Hussi que les savoimiers sont souvent obliges d'ajouter à
leur cuite une^ certaine quantité de sel marin pour faire
séparer le savoù de la masse énorme d'eau dans laquelle il
est dissont; mais je ne sais pas si cet effet a été expliqué
ju.ic|u'ici d'une manière satisfaisante* Il me semble que lea
chimistes l'avaient regardé comme une simple séparation
du savon d'avec^ Teau, dont le sel marin occupait toute
Taction. Cependant la nécessî^ ou sont les savonniers de
refoudre leur savon coagulé avec une lessive alcaline
forte , pour qu'il puisse ensuite se dissoudre dans l'eau ,
parait annoncer que cette opération a encore un autre ré-
sultat.
Si Ton mêle en effet une dissolution saturée de sel ma.«
vin à une dissolution de savon , celui«-ci est sur4c-cliamp
entièrc^ment. séparé; il n'en reste pas un atome d^ns le li^
quide« Peut*on attribuer cet effet à l'affinité dct sel pour
i'eau? Non sans doute , puisqu'il est déjà dissout, et qd'il
a lieu également lors même que le sel est divisé dans vingt
parties d'eau. Mais si l'on examine le liquide diiquel le sa-«
von a été séparé au moyen du sel , l'on trouvera qu'il est
devenu trés^sensihlement alcalin ; et si , d'un autre côté.
Ton veut redissoudre le savon dans l'eau douée , l'on, n'y
fiiourra parvenir; si enfin l'on emploie la chaleui^, la ma-
tière se fond , vient nager sur l'eau comme une buile, et
se fige par le refroidissement.
Ces expériences, prouvent évidemment, suivant moi ,
que le sel marin n'a p»s pour action seulement de séparer
D£ PHAHmAClE. 5o3
le »avoh d'avec l'eau, mais bien de le décoiD poser eu & em-
parant d'une partie de son-alcalî. , .
. L'on né peut pas dire non plus que c'est l'eau dans la-o
quelle le sel est dissout qui produit l'efTel dp.nt il est ques^
tiou, puisque plus la dissolution est 4^ncentrée , ot plus cet
effet c^t rapide et complet. D*ailleurs le sel , dissous dans
vin^t fois son poids d'eau , donne les mêmes résultats ^
seulement il faut une plus, grande masse de dissolution j
taudis que la même quantité d eau pure^ no détermine au-
cun changement daus la solution de savon. >
Expériences pour connaître fa naturti des précipités qui se
forment dans F eau de mer par T addition du saison.
i\ Un litre d'eau de mer, décomposé par ^o grammes
de savoA, a. donu^ un précipité pesant 35 grammes 7^
après avoir été desséché à l'air;
a"*,. 5 grammes de ce précipité desséchés dans une cap*
suie y à une chaleur douce 9 jusqu'à ce qu'il fût fondu , et
ne perdit plus de son poids ^ avaient diminué d'un
gramme ~ ou 3a pour cent ; v
3^. 5 autres grammes.de ce précipité, pulvérisé etdes*
s^hé au soleil , ont perdu i gramme ;^. Ain^i , ces sa-
vons, quQi<{ue paraissant secs» contenaient 3o à 3a pour
cent d'humi4ité.)
4''. 5 autres gramme^ du même précipité , soumis à l'é-^
bgllitioui^vec de l'eau distillée, se sont ramollis comme une
pâte qui est venue, occuper la surface de l'eau , en prenaui
une demi-transparence. Il a durci par le refroidissement*
L'eau qui avait servi à laii^er cette matière troublait en*
core la solution de savon.
Enfin 5 autres grammes de ce précipité , chauffés danss
un creuset, se sot^t fondu3 Qu un liquide brun épais, ont.
ensuite exhalé une grande quantité de fumée blanche qui
avait l'odeur de. graisse brûlée ; enfin la matière est de**^
venue plus liquide | et n était presque plus colorée^
5o4 /oumiiAL
Cependant elle oonteaait encace on peo. ée diaibon.
Le lavage de ce charbon était aensiblement al«3alm , et fan
aait eienrescence avec Facide oxalique qoi y forma im
précipité.
Le résidu lavé et téclié , comme il vient d'être dit, ne
pesait plus que 3g centignunmes^ ce qoi fait^ â très-pea
près , 8 pour cent du précipté emplwfé.
Traité par Tacide sulfurique, ce précipité a pradoil
une effervescence y mais ne s^est pas dissont en entier/ •
cause de la chaux qui a formé du sulfate de cette hasid]
mais il y avait aussi de la magnésie , car la liqueur suriu-
geante avait une saveur très-amère.
a gram. ^ du même savon magnésio-calcaire, bien lavé
et sédié j ont laissé après la combustion un résidu blanc
grisâtre , pesant 3 décigrammes ou la neuvième partie da
savon employé , qui s'est dissout avec effervescence dans
Tacide muriatique. La dissolution «vaporée à siccité, et le
résidu repris par Teau , a, été précipité par loxalate d'am-
moniaque ; il a fourni fj centigrammes d'oi^Ute de cbaox
sec , qui représentent lo centigrammes j de chaux.
Dans la liqueur ainsi précipitée , on a mis do la solution
de potasse caustique en excès, et l'on a fait bouillir jos^
qu'à ce qu'il ne se dégageât plus d'ammoniaque ; le préci-
pité recueilli sur un filtre, lavé et séché, pesait i6 cen-
tigrammes : c'était de la magnésie colorée légèrement par
de Toxido de fer. C^te magnésie s'est dissoute , sans ef-
fervescence , dans Tacide sulfurique. Le sulfate de nia->
gnésie sec qu'elle a fourni pesait 4i centigranimes.
Ainsi , lo centigrammes |- de diaux et i6 oentigrammes
de magnésie, ensemble a6 centigrammes, ont suffi poiir
précipiter 3, 44 gi^amme^ d'acide margariqué et oléique ,
ce qui est dans le rapport de i â 9 , ou 9, 63, â 90, 37*
Mai.s il y a , daua ces précipités calcaires magnésiens, une
cericiine quantité de bimargarate de soude produit par le
sel maria contenu dans l'eaii de la mer 4 ce qiii est prouvé
DE 9IIÀBMACIE. 5o5
par. la pn^eiice du ipflirbpnai^ de ^pde dstçs W H^à^
des prëoîpîtés calcinés.
11 réfiultç de cje . travail quç le ^el KQaria^^çfW
pose le savon et le convertit eh bimargarate , compiç li>
iiiit TeaiT, mais avec tsette diâereaee que son eâet est'
iofitfintanée , tandis que celui de Fefni est lept. C0 rc-^
9uUat nous confirme la niéeessité où sont le$ sfivottui^V&i
d'ajouter du sel marin a leur cuite pour sépare;^ 1q ^9^
Ton d^avëc l'eau, ainsi que. cette auli^ ùéc^ssUé de re^
fondre le savon dans une le«sive atcfi.ljiie forte , pour
qu îl redevièune soluble dans l'eau* Mdis quoiqu'il soit
évident que c'est en eolevant au sayon une partie d^ VaU
C2^1i que le sel marin rend cette m9tière insoluble» ii
nous, reste encore à.eenualtre la manière dont cette ac*-
tiop s^opère. Si dans ce cas l'alcali s'unit au murjate dé
SjOudey cette union paraît très -faible, puisque l'acide
carbonique de l'air suffirait pour la rompre.
NOTE
Sur le meilleur moyen d'extraire la Picrotoxine des Coqofis
du Levant (Menispermum Cpcculus);
Par M. BoDLLAY.
La marcbe à suivre dans le^ aualyses végétales est fou^
dée sur des règles générales^ mais on s'en écarte sans ce^fç»
et surtout lorsqu'on eotrevoit des corp$ dont l'e&i^tence
n'avait pas été prévue. Aussi lorsqu'on découvre de uqu-^
, veaux principes dans les corps organisés , est-ce presque
que toujours à l'aide de tàtoqneinens et eu suivant une <
voie détournée qu'on parvient à les isoler. Ou sait déjà^
qu'ils existent , on connaît déjà leurs principales proprié-
tés , fleurs caractères essentiels avant d'avoir pu adopter un
procédié favorable à leur extraction , une méthode ^^(^ pour'
566 /ouRiiÀL
les extrkire fiicileoKDt et avec avantage : cela «e eonçoh^
puisquWtre la connaissance d^un nonvean principe , il faiH
encore bien connaître ceux auxquels il est associé daas le
végétal.
Le peu d*usage qu'on a fait Jusqu^ici du pHneipe amer
atcàlin de la coque du Levant , it cause de ses qualités csseih
tiellement vénéneuses y m'avait fait négliger la puMicalion
du moyen que j'ai adopté pour obtenir cet alcali eu plus
grande quantité et pour en dépouiller entièrement lamande
qui le contient ; mais comme depuis quelque temps cette
substance estt demandée dans le commerce , il devient uûie
d'indiquer comment on peut la préparer.
' La difficulté d'extraire la picrotoxine résulte plus parti-
culièrement de la présence d'une grande proportion d'Iwiiie
concrète qui l'accompagne dans la semence où elle réside.
C'est afià de laisser , autant que possible , cette matière à
l'écart que j'opère de la manière suivante.
Après avoir mondé de leurs coques les amandes du me-
nîspermum coceulus , j'en fais l'extrait aqueux à l'aide de
plusieurs décoctions j en ménageant beaucoup la chalear
pendant leur évaporation.
L'extrait aqueux est ensuite épuisé k cbaud « par de Tal'
cobol à 38 degrés. La solution alcoholique filtrée est aban-
donnée pendant plusieurs jours dans un lieu frais pour se
dépouiller d'une grande partie de Thuile concrète enlevée
à l'extrait (i) , qui se condense sur les parois du vase sous
forme de globules blancs , opaques et comme cristallisés)
on filtre de nouveau la liqueur alcoholique et on Tévapope»
en vaisseaux clos , jusqu'à siccité.
* (i) En employant la simple macëratîon dans l'eau pour faire rextrait
aqueux , on j introduirait beaucoup moins de graisse vëgëtale ; n^^
alors on n'epaiserait que très^diflicilement Famande de tout le prtpcip*
«mer qu'elle contient. La première liqueur serait trcs-cbarge'e de WS'
iiispermate acide; mais à mesure que Pexcés d'acide vient à dispar^r/rtf i
le principe «mer alccdin dcVieut m^oias atta({aable par Teetf froide.
T)E pnkKw.pLCiz. 5o7
• Le résidu de cette ëvaporalion oSrenné mMiire extrâC'^
ttve grenue , très*Rcide, très-amère , soloèle en partie dan^
Teau , composée de mémspermate acide de pîcrotoyîne ;
de partie colorante, et encore d^une certaine proportion de
matière huileuse. On la délaie cbns un peu d'eau , on y
ajoute un sixième de son poids de magnéisie eaicihée qni
forme ^ arec Tacide et la graissé végétale ^ des cemhiufii-^
sons insolubles , et on dessèche le tout à Tétuve.
,LiC mélange dessécheest ensuite traité à chaud par de Talco-
hol'k 3o deigréSy jusqu'à oe que ce véhicule Cesse de contracte)^
de ramertume.On ajoute aux solutions alcoholiques du chaN
bon anin^al qui les décolore presque entièrement y et^cm oh^
tient, par leur évaporatiou , la picroloxine très-pure , mais
irrégulièrement cristallisée. On la reprend alors par de Tal-
cohoV k ao degrés bouillant , on abandonne eett.e nouvelle
solution k une évaporation lente ou mèmie spontanée. A
mesure que Talcohôl s'échappe , la ptcrotoxine ^ presque
insoluble dans l'eau , se réunit en groupes composés de
cristaux prismatiques de la plus grande beauté.
ESSAI
D^ analyse cfiim/queihlaJleMr de tilleul ÇTiMtt europsea, L.),
et de celle de la belle^de-nuU , adressé à M. Pjlabghe ; ^>
Par losKPB Roux, pharmacien à Nimes.
Le célèbre M. Thenard nous ^ii, dans son Traité de
chimie élémentaire j trohième y oïnme ^ page 34^ , en par-
lan t des matières, colorantes : «Userait k désirer -qu'on
)i parvint à les isolef toutes; alors ou pourrait savoir quel
» est le -principe qui prédomine en elles , les soumettre k
» Tanalyse , et les étudier d'une manière spéciale, n
Cette idée m'a déterminé A analyser la fleur de tilleul ;
jl'ai peiibc qu'eu isolant la matière colorante rouge qui se
I
5q8 JOUAKAt
•développe dans «es loftisîm^aqiieiiéa» prolongées^ Je pou^
rais obtenir un résulta^qui s'u^îliaerait «nteiature. J'avoue
pourtant quQ , malgré tous me» e&jopts j je nai pu parTe«
nîr à la retirer pure, fai ora cependant- devoir, davs Ka^
lérèt de la science , faire conn^allre mes reckerckes, dam
l'espoir qu un autre plus habile que moi lea poussera à
leur perfection ^ en débarrassant cette matière du tannin ,
«et peut-être d'autres principes qu'elle reeàle.
. J'ai aussi fait quelques essais sur la fleur de la be)ie«de-
9uit , toujours dans rjut^ention d'isoler la matière ooIo«
rante rouge ; Jie les ai. délai Héa a la fin de mon aiénoifs
aur la fleur de liUeul.
m
J'ai traité une certaine quantité de fleturs de tilleul bi^
sèclies et débarrassées de toute$^ molécules terreuses y par
l'alcobol à 36 degrés. Après vingi-quaf^e heures de contact,
ce véhicule s'est chargé d'itûe matière colorante verie que
j'ai isolée p;ir le fiUre.» après avoir concentré la liqueur
jusqu'au deux tiers de son volume, et que j'ai reconnue,
d'après ses propriétés physiques et chimiques y pibilr ta
chlorophylle.
Le liquide filiré , de couleur jaunâtre , a été soumis a
Tévaporation au bajn -marie, al a donné pour résidu une
masse brune jaunâtre que j'ai débarrassée* d'un peu de
chlorophylle parle moyen de l'éther sulfurique, laissant
seulement ce véhicule peu de temps en contact ; soluble
dans l'eau , les alcali^ eaustiquej, légèrement soluble dans
les huiles axes ^ insoluble dan^ Thuile essentielle de tére-
bpuihine, peu soluble dan^ l'aleohol et l'éther. L'acide
liitrique la dissout sanis l'altère» > l'a^i^^ sulfurique la dis-
sout plus leniem.ent , et ae colore en nqir a^ bouli de qHcI-
4jues heur^ec^.
J'ai *oviuii> ensuite le tilleul légèrement exprimé a I ac-
ajou de j'pau diauUéç; à la tempéedtuj^e ordinaire , ^j[ue J «*
DE I^HAH WACIE. So^
Vins soin de changer toutes les douae heures. ViA réiiétê
ces laacémnoiift pendant qtiatre fois, et réiiiBi' toutes lé»
Kqueurs dans un nièine vff$e. Têi répété la même opéfa^^
titm avec Teau ehaude , en mettant <?hî(que fois ie tilleul à
la presse -, ces liqueurs oàt été co^mbinéen' avec- les précé^
dentés, et mise» à évaporer danatine capsule exposée sur ùtt
feu doux. Le produit de révaporaûon a été un entrait d'un
bran clair, d«quel j ai retiré , pir Talcohol, une matière
colorante jaune de même nature-de celle dont j'ai déjà fait
mention. La pat<tie eirtraciire sur laquelle Talcohol n avait
pas eu d'action , dîseoùte dans ream distillée , précipite ]eé
seis de cuivre , de fer, de mercure , savoir : ceuic -de cuivre
à l*état de deuto-sul^'^ite , ou couleur olive ; ceux de fer à
l'état 4e *proto-«uHate , ou gris noir*, cent de biercure k
Fécat de deutb^lorure , tm j(mne. Si on ajoute â cette
dB«8oiutioft extracttve de Taleohol concentré, avant de
faire agir lés-sels^méiailiques, elle m trouble sur-le-champ,
et se «épane en ;âô(»*oa« bUncbâtres qui viennent se pré^
seuter à la surface du liquide : ces fl:ocD4AS se .Colorent
bientôt lorsqli'ib 'sont ex;posés à Tair. C'est apparemment
«me subsunce gotbtneuse, mais retenant encore un peu-
detanniu.
Après avoir retiré de la fleur dé tilleul les principes que
j%i déjà'^ignalés^ je me suià occupé à faire bouillir le mare
dans 1 €^u diâtîlTée petidanC plusieurs heures. Le iiq)Afd<è'
s^est saturé bientôt d'une matièire ëolorante roûge', et est
devenu de plus en plus intense à me>sure qu'il est restée»
contact avec la fleur. J'ai décanté le décoctum et soumis
une seconde fois le marc au même traitement. Les li->
queurs, réoniesreft pfissées à trav<ers «n linge serre, ont
été canceftt^ées jusqu'aux deux tier» de leur volume. Tai
mis k liqueur restante drms un vase pour la séparer de
queli^À «mipHretés qu'elle» avak laissé déposefr 5 le liquide
décanté a été traité par r#lcolwj| à 4o degrés, qtii , par son
affinité i^(mri'^U', ts'^t «ombinfé avec elle, et a laissé pré-
5lO JOUAHAL
cipiter une mAUèrc colorante rouge assez abondante^ sons .
(orme flocoiiaease , tout en oon^ulant une substance gom- *
inc^a^e colorée par cette iséme matière* J'ai enlevé Talco-
hol i, d'une couleur jaunâtre , soroageant cetteoiatière, par
lemoyen de la pipette, je Fai lavée plu«ieura fois à 1 elber
et'à Talcobol pour la débarraâser d'une manière JAuue in-
ùmen^ent liée av^c elle ^ je Tai redisaoute dans Teau dis-'
tillée, et précipita de ttouyean par Talcohol ) et apfè$
avoir enlevé le liquide , je Tai liiissée sécher dans une»
çapsi^le de porcelaine à Tabri de t^ute* impureté* Cetter
matière, d'un rouge foncé; est iQodojne.<».légèfementast<
ti^ingente^ insolubUî dans rl'éthejf , ralcohol et les hujJesf
^iuble dans Tçau^ beaucoup- plus à chaud qu'i froid ^. lés.
^f^ides détruisent sa rcouleur^ les alcatiiqi.i^eilWt^i'eAt que.
t4'€|s-peu , 3liHoiit ràtnmoniacitte. Sa; dia^fiflutiton- dans V&itû
offre les mêmes phénonièuea que J'a matière exilaetive isuài^'
les sets .métalliques : propriété qu^àu ne peut Mtribuêri
qil'au ti9nnii9. C'est en vain que j'ai chcsrché à liidébaj>>
lasser de ce corps» > .
^ Il Kie\ restait une peiite quanrilé de matière fibreux».
qUwC^jlai inciuéiiée dans un creuset de platinQ ] le^ ;ceiid4^«f
ont été lessivées à Teau distillée froide et bonillaflte*, tles^
Uq^eurSy fiUréei èl riéûuibsyim'oolt'dofttîé^ prirrév^pç^a-
tiou, une masse satine à l'élatde sou»-séIy ^^nlt^'lsa^^daûri
t^é ^e- m'/i pas pecmia de recdnuaitre la nature* Cepeor
diMiy ai fuit agir divers réactifs qui m'ont. constaté la pté'f
%^ëe de quelques sels à base de.chaux et de:potassei . ' i '
Essai ^ur la matière colorante rouge 3^ la helle-de-nuit
»,, *. «>■«>.« .
Je cueilljs iHie certaine qnanûté de ces ^urs au iiio->
mjept o|i ellçs v^aient de s'épanouir, et les soumis ai ac-
tion de quelijues véhicules , tels que Teau , .l'alf^obpU ^^^^
ther sulfurique et Thuile essentielle de térébenthine. La«
premier se colora fort peu ep. rouge iip:pè# douze heures d^
comact j l'alcohol , au cQnU'ajlce, dépplorapréjque entier-ç-
DE PHilK MAGIE. 5lt
ment Ivs flears , et prit lui-ipème une ooulear cramoisie.
* Li'ether sulfuriq«e précipita cette matierecoloraute.com**;
binée avec Feau de végétation , et se colora en^aune -, il la
précipita aussi de sa dissolution alcpliolique ; Thuile esseit*
iîelle de térébenthine; donna iijeuau même pbénorqèiïe que
Tétlier , mais ne la précipita point de s^ dissolution alco-
holictue.
D'après le résultat de ces -expérienees^ je prus pouvoir
arriver au but que je m^étais proposé , en poussant toutes-
fois plus loin mon travail. Il s'agissait de mettre à profit 1^
procédé qui pouvait me donner la matière la pli^s pune.
Je ne balançai. pas à accorder la préférence à Péther. Ce
véhicule a un avantage sur les autres dans son emploi, *^
eu ce sen&qu'il précipite la matière colorante^:: (tout eu
la débarrassant d'une matière grasse colorante jaune , qui t|^
est cohérente à la première. •* > !
- Pour arriver à son isolement , j'ai mis en contact l'étbert
stilfùrique sur ces fleurs y et l'ai laissé agir jusqu'à ce que
toute la matière colorante rouge ait été déposée , ce qui a
eu lieu au bout de quelques hetjtres ; je l'ai lavée eostiiljÇ)
f^ltisieups fols avec le même liquide, pour la dégager. de las
âiatière grasse ' colorante j^aune très--ab6ndaintè)daiiàj^ette:
^ fleur. Jusque-là cette matière rouge était '^nccâre ÂKliétair
Hquide par l'eau de végétatioa<^qu'eUctete&ait.. Traitée»
par l'aldohol , la dissolution ai laissé dé|)D6ér^ par Taddition^
de Téther, la matière colorante, en < raison i de 4'affimiéi
de ces deux liquides (i). J'ai enlevé avec soin le liquide.,
surnageant le précipité avec la pipette , et l'ai iait sé^è^i
dans une capsule de verre à la chaleur du J)ain de sable.
'Cette matière d'un rouge cramoisi' attife Ji'humîdité* de
f air, elle est inodore, ayant peu de save^, soluble-dans
l'eau, l'alcohol: insoluble dans l'élher, l'huile essentielle
■ • r ■ ■ ■ - - - ■ .- ■ ■ -
(i) Voyez Mémoire de MM. Pelletier etCavetitou , sur rana1y«<3 tle Li
cochenille , Journal de Pharmacie-, torae lY, page 195.
1
5l2 JOURNA.L
de tër^beiithfne. Les acides régétanx avirei^t sa coulenr,
et sortant Facidé acétiqne ; les acides mi#éranx ; au con«^
traire , la détruisent et la font jaunir, principalement l'a-
cide sulfurrque. Le chlore la détruit spontanément; les alca-
lis caustiques jonent le même rôl^que les acides minéraux.
»^^>%»W^lW^WWr»»i<^WXl>»%K4i%%»»%%%%%
SUR QUELQUES FAITS
Belat^fs au degré Jtébullitîon de Téther;
Par M. J. bôsTôcit , ineikibré ^dè la Société loyale de
Londres.
Durant les mois de décembre et de janvier ^ je fis quel-
ques expériences sur Faction réciproque de lether et de
Teau , et j'étudiai principalement l'effet que produit sur
l!éthei^ Topération du laVcigCé Je- désirais surtout détermi-
ner avec précision lô degré d'ébuUitiou de lether avaât et
après l'opération du lavage , et voir comparativement ce
qu'il perd de sa gravité spécifique dans dette circdnstance.
En chauffant à la lampe à esf^pit-de-vih de l'éther d'une
gravité spécifique de 755® dans un n^atras qui contenait ua
tbermomÀtre^ je m'aperçus que les courans ascendana- et
descendans commesiçaient a devenir visibles dans le fluide
4. lo^o F^renheit (i);à ïio^il se formait quelques bullea
isolées»^ et à iia^Fébullitie» était complète. Toutefois il
«semblait difficile d'atteindre par ce procédé le but que je
i]Oj^*|iroposais ; puisqu'il . existe en ^néral une différence
de ao entre la formation. primitive d'une bulle isolée et la
produciion d^ ce qu'on peut appeler une ébullition com-
plète. D'ailleuxÉles vapeurs éthérées q^i s'élevaient tumid-
1 * > - ihi 4 .
(1) On sait que chaque degré de Tëchelle de Farenheit égale | de degré
de Ri^aumur ^ ainsi si le nombre de degrés de re'ôhelle de Farenheit au-
dessus 011 au-desQeus de zéro est multiplié par 4 1 ^t divise par 9» le
quotient sera le degré correspondant de Kéauinur.
DE PHAKMAÇIE. 5l3
tueusement ne permettaient pas toujours d'observer exac-
tement la hauteur d'un thermomètre délicat ; et souvent
rëbullition , après avoir atteint un certain degré, s'arrêtait
tout a coup , et ne recommençait que lorsque le thermo-
mètre s'étai^eut-être élevé de plus d'un degré. Néanmoins
je crus m^^rcevoir que l'élher d'une pesanteur spécifique
de ^55"" ne pouvait aller au delà de 1 12" , et qu'à ce degré
îl était toujours en pleine ébt^Uition.
Afin d'obvier à ces inconvénient ^ je ver^sai une certaine
quantité d'élher dans un large' tube à expérience, et je
plongeai ce tube dans une jarre d'eau tièSe dont j'élèvaî
graduellement la température en y ajoutant de l'eàu chaude
par portions. Je commençai à 1 10*, et fus très-sarpris de
voir que l'éther ne commença à bouillir que lorsque Teaù
fut arrivée à j5o**. Soupçonnant quelque particularité dans
le tube , j'en employai un second et un troisième , et j'obï-
tinsle même résultat. Mais^ en essayant un quatrième tube,
j'observai un courant de bulles très-fines qui partait d'un
point du verre , et en examinant celte partie du vase j'aper^-
çus un fragment d'une substance étrangère qui s'y lrouv?(ît
attaché. Cette circonstance me conduisit naturellement à
introduire un corps étranger dans l'éther , et j'y projetai
des copeaux i d'un crayon de cèdre qui se trouvaient par
hasard sur la table. Aussitôt le bois fut couvert de biuUes ,
et l'éther eatra bientôt en ébullition. Les bulles parais-^
saient , pour la plupart du nioins , partir de la surface du
Sois^ des fragmen^de tuyau de plume , ou des barbes de
plume , produisaient le mêlne effet.
Je fis l'expérience inverse. J'ajoutai dans la jarre de l'eau
froide par portioiis, afin de voir à quelle température l'éther
cesserait de bouillir , et je trouvai que le même éther qui
bouillait à peine à i5o° dans un tube propre , présentait,
lor^ de l'addition des copeaux de cèdre, une ébuUiiion sensi*
hle quoique légère à 1 02 V Lé premier copeau que j'introdui-
sis resta d'abord suspendu dans la partie supérieure dufluide,
XI*. Année, — Novembre 182 5. 34
*%
5l4 • JOUIS yAL
et se couvrit dVoe eoiiche de tiuUes très-^Çnes ; par degrés
cepcndanl il pàiUt s'imbiber ^cotnplétenu^ni de fluide^ pea
à pea il tomba aa fond , et rébulHlioii cessa presque en-
tièrement ; mais 9 par Taddilion d^on nouveau copeau , elle
recommença , et de cette manière j'aurais pc^fi continuer
i plaisir. Je projetai ensuite dans Tëther dVtnr^ substan-
ces. De pétifs fragmens de verre cassé abaissèrent consi*
dérafalement le degré d^ébuUition , mais ne Tamenèrent
cependant pas au même, point. Je projetai un petit uior-
cean de fil d'arcbal dans Téther à 1 45* ; aussitôt il se pro-
duisît uu dégagement abondant de gaz ou de vapeur , et
rébullitîon^ se continua i une température beaucoup plus
busse ; mais Teflet fut si rapide pt si ^violent , qu'il me fut
impossible d'observer précisément le nombre des degrés
;de dépression* J'obtins i peu près le même effet en jetant
dans Tétber 'de la limaille de euivrè et en 7 plongeant le
tbermomètre. Je mis dans Teau qbaude un tube ptopre
contenant de Vétber i aussitèt une multitude de courans
tumultueux traversa le fluide dans tous les sens , et Téva-
poration. devint si rapide^ qu'en plaçant le doigt à l'orifice
du ttd>e on ressentait un froid assez vif. . .
Quojqiip dans Li plupart des cas l'étber commençât i
bouillir dans Ic'lube propre a i5o* environ ^ quelquefois
cependant l'eau de la* jarre s'est élevée k une plus baute
teinpératur^^sans produire rébuUition* Une fois elle s'est
élevée a fjS^ sans produire plus -d'une .ou .deux bulles iso-
lées. Dans ce cas un fragment de v^re produisait une
ébullition abondante qui se continuait jusqu'<i ce que la
température du fluMe Cut ramenée à 1 25"^* On ^'apercevait
plus alors qa'uu petit nombre de bulles isoléesv Un copeau
de cèdre introduit dans le* fluide à ce moment y détermi-
nait une rapide ébuUitiotié Dans une expérieuce , leisitrois
corps sus -mentionnés , la limaille de cuivre , les fragmens
de verre et les copeaux de bois ftfrent ajoutés successive-
ment a la même j^orliun d'<:>ther, et cbacuo deux-paunt
à
PIS PBABiyiAciE. 5t5
jouir, de la propriété de rppcodùirp. rébuilition lorsqu'elle
av«4it céisé d'êtfe .'produite par' le ièorp's {Précédemment ero^
ployé. L'immecsioo du thermomètre. dans Téther détermi*
naît la formation fles boUes à une lempérature de plu-
sieurs degrés du-dessous dn point auquel Tébullîtion aui^it
eu lieu sans le thermomètre ; mais, au bout de quelque temps,
Teffet de cet instrument n'était plus sensible , et j'observai
qu'eu plongeant le thermom:ètre dans l'éther et en le reti-
rant alternativement , H se produisait des bulles à chaque
iniraersion.
. Il me sembla que les coptaux de cèdre, pour produire un
plein efict , jdevaient être parfaitement secs , et je m'aperçus
aussi que le bois qui avait été une fois employé , quoique
parfaitement aec , n'avait pas la même puissance que des
oopeanst frai^.' Une fois des* copeaux frai s, successivement
ajoutés à uàe portion d^éther , ont ramené le point d'ébul-
lition de i5oà96\
L'eOetdes copeaux de cèdre parut être plus reinarquable
lorsqu'on plongeait dans la môdie jarre d'eau. deux tubes
d'éther , l'un sans Hdl/iTtioo, l'autre avec les cbpeau^. Dans
une expérience où Téthèr seul bouillait à peine â iSS"",
dégageant 4eulement.de temps en temp» quelques bulles
kolées,'on observait dans le tube contenant un morcieau
de cèdre une violente ébulUtion* La température fut gra-
duellement abaissée • et même à io2<> un courant continu
de petites bulles se laissait encore voir facilement.
' Dans le dessein de voir, si l'alcohol donnait lieu à' de sem-
blables phénomène^ , je ohauffîti une certaine quantité d'aï-
eohol d'une pesanteur spécifique- de 848^ daus un matras
k la lampe à esprit-de-vin: Le thermomètre plongé dans ie
fluide marquait 1 812''.. J'éloignai là lampe; et l'ébullillon ces-
sa'; mais en plongeant dans l'alcôhol un copeau dé cèdre ,
je vis comme s^échapper de ce copeau un courant de bulles.
La température du fluide était alors de i^"^ au-dessous de
son premier point d'ébullition. Dans une autre p/brtioa d'al-
5l6 JOUliNAL
cohol où des courans rapides et Une sorte de sifflement an-
nonçaient une prochaine éballition, fe pjrojetai de la limaille
de cuivre. L*ébullition fut considérablement hâtée et con-
tinua tumultueusement et par secotosses,1es bulles semblant
toujours s'échapper de la limaille. Dans une dernière expé-
rience^ le point d'ébullition de Talcohol fut réduit de iof
à 4o** par l'immersion successive de copeaifx de cèdre.
Je désirais savoir si Ton pouvait produire des effets ana-
logues sur Teau. Dans ce dessein je plongeai une petite
quantité d'eau bien bouillie et distillée dans une fiole coft"
tenant de Feau alors dans un #tat de rapide ébuUition.
L'eau du tube ne fut pas sensiblement affectée* J'éloignai
la lampe qui avait servi à faire bouillir l'eau, etrébuUi-
tioQ cessa sur-le-champ. J'y projetai quelques fragmens de
cèdre ^ et je vis se succéder pendant quelques instansdesr
coui^ans très-s^isibles de bulles qui semblaient comme lan-
cées par ces fragmens. Dans une seconde expérience j'em-
ployai de la limaille de cuivre. Une multitude 4^ bulles
s'attacha sur-le-champ k la limaille , s'éleva rapidement
jusqu'à la surface du liquide , et souvent elles entraînaient
le métal avec elles ; toutefois je n'ose décider jusqu'à quel
point par rapport à l'eau le phénomène peut dépendre d'une
certaine quantité d'air tenu en dissolution ou adhérent à la
surfacedes corps introduits , quoique l'étendue et la durée
des effets que j'ai observés me permette à|>eine de les attri-^
buer à cette cause^
J'ai simplement exposé lés faits tels qu'ilsse sont pré-
sentés à moi sans chercher à les expliquer. Ces résultats
étaieqt pour moi aussi nouveaux qu'inattendus ; mais je
crois les avoir établis exactement.
Depuis le travail détaillé ci-dessus , j'ai fait sur le point
d'ébullition de l'eau quelques expériences additionnelles
qui semblent montrer d'une manière plus décisive que ce
fluide a la même propriété que j'ai aperçue dans l'éther,
mais à un degré beaucoup moindre.
^
DE l^HAK^ACIE. Sf]
Je chauffai à la lampe une solulion saturée de muriatc dje
soude ^ à 210'' elle était dans un état de vive agitation et
frémissait violemment; à 2 14** il se dégageait quelques
bulles isolées •, à 2 18 ou 2^9** on pouvait dire qu'elle était
eh ébullition. Je plongeai dans la dissolution saline chauffée
un tube à expérience y contenant de Teau privée d*air par
Tébullition , et au bout d'une secondé ou deux l'eau com-
mença de bouillir. J'éloignai la lampe *, la dissolution saline
cessa de bouillir , mais dans l'eau rébuUition se contidua
pendant quelque temps encore ; elle cessa à 218'' ou 217^
environ , mais fut renouvelée sur-le-champ par l'immersion
de quelques fragmens de cèdre. Je plaçai de nouveau sur
la lampe la dissolution saline , et j^y plougeai un tube k
I expérience contenant une certaine quantité d'eau et un
thermomètre. L'eau du tube ne commença de bouillir que
lorsque le thermoiùètre se fut élevé à 2 16 ou 21 j®. J'y plon-
geai des fragmens de bois qui augmentèrent singulièrement
rébuUition comme habituellement. Je maintins |)endant
quelque temps le fluide à cette température. Je plongeai
dans l'eau, et j'en retirai alternativement les corps étran-
gers mentionnés précédemment , et de cette manière je
hâtai et je suspendis TébuUition plusieurs fois dé suite. Il
semblerait donc que le point d'ébuUition des fluides s«us
la même pression atmosphérique est moins uniforme qu'on,
ne l'a généralement supposé , et qu'elle est matériellement
influencée par la présence des corps étrangers. Pour l'éther,
la diflerence s'élève quelquefois à 5o^ ou davantage , et pour
l'eaii à 4 ou 5**. J. Bostock.
{Annah of Philosophy* ) Mars 182$*
5l8 JOVENAL
• t>m9»*m*m •««'
DE L'ECiJRCE DE CEDRELA FEBRIFUGE ;
' Par M. Nebs d'Escmbeck.
Le docteur Blâme a décrit , daiu les Mémoires de la Sor
riété de Batavia (i) , un arbre, qu il a trouvé, dans File de
Java y et dont Técorce passe pour un qijùnquina des Indes
Orientales. Cet arbre , appelé Suren par les Javans , ap-
partient k la famille naturelle des méliacces ,. ainsi que les
AfahagoniÇ Swielenia ) dont une espèce offre pareillement
une écorce fébrifuge déjà essayée en médecinepar Th.. Duq-
cnn , sous le nom de Soymida.
Cet arbre a été désigné par Roxburgh, dans sa descrip-^
tion des plantes de Coromandel , côte où il croît aussi , sous
le nom de cedrela toona {%). Son bois , qui est d'un rouge-
brun , présente beaucoup d'analogie avec celui d'acajou-
mohagon , et nous en avons des échantillon3 sous le nom
de bois de toon. M« Nées d'Esenbeck donne la figuJré des
fleurs et des fruits de cet arbre d'après le docteur Blume.
Ses feuilles pinnée^ ont des folioles ovales lancéolées , acu-
minées , peu dentées , sont glau<£ues en dessous. La flear
a ciaq pétales , cinq étamines ^ un style , une capsule H*
gneuse à cinq valves et cinq loges.^ le calice a cinq divisions;
elle natt en corymbes axillaires paniculés.
L'écoixe» longue de quelques pouces, est épaisse de six
à huit lignes , rugueuse , d^un brun rouge ^ d'une saveur
astringente amère. Sans entrer ici dans le détail des essais
chimiques faits pour en connaître les principes conslituans,
nous dirons que Téther , Talcohol , Peau en ont extrait une
matière résineuse astringente particulière , puis une sub-
(t) f^srhandelingen van ket BatatnaasKh genoatschop van Kuaslea ett
ff^etensckappen , tom. IX, p. i35.
(a) Pimni. coixmm. ;,, tom. 121, lig. a3S. VillUenow, Act sat. car. Be-
roi, l\% p, it|8»
^ «a-
D E P.H AU M A.€:i K, i>19
staiice gomtneuse l;»runc , àa^ringenie anéêi , et une* auire
madère gommense brune , îosipide , de nature extrattif^ ,
qui ne parait pmnt analogue -a la siârîère tannanle f^rAi
d0 l'iimlîiid; La substapoë .gommo^astrin^ûte ai^dèd rap*.
ports avec edle que Trommsdorf a trouvée (l&iift le-ta*-
tatlllia* ' '• . • '■ ■> ' » • . I «•''•. i' ' ♦ «: .: ;rr'". ,v!/
- 'CTeèt comme aMritigente et ionique que cieUè éiiote& ndon^
tre de^ propriété» '£jbrif)Li^ésrCDnveusfbI^'d«fnft It^i îietiK
humides ermaréGiiigeùic 4<ss Iiiâeé Orkmale». >J>iJi'Vu>
t «
Description d'un appareil pow filtrer à Fàbri dtPconictùi
de T atmosphère} par M n DoiïàVàn.
» » •
Cet appareil a été employé avec succès par M.. Dona-
yan , pour filtrer, des solutions, d'alpali c^jistiquc, L'ins-
j pectibn de la gravure circontre, indiquera la nature de cet
instrument. Il consisté en. deux vaisseaux de verre, doni
Iç supérieur  a un col garni d'un bouchon de liège fin
bien ajusté ; et perforé , pour adinettre l'une des extrémi-
té3 du tube C\M pai^tijefinCérieure du vaisoeau A ^ ter-
mine: en un tube d'en tomioii:)'. lequel 9'aiust^ d^l^is^.l'orifîce
du vaisseau' inférieuir D , soit à frottement, soit au moyeu
' d'un lut ou d'un boucboa^ de liège percév Le vaisseau D 4
aussi un autre col e, qui reçoit Tautre feKtrémité du t^be C;
]a jonction en eat assurée par uu boucboa de Uége pei^igé ou
par du lut. ::/..;
La gorge du tuyau de Tentoniioir ^st férpiée par uuq
sorte dé -bouchon- eu toile com.mune./i2i?/aa^7i^^£ roulée , il
faut éviter que ce bouchon (presse les parois du tube de
l'entonnoir. Le tub^^c étant'enlevé , pu introduit la splu*
tion dans Torifice byon laisse perdre les premières goût 7
tes , puis on réunit toutes les parties de l'appareil. La fil-
' tration peut se continuer sans qu'il y ait possibilité d'ab-
sorption d'acide carbonique par l'alcali.
520 JOURI«AL
Le mode d'action de cet ingéuîeux appareil est trop fa-*
cîlo a saisir pour exiger aucune explication; oM^is M. Do-
Bayan observe que les vaisseaux de verre vert doivent être
préférés à cens de verre blanc , le premier étant beaucoup
moins attaquable que l'autre par les. alcalis fixes.
Cet appareil est utile pour la filtration des liquides aux-
quels Taccès de Tacide carbonique, ou Thumiditéde Fat-
mosphère seraient nuisibles , dé même que pour la fil-
tration des substances volatiles , comme Talcobol , les,
éthers , les fluides ammoniacaux, etc. Si Ton substitue au -
tampon de toile, du verre grossièrement pulvérisé ou du
sable , on pourra l'employer i filtrer des acides corrosifs-^
qui s'affaibliraient par labsorption de 1 eau atmosphéri-
que, (armais of philosophjS)
Août i8i5.
Desceiption dtun couteau à tranchant circulaire , présenté
par les sieurs Arnheitee et Petit , à t Académie royale
de médecine de Paris^ le ij septembre iSaS.
Ce couteau ou cisaille , à tète de compas , fixé à l'extré^
mité par un boulon à éerou , esV garni de deux platines
en cuivre noyé dans l'intérieur de l'épaisseur du fer pour
rendre le frottement plus doux.
jA deux pouces du boulon, la branche fixée sur nn plateau
par uf^ux supports taraudés avec leur écrou , porte une
lunette aciérée et trempée , ce qui forme le point d'appui
qui sert à placer la racine que l'on veut couper.
La branche supérieure porte le tranchant qui est ajusté
à queue d'à ronde et assurée par trois vis , ce qui donne la. ^
facilité de démonter le couteau et de le remplacer. L'acqué-
reur peut en avoir de rechange en cas d^accident.
Celte cisaille peut couper les racines les plus dures en
petits morceaux et en tranches, aussi les herbages de toutes
espèces.
/
DE PHARMACIE. Sll
EXTRAIT
«
D^un rapport sur un couteau ou cisaille à tranchant cir-^'
culaire pour couper toutes espèces de racines , tiges ,
plantes , etc. ^fait à F académie royale de médecine ,
section dô pharmacie , par MM* Boullay et Heiïry.
—ê
Cette (risaille à tété de compas est disposée de manière
que la branche inférieure , fixée sur un plateau par deux
supports taraudée avec leurs ccrous , porte une semelle
circulaire aciérée et trempée formant point d'appui; sur
cette semelle on place Tobjet que l'on veut couper. Â la
branche supérieure est un tranchant parabolique fixé
par un ajustement de queue d'aronde et trois vis , ce qui
assure la lame , la rend facile à démonter et à remplacer
par une autre en cas d'accident.
Ce couteau présente tous les avantages que l'on peut dé-
sirer*, il est beaucoup plus solide que celui de M. Gail-
bert, la lame est plus*forte, et elle né peut dévier de sa
course , conime il arrive quelquefois à ce dernier, dont le
tranchant , en forme de faulx , ne résiste pas aux corps
très-durs. On ne peut nier cependant que le couteau, de
M. Guiibert ne soit également utile dans beaucoup de cir-
constances.'
Le couteau , présenté à la section.) occupe peu d'espace \
on le fixe à volonté sur une table , sur ua billot en bois ,
on sur tout autre corps solide.
/ -Nous avons proposé à MM. Arnhettier et Petit, inven-
teurs de cette cisaille, quelques améliorations pour rendre
l'usage de cet instrument plus facile : i°.. d'élever un des
bras de cette cisaille , afin que la main de celui qui opère
lie soit pas comprimée; 2°. de placer près la semelle cir-
culaire une espèce de sabot , afin de faciliter Vinlroduc-
tion des corps et de parer à tous les dangors. On pourrait
«t
^.
5^4 lOU&NAL DE PHARMACIE.
pays et par M. le médecin-înspectenr, c'^ qae Todenr
iTfajdrogèae sulfuré devient très-sensîble , lorsque le cîel
est orageux : état de Tatmosphère qui probablement -faci-
lite la réaction des principes qui se trouvent en présence,
et la décomposition des hydro^nlfates que contiennent les
boues de cette fontaine»
Déjà, lorsqu*au mois de juillet 18214 1 iKms nous occa-
pions de 1 analyse des eaux ferrugineuses dé la fontaine de
VÉpervière , nous avions eu occasion de remarquer un
Îhénomène analogue que M. Chevreul vient de constater,
fne bombe de cette eau , abandonnée pendant quelques
)Ours dans notre laboratoire , présenta rôdeur, la saveur
et tous les caractères chimiques de Fhydrogène sulfuré.
Surpris de ce fait, nous eûmes recours aux lumières de
notre savant compatriote , M. Proust , qui nous Texpliqua
et nous dit qu il avait eu occasion d^en constater un sem-
blable , en faisant , il y a dix ou douze ans , Taaalyse d'uue
eau séléniteuse des environs de Madrid (i).
Veuillez, messieurs, si vous le jugez convenable, insé-
rer notre lettre dans le prochain numéro du Journal de
Pharmacie , et croire à la considération distinguée de
Vos très-humbles , etc.
L. GODFEOI et P. ÂUDOT.
(i) Je me permettrai, a Poccasion de cette lettre , de faire uoe obser-
Tatîon sur eertaincs eaui minérales naturelles que Ton expédie chaque
jour à Paris. Il arrire souvent , et surtout pour celles de Vichy , q««
€|uelque8 bouteilles dégagent, après un espace de temps variable, une
odeur d'bydrogcoe sulfuré trés'proooncée ; aussi arrive-t-il souvent des
plaintes de la part des me'decins et des malades qui font usage de ces
eaux. Il parait que la matière organique , et quelquefois U présence du
))0ttcftion , peurent amener ce changement dans ces eaux j mais elles ne
deviennent nullement nuisibles, et nue simple exposition à Tair pendant
cjuelques heures peut leur rendre leur propriété prcmicre. Ce fait, deja
observé par plusieurs de nos confrères., ftlM. Boudet, Plaoche , Boni-
lay, etc. , m'a engagé a présenter cette netc , afin de rassurer les tac-
tlucins. ^ Henry liis.
4t_.A.
DE PHABM\.CI£. 5^3
• Extrait (Tune lettre adressée à MM. Hewry.
Angers , le 7 septembre iS^S.*
Messieurs,
/
M. Proust vient de nous communiquer votre intéressant
Manuel d*anàljse chimitjue des eaux minérales , que vous
lui avez envoyé. Nous y avons vu avec le plus grand plai-
sir, à l'appendix pu vous traitez de^ boues minérales, votre
opinion liypothéiique §ur la formation de l'hydrogène sul-
furé dans quelques eaux minérales , et la décomposition
des sulfates par les substances ôrganîqties quî peuvent se
rencontrer dans ces eaux (i). C'est uti trait dé lumière qui est
venu nous éclairer, au moment où nous nous o<^Ctipons de
l'analyse des eaux de la fontaine de Marti gné-^Hand , si-
tuée? ~b quelques lieues d*Angers. '
Cette fontaine, dont les eaux, réputées stilfuf euses dans
le pays , ont toujours été citées comme telles pai^ leâ au-
teurs qui en ont parlé, ne nous a indiqué aUcune trace
d'hydrogène sulfuré ou d'hydro-sulfate par les réactifs les
plus sensibles que nous avoris^mployés , soit sur les lieux
niênies,soit dans notre laboratoire. Cependantla saveur de cet
eau, reconnue parfaitement analogue à celles des fontaines
de Bonnes , Bagnères , Barèges , par plusieuts personnes
qui avaient été à ces dernières source^ , la coloration en
noir d'une pièce d'argent laissée long-temps, il est vrai ,
dans la fontaine , l'odeur sulfureuse dont elle imprègne
quelquefois les linges lavés dedans , tous ces motifs nous
excitèrent à faire toutes les recherches convenables. Nous
vidâmes donc la fontaine; et les^ boues recueillies , traitées
far Tacide chlorique , manifestèrent fortement Todéur de
hydrogène sulfuré.
Il est encore un fait bien constaté par les habitans du
(i) Celte opinion , comme les auteurs du Manuel Pont indique', avait
|Trimitiveroent e'té donnée par M. Chevreul , pour la formation de quel-
ques bydrosulfutes dans les eaux minérales.
5^4 JOURNAL DE PUÀRlIiACIE.
pays et par M. le médecin-inspecteur, c'^t que TodeuT
d^hjdrogène sulfuré devient très-sensible , lorsque le ciel
est orageux : état de Tatmosphère qui probablement faci-
lite la réaction des principes qui se trouvent en présence,
et la décomposition des hydro-sulfates que contiennent les
boues de cette fontaine.
Déjà, lorsqu'au mois de juillet i8a4 t nous nous occu-
Î ions de Tanalyse des eaux ferrugineuses àè la fontaine de
'Épervîère , nous avions eu occasion de remarquer un
Ebénomène analogue que M. Chevreul vient de constater,
fne bombe de cette eau , abandonnée pendant quelques
jours dans notre laboratoire, présenta Vodeur, la savear
et tous les caractères chimiques de l'hydrogène sulfuré.
Surpris de ce fait, nous eûmes recours aux lumières de
notre savant compatriote , M. Proust , qui nous l'expliqua
et nous dit qu'il avait eu occasion d'en constater un sem-
blable , en faisant » il y a dix ou douze ans , l'analyse d'ua^
eau séléniteuse des environs de Madrid (i).
Veuillez, messieurs, si vous le jugez convenable, insé-
rer notre lettre dans le prochain numéro du Journal de
Pharmacie* , et croire à la considération distinguée de
Vos très-humbles , etc.
L. GODFROI et P. AuDOT.
(i) Je me permettrai, a roccasion de cette lettre , de faire une obscr*
Tation sur certaines eaui. minérales naturelles que Ton expédie chaque
jour à Paris. Il arrite souvent, et surtout pour celles de Vich/, Ç"*
quelques bouteilles dégagent , après un espace de temps variable, une
odeur d^bvdrogèoe sulfuré très'prononcée ; aussi arrive-t-il souvent oes
plaintes de la part des médecins et des malades qui font usage de cet
eaux. Il parait que la matière organique, et quelquefois la présence du
}>ouchoii , peurent amener ce changement dans ces eaux ^ mais elJes ne
deviennent nullement nuisibles, et «ne simple exposition a Pair pendant
quelques heures peut leur rendre leur propriété première. Ce fait, d^J*
observé par plusieurs de nos confrères , MM. Boudet , Planche , Boni-
lay, etc.', m'a engagé à présenter cette n»tc , afin de rassurer les wc*
Jocins. y Henry iils.
4ÊtiJâ
Joh
'irru
•-4
BULLETIN
TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE ^
DE PARIS 5
iigé par M. Henry , secrétaire général , et par une
Commission spéciale.
EXTRAIT DU PRQCÈS VERBAL
De la séance du 1 5 noi/embre^
L.e secrétaire général donne lecture du titre de plusieurs
3urnaux nationaux el étrangers.
M. Labarraque fait hommage à la Société de son ouvrage
Ayant pour titre : Emploi des chlorures d'oxide de sodium
et de chaux^
L/e même offre , de la part de.M. le docteur Bompard ,
ranalyse du dernier ouvrage de M. Alibert , intitulé Phy^'
siologie des passions.
M. Lebreton , pharmacien à Angers, adresse une note
relative à Fexamen d'un sable tltanifère trouvé sur les bords
de la Loire. Ce travail est renvoyé à une commission.
M. Boudet oncle, commissaire près TAcadémie des
sciences , rend le compte suivant.
M. Geoffroy Saint-Hilaire lit un nouveau mémoire dans
lequel on voit que , profitant de la découverte qu'il avait
faite d'un poumon aérien ajouté à l'organe respiratoire
aquatique dans le Burgus Latro^ et guidé par son prin-
cipe de l'unité d'organisation , il a cherché et trouvé , mais
avec des modifications variées ,' ce double^organe dans les
. crustacées. ,
5l6 BULLETIN DES TRAVAUX
Le même présente à rAcadémie plusieurs individas vi-
vans du crabe vulgaire dit le Menas y et du crabe dit le
Poupart , et démontre le mécanisme du double organe res-
piratoire dont ils sont pourvus.
MM. Gaymard et Quay pré^ntent un mémoire qui con-
ticiit des remaraues zoologiques sur les polypes , suivies
d'un tableau delà distribution. géographique des polypiers.
Suivant ces naturalistes, les polypiers ne forment point
des lies , comme on le croyait généralement \ ils ne font
qn^encroûter les rodhers qui servent de base à ces îles. Ces
animaux ne participent pas à une vie commune, et la qualité
vénéneuse des poissons qui passent fausseûient pour s'en
nourrir ne peut leur être attribuée.
M. Latreille fait un rapport verbal favorable sur le pre-
mier volnnie de la description faite par M. le comte Defean
des (Coléoptères de son immense collection ; mais il n'ap-
prouve pas ce naturaliste de blâmer l'invasion de Tanato-
mie et de la physloVogie dans la zoologie , et de paraître
vouloir réduire la science entomologique à une simple
classification.
M. Dulong lit un mémoii>e sur le pouvoir réfringent des
fluides élastiques. Ce pouvoir peu connu , malgré quel-
ques expériences de MM. Arrago et Biot ,: M. Dulong a pu
l'apprécier à l'aide d'un instrument de son invention ; il a
reconnu i^.que la déviation :de* la iDmière dans les gaz
n'est pas. en raison de IcnÂr- densité^ a*^ qu'on ne peut pas
déduire le pouvoir réfringent d'un gaz composé des pouvoirs
réfringens dont jouissent les corps qui le composent \ 3^ que
ce pouvoir est tantôt plus fort, tantôt plus faible que
celui qui résulterait en prenant une moyenne entre ceux
des corps composans. M. Dulong ignore la cause de ^ ces
anomalies. . . '
M. Geoffroy Saint-Hilaire fait connaître la structure et
la composition olfactive dans les poissons , et spécialement
dans le congre.
M. Vauquelin fait apprécier à l'Académie le mérite de
l'analyse que M. Laugier a faite de l'oxide de fer nommé
résiuile par M. Haùy. Cet oxide contient un cinquième
d'acide arseniquc , outre l'acide sulfurique que Klaprotb
y a trouvé.
y .
DE L\ SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. SsTf
Lorsque M. Laugier a lu son mémoire à TAcadémie
de» sciences , on ignojrait , et il ignorait lui-même , que
plusieurs mois auparavant M. Stromeyer avait trouvé l a-
cide arsenique dans une autre variété de fer fésinite ^ son
résultat confirme donc celui que M. Stromeyer avait obtenu
antérieurement.
Le bureau du commerce et des colonies prie rAcadémie
de s^occnper a résoudre la question suivante :
Le sulfate de soude peut-il , par les procédés de la chi-
mie , être converti en muriate de soude ; et si cette conver-
sion est possible , les frais qu'elle occasione excéderaient-^
ils les droits que paie le sel marin? ( 3 décimes par kilog.).
M. Boudet fait aussi un rapport sur deux numéros du
Journal d Agricidlure , adressés par M. Limousin Lamothe
son rédacteur. ■
N.
La Société reprend la suite de ses travaux.
M. Robinet , au nom d\ine commission, fait un rapport
sur Ije mémoire de M. Dulong, ayant pour titre : De la
Résine des baumes,
MM. Cadet-de-Gassicourt et Tassart font un rapport
sur la note adressée par M. Desmarets , sur un nouveau
moyeh de conservation applicable à la pharmacie et à
Féconomie domestique*
Les rapporteurs pensent que le procédé de M» Desmarets,
d'ailleurs très-ingénieux , est $usceptible de quelques Ino-
difications et améliorations j ils ont répété plusieurs fois
les expériences qui leur ont démontré qu'il n existait pas
une grande différence entré les substances pharmaceuti-
?ues conservées 'avec Vacide carbonique ou sans cet agent.
)n a fait observer même que souvent l'acide carbonique
avait donné à des fruits conservés dans ce gaz une saveur
particulière due à une sorte de fermentation.
MAL Boudet neveu et BouUay font un rapport .sur le
procédé indiqué par M. Desruisseaux , pharmacien à Ver-
sailles/pour la préparation dii sirop de groseilles et la
conservation de quelques sucs acides. Les rapporteurs de-
mandent son admission comme membre correspondant.
M. Kobiquet lit une note sur l'extraction de la strych-
ni no.' Ce mémoire sera inséré dans le Bulletin des tras^aux^
5^8 BULLETIN PES TRAVAÛÏ
M. Moutillard fait nn rapport verbal sur le précis ana-
lytique des travaux de rAcadémîc royale des sciences,
belles-lettres et arts'dè Rouen , pendant Tannée i8a4«
M. Robinet annonce qu^il a examiné les Archives delà
Société des pharmaciens de F Allemagne septentrionale; les
numéros que lui a remis là S6ciété«contiennent des maté-
riaux assez importans qu'il n'est pas possible d'analyser
dans un rapport verbal , mais qui exigeraient uu rapport
particulier si la Sociétéjugeait convenable de Tinsérer dans
le Bulletin de ses travaux.
M. Boutron fait un rapport sur le procédé envoyé par
M. Galvani , pharmacien à Venise , pour la préparation de
la crème de tartre soluble. %jR note et le rapport sont ren-
voyés à la commission de rédaction.
M. Bussy , conjointement avec M. Blondcau , fait nn
rapport sur le travail de M. Casaseca, qui a pour titre:
De la réaction du nitrate (fargent et des substances végé-
taies. Cette note et le rapport sont renvoyés à la commis-
sion âe rédaction.
M. Bussy fait également un rapport pour l'admission de
M. Casaseca comme membre correspondant.
MM. Casaseca et Lecanu donnent lecture d*un mémoire
sur l'existence des acides oléique et margarique dans h
coque du Levant. Renvoyé à la commission de rédaction.
M. Casaseca dépose sur le bureau une note ayant pour
titre : Essai chimique sur la coque du Lei^ant. Renvoyé à la
même commission.
M. Desruisseaux , pharmacien à Versailles , est adinis à
l'unanimité membre correspondant.
M. Casaseca , jeune pharmacien , dont la Société a ac-
cueilli plusieuris mémoires , est également admis à Tunani*
mité membre correspondant.
DE LA SOCIETE DE PHAKlIiàCIE. . Sîip;
I
»■ '' ( -•»»-•• rJ''> .|
SUR LA COLORATION'
. . . . j^ / • » I »• • "^ 1 I '
Des huiles es^^ntieUes part acide nitrique , et 4^ spn anafogi^
at^eçceUe de quçfquôs, suisn^ancehHégéfc^les yénéneuses^ },,. ,
i*ar M. BonÀâTBLEl ]'
J< t • r
t'J
On a therelié depuis lotig^mps i expliif^r la eôlointioil
que plusieurs produits organiques prennent par leur con<<-
tact avec Facide nitrique , et jusqu'à ce jour^on n'a pfi^^en—
core doUné un6 xhéotié satisfaisante de c0 phi^omène ^
parce que danâ plusieurs otfstm n^a pas' fait attention à la
natui*è réelle des substances sur lesquelles où Ta observé* '
Je ne reviendi'ai pas sur l-ôpinion que j'ai éïâisto'le pre*-'
mier* concernant les alcalis d'or igiue organique et leur par-
faite aUàlogie avec celle des sttbsiAttbes résineu$es (i). lies
faits que j'ai' annoncés, et qu'oU ne peut réfoquer en doute,
ont dénnontré eétw ide^tâté et at%é l'attention dëi plusieurs
ckituistes célèbfiëS 'qtrJ', sans adopter cdnlplétémem'imés
idées, en ont senti la justesse. MM. yauquelin(2) et Du-»
long *(3) nie éé' sont-ils ' pas rarigés àe mtm avis ? et lorsque
• j ' t ' * >
■ 11^ ^ aAi<4.é I. n KiW I .^■.■■■rf*É wi.*i« m I liïi ■ , lii Ji I .i ■■■Éiii. ni» îiii I « .
• • • • • , ,
{t) tî^Vcm etitëiyd intr-rë^àe «ne^vibstatieè bktichè ou jaune, traDspa-
rente.ou opaj^ue, çoiften^nt de lliui(e essebtielle , «e'dî^soty'^pt daiv!|'
Talcobol, on atura asaurëment une;idëe,fort incomplet^ de ces substances :
jV présenté le aa novembre i8a4y à Plnstitut , une analyse du baume
du' Canada ,' dans lac^^ellej^i fait toir'x[ne ces 'substances étaient beau-'
conp plus compliquées qu^on ne le oroit géqéralevif nt, . . . , . ' / . «
(a)| Voir la note sur }e. prétendu alcali du Da^hné (^Journal de Phar.. ,
tom. X , pages 333 et 4^9)*
îd, Voyek'l'éj^iÉâil de Tanaly^e de Véc<ytte'^6î^ Solanàtn ^pseudo-quîna
( Journal de Pharm. , tome XI , page 5i )', knàeOM iûifajéi'i dit tioire savant
» chimifiite, je crains biçn qnf Ies.aiG^^SJP,çgé^^x querpn a signalt's.d^ns
» plusieurs solan^es ne soient des combinaisons de matière organique et .
» d^alc'alis ," ou de sels avec etcéfi de baéïB. s, - - '
(3) Rapport a riiMtitat sur la côro^oeitiou élémentaire des aloaUs vé-
gétaux. » . , .
XP. Année. -^Novembre i8a5* 35
^3a BVLLETIBI DES TÏUiVXVX
ces savans, qiù.font autorîtë , reconnaisseiit que les pror'
priété» alcalines de ce qu'on rçgarde comme base dans le»
. matériaux tout réçeiqtD^9lf déconverfs ne leur sont point
-inhérentes et peuvent appartenir à une combinaison pard-
cnUère qui a échappé à Tanalyse , je me erots amorisé pin»
qu&|amaT8 à soulenfr mûo ophiiott, J*ai déjà déific^lré qae
mes sous-résines , sur lesauelles on a fixé ou conabiné^aa
moyen des alcalis le principe amer et actif (1)7 jouissent
de tQtttoSil«S'pT^|^]él^.(|ieS(C|lcâlis végétaux» J($ vaîâ aujcRir-
d'hiii)iwii]S eMilrelenîrdeBicm.yeillesQispérienc;(^fi»t v-ousca*-
y»în(NM>nti quftki facilité d^se-cc^opef p^r Vaçide viiri^St
rçeo^^tto d^Ofs quelque^riaas ^ ii^.leqf apparlj^fii^iKa^escIn-
sÎTemesi r 9t. TQUSteQ tii^^^i,^9sii4 dottieles oi^e» concile
siops q^u^m^iv &i tiwteCbi^ U^ rech^rcbe^. ({u6 je vais ajvoir
rhonniiujr 4e y^Xffi souinel^re n^ me coïKJUMJse^K pa^ tO!u4-à-
fait 9L^ but qiif^. j^ o^ suis propopté ^ voqs^y r:Qcoanai¥'e»
rîai|t)eQ(tion q/»er j'ai. touj^^uoirfiQiie d'enrichii^ia sciecM^e ée
quelque» faUs* n^^i^veai^ f d/appi^ler* Tatt^eatiai» d^ hommes
ittsti?iiits,firor les,rQsiii)ed^Y sg}>sM9CfiS. peu.coiinxiep(y.diffi0ik»
à traita ,. çt 04 H^ reste tant à décpoiiivrtir aiiF^M d^'arrii^er i
eent^ m^ptim^ à laquelle QU;^#s^:paryQi^;d<ti^ t-%n.i^Jy5e
des-eOMpsinorg^^ii^ues. Qu^le^quis soit ^VU^u^ltS'Mof^e opi^
nimi sur lai discussionu oiJLps. me suis-en^gé^v.ous. sentirez
Timportancedes Qbset'.yatH>ns<qju« j'aifaitei»^ qupiq^llFt^ ce ne
fàt pd»d'abt)rd mon principal objet , s«ir tirt réa«tif proposé
comme infaillible pour déceler la présence de |k brucine
et distinguée ce poison d^Ja morphine^ Quels graves in^
convéniens ne peuvent pa^ résulter d'une tF(»p grande coft*
fiance accordée à ce caractère qui , se trouvant dans d'autres
subgta^es non vén^p.e]uiçç^>,p<'rd toute sonipiporlancei dans
des eas» d'etntpaiBO^iiieiiaôiil 1 * !
6é f ùt en analysant leJ^ume de silcfi^r de montagne, de
• ! . . . . ■
(i) ^ fih^ 'prouvé t^vk^ûès dtù'p clèfaitN^pvitteîpet étaient • pltitôt acides
qu'alcalins. ( Considérations sur la résine alouchi).
DE LA société DU PHARMACIE. 53l
•
THedwîgia BqJsamifetd , dont Pntnertume est si vive
<ju'elle rappelle r^cllemenl celle de la brucine,queje com-
mençai mes premières recherches. Je soumis ce baume
d'abord à Faction dés alcalis caustjqu(\s , soude , potasse et
am.moniaqtie ; ensuite à Faction de dillerens acides mioé-
raux et végétaux. Je remarquai peu après qu'une couleur
rol^e de chair , puis cramoisie, enfin amaranihe foncée,
«e manifestait sur quelques-uns de ces produits par leur
contact avec Facidc nitrique concentré; comme j'avais sé-
paré par l'analyse Fhuile essentielle , la résine soluble , la
sou$«rcsine ainsi que la partie extractive et excessivement
amère de ce baume, il me fut facile de préciser, et cela, par
des essais successifs , à quelle substance isolée Fncide ni-
trique communiquait la CûoTeur amaranthe. L'expérience
a prouvé depuis que c était à Fhuile essentielle. Dès lors
il n'y eut plus de doute , et je pensai que le phénomène de
la coloration pourrait être offert par d'autres substances
végétales sur lesquelles on ne l'avait pas encore observé et
me fournir de nouveaux faits à l'appui de la théorie que
je me suis formée.
Ayant à ma disposition plusieurs autres huiles essentielles
obtenues de résines produites par des végétaux dont la
description incomplète n'a pu encore les faii^ classer dé-
finitivement , je soumis ces huilés essentielles à Faction de
Facide nitrique, et j'en obtins des couleurs plus ou moins
belles , des couleurs plus ou moins variées^
La nomenclature des huîles essentielles dont j'ai observé
la coloration va suivre immédiatement , et l'on peut être
assuré que beaucoup d'autres se troiTveront dans le m)èmè
cas. Ce qu'il y a de très- remarquable , c'est que la produc-
tion de ces couleurs vives et variées a lieu avec dps huiles
essentielles dont quelques-unes sont naturellement peu.
colorées, et qu'il y en a même qui ne le sont pas dtt lout<
5à
BULLETIN DES TRAVAUX
Expériences sur la chromagtntsie des huiles essentielles {*) par
r acide nitrique.
1°. Huile essénlielle de baume de tùotier de montagna -^^ FamUle des'
tcrebinthacecs. Octan J. Monogj. — Cette huile est d^uD jaane faible, ou
ambrée^ elle est transparente, plus légère que Teau. Si Ton verse deot
gouttes diacide nitrique sur huit de cette huile, il se développera, au
bout de quelques minutes , une couleur rouge de chair, puis cranioisie,
qui passera 'ensuite à TaYnaranthe foncé : il faut environ 36 mii^s
pour que cet effet soit totalement produit. Cette dernière coiiirnrama-
ranlhe se conserve intacte if et mf^'nie {8 heures, après lesquelles PLqile
devient brune.
Un atome dMiuile esRenticUe dé stjrrax, ajoutée à cette huile, donne
lieu H la formation d^une couleur violette foncée. Cette observation, qui
s'est n'pét/e constammenT , pourrait pre'scnter un réactif pour conslatci'
la pureté du D. de suciîer, et par la suite reconnaître, dans certaines
h tiles eiâtentiellos , leur plua ou moins de pureté.
Le m<^me eflèt a lieu sur la brucine , mâme classe.
2". li. /s, de la résine de t'arbru à brajr. — Le végétal des îles Pliilip-
jnnos , qui produit cette résine , n'est qu^mparfaitement décrit^ on
n^evi connaît pas encore la fructification : il paraît appartenir à la fa-
mille ci-dessus. •— Cette huile est jaune , claire, un peu verdâtre,
transparente, très-odoi'ante , plus légère que Teau. Trois gouttes d'acide
nitrique sur douze dé cette haile, lui font prendre une couleur rouge
sale qui'l)asse au bri^n léger.
3". y/. E. lie résine élemi, — Famille térébinthacée . Octand. monogy.
— Celle-ci n'est presque pas colorée dans le principe \ elle est aussi plus
légère que l'eau. Six gouttes diacide sur douze de cette huile,, la colorent
à peine , même après a4 heures de contact ; quelque temps après elle
jaunit légèrement, du reste elle éprouve peu d'altération.
4^. H. E. du baumede la Mecque. — - Famille térébinthacée. Octand.
monogy. -r Sans douleur, très-limpide, d'une odeur suave, plus légère
que Feau \ imbibée d'acide nitrique, même à parties égales, s'altère encore
moins que celle de la résine élémi ; son odeur térébinthacée persiste long-
femps : on y observe à peine du changement; seulement une odeur plus
fQrte finit par s'y faire sentir. Il en est de même des autres pour un temps
plus ou moins prolongé.
5o« H' E. de la résine de Varbre du Lançon, -— Famille inconnue. Leis
feuilles de cet arbre sont pc^nnées ; ses fruits se mangent. Rapportée de»
îles des mers de la Chine par le capitaine Philibert ; paraît appartenir ù
une classe voisine de celles destérébiuthacces. — La couleur de cette huile
est le jaune paille, si faible et si peu foncée qu'on peut la regarder
comme incolore \ son odeur est celle du tan , ou de corroyerie excessive-
« ^ ' ,
(*) XftaijAci, colpr , ^ivio-ic , generatia.^
DE LA SOCIÉTÉ DE PHi^RM ACIE. 533
m.^Dl proooncëe^ elle est plus légère que Veau : par son coniact avec
Pacide nitrique , elle prend , après cinq miDutes , une teinte d'abord
irose'e , dix minutes ensuite cette teinte a cbangc , et pris celle de iic du
yin^ enfin , dans Tespace de 9o à a5 minutes , cll/s a acquis la couleur
violette la plus belle et la plus fonce'e qu'on puisse Toir : comme colin de
quelques reflets de Findigo. Cette couleur violette disparatt , et passe au
brun noirâtre , cb perdant peu à peu son odeur primitive.
60. H, E. du baume du Canada, — Famille des conifcres. Moncecie
monadelphie. L, — Saqs couleur , très-odorante , plus légère que Peau ,
s*altére à peine par l'acide nitrique; après 34 heures de contact, elle
jaunit légèrement \ du reste elle n'offre rien de bien remarquable.
L'buile essentielle du thuya occidentalis se trouve à peu près dans le
même cas. Je dois observer que tous ces essais ont e'të faits à froide
70. H. E, dup'unent de la Jamaïque. •— Famille des myrtes« Icosand.
monogy. — Cette huile e^ transparente , le'gèrement ambrcc , plus pe-
sante que l'eau ; mise en contact avec l'acide nitrique , passe de suite au
rouge fonce , entre comme en cbullition, se boursouflle , dégage du gaz
nitreux. Lorsque le bdursoufflement est calm(5,le mélange se dissout dans
Veau, et la colore en jauna rougeâti^ ^ si l'on ajoute un peu d'am-
moniaque en excès , la couleur jaune augmente d'inlcnsitc , cty devient
presque rouge rouillée.
L'acide nitrique produit les mêmes effets sur la morphine.
L'huile essentielle de girofle présente absolument le intime effet de co-
loratioti ; même classe du système sexuel de Linné' j famille des myrtes
de la méthode naturelle. ^^ Pofyand monogy, — Eflet semblable sur
la morphine.
8<^ £f, Ep de bergamoftte de ciUons. — Famille des liespcVixJées. Po-
lyadelph. Icosand. «—Traitée par l'acide nitrique â froid : celui-ci aug-
mente la couleur verte jaunâtre que ces hiiiles ont naturellement ^ du'
reste elles conservent leur transparence , et n'éprouvent que peu ou' point
d'altération.
go. fj[, E,de9asiafras.--'Vaim\\\e des laorinées. Ennéand. Monogy. — Est
naturellement peu colorée ^ Pacide nitrique la fait devenir d'un rouge
très-foncé , puis nacarat ^ après une heure de contact , la combinaison
devient soluble dans Peau. Ce liquide prend une couleur rouge safranéc
qu^i augmente d'intensité par les alcalis , et qui ensuite passe au brun
rougeâtre.
10*. H. E. de bois de Rhodes. — Origine incertaine. — Elle est trans-
parente , peu colorée , plus légère que l'eau ; devient d'un brun noirâtre
par Pacide nitrique: néanmoins, pendant ^4 heures , cet acide n'alltrc
point son odeur aromatique.
ii«. ff. E, de styrax liquide. (1) — Famille des amentacées. Monœcic.
' ■ Il I I . I t I II ■ I ■ - 1. .1 I I ■ lia
(1) Celle huile ne peut à la rigueur passer pour une huile csseutieile ;
ycllc qui est volatile diffère de celle-ci et ne présente point i^olcmcat
534 BULLETIN DES Ti^ATAUX
polydnd. — Ceftt une hiîle particulière, plus pesante que rflau.pev.oo-
lorëe dans le principe , maif qui rembrunît assez facilement ; son odeur
est douce , agréable ; cette huile est composée d^une partie fluide et
d*utie partie concrète.
La partie fluide , mi^e en contact aTec Tacide nitrique , p^sse de soiË^
au bleu léger avec une petite teinte Terdâtre , ou vert -de - gris. Cette
couleur persiste plusieurs jours.
La partie concrète se colore â peine
La teinture alçoholique de styra:!; liquide prend, par le même acide ,
quoiqu'â un âv^ré bien inférieur a celui de ll^uUe liquide y un léger
-reflet bleuâtre qui s'afiaibltt assez promptement^
Le même efiet a lieu avec la teinture de gayac , et peut-être est-il
dû â une substance analogue.
lao. £f. E» de baumç de copahu» — Famille des légumineuses. Decand.
monogjr* -^Celle-ci est très-fluide , incolore, transparente, plus légère
que Teau ; Tacide nitrique , à moitié dose , est d^abord sans action sur
elle; mais après dix minutes, Phuile prend le ton coloré d*un rose TÎolacé
trouble. Elle ne perd point dans ce cas Fodeun forte et remarquable
qui lui est propre; el!e la conserve au contraire plusieurs jours de suite.
i3o. Huile essentielle de néroli — Famille des orangers. Polyadelph.
icosand. — Blanche, transparente , étant nouvelle, colorée lorsqu'elle
est ancienne : prenant ensuite par Tacide nitrique , i^. une couleur jau-
nâtre ou rouille de fer \ qo. six heures après , acquiert le ton brun rou-
geâtre \ du reste elle a perdu son odeur*
14®. tt, E, de cajéput. —Famille des myrtes. Poljadelph. poijand.
— Elle est naturellement colorée en bleu de ciel; huit gouttes d*acid^
sur autant d'buiie, m'ont paru augmenter ^in peu la couleur bleue, puis
elle devint brune noirâtre \ du reste elle avait parfaitement conservé
son odeur naturelle.
i5^. H. E. de laurier Aman<2e.— Famille des amygdalées. Icosaod. Mo^
nogy, •— Celle-ci , distillée depuis plusieurs années, était jaune, pIo5
pesante que IVau ; mise ,en contact avec Facide nitrique , elle ne se
colore pas d'avantage , même après quatre heures d'agitation : elle con-
serve intacte son odeur d'amande pendant plusieurs jouQi. ■
L'huilé essentielle d'amandes amères n'éprouva non plus aucun chan-
gement dans ses principes , comme dans sa couleur et dans son odeur.
Quelques gouttes d'acide suIfuriqUe donnèrent au contraire à ces deux
— ——■>—■ I ■ III II I I I ■■! Il I ^ I ■■! I ■ I l.li. III ,1 I— i— ^» I, I, ■
cette coloration; mais un efiet singulier que je ne puis expliqu^er, comme
nous J'a vous vu plus haut , c'est qu'une seule goutte dUiuile essentielle de
styrax mélangée avec celle de baume de sucrier et unç goutte dVide
nitrique développeront simultanément une couleur bleue-^olette , lun-
dis que seule l'huile volatile de baume de sucrier développera une belle
couleur anfaranlhe.
0% Â*K tOCSÈTi DE PKJLUmclE.
liullcsf ràifoubur r^an > epml» r«vge e^rminée , ' puis |aiiw«)MrM4âUf ),
«n conserrant toujours r^KJeur a^rtSabie ({^anande amére (i-)'
i6*. H. £• de badiane. ' — I^amilles des^agnolaers. Phlyiiiia. poiygynï.
«-^ £Ue Ml peu colora ; mélatigée urée racide iiierla(Qé é^ |>lff8kr«i%
ii«ar«s savs ^'*allëecr ; ait bmxi d« m Ittnrès fnncop « file JiTeqd une
teinte jaan^, roAigiSiHre ; Tadde surnageaQt, ctendu da:;» Teau, 9ç colore
i peine : cet acide, saturé par tiu excès d^amDqofiiai|tie^ passe de «uite au
jaune sefin. ' ' . : .;
vf^. He» ^iKctktis UmU «Ht d« p^^t «♦•£ l^fauîki esacMttlle de
, |;iroAe, de piofenf df la Jamaïque « de &. die aucri^r, de lasa^Ms et 4*^-
«cétate de morphine , formextt , imbibés par Racide nitriq^ue , u«e ..espèce
d^encre de sympathie. Des diverses couleciri rbugeti , otfrt^uifle fonc^
produites, la couleur qui scr fftpproch« lephis de Ik ihO¥pkiii*^y 4MI: ed)e
dfls hoiles âcptùS^t de pimeiptt M 4e ««94aff af , quoîctiie l^ucco^fe soit
moins vif.
L'huile essentielle de B. de sucrier donnant nne oottleûr pariâîtement
imaraiithe , je l'ai oomparée à celle de bt bruoiiie qtt'oi^ a aimoneé en
donner une semblable : aaais il s'en ($at heaiicoup ^que ce^e -dé^iii^
-soit aussi be)ie«
Le rouge produit par la brncine, ta i^^orphine et la stryçhniii^ est
très-analogue. Xe qui dlefàit toujours penser 'que le^ aloàUs 'VégétsuA
«ont lai réunion 44 plusieiA-s firoduita orgonlifaes , et qa*iJk «fe ferMenA
|)a8 tqujeore une com^naison bien identique : aussi , en versaiH de
X Tacide sur la morphine et sur la matière cristalline du girofle non pu-
rifiée f obcient-'eja une ■couleur identiquement semblable entre ces dâUk
substances. Preuve étideTite que i*aotaen eolorante de Tacid» 8«r vuSt
liuilc eaaetitteile, agit différemment ^ si eet^ hnile est ^ol^e ou non. ,
L'èb)et prim^ipsil de mè8 recherches était de jrevsarinaitjre
dans )etf pYodiftHs résifi«ttx le pk» grand acxmbre de pror
priétés qui se trouvent dans les alcalis orgaiiiq!»es. JW
iroultt essayer Factiou de. Factda âilrii|iie et déi&ràiiiiei* à
; ; ^ — ; . ■ 0
(i) Je ^ia oea trois deraiéfes huiles esaenMelles. à notre collègue
H. Boudet jeiin^ > qui .eut rextréine,oblîge,9i|ce de me les remettre pour
les traiter comparalivemeat. M. Henr)r,fiU me remit auss( de Thuile es-
sentielle de Iaurier-ainand^re<;tifiée. On. «ait qu'après cette opération
«lie se divise, ainsi que MÛ, Ittner et Vogel Tavaient déjà observé, en
partie â^îde et en partie concrète.
La partie Ikuide noiiTelIement extraite est transparente et sans couleur,
isais par le temps elle devient d'un rose violet : j'y versai de l'acide ni-
trique qui Ik'ajouta rien à cette couleur.
La partie concrète est en paillettes blanches et nacrées : mise en con*
taot avec Tacide « elle n'en éprouva non plaA aucune action colocante.
538 Mvu^Mmv DES toa¥awx ^
coup ^Texpérie&cef pour s'^acnrf r #'3 neienil fiu. poiAm
de constater la, présence de k morpluBe prise i l'iBtérieiir
4aDs nn liquide approprié. Ils onl effeetiv^neiH avancé
^a*opi pouvait reconnattra une qnMtké pondérable de ^u)^
phioe au moyen de i acide niiriqMe (i). IVIais le mèmt
effet se retrouve dans l'huile easeotielle de girofle , de pir
ment de la Jai|^aïq\ie <^taot^e4 , landia^fUe la a^pyophyUm
ou matière ^îstalline dii giri^e t>ien purifiée pie !# prodaît
paa (a).
Noua voyons donc que la preuTC du crime dana lea cir-
constances ei-desaos spécifliéet ponrraîi p0rt^ anr une ^
atancQ qui paie elle-même ne sérail peiU^ètre pas dalélire,
tandis que le principe amer ou actif, qui seul eût causé h
mort (Tun individu » ni» ser^t poipt rendu sensible par k
seul réactif connu , Tacide ni(riqiie« Qn rôti alors où de
telles théories panrrateo^ nonscpnduîre, et l'embarraa dan»
lequel se trouveraient uA méde<)tp ou un phara^aeien 0011*-
suites par une cour d'asaises dan^ desçaa açmblablea (S)»
(i ) Journifl ilte Phannacie » tom. K , psges ao6 , 4a5«
(a) Si l'on v«at entendre par puretié la blancheur , cette wanûJrc de
«V^prîmer petit induire en de graves erreur», en ce qu'une subslanc*
•organique peut ^re a^menee é tm grand dcgrd de blapcbéur , quoi^a^
jCoinpo^ee de ^usieurs produits, immedi^ts,^ trèn-^listtnqU, «t jouissait
indiviclu«Ilerapn't de propriëlës particulières; c'est cei que je vais dé-
montrer dans quelques produits du girofle.
(3) Plusieurs nouvel!»» raoherobes sur Poprum et sur la «erpbine wt
donné lie^ à Mpe remarque a^e^ importajite »|i« .cetl^ dernière , ceit
de bleuir par les sels de fer peroxidés.'CeUepropriétcfit de suite penser
que ce pouvait être un cyanure de morpiwne, et que celte base, déjà com-
binée à racidemëconique , te trouvait aussi en combinaison avec h ^J^'
pogene. DCantres expériences firent çiroire que cVtii^U Tacide galli<{*>^;«
4l''où un gallatede mor|iJ[iine ^ puis on revint i un bydlrocyanate. Maif
«n dernier lieu on s-'èst arrêté à un autre- aci^e dont on doit oublier te
00m. ^
Comme dans ce mémoire Je oe^me suii occupé que de la cotofAttonde
•certaines substances végétales, je vais, sans entrer dans Tanaljne complu''
du girofle , indiquer la nature des substances qui produisent absolu-
ment le même e^iet et dans la morphine et dans qtielquee produits dl
jgirofl»*^
V
t
^
DE #4 ^CiÉT£ DE 9ttABlf4CIE. 5^9
Cùnctusion.
On peut conclure de tout ce que nous ayopa dit, que cer-
taines huiles essentielles incolores ou peu colorées peuvent.
*%
Le girofle coi^tient une su^anre ioerte , bien crist^lli^^e ^ b)|iocbe ^
brillante; voilà la matière qH^lUne çt que. j^ai désigne'e sous le nom
de Carjrophyltihe ; plus une nuîle essentielle bien forte et bien acre,
Tçilà le pnncijfe actif; pws enfin on acick*,. probablement le gal|i<|ue
puisqu'il est uni à une espèce ^ç tannio et blfuities sels de i5^f«'Xo^tey
ces substances bien combinées , si je voulais a<lopter la thëoi^ie des alca-
lis vëgëtaux , formeraient un gallate acide de Càrjrophjrlline.
Eh bien , q«e Von mette co contact i». ce sel organique de caf jophyl*
line avec Facide nitrique, aussitôt une belle couleur rouge se^it re-
marquer ^ mais cet efiet n'est prpduit que par Thuile ^s^en^ielle de girofle,
puisque isolée seule elle jouit de cette propriété ; i^. que l'on \ers/e su^
te sel une dissolution de persulfate de fer, et fous remarquerez de sui^e
une couleur bleue noirâtre due à l'acide galliquef S», versez l'acide nitri-
c|ues ur la matière cristaUiqe bîev purifiée, «ucun^.cqul^tfi: n'est sensible;
4o. ajoutez-y un sel de fer peroxidé , vouij n'observerez auci^ip^ç nua^çç
de bleu , de vert ou de noir; 5<>. dissolvez dans l'alcohol bouillant la
caryophjlline , elle ne ramène pas au bleu le papier de tournesol rotigl
par un acide végéta,!'; ^. lûtes, bouillir cette c«ryopb>lKne avec un al-
cali , soude , potasse , cbau^ , maghésie , etc. ; filtrez et reprenez la
caryopliylline par lalcoB|| bouillant , immergez-y un papiçr de tour-
nesol ro.ogi par l'acide "Vétique et le papier redeviendra b]^u. Je le
demande alors , à quelle substance dans ce cas est due l^ilcaKnité, et «i
la caryophylline purt ou unie aux autres substances n'a pas été trans-
formée en sous-sel résineux, ou pour mieux dire en soùs-sel où les ma-^
tières organiques résineuses ont fait les fonctions d'acide ? Telle a été ,
• suivant moi , dans le principe , la tbéorie de Talcalinité des bases nou-
velles ; tbcorie confirmée depuis en partie par ]es recherches de M. Vay-
quelintfur l'alcali du daphné C Daphnine), dont l'alcalinité n'est due ca
effet qu'àf de l'ammoniaque, et sur l'alcali végétal des solanées(^^o//z/ti/2tf),
due aussi à plusieurs autres alcalis minéraux déjà connus , «:t qui ont
formé avec la matière organique des combinaisons avec excès de base.
Ainsi donc un individu dont on aurait quelque indice d'c m poison Tie*
ment par la morphine , ou qui succomberait après avoir fait usage d^ali-
mens contenant beaucoup de girofle ou de piment de la Jamaïque , ces
alimens soumis à Texamen chimique pourr/iie;pt,pré^entçr.d!aps qiiçlques-
unes de leurs parties le même efiet de coloration , par l'acide nitrique
et par les sels de fer miroxidés , seuls réactifs connus jusqu'à ce jour ,
que celui qu'on observerait dans les alimens d'un individu qui aurait
rée]]em,^nt succombé à une do^ trop fortç de lUQrphintf.
54o BtILLETIN DES TAAVilult
lorsqu'elles sont mises en contact avec Vacide nitrique , se
colorer en jaune , rouge ^ rose , bleu ou vert ,. violet foncé
bu amaranthe , sans pouvoir préciser , d*après la faihle co-
loration dont elles sont douées originairement , si Tacide
nitrique leur fera développer telle ou telle couleur plutôt
qu'une autre ; ' j^
Que , lorsque par des distillatimis ou autres opërations
elles n'ont pas abandonné complètement les résines stnx-
quelles elles étaient unies, celles-ci développent avec Tacide
nitrique les mêmes couleurs que leurs huiles, essentielles ,
mais k .un degré excessivement moindre et suivant la quan-
tité retenue :
Que le principe extractif amer , et que la sons -résine
bien purifiée ne développent aucune couleur par Tactioa
de Tacide. nitrique;
Que la propriété dé se colorer en rouge y en amarantbe,
par le contact de Facide nitrique, ne peut plus constituer
UQ caractère essentiel pour indiquer la présence de la mor-
phine j de la brncine ou de la strychnine , etc. ^
' Et qu'enfin les, principes immédiat§folorés des végétaux
sont peut-;ètre dus à des combinaisdj^qui ne sont pas en-
core bien connues.
SUITE DE 1<'ESSAI SÛR LES CBYPTOGAMES UTILES 9
Par MM. L. Dëschalekis et A. Chereau y pharmaciens.
Deuxième famille. Les cïiampignons.
Post hune raduntur tubera , si, ver
Tuûc erit , et facient optata tonitrua cœoaa
Majores. Jovenal , Satire V.
Cette famille de la cryptogamie , une des plus intéres-
santes à connaître, a fait et fera long-temps Tobjet des
éludes des naturalistes^ Les sentlmens sont encore partagés
sur la manière dont ils se reproduisent. Théophraste,
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE. 5^1
•
Pline^Dioscoride et.tona les anciens regardèrent :led cham-
pignons comme un produit de le putréfaction des végétaux.
Li^Écluse prétendit le premier que Ic^ champignons nais*
saient de graines. Tournefort » Hedwige , Linné, et surtout
Bulliard , ont partagé cette opinion. Gaertoer^ Bosc et Mir-
bel pensent que ces prétendjues graines de champignons sont
de véritables bourgeons , ou plutôt ne soql en réalit^é que
des plantes excessivement petites qui se développent sans
changer de nature par Taction, végétante. Lamark dit qu'on
observe sur les champignons des poussières dispersées à
Texttirieur, ou renfermées dans leur substance , qui parais^
sent analogues au||poùssières fécondantes diéis autres végé-
taux. On preikl pour les semences des corpuscules parti-
culiers , visibles dans plusieurs de ces plantes , sitaés dans
des cayités, ou dans certaines de leurs parties que Ton croit
propres à les reproduire. Decandole a découvert sur les
champignons , en les examinant .au mic]:oscQpe., des glo-
bules arrondis ou ovoïdes , lesquels sont eux-mêmes des
capsules pleines de graines , placées tantôt a Textérieur ,
tantôt à Tintérieur de la plante. î^ découverte. des ani-
malcules donna occasion à plusieurs sa vans tels que Butnar,
Weiss , MuUer , et plus réceipment k M* Necker , bota^
uiste de Félecteur palatin , d'avancer que les champignons
avaient une origine animale. >
Il résulte de ce qui vient d'être exposé ^ qu'on n'est pas
encore d'accord sur la nature des champignons , puisque
des naturalistes , aussi recommandables par leur science
que ceux que nous avons cités , ont émis différentes opi-
nions sur ce sujet.
Il en est de même à Tégard de la division des champi-
gnons. Linné est le premier qui se soit occupé deles classer
avec méthode 9 car , avant lui. on ne les connaissait que
, sous le nom de Fungi. Il les a divisés en dix genres : jigari^
eus , Boletus , Hydnum , Phallus , Clathrus , Hehella ,
Peziza , Clavaria , Lycoperdon , Mucor.
54^ BULLITtJC DES TRAVAUX:
JiiBsieiiiei a di?îsësen dix-^sept ]g;enre5 : Mucor y Lyt^y-
perdon , Tuber^ Clathrus , Phallus , Boletus, lïeti^eliiZy Pe-
ziza^ Canthar^Uus 9 jémamta^ SuUlus^ Hydnum^ jégciricus^
MeruUus , AurUsularia , HericiUs , Ciàf^aria.
liamarck en a fait vingt-qvatre génies : AmamUt^ BÊhrur
&!) Cantharellm j Hfdnum , SuiÙus^ jigdricits , Bels^cUa ,
Phallus , Boleiûs , Pëziza , Auricularia , Lycopêriton ,
Tuber^ ClathnUy Cla^ariA, fferiéiia^ Râticularia^ ŒcuUum^
Solenia^Stilbum^Stilbùsphora^Triehia^ AspergilluSj /tfacor.
(Ces Tingt-quatre georea iônt fi^'réftdans sealllastracions,
planeke 882 « }
M. Decandolite divise les ckampignoAi tn ^S genres ;
GnneKn , éditeur de la treizième édition du Systèrhe de la
Nature de Linné , les^ivise en 5 1 genres.
•On aurait lien de s^éfoùner de cette mnltipKcatioïi des
genres V xùah le seul genre Mucor^ qni n^avait fourni que
quinze espèces & Lintlé , a ^é divisé en huit genres par
^ des botanistes allemands. C'est de cette manièi^e que M. De-
candolle , eu diyisa'ùt lesf genres des cliampignonâ donnes
par Linné , Jnssieu et Lamark , est parvenu à en Fornter
quarame^ofttq genres, nrattipiiés en un nombk^e infini d^e»-
pèces -, encore n'a-t^ii pas adapté touteis les* divisions qu'il
a. plu dé faire aux naturalistes étrangers:
Est-ce rendre service aux amateurs qui étudient lar: bo-
tanique que de compliquer (i) ainsi cette aimable science,
(i) Il serait trop long de citer tous lei genres qui ont été mallipiiés ,
changes ou supprimés selon U fantaisie de chaque auteur qui a écrit
sui' la hotanique. Cela es't d'autant plus déplorable que dei savans du
premier ordre ne s entendent même pas pour la réformalion des genres.
Ce n'«st pas seulement dans la famillie des champignons qu^on a multi-
plié Içs genres de manière à en rendre Pétude beaucoup plus difficile.
Le genre Géranium , qui e^t , selon nous , un genre bien naturel , a été
diyisé ptrr Cat>anUles en quatre genres j le genre Br/um a été divisé
par'liedWig en treize gciat*eê) le genre Lichen est aujourd'hui' ube fa-
mille paiiagée en dixrhuit genres. V'Eresyntum oJficiHaU est devenu on
Sàjrnibrium, Bientôt la science de la botanique redeviendra un chaos ,
^ «t il fau4''^'un nouveau Baubin pour le débrouiller.
r
DE LA êoctirà ve pharmacie* 543
et dé Ift hérisser de difficultés ? âoiis ne te pensons f»is.
Mais peu importa à ceux qui ne veulent s^oécuper que des
champi^ons dont les propriétés sont usuelles. Notre but
est d'en rendre Tétudê facile et-par conséquent plus agréa-
ble en les réunissant dans un court article ^ et en nous rap-
piFOclk»iu^ autarit que posti^ pour les ifdîquer , de la
nomenclmnre Unnéenne*
Les kttîf gexires' qtri suirent som décrits d'après Lin-
né (r); ^
z . jigartciis : Ràneontalis , suBtUs lamellosus.
2. Soletus : horizontaUs ^ subtus porasus»
3. Hydnwn : horizontaUs ^ subtus eehinatus.
4* PhàUus : supra rea'ctdaius , suhtûs lœuis*
&. B^thôUoifuttguTlvrbinmtuSi
6. Peitiza : fungui campanuiaiiis j sessllis. * •
7* CIkuaria : Jitngus lœvis , ohl'ongus.
8. Lycoperdoïï : fungus suhrotundus y séminïbus fari-
naceis repletus^
I. ^GARICUS (ckampignon horizontal, divisé et»
lames dcsaous )» Ce genre , si facile à disikiguer par la des-
cription de I^EiRé, a été divisé e» quatre genfres par M. La--^
ïA«r\ , encore le nom d'agaric n'esli-il resté qu'à des cham-*
pignons que presque tous les- botanistes s'accordent à
4 Doitimer bolets. Les trois genres séparés de Tagàrio par
cet auléur sont Amaniia^ Aferulius etCantharellus/W. De-
candoUe les a seulement divisés en deux genres, MeruUus
et Agancus. Les Merulius ont sous le chapeau des plis ou
veines souvent anastomosées entre elles. Le chapeau des
agarics est doublé en dessus de feuillelis qui ne sont presque
jamais anastoiiiosés^, €etté différence pouvait peut -être
(i) Nous renvoyons , pour la description des espçces , à la troisième
édition de U' Fibre î^âçAise, i*èdig<$e par Mi DecândoUe , qui les a dé-
crites av«« aiilaat d'esaetitndé qoerde précision; et laossi pofrr quelques-
unes an DitilioaDâireiLticycilv^édi^iM, r<^|gé|>ar M. Lamark , et au Traité
de^ Cii«nrptigp»ons ^ psi; Ms. R^wtet.
1
544 BULLETIN DES TKAVA.U^
suflire pour séparer liss agarjcsen deux sections , mais non
pas en deux genres. . *
uégaricus canthareUuSj chanterelle. FI. fr. t. 2 vP^g* ^^8.
Vaîll. Bot, , t. II , fig. 9. Bull. , tab. 5o5, fig. i.
Ce champignon crott fréquemment dans les bois ; sou
odeur est agréable. Quand oti le màchfc , il pique d'abord
un peu la langiie , et laisse dans là béuche un excelk&t
goût. Bulliard dit quil y a des campagnes biion le mange
à tourtes sauces. Analysé par Braconnot 9 il y a trouvé, de
la gélatine , de la fuugine , une quantité considérable de
sucre de champignon , de Tadypocire , etc. , etc.
jigaricûs deliciosus ^ FI. fr. , p. i43. SchœflTer , t. ir.
Amanita sanguinea. Lamark, Encycl. , p. 'io4« Les Alle-
mands mangent cette espèce aiiisi que la suivante , au rap-
port de Peyrille^* elles sont un peu piquantes, ajoute-t-il,
mais agréables. Nous devons dire cependant que M. Deean-
dolle pcni^e que Içur odeur et les qualités nuisibles qfoe
l'on reconnaît, dans les agarics laiteux doivent epigager a
s*en défier. LVgaric délicieux a été recommandé ccHitre la
phlhysîe tuberculeuse.
Agar. Lactifluus , Schœffer , t. 5 , ut supra.
Agar. edulîs. Agar. campestrîs , Linné. Amanita edw-
Us , Lamark , FI. fr. , page 157. Bull. , t. i34. -^ Cham-
Eignon de coucke. Pédicule , côiâe convexe, yfuammeusev
lanchàtre \ les lames roses ., puis brunesi^ Cette espèce est
celle qu'on mange le plus comm,uqément à Paris \ c'esile
champignon de cuisine qui sert le plus ordinairement das-
saisonnement à nos ragoûts. Il croît en abondance dans les
prcs , les pâturages et sur les pelouses : son chapeau est
couvert d'une peau facile à détacher \ les lame^ dont il est
doublé sont d abord couleur de rose , puis elles devien-
nent brunes et ensuite noires à mesure que le champignon
vieillit.. Il faut bien se garder de confondre VAgaricus
eduUs. aved celui que l'on connaît sous le nom, d'Agdricus
ifernus , FI. fr. , p. 210 ; Amanita i^erna (Lamark , Dict. ,
{). 1 13) qui lui ressemble. Ce dernier ne peut cire pelé ;
e bon cbaqapignon jse pèle facilement 5 celui-ci a un goal
et une odeur agréables; V Agaricus, y ernus nsi^. ni goût ni.
odeuî*. Le bon champign^a la superficie sèche , un collet
rongé en ses bords ; le mauvais a uncbllet iriès-régulier ,
DE LA SOCIETE D£ PHAR1I1A.CIE.
5A5
trè8*-enlier et humide à sa superficie. L'agaric de couche
Seul être confît avec le vin aigre et conservé pour Thiver*
I. Vauquelin en a retiré par fatialyse de Fadypocire , line
huile , de Valbumine , du sucre de ehaàtpignon , une ma-
tièi^e. semblable à Tosinazome , de la funginè , de racétàte
de potasse , etc. , etc. ' ' \
^ Les chamjpignons de bruyères , ou boules de neige , Ib
paturon blanc , fig. , pi. i3â et i34 du Traité des clian^^
pignons de M. Paulet, nous paraissent ti'ètre que des va*
Tiétôs deT^garicus edulis. Le champignon de bruyère a
une. odeur et une saveur de Cerfeuil ; il est 'plus tendre ,
plus fin , plus délicat que le champignon de touche. Le
paturon est encore à préférer •, c'est , selon M; Paulet, l'es-
pèce la meilleure , la plus délicate et la plus légère qu'on
connaisse* On la trouve à Prémoineau , route de Beaumont-
sur-Oîse. ^ '
jigar, albellus , FI. fr. , p. 176. uimanita albeUa , La-
toark , Enc. , t. i , p. 107. Biill. herb. , t. 142.
Mousseron. Cet agaric , très-bon à manger , se prépare
comme l'agaric de couche et sert aux mêmes usages. Selon
M^ Bosc , c'est un manger délicieux , que Ton ne peut com-
parer à aucun autre. Malheureusement pouv les gastro-
nomes de la capitale , il ne se trouve pas aux environs de
Paris ; il est très-abondant ienlre Chaumont et Dijon. Les
habitans de la campagne se font un petit revenu de son
produit.
jlgar. toitilis , FI. fr. , p. 194- Bull, , t. 44 et SaS , f. 2.
Faux mousseron, mousseron d'automne ^ il a à peu près
la saveur du vrai mousseron , mais il est moins délicat. On
le manjge sans inconvénient. ^
^gar. palomet , FI. fr. , t. 6 ; Supplément , p. 49. Pa-
lomete ou Blavet, Paulet., Traité des champ. , 1790, t. 2,
p. 208, pi. 95 , f. 10-11. Sa couleur est bleue /verte et
blanche; il croît dans le Béarn. On en fait gralid usage ;
son odeur est agréable , son goût exquis.
^garicus oyoïdçus , FI. fr. , t. 6, p. 53. Le mousseron
coquémelou coucoumelle(Paulet, t. 2 ^p. 3i8, pi. 5Î ,
fig- 3-4-5 ). Ce champignon a été indiqué vaguement par
XI*. Année. — JYo^embre 1825, 36
54^ lîyLLm^ I^E«S rHAVAyX
Maguol 5 cous le vfomdç ('^angus albus X Bola/ncoin Moni*
peficnse , iG86 , fi^,) ^ il ccoii ilaiis le bas. Languedoc: C'esi
L'pifouge blauche ^c Decaiidolle. . .
.^gfifr J^^''^*'^f*c^^i^^^' f*'- j. *• î> 1 pp.isiog.. C'est , suitanl
£6 ^eir.icT , iii) des cliaitnpig,npm les^icii\çiir3 qui se mao-
genl à Moiilpellicr. Il a la form;^ d'un o^u.f de p.oule.
.♦ Le tvugi^ion CPaulel, U a,.p..iÇ, .pl.>^8ry fig. 3-45)
est trcs-remai*qual)lc par. sa eoulei\r d'un roiige de «ang.
Il sort de terre en TbruiQ de petits mousserons. Ce cham-
pi^uoii , qui a uu goût de Diqrille, eçt recherché de ceux
qui le cpiinaisscui: Ou le trpuve eu Frat^çe daas he. liam
Lau^uedoc.
^g/ir. 5otoaitus ( PI, fr. ^p. ao8). 6uU.,,t» ^o et t. 598.
Le pédicule de ce .cKaoïpignoju est long de ra à jl5 dé^
cimètrcs. M* Pecaiidolle (dit ,q^ il a un gq^t e^uîs , os
le mange sur le gril avec du beurre et du sel. Cette espèce
S eu commune se trouve en été dans les bois 9 à Tombi^.
ï. Deschalerîs la trouvé dans laiorè^dePeFseigue, dépar-
tement de la Sartbe. !..
yigai\ aurantiacus ( FT. fr. ; p. 209» BulL ; t. 1 20 J.
jimanita aurantiaca , Laniark. Il y a trois variétés de cet
agaric. Ce beau champiguoù, qui croît plus particulière-
ment dans le midi delà France, est d'une odeur et d'ua
goût exquis \ il est servi sur les tables lès plus délicates,
mais il faut bien prendre garde de le confondre avec Tôronge
fausse Ças^aricits muacarius) , espèce très -vénéneuse. La
volva de l'oronge vraie est compléie^ cqlle dç la fausse est
incomplète v^^ l^ chapeau tacheté 'dé ^plaques blanches.
( FI. fr.. p. 208 , et Bulf. herb , t. 12^. ) Thuiïîer ,: auteur
d^une Flore parisiemie i a trouvé des oronges dï^ns lesboid
aux environs de Montlhérj^, notamment entre des châtai-
gniers dans les lieux incultes. MM. Thory et Redouté ,
auieurs du bel ouvrage des Roses, ont trouvé ce beau cham-
pignon dans le parc de Meudon, mais en petite quantité;
Agar^ procftiis. ( FI. fr. ,p. 207 . Agar, cobibnnus^ tab. 78
et 5b3.) Ce champignon est appelé grande coulomelle pî»r
Paulet , ( t. 2 , p. 288 5. t. ,* lis , f . 1 ,, ^ » i« } Pline eu tait
mention. On le trouve en Angleterre, en. Italie, ea Alle-
magne , en France , et parto^ut il est r^ç^nn^ peut èire de
1> > , ,.. K(,'». Dans le Bourbonnais , où il ebt abondant,
DE .hx MciàvÈ Dt vAxwmscxK. 547
oti Ic^noBime^ cœhedos Boufbwinati. ïlîi lUfférehs 'nbnis
dans les départemeus de la FroH;<î!(*'V ?' e^tédhtlU'dh'ns: Jïos'
,camp«gneg sou^ le notn â'ep#i8élte. / '* .\ • v
^gat\ làoinîatUs, ( LîMTi^rt*,Diri. , t. 4i P* i^'4«)Com-
merson a trouvé-cette espèce daits les Isles de FrAncc et de
Bourbon. Ce champignon , selon lui , ne fait pointde mal ;'
il donne un bon goôt de-toorille à In soupe et aux ragoûts;
il croît sur ie trowcdes^païmisle^^ ^lii pdnrîssent sur iciTo.
La grande f^iroUe ^<y\.\oreS\\t àj^ houx (Paul et ,'tom. 2,
p- 182 j pi. *38), Cette e*pè<^ , diîcrîte pour la première
fois par M. Paolety-est bonne ^à rtiafngér^'on la irouyc à
Ch»mpigny sous le houx. C'est tin agaric.
^gtincus Eryngfi, (FI. fr. ,' t. 6 V^upplérnent , p. 47'-
L'oreille die chardon , M. Pàulet, t. 2 , p/i33 , pi. 3ç) ,
f. 1,2,3). Cet agâriè est irès-recherohé par les Proven-
çaux , sous le npm de baligoule', et dîins le Nîvernoîs'sous
éelui d'oreille de chardon. Il est plus dcllicat que le cham-
pignon ordinaire. •
Le chapeau canelle (Paulét, t. 2 , p. i35^, pi. 4<^) f- i »
î4 ,.3)j Cet agaric, que personne n'avait décrit avant M. Pau-
lét , es,t fort recherché pour l'usage de la table ; il croît à
Champîghy^ près Paris.
Le nomhril Wanc ( Paulet , t. a, p. i35,,,pl. 4i) f« i?^)
a été aussi décrit par le même auteur ; il s'apprête comme
le chaoïpignon de couche ^ on Je trouve aussi à Champigny.
La tortue ou lé bouclier (Paulet , t. 2 , pi. 44» ^- ' > ^')«
Personne /ivant M. Paulet n'avait parlé de cet agaric ; il a
la saveur agréable ; il est plus fin et plus délicat que Jo
champignon ordinaire -, on le trouve dausleparcdeMcudon.
Le champignon roux du mii/ïér ( Paulet,, t. 2 , p. 3oi ,
pi. i47 ^f. 2). Il croit au pied du mûrier , surtout dans la
Provence , où il est usité comme assaisonnement.
u^garicus transhicéns (FI. fr, ,,t. 6 , Supplém. , p. 43).
Les pauvres gens de Montpellier mandent ce champignon
sous le nom de pivoulade de saule.
jigàricus aurJLcala (FI. fr*-, p. 4^ ? ^- ^- Commun en •
automne sur les pelonsâs à Orléans, où on le mange sous
le nom d'oreillette ou d'cscoubarde.
jtgai'icus sodalis (Fl.fr. , t. 6, p- 4^) > counu à Moiii-
548 ' BLLLETIN UES TRATMJX.
pellier sous le nom de pivoulade d'icoutse. On ^Mngele
chapeau et non le pédicule.
Agaricus^iUicinus (FI. fr. , t. 6, p. 4^), ul supra.
Af-ar. cortùiellus ( FI- fr. , t. (> , p. 5o ). Les babitan* de
Monlpellicrmaiigeiit ce champignon >oiu le nom de jn- i
voulade. !
Agar. cylln<iraceus.{F\..{v. , t. 6 , p. 5i). M. Decan-
dolle soupçoiine que ce champignon est le même que le
suivant , mais plus jetine. Ut supra.
' Agaricus atleiiua'us (F), fr. , t. (j , p. 5i ). Cette espèce
se mange à Montpellier ,~80us le nom de pJvoulade , au
mois d'octobre. On voit que le nom de pivoulade est em-
ployé pour d^siguer vulgairement en Languedoc plusieurs
ibampignons qui ne sont pas de la même espèce. M- De-
candolle , qui a long-temps habité la province du Liai»^i»e-
doc , les a désignés sous des noms spécifiquËs difîërens.
j4gar. leïo œpfialus. Celte belle espèce , dont le chapeau ^
n sept à huit pouces de diamètre, se v«qd an marché de
Montpellier comme espèce comestible \ elle a beaucoup
de ressemblance avec l'oronge blanche (FI. fr, , totne ti, |
Suppl. , p. 53),
L'Entonnoir Je Piovence , nommé Pinedo par Garidel
qui a décrit ce champignon ( Paulet , t. a, p. i58,pl. 63, I
fig. 2,3,4)' Cette espèce croît et se mange dans la Pro^ 1
vence^ I
LaSarJinelle(Pau]ct,i.^,p. u8 , pV. 36), je/n?-/;«- 1
gus, Sterb. , tah. 8 , f. E, E. Cette espèce croît en Italie: |
c'est le champignon appelé Mnmnioia baUara ( Bail, r
l'con 39}. Les Italiens le vantent comme un mets esqiiis. |
Agarkus vaginnlus (FI. fr. , t. G, Suppl. , p. 53). Cou-
coumelle grise , gristlLe. Les habitans de Montpellier re~ I
gardent cette espèce comme une des plus délïealcs et de
celles qu'on peut manger avec le plus de confiance. '
jigar. alramenlarius (Fl.fr., t. 2, p. i47- Bul'-i l- 164);
Cet agaric se fond en une eau noire avec laquelle Bulliard
-» fait de l'encre pour le lavis.
Ze Doré de^kouetgue (Paulet, t. a , p. i3;, pi. 43)-
Ce beau champignon , d'aué belle..couleur d'or , se mauge
dans la province dont jlporle le nom.
Le Maca'-on des prés { Pni\!ei , t. a , p. ^o5 , pi. ^\ ,
DE LA SO<!:iÉTK DE FflÂRMACIE. 549
f, I , a ^ 3 , 4)* Ce chàmpiçDon, qui a la figure d'un ma-
earon , croit en Provence , etsucioutdans le comlalVéoiaîs-
sin ; il se canserVe bien et est fort rechei'ché pour Tusage.
Lbù Colombetfe. Cet agaric , que Jean Baunin a le pre-^
mier fait coon^iitre , est remarquable par'sa belle couleur
blanche ; il croit en abondance près de Montbeltiard ^ où
îlest recherché pour Tusage. Paulet Ta figuré pi. 64 ) f* t , 2.
^garicus quercinus. Cet -agaric sert à préparer Tama-
<îou ^ il est aussi utile pour arrêter les hémorragies que le
bolet amadouvîer.
2. BOLETUS^. Champignon horizontal , poreux en
dessons.
Bôletus jaglandis (FI. {v. , p* lai. Bu)l. , t. i9etii4y-
Ce bolet, connu sous le nom de miellin langou, oreille
d'homme , est cité par M^ Decandolle comme bon à man-
ger. Il répand une odeur forte lorsqu'il commence à se
corrompre , et il est dangereux de le tenir dans une cham-
bre où l'on couche. Il atteint quelquefois six a sept xléci-
mètres de diamètre. Il croît principalement sur le noyer ,
comme' son nom l'indique.- CVst de ce champignon que
Braconnot a extraîtde Tacide fuagique en quantité suffi-
sante pour eonslater sils propriétés. Il a fourni en outre à
l'analyse de Tosmazome , du fungat^ de potasse , de Tady-
pocire , une très -petite quantité de phosphate de potasse. '
Bolelus ramosisslmus , agaricus ramosus» Lamark , Dict.;
encycl. Bar. icoriA 1269-12^0. jigar. esculenlus. Tourne-
fort-, Garidel. . *
Ce champignon 9 connu des anciens, est très*extraor-
dinaire \ il est rangé parmi les polypores coquilliers de-
Paulet qui en décrit trois, variétés, Il renvoie aux fig. 1 268,
1269, 1270 et 1272 de Barrelier. Porta et l'Ecluse otit les
premiers parlé de ce chatn pignon qu'ils nommaient GaUi"
nacia. La grosseur d'une de ces variétés est quelquefois
telle qu'elle pèse soixante hVres. Cette variété croit plus
particulièrement dans la Hongrie. M. Paulet a trouvé un
de ces champignons dans les bois d*OrmesiSon qui pesait
vingt-sept livres ; il l'a aussi observé à Fontainebleau au
pied des chèues. La variété figurée dans Barrelier , fig. 1270 ,
se vend au marché à Troye,'50usle nom de tripes de chùûc,
ou Bolelus nimoslssimus. Muray , 6ysl, végét, , p. 978.
55o BULLETIN DES TIIAVAUX
Bdetux edulis^ B6L bot4nus y Lin. (FI. fr^ , p- i^-
Bail. , ùbé 60 el 494 )• ^^ bolet, coBnu vnl^irtsinent som
le TiODi de ceps, de gjrole, de Rruguet , est frequeniuieni
employé commealiment et comme assaisonnement. Oacn
fait des beignets , des crèmes ; tpielqucs amatears 1c maiir
gent crû à la poivrade. I^est commun dans la foret de
Fontainebleau ; se trouve aux Brotteaux , pvès L joa , selon
Gilibert.
Bolfitus œreusj bolet bronzé (FI. fr. , p. i2i4- Bull. ,
tab. 385 ). II croit dans Içs bois , au commencement de
l'automne ; on le ronnait aussi sous le aom de ceps noir.
M. D(*candolIe fait mentiou de deux variétés de ce boleC
d^nâ le Supplément de la FI. fr. y t. 6, p. 4^« -^^ variété
creveUa croit en Piémont où elle est usitée comme aliment-,
la variété c<i/;ra se mange dans les. Landes sous les noms de
seth ou cep.
Boleius aurantiacus {Y\. fr. ^ p. 127. Bull. , tib., n'Sôet
489) , bolet xîran^é. Il croit sur la terre dans }es bois; on
le mange lorsqu^il est jeune \ on Tappelle vulgaireiriefii'
roussi le , gyrole rouge.
Boleius sohniensis (FI. fr. , Suppl. , t. 6 , p. 4^)* ^^^
habitans de la Sologne nomment ce bolet chas^ancelle ; ils
on préparent un amadqu quHIs vendent à Orléans. I^ur
f procédé consiste à mettre ce bolet deux fois dans leur
essive,.!cn le battant ensuite.
Notct!,'M.. Lamarka presque supprimé Je genre Bolelus\
les bolets sessilos et ligneux sont appelés p^r lui agarics;
les mous et pédicules , suillus. Il a doni^é le nom de bolet
à la morille. Ces cbangemens , suivant M. Bosc » dont
nous partageons le sentiment , jettent une grande confu-
sion dians le langage de la science , et nuisent essentielle-^
ment à ses progrés. MM. Bosc et Decandolle adoptent la
nomenclature de Ldnué.pour le genre bolet.
BûIetuSy Indigotier^ bon à manger. (Voyez le nonveaa
Dict. d'hist. naturelle , 2^ édit. , au mot Bolet. )
Boletus suberosus (FI. fr. , p. iiG. Bull. a. , 4^2). Le»
Suédois s'en servent pour faire d^s bouclions. Ce bolet croit
aux BrottCc'uix, près Lyon , selon Gilîbort.
Boletuslaricis (FI. fr. , p. 1 18. Bull. ub. , 296. Garsau(,
'fig. 16). .
DE LA SOCIETE DE PHABUIACIB. 55ï
' Bolft du mélèze , agaric du mélèze (i) , agaricpiirgatin
Caractères ; cotiîque ; sOnple ,.inplie^ ^poJ» , doux , inégal ;
pores ircs-peiUs; d'un jaune d'ocre , parasite. Nous conr
naissons ee bolet t^n phctrmacîc ^ qui ,nç se trouvé q!ue sur
le mélèze,. ou plutôt sa pulpe qui est blanche , légère ^
f rîabir , do saveur dôuoç d*fibôrd et'ensui4<B amère y un peu
acre quand eJle est fraîche* L'agaric dana 1« çoiiimerce est
toujours dépouillé df «on écorce, ou plutôt de sa partie
lubnJQuse. CW un purgatif . hydragûgue qui fait vomir
quelquefois. Les pAjàans suisses s*Qii servant pour purger
les. vacher ; ils le font prendre aussi aqx personnes qui ont
avalé la sangsue des Alpes , et y mêlent tin peu dcptoivce^
Qri fi'çH sertausèiau lie^ de.noix de gailW pour teindre la
soie en noir. Cebole^, examiné par M- PbuiUQn-^LagraAige,
contient de la résinç , de Tacklè b^nzoïque^ c(iielcpes sels.
Jje meilleur vient d'Alëp,
Boletus obtusus (Fhir., p. 117. Bull, ^tab» 4^4)- Sous
le nom de Boula , ilaertauxliabitans de la* campagne pour,
transporter le feu et le conserver.. Les teinluri/éra qui en
tirent une couleur ïioire le nomment champignonou. agaric
de c^ène. '" "',...,•. va, - ••
Boletu$ ungulattfs (FI. fr. , p. ii6»#BblL^ ta]^.., 4^' ^^
4919%* a). C'est ce bolet, sMivantBulliard) qaoni emploie
pour faire de Famadou , et. qui ^ lorsqu^îl est, jeune, a la
chair filandreuse et mollasse , ejL non le Boletus igniarius.
On le connaît encore sous le nom de Boula , di Agaric de
chêne y d'Agaric femelle* ^
Boletus suaifeolens^ champignon blan^ du saule ( FI. fr.,
p. 118. BulL , tab, , 3 1 o ). Cette espèce, réduite; :e.n poudre
et préparée en électuaire , est administrée avec .s^ccès aux
pfattiysiques , à la dose d'un à trois , ou., quatre grammes.
Linné rapporte que les femmes lapbnes en peneht soigneu*-
sèment pour plaire , et qa*tm en met dans les habits pour
en éloigner les insectes. Cebôlet se trbtive dans les vieux
troncs de saule. Il exbàlé uùp odeur dVnis pénétrante et
très-agréable. Giliberi a trouvé ce bolet près de Lyon.
Boletus fomentarius , employé en Suède pour wire de.
(i) Lieutaud ( Précis de matière médicale) pense que Tagaric des an—
dens difierait da nôtre. '
55a BULLETIN DES TRAVAUX, ETC.
TamAdott ; îl sert pour mettre le feu à la poadre à canou^
(Dicl. cocycl. , tom. i , p. 5o). Gilibert.l'a trouvé à On)-
lins , près Lyon ; il le nomme bolet amadou.
3. HYDNUM. Horizontal , hérissé de papilles très-
nombreuses.
Hydnum erinaceus ( FI. fr. , p. 108. Bull. , tab. 34 }«
. Cette espèce , une des plus grande» de ce genre , se mange
dans les environs des Vosges. M« Lamark en - » fait un
genre particulier ^ /fffncrW, qui n'esl point adopté par
M. DecandoIIe (Voyez Illustrât, de Lamark , pi. 888).
M. Descbaleris a remarqué* ce champignon dans la foré!
d'Ecouve, près Alençon.
Hydnum repandum , hydne sinué (PI. fr. > pog*^ m*
Vaill. , Bot., tab. 14» fig* 6, 7, 8). Les paysans connais-
sent cette espèce, de couleur jaune, sous les noms dei
lurchon , de rignoche ] on la fait cuire sur le gril et an la
mange assaisonnée avec du beurre , du sel , des fines herbes
et du poivre. Vaillant dit qu'on trouve ce champignon dans
le parc de Versailles, sous les^ châtaigniers, près la porte du
parc-aux*cer£s. On le ti'ouve dans les bois à Roche-Cardon,
près Lyon, selon' Gi liber t. M. Chereau Fa trouvé k Fon-
tainebleau. Soumis iTanalyse par Af. Br^connot, il a donné
de la fungine , du sucre de champignon , un principe acre
très^fugace , de rhydrochlorate de potasse.
(^La suite au numéro prbchain.)
ERRATA, DU N; PRÉCÉDENT.
Page 46a , ligne 27 , o« tnolaife , Iv^z •; os mahiire. - •
Page 4B6.9 deuxième aliaëa , au lieu de :
M. Chevallier, pharni«eieii de • Paris, ayaût annonfïë yerbalemcQt ' la
présence de ranubiOBtaque dans la matière criataltine de la fè?e de
Tooka , nous avons chevche à vérifier ce fiait.. . .
Lisfiz < )VI. Chevallier^ pharmacien 'de Paris , ayant annoncé verbale-
ment la présence de l'ammoniaque dans la matière cristalline de la fève
de Tonka , nous avons cherché à vérifier ce fait conjointement ài^ec tui.
PARIS. — IMPRIMERIE DE FÀIN, RUE RACINE, ]V^ 4.
PLACE D& L OOEOlf.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
/■ 1
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N". XII. — II*. Année. — ^Décembre 18^5.
ANALYSE
Des cendres de FEtna (î) ^ enuoYces par M. J^ôrrari y
, " professer d]histaire naturelle à Paierme ;
ï*ar M. Vàuquelin:
■
M, Ferrari m'a fait remettre par M. son frère les cen*-
dres dont il s'agit. Voici ce qu'il dit à ce sujet dans une
lettre qui accompagnait l'rtivoi :
« Les tremblemens d^ terre qui ont ébranlé la Sicile
dans ces derniers temps m'ont donné l'occasion de réunir
les observations que j'ai faîtes sur cette terrible opération
de la nature , à différentes époques , dans ma patrie où
elle se répète assez fréquemment. J'ai tenté d^apprécîet
de près la cause qui a pu la produire et qui la retiouvelle
de temps en temps. L'Etna , qui a tant de part aux phé-
nomènes dont je m^occupè , vOmît en i^i^ beaucoup de
cendres. On a répandu le bruit que la matière vomië était
■ ■ - ■ ' .-'■■-....
(1) IVote fies Itédacteurs . — ^ Bien (fiie ce trovail ne soit pas pharma-
ceutique, il enseij^ne aux pharfnaciens les meilleure procéJës d^dualyse
chimique dont ils ont souvent besoin.
XI'. Année. — Décembre i8a5. 87
^
554 JOURNAL
une boue volcanique. J'ai remis à mon frère un paqaelde
ceUe matière pour que vous Tanalysiez. Ty joins une pe-
tite boite contenant une concrétion formée dans Tintérlear
du cratère de Tile ardente de Vallano dans les Eolies. La
moitié du morceau , soumis a Fexamen , a donné de lacide
borique avec du soufre. »
Ces cendres ont une couleur grise , une ténuité assez
grande ; chauffées au rouge avec le contact de l^air , elles
exhalent de lacide sulfureux : dans un vase clos elles don-
nent du soufre.
'Un gramme de ces cendres, chau£Eees dans un appareil
convenable avec six décigrammes de chlorate de potasse ,
ont donné un gaz qui contenait de Toxigène , du chlore
et dix centimètres" cubes d'acide carbonique 5 le résidu
avait pris une couleur rougeatre.
Après avoir absorbé le chlore en l'agitant avec le mer-
cure , on a mis ce qui restait de gaz en contact avec une
solutipn de potasse ; la diminution a été de dix pouces cuhes.
La potasse qui avait été employée à cette opération préci-
pitait abondamment Peau de chaux , tandis qu'auparavant *
elle ne la précipitait pas du tout.
Ce résultat annonce , à peu près y un centième de char-
bon dans cette cendre» ,
• Quatre grammes de cette cendrc> lavée à Teau bouillante
jusquà ce que celle->ci ne fut plus affectée par les réactifs,
a fourni uue lessive qui précipitait abondamment par le
muriate de baryte, Foxalate d'ammoniaque 9 et un peu par
le nitrate d'argent , ce qui annonce la présence du sulfate
de chaux et d'un muriate. Par l'évaporation , ce liquide a
fourui.74 centigramuies de sulfate.de chau^. Celui-ci, lavé
avec un peu d'eau çt sa. lessive évaporée , afourni un résidu
dans lequel on distinguait, parmi la portio^ de sulfate qui
s'était redissoute, quelques cristaux verts et d'autres blancs.
Ces cristaux , repris de nouveau par une petite quantité
d'eau , ont donné un précipité rouge par le prussiate de
DE PHARMACIE. 555
potasse ferrure , et un précipité blanc floconneux par Teau
de chaux et la dissolution d'argent. Le précipité produit
par leau de cbaux était en partie redissous par la potasse
caustique.
Ainsi , Teau qui avait servi à laver la cendre contenait
du sulfate de cuivre , du sulfate jde chaux ; du sulfate d'alu-
mine et de magnésie , et un muriate dont j'ignore Tespèo?.
La matière lavée à Veau bouillante , ainsi qu'il vient
d'être dit , a été ensuite traitée , a l'aide de la chaleur , par
l'acide muriatique ^ elle a communiqué à ce dissolvant une
couleur rougeatre ; la liqueur filtrée et étendue d'eau a été
précipitée par l'ammoniaque ; le précipité était rose pâle ,
et la liqueur légèrement bleue. Filtrée de nouveau , cette
liqueur précipitait abondamment par Foxalate d'ammo-
niaque et devenait d'un beau rouge par le prussiate de
potasse.
Le précipité formé par l'ammoniaque ayant bouilli avec
de la potasse caustique , a fourni une quantité notable d'alu-
mine et beaucoup de fer oxidé. ,
Après les opérations ci-dessus , le résidu de la cendre
ne pesait plus que deux grammes et quelques centièmes ;
exposé au feu , il a exhalé d'abord l'odeur du soufre ^ et
ensuite très-fortement celle deÉ|acide sulfureux : sa cou-
leur était alors rosée.
L'acide muriatique avait enlevé' à la cendre de l'Etna ,
1°. du fer; a**, de l'alumine, 3°. de la chaux; 4% ^^ cuivre.
Le résidu non attaqué par l'acide muriatique contenait
encore de la pyrite martiale , puisqu'il répandait une forte
odeur de soufre par la chaleur. Fondu avec la potasse , et
le résultat dissous dans l'acide muriatique , il a donné par
l'évaporation une masse gélatineuse de couleur jaune qui ,
lavée avec de l'eau y a laissé beaucoup de silice : la liqueur
contenait du fer , de Talumine et de là magnésie.
1
556 JOURNAL
Deuxième opération.
Quatre grammes de la même cendre , lavés à Teau bonil^
lante , ainsi qu^il a été dit plus haut , et séchés ensuite , ne
pesaient plus qu'un gramme 64 centigr.
Le résidu , soumis à Faction d'une lessive de potasse
caustique bouillante , a communiqué à cet alcali une cou-
leur jaune >, et la propriété de précipiter en blanc par
Tacide nhrique ^ et d'exhaler au moment du mélange une
odeur hépatique. Le précipité avait une couleur grise et
occupait un grand volume ; lavé à plusieurs eaux et séché,
il paraissait noir ; il y en avait au plus deux centigr. Exposé
A la chaleur , il a brûlé avec tous les phénomènes du soufre,
et a laissé une trace jaune qui était de Toikide de fer.
Ce soufre provient évidemment de la décomposition par*
tielle des pyrites par Talcali.
La cendre , après avoir subi ces deux épreuves , a été
traitée avec deux ps^rties de potasse caustique et chauffée
au rouge dans un creuset de platine. Le résultat , délayé
dans Teau , ne s'est pas entièrement dissous dans l'acide
muriolique étendu : il est resté une petite quantité de poti-*
dre grisâtre qui est devenue rouge par la calcination. Trai-
tée une seconde fois pa^a potasse , elle s'est dfssonte
dans l'acide murîatique et lui a communiqué une couleur
jaunct
La première dissolution murîatique , évaporée à siccité,
s'est prise en une gelée qui , délayée avec de Teaui a laissé
de la silice floconneuse qui était un peu colorée en rouge
par de l'oxide de fer.
La liqueur filtrée a donné, à l'aide de l'ammoniaque y
un précipité jaune pâle et gélatineux , et la liqueur aVait
une teinte bleue légère. Après avoir neutralisé l'acide mu-
rîatique , elle a pris une couleur rouge par le prussiate de
potasse.
La seconde dissolution évaporée de même fournit un
DR PHARMACIE. 557
résidu gélatineux c[ui , délayé dans Foau , fui filtré : le
liquide dotina parTaounoniaque un précipité }^une , com-
posé d^alumina^et de fer. Le liquide an^npniacal n*avait
pas sensiblement de couleur bleue , cependant il donnait
encore des signes de la présence du cuivre par le prussiaie
de potasse.
L'on voit par cette esquisse d'analyse que la cendre vo-
mie par FEitna contient :
i®. Du sulfate dm chaux ;
2*. Du sulfure de fer ou pyrite ]
. 3*. De Talumine 5
4". De la silice 5
5^. De la chaux , ou plutôt uue roche formée de ces
trois terres ; ,
6'. Du sulfate de cuivre ;
7°. Un muriate dont j'ignore l'espèce 5
8". Des traces de soufre isolé 5
9*. Du charbon ;
10**. De l'huinidité.
Sans prétendre ici donner les proportions exactes de
tes substances , je vais cepeadant en donner une approxi-
mation sur 100 parties :
Silice 3B9IO
Sulfate de chaux. .,.«....« 18 • .
Sulfure de fer. « • . t . 30,88
Alumine. ••;...«,.«..• 8
Chaux 2,60
Charbon i
- — — ^t,r
78,58 •
L'humidité , le sulfate de cuivre , le sulfate d'âhimine ,
les traces de muriate et de soufre libre , doivent s'élever
à 21,4^ pour compléter le quintal.
Il est possible que ces cendres coatietinent aussi un peu
(
558 JOUKNAL •
d'alcali , mais je n'ai pn le vérifier faute d'une quantilé
suffisante de matière : je n'en ai eu que huit grammes à
ma disposition. *
OBSERVATIONS
Sur la composition de Facide borique ;
Par M. SouBBiRAN.*
Les faits propres à nous éclairer sur les proportions
élémens de l'acide borique sont de deux sortes : les uns
sont des expériences faites dans le but de combiner direc-
tement l'oxigëne avec le bore ^ les autres sont des résultats
analytiques obtenus des diverses combinaisons dont l'acide
borique fait partie.
MM. Gay-Lussac et Thenard ont oxigénë le bore pr
l'acide nitrique , et ont calculé la proportion d'oxigéne d'a-
près le poids de l'acide borique formé. Mais ces sa vans chi-
mistes n'ayant pas tenu compte de; la proportion d'acide
borique qui s'est volatilisée, ils ont nécessairement dùéfa-
luer trop bas la proportion d'oxigène.
De son côté, M. Davy a cherché à déterminer la compo-
sition de l'acide borique en recueillant le bore qui avait été
séparé du borate de soude par un poids connu de potas'
sium^ d'autre part, il a rech'ercHé la quantité d'oxigène
qui est absorbée pendant la combustion du bore. Ces denx
moyens analytiques lie sont pas susceptibles d'une grande
exactitude 5 aussi M. Dàvy est-il arrivé avec chacun d'eux
à des résultats différens. Le premier procédé manque de
précision , car il est difficile que les matières ne contiennent
pas^n peu d'eau qui peut contribuer à l'oxîgénation du
potassium \ et d'ailleurs il est presque impossible de re*
cueillir le bore sans perte. Le second procédé ne peut éga-
lement donner que dies résultats approximatifs par la béce5-
, DE PHAJUaACIE. S59
si lé de laver le bore à plu&ieurs reprise» pour séparer l'a-
cide borique qui le défend de raction de Toxigène. i
Plus tard M. Berzélius a déduit la composition de Taçide
borique de celle des borates , mais l'analyse des borates sîiir
laquelle il s'est fondé n'était pas exacte ; les conclusions
qu'il en a tirées ne doivent pas l'être non plus.
L'impossibilité presque absolue de brûler le bore dan»
l'oxigène sans perdre une portion de matière , la volatilité
de l'acide borique en présence de l'eau, et la faiblesse da
son énergie chimique, sont autant de circonstances qui
s'opposent à ce que l'on puisse arriver directement à coùn**
naître les proportions de ses élémens ^ mais on peut y jiar-
venir par des considérations tirées des diverses combinai-
sons dontl'acide borique fait partie.^ Ces combinaisons sont
de deux sortes , celles où l'acid^ borique remplit les fonc-*
lions d'acide , et celles où il joue le rôle de base. Les pre-
mières sont les borates^ les secondes sont l'acide fluobori-
que et la crème, de tartre soluble.
Dans un mémoire que j'ai publié récemment, j'ai fait
voir que loo parties d'acide borique saturent une quantité
de base dont l'oxigène est 1 2,269. ^^ nous savons que, dans
presque tous les genres de sels ^ l'oxigène de l'acide est un
multiple de l'oxigène de l'oxide. Si nous appliquons celte
loi à la recherche de l'oxigène dans l'aeide borique , nous
verrons que le multiple par 6 est celui qui se rapproche le
plus des résukats obtenus directement par M. Davy. En
efiiet , dans cette supposition, 100 d'acide borique contien-
draient 73,614 p* 00 d'oxigène. Cette supposition va bil-
lot prendre de la valeur par sa concordance avec d'autres
résultats d'un même genre.
L'analyse de l'acide fluoborique n'ayant pas été faite ,
nous ne pouvons en tirer aucune induction relativement à
la composition de l'acide borique. Je ferai observer toute-
fois que si, dans cette combinaison, l'acide borique conserve
sa capacité de saturation (74974)) i^^ ^^ ^^^ acide doivent
5f6ù JOURNAL
s'unir à une proportion d'acide borique, contenaut 74^74
d'oxigène. Il est bien remarquable que ce nombre repré-
sente la quantité d'oxigène que nous venons de supposer
exister dans l'acide borique, savoir', 7^9^ P* ^^ n ^^ q^^
tendrait à faire croire que Tacide fluoborique est formé
de 100 d'acide fluoriqueet de 100 d'acide boriqitfe. Cette
concordance nie fit soupçonner que je pouvais avoir porté
un peu trop bas la capacité de saturation de Tackle borique,
mais je me suis assuré de nouveau qu elle ne dépasse pas
le nombre que j'ai indiqué. Au reste , la différence serait
celle de 1^,269 à 12)187.
La crème de tartre soluble, préparée au moyen de l'àcïde
borique, nous fournira les lumières que Tacide fluoborique
n'« pu nous donner. J*ai , dans un travail déjà ancien , dé-
terminé la nature chimique de la crème de tartre soluble ,
an évaluant la quantité d'oxigène de l'acide borique sur sa
composition alors admise , savoir ,74^70 p. 00. Je fus conr
duit à la regarder comme un tar4rate double dans lequel
l'acide borique jouait le rôle de base par rapport àla moitié de
l'acide tartrique et contenant une quantité d'oxigène égale â
celle de la |>otasse* Ces données sont exactes , mais j'y étais
arrivé par un mode d'analyse tcop compliqué pour qu'il
put mériter une grande confiance^ je suis revenu sur cette
analyse en me servant du moy(sn qui m'avait réussi dans
mes recherches sur les borates.
Si la composition de la crème de tartre s<riuble est telle
que je l'ai annoncée , la quantité d'oxigène dans l'acide bo-
rique doit être égale à la quantité .d'oxigène dans la potasse.
100 de bitartrate de posasse contenant potasse 24,92 (=oxi-
gène 45^23) devront se combiner à 5,736 d'acide borique
(Toxigène de Tacide, borique étant supposé 73,61 4)- Cette
hypothèse cessera d'en être une si , après avoir saturé exac-
tement les acides de la. crème de tartre soluble , la quan-
tité de nitrate de plomb nécessaire pour précipiter les acides
Unrîque et borique est précisément celle qui est indiquée
DE PHARMACIE. 56l
par la composition connue du tartrate et dTu ^)orate de
plomb. C'est ce que Texpérience a Confirmé. J'ai fait dis-
soudre dans l'eau distillée , et j'i^li salure par la potasse
pure 2,39 grammes de crèmei de tartre solublebien puri-
fiée et séchée avec le J)lus grand soin. J'ai versé j^eu à peu
daus cette liqueur une solution de 4^448 grampies dé ni-
trate de plomb qui avïiit d'abord été-bien séché (quantité
calculée pour transformer tout l'acide lartrique et l'acide
borique en sels de plomb insolubles). Après le mélange
des deux liqueurs , j'ai laissé (déposer et j'ai essayé le pré-
cipité par le nitrate de plomb d'une part, et un tariratè
neutre de l'autre. Dans l'un et l'autre cas il n'y eut pas de
nouvelle précipitation ; ce qui aurait du nécessairement
arriver si les proportions d'acide borique et d'acide lartri-
que eussent été autres que nous ne l'avions supposé.
Cette expérience , en confirmant ^'analyse ae la çrènje
de tartre soluble, nous conduit à conclure , ainsi que nous
l'avions fait en nous. basant sur là composition des borates ,
que l'acide borique contient 73,61 4 p. 00 d'ôxigène. Ces
résultats peuvent être d'autant plus volontiers adoptés qu'ils
.sont basés sur un mode d'analyse tellement simple qu'il ne
peut guère causer d'erreurs dans les mains les moins expé-
, rimentées , et qu'ils ont été calculés sur des coiÉposés dif-
férons dans lesquels l'acide joue le rôle de base et celui
d'acide.
Nous pouvons maintenant exprimer la loi décomposi-
tion des borates métalliques.
Dans les borates neutres , la quantité d'oxigène de Toxide
est à la quantité d'oxigène de l'acide ::i td, etJa quan-
tité d'acide :: 12,269: 100»
Dans les borates avec excès d'acide , la quantité d'oxi-
gène de l'oxide est un multiple par 12 derôxigène deTa-
cide, ou bien la quantité d'acide dans les surborates est le
double de la quantité d'acide dans les borates neutres.
3i l'on voulait déterminer le poids de l'atome de bore ,
502 JOURNAL
il serait facile de le faire au moyen de cette loi reconnuf
par M. Berzëlius y que dans la plupart des genres de st
neutre le nombre qui exprime le multiple de Foxigène i
Tacide représente le nombre d'atomes d'oxigène existas
dans Tacide, que Ton parvient souvent à recoanaître fu
d'autres moyens, y . .
12^269 représentant un atome d'oxîgène dans Tosdde
6 atomes d'oxigène dans Tacide pèseraient 78,614 9 c< ^<
poids de Tatome de bore serait 9k6,ci86 -, ou bien Vstumt
d'oxigène étant représenté par 100 , le poids de Fatomeik
bore le serait par ai5,i4 » et Facide borique serait formé
de I atome de bore et 6 atomes d'oxigène^
NOTE
Sur la combinaison du chlorure de sodium a%^ec le sucre <k
diabètes et celui de raisin.
Par M. Càlloud , pharmacien à Annecy.
Ayant eu l'occasion , en octobre 1824 9 d'exaniiner les
urines de quatre malades affectés du diabètes sucré , pour
en obtenir isolément les principes , l'urine de l'individa
le moins ipalade m'a fourni des petits cristaux qui conte-
naient du sucre et du chlorure de sodium. Après les avoir
fait dissoudre dans l'eau et cristalliser de nouveau, je leur
ai trouvé les propriétés suivantes :
Forme, Dodécaèdre formé par l'application base à base
de deux pyramides exagonales à angles intermé4iaires tron-
qués *, je les ai aussi obtenus en rhomboïdes un peu plus
allongés que celui de la chaux carbonatée , ayant tous les
ailles tronqués , sauf les deux aigus.
Sapeur. Composé de la saveur des. deux principes , ce
qui indique une faible combinaison.
Solubilité. Très^soluble dans l'eau et l'alcohol anhydre.
DE phariAacie. 563
I ^u contact de ïair. iBaliérable à l'air ; j'en conserve
depuis sept mois dans dn papier.
JDurcté. Semblable à celle du sacre candi.
action du feu. Soumis à Faction de la chaleur pour les
xlessécher autant que possible , ils perdent le 6 pour loo ;
si on met un pelit cristal sur un charbon ardent , il se
' décompose , répand l'odeur du sucre brûlé , et slélère en
^ forme de champignon dont là partie supérieure -est creu-
' sée en godet.
J'attribue cet effet au muriate de soude interposé entre
! le^ molécules du carbone , cl que la désorganisation met
à nu.
* .' Composition.
Cliloryre .de sodium.. .... - i . . . 83
Sucre de diabètes ii . . . 917
12 . . . 1000
Cette combinaison ne m'ayant paru indicjuée dans aucun
dés travaux antérieurs des chimistes sur Purine des dia-
bétiques, j'en ai consigné la découverte dans re Journal de
Savoie, du 3 décembre 1824^ et j'ai présenté une note plus
détaillée sur le même objet , à la Société académique de
Savoie^ en février dernier.
En faisant dissoudre dans l'eau distillée du sucre de
diabètes purifié et du chlorure de sodium dans les pro-
Sortions convenables , la même combinaison a lieu et pro-
uit des cristaux identiques à ceux obtenus naturellement.
Si l'on a mis un excès de sucre ou du sel , les cristaux se
forment encore dans les mêmes proportions , et le prin-
cipe qui est en excès reste dans les eaux mères et se cris-
tallise d'après son caractère particulier.
Lorsque le sucre diabétique est en trop grand excès la
^ cristallisation devient confuse , ce qui explique pourquoi
je n'ai obtenu une certaine quantité de cristaux que des
564 JOURNAL
urines provenant de Tindividu le moins malade , parceqne
le sucre y était moins prédominlint.
Le sucre diabétique le plus pur, obtenu par les procédé
connus, louchît par le nitrate d'argent , et le précipité est
insoluble dans l'acide nitrique , ce qui indique qu'il con-
tient toujours quelques atomes de la combinaison que ja
signAlée..
J'ai essayé de traiter les différens sucres avec le muriatt
de soude de la même manière que celui de diabètes ; celsi
de raisin seul a répondu à mon attente ; les cristaux sooi
identiques avec ceux du sucre de diabètes sous \é rapport
de la forme cristalline , mais moins solubles dans l'alcohol,
et leur composition diffère très-sensiblement.
Cblorure de sodium 3
Sttcre de raisin •»..^.... g
^W-^l^f
13
Par la dessiccation il perd 7 pour 100 , et se ramoUit,
exposé à la cbaleur , comme le sucre dé raisin.
M. Robi§et vient de fixer l'attention des chimistes es
traitant , par des solutions de sels neutres , les yé^éyavi^
qui recèlent des bases alcalines , et il est parvenu à des ré-
sultats très-intéressans : aussitôt que j'ai eu connaissance
de ses travaux }'ai abandonné la suite de ceux que je vou^
lais entreprendre , persuadé qu'en des mains aussi liaBîI^
la science y gagnerait davantage.
Annecy 9 x«'. septembres i8;i5.
DE PHARMACIE. 565^
m N'OTE
Sur r acide prussîque médicinal du commerce^
Par M. Reqimbeau , pharmacien à Montpellier.
J'ai \xk dans le temps , avec le plus vif intérêt, les consi-
dérations de M. le professeur Bouillon-Lagrange sur la
mauvaise qualité des préparations achetées dans certaines
fabriques de produits chimiques.
Encouragé par cet exemple et animé du même esprit de
philanthropie, j'ai cru quMl serait utilef de donner quelque,
publicité à l'observation suivante , qui me semble intéres-
ser tout ii là fois les médecins et les pharmaciens.
Je me trouvais tin jour chez un dé mes confrères au mo-
ment où il pesait de Tacide prussîque , acheté chez un
droguiste de notre ville , qui lui-même Tavait tiré de î^a-
ris. Par mé^wrde il en laissa tomber quelques gouttes sur
le plateau de sa balance , et ce ne fut pas sans étonnement
3ue je remarquai , après qu'on l'eut essuyé , que le pLnteau
e cuivre préfèntalt une couleur blanche semblable à celle
qu'il aurait pu prendre par l'étamage.
Réfléchissant alors aux divers modes de préparation de
Facide prussîque , je crus devoir attribuer l'effet produit,
à la présence du mercure , et , de retoui^ chez moi , je vou^
lus m'en assurer par une expérience directe, j'envoyai
donc prendre une certaine quantité d'acide chez le dro-
guiste où moû confrère avait acheté le sien , et l'ayant
essayé par l'hydrogène sulfuré j'obtins , ainsi que je m'y
attendais , un précipité noir assez' abondant qu'il me fut
facile de reconnaître pour du sulfure de mercure.
Sans doute que l'acide prussique essayé avait été pré-
paré par le procédé de M. Yauquelin , que chacun sait
566 JOUEKAL
consister à décomposer le cyanure de mercure par IV
drogène sulfuré , et que Topérateur n-aura pas employé
assez d'hydrogène sulfuré pour décomposer tout le cya-
nure mercuriel.
RÉFLEXIONS
Sur un Mémoire de M. BoNisxRB , ayant pour titre
a Sur la coloration des huiles essentielles par Taxxk
nitrique , et de son analogie avec celle de quelques sd-
stances végétales vénéneuses )> ;
Par M. J. Pelletier.
Quoique je ne partage nullement la plupart des opinions
chimiques de M. Bonastre , je n'aurais pas répondu aux at-
taques qu'il dirige contre moi dans le dernier cahier da
Journal de Pharmacie , si son mémoire ne contenait des
assertions que je ne puis m'empêcher de qualifier d'entière- !
ment fausses. En effet , libre est à notre c<Sfrère de ne 1
pas croire à l'existence des alcalis végétaux , de voir par-
tout des sous-résines , de décrire comme Uilles des sub-
stances ayant des propriétés presque opposées , des sub-
stances tantôt alcalescentes , comme est, selon lui > h
caryophylHne (i) , et tantôt acides , comme la sous-résine
de l'alouchi (2) ^ mais d'assurer que MM. F^auquelin et
Dulong se sont rangés, de son avis et ont senti la justesse de
ses idées , en leur faisant dire ce qu'ils n'ont jamais dit;
voilà ce que nous ne pouvons laisser passer , parce que rien
dans les écrits ou les paroles de ces savans n'autorisait
M* Bonastre à imprimer d'aussi étranges assertions. ^
K
(i) Bulletin des travaux de la Société de pharmacie de cette année,
page 539.
(3) Kote , page 5So.
DE PHARMACIE. 567
efict, M. Vanquelin reconnaît Texisteiice des alcalis végé-
taux , comme on peut s'en convaincre en lisant ses analyses
du strychnos et du solanum pseudo-kina. En ^gnalant la
morphine dansTopium indigène etTémétine dans quelques
plantes du Brésil , en recherchant -la quinipe dans quel-
ques végétaux fébrifuges , notre illustre maitre parle des
alcalis végétaux et en admet VexiMence. Et si , dans un de
«?es mémoires , il dit qu'il craint bien que les alcalis véfçé-
taux qu'on a signalés dans plusieurs solanées ne soient des
combinaisons de matières organiques et d'alcalis , ou des
sels avec excès de b^se , M. Vauquelin n'a mis en doute
qu^un fait relatif à la famille des Solanées , et n'a rien géné-
ralise. Quand bien même la solanine n'existerait pas ou ne
serait pas une base salifiable orgiinique , s'ensuivrait-il que
la morphine, la quinine, etc., ^e peuvent saturer les acides ?
et si aussi hardis que M. Bonastre , nous nous permettions
de tirer des conséquences d'une phrase détachée , ne pour-
' rions-nous pas dire que , craindre qu'une substance n'existe
pas dans une certaine classe de corps , c'est reconnaître que
' cette substance est déjà connue et se rencontre ailleurs?
n nous serait aussi facile de prouver que M. Dulong ne
' s" est pas rangé de Taxais de M. Bonastre. ; en effet , de ce que
ce savant chimiste, eh parlant de Valcalinité de certaines sub-
I stances végétales, ait dit que dans l'état présent de la science
on ne pouvait décider si l'alcalinité était une propriété es-
' «entielle^ à quelques substances ^végétales , ou si elle était
due à de l'ammoniaque dont on retrouve les élémens dans
ces substances , en ddit*on conclure qu'avec M. Bonastiie il
regarde les alcalis végétaux comme des sous-résines ?
Du reste , que l'alcalinité bien reconnue de quelques
substances végétales leur soit propre , comme je le pense
avec la plupart des chimistes, ou qu'elle soit due à de l'am-
moniaque qui y existerait en combinaison tellement intime
qu'on ne pourrait Tisoler par aucun moyeu ni en démon-
trer la présence , si ce n'est par des moyens qui pourraient
566 JOURNAL
\n former aux dépens des élémens mêmes de la matière tt^
{^«'tale , c est une question que j'ai déjà eu roccasîon d'i^-
ter oontraclictôircment avec mon honorable ami M.Rdbi-
qnct. M. Bonastre me permettra donc de ne pas iagiter
avec lui 5 nous pourrions ne pas nous comprendre. M. h-
biquet n'a pas d'ailleurs besoin que M. Bonastre se usât
malgré lui son auxiliaire et se jette en avant comme une
sentinelle perdue-, M. Bonastre ne craint-il pas que notre
collègue ne lui applique ces vers de La'Fontanie :
Ilion n'est si dangereux qu'un imprudent ami ,
Mieux vaudrait un sage ennemi ?
Mais revenons au mémoire ; nous y lisons que « le girofle
)) contient une substance inerte , bien cristallisée , blanche,
» brillante; voilà, dit M. Bonastre, la matière que j'ai
» désignée sous le nom de caryophylline \ plus une huile
» essentielle bien forte et bien acre , voilà le principe ac-
D tif; puis enfin un acide , probablement racide.galli({ue,
» puisqu'il est uni à une espèce de tannin et bleuit lesseb
» de fer. Toutes ces substances bien combinées , si je tou-
^^ lais adopter la théorie des alcalis végétaux, formeraient
» un gallate acide de caryophylline, »
Plus nous relisons cette phrase étrange , plus nous som'
taies tentés de croire que M. Bonastre a voulu mystifier ses
lecteurs. Quoi ! il suffirait que IVL Bonastre voulût Jbien
adopter la théorie des alcalis végétaux > pour que la caryo-
phylline en fût un ! probablement( aussi nous devons ne
plus admettre l'alcalinité de la morphine, de la strychnine,
parce que M. Bonastre ne veut pas admettre cette théorie.
Pour nous, nous pensons que, bien même que M. Bonastre
voulût reconnaître la théorie des alcalis végétaux, il hndnit
encore d'autres conditions pour faire entrer la caryophylline
tians cette classe de corps ^ il faudrait , pfer exemple , que h
caryophylline ne fut pas inerte , mais eût de fortesproprié-
tés électro-chimiques j il faudrait qu elle pût saturer les ac»-
t)E tttA&MAClE. Ù6g
des et former des sels difiërens, saivant respèeed'aeide, etc.
M. Bonastre nous âifque la caryophjlline, Pacîde galKque
et l^huilé essentielle bien combinas formeraient nn' galiate
acide de caryophylHne $ mais la difficulté est de bien corn*
biner ces substances entre elles. Confondre un simple mé-
Ian£;e avec une Combinaison , c*est jouer sur les mots ou
Abuser des termes.
PassonS'à tin point plus important du mémoi^re* M. Do*
nastre semble nous accuser d'avoir donné des caractères
trop Vagues à là strychnine, h la brucine 4 à la morphine,
et d'avoir cependant tellement insisté sur ces caractères ,
que nous avons pu jeter dans le plus grand embarras le mé*
decin ou le chimiste appelé à prononcer dans le cas d'em-
poÎ90nnemênt (r). Ce reproche est des plus grayes, car
c^est presque nous dire que nos expériences sont dénature
à conduire Un ii^nocent sur Téchafaud ^ qu'on nous per"
mette ^onc d'entrer ici dans quelques explications. '
.Où avons-nous dit , eit qui jamais a dit qu'il suffisait d'un
setil caractère pour reconnaître une substance ou^méme
tine classe de -corps \ que la propriété de rougir par V acide
nitrique constituait un caractère essentiel^ pour indiquer la
présence de la morphine , de la brucine , de la strychnine ?
Que M. Bonastre lise nos Mémoires avant de les attaquer,
qu'il ne tronque point les passages qu'il croît devoir citer \
alors , par exemple , en parlant , d'après nous (t^) , de la
couleur rouge amaranthe que la brucine prend avec l'acide
nitrique , il ajouterait qu'en chauffant un peu la liqueur
et y ajoutant alors du proto-muriate d'étain, elle prend une
couleur pensée magnifique ; il ajouterait surtout que d^ns
(i) Comme nous sommes les premiers qui ayons parlé de Taction de
Tacide nitrique concentre sur les alealis ^e'gétaux , e^est bien à nous que
le reproche s^adresse. Ann. de physique et de chimie, tom. X , p. 162.
(a) Mémoire sur la brucine, par MM. Pelletier et Caventou. AnnaWs de
physique et de chimie , tome XII, p. 11^.
XI*. Année, — Décembre i8a5« 38
n
570 JDUENAlL
toni ce qu'il appelle sons'-résines , il n'est aucune matièic
qtii présenle ce. phénomène. Il pourrait dire* aussi quek
morphine rougit par Tacide nitrique , m^is il se hâterait
d'ajouter avec M. Robinet qu'elle devient bleue parie
per-muriate de fer, et 4I ne confondrait pas cette coulear
bleue avec celle produite par Tacide gallique.
Du reste , nous l'avons dît et nous le répétons encore, oa
ne doit affirmer qu'une matière est de telle nature qae
lorsqu'elle offre non un ou deux caractères de la substance
présumée , mais quand elle présente une série de proprié-
tés qui s'y. rapport,ent. Nous ajouterons que Ton doit être
d'autant plus scrupuleux à se prononcer pour Taffirmalive,
que les consrquences doivent en être plus graves. S*agil-il
d'un empoisonnement , nous pensons comme M. Bonaslre
que la matière vénéneuse doit être obtenue isolée; dans le
cas contraire, le rapport du chimiste ne fera pas preuve, m«i«
il pourra mettre sur la voie du" délit. Les médecins appe-
lés dans les mêmes circonstancee^ {urésénteront aussi leur
rapport sur les derniers momen^ de la victime , sur 1 as-
pect du cadavre , sur les lésions des (organes. Ces rapports
se serviront mutuellement de contrôles ; l'enquête , l'audi-
tion des témoins , les réponses de l'accusé , détermiue-
ront les juges. Ce ne sera donc pas le seul rapport du
chimiste qui fera preuve légale. Qpe M.- . Bonastre se ras-
sure donc 5 notre conscience ne nous reproche rien sur ce
chapitre , et nous pouvons surtout lui donner l'assurance
que , dans le cas d'empoisonnement , nous employons tous
les moyen ç possibles d'arriver à la vérité sans même né-
gliger les caractères tirés de la chromagénésie.
DE PHARMACIE. 6fX
^0mm9^mmwmfMMmtm**^9mm^m4iv*%vw*/¥tmnmi*Mm9MtmA*MA w»%<w»*<i»*w^^ %%i%*^%%»iA%% %«vmv*«>%««%
RECETTE
Des pasiUles ou tabkttesde Calabre^ adressée aux Redac-'
, , teurs du Journal de Pharmacie , par M. Manfredi ,
pharmacien de fUrdi^ersité rcjyàle de !turin.
Ip Manne de Calal)i:e pure * vj.
: Raîcine de guimauve rectifiée. ...:... * S iij.
Sucre très-pur. îbvj -
^ Exirait d'opîum gommeux. ..... grs. xtj.
Eau de fleurs d'orangers. . • 1 . . • . . ^iij.'
Huile Volatile de bergamote. . . . gouttes. x.
Eau de fontaine • . îbiv*
Faites bouillir la racine de guimauve environ six mi-
nntes. •
Ajoutez la manne, aussitôt qu'elle sera fondue, coulez à
travers une toile serrée en exprimant , puis ajoutez le sucre
et dari6ez avec un blanc dlœuf , c^nsuite ajoutez L'extrait
d^pium 'y cuisez en consistaiice de conserve ; ajoutez peu
à peu l'eau de fleurs d'orangers , mêlée avec l'huile volatile,
en remuant fortétnent- avec une spatule de bois jusqu'à ce
que le tout commence à s^épa'issir ; alors coulez dans un
carré de papier frotté légèrement avec des amandes douces.
Lorsque, la niasse est à moitié refroidie , on la coupe par
petits carrés de deux lignes environ d'épaisseur sur six
de large.
I
5^^ J^VkWAlL
Formule cTun remède contre le Raniiki (ou la méléorisa-
tion des bestiaux , par le docteur Rarque. .
grainm«
tÇ Alcoho) à l8^ . . . • V . . î^odd *ij.
Sominîtés the memhe pdivréelraitlie. . . 64 i'i
de botrys (chenopodîum botrys)» 3a Jj.
Sassafras. * • • k^i
Fahee dig^i^er dans uh mitif«fi dçs pèndaiK a^ kexim,
passez^ faites dissoudre dans la licpieur aromatise :
Camphre. ••••.•••• .^ « .• t6 ^ram. Sit^
Conservez dans un flacon bouché «Fémeri.:
On en donnera une cuillerée aux bestiaux de pedte
taille (brebis , cochons) , et de deux a quatre cuillerées ans
gros atîîmtfui (bœtifs/cheVaUx). Si le niai coijunue,on
donne de noùveltes doses à plusieurs reprises. J.-J.T-
ri . •
CoLORAfTioN des boù ordinaires et^ acofo»^
Il fàutd'iifbotddfaioisir des «^pë<:fes debois dônthtistttire
et les accidens îmkent le plusdébôis de^mallèfgtôn ou acÂJOQr
pour la densité , le poli, ce quiâe pratique avec succès en
France, Ensuite on passe sur la sui^ace^e eé bois de l'oM
seconde ou acide nilrfcjue affaibli , CjB qui le rougit. On p'*"
pare ensuite une teinture alcoholique avec esprit-de-viH)
une pinte ; résine de sang-dragon , une once ; carbonate
de soiïde , une once. On place dans l'alcohol ces autres
substances pulvérisées. 'La dissolution doit être filtrée. On
met plusieurs couches de celle dissolution sur le bois jus*
qu'à ce qu'il acquière la nuance de l'acajou ; ensuite oa
polit avec une petite quantité d'huile pour communiquer
du brillant.
\London Journal Arts , etc. , toui. IV^ p. lo?»}
I
Pi^ETTS destinée à séparer les huiles yolalilps <fe T^au 01^ à
* fe5 transvaser.
. Cette j^îpe^e 3e poi^pose d*uiQ tube- de Terne, disf^oie
«^ttuneleft pipeites ordinaires , avec la dilTérence atie Tex-
trémité Sf opposée à la boule C est elle-xn/ème formée d*Uu
renflemept s«ns 9uver(^r^* . »'.«,
Au moyen de cette disposilioii on peut, «n apppocliant
l'extrémité B de la fiamini^ d'une bougie^ ppérçr le vidé' dan$
fintérieur de )^ pipette ça çh»^§a*^ }!aîf qqi j e^t rçj^C^rmé,
«( «VDi»! le jr^fi^otdisaem^iit , on plooge Ja poiôt^ourerte D
de Finstrument dans le lil{uîdè qui monte alors dans }a pi-
pette, peyt être trançport^ dans iin 0aço|i^^,'4f1^^ ï^ïï^çjl ^**
le fait arriver en chauffant di9 iROUiroan*
- »
HÉCROLOGÏB.
. • •' "s
f^p $pifin<ie9 n^ié^UifAe» et ii^turellfs «fp.t, failli que rajppitié,« regretter
U jtfirXe d'an, de po9 estiqosiJiJe (et labpriea;]^ çQofr^Ke , doçjt toute la
▼ie act^ye fi^( employée à propager » Ba^wi le^ ^e^ijiBB élérps ^ l'aoMivr de
Te'tude. Jean-fierre-César Rqhert^iiéâ £ea.uiDOQt (Oise), pbarroaciea
en cbef de I7|ôte}-Dieui de Rpuen , ineipbre 4e VA^^^^^*"^® ^^ ^^ même
ville, jdif j,urjr .pié.dipai , qQjrrespon^^n,t |i^ la 39!cij^'t^ de pih£(rma«ie de
Pari« ^ e^c^ , etçi , jï c^çpe' dp yiirre le 99 .«pp^^fQ,bxe dernier, ayant l'âge
de so^apt^ anç. Ê\eyé an collège de l^ay^rfe , avec plusieurs d'entre'
0OU9 , et condi$i:i}^1e de n^tre savapt .cp11èg«ie feu Cadet de Gassicourt ,
. il ept ^y^fi )i|i ploweur» rapports de confarmit^, notamment une saga-
ciU pi|fticuliére ejt vpe aptijt.ude étonnante, non-seulement pour Tetade,
mais ei}i^ore pour ^o^^e^ l^^ ;i;pi}teniplatio9$ qui fi^ivofisent le d^veiop'-
^ pei^e^t des facultés intellectuelles, fjne .«^^uçaUon classique et fonda-
m^eAt^p )^ien s/uivie lui permettait d'opjte^ ,aLYpfi d'égales cbance» de
sucçè^jefl/krpj^ parrfjère des le^trfs et c^elie des pcieiwîM, S'il n'eût con-
sulte que 9an gpiit p^rtipu)içr , il eût p^^ jje pr^ereiice une de ces pro-
fessioi^ lUMrairef qui ne sont pas toujours exemptes de dégoût et de
peine» ; mais , aidi^ des conseil* de l'amilie et déterminé par les leçons
de notre célèbre Foorcroy, il embrassa^ la pbafrmacie , bien , qu'elle eût
.moins d^attraits pour son imagination ardente, et trente-six années
574 yÔURKAL
d'exercice dans cette profession ont soÇsamment prouyé qu'il était oé
pour marcher avec distinction dans toutes les routes dirigées T«rs le
biei| p\ibliov
appelé à la fin de Tan 4 (1796) aux fonctions d* pharmacien en chef
de rUôtel - Dieu de Rouen , il ne tarda pas à ^e distingué car les
autorite's locales , et on le yit concourir avec Vitilis à améliorer tous
]»s protf^dés! dat artft dans cette ville entièrement livrée â uneUda-
strieufie activité , à remplacer par des méthodes positives et ratios&die?
ees formules d^une routine aveugle, très-nuisibles aux progrés de l'io-
dîistrie ; enfin il contribua , pour sa part , à tout ce qui tendait à pro-
curer de la salubrité à cette ville doublement immense , tant par son
ë^njliie qqepar sa pnpnlAtiMi ouvrière..
{>n doit à Robert un grand nombre d'anal jf^s^ eàtre autres, osUe
des eaux thermales .d^Âix , connue^ sous le nom de Sextios , ainsi ({ae
celle de FoÉbes; un travail sbr Tacide prusSique, sur la pulsatille (aht-
ntone, Pvisjullâ ) , et deaobset^atioas suv les «nojvns ^ itecennaître
partout la. fécule aq moyen d$,rio4ft etc
On lui doit également plusieurs traductions inéditeç.et partielles de la
Pharmacopée dlËdimbourg ; ainsi qu^une Iratluçtion de la Desciiptios
de l'Etna, par un professeur dè'Catane.
N'ayant jamais voulu abandonner le culte qu'il avait voué aux Muses,
ii«e<i«reprit- un poème sur la* botanique; 'do dt plnsfi^ôrï parties, telles
que les FEUILLES et les fj.eues, sont terminées, et dont un fragment
( les Lis ) , sans nom d'autevr , a lété 'puhlij à R&uen et offert à Son Al-
tesse Royale Madame la DccBtssE de Beray.
Fatigué par une- étude' constante de ses devoirs et par* «ti travail de
qainfce 'heures' au itaoins par jour , et arrivié à cette époque de la vie oà
la source des illusions consolantes se tarît, souvent poiir ' tonjonn,
Rohert ne put se défendre d^ulie )iorabre inélancoliê dont lés impws-
sions progressives devinrent enfin pour lui un motif suffisant d aban-
donner dés 'fonctions auxquelles' il ne pouvait pius se livrer avec le
même esprit de suite, que dans le temps dé sa vigueur inteflectuélle. *
Retiré au sein de sa fariiiHe , dont les soins étaient deveons aussi né-
cessaires à sa santé qu'au calme de son âme attristée, il reçiit de Fadnii-
nistration des hôpitaux de Rouen un témoignage de l'intérêt qu'elle
prenait à sa position. Elle savait que toutes les économies qu'il avJit
pu faire sur les produits de sa places avaient été employés à Faméliora-
tion de la pharmacie qu'il dirigeait , et par une appréciation équitable
de ses longs services , elle lui accorda une pension de retraite qui a jet«
sur ses dernières années une aisali'ce aussi utile a sa position qu^honorable
pour ses bienfaiteurs et consolante pour ses nombreux afnis.
N. E. Hbitbt.
Ce i^'. décembre i8a5. •
g-75
DE PHARAIA.CIE> . -^
(
^«« «*••%««%»*%%«■ w«i%%^«^^«%« «%>«%/•%«••««« v«v%%«v\«%v^«'«(««««%%«»»«'W«««\««i^-%«i« «%«%«« *««««•
' . ■ ' .* '
BIBLIOGRAPHIE.
Précis des leçons de cbimib données à la Faculté des
sciences de' TAcadémie de Strasbourg : par IVl. /BiiAif-
THOME. Deuxième édition , re\fue , corrigée et augmen-
tée, i-^ Un vol. în-i 2. — Prix , 3 fr. , et 3 fr. 6o tfent.
franc' de port. — A Paris , chez Gabon et compagnie ,>
rue de TEcolé de Médecine ; Brunot Labbe , libraire ,
quai des Augûstins , n^ 33 , et à Strasbourg , chez
■ Février, libraire.
Cet ouvrage. a ^té traduit en allemand , sur la première
édition ^ par le savant professeur Tromsdorff»
Nous ^nous propQsons d'en donner un extrait à. nos lec-»
tèurs dans un des prochains numéros du Journal.
NouveIle nomenclature PHAEMÀCEXJTiQtF, avcc tableaux ,
synonymie ancienne et nouvelle , et vocabulaire abrégé
pour Tintelligence de la méthode \ suivie du rapport
fiiîi à l'Académie royale de médecine par MM. Pelle-
tier, Robiquet et Henry.
Cet ouvrage (i), que Ton doit aux méditations de
M. A. Chereau , pharmacien à Paris , membre adjoint de
TAcadémie royale de médecine , etc. , mérite d'être ac-
cueilli : et bien que Tadoption de sa méthode ne soit pas
praticable en totalité sans un mûr cxi^men , cependant
>
(i) Se Tend chez Crevot, Hbraire »rue de PÉcole de Médecine, n**. 3 »
l>rt's celle de la Harpe.
^
578 BULLETIN DES TRAVAUX
D*après le travail de ce savant il résulte : que les monstres
peuvent être diviaéa ^. dç u^ classes ^ ipQ^stres par défaut ,
monstres par excès ^ que ceux-ci sont plus vivans que les
autres , puisqu'un homme ayant deux têtes , quatre bras et
deux'jambef.^ ^ ^a Vivre ^ft ans à la e^ur de' Jacques III9
roi d'Ecosse.
M. Dupuytren , dans un rapport sur la fièvre jaune,
admire le dévouement de MJVL Las&îs^ Laserra et Costa,
, , • .. . ' ^
qui ont cherclié à prouver la non-contagion de cette fièvre.
L'Académie, siir les conclusions du rapporteur, loue le
zèle des médecins ci-dessus , et se réserve de proposer pour
sujet d'un grand prix un mémoire sur la nature de la fièvre
jaune , sur son mode de transmission y sur les moyeirs de
prévenir son invasion , de la guérir lorsqu'elle exerce ses
ravages.
Un particulier annonce avoir retiré de ihuile des baies
d'un, végétal que M* J^upçû^rThûuars r^compait ppur être
le cornouiller s^^neuin* ... . , . . .
M. Ampère communique. tes i^p^yeiles connaissances
qu'ail a acquises en poursuivant ses recherches sur rélectri-
cîrà'Uynainique." ''•'*'
M. Pc'Uêlau lit un mémoire sur la lumière et sur les phé-
nomfenes de ses rayotii. *
La Société reprend la suite de siss travaux.
M^ Bussy ifait un rapî)6rt favorable sur deux ouvrages
adressés à la Société-'àe pharùiacie par'M. Hensmans ,
pUnriùaoien'piiéfkarateur 'de 'chimie à Louvain.
M. Guibourt fait un rapport sur la noie'de M. Ancelin,
retaiiviU À. tine modification que ce dernier propose d'ap-
poç^^r au mc^en indiqué par M. Planche pour reconnaître,*
par l'acide sulfurique , la sophistication du baume de co-
paliiil Ce rapport et la noie qui eti fait Tobjèt sont renvoyés
à la commission de rédaction.
V M« lilondea^ « au nom d'une commission , fait un rap-
poi^t Auruim noie de M, Lebreton , d'Aligers , relative à
DE LA SOCIÉTÉ DE PHÂKMAGIÉ. S'jg
un sable o\}du\é yiit^mfère trouvé sur les bords de la
LlOÎre. . ,
M. Dublanc communique une note extraite d^un journal
, allemand, sur la sophistication du sulfate de quinine par
le sucre en poudre , et les moyens de reçonuaître cette
fraude.
MM. Spubeir^an et Pelletier font un raprort sur un me-
moire de M. Lefebvré , docteur en médecine , ayant p«ur
titre : Recherches sur les fluides impondérables et sur les
deux fijrstemes ctoscdlalîon et d'émanation.
M. Casaseça lit un mémoire sur 4a coque du Levant ,
dans lequel\rauteur annonce qu^il ne croit pas à Texistence
de V acide menispermique, .
M. Pelletier annonce que , pe disposant à préparer une
quantité de pîcrotoxine , il publiera dans la prochaine
séance le résultat des recherches dont il va s'occqper , ^t
qui pourront jeter quel(}ue jour sur cette question.
. . MM. Lebreion , |d!Angers , et M. Lefebvré sont préseu"
lés pour membres correspondans.
• M/ Sdrullas,' pharmacien. en )chef et professeur à Vhù^
pitial militaire du Val-rderGràce , est admis mesure 'cok>
respondant. ^
•La Société renouvelle une partie de sbii bui^eau.
' M. Pelletier est noihmé vîee-présîdént.
M. Robinet , secrétaire particulier.
'MM. Burfsy et DuLIahc jeune , membres de la commis-
sion des travaux.
'i
/.' •
m p 4 i t
58o BUl.I.ETl^ DES TAAVAUK
NOTP
Sur f extraction de la Strychnine ,
/ Par M. RoBiQuJST.
* Les nouveaux procédés fixent toujours ]'»UeaUoi| des &<
bricans, et j*ai lu avec le plus grapd intérêt la* note q^e
vient de publier M. CorribI sur les moyens qu'il propose
pouroblenir la strychnine a moins de frais qu'on ne Xn. fait
jusquMors. Comme je mç suis aussi occupé 4m même obr
jet et que je ne partage pas tout-â-fait Topinion de notre
confrère , je lui demanderai la permission dé lui soumet*
tre mes observations, et nous contribuerons peut -être
ainsi runetTantre à l'avantage commun. Ce jeune chimis-
te qui dirige !e laboratoire de M. Pelletier rejette comme
désavantageux, les procédiiSs employés par MM. Pelletier
et Cavtntou eux-mêmes, et celui plus récemment proposé
par M. Henry , généralement adopté maintenant. Il se
fbnde pfincipaleiQiem sur ce que la jquai^tité d^aleohcJ â
'«iployer dans €ikRcan de ces cas est trop considérable
et par conséquent trop dispendieuse pour que cela puisse
devenir un prciciédé de faèripaUon en grand; -«rEto i^cmsë-
quence , il propose (Bon^fiAe méthode plu^ ^cpi^PH^ique , de
faire macérer à froid dau^ 4^ Tl^J^n f la l^o\% yomi^e râ-
pée y de réitérer par trois fois ces macérati.ons , et de pro-
longer cliacune''d'elles pendant liuîl jours. M. Çorriol réu-
nit ensuite toutes les liqueurs , les évapore en consistance
de sirpp , traite ce résidu par de Falcohol pour en séparer
la gomme , puis il fait évaporer Talcohol dans un alambic,
reprend le nouveau résidu par de Teau froide pour élimi-
ner la matière grasse , décompose cette solution , qui , se-
lon lui , ne contient presque que de Tigâsurate de strycL-
pine, par une petite quantité de chaux. Le précipité
DÉ LA mCtiTÛ t)E >^E. ^8â
Mioaire qu'il obivétit ainsi , «près ^^^QftUnée.,
venablement, est iratité à àoto tôtlt* j | ^l^^^"
qui dissout k strychnine^ oti év^po\ ^. ^ ^^\
lique en vaisseaux dos , on otrtiem\ ^ "^ ^- ^
cirganique ; mais elle n'est pas en^
-un peu de matièi^e gîtasse et de la bi
barrasse en la faisant ]in(acérer dans â(
&n , si on tient,, dit IVL Corriol , à Yi
faut la di8$o^di«e woe dernière fois dai ^ sfOCfil^
iànt , et abMidonoet' la dissoltiticm «r^'tlbe évaporation
ispontanrée* Je suis loin de contester l'éconofliiie de ce pro<^
cédé ^ne ;^e n'ai poiidt «â:core répété; mais ce tpxe je crois
pouTOÎr assurer^ c'est que s'il est économiqiie , il n'est pas
du moins expédilif ^^ et cepetidant c'est une chose à bieii
considérer en fabrique que la protnptitude, n on veut évi<'
ter des frais et des pertes , suites indispensables des len-
teurs» Il y aurait donc peut-^ètre phts d'avantages à dépenser
un peu plus d'alcohol et beaucoup moins d^ temps , à inoÎDs
toutefois que le pvodpit qu'on obtieiA ainsi , ^oit plus con-
sidérable y ce que M. Gorrâol ne nous dit pas ^ mais j'en
doute fcMTt y car il ne me parak pas prolmble que de sim-
,|iles macérations à l'eau froide soient duseeptibles d'épui-
ser une substance anssi compacte qtre la noix vomique.
Du reste ^ cela pourrait dépendre de la quantité d'eau em-
ployée , et de la température ambiante ^ du moins j'ai ob-
servé que de la noix vomiqu^ ainsi délay^ et exposée li
(Ulie température de i5 à 20^, éprouvait une véritable fer-
mentation alcoholique.Unefpis, entre autres, il m'est arrivé
d'avoir fait mettre 4ans une chaudière, 100 p. de noix
vomîque , et on avait versé par-dessus une quantité d'eau
suffisante pour une. pi:*emière décoction. Je ffs recouvrir et
je laissai en macération ju'squ'au lendemain. D'autres opé-
rations plus pressées firent négliget* cc4Ies-là , et au bout
de 4 jours qu'on découvrit la chaudière y je trouvai la noix,
vomique en pleine fermentation qui se manifestait par un
N
^JULIiETIN DE». TRAVAUX
de ga:^ trift-proBOQCé,^et uoe odeur yinaml
marquées , et pour le dire en passant , il panl
'est à tort qu'on a contesté la, présence du sucre dans
noÎK vomiquç tel que cela avait été indiqué dans k
principe par o^essieurs Chevreul et Desportes. Je craignis
dUbord que cette première altération n'eut détruit la strych-
nine; mais rppération n'en fut pas moins continuée, et
elle eut tout le succès désirable. Je crus même m^aperce-
voirque l'extraction delà strychnine n'en avai^été que plus
faoîle 9 ce que j'attril^uai à la destruction d'une partie de
la matière gommeuse. Ne se pourraitnl pas qu'il, en fut ainà
dans le procédé de M. Corriol ? et s'il y a réellement fer-
pientation, ne peut-on pas craindre que l'acide cjui reste
combiné dans ce cas à la strychnine soit différent de la-
cide igasifrique. Tout ceci , coihme on voit , n'est qu'une
simple, conjecture; mais sous peu nous saurons à quoi nous
en tenir puisque notre jeune collègue nous aiMionce. qu il
s'occupe en ce moment de l'evanleu de ce sel , dont il m
pu se procurer encore que de très-petites portions , bien
qu'il ait opéré sur de grandes masses, de noix vomique. Ce
travail, aura, selon moi, un degré d'importance bien réel,
' puisqu'il servira tont à la fois et à rendre manifeste la.
préexistence des alcaUs organiques dont j'ai le malheur de
douter encore , malgré ce qu'on en ait pu dire , et à mieux
.nous faire connaiire l'acide igasuriqu<s que je ix'ai point ea-
core vu. ♦
Il est encore un autre rapport et même plus important à
mon avis' , sous lequel on peut attaquer le procédé proposé
par M. Corriol. En admettant en effet avec luï que ce pro-
cédé soit réellement plus économique , il nous reste à exa-
miner si le produit qu'il fournit est tout aussi pur que ce-
lui qu'on obtientpar la méthode de M. Henry. Or, je ne!e
pense pas, car M. Corriol nous dit que la strychnine qu'il
recueille d'abord est mélangée de. brucine et de matière
grasse, ce qui nécessite de la laver, dans de l'alcohol faible,
DE hk SOCIÉTÉ DE/ PH^R^A^CIE. ^83
et \\ est obligé d'avoir recours à j'ëvaDoraiiQa,,5UQaU«ée.,
c'est— à-dire excessivement lente , d'une nouvelle solution
alcoliolîque , pour l'obtenir cristalline, tandis que par le
procédé de M. Henry, dans lequel on ne passe pas par tous
les traîtemens successifs que prescrit M. Corriol , il est
possible de l'obtenir parfaitement cristallisée du premier
coup par simple refroidisscnieDt. C'ust ai'çsi que j'en ai
toujours préparé et qu'a été préparée celle que )lai eu
Vbonnenr de présenter dernièrement à la^sectîoh de phar-*
marrie , et qui a été jugée par tous nos co ri frères, comme
étant la plus belle et la plus pure quils aient jan^ais vue.
Cependant je ne prends d'autre précaution en suivantla
méthode ordinaire , que de ne pas polussçir pent^êtire la
distillation des teintures alcoholiques aUssi loin qu on l'a-
yaît conseillé ; je délaie ensiiite le résidi; dans un peu'd'at-
cohol froid. J'obtiens une poudre grasse, d'un blanc mat, qui
se dépose. au fond des vases -, je continue les l^ivages jus-
qu'à ce que toute la matière colorante soit enlevée , et je
traite cette poudre par Talcohol bouillant. La stryxilininp
se dépose par refroidissement en cristai,i^^bien détachés. Je
I distille ensuite les eaux mères successivement à la moitié. 9
1 aux trois quarts, etc., et je trouve dans le bain- marie, après
I cfaaquç refroidissement , des cristaux plus volumineux en-
1 core que les précédens , mais moins blancs ; ils ont à peu
I près la configuration des cristau;^ de crème de (artre. (Ce
I sont des octaèdres très-allongés.) Les premiers cristaux ,
c'est-à-dire les plus purs , se dissolvent dans l'acide, qitri-
j que sans produire aucune teinte de rouge, propriété qui a
été signaléeparMM.Pelletieret Caventou dans leur travail
sur les upas, comme étant le type le «plus constant.de. la
pureté de la strychnine. Elle possède en outre un caractè-
re qui lui a été refusé jusqu'alors , c'est, de se fondre avaui
de se décQm poser. ' .
584 itULLBtiN ti£d flikVKiaiii
MÉMOIRE
» '. -
Sur la congélation artificielle de teeUi j
Par M. DscouftDBMAifCHS , pharmacien à Caen.
La société d'encouragement ^ dans sa séance du lo no-
tembre dernier, demanda , parmi les prix d^arts économi-
ques quelle propose ^ un moyen pour conserver la glace,
et en outre nn procédé peur eu préparer au besoin.
• Pour faire quelques expériences sur la première propo-
sition, il aurait fallu que les deux kirera de iBa4 et de iSaS
eussent présenté des froids assez constans , dans le pays
que j'habite du moins , pour qu il se format de la glace sur
nos bassins et nos rivières. Jfai donc été obligé d'abandon-
ner, le projet formé de consacrer quelques momens à la
conjstruction d'un pcftit appareil que je supposais devoir la
conserver.
^ Si depuis deux ans nous en manquons y ce n'est pas fau-
te de moyens de conservation, les fosses glacières sont plas
que suffisamment multipliées dans notre département , et
cependant elles sont vides depuis dix mois.
Le hasard m'a fourni l'occasion d'en préparer artificiel-
lement , j'ai obtenu un résultat assez complet. Dès afièc-
tioqs cérébrales, assez fréquentes pendant l'été de iSa/ff
pour lesquelles lés appositions d'eau froide sur la tète
étaient insuffisantes , obligerez plusieurs médecins i me
deuiander s'il était possible de faire venir de la glace de
Paris ; je trouvai quHl serait plus prompt d'en préparer, et
j'en fis en effet.
Le nioyen dont je me suis servi est connu , cependant je
ne sache pas qu'il ait reçu d'application.
Dans le traité de chimie de M. Thenard, îi*. vol. p. 3oo,
on trouve trois tables de mélanges frigorifiques : j'ai em-
ployé ceux de Walker : le' sulfate de soude mêlé , tantôt
DE LA SOCIÉTÉ DE PHAAiaÀGtÉ. S^
avec Fao^ nitrique et sulfuriquè étendu, xudis d^bord-
aTee Vacide «muriadqae. Je devaîf faire uiie école av^nt
d^opérer à coup sûr. La preiùière lœs je me sefTia d^ bocaux
pour faire le mélan^ , je metldis Peau que }e voulais con^
gele^ dans des fioles à eau de Cologne^ je les plongeaU dMs'
le mélange d'acide et^de sel, et de temps & autre je bras-
sais pour renouveler Faction : la même choçe répétée qtia*
tre fois, c'est-sb-dire, après avpir fait agir quatre nouveaux
xaélanges sur la même cfau , j^obtins au bout de quatre hei^
ves des petits rouleaux déglace assez solides, que je retirais
des kouteilles en les cassant.
Une foîs^arrivé I&,'j'âper^us la facilité de faire mieux*
n me^ fallait d'abord économiser sur la dépense d'acide et*
. de sel ,. et ensuite faire établir. Un petit appareil moins fra-^
gile , et un peu plus approprié i là chose. Un flacon cassé,
six bouteilles , 2!k Iiv« acide muriatique , 32 liv* sel d'ep*-
som dépensés, rendaient ma demii-doiiiiE^ine de rouleaux de*
glace un peu trop chërs. '
Je fis substituer au bocal en verre, un petit baril de bois
d^ chêne^de i4 pouces de haut et de 5 pouces et detf^ de
diamètre à la partie supérieure , et dq 4 pouces trois quart
seulement au fond. (Voir le dessin). Les bouteilles futent
remplacées par un. tuyau deifer^blanc de 12 pouces et demi
de haut, et de 4 pouces un quartde largeur, au milieu du-^
quel je fis adapter un second tuyau de même hauteur, ayant
SI pouces et demi de diamètre seulement. L^un et l'autre fu'^
rent soudés et agrafés ensemble : de sorte cfue'le .premîfeif
tuyau était-clos à sa partie inférieure : et le deuxième ou- ,
vert aux deux extrémités : l'ean occupe l'intervalle qui les
sépare jusqu'à 2 pouces du bord seulement : racide]îiu«^
riatique et le sulfate de soude en poudre mis dans le petit
baiiK et proraptement mêlés , j'y plonge aiissijt6t le vase
de feivblanc -, le sel, en se liquéèant dans'?â€$}dfe , abaisse
vivemeut la température. Le thentnomètre ihik dans, ce pre^
mier mélange descend ordiniiirc'lnent de -j^ t4** à» *^7* 17,
XP. -r4f/2/iee. — Décembre fiS'iS . 89 • .
I
586 BVLLITIK DES TBAVAVX
et r^tt, aa bom de hait à neuf minutes , descend de lo de*
fjréê 4- o=:À o. Vingt minutes après , il dut no non^en
mélange ; celui-ci fait descendre le thermomètre d^abord
à o — ^ 8,i3 ) et ensuite à o— 'p-Feau à^i : quelques g^laçons
commencent à se former aux deux parois intérieures. A#te b
tige de fer je les détache pour les mêler h Teau non congelée.
Dans le même moment je fais peser ce qu*il faut pour la
troisième dose, et aa minutes après y avoir placé le tuyau
de métal , le glaçon est formé ; s'il n'était paa bied solide,
il faudrait le laisser encore quinze minutes , alors il ac-
quiert une durelé telle, qu'il résiste au martean. Je le re-
tire de Vappareil en plongeant celui-ci dans Tean bonil-
ianie une seconde seulement; la couche de glace «jui se
fond permet au morceau de se détacher en renversant
l'appareil; il pèse ordinairement 3 lir;; cette quantité mise
par' quart sur la tète d'un malade, était 4 heures , souvent
•5 heures à fondre par une température de iS*^ pendant le
mors de juin iSii/\.
Quelle différence dé ce résultat avec le premier! Aa
boutée 4 heures , j'avais dépensé 55 livres de mçlange, et
cette ftfis, après une heure 45 minutes, j'avais un pain de
^açe plus pesant, plus solide avec lo liv. a onces d'acide ; et
1 5 H V. I a opces de sehLa dose de chaque mélange était 3 liv.
6 onces d'acide muriatique 1 5* densité, sur 5 liv. 4 onces
de sel d'epsom tamisé. Pendant {rois jours et trois nuits,
nous avons pu livreur à la même personne 39 doses de gla-
ce pesant enséknble B8 i 90 livres«i
Cependant la somme des dépenses calculée , la glace, li«
vrée comme médicament , revenait encore à un certain
prix. Obligé de travailler mot- même pour la faire, et
pour ainsi dire obligé de réussir, j'avais peu de temps i
consacrer ponr tenter dWtres moyens, et ce qui est plus
vrai , j^ n'oiaia dans la crainte de ne plus obtenjr dt gla-
ce. Depuis , j'ai repris ce travail pour y ajouter s'il était
po#sible« Voici les essais que j'ai faits.
% '
DE LA SOCIETE DE PUARIIIACIE. . 58'J
^ Les mélanges d'eau et de sels, tel que celui-ci : z liv.
liydrochlorate d'ammooiiique, i liv. nitrate de potasse ,
I liv. lo onces sulfate de soude pulv. avec soin, et 3 liv.
d'eau à io<>+ o ne m'ont pas donné de glace. L'abaisse-
ment de tempérât, est loin d'être ^nssi fort que la table de
M. Thenarà l'iDdique: il est de o — 4»^8 au plus, en opé-
rant toujours dans le mèméappareil ', ce qui dérange beau-
coup Teicactidlde des observations. Ces sortes de mélanges
sont plus chers que cetix avec les acides : je les aï aban-
donnés*
L'acide nitrique k qo et aa'' , mêlé au sulfate de foude
dans les proportions de 4 liv* d'&cide sur 6 liv. de sel , fait
descendre le thermomètre de lo + oà— la**', aa : la glace
que l'on obtient est très-solide.
Le prix de l'acide sulfurique du commerce est plus
élevé. que celui de l'acide muriatique , mais ce dernier
s'emploie tel ou dif moins peu affaibli , et l'acide sulfuri-
que au contraire doit l'être beaucoup. Les proportions que
)'ai adoptées sont sur 5o liv. à 66®^ 55 liv. d'eau. La tem-
pérât, de ce mélange, ramenée à celle de l'eau, cet acide
marque 36^. Pour peu que l'on opère en grand la différence
en moins devient sensible. La capacité du baril comporte uu
mélàhge,de 4 liv* d'acide et 5 liv^ sulfate de «oude. Avec
deux appareils, on économhe toujours une dose de mélan-
ge: la première amène Teau à zéro , la seconde commence
la congélation • En^plaçant un nouveau tuy^ai contenant de
l'eau dans le mélange qui sert la première fois , et ensuite
dans celui qui vient de servir poiir la seconde , on amène
également l'eau de celui-ci à zéro pendant que l'autre achè-
ve sa congélation dans la troisième dose , et deux mélanges
sont plus que suffisans pour achever la congélation du der-
nier. En outre, si l'on a plusieurs demandes, en fafsant
suivre ainsi plusieurs appareils , on arrive au point de for-
mer deux pains de glace, avec x6 liv. d'acide et aoltv. de
sel , c'est ee qui m'est arrivé.
^Jt
' J
588 BULLETIN DES TRAVAUX
Bivers essais avec ce même acide a 20®, ne m'ont pas
)réussi. Le thermomètre descend a peine à zéro, et rêaii res*
te à 3o au*-dessus , La tempérât, atmospliërique étant à
12^ avec Facide marquant .d^*? le mélange Cait descoaidrele
thermomètre de.io* +<>=* — ^1 ï5.
L acide qui présente le plus d'avantage lô^squ on en a ,
est celui qui reste des préparations d'éther 8iïlfitrît{ue ^beau-
coup de pharmaciens le jettent > ei cependant- U peut de-
y.enir fort utile pour obtenir de la glace-, 'soit dans une
pharmacie ou dans un laboratoire â Toccasion d'une leçon
de chimie ou de physique. Cet acide marque de 36 à 4^o*
Qi^ peut ramener à 33^ av^c de Teau , et éur 4 l>v*- 4 ^^^
ces y mettre 5 Uv. 8 onces sulfate 4ç soude \ le mélange fait
descendre en quelques secondes 10^ 4* o à o -^. 8^. Kfet
cinq mélangieSi^ j'ai obtenu de fort beaux pains de glace.
L'emploi de. cet acide est susceptible de remarques. S'a-*
bord, le mélange, est comme une biHiiUie^^p&isse 3 pea
après, il de vient liquide; c'est pendant ce moment que
rabaissement le .plus sensible a lieu : il faut alors agiter le
vase, de fer-^blanc.de temps à autre, et renouveler le me-
lai^g^e. lorsque celui-ci commence i reprendrer sa- consistait
ce prcmière.Sans cette attention, on serait obligé dis* chauf-
feur, ppor détruire la cristallisation qui se ferme ; 'il est
probable que l!apide végétal qile^ ce résida contient , joue
un rôle particulier;, car œ magma, c'est -le mot qui con-
vient , devient solide à tel point , qu'il est presque impos-
sible .d'enlever le tuyau de fer*blanc. .
/Ce dernier procédé est celui que l'on devra employer de
préférence, lorsqu'on aura. du résidu d'édier ; dans lé cas
contraire , l'acide sulfurique à .36® «,st moins dispendieax
que Vhydro-chlolorique et le oitrique ; il agit moias sur
l'appareil de fer^blanc , qui ne résiste oiSliDairemenl à cet-
te opération que pendant 3o heures lorsqu'il sert coot!*
]i]a^Uement ; de plus , dans les villes ou ces produits se-
ront febriqués, on pourra se procurer des acidel) faibles et
j
DE LA. SOCI£TÉ DE PilARlMIACIE. 689
colorés i fort bon compte, des :sutfaté8 de sottdeà des prix
très*modiques , et n^ayant pour ainsi dire 'pas cours danà
le* commerce* Et puisque la glace ferit mainteiiam partie
des médicameus , lorscpe l'hiver n'en aura point fourni j,
ou lorsque le malade sera éloi|;né des lieux d'^approvision-
nement, tout ^pliarmacieu pourra eixtreprendre dVtl<
faire à tt|i prix relatif à sa situation locale.
Plusieurs personnes observeront avec appareince de rai*
son que , dans mon appareil , Faction fri^gorifique de la li-^
quéfaction du sel dans l'acide peut être contrariée par Y^c*
tion de l'acide sur le métal; cek doit èti^e. J^ai voulu, eh
.cpnséquence<>,'^bstituer un vase de Verre à celui de fer^
blanc y mais la conductibilité moindre du premier retarde
beaucoup le résultat^ et j'ai observé que l'action de l'acide
sur le métal, en détrui^nt son poli, compensait au delà
delachaleurdégagée, en rendant s» conductibilité filus
grande : cela m'est suffisamment démontré^ par le temps
que le inème volume d'eau met à. se congeier dans le vase
de verre , puis dans le vase ji^f eno6re étamé , etensnitÀ^
dans le même dépoli , présentant beanutoup plus de points
de^ontact. •
. Les dimension^ que je donne à l'appareil me paraissent
suffisantes : toutefois on pourrait les augmeinter, mais seu-^
lement en hauteur. Le tube intérieur- peut contenir assez.
de m^nge pour que > la congélation sut sa paroi soit
aussi prompte que celle sur la paroi fn regard ^ et un baril
plus large ùe ferait «que contenir plus de mélange , aug*
menter les frais sans produire de résultat avantageux. Lé-
diamètre inférieur' (fu petit baril estmoindre que cdiui su*^
périeur ; la congélation est toujours ajsseï!^ promfpte au fond :
à rpuvertnre, il faut plus de mélange y et^eU'OUtre que son^
niveau soit supérieur à celui de l'&au. Je do^e ici un se-
cond appareil (voir le dessin), avec lequel on ohtiec^ plu&,
de glace dans le même temps donné..
Les bassins de bois sont plus propres à ce genre de tra-*-
SqO bulletin des TEÀVàUX
viill, parce qu^iU sont mauvais conducteurs; les mieiissodi
points et vernie , peut-être serait-il mieux de les couvrir
avec de vieux morceaux de drap que Ton moui lierait, oa
i)ién les envelopper de linges imprégnés d'eau. L^évapon-
tion de celle-ci empêcherait Tair de céder de son calori-
que a l'appareil , et de plus , elle enlèverait une partie de
celui du baril ; mais je ferai remarquer que cela ajouts
beaucoup aux soins , et rien k Téconomie : c'est une opén-
tion où elle est commandée ; pour une expérience , ce se-
rait diiTérent, on opérerait alors avec des mélanges doubles^
triples au besoin. J ai essayé de placer le baril dans un se*
coud , percé de petits trous y et de combler Tintervalle avec
du chi^rbon mouillé; le moyen est bon jusqu'à un certaiii
point, mai^ si. par maladresse on renverse de Tacide sm
<;e charbon qui ne peut être assez'pur quoique lavé, i] se
dégage plus de calorique qu'il n^en faut pour retarder IV
pération. Je die sers définitivement d'une boite mouillée,
avec laquelle je recouvre le bain frigorifique, que je placç
dans un endroit frais.
Il faut avoir soinque les acides soient à une températare
moindre que celle de l'atmosphère , le sel pulvérisé eiUmisi
k l'avance -, plus il est divisé , plus TefTet qu'il doit produire
est prompt, et plus l'absorption du calorique est grande. II
faut aussi agiter les mélanges de temps en temps, sansceh,
le sel, par son propre poids, gagne le fond du baril,^ l'ac-
tion devient nulle à la partie supérieure. Les sels effleons
ne peuvent être employés \ j'ai voulu connaître si la itéo-
rie était d accord avec l'effet , et il est de fait qu'en repre-
nant l'eau nécessaire à leur cristallisati&n^ ils dégag^tdeli
chaleur, qui rend presque nulle labsorption du caloriqii^'
Si par hasard on a de l'eau qui ait bouilli, il faudra l'em^
ployer de préférence •, elle peut, il est vrai , descendre»
o— -2^ de température , et ne pas se congeler, mais aussiu
moindre agitation détermine sa cristallisation.
Les abaissemens de thermomètre que je donne ici totA
DE LA SOCIETE DB PHAAIIAGIB. BqI
bien plus faibles quoceux des tables , la raison en est sim-
ple ; 'si l'acide et le sel , en s'unissant ensemble , sont avi-
des de calorique , ils en trouvent dans Tappareil , Tappa-
reil dans Teau , et Faction thermométrique en est d'aùtanl
afTaiblie* Je crois utile de rappeler que les degrés marqués
sur les tables ne s'obtiennent qu'avec des mélanges triples
dans des vjises bons conducteurs , à Texceptien du pre-
xnier. • .
levais en peu de mots rappeler l'avantage que les expé;-
riencés de Leslie peuvent offrir pour obtenir de la glacé*.
Avec une macbinc pneumatique , une capsule conte*
pAnt de l'acide sulfurique, une capsule contenant de l'eau,
et faisant le vide , on obtient quelques glaçons* Celte ex*
périence se répète toujours dans les leçons de physique et
de chiniié. Mais M. Leslie s*est servi beaucoup plus avan-
tageusement des fragmens de basalte porphyrique en dé*
composition , réduits en poudre et desséchés au four. Eu
5 minutes il est parvenu à former un morceaujde glace, en
plaçant sous la cloche , au-dessus d'une soucoupe de terre
poreuse remplie cl'eàu, une autre soucoupe remplie 4p
cette poudre, %t faisant le vide; mais cette expérience se fait
toujours à Taide d^une machine pneuihatique , et je ne:sa*
che pas que les fabricans soient disposés à nous en faire de
très-grandes , en même temps très-bonne, pour le même
prix que les petites, avec lesquelles nous ferions de la glar
ce par exportation , et, de plus , rapprocher nos extcaits.
Une autre expérience de M. Leslie , extrêmement ingé-
nieuse, c'est la congélation de Teau dans le vide, par la.
farine d'avoine légèrement torréfiée. En l'étendant sli^ un.
pied carré de surface et un pouce de hauteur, il est par-
venu à geler ao onces d'eau , contenues dans un vase hé-
misphérique et pofbux. Ce résultat est pl«s complet, et en
outre il est facile de se procurer de la farine d'avoine. Je
suis persuadé que d'autres poudres suffisamment torréfiées
acquerraient la même propriété. Par exemple la chaux.
5g% BULLBTIl^ DES. TRAVAUX
€§t d^an prix asses modique , et pourrait être employée
ayec beaucoup d'avautage, sous une pompe aspirante; iinî-
tëe sur celles employées maintenant dans les iuffineries de
tucre.
Cette note serait encore susceptible d'examen. Des essA
suivis sur d'autres substances , amèneraient peat'-ètre i
une découverte répondant ^lus complètement au besoin
que Fhygiène et la médecine i^éclament. La glace obtenue
par les procédés que j'ai l'honneur de soumettre à l'acadé-
mie de médecine coûte encore trop clier pour être a la
portée de toutes les classes. Cependant je croirais avoir
bien fait de les lui aouxi^ettre si elle les juge susceptibles
d'approbation.
»m»wx^»ww**»i»i*t*w<»<w**'i** ir-T"t-*"'T>i~T-'rrrtin — nT>nii'>n-irim'>ftijv«)Viri
ÉXPUCATION DES GRAVURES.
Appareil pour obtenir la glace art^âette.
■^ I Double tuyau,
a Baril.
3 Coupe du double tuyau.
4 Caisse pour contenir le mélange frigorifique.
5 Boites de fer*blanc suspendues par deux tringles, et
maintenues au bas également par deux tringles. Ces
boites remplies d'eau donnent , au bout d'uQe heure
et demie , 36 livres de glace.
*
. Voyez pour la pipette , page $73.
■ i '
DE Zk SOCIÉTÉ DE PHJlAMikCIE." 5gli
SUITE DE L'ESSAI SUR lES CRYPTOGAMES UTILES ;
H.
Par MM. L. Deschaleuis et A. Chereatt , pharmaciens.
4* PHALLUS ^ champîgium comme dentelé &l des*
sus ; en dessous , doux au toucher.
Phallus esculentus j L. MorchUla escxdenta (Decaudolle).
Fl« frf , p. ai3. Bull. , t. aiST. -^ MoriHe.
M/ DçbandoUe indique trois yariétës de la mc^lle ,
MorchÛIa a1ba\ Cinerea^ Fusca : Gmelin en indique trois
espèces , Phallus gîgas , Phallus nodosus , Phallus reie f
<]ue M. Poiret regarde comme des variétés, de la morille
comestible.
On mange les morilles soit sèches , soit fraîches , et tou-
jours sans inconvénient pour la santé* Lorsqu'elles sont
fraîches , on les fait cuire sur le gril ou dans une tourtière
' avec du beurre frais, du sel , du poivre et des fines herbes \
on en prépare des crèmes et des coulis. On recherche en
Italie la morille à chapeau , mais pour Tusage on préfère
la morille brune ou noire. La morille de moine qu'on trouve
au bois de Vincennes est un peu coriace ; la morille oreille
d^ours de Schœffer , qu'on trouve dans la forêt de Mont*
morency j^est aussi bonne à manger que la morille ordi*
naire.
On doit éviter de récolter les morilles par la rosée ou
après la pluie , parce qu'alors elles ne peuvent se conser-
ver. On les dessèche , en les enfilant dans du gros fil , et en
les suspendant dans une chambre à l'abri de la poussière,
n faut , lorsqu'on veut se servir des morilles sèches , les
laisser tremper quelques minutes dans l'eau tièdç si on ne
veut pas qu'elles soient coriaces. On les apprête à l'italienne,
farcies et à la crème.
Phallus cinereus , variété du précédent. Bull. , t. aiS.
S94 BULLKTIlf DES TRÂYÂUX <
PhaHufifuieus^ yméti aussi du Phallus escukn^^s. B^ilL »
t. 318, f. hé — - On mange ces deux variétés comme k
morille.
Phallus mitra , usité dans les cuisines du nord.
Phallus mokusiriy la morille mokusin. Croit à la Chine ,
où on la mange dans sa jeunesse. Employée pour guérir
les ulcères cancéreux. («Sfirt. i^ég. , pag. 978.)
Morille en chapeau. (Piaulet , pag. 4t i 9' t. a , pi. 189 1
fig. 40 Cette morille se mange en Italie. *
Phallus ffadriani (FI. (r^ f U a^ pag. ai4)« L^Éeluse
nous apprend qu'on lui avait présenté à Amsterdam plu-
f ieurs individus de cette espèce , et que toutes les fois qWîl
les serrait dans la main , il éprouvait un engourd4ssenient.
On croyait 9 du temps de ce botaniste, que la liqueur CQQr
tenue dans la coiffe de ce champignon pouvait être em-
ployée avec succès contre la goutte. (Dict. Encycl.^ au mot
jSatjre.)
Phallus ùnpudlcus (FI. fr. , pag. 21 4* Bull.., t. iBa)«
Satyre impudique. On connaît la forme de ce champignon.
On en a fait le chef du genre sous le nom de Phallus y â
cause de sa ressemblance avec cette divinité des Indiens ,
symbole de la fécondité de la nature ; aussi a-t*il partout
des npms analogues aux idées que sa vue fait naitre. On
croit même, dans plusieurs cantons, que sa .poudre, est
un excellent aphrodisiaque. Il se trouve dans les bois : se-
lon Bruchmann , on en donne aux bestiaux pour les ex-
citer à raccbuplement. M. Braconnot y a reconnu de la
fungine très-animalisée, de l'albumine , du mucus , des
sur-acétates de potasie et d ammoniaque , un acide uni à la
potasse , etc.
5. HELVELLÂ , Helvelle , champignon 'affectaal la
forme d'une toupie. ^
Helpella amara. Ce champignon se trouve à la Cochin-
chine sur une espèce de n\é)aleuque. Il est très-»amer , mais
DE LA S0C1£T£ DK PftÂAMÀGIE;. 5^^^
il perd son amertume dans Teaii^ Où en fait un grudd usage
daiïs le pays comme alimeni. (
6. PEZIZA^ Pézîze , champignon en cloche , sessile.
Pezîza cochleata^ Pézize en limaçoa (FL fr., pag. ^%.
Schœffer. t. i55. VailL, t/ 2 , f. 8). Selon Roncel (Flore*
iâu nord m la France ) , on en fait usage comme allmenl
dans sa province.
Pezîza auricula , concave , rugueux , ayant la forme ^
d'une oreille d'homme (FI. fr., p. 88. Vaillant, tom. 11,
f. 8. Garsault, 2, 247- Ce champignon est appelé com-
munément oreille de Judas^ On remployait jadis dans
lliydropisie et dans les inflammations de la gorge , et pour
Jes maladies des yeux, après Tavoir fait tremper dans l'eau
de rose^. Ses propriétés néanmbins ont été révoquées en
doute \ on le trouvé principalement sur le sureau.
7. CL AVARIA^ Clavaire. Champignon doux au tou-
cher , dblong.
Clavaria coralloïdes , Clavaire rameuse ( ramù conferds
ramosîssimis inœqualibus .... 980 (FI. fr., pfig loOfYitilK-,
tab. 8). Ce champignon est un des plus sains qu'on trouve
en France , selon Peyrhile. Il ressemble à un amas de co-
raux. On le trovive dans les bois* Il est connu sous. le nom
de iMriotles^ dé ganteline , de barbe de bouc , de pied de
coq, etc. Bulliard en a figuré deux variétés, clavaria alba
et chuaria cinerea. On peut les confire au vinaigire,
«omme la perce-pierre et les cornichons. C'est la variété
jaune que l'on mange.
Clavaria cinerea (Fl. fr., pag. 100. Bull., t. 354). On
connaît ce champignon sous le nom de menotte grise et
de ganteline \ il est bon à manger, préférable même , à,
cause de sa délicatesse , à la ^^ariété jaune ci^dessus.
8. LYCOPERDON. Champignon arrondi , rempli de
semences farineuses.
Lycoperdon Tuier^ Ly. Tuber cibarium (Fl* fr., p. ^78.
596 BULLEiriN pus TRAVAUX
BolL, l. a56. Ihber guloscgwfi^ truffe (r). Fongosité char^
une , arrondie , noirâtre , quelquefois sans racine , tou-
jours cachée sous terre. On en compte cpatre variétés
«rincipales : la truffe noire , la truffe blanche , celle dont
^ î dehors et le dedans sont d'un noir tirant sur le violet;
enfin celle qui est grisâtre à odeur d'ail. La grodfcur de la
truffe varie. Haller dit qu'on a vu des truffes du poids de
7 kilogrammes ; la truffe à Tail pèse de 7 à 8 kilogrammes.
Les truffes d'Angoulèmé et*^du Périgord sont les plus es-
timées \ on recherche aussi celles de Langres. Celle que
les Piémontais , qui savent dresser des chiens pour la re-
cherche des truffes , appellent bîanchettî , est la même que
la truffe à Tail, mais avortée en partie : très-estimée et re-
cherchée.- Dioscoride l'a fait connaître le premier.
On mange les truffes au court-bouillon , au vin de Cham-
pagne, en potage , en'ragoût , etc. Les véritables amateurs
les^ préfèrent cuites sous la cendre et sans apprêt. Mets dé-
licieux , très-échauffant , mais d'une digestion difficile ; le^
huileux peuvent remédier à cet inconvénient. Ils ajoutent
non-seulement aut qualités de la truffe, mais ils la ren-
dent encore plus digestive ; aussi préfère-t-ou avec raiton
rhuile ou le beurre à toute autre substance pour raccom-
moder. Après rhuile , le vin est le meilleur ingrédient :
lorsque Fune et l'autre sont réunis , ràssaisonitemAt est
parfait.
Lia truffe a fourni à Tanalyse du pîrihcipe amer, une ma-
tière huileuse et de petits' cristaux que M. Bouillon-La^
grange a regardés comme une combinaison diacide oxalique
^ et de principe amer.
BuUiard et Borch ont réussi , jusqu'à un certain point,
à former des truffières artificielles , en transportant dans
line fosse creusée dans un jardin , la terre d'une truffière
(1) On trouve dans l'ouvrage de M. Paulet la formule d'an sirop d*
trafics. » « ' ' ^
DE I.A SOCIÉTÉ DE PHAKMACIE. 5gJ
naturelle; mais on n'a pas donné de dtgte à l^ursexpé"
rieoces* Pourquoi ne pas la répéter? Il n'y a pas de nu)-
tifs pour que les truffes croissent dans uâe forêt plutôt que
dans un lieu clos de murs, lorraue d*aiUeurs la. terre et
l'exposiiion ne sont pas difTépenies. Avant d'avoir imaginé
de cultiver Fagaric comestible ( Agaricus eampestris ) sur
couche , on était réduit à n'en manger que larsqu'il pft«
raissait.
Tuber griseum (FI. fr., p. 27g. Borch. , Lettressur les
truffes du Piémont). Cette truffe^ qui croit dans le Pië-*^
mont , exhale une odeur d'ail. Elle est aussi estimée que la
truffe comestible : sa couleur est grise.
Triiffe d* Amérique. M. Bosc a vu celte truffe en Caro*
Une ; elle n'a pas d'odeur, mais sa saveur là &it recherche!^
des gourmets.
Lycopefdan bouista L. Lycoperdon giganteum. \V^:
fr., pag. a64« Bull., t. 447)- Cette plante^ qui parvient
quelquefois à la grosseur de la tète d'un homme , ne tient
i la terre que par une très-*petite racine , en- sorte qu'un
c<Aip de vent peut la briser et. faire rouler le champignon
comme une boule. Il croit en abondance dans les prairies
en automne. On l'employait jadi& pour arrêter le sang ;'
mais on lui préfère avec raison l'agaric de chêne propre.'
Bulliard donne le conseil d'en faire de l'amadou. S«l pous-
sière est employée comme celle du lycopodium clat^aturh.
M. Paulet parle d'une (espèce de truffe dé chou indiquée
par Gteichen , Bruckmann , Cftmerarius ^ et qui n'est pasf
plus groltôe que des grains de coriandre. Elle ne garait
propre qu'à âgurer dans un cabinet d'histoire naturelle.
Pierre à champignons (cèpes pofypores de Paulet).
Il existe à Naples une espèce de tuf qu'on appelle pierre
à champignons , qui a la propriété de se couvrir de ce vé«
gétal quand on la tient dans un endroit frais et humide.
On trouve ce champignon , qui est d'un gros volume , au
mont Vésuve , dans la Pouille , aux environs de Yelletri.^'
598 BULLETIN DES TRATAI^X
Ce végétal est décrit et 6gtiré. dans le traité de M. Paulel.
Ce Nestor de la cryptogamie fopgique çst persuadé qu ou
consenrerait cette pierre en France pendant loag-temps,
si elle était mise dans une serre et dans ane terre forte
composée d'un mélange de terreau , de pierre ponce et de
terre ordinaire , et si on avait soin de Tarroser de temps
en temps.
A Tépoqne où M.' Paulel a écrit son-Traité des champi-
gnons (en 1790), lequel est généralement regardé comme
un des meilleurs ouvrages qu'on ait écrits sur cette partie
de Thistoire des végétaux , cent espèces environ de chamr
pignons , croissant en Europe , avaient iié décrites. Il en
avait découvert cent trente -cinq dont il a enrichi ^on
ouvrage. L'Italie est la partie de l'Europe qui en produit le
plus grand nombre. Sur quatre cent trente espèces obser-
vées en France , cent pouvaient être employées comtue all-
mens. Quatre-vingts étaient signalées comme Stuspectes ou
vénéneuses \ deux cent cinquante n'étaient considérées que
comme objet de curiosité pour le naturaliste. Les travaux
de MM. Decandolle, Persoou, Merat et aulries hotanislis
prouvent q xa le nombre des espèces de champignons a
beaucoup augmenté depuis 1790 ; mais nous pensons qu'ils
en ont découvert peu qui soient d'une utilité reconnue;
nous n'avons donc pas dû en faire mention dans notre
Essai. jNous avons seulement indiqué les champignons
des environs de Montpellier, que M. Decandolle a dé-
crits pendant qu'il était professeur de botanique dans
cette ville. Ce savant naturaliste a donné un nom spécifi-
que à certains champignons qui , avant lui } étaient dési-
gnés par le nom vulgaire de pwoulade.
Des soixante-cinq espèces de champignons dont nous
avons fait mention dans notre Essai , cinquante - trois sont
comestibles, et douze sont utiles à la médecine , à la phar-
macie on à l'économie animale. L'Écluse a désigné un
assez grand nombre de chan/pignons bons à manger^ mais
- *
DE "la SOCI'ÉtÉ de PHARMACIE. SqQ
pelit-on s'en rapporter à lui ,. comme Tobserve le docteur
Paalet, lorsqu'il ne fait {aniais odéniion de leur saveur, dti
leur couleur interne et de leur suc ?
Nous n^avonsL pas cru devoir parler des champignons vé-
nëneux \ il en est un cependant {Tagaricus muscatius) qui
serait digne de recherches ultérieures , comme le prétend
Peyrilhe , dont on ne parcourt jamais sans fruit le Tableau
d'histoire naturelle. On doit à M. Vauquelin l'analyse de
ce champignon (i). . '
Les champignoijs méritent en général de fixer l'at*
teotion ^ leur étude est aussi utile qu'amusante. Rien de
plus varié que leurs formes \ on recherche ceux qui sont
comestibles ^ parce qu'ils contribuent a^ donner bon» goût
aux mets qui en sont assaisonnés. Dans quelques pays
ils sont en si grand nombre ^ qu'ils servent à la nourriture
4tt pauvre. Ils paraisssent encore plus sur la table du ri-
che, dans les lieux ou ils sont plus rares. Les trufiès, la
poire surtout, sont destinées aux festins les plus somp-
tueux. Les Romains faisaient quelquefois servir des cham-
pignons à leurs convives , avec tout l'appareil du luxe ,
dans des vases d'or et d'argent, et avec des couteaux de
succin. Apicftis a consacré un chapitre particulier à leur
préparation (a). Bernar de Vîgo fut leur chantre dans
les langues italienne et latine.
H faut toutefois s'accoutumer à bien distinguer ces
cryptogames. Qui ne sait qu'une méprise entre l'oronge
fausse et la vraie causa la mort de l'empereur Claude?
MaÎ3 Néron lui succéda. Pour reconnaître les champi-
gnons , il faut prendre des renseignemens sur les lieux ,
s'aider des figures coibriées de BuUiard, de Schœfier,
. de Paulet ; lire avec attention les descriptions de la Flore
française , de l'Encyclopédie méthodique , du Traité des
t(i) Afin, de Chimie , L. XXXV, 33.
(a) Defungorum apparmu, in arîê c&qmnnria.
f ,
600 BULLETIN DES TRAVAUX
cbampiguoos , par Paulet , ouvrages qoe nous citons pins
particiilièrement ^ parce quMls se Ufourem dans les^biblio-
tliéques publiques. , ^
Nous terminerons cette légère esquisse en rappelant un
procédé indiqué par M. Necker (i) , pour distinguer les
champignons comiestibles de ceux qui peuvent être mû-
sibles.
« Il consiste k prendre un ognon blanc dépouillé de st
TU pellicule extérieure , et à le mettre entier dans un vase
a de cuisine pour être cuit avec les champignons dont
i> on veut connaître la qualité. Si la couleur de Tognon
to s'altère en devenant bleuâtre ou d'un bleii tirant sur
» le«iOir , c'est une preuve certaine que parmi ces cham-
n pignons il s'en trouve de malfaisans. Si, au contraire,
» après une coetion convenable l'ognon conserve sa cou-
T» leur blanche telle qu'il l'avait dani l'état naturel , <m
» pourra manger les champignons en toute sàreté. n •
*■■ »
(i) Mjroîtologie , psr ITeckcr, botanwte da r«lflcteur palatin , 1783.
E ARA Tué. ♦
ff9. Vni .( Août ). Page 3.8o , ligne la , «u lieu de : est de r^eS , Utcz : «t
de i,ooo3.
Idem* — «^ Page 389, ligne 16 , au tteu de : Falcobol à Sgo Kàia-
mur , Usez : Paicobol à Sqo aréomètre de £aain^.
N«* XI ( Novembre ). Page 546 , lignei 4 > 5 et 6 à supprimer, cet artide
se trouvant à Ja même page , Hgi^ ao.
Idem, — Page »48, ligne 17 , «tu lieu de: Agu** l^îo (£plialuS|/ûes:
Agaric, leïo Cœphalus.
— Page 549 , ligne 4o • ^m lifi^ de : ou Boletus ramosissîmosi
Usez ; an Boletus ramosissimus ?
PARIS. — IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACm£, W.4^
. PLACE DB L*oDéair. V
TABLE MÉTHODIQUE
DES MATIÈRE^
CONTENUES DANS LE TOME ONZIÈME
JOURNAL DE PHARMACIE.
À.
^BACA , filAment de bananier »......». i'jS
Abélésie, racine dn c^perus esculenUa. . 1 . , . . . . • • 479
Jcacia , les gousses de quelques espèces servent \ teindre
en noir. . . , , * • » 3 1 4
Académie royale de médecine, annonce de prix. . . . iq8 his,.
Acajou cédrel. 5i8
Acétate d'ammoniaque (sous-) , son action sur le sulfate de
magnésie, par M. Guiboui^ 3iS
Acide borique , sa composition d'après^ M. Soubeiran.472, 558
Acide crotonîque. ,. . ^ . '. . t44
Acides carbonique et hydrosulfuriqué , leur action, sur les
' carbonates et les II jdrosulfates , par M. Henri fils. . . . 3«i
Acide margarique , séparé par la distillation des coï*ps gras. 358
-^oléique, obtenu par distillation des corps gras 36 r
Acide hydrocyaçique végétal de Schrader a S
Acide prussique médical dU commerce , noté par M. Re-
gimbeâu. • S6S
Acides, leur action sur quelques dissolutions salines, par
MM. Soubeiran et Henry fils 43o
Acide sulfo'sinapique 474
Acidification des corps gras par lacide sulfurique ^ lettre à
ce sujet. . • 35
XI^. Année*. — Table mélhod, îles matières, l^o
\
\
1
n
6oa TABLE MÉTnODIQUt
Àdj^iBU correspoa^Qf , nomniés* . . / (ej
Agaticsy lei espèces utiles 5(3
Alcoomètre centésimal de M. Gay-Lussac ^4
Analyse des travaux de la section de pharmacie. 17a. 517. 4]0
Analyse chimique de* Tean -de Lasserre, par M. Dnlong. . . 5^6
—D'un fluide extrait par la ponction d'an hydropique , par
M. Cokicfy-Dorly . . . 4oi
Analyse chimique des cendres de TEtna , par M. Yauquelin. 553
Analyse chimique de l'Écorce àe solanum pscudoqtàna ^ par
M. Yauquelin «....< 49
Analyse des racines du dompte - venin , par M. Feneulle. . 564
Analyse chimique du poivre long par M. Dnlong h
Awatomie de k sangsue (son complément), par M. Tirey. ioi
Appareil pour filtrer, à l'abri du contact de l'air, par Donc-
van ^ ........ 5r9
Appareil pour la fabrication des eaux gazeuses par M. Simo-
nin. • ••« .•»..••.••. 206
Arsenic , sa présence dans Tâi^at n*» pas été reconnue; . tfil
B. ,
Baume aracouchîni de la Guyane , par M. Tirey. ... ». 268
'Baume de Copahu , sa falsification f • s^S
-—Sa combinaison avec l'ammoniaque, par M. Planche* • ^ibid,
— Quelques essais sur ce baume ^. • «... 191
Benjoin , préparation de ses fleurs , par M. Farines* • • • tio
Beurre de cacao (procédés d'extraction du) $19
Beurre de galam ^ .172
Hois d* acajou , coloration des bois en couleur d' acajou, . . ^1^
Bolets', champignons, les espèces utiles. .••••«••• S49
Boratés/miémoiresnr leur composition par M. Soubeiran» 991 S^^
Bore, composition de l'acide borimie, paç M. Sonbeiran. . $î^
Bulletin des travaux de la société ae pharmacie de Paris. *
.' • - .* . . • a5\ Ôi, 129, 177, aa5, ^77,577
C» .
Cachen-Higuen, c^ caQclia4agiia, espèce de petite centaurée >
du Chili. . ....../../... 3i5
Calamns verus des anciens •••..... 172
Calculs animaul analyses parM. Oaventoa. . . . 46a et 4?^
«Gsjcul salivaire de cheval; analysé par M* Henvy fîls« % . • ^,65
Calcul volamineax de la, vessie , analysé pav M* Hettry fili. iSt-
Calcul urinai re de nature ferrugineuse par M. BMissiiigatilt. 1 5S
Clamphre (observation chimique survie) y par ^tra^iag. . . 1-96^
Caout-<liouc , note par M. Cadet G^asfiicourt. • ••••«• S4S
Clarbobate d'ammoniaqise , son empl(H comme réactif. » . 1 5&
^Carbonate de magnésie, examen d'uoe substance rouge qaii
cootîent, par M. Horst. . • ..••••♦; 14^
<larbonates et bicarbonates dé potasse^ eilipfetî^réS^ èamoM
réactifs y car M, 0ulon-g, ..»..•.•« i>9^
«-•-Réponse dift mêmi», àM. Cttibourt . . . . . • • . . . 4^^
Cîaryopliyiiiiie. . . ............. ..•.." 58g
4ktssia sophera et anentaiiSy ses goasses Ber¥éBt po«r la tein*
ture en noir. • . • .•*••'• 3t^
Cedrdm jfiSbrtfuga i son éG^œ . ; *, 4<^
HGendresde l'Etna /-analysées par M. YaoqucAiii. ..... (55S
iGlieniUe nom talée cottque, extrirït d'vn mémoire 4e 91. Fàri^"
ne» sur ceU^ eb^ail^.. ,„ « »^. «.....•«.«. « r88;
.iSkiococca anguifuga y usage dé sa radne. ......... 176
Chlorure de sodium ( nouvel emploi du ) , poui? désinfecter
ïes halles, par M Henry ai 3
<-*De chaux en liqueur, son empl^oju • • ^ 17^
Chlorure de sodium,. sa coipbinaisppaveic le sucre de diabètes
et celui de raisin, par M. Calloi^d. . . 5èi
Cholestériue , note sur cette substance , par M, Lassaigne. . Sm,
Codéate prétendu de morphine , ce que c'est 4? i
Colchique^ ses diverses préparations , par le dactfui: Lp-
cher-Balber ^. ...... ....... ^6%.
Coloration des huiles essentielles par l'acide nitriigue ^^dla^-
près M. Bonastre 5*t^
*— Réflexions de M. Pellçtier sur ce mémoire 566
Coloration des bots en acajou. . . 5^ a
Congélation artificielle de l'eau , par M Courdemanche. . 584
Conservation des matières animales avea le sulfate de fer'
rouge, par M. Braconuot. ......... ^ ijS
'6o4 TA»i:e 'MÉTHQDIQUf:
Copahu (b^nqi^} etammoniaque, notc^ sur leur eombinaisoB. aal
#— Sa falsification avec l'huile de ricip , mdvca de la recon-
naître, pap M. planche 328, 4^5
Coque-levant, meilleur moyen d'en extraire )a picrotoxine,
par M. Bonllay 5o5
Corps gra^, leur distillation par MM. 9ussj et Lecanu. . . ^4
Coumarin ou coumarine, matière cristalline de la fève tonka.
48 1 et 487
Conqne, chenille nuisible • • • - . . ^^
Couteau à tranchant circulaire, 5.3 o, et rapport à ce sujet. 6^1
Crème de tartre soluhle , par M. Soubeiran. ...'.,.. tî^
**• Notes sur ses propriétés médicales par le doctemr Bally. i5i
Cristallisation de la quinine, par M. Pelletier. ai^
Croion tiglium , caractère de sa graine , d'après M. Yirej. . 17
CroUm tigtinm , nature et origine de son huile. ..... 1^0
p*-Ajialyse deses sçmences, par Brandes i4(
Cr3rptogames utiles. ( essai sur le&), par Deschalerys et Che-
reau , 4o , et suite de cet essai. .... « 54o
Gryptogamie des ëcorces officinales., par M. Fée. ... . . 4^*
* Cyanure de mercure et de potasse, nouveau composé , par
MM« Caillot et Eugène Podevin.. .. .v. ..,.., . 346
p.
I^élibération des rédacteurs. . • 124
Diabètes ; le sucre des disibétiques est combiné avec le clilo-
^re de sodium, selon M. Callbud. ^ 56)
T)ictionnaire de chimie générale et médicale , par Pelletan
fils. .......: 78
Dioptase , belle pierre verte , son analyse par M. Yauque-
lin. 1 ........*.........,.. 4jd
pistillafion des corps gras, par MM. Bussy et Lecann. . . . 355
•He- Observations des mêmes en réponse àM^Dupuy 4x4
Dompte^venin , analyse de ^99 racines, par M. FçnenUt. . . 5eJi
BBS XATl£ik£«. êùB^
^ . E. V . ■
£aa> de la mer , son actioft sur le savoir • • • 499
JSau salée de Salies , son analyse par M^ Pomier. . « • • , ii56
Çau sulfureuse d'Ehghien, son analyse par, M. Henry fils. 83
— Antre. analyse, par M. JÇréray 6i
—-Recherçhies. sur. l'eau minéralç d'Ëngbien , par M. Vau-
queli^ ..*..••, lai
Eau de la fontaine de Martigné-Briand t . . » . 5a3
Eaux gazeuses , appareil propre à leqr fabrication , par M.
Slb^pnin :•.... ad^
]|lau, mémpiçe siir sa.cQngélatiop. artificielle .9 par M; Courr
demancbe ^^ * * *• * ^^4
Eaux minérales, (lettres. sur. quelques^ 5^3
£corce degaron., sur sa matière vésicante , par AI; Coldefy ï
Dorly. ......... ... . . .... . . . • 167
Élémens des sciences, naturelles, par. Constant Dû méril. . 76
Émétique ; des meilleurs procédf^s pour l'obtenir, par M.
Henry *^ , 323
pmplâtre émétisé du docteur de Lespinasse« ....... yS
Engbien (Analyse des sources de l'eau d'), par. M. Fremy. 61
•:— Autre analyse , par M. Henry fils 8^
---Recbërcbes sur l'eau minérale d*£ng^hîen, par M. Yau-
quelin . 134
ptber, faits relatifs au degré dé son ébullition, par Bpstock. .5i2
Islsculine (notice sur T) , par M. Cbereau.. . ..... ..^ ..47
Essais sur divers moyens de reconnaître la présence de l'bui-
le de ricin dans le baume de Copabu , . A^S
Euphorbia içtthyriSy l'buile de sa ^ai ne. purge bien. . . . . 27;^
Elxtinction du vnercure, par M. Joseph Bojix. . . . . . . 2i5
-— Note de. M. Planche à ce. sujet 217
F. •
Familles naturelles du règne animal, par M. Latreille. . •. . 27.2
Fenugrec, analysé par M. Bosson ^y^
Fer oxidulé, titanifère, analysé par M. Blondeau/. . . ... Hi
Fève péchurim , son examen analytique , par M«. Bonastre. t
Fève tonka, son examen chimique, par MM. Boullay et Bou*
tron Charlard. .,....*«'....... 48*
'6ù6 Tiate «éTHODIQUE
Filtre à Vabri du contact de i'atr, par Donovan. ..... 5j9
{leur de tilleul (esaiii d'aeàljtt ^rmtqne de lft),.p«r J.
Roux 1 '. • • ^7
Fleurs de beajoiv , leur prépai«€ioa par M. FbrUiiKi* . . . Mq
J'ormulaire pratique des hopitani civils d0 Parit pair Ratflér >
a-édît , <^4
!FiLca8 utiles, telqn MM. Çhere^u et Desclulerjs. . . fo ¥if^i£<V.
« ' • ■
G.
Garou, matière vésicante de «ou écorçe , et de ses prépOLti--
tions par M. Coldefy-Dorly rér7
Gaz y table des jpressic^àet des températures auxqiielle^ ^is
se liquéfient , ^t s
Gérofle , sa matière cristaHioe , par M. Lcrdtbeit. ..... «^ i
«^ Note sur cette substance , par M, Bon^is^re '. . io5
^ouaseti astrîiigefttcto et tinctoriales d'o^MMSiVt et ée inti^t. . 4% 5
'h.
Hermodacte , son analyse , par M. Lecann 5^a
$irud0 (rechcrcbet mr le genre) , par MM. Pelletier etHtl-
zard fils ...*....» io5
Huiles essentieQes, îcûr cblûratiqli p^r T'acidè hittîqiie, et ,
leur analogie avec des substances véiiéneuves , par M. Bo-
' dartre. . . ' S'ig.
i*^ Réflexions sur ce mémoire , par M. Pelleftîer Wô
lluiles essetrt telles , récipient pour leur extraction Jiar M.
Amblard • • ^ . "247
-*- Remarques sur ce Técipîent , par M. Dublanc jeune. . . Si i
^ttile de cataputia , Koti activité purgative, par louis fraiatt. lj5
Huile d'euphorbia iatftjrris^ son emploi , par le docteur toTttl's
Franck . . .' ayS
lluHe de croton tiffliiw^ ,,..,..,,,.,. 10
Analyse de Thuile de çroton tiglîwn. .' ^ . . ^ . . . . , •. i44
Huile essentielle du thv^ occidentalis , /par ]){. Bopastre. . .ijifi
|îur^ulitG , son analyse , par M. Vâuquelin . 470
flydrocblorate de morphine, pris pour un prétendu codéc^te.. 47*
}}^4nQ4f^tÇ 4<s potasse , sa préparation , par M.. Fan. . . . ^oS
I.
îfedigo^^'ioiHtipttdanBracidesulfttriqae. ^9^
wi^ Sa çolutioa décolorée p»r l'hydrogène tolfuré. . . • • • ^99
«— Sa sublimation et sa combustion. . -. • • ^?^
J^truction sur Thydrophobié , par Schallern, •,•••• ^^^^
—^Remèdes çons/pilMt. .>,..,.....•.••,•••• ^^7
Ipécaauauba , sa pondre la plus vomitive. .. •.*,t««''^'
Iris , sa racine , accident qu'elle a causé, , . « • t ^ « • • 47^
journal clinique, par M. tSaisonaDe t 424-
' - ■ • • t. • ■ - -
'Laitue 9 soù extrait d'après Duncan, ......«,«,•>•• Sgô
lettre de M. Chevallier, sur Femploi delà chaux poitrLe^
matières à désinfecter ^^^
Lettre du docteur Louis Franck, à M^ Gaventou, ...... Sya
TNir- Lettre de M. Caventou , à AL Bopl^y^ «ur r^ujjdifi^ç^tioa
des -corps 'grsHt . ♦ •> » » • » > » •> ^ • >• f * >• . • tv 85
*-wiVéponse à M. Ghevreul , par M. Çaventoi^. ... ... .. » , 79
Lichens utiles , par MM. Chei;eau €t Deschater^Fi^. . . * • , 4f V 49
lifige, procédé chimique pour le marquer., ]^ M« TJiio^ >
massin. . ,.,».,,•,.. "3 lO
Liquidée retiré de l'abdomen, analysé par M* DuManc, . . • x4p
Liste des membres composant la société de pharmacie de Pa^ .
ri^ 3oi
Lycopode , sa falsiflcatioa. 3i7
• H.
r
llainuel d'analyse chimique des eaux minérales, par MM. fiènry 4^0
Manuel da pharmacien , par MISJ. Chevallier et Idt. . . * . 4^3
ifatière crisudiine dugiroHe , par M. Lodibert. . .... . foi
i-^Kote sur cette substance , par M. Bonastre . loS
Matiez (Colorante Touge delà ^ur de tillffnl. . .;?... 5o8
M- De la beli^-de-Quit. ,..• r ......*.-... i Si Q
€08 TilBLB XÉ^BODIfiUB
Membres de la société de phar^uacie de Pari» 3ok
Ménispermate acfde de picrotoxine Soy
Mercure, aperçu sur son extinction, par M-. Joseph Roux. , atS
rr- Note de M. Planche à ce sujet aiy
Mimosa , espèces dont les gousses sont astringentes pour
teindre en noir. 5r4
Mixture brasilienne de M. le Père, réflexions à ce sujet. . • 191
Muriate de morphine , obtenu par M. Robiquet , au lieu da
prétendu codéate de morphine iyi
Muriate de soude , son action sur la solution de savon. . . . 5o i
Morphine bleuit avec les sels de fer peroxidés. 369, iyi et 55fi
N.
Nomeoclatare chimique nouvelle , par Caveatoa • jfj
Notice nécrologique sur Jean-Pierre Robe il , pharmacien en
chef de l'Hôtel-Dien de Roiien< SyZ
Nouvelle' nomenclature pham/aceutique , par M. Ghereau. 5yo
Nouvelles des sciences utS
O. -. - \
Olives (de diverses sortes d'). ........... 1 .. rjS
Ongnent-mercuriel'double j préparation par M: Hernan^
dès.- • . .•.♦.: 349
Opium , son- analyse par le moyen des solutions salines ,
d'àjjrès M; RoWnét 56$
Opium- de Perse , note par M. Chereau. .14^
'0]*ganes sexuels de la sangsue , décrits et figurés par M. Vi-
rey 2o5
P.
Pastilles on tablettes de Calabr^, leur recette, par M. M'an-
frédi... . . . . 571
, > ...
Patate , analyse de sa racine.^ par M., Hônry fils a3?
Pécliurim , fève , son analyse. . .^ ; . • . . i
]perles , moyen singulier de les blanchir • .. •-• 17^
IThospha^e de fer , ses variétés analysées , par M. Vanqoe- - \
lin ....,..•..;. 3a2
BES MATIERES. 'Cb^
Fhospbore et iode , leur inflammation. . , . ^ . ^ . , , . iqS
Pîcrotoxii^e , 4u meilleur moyen de l'extraire, par M. Boni-
lay, ... * ,• • • ^^^
Piment de la Jamaëque , analysé par M. Bonastre. • . . . • i8o
, . * • • • • •
pipette pour sépa^^er lea huiles voktiles. de Teau , et les
transvaser. , . . . %3
PUtine spongieux et camp)»re ,( observations chimiques par-^
M. Stratingh). . . .•...• xgS
Poivre long , ton analyse , par M. Dulong« 5q
Pommade stibiée d'Edouard Jenner. 7^
T— De concombres. ^ . . • Brf
Précis des leçons de chimie données à la faculté d*' FAca^
demie, de Strasbourg, par M.. Branthome. .. ...... 57^
Pressions auxquelles se liquéfient les subfltances gazeuses, ivx
Productions animales morbides, analysées par M. Gaventdu, 4^
Pyro-électricité de plusieurs substances. ......... i^
»
Quina hicoloreOa^ son examen chimiqiie, par MM. Yanque^ '-■*.
lin. Pelletier et Pétroz. ... ..... ... - ... 44^
Quinine, sa cristallisation, par M« Pelletier. ..... v . 9^9
V— Sa préparation daris les extraits et décoctions de qoin^
quina, par le. mém^. ........... .~ . ... . BnA,
Quinquipa.(Snr diverses espèces de }.......,, * '. '• 53o
R.
»>
Raisins , leur sucre combiné avec le chlorure de sodium » ■*
selon M. Calloud ., . ^ . . 56i
|lannki, ou météorisation des bestiaux ( remède contre le),
par lé docteur Banque. 5^2
Récipient pour l'extraction par distillation des huiles plus
légères (pie l'eau, par M. Amblard ^47
r^ Remarques sur l'usage de ce récipient , par Dubianc
jeune. 3ti
Remède contre le rannki , ou météorisation des bestiaux ,
par Ranque. ...,,,.,,..,.,...., . Sy^
1
6iO TAJUB X^aODIQUE
Salsepareille roiige oa Fausse , son origine , par M. Yirej. y 3
Sangsues, genre hirudo^ (recherches sor les), par Mil. Pelle-
tier et Huzard {Ss loJ
— » L««rs opgMies sexués et lenr amlcnBie:^ par M. ITirej. . aoi
-—Leur reprodiiotien ans îles Antilles. • • . *. .*. . . . . ^^
SaTon (^pédoMces Mrtr le) ^ paf it. VihN{M^i 497
Savon d'huile de coco .•••..,...•'•. . * ik.
Sels neutres , leur actîoB sut là sdation êm savon 497
Sel réfrigérant., par JA. Yaiiqacdân 126
^M delà fonUine de Salies a56
SelstteUtfet, hvèt^^Ai^di û»m les ànaljfve '(<^g^Ha!es, par
M. Rohinet; rapfMirt^ Mit. l^ellHierift GmbonrL ^5^ SCg
MléBÉtia 'ooiiteaa ântts la «Migttésie 4ft commette 146
4Kfop de tkridaee ; -m ferislrfe Spy , 3^
Société de pkarmaeie de ^Mi», «5 , Bt , ta^ , 177 , -21^5 ,
377 » 339 , 377 , 477 » ^^^ > ^77
Solanum pseudoquina » son analyse par M. Yauquclin. ... 49
Soufint y «on étift dHtft 4a MttMUce de moratatilc , €'apx^s
- M. Henry fils. .•.-.• • 47^
Stryofaiitne, note «cr holi' ettnMtiott; 'par M. iC)9]n4tll. • . 49
Vn» Â.uti3e note à. ce sujet, par IML Robi<[uet. .' '5 80
>@|d>limé coi^rosif , manière d^ l^^^MivcÎP^itf' la «pHe |;bIv»-
nique, d'après M. I^îicole 4^4
Sucre des diabétiques et celui 'fle raisins , combiné avec le
chlorure de sodium^ selon M. Calloud • • • ^^^
Sucfe , sa clarîlQcation au moyen du vide • *. * * ^^9^
'Sulfate de quinine et de cinchonixie précipitant la matière
colorante des vins , observation de M. lïenry. . ^ . . . 33i
Sulfate de fer ^u ijpaximùm y anhydre; il existe dans Tacide
sulfurique concentré , seior^ MUT. Bussy et Lecanu. . • . 34o
T.
l*able des pressions et des températures auxqueUcs diverses
substances gazeuses se liquèiient,d'après H. Davy et Faraday. 2 1 1
Tableau synoptique des acides , par Lbiiis Bacon. . . .' . .22!»
- I
bES UATÏÈRÉ.^. Bit
*ra)>lettes ott pastilles de Calabre, recette par M. Manfredi. Sji
Xeinture volatile de Gayac y de Dewees 21 x
Thridace, ce que c'est aS
Son ?irop 397 , 599
Ses propriétés ne sont pas^dues à la présence de la mor-
phine, d'après M. Dublanc ^ ..... . iSg
Tilleul , essai d'analyse chimique de sa fleur , par J. Roux. ^07
Traité éléqien taire de physique, par ML Despretz .77
Traité élémentaire des réactifs chimiques , par MM. Payen
et Chevallier 222
Trombe aérienne, ses phénomènes, observée par M. Bosson 147
Tubercules , maladies tuberculeuses ; recherches et obser-
vations sur elles , par John Baron 576
U.
«
Urane , faits pour servir à son histoire , par M. Lecanu. • • 279
«-^ Extrait d'un mémoire de MM. Laugier et Boudet jeune,
sur Turaue.' -• • • • • • • ••••,• • .^^^
r.
Vésicatoire à bords adhérens , par M. DuManc. 71
Yésicatoires de garou , par M. Goldefy-Doriy 16^
Vins , leur partie colorante est précipitée par le sulfate de
quinine et de cinchonine. •>.. .^ ...... -^. •. « 332
Wolfram, nouvelle analyse, par M. Yanquelin. < . . 4 . 3i8
*
FIN DE LA. TABLE DES HATIÈRKS*
i